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Critiques de Jean Contrucci (198)
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N'oublie pas de te souvenir

Ce livre ravira les amateurs de romans historiques de qualité, plus particulièrement ceux férus de récits sur fond de Deuxième Guerre mondiale j'en fais partie ) ou de l'histoire de Marseille. Il s'agit d'un roman, la fiction prend donc une part prépondérante avec de nombreux personnages de pure invention et des péripéties qui conservent leur liberté d'action.



Mais le cadre est bien réel : Marseille sous l'Occupation allemande, de 1943 à 1944. Jean Contrucci s'est parfaitement documenté pour mettre en lumière un aspect méconnu de la résistance en France : le rôle majeur joué par les services secrets anglais du SOE ( Special operations executive / Direction des opérations spéciales ) créé par Churchill : 1800 agents britanniques sont parachutés en France auprès d'une centaine de réseaux de résistance locaux afin de les instruire ( en vue de diverses opérations de sabotage ), de les armer et de les entraîner dans les maquis.



L'auteur s'est inspiré du réseau Monk, situé au n°8 de la rue Mérentié à Marseille : en mars 1944, les trois officiers anglais qui dirigeaient clandestinement ce réseau sont arrêtés par la Gestapo, torturés au 425 rue Paradis puis déportés dans des camps nazis où ils sont exécutés. Leur silence sous la torture a permis de sauver les résistants français sous leurs ordres.



Comme souvent avec ce genre littéraire, l'écriture s'efface derrière le contexte, les personnages, les événements. Elle se veut sobre, classique, simple, discrète sans apprêt, juste au service du récit. Et ça fonctionne très bien, le récit est fluide, efficace et avec le style très inclusif de Jean Contrucci, on entre dans la peau et la psychologie des personnages : les chapitres alternent deux narrations, les souvenirs des résistants Jean et Marguerite.



Ce roman est avant tout un très bel hommage à ces héros de l'ombre. Le plus beau des personnages est celui d'Hélène Newman, jeune franco-anglais ayant grandi à Marseille, qui revient dans sa ville natale pour la libérer du joug nazi. Tellement vivante, assoiffée d'action avec une intrépidité têtue empreinte de légèreté malgré les risques encourus. Impossible de ne pas l'aimer, de ne pas être emportée par son désir de liberté.



Au-delà de ces personnages forts, j'ai particulièrement apprécié la reconstitution de Marseille sous l'Occupation. le roman bruisse de mille anecdotes sur la vie quotidienne : les cartes d'alimentation, les épiceries vides, la faim, le marché noir, les dénonciations, la surveillance de la population, l'omniprésence de la Gestapo allemande et de la Gestapo française pour traquer les résistants. Les descriptions sont précises et permettent aisément au lecteur de se projeter dans la ville.



Un très bon moment de lecture, instructif et touchant lorsqu'on découvre le sort des trois officiers anglais.



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Le printemps des maudits

Instructif, fluide et agréable mais pas palpitant.



La mise au pas de l’hérésie vaudoise par le massacre, trente ans avant la St Barthélémy. Un courant chrétien, se rapprochant du protestantisme, prônant des valeurs simples, c’était trop pour les vrais catholiques avides de pouvoirs. Politique et religion, cette association si explosive dans le détournement de la foi à des fins personnelles. L’histoire se répète dites-vous ?



Dans ce roman historique (ce n’est pas un essai), on suit un jeune capitaine envoyé par la sœur de la Reine qui assistera aux exactions dans ce pays du Lubéron, au nord de la Durance et qui en profitera pour tomber amoureux. (Qu’est-ce un bon roman historique sans une bonne petite romance en filigrane ? )



Entre l’avertissement au lecteur et les explications du seigneur d’Allen, nous avons une bonne vue des tenants et des aboutissants des décisions qui ont conduit à ce massacre. Loin d’être rébarbatif ou pontifiant, l’auteur est clair et facile à suivre. J’aime ce rappel de temps en temps, histoire de ne pas oublier que la France si prompte à donner des leçons au monde, a eu en son temps son lot de crevards infâmes et génocidaires.



La romance est mignonne, prend sa place dans le fil de l’histoire, sans le dénaturer.

Mes reproches : Un personnage principal trop lisse pour un roman trop lisse. Si l’auteur a su distiller quelques scènes très fortes, trash même, à bas de viols et d’éventration pour illustrer la barbarie qui peut s’emparer d’une troupe de soudards dont on a lâché la bride sur des populations civiles présentées comme l’ennemi, le tout glisse trop facilement.

On ne peut pas reprocher au roman un manque de fluidité. C’est plutôt le contraire même, ça se lit très bien, mais il manque ce souffle épique, cette ferveur qu’on retrouve si souvent dans les romans anglophones.



On avait la matière pour sortir de cette lecture, estomaqué, pris aux tripes, révolté et la quatrième de couverture nous en promettait. Et au final, en dehors d’une intéressante petite leçon d’histoire, on gardera surtout en mémoire le gentil couple formé par Arnaud et Isabelle.
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Le printemps des maudits

.

