AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Claude Ellena (27)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Journal d'un parfumeur : suivi d'un Abrégé d'..

Ce livre ré-installe, notre odorat, que l'on néglige, à la place qui devrait être la sienne, dans notre vie. Il nous apprend son importance et à l'utiliser consciemment.

Alors que l'on connaît la composition des plats, des bouquets de fleurs, des boissons et même d'une musique, on ignore celle des parfums et des odeurs.

Or ils nous entourent et nous influencent en permanence et sont combinés comme une musique ou un poème.

Jean-Claude Ellena amène à penser que le métier de compositeur de parfum est un art. L'art du nez comme ceux de l'oreille sont la musique et la poésie entre autres, ceux des mains la sculpture, le dessin... et celui de la voix, le chant.

« journal d'un parfumeur » a cette qualité que j'apprécie entre toutes dans un livre, celle de vous instruire et de vous faire rêver avec la réalité !

Commenter  J’apprécie          150
La note verte

Chaudement recommandé par la bibliothécaire de ma commune, qui a d'ailleurs épinglé l'étiquette « media coup de cœur » sur la couverture, ce roman (affiché tel) ne m'a guère embarquée dans le milieu très fermé des chercheurs en parfums, les fameux « nez » (encore que le mot ne soit jamais employé) qui construisent pour nous, hommes et femmes, des fragrances élaborées, complexes, de plus de cent composants parfois. Bien sûr, nous connaissons les termes de notes de tête, fond, cœur, mais découvrons ici qu'ils ne recouvrent qu'une partie très superficielle de la réalisation d'un parfum.

L'auteur, né à Grasse, parfumeur pour Hermès, connaît son sujet. Et tente d'en faire le cœur et le fond d'un roman où s'expriment les ambitions, les jalousies, les tricheries aussi de ces chercheurs de fragrances nouvelles.

Parmi eux, Claude Ellena, « nez » pour la société Robert Gallot depuis vingt ans, espère bien remporter le prix du parfum le mieux élaboré depuis vingt ans, le prix du Flacon d'Or. Son épouse, Blanche, le soutient de son mieux. Par ailleurs, un « jeune », Nicolas Daglance, rêve de ravir le titre à son rival septuagénaire. Avec l'aide de Sophie, assistante qui facilite la tricherie et noue une histoire d'amour et d'ambition avec Nicolas.



Intrigues, vol de note de parfum (la fameuse « note verte » de Claude, masquée derrière une autre afin qu'on ne puisse pas l'identifier), plongée dans les laboratoires où l'on voit que le parfum est d'abord affaire de molécules et de recherches de chimistes, salons chics parisiens : le cadre et les ressorts de l'action (pas de l'intrigue, franchement, il n'y en a pas) sont à peu près définis et explicités.

En revanche, les personnages sont, à mon avis quasi inexistants à force d'être creux, les petites histoires d'amour-sexe-ambition, peu intéressantes. Et surtout, surtout, il manque les odeurs ! Les formules chimiques ne restituent rien, j'aurais aimé qu'on me parle de fleurs, de plantes, d'épices, de musc, je ne sais pas, qu'on illustre un peu le propos ! Tout cela reste immatériel, abstrait et pour tout dire, pour moi sans trop d'intérêt.



Un signe : d'habitude, je garnis les pages des livres de multiples mini-post-it marque-pages : ici, aucun !

J'ai dû passer à côté d'un chef d’œuvre sans m'en rendre compte, désolée pour la bibliothécaire de ma ville !
Commenter  J’apprécie          92
Journal d'un parfumeur : suivi d'un Abrégé d'..

Journal d'un parfumeur, ou l'apaisement de la lecture qui vous emplit l'âme d'un souffle frais et serein. Le livre est mince, se lit par morceaux choisis. Il se déguste plus qu'il ne se dévore, se laisse approcher, effleurer, délaisser, pour qu'on vienne ensuite mieux le retrouver, mieux l'ouvrir au hasard, et lire ou relire un jour de la vie de Jean-Claude Ellena. Ce qui m'apparaissait comme une futilité, une « norme de civilité » telle que peut la décrire Georges Vigarello, a pris une autre dimension à mes yeux.

