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Critiques de Jean-Baptiste Jeangène Vilmer (17)
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Érythrée, un naufrage totalitaire

La publication de l’ouvrage de Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et Franck Gouéry coïncide avec une actualité tragique qui place ce pays méconnu sous les feux de l’actualité : l’afflux massif de réfugiés érythréens en Europe, la révélation de leurs terribles conditions de voyage à travers le Sahara et la Méditerranée, le démantèlement du camp de La Chapelle en juin 2015 où ils étaient majoritaires, l’attribution du prix Albert Londres au documentaire de Delphine Deloget et Cécilia Allegra Voyage en Barbarie …

Pourtant l’Érythrée connaît depuis de nombreuses années une dérive alarmante ignorée du grand public. Au point de compter, avec la Corée du Nord et le Turkménistan (auquel Jean-Baptiste Jeangène Vilmer avait consacré un ouvrage en 2010), parmi les pires dictatures au monde. Les auteurs documentent le naufrage de ce jeune État qui, au lendemain d’une indépendance durement acquise, avait porté les espoirs de la « renaissance africaine ». Las ! en quelques années Issayas Afeworki « va détruire la vie politique, le débat public et l’économie, faire la guerre à tous ses voisins, s’exclure de l’intégration régionale, s’aliéner la communauté internationale, emprisonner une partie de sa population et pousser l’autre à fuir le pays en masse » (p. 11).

La charge pourrait sembler trop lourde et les auteurs de parti pris ; mais le constat terrible qu’ils dressent est solidement documenté, s’appuyant autant sur les rapports des ONG que sur les enquêtes de l’Onu. Le président Issayas a beau s’ériger en victime d’un complot américano-éthiopien, les faits sont têtus et révèlent l’ampleur du désastre. État de non-droit, l’Érythrée connaît les arrestations, les emprisonnements arbitraires, la torture. La conscription de masse à durée indéterminée incite les jeunes à l’exil : entre 5000 et 1000 Érythréens quittent leur pays chaque mois. Le corps social est atomisé : les réunions sont proscrites, la délation est encouragée, la presse est bâillonnée. Le secteur privé se meurt, laissant l’économie exsangue et la population affamée : 30 % de la population seulement a accès à l’électricité, 60 % souffre de malnutrition. Pour maintenir la société dans un état de soumission, Asmara entretient avec tous ses voisins un état de guerre permanent, avec le Soudan (1993-2003), le Yémen (1995), Djibouti (1996, 2008) et au premier chef l’Éthiopie (1998-2000). Elle a pour conséquence son exclusion des organisations régionales (il a quitté l’IGAD en 2006 et l’UA en 2007). Sur la scène internationale, l’Érythrée est sous le coup de sanctions onusiennes – même si la fin de son soutien aux chababs pourrait entraîner leur levée.

Les auteurs estiment que le régime est « en phase terminale ». Pourtant sa disparition est loin d’être acquise : aucune rébellion interne – comme l’a montré la tentative de coup d’État du 21 janvier 2013 – ni aucune invasion extérieure – l’Éthiopie a plus à perdre qu’à gagner dans une guerre de (re)conquête – n’en viendra à bout. Poser la question de l’avenir de l’Érythrée, c’est poser celle de l’après-Issayas (comme on posait celle de l’après-Mao dans les années 70 ou de l’après-Castro dans les années 90). L’homme a 69 ans. On le dit alcoolique, malade. Il n’a pas organisé sa succession, laissant augurer la mise en place d’une oligarchie autoritaire (comme dans l’URSS post-stalinienne ou dans la Chine de la Bande des Quatre). Elle sera condamnée à se réformer pour survivre : réduction de la durée du service national, réconciliation avec l’Éthiopie, libéralisation économique …. Mais, comme en URSS ou en Chine, la survie du régime signera paradoxalement sa faillite totalitaire : pour survivre, le régime devra renoncer au contrôle total de tous les aspects de la vie de ses citoyens.

C’est le double sens de « totalitarisme failli » sur lequel jouent les auteurs. La faillite peut s’entendre comme un échec, un naufrage. Elle peut s’entendre aussi comme l’imperfection d’un Idealtype. L’Érythrée est un État totalitaire doublement failli : Issayas a plongé son pays dans le chaos tout en échouant à en faire un État parfaitement totalitaire.
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La responsabilité de protéger

Jeune auteur d’une œuvre déjà prolifique placée sous le double patronage de la philosophie politique et des questions stratégiques, Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer signe pour la célèbre collection « Que sais-je ? un petit livre sur la responsabilité de protéger.

