Au détour d’un rayon de la médiathèque, je déniche ce tout petit bouquin qui me tente bien. Comme son titre l’indique, il est plutôt réservé à des jeunes qui voudraient se lancer dans la conception d’une bande dessinée. Mais il est finalement tout à fait approprié aux simples curieux qui voudraient juste connaître d’un peu plus près les rouages de la production d’une BD, comme moi. L’ouvrage est pensé pour les débutants, pour les jeunes qui ont dans l’idée de se lancer dans un tel projet. C’est un bon point pour démarrer, mais évidemment ce n’est pas suffisant pour quelqu’un qui voudrait vraiment en faire sa profession. Il lance tout de même sur de bonnes pistes, concrètes et solides et aborde tous les sujets importants. Au lecteur ensuite d’aller chercher plus d’informations ailleurs.
Le premier chapitre, historique, est le bienvenu et n’est pas du tout barbant. Le côté historique est bien expliqué et agrémenté de divers éléments pour attirer l’œil et comprendre plus en profondeur. J’ai eu l’impression de retourner à la fac et j’étais finalement heureuse de voir que je me souvenais de quasiment tout. Pour un novice, les quelques paragraphes de ce chapitre suffisent amplement pour lui faire comprendre d’où vient ce genre.
Par la suite, les étapes de la conception d’une bande dessinée sont bien prises en main. Le tout est très clair et concis. On appuie énormément sur le travail de collaboration qu’il doit y avoir entre le scénariste et l’illustrateur (si ce n’est pas la même personne). En plus des chapitres où les informations sont données de façon concise, on a tout de même plusieurs encarts qui donnent plus de détails sur telle ou telle approche : sur les différents cadrages que l’on peut adopter dans une BD, le matériel indispensable à avoir… Tout autant d’informations précieuses pour commencer à faire sa propre BD.
On n’a pas affaire à un gros pavé théorique qui risque de dégoûter un jeune qui souhaite s’atteler à cette tâche. Couleur, calligraphie, espacement des textes, tout le livre est pensé pour la jeunesse. De plus, beaucoup d’illustrations tirées de grands classiques de la BD alimentent les pages. De quoi donner envie. C’est vraiment une bonne initiative de proposer un tel ouvrage pour la jeunesse. Cela leur montre que ce métier est réalisable, alors que ce n’est sûrement pas le rêve de tous les parents pour leur enfant… ce serait sympa d’avoir le même type d’ouvrage pour l’écriture d’un roman ou autre. Il en existe certes, mais absolument pas pensés pour la jeunesse (pas à ma connaissance en tout cas, mais je suis preneuse au cas où !).
Petit bonus : la couverture qui comporte des bords longs pour faire marque page intégré, sur lesquels on trouve un petit lexique des termes techniques à connaître sur la bande dessinée.
J’ai un petit peu tiqué tout de même sur certains points. Certes, c’est une bonne chose de vouloir montrer aux jeunes que c’est possible de faire une BD et de leur donner les clefs pour réussir les débuts. Mais cet ouvrage n’insiste pas assez sur le fait que c’est un métier très difficile avec beaucoup de participants et très peu de retenus. Il y a bien quelques phrases dans le dernier chapitre et la conclusion, sur la difficulté, mais vraiment pas assez appuyé. Ce n’est pas qu’il aurait fallu finir sur une note négative, dans l’espoir d’en dégoûter certains, mais là, on a quand même presque l’impression que c’est le paradis, que l’on peut en vivre facilement et qu’il suffit d’avoir de la volonté.
Il est par exemple dit dans le livre que les éditeurs peuvent mettre plusieurs mois avant de répondre à un envoi de proposition de BD. Mais il n’est jamais dit que BEAUCOUP de maisons d’édition, notamment les grandes, ne répondront jamais. Si le projet n’a pas plu, ils ne prennent pas la peine de répondre. Ils reçoivent tellement de projets par mois qu’ils ne peuvent pas donner une réponse à tous et se concentrent donc bien évidemment sur ceux qui les intéressent (et on ne peut pas les en blâmer).
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