Le monde du parfum, que j'associais à l'artifice et au superficiel, se pare aussi maintenant de questionnements philosophiques, de jeux d'enquête, de poésie. Sans pour autant manquer de lucidité sur les besoins du marché ou le monstre économique que représente l'industrie du parfum, on sait pertinemment qu'entre les lignes de ce livre se cache une vocation, un homme au nez taillé pour un métier des plus atypiques qui sait faire partager ce qu'il vit.
Commenter  J’apprécie          90
Le parfum

Dans un ouvrage clair et concis, Jean-Claude Ellena, parfumeur de la maison Hermès, nous raconte son métier.



Il évoque les matières premières, le marketing, les moyens de protection contre la contre-façon, et tout ce qui caractérise le parfum au XXIe siècle.





Jean-Claude Ellena est né en 1947 à Grasse. Avec un tel lieu de naissance, il ne pouvait que devenir parfumeur.



C'est en 1968 qu'il rejoint l'école Givaudan de parfumerie, à Genève. Là, il commence un long apprentissage consistant à appréhender des milliers d'odeurs. Bonnes ou mauvaises, peu importe.



Après avoir réalisé de nombreux parfums, tous célèbres (First chez Van Cleef et Arpels, L'Eau parfumée au Thé Vert chez Bulgari), Ellena rejoint la maison Hermès en 2004.



Ellena commence par nous parler des modes de fabrication des parfums et de leur évolution dans le temps. Les matières premières et les différentes techniques qui leur sont le mieux adaptées sont évoquées : enfleurage, extraction, head space... Ces chapitres consacrés aux ingrédients et techniques de la parfumerie sont aussi l'occasion, pour Ellena, de jouer avec les émotions de ceux qui le lisent : il connaît ses iques et n'hésite pas à les mentionner. L'Heure Bleue, le N°5, Mitsouko, Shalimar, Après l'Ondée, Arpège, Diorissimo, L'Eau Sauvage, et bien d'autres sont cités. Et il ne reste plus qu'à la mémoire olfactive, si bien louée dans cet ouvrage, de jouer le rôle qui est le sien : en tournant les pages de ce Parfum, on a presque la sensation de percevoir toutes ces fragrances dont Ellena parle si bien.



Le parfum pour Ellena, c'est aussi le miroir d'une époque. Empreinte des goûts et des modes de son temps, le parfum qui traverse les époques (on pense particulièrement à ceux de la maison Guerlain) nous donne un aperçu de ce que les élégantes de ces temps-là appréciaient. Comme le souligne Ellena :



" Je sens L'Air du Temps, First, N°5, Eau Sauvage, Shalimar, Opium, Terre d'Hermès, Angel, Eau des Merveilles, et je me promène dans les années 1947, 1976, 1921, 1966, 1925, 1977, 2006, 1992, 2004. Le parfum a quelque chose de plus que la mode, quelque chose que la publicité ne sait pas faire : être porté, en traversant le temps. "



Loin de céder lui-même à la pression du marché et de la mode, Ellena s'en méfie et s'en tient éloigné. Pas question pour lui de composer ses parfums en fonction d'un public cible cerné par le département marketing d'une marque, cela nuirait à son sens de la création.



Du fait de la méfiance du parfumeur pour la publicité et les techniques de vente, les chapitres concernant le marketing est assez critique. Ellena souligne le nombre exponentiel de nouvelles créations (il cite le chiffre de 250 lancements en 2007 en France) et ne voit pas cela d'un bon oeil. A la lecture des critiques de Jean-Claude Ellena, on comprend que, saturé d'odeurs, sollicité de toutes parts, le consommateur ne sait plus où donner de la tête et finit par être déçu de ce qu'il trouve en parfumerie. Là, je ne peux que donner raison à Ellena : qui parvient encore à s'y retrouver parmi les différentes versions de Miss Dior Chérie (Dior) et de Very Irrésistible (Givenchy) ? Toutes ces variations portent le même nom et sont très proches au niveau de la fragrance... La maison Givenchy semble d'ailleurs devenir particulièrement douée en la matière puisque Ange ou Démon semble bien parti pour battre Very Irrésistible à plate couture : entre Ange ou Démon en eau de toilette, en eau de parfum, Ange ou Démon Le Secret, Le Secret absolu (ou je ne sais quoi d'autre), comment s'attacher à un produit ?