Le concept est à la mode. Brandi avec excès par ceux qui y voient une solution à toutes les crises du monde, honni par les autres qui le suspectent de cautionner un nouvel interventionnisme occidental, il est mal compris. Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer en fait la généalogie, en précise les contours et en présente les modalités de mise en œuvre.

Apparue en 2001 sous la plume des experts de la « Commission internationale sur l’intervention et la souveraineté des Etats » (CIISE), adoptée par l’Assemblée générale des Nations-Unies en septembre 2005, la responsabilité de protéger – ou R2P prononcé à l’anglaise (2 = to) ou à la française (2 = de) – est le produit d’une longue évolution qui ne date pas de la chute du mur de Berlin. Le monde d’avant 1989 n’était pas aussi westphalien qu’on le dit ; le monde d’après-1989 est moins post-westphalien qu’on le croit. La souveraineté – dont on date la naissance des Traités de Westphalie de 1648 – n’a jamais été absolue. Déjà au XIXème siècle, « l’intervention d’humanité » autorisait l’intervention militaire aux fins de protection des populations. En 1945, si l’art. 2§4 de la Charte des Nations unies consacre le principe de souveraineté étatique, ce principe ne prohibe pas toute intervention militaire, toujours possible avec l’autorisation du Conseil de Sécurité sous chapitre VII. Le droit international des droits de l’homme (la convention contre le génocide de 1948 par exemple) et le droit international humanitaire (la convention de Genève de 1949 et ses protocoles additionnels) imposent aux Etats des responsabilités dont la méconnaissance est, en théorie, sanctionnée. Quant au « droit d’ingérence » – contradiction dans les termes dont Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer a raison de souligner qu’il n’est populaire qu’en France – il ne peut être mis en œuvre qu’avec le consentement sourcilleux des Etats.

La R2P n’en reste pas moins le produit de l’histoire récente. La chute du Mur a fait tomber les obstacles à l’interventionnisme. Les années 90 sont l’âge d’or des opérations de maintien de la paix, désormais menées sous chapitre VII, sans qu’aucun veto des grandes puissances n’ose y faire obstacle. Elles voient aussi ce multiplier les « non-interventions inhumanitaires », selon la fine expression de S. Chesterman, ces situations où la communauté internationale n’a pas réussi à se mobiliser (Rwanda, RDC, Somalie…). Le temps est mûr – qu’annonce en 1996 le concept de « sécurité humaine » défendu par la diplomatie canadienne – pour un nouveau principe.

La résolution 60/1 de l’AGNU du 16 septembre 2005 ne consacre pas une mais deux R2P : celle, principale, de l’Etat qui doit protéger ses populations de quatre crimes limitativement énumérés (génocide, crimes de guerre, nettoyage ethnique et crimes contre l’humanité) et celle, subsidiaire, de la communauté internationale qui peut, sur autorisation du SGNU, se substituer à l’Etat qui manque à son obligation. Tous les mots comptent dans cette définition qui débute par une réaffirmation fort orthodoxe de la souveraineté étatique. Que vise-t-elle ? Les manquements des Etats à protéger contre quatre crimes seulement (une carence à réagir efficacement contre une catastrophe naturelle ne constituera par conséquent pas un manquement à la R2P). Qui vise-t-elle ? les populations, ce qui inclut les réfugiés résidant sur le territoire, mais ne saurait être étendu aux diasporas à l’étranger (la Russie n’est pas légitime à invoquer la R2P pour intervenir en Géorgie). Quand la protection subsidiaire peut-elle jouer ? Si et seulement si le CSNU l’autorise (ce qui exclut a posteriori de légitimer les interventions au Kosovo en 1998 ou en Iraq en 2003 par la R2P). La mise en œuvre de cette protection subsidiaire est-elle un devoir qui pèse la communauté internationale ? Non, c’est une option pas une obligation.

Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer consacre la fin de son court ouvrage à montrer comment la R2P a été mise en œuvre depuis 2005. Le consensus qui avait entouré son adoption ne doit pas faire illusion. La R2P inquiète tous les Etats : les plus faibles qui craignent qu’elle ne permette la violation de leur souveraineté, les plus forts qui redoutent qu’elles ne les obligent à intervenir sur des terrains où ils ne souhaitent pas être impliqués. Les BRICS sont les plus fermes opposants à la R2P et ont, sans succès pour l’instant, proposé des notions alternatives : RWP (responsibility while protecting) brésilienne, RP (protection responsable) chinoise. Son utilisation en Libye en 2011 a failli lui être fatale, les Etats lui reprochant d’avoir été dévoyée pour permettre un changement de régime. Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer s’inscrit en faux contre cette analyse, répondant que la résolution 1973 du CSNU ne faisait pas du renversement de Kadhafi un objectif mais l’autorisait implicitement comme moyen de protéger les civils. Qu’on le rejoigne ou pas dans cette analyse, force est de constater que le précédent libyen a laissé des traces durables, qui explique en large partie les vétos russe et chinois contre toute intervention en Syrie.
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Anthologie d'éthique animale

"Si tu obstines à soutenir [que la nature] t’a fait pour manger la chair des animaux, égorge-les donc toi-même; je dis te tes propres mains, sans te servir de coutelas, de massue ou de hache. Fais comme les loups, les ours et les lions, qui tuent les animaux dont ils se nourrissent."



Ces mots n’ont pas été écrits par un quelconque activiste d’une société protectrice des animaux ni un défenseur zélé du végétalisme, mais bien par Plutarque, il y a 2000 ans.



La première chose qui frappe en parcourant l’Anthologie d’éthique animale: apologies des bêtes compilée et présentée par Jean-Baptiste Jeangène Vilmer c’est d’abord qu’on n’a franchement rien inventé depuis l’Antiquité grecque.



Cette anthologie regroupe des extraits de textes de 180 auteurs, de Pythagore (6e siècle av. J-C.) à nos contemporains (les six derniers textes du recueil sont des inédits écrits en 2011). L’une de ses particularités est de présenter de courts extraits de ces œuvres, mis en contextes par un court paragraphe introductif, ce qui permet à la fois une lecture aisée (la plupart des textes font deux pages) et invite à approfondir la recherche. D’autre part, elle compte plusieurs traductions de textes quasi inaccessibles et de nombreux textes inédits.



D’ailleurs, l’auteur mentionne dans son introduction (p.9) que le premier objectif de son anthologie est « de faire découvrir. (…) Priorité a donc été donnée aux textes négligés, méconnus, en particulier des XVIIe-XIXe siècles. »



Un deuxième élément qui m’a particulièrement intéressé à la lecture de cet ouvrage est qu’il y est question, bien entendu d’éthique animale – c’est-à-dire « au sens d’éthique des hommes à l’égard des animaux » (introduction, p.5) – mais aussi fondamentalement de notre propre humanité, de notre définition comme « animal humain. » Il est à cet égard significatif de constater que les premières sociétés de protections des animaux dans le monde anglo-saxons s’appelaient « humane societies » – dans un sens emprunté au français, humain, humanitaire, qui fait preuve d’empathie et de compassion pour la souffrance des autres, y compris des animaux. Se balader dans ces 180 textes est donc aussi une invitation à réfléchir à notre propre place dans la nature mais aussi à notre propre rôle moral, ce qui dépasse l’éthique animale. Cela implique bien sûr le traitement infligé à un animal en particulier (égards envers sa souffrance, le « welfarisme« ) mais aussi de notre place et de nos responsabilités dans l’ensemble de l’écosystème. De nombreux textes anciens sont d’une étonnante actualité en ce qu’ils démontrent que le traitement affligeant que nous faisons subir aux animaux et à la nature en général n’est pas digne d’une humanité qui se dit civilisée.



Un troisième volet qui interpelle le lecteur néophyte que je suis en la matière est une conséquence de ce deuxième élément: le rôle et la responsabilité que nous avons comme « animal humain » envers les autres animaux. Depuis Darwin (dont on retrouve dans cette anthologie, incidemment, une discussion sur la souffrance animale), nous savons le lien de parenté qui nous unit à l’ensemble du règne animal. Mais la pensée humaniste occidentale, héritée du judéo-christianisme, entre autres, fait en sorte que nous considérons, humains, avoir un statut différent, unique voire privilégié par rapport aux « autres » animaux. J’ai ainsi appris que je suis « spéciste. » Spéciste, comme on peut être sexiste ou raciste, c’est-à-dire adopter une attitude différente et moralement condamnable envers les autres espèces comme on le fait envers les femmes ou un groupe ethnique différent du notre. Depuis longtemps, les philosophes ont cherché le « propre de l’homme »: est-ce sa capacité à rire, à raisonner, à communiquer ou à créer? Peu importe, soutiennent de nombreux auteurs de cette anthologie: « La question n’est pas ‘Peuvent-ils raisonner?,’ ni ‘Peuvent-ils parler?,’ mais ‘Peuvent-ils souffrir?’ » (Bentham, en 1789 – cité p.109) Mais, prétendent encore nombre de ces auteurs, il n’y a pas deux poids, deux mesures éthiques, à la souffrance: je n’ai, moralement, aucune base me permettant de prétendre que la souffrance humaine est pire que la souffrance animale.



