"La réalité lui apparaissait, petit à petit: elle était seule, face à elle-même. Elle avait trouvé ce qu'elle était venue chercher: du temps et de la solitude pour se remettre, se reconstruire, réfléchir à la suite sans influence extérieure, avec pour seul juge le miroir de ses pensées".
Hé, toi, tu sais que tu m'a beaucoup apporté, quand tu m'as ramassé sur le pavé. J'étais allongée par terre, je suppliais, j'espérais mourir mais tu es venu. Tu étais là, tu m'as beaucoup donné, beaucoup plus que tu ne l'imagine, beaucoup plus que des baisers, que ton amour. Beaucoup plus, mon amour. Tu m'as rendu l'espoir, tu m'as donné la foi, et me voilà, de nouveau forte grâce à toi . Maintenant je peux repartir, jusqu’à la prochaine fois, encore et toujours. Hé, toi, ce n'est pas de ta faute, ça vient de moi, ne t'en fais pas, je vais aller bien. Je sais ce que je te dois. Ne t'en fais pas, et sois heureux sans moi.
Tuer m'avait procuré l'inspiration nécessaire pour bien jouer, mais les effets de cet acte barbare et rédempteur s'estompaient avec le temps.
Ça fait mal de penser à toi. Tous les jours, toutes les nuits. Ça fait mal. Encore plus que ne peux l'imaginer. Tu me fais mal. De ne plus être là. D'être parti sans moi. J'ai dansé pour toi. Tous les jours, toutes les nuits. J'ai prié pour toi, dans la maison des esprits. J'ai crié ton nom, Hidetaka. Ton silence, qui fait mal. Est une paroles plus forte que les mots. Et pour moi, ni la danse, ni la lumière ne me retiendront dans ce monde. Dans cette vie où j'ai mal. Tous les jours, toutes les nuits. Je suis à toi et je suis toi. Attends-moi, Hidetaka. Je viens te rejoindre. Attends-moi.
Je ne veux plus avoir mal. Je ne peux plus avoir mal.
Je ne tue jamais le lundi.
C'est une question d'exigence personnelle et de rythme. il ne faut y voir ni supertition, ni vieille habitude de célibataire. j'ai toujours préféré les fins de semaine pour réaliser cette partie de mon oeuvre.
Je ne tue jamais le lundi.
C'est une question d'exigence personnelle et de rythme. il ne faut y voir ni supertition, ni vieille habitude de célibataire. j'ai toujours préféré les fins de semaine pour réaliser cette partie de mon oeuvre.
La réalité lui apparaissait petit à petit. Elle était seule, face à elle même: du temps et de la solitude pour se remettre, se reconstruire, réfléchir à la suite sans influence extérieure, avec pour seul juge le miroir de ses pensées.
Tuer m'avait procuré l'inspiration nécessaire pour bien jouer, mais les effets de cet acte barbare et rédempteur s'estompaient avec le temps.
Tout est si simple.
Je monte, je descends, je saute de noire en blanche, et de blanche en noire, de croche en double croche, d'un triolet à un éphémère arpège... Je suis le là, le si bémol, le do dièse et le point d'orgue. Je suis la reprise, je suis le thème de la fugue à la main gauche, je suis le contrechant, la troisième voix qu'on joue avec le petit doigt, je suis prestissimo... Je suis un Concerto de Rachmaninov, je suis la vitalité chez Mozart, je suis Schubert chez Brendel, je suis l'insolite chez Schumann, le timbre chez Stravinski, la virtuosité chez Liszt...
Je suis Dumas, Laszlo, pianiste génial et meurtrier par nécessité.
Je suis l'ange exterminateur, je prends des vies pour en distiller l'âme. Je rends à l'humanité la substance même de la musique. Je fais don de ma personne en transformant en or ces existences misérables. Je suis celui qui donne et qui reçoit, je suis cet autre fils de Dieu révélé. Je suis le rêve de Christophe Colomb, Napoléon à Austerlitz, Bach à Leipzig pour la première de La Passion selon Saint Mathieu...
Je suis une sonate.
La sonate de l'assassin.
Il fallait que je fusse occupée en permanence, que mon esprit n'eût pas le loisir de se retrouver face à lui-même. Je n'étais pas prête à supporter l'ennui. Le hasard était ma drogue, mon tranquillisant. Mon antidépresseur.