En lien avec cette course effrénée au lancement des nouveautés, Jean-Claude Ellena souligne l'importance du temps dans le processus de création des parfums. Il faut laisser aux professionnels le temps de créer des produits de qualité. Il faut laisser au consommateur le temps de tester ces produits, de se les approprier, de les apprécier. Ellena déplore la vitesse à laquelle certains parfums sont retirés des rayons de parfumerie, parce qu'ils ne satisfont pas les impératifs commerciaux de certaines marques. Comme il le dit si bien : " De nombreux parfums sont retirés des linéeaires avant d'être reconnus, ce qui témoigne d'un manque de respect pour les clients comme pour les auteurs de parfums. "



De là à louer les parfums dits " de niche " et leurs créateurs, il n'y a qu'un pas, que Jean-Claude Ellena franchit allègrement. Il nous parle d'Annick Goutal, de Serge Lutens, de Diptyque, de The Different Company, de L'Artisan Parfumeur... Toutes ces maisons refusent le marketing à outrance, la sur-production caractéristique de notre société. Les parfums que ces créateurs produisent sont des jus de qualité, qui se démarquent des modes par une personnalité très tranchée. Ellena en donne une définition intéressante : " N'utilisant pas ou peu de support publicitaire, les parfumeurs de niche mettent en avant le produit : le parfum. Le parfum doit parler pour lui-même et revendiquer une forte identité, un parti pris olfactif. Un grand soin est apporté au nom. Le nom, qui est le premier élément de sa communication, ne cherche pas à être consensuel, il est un appel à la curiosité. Les lieux d'achats sont pour la plupart des boutiques, lieux relativement ' fermés ' où les clients sont reçus par un personnel attentionné, formé, connaissant parfaitement le monde des parfums et l'histoire de chaque composition présentée. "



Je ne peux que donner raison à Ellena en ce qui concerne les noms des parfums de niche : ils sont, en effet, un appel à la curiosité, à la découverte. Ils donnent l'impression qu'en testant la fragrance, on va découvrir une vraie merveille. Qui pourrait résister à des noms tels que Mon Parfum Chéri par Camille, Rose Splendide, Mandragore Pourpre, Un Matin d'Orage, Les Nuits d'Hadrien (interprétation de L'Eau d'Hadrien, inspirée du roman de Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien), Ce Soir ou Jamais, Eau du Ciel (tous des parfums de la maison Annick Goutal) ? Ou encore à De Profundis, Vitriol d'oeillet, Jeux de peau, Fourreau noir, Bas de soie, Filles en Aiguilles, Five O'Clock au Gingembre, Sarrasins, Louve, Rousse (créations de Serge Lutens) ?



La mondialisation touche également les parfums : tout le monde doit sentir la même chose parce qu'une odeur est à la mode et que c'est celle-là que les parfumeur doivent utiliser. Avez-cous remarqué combien de créations à base de bois de Oud sont sorties ces derniers temps ? Toutes les marques se sont lancées dans l'utilisation de ce produit. Et que font les gens qui n'apprécient pas cette odeur ? C'est ce genre de généralisation qui dérange Jean-Claude Ellena (et moi aussi !). Le parfum doit rester un plaisir, non seulement pour celui qui le créé, mais aussi pour ceux qui le portent.



Le parfum par Jean-Claude Ellena est donc un petit livre très contrasté. L'auteur-parfumeur apprécie son métier et tente de nous en faire partager les bons moments. Mais cette passion qui l'anime ne l'aveugle pas, il connaît les dérives imposées à la profession par les impératifs du marché et il en parle ouvertement. Par contre, il ne conseille pas le lecteur et le laisse libre de faire ses propres choix de consommation. Et c'est normal quand on sait à quel point le parfum est lié à l'émotion et aux souvenirs de chacun d'entre nous...
Commenter  J’apprécie          80
Journal d'un parfumeur : suivi d'un Abrégé d'..