Ces quelques remarques n’épuisent pas la richesse de cet ouvrage, qui offre des pistes de réflexions multiples et, à ce que je puis en comprendre, un panorama diversifié des diverses écoles de pensées en la matière. Les textes de la troisième section (période contemporaine) sont notamment passionnants en ce qu’ils offrent des points de vues critiques et étoffés (quoique très accessibles) démontrant qu’il n’y a pas, loin s’en faut, une pensée monolithique de la question. J’ajouterais qu’il est également particulièrement passionnant d’y lire également des auteurs qui ne sont pas des philosophes et penseurs spécialisés dans ces questions (on retrouve, par exemple, des extraits de Kundera, Houellebecq ou encore de Lévi-Strauss qui prend prétexte de la crise de la « vache folle » pour analyser notre rapport à l’alimentation carnée et ses liens avec le cannibalisme).



Devant cette foisonnante récolte de points de vue, le seul reproche que j’ai envers cette anthologie est l’absence de mise en perspective ou de guide de lecture. Présentés en ordre chronologique, les divers extraits traitent donc tour à tour des divers aspects de l’éthique animale; le lecteur doit fournir, à terme, l’effort de mettre de l’ordre dans ces idées. Mais cette introduction, ce guide, existe: l’auteur de l’anthologie publie simultanément aux PUF un « Que sais-je? » sur le sujet (1) qui offre les pistes de lecture et d’interprétation absents de l’anthologie.



Cette réserve mise de côté, cette Anthologie d’éthique animale est un pur régal pour l’esprit, une invitation à la réflexion et à la discussion et, surtout, une occasion unique (notamment pour le lecteur francophone et néophyte) à penser notre place dans le règne animal.



Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Anthologie d’éthique animale: apologies des bêtes, Paris: Presses universitaires de France, 2011, xiii+408 pp. 27€



(1) Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, L’Éthique animale, Paris: Presses universitaires de France, 2011 (Que sais-je? no. 3902).
Lien : http://ianikmarcil.com/2011/..
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L'éthique animale

Je ne m'attendais pas, en commençant à m'intéresser à l'éthique animale, à la multitude de livres sur ce sujet. Et à une telle diversité des opinions.

Cet essai, publié dans la collection Que Sais Je est une excellente introduction pour qui veut s'informer sur ce sujet, et un très bon condensé des différents mouvements qui composent l'"éthique animale".

J-B Jeangène Vilmer a un très bon esprit d'analyse et de synthèse. Ses explications sont claires et accessibles à tous.

Encore un livre que je conseille, et qui rejoint les rayons de ma bibliothèque idéale.
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Anthologie d'éthique animale

Depuis toujours sensible à la façon dont sont traités les animaux par l’Homme, par la société, j’ai été très intéressée par ce livre.

Pour deux raisons principales : j’ai aimé avoir sur ce sujet le point de vue d’auteurs ou personnalités que je connaissais dans d'autres contextes et j’ai trouvé captivant de découvrir textes à l’appui que la conduite des Hommes à l’égard des animaux fait l’objet de questionnement et réflexions depuis l’Antiquité.

Petite information : cette anthologie se limite à la tradition occidentale.



Julia pour "Nos coups de coeur"
Lien : http://www.universcience.fr/..
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Ethique animale

Ce livre , ouvre les yeux sur l'abomination ,des hommes envers les animaux .Des etres qui souffrent tout comme nous .Alire et a relire regulierementUn livre FANTASTIQUE
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Ethique animale

Un ouvrage d'une importance capitale . Il faut clairement que l'homme repense à sa vision de l'animal , il faut impérativement que le terme objet disparaisse au sujet de l'animal . Cet opus aborde avec une trés grande intelligence cette thématique et en tire un bilan terrible pour l'humain . C'est ardu mais fondamental pour comprendre l'animal et pourquoi il faut le préserver .
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Érythrée, un naufrage totalitaire

