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Critiques de Jean-Louis Coatrieux (20)
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Cours, Mounia, sauve-toi

"Ne m'attends pas

Marche

Je te suivrai

Sauve-toi, ma fille,

Sauve-toi"



Un récit-poème, strophe après strophe, sur le chemin de l'exil. Comme des coups de couteaux, des cris, des larmes, juste posés, avec pudeur.



"Un cri, un corps

Tombe loin devant

Ou derrière moi

Il ou elle

Je ne sais pas



Humains, disent-ils,

Mais qui sommes-nous

Et eux, qui sont-ils

Vraiment"



Mais aussi, en revenant sur les pas du passé, des chants, des rires, du ciel... La pureté d'une enfance insouciante et solaire, pour prendre conscience de la perte immense, du contraste inouï entre hier et demain.



"Je m'appelle Mounia

Et mon frère, Sami

Nous faisions

Bouger le ciel

Entre nos doigts



Deux traits de lumière

Obstinés à grandir

L'heure des premiers pas

Des jeux, des chants

Tout ce soleil

Pour toi, petit frère"



Un long chemin, la peine plus lourde que la valise. La peur, le froid et la faim au ventre.



"Deux mois

Et ce vide

Où ne tombe plus

Un seul mot"



Mais aussi l'espoir, la résilience.



"J'ai dix ans

Je m'appelle Mounia

Je veux vivre

Maintenant et demain

Plus tard encore

Et de quelque part

D'où je ne sais pas,

Je vous dirai

Dans un sourire

Peut-être ces mots

Je suis là"



Seuls les mots de l'auteur peuvent faire partager l'émotion de cette lecture.



"Aurai-je un autre nom

Les papiers d'identité

D'une inconnue

Avec mon visage"



Je remercie Babelio et les Éditions Riveneuve pour la découverte de ce récit. Il est si court qu'il invite à reprendre la lecture à peine la dernière page tournée.

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Le Rêve d'Alejo Carpentier : Coabana

Ce livre est le récit de la première partie de la vie d'Alejo Carpentier jusqu'aux alentours de ses quarante ans.



A la fois journaliste, écrivain - même s'il le deviendra réellement après cette période -, amateur éclairé de musique, chroniqueur radio, critique de cinéma, Alejo Carpentier est tout autant un témoin de son temps : des dictateurs cubains à la Guerre d'Espagne puis la montée du nazisme et toutes les horreurs qui découlent de ces périodes de l'Histoire.

De sa fuite de Cuba pour échapper à la police du dictateur Machado, il tisse une amitié importante pour lui avec Robert Desnos - ce dernier ne fait pas moins que l'aider à quitter illégalement le territoire, un acte qui aurait leur coûter cher à tous les deux s'ils avaient été dénoncés -. C'est le même Robert Desnos qui l'aidera à découvrir et à vivoter dans le Paris des années de l'entre-deux guerres, le Montparnasse des écrivains, des peintres et de poètes de cette époque. La vie, alors, n'est pas toujours facile mais si enrichissante pour l'esprit.

Puis c'est le retour volontaire vers Cuba alors que se profile le chaos des années de guerre en Europe.





C'est une biographie"romancée" aussi tout est à lire avec recul, les dialogues et les correspondances, c'est sans doute ce qui m'a le plus déroutée dans cette lecture malgré l'enthousiasme de découvrir la personnalité de ce grand écrivain - on lit mais on ne sait où se situe la frontière entre la réalité et le récit de celui qui raconte -.

Grande place est faite à la partie romantique de la vie d'Alejo Carpentier là où l'on aurait souhaité lire davantage sur son engagement dans les événements et les idées qui marquent le début de ce siècle ou encore d'un récit plus détaillé des amitiés nouées et des rencontres des personnages fabuleux croisés.





En fait, j'avais lu juste avant ce livre "La Danse sacrale" - c'est d'ailleurs la raison de ce choix lors de la dernière Masse Critique ! - et forcément j'ai "recoupé" malgré moi les deux récits, les deux écritures, d'autant qu'ils relatent les mêmes faits et la même époque, la vie d'Alejo Carpentier a nourri le roman de "La Danse sacrale" et les deux récits se correspondent... enfin pour les faits évoqués en tout cas, un peu moins pour le style de la narration !





Je remercie Babélio et les éditions Apogée de m'avoir permis, par l'envoi de ce livre, de faire durer les moments passés en la compagnie d'Alejo Carpentier , un écrivain que j'ai hâte de retrouver.

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Alejo Carpentier : De la Bretagne à Cuba

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les Editions Apogée pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique.



Je l'ai lu sur le temps de mon trajet de train de retour (1h20). J'ai trouvé l'écriture de Jean-Louis Coatrieux fort agréable et j'ai bien envie de découvrir son oeuvre. Cela étant dit cet essai est consacré à un autre auteur : Alejo Carpentier.



C'est une sorte d'enquête biographique, avec des documents d'époque (lettres, photos, ...) et il y a aussi des passages que Coatrieux a imaginé.



On s'imprègne de toute une série d'informations et puis on ferme les yeux et on laisse vagabonder son imagination... J'ai trouvé cette façon de faire très originale et très réussie.