Saturés d’adrénaline à force de lire des thrillers ?

Déconfits à force de tenter de comprendre de nébuleux essais ?



OK, un break s’impose



On lâche prise, on se détend, on se pose, on savoure, on respire…



Au détour de ce journal, on capte les réflexions de l’auteur sur son travail-ou son art- de parfumeur, ses anecdotes, ses visons du monde, ses souvenirs, son parcours,



Petit livre très court mais oh combien reposant et apaisant ; ballade gustative et olfactive, promenade nonchalante, le nez au vent



A lire…dans son jardin, entouré de nature, de paix et de douces fragrances, dans un bain chaud parfumé avec quelques bougies et un peu de musique, dans son lit avec diffusion d’huiles essentielles…



Fred-Fichetoux-Beg mode zen activé…en attendant de retrouver quelque part dans le brol Le Parfum…je suis sur que je l’ai mais où nom di dju !

Commenter  J’apprécie          80
Journal d'un parfumeur : suivi d'un Abrégé d'..

Un texte envoûtant comme un parfum, subtil où l'on peut découvrir les arcanes d'une alchimie mystérieuse que demande la création d'un grand parfum, également la passion du métier de créateur que nous fait partager l'auteur, une référence en la matière.

Adolescente je collectionnais les petites bouteilles et je décorais mes cahiers avec les publicités que je trouvais très belles, très poétiques pour certaines.

Nous avons tous et toutes des souvenirs olfactifs, des parfums d'enfance : l'odeur d'un chichi sur une plage à Marseille, l'odeur des sapins lors d'une balade en forêts, l'odeur de croissants chauds distillée par une boulangerie vers cinq heures du matin..les embruns, le jasmin...







A tous ce qui ceux sont passionnés par "LE PARFUM" de Suskïnd.
Commenter  J’apprécie          60
La note verte

Ce petit livre est assez étonnant, non pas par le style littéraire (livre bien écrit mais sans plus), mais par le sujet traité : le monde du parfum et les mystères de la création de ces « chefs d’œuvre ». Nous entrons dans un monde qui, pour moi, est plutôt méconnu : ce court roman est emprunt de senteurs et de matières. Le sujet est traité avec beaucoup de douceur…



Nous entrons dans le monde du parfum de luxe avec ses exigences extrêmes en matière de création… Un parfum peut demander plusieurs années de travail, de tests avant d’obtenir un produit aboutit.

C’est ce que nous montre Jean-Claude Ellena, parfumeur de métier rattaché à la maison Hermès.

Dans ce roman, nous suivons Claude, soixante-dix ans environ et Nicolas qui entre tout juste dans le métier. Chacun a sa façon de travailler… Tous deux cherchent le même résultat. On voit leurs tâtonnements respectifs, et les différentes inspirations nécessaires à la création d’un parfum inoubliable.



En conclusion : court roman admirable par le sujet traité qui nous montre les difficultés créatives auxquelles sont confrontés les créateurs de parfum.
Lien : http://vepug.blogspot.fr/201..
Commenter  J’apprécie          50
Petit lexique des amateurs épris d'odeurs et ..

Je suis et resterai une passionnée de la parfumerie, même si je ne suis plus une professionnelle aujourd'hui. 🧴



J'ai autant de plaisir à me placer devant ma bibliothèque de parfums et à les sentir, ou toucher et à prendre en main mes anciens flacons vides, que j'en ai à laisser mes yeux parcourir mes bibliothèques de livres.



Alors je continue ça et là de m'acheter des ouvrages en rapport avec le parfum.



Jean-Claude Ellena est un grand parfumeur que j'aime suivre aussi bien en flacons qu'en bouquins, j'aime son style dans les deux arts, et Lionel Paillès est un journaliste-beauté que j'ai déjà beaucoup aimé lire avec Esprit de synthèse.