Après la "Guerre de cent ans " , la peste noire et les famines ruinèrent la région du Luberon . Cette terre redevenue vierge et pauvre vit déferler les Vaudois qui , persécutés , accusés d'hérésie , fuyaient les vallées alpines .

Ces adeptes de Pierre Valdo ( XIIème siècle ) s'opposaient à l'obscurantisme catholique et traduisirent la Bible en français pour que tous puissent la lire par exemple . Ou encore , ils refusaient de croire en l'existence de la vierge .



Bien qu'en terre papale , les seigneurs locaux favorisèrent leur installation pour raison économique et ils vécurent en paix pendant plusieurs décennies .

Mais , vers 1545 , à nouveau plusieurs seigneurs dont le baron d'Oppède , manigancent contre les vaudois .

Marguerite de Navarre cherche à s'informer en envoyant le capitaine de sa garde auprès de son ami , le seigneur d'Allen .

Et , là se mêlent Histoire et fiction .



L'Histoire a bien retenu le massacre des vaudois dans ces contrées qui furent ravagées par les armées du roi , du pape et de Provence .

Des armées souvent composées de mercenaires .

Sous prétexte d'un appel à adjuration non entendu , la Provence , le Vaucluse , la montagne du Luberon furent pillés et incendiés .

Seuls furent épargnés les villages reconnus catholiques .

Les vaudois furent massacrés tous sauf les hommes jeunes et vaillants qui furent réduits à l'esclavage , vendus et déportés à Marseille pour embarquer sur les galères .

On retrouve ici le célèbre édit de Mérindol promulgué par François 1er en janvier 1545 . Quant aux véritables raisons de ces massacres , l'auteur les dévoile ; elles rajoutent encore de l'horreur à l'horreur si c'est possible .



L'intrigue va tourner autour d'une histoire d'amour . Une fiction un brin fleur bleue au milieu du chaos .



Si je n'ai pas été très convaincue par les aventures du capitaine Arnaud de Montignac , en revanche les événements du récit ont , me semble-t-il , permis de mettre l'accent sur des exactions et d'ignobles curées inhérentes à toutes périodes de troubles .

La nature humaine vue sous son pire aspect .



Sinon , ce roman m'a beaucoup plu pour sa riche documentation historique . C'est ce que je retiendrai .

Mais , j'ai moins apprécié l'alliance avec une intrigue qui s'étiole souvent sous la masse de données et de précisions historiques .



Ce récit reste une lecture didactique qui m'a permis d'approfondir un peu plus l'histoire des vaudois .

Quand on séjourne en Luberon , on la ressent fortement cette histoire surtout à Mérindol bien sûr . Mais là , c'est un intérêt lié à des souvenirs très personnels , j'en conviens .



En outre , cet ouvrage est bien écrit et délivre en filigrane quelques petits messages philosophiques ou vérités sur le genre humain pas désagréables à débusquer .

Autre atout , sa présentation claire .

Dans les premières pages , l'auteur distingue pour le lecteur les personnages historiques et fictifs , propose un bref condensé de données historiques ainsi qu'une topographie de la région .



Jean Contrucci , un auteur que je découvre et relirai certainement .

C'est avec plaisir que je remercie les éditions Hervé Chopin et l'équipe de Masse Critique Babelio de m'avoir offert ce livre .

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Le vol du gerfaut

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal

Fatigués de porter leurs misères hautaines

De Palos de Moguer, routiers et capitaines

Partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal.

Extrait - Les Conquérants - José Maria de Heredia -1893 -

Dernière page à la place des remerciements.



Le faucon Gerfaut bénéficie, sur notre territoire, d'une protection totale :

Décret n° 78-959 du 30 août 1978 convention du commerce international

Arrêté du 17 avril 1981, puis modification par voie légale

abrogation puis arrêté du 29 octobre 2009 du Conseil National.....

il est Interdit de :

le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever

le naturaliser, qu'il soit vivant ou mort de le transporter, le colporter, l'utiliser, le vendre ou l'acheter . (on aurait pu rajouter tout acte de lâcheté...)

arrêté - Stop - Arrêtez, je n'en puis plus .

Il n'y a plus qu'à - Il faut qu'on -



Pas toujours facile de discerner le vrai con du faux...

♫parlez-moi de moi y'a que ça qui m'intéresse♫

du Guy Béart chanté par Jeanne Moreau

Orgueil mal placé ou Con solide

Y' a pas Cocons qu'on Chrysalide

Autres moeurs, autres époques

je quitte McCullers, autres soliloques

quiproquo Mayotte - Majorque

Quatre lettres de différence, sens équivoque

Imbu de sa personne, amitiés félonnes

Carson , pour qui le Glas Con-sonne

Couleur locale, scènes de corridas

Gardians à cheval, picador sur son dada

Rien n'est si dangereux, qu'un ignorant ami

J. Con trucci , vous m'avez con quis

Votre Style, Vos références...incoercibles mercis.

dernière règle de civisme :