Livre extrêmement documenté sur l’Érythrée et la dure réalité de ce pays qui sombre définitivement vers un régime autoritaire et l'une dictature les plus féroces du monde. Ce pays que je connais pour y avoir vécu et voyagé à 5 reprises est pourtant magnifique. Plus du tiers des érythréens ont déjà fui leur pays et le service militaire obligatoire et à durée indéterminée. CE pays est si peu connu en France là où les ressortissants réfugiés ne sont que quelques centaines. IL faut lire ce livre pour comprendre les rouages du systèmes au travers son histoire et sa géopolitique.
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Dictionnaire de la guerre et de la paix

Un ample « Dictionnaire » paraît aux PUF, avec l’ambition de faire de la polémologie un objet d’études légitime en France.


Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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L'éthique animale

Un panorama complet et rapide des différents aspects de l'éthique animale. L'écriture est claire mais dense où se détachent les grands courants (welfarisme et abolitionnisme) et les grands auteurs (Singer, Regan, Francione) à partir desquels se tissent des spécificités. le livre est à relire plusieurs fois pour s'imprégner durablement. De nombreuses sources sont citées afin de poursuivre sa réflexion par d'autres lectures.
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L'éthique animale

Ce petit livre est un essai philosophique sur les conditions et les droits des animaux. Il traite de l’aspect carnivore de la plupart des humains, de la notion de végétarisme, végétalisme et véganisme. Il met également en avant les différents types de croyances et actions vis-à-vis des animaux, autant dire que ce livre est très complet.



J’ai apprécié le début du roman qui était très clair, net et apportait une bonne réflexion sur le sujet. Il a répondu à plusieurs questions que je me posais depuis des années. J’avais donc hâte de poursuivre ma lecture puisque les premiers chapitres m’avaient fait bonne impression.



Malheureusement, la suite m’a rapidement ennuyée, l’auteur est entré dans un sujet plus « politique » et « philosophique » qui ne m’intéressait absolument pas. Jusqu’à la fin du livre, c’était assez répétitif et il y avait une réflexion ainsi que des explications sur les différents termes qui permettent de qualifier différents groupes selon leurs pensées. En effet, l’auteur développe le sujet des personnes qui acceptent la consommation de viande tout en étant pour l’amélioration de leur bien-être et les personnes qui refusent toute exploitation animale. Le sujet n’est pas problématique en soi, c’est la longueur et l’intensité de la réflexion qui donnent une certaine lourdeur aux chapitres sur ce thème.



C’était chouette de replonger dans le style de livre que je lisais avant, de retrouver certaines bases, de partager les idées d’un auteur sur une population précise : les animaux. La première partie du livre m’a plu mais je n’ai pas aimé la suite, les termes étaient très techniques et la réflexion vraiment profonde, si bien que je me suis parfois perdue dans les propos de l’auteur.
Lien : https://lademoiselleauxcerfs..
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La guerre au nom de l'humanité

Voici un livre que je relis pour la deuxième fois en moins d'un an, tellement il est passionnant et dense en réflexions. En effet, ce sujet fondamental de l' »intervention humanitaire » est extrêmement bien traité par cet auteur, de manière complète et approfondie à la fois. Il utilise dans cet ouvrage un nombre considérable de thèses d'auteurs qui lui permettent d'en déduire ses propres démonstrations et conclusions.

Cette très délicate problématique de l' »intervention humanitaire » est parfaitement bien synthétisée par Monique Canto-Sperber et Geoffrey Robertson (page 1) :

« Tuer des civils pour sauver des civils. » (Note n°1 : M. Canto-Sperber [2010], p. 108.)

« (…) Quand peut-il être juste de déchaîner la terreur contre les terroristes, de bombarder au nom des droits de l'homme, de tuer pour arrêter des crimes contre l'humanité ? ». (Note n°2 : G. Robertson [2006], p. 469.).

Dans cet ouvrage, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer ne traite que du sujet de l' »intervention humanitaire », c'est à dire de l'intervention militaire et non des O.N.G. (Organisations non gouvernementales), qui, elles, interviennent dans le domaine de l'assistance humanitaire en nourriture, médicaments, etc., pour venir en aide aux victimes.