Ce livre est donc un 4 mains, écrit par deux professionnels de la parfumerie qui savent donner envie à leurs lecteurs d'en apprendre plus sur ce monde-là.



Je bois toujours comme du petit lait ce genre d'ouvrages. Alors évidemment je suis déjà une gourmande de parfum, mais même si vous ne connaissez que peu ce domaine-là, l'écriture vous embarquera et vous donnera envie d'aller sentir un tas de choses.



Énormément de thèmes vont être abordés. Les fleurs, les bois et les épices, la classification, quelques matières animales, quelques matières synthétiques, des techniques pour s'emparer de l'odeur des matières premières, le métier de parfumeur, quelques marques triées sur le volet, et l'histoire en général de ce monde fascinant. Un monde d'artisans comme un monde de technique(s).



Les auteurs égrainent des listes de matières premières naturelles et j'aime à chaque fois m'y arrêter, comme je le ferai avec un inventaire de cuisine. Penser et ressentir dans ma tête la rose, la cardamome, l'herbe coupée, le patchouli, la vanille, etc.



Ces deux hommes étant bien sûr absolument convaincus de l'importance des notes synthétiques dans la parfumerie moderne, ils sauront vous convaincre également, via plusieurs entrées, de l'absolue nécessité de cette palette.



Pour la forme, j'adore la prise en main de ce livre ! C'est typique de chez Actes Sud, haut mais pas large. L'ouvrage est dense, les lettres en relief rouge sur la couverture donnent un aspect précieux au bouquin, le papier est épais, et vous pouvez grappiller comme bon vous semble à l'intérieur du dictionnaire.



De la belle ouvrage !
Commenter  J’apprécie          40
Journal d'un parfumeur : suivi d'un Abrégé d'..

Jean-Claude Ellena est un nez. On lui doit de divines créations commercialisées par de grandes maisons de parfums. Son journal, tenu entre octobre 2009 et octobre 2010, répond à un souhait de faire davantage connaître les arcanes olfactives de ce métier entouré de mystère.



De son quotidien de parfumeur, Jean-Claude Ellena livre une réflexion sur le processus de création en général, de la nécessité de se remplir, de nourrir sa créativité, de laisser poser les œuvres inachevées pour les juger plus tard avec le recul nécessaire...



Intéressant, bien écrit, quelquefois pédant, ce journal m'a tantôt captivée, tantôt agacée. L'accumulation de marques citées (et je ne fais pas référence au monde du parfum) aurait pu être expurgé d'un texte qui souvent d'ailleurs critique le système commercial et son marketing agressif.



Au travers de l'analyse de ses gestes (al)chimiques, par ailleurs intéressante, on sent une volonté de l'auteur d'intellectualiser son travail de création. Si la parfumerie est certes un art, tout comme la gastronomie peut l'être, le statut même d'artiste suppose à mes yeux un propos, une réflexion propre à faire avancer notre compréhension du monde. C'est sans doute la démarche tentée à l'écrit par Jean-Claude Ellena même si elle peine à convaincre, non pas sur la forme mais bel et bien sur le fond.



A l'image d'un parfum, ces notes de fond s'avèrent les plus tenaces.
Commenter  J’apprécie          40
Journal d'un parfumeur : suivi d'un Abrégé d'..

L'écriture du journal permet d'approcher une personnalité dans son intimité. Jean-Claude Ellena se livre ainsi et à travers ses notes. Il se dessine un portrait d'une grande humanité. L'homme est résolument méditerranéen et sensuel. Il a choisi de vivre là où il est né. Il a établi son atelier à Cabris. Mais son caractère est plutôt réservé. Il préfère l'ombre au soleil et fait référence à Soulages. Quand il évoque la Chine qui le fascine, c'est aussi la couleur noire qui s'impose. Sa formidable sensibilité n'est pas seulement olfactive. L'humilité fait aussi partie des traits marquants. Jean-Claude Ellena apparait comme un homme posé, qui a besoin de moments de retrait et de solitude pour se retrouver et avancer. C'est sans doute ce qui motive l'écriture de ce journal. Il voyage aussi jusqu'au Japon, à Moscou, à Paris. Jean-Claude Ellena parcourt le monde avec un réel appétit de découverte.