Grand merci à HC Editions et à Masse Critique

pour ce livre vert Pastel, un euphémisme

Comme un violoncelle dans la fanfare d'un cirque







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N'oublie pas de te souvenir

Très touchant, inspiré de faits historiques. Le format est original, une suite de souvenirs de deux membres du réseau de résistance . L'un a perdu son grand amour, il ne cesse de revivre ces 7 mois de folie et d'inconscience. Une description fidèle du SOE et du Marseille de l'occupation . Un très bon moment écrit avec finesse .
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Rendez-vous au moulin du Diable

Marseille au début du 20e siècle et ici, c'est véritablement la ville qui tient le haut de l'affiche. Une Marseille lumineuse malgré ses côtés plus sombres. Marseille qui se développe, s'industrialise, s'urbanise, qui tasse ses artisans et ses paysans de plus en plus loin. Marseille qui remue, qui bouge, qui grandit , Jean Contrucci nous le décrit bien, c'est senti. C'est aussi un monde de petites frappes, de voyous et de malfrats qui s'installent, de criminalité latente et dans ce titre, de cupide vengeance. Une police qui se modernise aussi, une bourgeoisie qui peine à garder ses manières et ses privilèges. Oui, on sent que tout ce monde, tel qu'on le connaît, est en mutation. Les façons de faire, les politesses, la civilité, manifestations d'un mode de vie en changement. Donc, Baruteau, commissaire principal, aura à faire face à l'enlèvement d'une petite personne de 2 ans. Petit Paul, fils d'un des plus riches entrepreneurs de la ville, est kidnappé en plein jour, presque des bras de sa nourrice. La ville est en émoi, les policiers motivés. Le neveu de Baruteau, Raoul Signoret, journaliste, sera bien malgré lui, au coeur de l'enquête. Bravo aux têtes de chapitres qui revêtent un agréable petit air de feuilletons. Une charmante lecture et une captivante promenade dans la Marseille des année 1900.
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Le printemps des maudits

En ce jour de Pâques 2020 , j'achève cette lecture  : Il y a 476 ans, en 1545 , durant la semaine pascale Jean Meynier, baron d'Oppède, fourbe et sanguinaire, à la tête d'une armée de soudards s'élance vers les villages du Luberon où résident les Vaudois ( Pays d'Aigues, La Motte, Cabrières, Lacoste , Peypin et Saint Martin…) . Cet épisode tragique qui marqua profondément la Provence où se mêlent petite et grande Histoire, est raconté de façon romanesque, mais Jean Contrucci respecte la chronologie des faits et apporte des détails réalistes et authentiques (certains m'étaient inconnus) .

Certes comme le souligne la quatrième de couverture, c'est un pan de l'histoire qui n'est pas souvent relaté , mais en pays luberonais ce drame est toujours fort vivace notamment à Mérindol , village martyre , gardien de la mémoire vaudoise. Quand on se promène dans Lourmarin, on remarque que de nombreuses maisons portent un millésime sur leur façade, bien peu des XV et XVI ème siècle, puisque bon nombre d'habitations furent détruites au cours du pillage sanglant du village.





Je recommande de lire aussi l'ouvrage indiqué par l'auteur de Gabriel-Audisio(non pas le frère solaire d'Albert Camus mais l'historien membre de l'académie de Nîmes ) Les Vaudois: Histoire d'une dissidence (XIIe-XVIe siècle) et l'excellent opuscule publié par l'association d'Etudes Vaudoises et Historiques du Luberon( printemps été 2013 ISSN 0240-8422)

L'illustration de la couverture : des soudards aidés de lance, jetant du haut d'une tour une jeune femme, me fait plutôt penser à la Tour de Constance à Aigues-mortes, où se déroulèrent, aussi, des atrocités envers les "femmes hérétiques "





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N'oublie pas de te souvenir

Grâce au témoignage de Julien Villecroze , membre français du réseau Junkman (Brocanteur) et aux souvenirs de Marguerite Gounod , appartenant au même réseau clandestin, ex-traductrice d'anglais chez Gallimard, épouse de Paul Gounod ( lointain petit cousin du compositeur de Faust ) nous partageons la vie de quelques-uns de ses membres , et notamment d' Hélène-Sophie Newman, de son vraie nom, Hélène Palmier pour sa mission d'agent de liaison pour le Special Operations Executive (SOE), fusillée à Dachau le 13 septembre 44.



La façon dont est rédigée ce roman, donne vie aux personnages fictifs , notamment à son héroïne Hélène et Henri Penchaud ( alias Charles Milton Spencer.) En fait l'auteur s'inspire de faits réels s'étant déroulés à Marseille durant la Seconde Guerre mondiale et redonne corps au réseau Monk (moine) appartenant à la section F du SOE à Marseille, qui avait son point de rencontre rue Mérentié dans le 5ème arrondissement . Une plaque rend hommage à ces officiers britanniques clandestins  :  Éliane Sophie Browne-Bartroli, épouse Plewman belle et exubérante anglaise, née et élevée à Marseille où elle revint en août 1943 en tant que messagère pour MONK, dirigé par Charles Skepper (alias Bernard ou Henri) et dont l'opérateur radio était Arthur Steele. le réseau fut dénoncé et ils furent tous trois arrêtés en mars 1944.  D'autres personnes réelles apparaissent comme Vera Atkins , agent du SOE , Gaston Defferre,  chef du réseau Brutus ,Simon- Pierre Sabiani, collaborateur radical, les maffieux Carbone et Spirito de  la Carlingue qui collaborent honteusement avec l'occupant allemand alors que d'autres s'allièrent à la Résistance



Jean Contrucci , marseillais de naissance, connaît sa ville dans les moindres recoins , il l'aime et met en scène la cité phocéenne de façon réaliste , cela contribue à rendre ce roman intéressant et attachant.