Ce sujet essentiel, qui a évolué au fil du temps, relève de différentes appellations suivant : les lieux, les contextes et les époques : « intervention d'humanité » au XIXème siècle ; l' »intervention humanitaire » (humanitarian intervention) dans la tradition anglophone ; en France, le « droit ou devoir d'ingérence » ; et depuis le début du 21ème siècle, la « responsabilité de protéger ou R2P »

Ce puissant ouvrage tourne donc autour de cette complexe, paradoxale et finalement presque insurmontable question : des États peuvent-ils tuer au nom de l'humanité ?



En premier lieu, c'est donc la Souveraineté Nationale qui doit être redéfinie. Elle ne peut plus s'appliquer à notre époque de manière absolue comme ce fut le cas dans le passé, mais uniquement en tant que Souveraineté limitée et conditionnelle. D'ailleurs, très récemment, en 2011, Kofi Annan (Secrétaire Général des Nations Unies entre 1997 et 2006) écrivait à ce sujet (page 4) :

« La souveraineté étatique n'est désormais plus vue comme un bien absolu en soi mais comme un instrument – certes très important – qui n'a de la valeur qu'en tant qu'il est utilisé pour protéger la vie humaine, garantir le respect de la dignité humaine et faire respecter les droits humains ». (Note n°4 : K. Annan [2011], p. 381.).

(…) « La souveraineté ne peut être un bouclier pour protéger ceux qui violent les droits en toute impunité, poursuit Annan. Quant un État échoue à protéger sa population, le communauté internationale doit intervenir et ceux qui sont menacés de génocide, nettoyage ethnique, crimes de guerre ou crimes contre l'humanité ont le droit de compter sur cette aide. » (Note n°6 : K. Annan [2011], p. 382.).

L'aspect fondamental de l' »intervention humanitaire » réside dans le fait qu'intervenir OU NON, peut avoir des conséquences humaines extrêmement importantes. Sur cette question cruciale et complexe de l' »intervention humanitaire » qui, par définition, relève dans chaque cas, d'une situation désespérée, l'objectif ne consiste donc pas à choisir la meilleure solution, mais plutôt de choisir…, le moindre mal…

Plus encore que pour d'autres problématiques, sur ce sujet en particulier, le manichéisme n'a pas de raison d'être étant donné qu'il n'existe jamais de « bonne solution ».

Dans ces cas complexes, seul un jugement à la fois réaliste et prudent peut proposer l'attitude la mieux adaptée à la situation. Car comme écrivait Raymond Aron (page 15) :

« Ce n'est jamais la lutte entre le bien et le mal, disait aussi Aron, c'est le préférable contre le détestable. Il en est toujours ainsi, en particulier en politique étrangère. » (Note n°4 : R. Aron [1981], p. 289-290.).

Une « intervention humanitaire » ne peut être déclenchée que s'il est prouvé qu'un danger imminent et incommensurable, menace une population. À ce moment-là, dans cette situation désespérée, la priorité doit être accordée aux Droits de l'Homme contre une Souveraineté Étatique, qu'elle soit à caractère : Autocratique, Dictatoriale ou Totalitaire.

D'autre part, pour qu'il y ait intervention, il faut systématiquement obtenir le consentement réel des victimes.

Dans le même temps, dès le début de son ouvrage, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, nous expose le fait qu'une « intervention humanitaire » purement altruiste n'existe pas. En effet, un État n'intervient jamais de manière totalement désintéressée.



Il est grand temps, maintenant, de présenter l'Organisme qui décide ou non des « interventions humanitaires », même si nous verrons qu'il existe également des interventions indépendantes d'États qui sont, par définition…, illégales !

Il s'agit de l'Organisation des Nations Unies (O.N.U.), fondée après la Seconde Guerre Mondiale en 1945 et représentée par ses 193 États, dont seulement cinq y siègent de manière permanente : la France, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les États-Unis. Ces cinq États possèdent un droit de veto. L'organe de décision de l'O.N.U. est le Conseil de Sécurité (C.S.).

L'O.N.U. est issue de la Société des Nations (S.D.N.) fondée, elle, en 1910.



Après cette longue introduction permettant de présenter le sujet et quelques-unes de ses innombrables problématiques (il ne peut s'agir dans ce commentaire de livre que d'un survol sur un sujet aussi complexe), rentrons maintenant dans le vif du sujet.

D'abord, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer dresse un rappel historique du processus de l' »intervention humanitaire ».