Il est alors loin de la vie immobile et contemplative.

Son travail, pourtant soumis aux lois de l'économie et de la mode, s'inscrit dans une permanence. On ressent un apaisement chez l'artisan créateur qui se concentre sur ses propres aspirations avant tout, dans une grande liberté. Et cela lui réussit.

Le lecteur est séduit par tant de talent pour élaborer toujours de nouvelles alchimies. L'abrégé d'odeurs en annexe met l'eau à la bouche. Malheureusement, on est frustré de ne pouvoir expérimenter de façon concrète les recettes décrites précisément sur papier. On aimerait pouvoir agiter quelques "touches" de parfums et éprouver les sensations évoquées par l'auteur. Et puis, faute de partager l'expérience olfactive, quelques illustrations, en annexe, du magnifique couvent des Minimes fondé en 1614 par le botaniste du roi Louis XIV, ou au moins de la superbe gamme packaging des produits conçus par Jean-Claude Ellena, nous auraient apporté quelque consolation.
Commenter  J’apprécie          30
Le parfum

Magnifique synthèse d'un des métiers les plus exigeants au monde. On y alterne le domaine technique, technologique, la poésie, l'inspiration et le rêve, le travail minutieux et le temps long.

J'ai pris beaucoup de plaisir à me mettre dans la peau de Jean-Claude Ellena que j'admire pour ses créations chez Frédéric Malle et Le Couvent. Quel nez made in France !
Commenter  J’apprécie          20
L'écrivain d'odeurs

Un parcours incroyable. Ellena est un esprit indépendant et c'est cette indépendance qui lui a permis d'imaginer des parfums surprenants et intéressants.

On comprend ce qu'un homme comme Ellena peut rapporter à la parfumerie et à la création de manière générale.
Commenter  J’apprécie          20
L'écrivain d'odeurs

Cherchant toujours à approfondir mes connaissances dans le domaine de la parfumerie, j'ai décidé d'aborder le livre de Jean-Claude Ellena: L'Ecrivain d'Odeurs. Jean-Claude Ellena est un parfumeur incontournable de nos jours, car il s'agit d'un nez de la Maison Hermès. Il a créé de nombreux parfums tels que Terre d'Hermès, Un jardin en Méditerranée, de nombreuses Hermessences... mais aussi des parfums pour d'autres marques comme First de Van Cleef & Arpels ou encore Déclaration pour Cartier. Autant vous dire que c'est un mastodonte de la parfumerie.

Dans ce livre, il raconte donc son parcours de ses premiers pas dans ce monde de fragrance, lorsque personne ne croyait en lui alors qu'il sortait de l'école publique avec un seul certificat d'études primaires en poche, à sa passation à Christine Nagel qui a pris le relais chez Hermès.

Un livre très intéressant qui retrace le parcours d'un artiste pas comme les autres, mais qui laissera sa trace dans l'histoire des parfums.
Lien : https://labulledevero.com/20..
Commenter  J’apprécie          20
Journal d'un parfumeur : suivi d'un Abrégé d'..

Non content d'être un talentueux créateur de parfum, Jean-Claude Ellena est également un auteur incroyable qui nous entraîne avec lui dans la découverte du beau, des sens....

Un vrai moment de jouissance poétique et sensible qui nous grise. Une démarche qui se veut sincère et authentique. C'est bien écrit et fascinant.

Commenter  J’apprécie          20
La note verte

ce livre fleure bon...cuir, herbe,chaud,...ces trois mots qui se dégage de ce petit roman à lire.