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Double crime dans la rue Bleue

Quatrième opus des Nouveaux Mystères de Marseille (clin d'oeil en passant à Eugène Sue) de Jean Contrucci, Double crime dans la rue Bleue m'a été offert par mon libraire pour l'achat de deux autres Livres de Poche. Le titre m'évoquant inévitablement Double meurtre dans la rue Morgue d'Edgar Allan Poe, il avait de quoi suscité ma curiosité.



L'histoire démarre tambour battant puisqu'un brave (et notoirement ivrogne) allumeur de réverbère découvre au pied de l'un d'eux le corps raccourci de sa tête et de ses mains d'un homme poignardé. A 6 heures du matin, dans la froidure du février marseillais, voilà de quoi choquer.

Nous sommes en 1903, les processus criminologiques balbutient encore même si Bertillon a mis en place son système. L'enquête démarre sous les ordres du commissaire divisionnaire de la Sûreté Eugène Baruteau. Mais l'on suit plutôt son neveu et quasi fils Raoul Signoret, reporter au Petit Provençal, qui s'investit dans la recherche d'informations et d'indices. Surtout que l'affaire se corse avec l'apparition d'un second cadavre.



Jean Contrucci nous transporte dans le faubourg de la Belle de Mai de la Belle Époque, quartier populaire qui ne manque pas de voyous et autres barbeaux préférant vivre des femmes qu'ils mettent sur le trottoir plutôt que se retrousser les manches. La fameuse rue Bleue s'étend entre une caserne et une manufacture de cigares et cigarettes où les confectionneuses ont le verbe haut et le caractère fort. Ça vous a un petit côté Carmen provençal! Jean Contrucci multiplie les références tout au long du récit : à l'héroïne de Merimé bien sûr, mais également à Victor Hugo et autres grandes plumes des décennies précédentes.



L'auteur construit son intrigue comme un feuilletoniste du XIXème siècle, avec notamment des intitulés de chapitre très longs sur le mode : "Où l'on apprend que...". Le style est très envolé et énergique, fourmillant de chaleureuses locutions en dialecte marseillais et provençal. Les personnages fonctionnent selon des rôles classiques du genre : le héros est héroïque, le boulanger bon comme du bon pain, l'instituteur digne représentant des hussards noirs de la République, etc. Les répliques entre l'oncle et le neveu ne manquent pas d'humour; et si les jeux de mots et humour noir ne sont pas toujours de la plus grande finesse, il en émane une fraîcheur vive et plaisante.



Double crime dans la rue Bleue se lit facilement et avec plaisir. Ça n'est pas la lecture de l'année certes, et bon nombre de points se devinent rapidement, mais le récit se révèle au final fort sympathique. Si l'occasion se présente, je retrouverai volontiers Raoul et sa Cécile ainsi que l'oncle Eugène bourru mais au grand coeur.
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Le printemps des maudits

"Le Printemps des Maudits" est arrivé dans ma boîte aux lettres en plein hiver des confinés grâce à la dernière masse critique et j'en remercie Babelio ainsi que les éditions Hervé Chopin.

J'avais hâte de me plonger dans ce roman historique prometteur, un genre que j'affectionne et dont le sujet m'attirait beaucoup.

Je ne peux cependant, au terme de ma lecture, me défendre d'une pointe (un peu aigue quand même, la pointe) de déception.



Nous sommes en 1545 dans le Lubéron, le règne de François 1er jette ses derniers feux sur le royaume de France qui n'est pas encore ensanglanté par les guerres de religion comme il le sera quelques années plus tard.

Du moins pas par celles que l'on connaît et qu'on nous a enseigné à l'école.



Arnaud de Montignac, jeune noble, capitaine des gardes de la reine Marguerite de Navarre, dont l'esprit de tolérance et la culture ne sont plus à prouver, a été envoyé au bord de la Durance par sa royale suzeraine rencontrer le seigneur d'Allen afin de s'informer des événements qui secouent la région et qui ne vont pas tarder à la livrer au feu et au sang.

C'est que dans cette province âpre et reculée vivent de nombreux vaudois, ces disciples de Pierre Valdo, prédicateur du XII°siècle que l'église condamna pour hérésie.

Dans un royaume farouchement catholique et attaché à l'église qui craint l'essor du tout jeune protestantisme, ces vaudois -des familles de paysans essentiellement- représentent une menace.

C'est ainsi que trois armées, convaincues de mener une guerre sainte, vont fondre sur le Lubéron, pillant et incendiant les villages, torturant et massacrant les vaudois dans un déferlement de haine et de barbarie, sous les yeux d'Arnaud de Montignac, spectateur impuissant (et amoureux) de la folie des hommes. Il lui faudra se battre et choisir son camp.