L'auteur remonte donc jusqu'à l'Antiquité pour retrouver des exemples d' »interventions humanitaires », soit 2 500 avant J.-C.. À l'inverse de notre situation actuelle, à cette époque où les territoires n'avaient pas de frontières naturelles fixes et clairement définies, la plupart du temps, l'état normal permanent était celui de la guerre. Cet état de guerre permanent était interrompu ponctuellement par des périodes de paix provisoires. Les interventions militaires relevaient alors plus d'expéditions punitives pour châtier les tyrans, que de la préservation du concept encore inexistant des Droits de l'Homme. de plus, ces représentants de Nations belligérantes revendiquaient souvent leurs interventions au nom d'une mission Céleste (Divine).

Ces interventions relevaient donc plus souvent de raisons politiques, égoïstes, hégémoniques, voire esclavagistes…, qu'humanitaires.

C'est au XIXe siècle que les termes d' »intervention humanitaire » et de « droit d'ingérence » apparurent. Il y avait et il y a toujours, deux camps : celui des interventionnistes et des anti-interventionnistes. Les premiers mettent en avant les Droits Humains et les seconds, le principe d'indépendance et de Souveraineté des États. Mais comme nous l'avons précisé dans l'introduction : ce débat ne peut pas être aussi manichéen, puisqu'étant trop complexe car relevant de…, l'Humanité.



Au début du XXe siècle, suite aux colonisations des siècles précédents, la délicate question de l' »intervention humanitaire », posait le risque du soupçon de la volonté Civilisatrice, voire Colonisatrice.

Nous avons également déjà évoqué la fait qu'une « intervention humanitaire » ne peut jamais être totalement désintéressée. C'est ce que nous montre Jean-Baptiste Jeangène Vilmer à travers différents exemples de la fin du XIXe et début du XXe siècle. D'ailleurs pour l'auteur, il faut savoir faire preuve de pragmatisme et surtout de réalisme, car : « intervention humanitaire » et intérêts politiques ne sont pas forcément antagonistes, à partir du moment où les intérêts politiques ne nuisent pas à l'objectif essentiel qui doit rester : humanitaire.

L'avantage de l'intervention collective d'États qui interviennent à travers l'O.N.U., permet de limiter le risque de mise en avant des intérêts individuels. L'inconvénient reste celui du risque de la lenteur des prises de décision et d'action.

Mais comme précisé dans l'introduction, il existe également des interventions hors cadre onusien, notamment, et ce fut souvent le cas dans les années 1970-1980 (page 131) :

« Parce que l'intervention à Stanleyville dans les années 1960, dans le cadre onusien, ne se passe pas très bien, on assiste les décennies suivantes à une phase de non-intervention onusienne : celles de l'Inde au Bangladesh (1971), du Viêt-nam au Cambodge et de la Tanzanie en Ouganda (1979) se font en dehors du cadre onusien. En outre, les intervenants, qui avaient de bonnes raisons d'invoquer des motifs humanitaires, se gardent bien de le faire et invoquent plutôt des raisons plus « légitimes » au regard du droit international (menace contre la paix et la sécurité).

La doctrine interventionniste revient timidement à la fin des années 1980 – y compris, en France, avec l'élaboration du droit d'ingérence, que nous examinerons dans le chapitre suivant. »

Avec la fin de la Guerre-Froide : la dislocation de l'U.R.S.S et du bloc de l'Est ; l'accroissement de l'assistance humanitaire et des Droits de l'Homme ; la Démocratisation dans certains pays du Sud et de l'explosion de l' »effet CNN », c'est-à-dire le développement de l'information dans le monde et directement dans les foyers (télévision, Radio, presse écrite, puis par la suite Internet), les années 1990 reprirent la ligne interventionniste onusienne (pages 133 et 134) :

« L'ensemble de ces facteurs explique que l'on soit passé d'une société internationale plutôt hostile à l'intervention à un climat plus ouvert et favorable ayant conduit à ces années 1990 qui sont unanimement considérées comme une période faste pour l'interventionnisme, avec les exemples du Liberia (1990-1997), de l'Irak du nord (1991), de l'ex-Yougoslavie (1992), de la Somalie (1992-1993), du Rwanda et du Zaïre oriental (1994-1996), d'Haïti (1994-1997), du Sierra Leone (1997), du Kosovo (1999) et du Timor oriental (1999). Ne serait-ce que dans le cadre onusien, la force militaire a été utilisée 56 fois entre 1990 et 2000, contre 22 fois entre 1946 et 1990 (note n°1 : C.Ku et H. Jacobson [2003], p.17) : l'accélération est réelle. Mais si la rhétorique évolue, le droit n'avance pas pour autant : aucune de ces interventions n'a été autorisée par le CS sur la seule base du motif humanitaire. »

Après une timide reprise interventionniste dans la première partie de la décennie 1990, celle-ci augmenta toujours avec prudence (doctrine zéro mort), au Kosovo et au Timor oriental (1999) dans la seconde moitié des années 1990, notamment à cause des tragédies que furent le Rwanda (1994) et la Bosnie (1992-1995).