Un parcours de deux hommes, l'un jeune, l'autre moins, dans le monde du parfum,

Va s'y jouer la course à cette note verte...trahison, dédain, amour aussi...

je conseille ce petit roman qui se lit avec délicatesse
Commenter  J’apprécie          20
La note verte

Claude Naël est créateur de parfums pour la maison de couture Robert Gallot. Le roman s'amorce sur un revers pour l'homme vieillissant qui apprend que sa dernière création est refusée. Il est remercié sans ménagement. Réglée comme un cahier à musique - Claude Naël se rend au rendez-vous de Philippe Mazuret à la maison Gallot dans un rituel parfait – la collaboration prend fin brutalement. Il est déjà remplacé par un représentant de la jeune génération, Nicolas Daglance. Retour à Moustiers, refuge et havre de paix du couple Naël.

C'est une belle approche de l'univers des créateurs de parfums que Jean-Claude Ellena nous offre ici. Son écriture est fine et poétique. On peut déplorer l'évocation quelque peu cliché du Paris haussmannien, avec l'inévitable vue sur les toits. Personnellement, je ressens une certaine frustration. J'aurais aimé qu'il nous fasse partager un peu plus sa vie à Moustiers et ses marches qu'il pratique quotidiennement pour trouver sérénité et inspiration. Le roman porte sur l'opposition entre deux conceptions du métier : celle de Claude Naël , double de Jean-Claude Ellena, artiste créateur tout en sensibilité qui a besoin de temps pour créer, et de permanence, et la nouvelle génération pressée par les impératifs économiques avant tout, à l'écoute des tendances, et qui jongle avec les nouvelles technologies pour élaborer un "produit". L'auteur a choisi de décrire plus longuement la vie du jeune Nicolas Daglance, à Paris, faite de papillonages dans les soirées huppées, qui écoute Mélodie Gardot en travaillant et qui choisit sa compagne du moment de façon assez opportuniste.

L'auteur amorce presque une intrigue policière, avec le cambriolage de l'atelier de Claude Naël. On veut lui voler la recette de la note verte. Mais ce n'est pas le genre du roman. Il s'inscrit plutôt dans une catégorie atypique, qui comporte beaucoup d'éléments biographiques. La note verte mérite bien un 9/10 en rouge dans la marge. Merci à l'auteur qui ouvre les portes de son univers avec délicatesse, et grande classe.
Commenter  J’apprécie          10
Atlas de botanique parfumée

Un ouvrage comme une invitation au voyage où tous les sens sont en éveil. Un voyage avant tout olfactif puisque les odeurs et les parfums qu'exhalent fleurs, bois, écorces, fruits, graines et racines sont ici mis à l'honneur. Un voyage également historique et géographique nous ramenant vers des terres parfois lointaines où, jadis, des plantes aux senteurs incroyables furent découvertes. Un voyage enfin poétique sublimé par de subtiles et délicates illustrations empruntant au raffinement des miniatures persanes.
Commenter  J’apprécie          10
Journal d'un parfumeur : suivi d'un Abrégé d'..

Le précis d'odeurs est fascinant
Commenter  J’apprécie          10
Journal d'un parfumeur : suivi d'un Abrégé d'..

J’aime le format du journal. En cela, ce livre m’a bien plus. J’ai parfois perdu le fil de certaines explications techniques trop complexes pour moi, mais l’ensemble se lit facilement sinon. Ce livre m’a procuré une impression de bien-être que j’avais envie d’emporter avec moi, raison pour laquelle sa lecture a été faite lentement.
Commenter  J’apprécie          10
La note verte

Le factice, le clinquant, sous prétexte de modernité, sont appelés à régner dans cette maison de luxe, premier grand parfumeur français. L'ancien nez qui a fait ses preuves, avec une égalité sans failles, est exclu, remplacé par un jeune loup ambitieux et sans vergogne. Jean-Claude Ellena dresse une intéressante galerie de portraits qui représente bien, à mon avis, le monde du commerce actuel, dans tous domaines.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jean-Claude Ellena (135)Voir plus

Quiz Voir plus

Quel est le bon titre des livres de Grégoire Delacourt ?

... au bord de l’abîme ?

Sauter
Rêver
Danser
Chanter

10 questions
19 lecteurs ont répondu
Thème : Grégoire DelacourtCréer un quiz sur cet auteur

{* *}