Je tiens tout d'abord à saluer le choix de ce sujet pour ce roman. Pour moi, le mouvement vaudois était un courant religieux purement médiéval, une "hérésie" morte après le concile de Latran, un peu comme le catharisme. J'ignorais tout de sa survivance tout comme de la croisade menée par -entre autre- le baron d'Oppède. Outre que j'ai trouvé cette page d'histoire méconnue passionnante a bien des égards, je trouve également qu'elle peut constituer le cadre parfait pour un bon roman historique. J'imaginais avec gourmandise un récit dramatique, enlevé, animé d'un souffle romanesque grandiose; je rêvais un roman sublime et prenant!



Hélas, c'est là que le bât blesse: si "Le Printemps des Maudits" peut s'enorgueillir d'un travail de documentation extraordinaire et d'une rigueur historique plus qu'appréciable, point de souffle ni d'envolée. Son intrigue fictionnelle reste désespérément plate et attendue, facile... Un peu comme si elle avait été saupoudré par dessus le récit des faits historiques, sans conviction. C'est dommage car il y avait vraiment matière à réussir une grande et belle fresque....

On reproche si souvent aux romans historiques de prendre trop de liberté au détriment de la véracité des faits ou de donner une version biaisée de l'Histoire qu'on oublie que le défaut inverse est tout aussi -voire plus-frustrant.

Ainsi, je n'ai pas réussi à m'attacher vraiment aux personnages, trop peu présents ou travaillés et le rythme, très factuel et plat, de la narration m'a parfois ennuyée.

Moi qui rêvais d'une nouvelle "Reine Margot" ou de la somptuosité des romans de Tim Willocks, me voici bien attristée.



Pour autant, "Le Printemps des Maudits" se laisse lire et le style de Jean Contrucci, plutôt agréable, n'est pas sans fluidité, mais c'est trop peu pour me marquer durablement et me bouleverser.

Finalement, le roman vaut surtout par sa volonté de sortir de l'oubli un épisode historique révoltant, intéressant et ô combien glaçant.

Il fait devoir de mémoire tout en rendant un très bel hommage aux vaudois du Lubéron, ce qui est à la fois beau et émouvant, nécessaire même si c'est aussi insuffisant à réussir le parfait roman.

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La nuit des blouses grises

La nuit des blouses grises Jean Contrucci chez J.C Lattès , août 2018 .#LaNuitDesBlousesGrises #NetGalleyFrance

1910, nuit du 11 au 12 février, peu avant la Gare Saint-Charles, un train de marchandises du P.L.M est braqué par une bande d'hommes cagoulés vêtus de longues blouses grises, les mêmes que celles que portent les piqueurs de boeufs des abattoirs marseillais. Les pilleurs de train repartent avec 110 kg d'or en lingots et quelques beaux bijoux... Eugène Baruteau, le commissaire central de la Police de Marseille s'arrache les cheveux , heureusement son neveu chéri Raoul Signoret , journaliste reporter au Petit Provençal, est à ses côtés bien décidé à épauler son oncle.

Je découvre avec ce roman la série Les nouveaux mystères de Marseille de Jean Contrucci et ma foi j'ai pris beaucoup d plaisir à cette lecture. L'auteur nous embarque avec lui dans le Marseille des années 1900, nous fait découvrir une ville qu'il aime. La narration est plaisante, les personnages attachants, pleins d'humour, de fantaisie, coléreux et sensibles. L'enquête menée de main de maître par un commissaire bientôt en retraite est l'occasion de découvrir un passé encore proche.

Un grand merci aux éditions j.C Lattès pour ce partage .
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La ville des tempêtes

Ah, la culture générale par le jeu et la lecture, quel bonheur !!!

J'ai lu il y a peu la biographie "privée" (et quelque peu fantasque, inspirée d'historiens le précédant, et écrits d'époque) d'Henri IV par A. Dumas. Pourquoi ? Parce que j'ai joué à Assassin's Creed II qui se passe sous les Médicis à Florence, que nous avons eu une certaine Catherine de Médicis comme reine (Belle-mère d'Henri IV, lol), et que j'étais dans le bain. Je n'avais pas l'intention de participer à la MC "généraliste" du mois quand, que vis-je, toujours en lice en fin de mâtinée : "la révolte de Marseille contre Henri IV". Je cliquais donc ! Et Ô joie, je le reçus ! (Merci Babelio et les éditions HC !)



Dumas m'avait mis en appétit (tout en m'assommant de noms, de lieux, d'événements, en même temps), Contrucci a achevé mon éducation.

Du moins sur cette partie là de l'Histoire d'Henri IV, après son dernier revirement religieux et sa "reconquête" de la France. Je dois avouer à ma grande honte que les détails de l'histoire de "mon" bon roi Henri m'avaient quelque peu échappés jusque là.



Et c'est pas pour rien ! Parce que c'est drôlement compliqué, sans blague !