En 2001, le concept d' »intervention humanitaire » fut remplacé par celui de « responsabilité de protéger ou (R2P) ». Dans la première décennie du 21ème siècle, l'interventionnisme humanitaire fut à nouveau suspendu, au profit des préoccupations sécuritaires liées au Terrorisme Islamiste. D'ailleurs, les États hésitèrent à intervenir au Darfour (2004). Puis l'interventionnisme reprit son cours avec celle, récente, de la Libye en 2011, afin d'aider la population à destituer Mouammar Kadhafi.

En ce qui concerne l'intervention en Irak, en 2003, elle ne relève absolument pas d'une « intervention humanitaire ». L'illégalité de cette intervention par les États-Unis a même affaibli la crédibilité et la légitimité du Conseil de Sécurité (C.S.) de l'O.N.U.. le « syndrome Irakien » est souvent évoqué face à la passivité du drame au Darfour. Condoleezza Rice, alors Secrétaire d'État des États-Unis, déclara même au Président Bush (page 140) :

« Je ne pense pas que vous puissiez envahir un autre pays musulman durant cette administration, même pour la meilleure des raisons ».

Suite au « Printemps Arabe » de 2011, l'interventionnisme humanitaire fut donc remis à l'ordre du jour en ce qui concerna la Libye. En effet, suite au bombardement des manifestants à Tripoli le 21 février 2011, le Conseil de Sécurité (C.S.) estima, à travers sa résolution 1970 du 26 février : « que les attaques systématiques et généralisées » commises « contre la population civile pourraient constituer des crimes contre l'humanité ».

Cette fois-ci le Conseil de Sécurité (C.S.) saisit beaucoup plus rapidement que pour le Darfour (un délai de six mois !), en seulement 10 jours, la Cour Pénale Internationale (C.P.I.). Et deux semaines et demi plus tard, le C.S. vota la résolution 1973 autorisant les États membres demandeurs : « à prendre toutes les mesures nécessaires […] pour protéger les populations et les zones civiles menacées d'attaque en Jamahiriya arabe libyenne, y compris Benghazi, tout en excluant le déploiement d'une force d'occupation étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n'importe quelle partie du territoire libyen ». (Note n°1, page 142 : UN Doc. S/RES/1973 (17 mars 2011), art. 4.).



Au Conseil de Sécurité, contrairement à la « tradition » non-interventionniste de la Chine et de la Russie, il n'y eut aucun veto, ni aucun vote contre, seulement cinq abstentions. L'absence de veto pour s'opposer à l'intervention s'explique principalement par le soutien de la Ligue Arabe et le fait que trois États Africains membres du C.S. (Nigeria, Gabon et Afrique du Sud) ont voté pour cette résolution 1973.

Pour évaluer la menace, le C.S. se basa essentiellement sur les propres propos clairement criminogènes de Kadhafi, n'hésitant pas à annoncer publiquement que… (page 143) :

« (…) des officiers ont été déployés dans toutes les tribus et régions pour purifier toutes les décisions de ces cafards », que « tout Libyen qui prendra les armes contre la Libye sera exécuté » (note n°3 : ABC (Australie), 23 février 2011) et, le jour même de la résolution du CS, appelle ses supporters à « nettoyer la ville de Benghazi » (note n°4 : al Jazeera, Libya Live Blog, 17 mars 2011, 9:01pm). Il est crédible, étant donné son bilan en matière de violations des droits de l'homme depuis des décennies et le fait que les violences auraient déjà fait entre 1 000 et 10 000 victimes en quelques semaines (note n°5 : Estimations de l'ONU et de la CPI. Sur la difficulté de déterminer le nombre de victimes, voir J. Downie [2011]). »

Le contexte gravissime de la Libye semblait donc bien correspondre aux critères d'un « intervention humanitaire ».



P.S. : Vous pouvez consulter ce commentaire, dans son intégralité, sur mon blog :
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