Je ne vais pas vous reprendre tout ça, mais sachez qu'entre le roi d'Espagne (Philippe II), le Duc de Savoie (son gendre), le duc d'Epernon, le duc de Guise (fils), les nombreux conjurés de la ville de Marseille (dont les personnages historiques de Bausset et Dupré), le corsaire Danzer, les personnages fictifs, sur lesquels se déroule le fil de l'histoire, c'est quand même une belle valse de personnages à laquelle on assiste !



Le charme n'a pas opéré de prime abord. J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. La faute à un style très littéraire, parfois un brin ampoulé, et souvent des phrases assez longues. Les références en patois provençal ne m'ont pas dérangée, ça se comprend facilement... M'ont plus dérangée les mots un poil trop "perchés" pour moi. Je lis beaucoup depuis toujours, j'ai un vocabulaire relativement développé, mais "vultueux", j'avoue, je connaissais pas. Il y en a d'autres dans le genre, que j'ai du chercher pour comprendre les phrases, je ne m'en souviens même plus tellement c'est ciblé et spécifique, un terme, ah oui ça me revient, résipiscence, mes très chers, ouhouhou que je me goberge de mon super-vocabulaire. L'amusant de la chose c'est que c'est juste par moments, le reste du temps, une fois habitué au style, ça se lit agréablement et facilement.



L'aventure des personnages fictifs est plutôt cousue de fil blanc (et m'a assez irrésistiblement fait penser à Molière, et pas tellement à Shakespeare, en fait), mais ils sont, à part Danzer (qui ne l'est pas, fictif), un peu pâles.

C'est une histoire sympathique qui est un excellent prétexte à parfaire sa culture en Histoire, voilà. Car l'Histoire y est suivie "à la lettre" ! C'est la vie à Marseille qui est la véritable héroïne de ce livre, les personnages historiques qui sont intéressants, et c'est en cela qu'il est passionnant.



Les références à Dumas et Shakespeare de la quatrième de couverture sont tout de même, à mon sens, un brin usurpées. Cela manque de panache et de ferraillages divers, de ces envolées flamboyantes et de ces personnages hauts en couleur de Dumas, mais également de la profondeur psychologique de Shakespeare. Edit : je me dois d'être honnête, la référence à Shakespeare est un peu plus justifiée. Mais c'est surtout dû au fait que les personnages qui ont fait l'Histoire SONT des personnages "shakespeariens", vu que complots et trahisons, c'est sa tasse de thé. C'est pas pour rien qu'il a écrit autant de pièces historiques, le bougre !

Pour ce qui est des personnages fictifs et de l'intrigue, par contre, la référence est davantage Molière, oui... Enfin ceux qui le liront pourront me dire ce qu'ils en pensent...



C'est tout de même une excellente lecture, un très bon moment, mais qui demande concentration et attention afin de n'en rien louper. Et un dico pas loin (ou un ordi).

;o)



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L'énigme de la Blancarde

Un roman policier historique qui, une fois n'est pas coutume pour l’auteur, se base sur un fait divers intervenu dans un faubourg de Marseille à la fin du 19ème siècle.

Une riche veuve est assassinée et d’après les premières constatations et quelques témoins, le suspect serait le fils adoptif de la victime.

Après quatre procès , des retournements de situation et de témoignages, le coupable exonéré puis relâché et un témoin placée en psychiatrie, aucun autre fautif n’a été arrêté et jugé.

On retrouve dans ce roman des personnages récurrents qui nous accompagnent tout au long du récit.

Lecture qui nous fait découvrir ou vivre, pour les initiés, les quartiers chauds de Marseille , ses alentours et les moeurs de l’époque.
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Le printemps des maudits

Le pari était hasardeux : plaquer une histoire d'amour sur cette page peu glorieuse de l'histoire de l'église catholique. D'autant que cette histoire sentimentale est cousue de fil blanc. le lecteur ne se fera pas vraiment d'inquiétude quant au sort des tourtereaux, même si le contexte général de dans lequel elle se déroule est particulièrement dramatique.



Ce contexte général, c'est la triste épopée vaudoise en Luberon. C'est le sort réservé par l'église romaine aux héritiers des disciples de l'église de Pierre Valdo, lequel avait fondé l'église des Pauvres de Lyon au 13ème siècle. Avant de se rapprocher de l'église réformée de Luther, ces disciples avaient eu le tort de vouloir lire la bible en leur langue vernaculaire. Il avait en effet fait traduire la bible latine en français de l'époque pour que le plus humble y ait accès.



Oui mais voilà, avoir accès à la bible c'était aussi y lire les vraies paroles du Christ et mesurer de cette façon l'écart considérable qui séparait le comportement de la curie romaine avec les évangiles. de sincères chrétiens les Vaudois sont donc devenus des hérétiques, avec le sort que leur réservait la toute puissante église officielle : le bûcher. Ce dont l'évêque de Tournon ne s'est pas privé. Il a convaincu le bon roi François 1er de lui prêter main forte en mettant à sa disposition des hordes de soudarts sans foi ni loi aux ordres du Baron Maynier d'Oppède pour réduire le soi-disant foyer d'hérésie.



L'histoire des Vaudois est fidèlement restituée sur un ton pédagogique de livre d'histoire. Reste que l'histoire d'amour qui la relève est comme une fleur sur un tas d'immondices : un peu de tendresse dans un monde de brutes. Celui qui ne veut pas s'atteler aux trois excellents volumes de Hubert Leconte à propos de l'épopée vaudoise (*) ne sera pas trompé quant au sort de ces malheureux par le printemps des maudits, c'est plus condensé et se lit comme le roman historique qu'il est.



L'église vaudoise existe encore en Piémont italien a contrario de l'église cathare. Cette dernière était sur le même crédo du retour à la vraie lecture des évangiles pour contrer la curie romaine laquelle se gardait bien, en assommant ses fidèles d'impôts, de s'appliquer les préceptes qu'elle prêchait avec la plus grande rigueur. N'est-il pas vrai que luxe et luxure ne figurent pas dans la parole restituée du Christ.



(*) La croix des humiliés ; Les larmes du Luberon ; le glaive et l'évangile - Editions Millepertuis

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Le secret du docteur Danglars

Polar régional, ici Marseille, fin du 19ème siècle , avec l'accent, s'il vous plait..

Des trafics d'opuim, d'héroïne; des morts en veux tu en voilà, une chanteuse, un anar, un journaliste et la police sont les acteurs de ce polar avec en toile de fond un procès qui ne dit pas son nom, celui du Dr Danglars.

tout ce petit monde va se croiser dans les rues étroites de la cité Phocéènne, dans les bars et les fumeries pour: les uns vivre de leur trafic, les autres découvrir et pourquoi pas stopper ce négoce illégal.

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Le vol du gerfaut

Aux abords des premières pages j'ai déjà adoré ce livre car il est bien rare désormais de se voir proposer des romans et des auteurs de qualité.

C'est le cas avec Jean Contrucci qui est un véritable écrivain, licencié en lettres et bien sûr, cela se voit dès les premières lignes.Comme il est regrettable en effet, de ne plus trouver, mis à part Jean dOrmesson, ou Laurent Gaudé, ou Amélie Nothomb, des hommes et femmes de lettres capables encore de manier la plume avec humour, élégance, savoir et pertinence. Et de laisser, çà et là, des citations, des clins d'oeil, que la plupart d'entre nous saurons apprécier. Bonjour la Béotie pour certains !!

La forme est donc parfaite - quant au fond, l'histoire donc, elle est à la fois pertinente, avec du suspense, très originale, amusante également.

Touchante aussi, et tellement lucide et honnête !

Nous sommes depuis une quinzaine d'années environ baignés et noyés dans une marée nauséeuse, insipide, d'auteurs archi nuls mais ayant la chance d'être remarqués ou pistonnés par des éditeurs parfois véreux, mais bien introduits dans le milieu de la presse et de l'édition.

Ainsi voit-on des navets éclore tous les mois sur les étals des librairies, comme si tous ces fameux romans étaient des petites merveilles. Ce n'est pratiquement jamais le cas.

Le scrupule du héros de l'histoire se trouve pris à son piège.

Rie ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !

L'attitude de cet éditeur sans scrupule, antipathique dés le départ, atteint les limites du soutenable !

Je ne veux pas raconter cette histoire en pointillés, puisque certains commentateurs l'ont déjà fait, mais dire combien ce roman est un réplique fidèle de la vie intra muros de ces cénacles d'affairistes, où ne comptent ni le talent, ni l'amitié, ni la franchise, mais où tout un petit peuple d'infâmes araignées tend ses filets gluants pour y prendre à son piège le lecteur toujours crédule, toujours chloroformé par les élogieux commentaires !! Je connais hélas ce milieu, avec ses manigances, ses éditeurs et éditrices et ses auteurs qui, pour la plupart, n'ont pas même le bac en poche et se targuent d'être écrivains !

Avec le Vol du Gerfaut, Jean Contrucci ouvre les yeux des innocents qui s'imaginent que tout est juste et beau !!
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N'oublie pas de te souvenir

En conclusion, ma lecture de N’oublie pas de te souvenir a été des plus agréables en raison d’une plume fluide et d’un contexte historique solidement documenté. Jean Contrucci arrive parfaitement bien à recréer l’ambiance de Marseille sous l’Occupation allemande. Bien qu’il s’agisse d’une fiction, il s’inspire de faits réels notamment pour ses personnages ou pour des évènements. Enfin, il met en valeur la présence de femmes autant présentes au sein du réseau de résistance française Junkman que dans le SOE anglais. Bref, un ouvrage que je recommande!



Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
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Le vol du gerfaut

J’ai reçu ce roman en service presse : je remercie ainsi HC Editions de m’avoir permis de le lire en avant-première. Quand on me l’a proposé au mois de décembre, je partais en terrain inconnu et je me suis dite que cela me changerait un peu de mes lectures habituelles.



Jean-Gabriel Lesparres est un écrivain français connu et reconnu, détenteur d’un Prix Goncourt, mais dont la carrière semble désormais derrière lui. En effet, cela fait sept ans que son ami et éditeur, Patrick Fontange lui réclame un nouveau roman. Ce dernier s’intitule Comme un vol de gerfauts et doit paraître en janvier prochain. Mais, Jean-Gabriel doutant de la qualité de son oeuvre craint de publier le « livre de trop » et fomente la disparition de son propre manuscrit auquel n’existe évidemment aucune copie. Si son « voleur » fait mouche, les choses ne vont pas se dérouler exactement comme l’écrivain l’avait prévu…



Indubitablement, ce roman est drôle. Pourtant, le narrateur Jean-Gabriel Lesparres n’est à la base pas très sympathique : pouvant être qualifié de « vieux con », il s’avère être très conscient de sa valeur, égocentrique voire parfois un peu « réac ». Toutefois, par un habile style d’écriture suffisamment équilibré, Jean Contrucci arrive à le rendre touchant, lui insufflant au passage une bonne dose d’humour teintée de cynisme et d’ironie. Si Jean-Gabriel Lesparres n’hésite pas à esquisser un portrait au vitriol de l’Edition française ou de la bonne société bobo parisienne, il ne s’accorde pas pour autant la part belle. Son auto-portrait juste et dénué de mauvaise foi peut aussi se révéler tout aussi truculent.



Néanmoins, j’aurais deux (petits) reproches à faire à ce roman : l’intérêt de l’intrigue me semble un peu trop secondaire. Le vol du manuscrit est en soi juste un prétexte pour raconter une histoire mais l’auteur semble beaucoup s’amuser, en attestent les traits d’humour dans l’écriture ou les situations rocambolesques (comme «l’audition» de Manuel Botero par Minghella).

En revanche, l’emploi un peu abusif des prolepses (fait de raconter d’avance un évènement qui va avoir lieu plus loin dans la narration) m’a lassé : un ou deux, c’est sympa mais quand elles se multiplient, cela rend le récit lancinant. Dommage…



En conclusion, Le vol du Gerfaut est un roman certes léger par l’intérêt de son intrigue mais très drôle et touchant par sa forme. Il aura été une lecture très divertissante et à ce titre, je le conseille.
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L'énigme de la Blancarde

Salut les Babelionautes

Pour moi qui suis Marseillais ce livre m'a fait remonter le temps pour visiter le Marseille du XVIIIe siècle au travers d'une enquête policière tirée d'un véritable fait divers qui défraya en son temps la chronique.

Marseille, le 16 décembre 1891. La riche Madame Magnan est sauvagement assassinée, son fils adoptif, un homme louche et marginal, est immédiatement suspecté est très vite témoignages et preuves l'accablant il est condamné au bagne.

Mais ce n’est pas la conviction d’un Duo de détectives, l’un est un amateur journaliste au Petit Provençal, l’autre qui est son Oncle est chef adjoint de la sûreté de Marseille.

C’est le début d’une collaboration que l’on retrouvera dans l’œuvre de Jean Contrucci dont le titre générique est « Les nouveaux mystères de Marseille » ou vous retrouverez ce Duo d’enquêteurs.

Moi il m’en reste quelques uns a découvrir en plus des trois que je cite ci dessous

« Double crime dans la rue Bleue », « Le spectre de la rue Saint-Jacques », «La faute de l'abbé Richaud » inspirée d'une authentique affaire qui secoua le Marseille de la Belle Époque.

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Les voleurs de mémoire

Pierre Désautel, journaliste au Provençal, a été élevé par se grands-parents dans le quartier de Mazargues à Marseille. Sa mère l'avait confié à ses parents en 1940 pour travailler en centre-ville, son père étant prisonnier en Allemagne. Au sortir de la guerre, il ne reverra ni l'un ni l'autre sans savoir exactement ce qui leur est réellement arrivés. Même petit, il sent les non-dits et voit les regards fuyants puis il s'accommodera de la situation… Ce n'est qu'à la cinquantaine que l'ouverture d'une vieille malle le poussera à enquêter sur sa propre histoire…



Gros coup de coeur pour cette histoire déchirante et si touchante ! Pierre découvre qu'il s'est construit sur des mensonges mais ceux-ci ont été proféré par amour, pour le protéger. Les révélations sont étonnantes et souvent les apparences trompeuses.



La période troublée de la guerre et surtout de la libération sont très bien décrites et passionnantes. Les dénonciations sans fondements, les collabos devenus en une nuit résistants ; les exactions perpétrées en cette période de flottement après l'oppression allemande sont édifiantes…



Etant de la région marseillaise, nul besoin pour moi de lire les « traductions » en annexe pour des mots comme « la pile » ou « les malons ». D'ailleurs la première scène dans laquelle la « mémé » « espille » le lapin m'a rappelé des souvenirs d'enfance (un peu traumatisants il faut bien le dire !). Dans cette lecture, j'étais à la maison puisque j'habite à 10 km de Cornillon, lieu des vacances du petit Pierre !



Pour toutes ces raisons et parce que la recherche de vérité, quoi qu'il en coûte du héros résonnera encore longtemps dans mes pensées, je vous conseille vivement cette lecture !



Un grand merci à Babelio at aux éditions Hervé Chopin pour cette découverte !

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