Je n'avais jamais entendu parler d'Alejo Carpentier avant de trouver ce livre dans la liste des livres à choisir. Je ne suis pas dévorée de curiosité à son sujet mais je vais peut-être lire le partage des eaux (1955), juste pour voir...



Pour la bande son, pas de musique cubaine ^^ comme ça papotait grave dans le train j'ai écouté en même temps Spiegel im Spiegel d'Arvo Pärt avec Sally Maer au violoncelle et Sally Whitwell au piano.



Belle découverte...
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Qui de nous deux sera l'autre

René, le frère jumeau de Paul vient de mourir.

Paul se souvient de leur enfance, de leur connivence. Il évoque leurs chemins qui se séparent, l’un va vers les sciences, l’autre vers la littérature. L’un est poussé vers les pays lointains, l’autre accroché à leur Bretagne natale.

Un auteur cultivé qui parle avec passion des écrivains aimés, des belles rencontres qu’il a faites avec eux, soit en personne, soit par les livres.

Le style est raffiné, l’écriture belle et ambitieuse, la lecture enrichissante.

Frères jumeaux ? Deux frères en une même personne ?

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Tu seras une femme, ma fille

Livre lu grâce à la Masse critique Babelio.



Ce qui fait la force de ce roman, c’est qu’il est tiré d’une histoire vraie: celle d’Erika, une fillette juive autrichienne envoyée en France par sa famille pour échapper aux Nazis. C’est Erika la narratrice. Elle nous raconte son quotidien dans le pensionnat français qui la reçoit, la nécessité de cacher sa véritable identité, le froid, la faim quand les restrictions deviennent plus sévères. Nous la voyons grandir, séparée de sa famille dont elle a du mal à recevoir des nouvelles. L’inquiétude, l’incertitude, la peur.



Cette partie est très intéressante, j’ignorais que des enfants autrichiens avaient été mis en sécurité en France (encore que « sécurité » est un bien grand mot après 1940). Le propos est un peu décousu: au début parce qu’Erika est très jeune et que ses souvenirs sont flous; ensuite parce qu’elle suit le fil de ses idées, parle des évènements marquants dans le désordre. C’était un peu frustrant parfois de ne pas avoir plus d’informations sur certains éléments.



La dernière partie est clairement celle qui a fait pencher la balance vers le négatif. Elle se déroule dix ans après, en Amérique du Sud, et décrit la rencontre entre l’héroïne et un prêtre. Leur conversation n’avait aucun sens pour moi: on n’a aucune contextualisation et je n’ai rien compris à ce dont ils parlaient. Il aurait été judicieux de développer le propos et de donner quelques explications, surtout que le roman est très bref et qu’on avait le temps pour le faire.



Les dernières pages du livre sont consacrées à des photos d’époque.



Une lecture qui partait bien malgré ses défuts, mais qui m’a complètement perdue à cause de la dernière partie.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Tu seras une femme, ma fille

Mon ressenti est mitigé à la fermeture de l'ouvrage.

Le sujet, la quatrième de couverture, le titre, tout concourait à ce que je passe un moment de lecture chargé d'émotions auprès de cette jeune fille arrachée à sa famille suite aux tragiques évènements de la nuit de cristal.

Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Malgré un récit basé sur une histoire vraie et écrit à la première personne, l'auteur n'a pas réussi à créer chez moi un attachement envers Erika, autre que celui résultant du drame la touchant. Mon émotion est née des tragiques évènements de la seconde guerre mondiale entourant le récit, mais nullement du récit lui-même qui m'est apparu froid et par trop factuel.



Nous suivons Erika sur les routes de France, passant d'un lieu à l'autre sans comprendre, faute de développements en ce sens, le pourquoi et le comment. Le contexte historique laisse deviner et supposer, mais est-ce au lecteur de tout imaginer ou au narrateur de narrer ?

J'ai regretté aussi l'absence de développements sur les compagnons d'infortune d'Erika. Nous les croisons à peine qu'ils disparaissent déjà, sans informations sur leur histoire et leur devenir. Nous apprenons même la disparition de la cousine d'Erika, qui l'accompagne depuis le début, au détour d'une simple phrase, sans autre explication.

J'ai trouvé peu de descriptifs, de ressentis, d'émotions si ce n'est dans les échanges épistolaires touchants d'authenticité.



A la vue des 150 pages composant le livre, j'étais méfiante, préférant toujours les longs récits développés, foisonnant de détails et d'anecdotes. Mon intuition me semble malheureusement juste à la fermeture de l'ouvrage. Un tel sujet ne peut, à mon sens, se traiter si rapidement et je suis loin du roman fort que j'attendais.
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Alejo Carpentier : De la Bretagne à Cuba

"Nous avons tous une propension à ranger les livres dans une catégorie connue comme si cela pouvait nous aider dans leur lecture. Aucune ne semble pouvoir contenir celui-ci."....première phrase du livre. Accroche attirante, oh combien vraie !

N'y cherchez pas une biographie complète de l'homme Alejo Carpentier, ni un roman, non, il s'agit plutôt d'une enquête sur un point particulier, les origines de l'auteur cubain, qui semble-t-il a marqué, son temps et la littérature sud-américaine notamment du fait de ses engagements humains et politiques. L'homme était secret, on découvrit après sa mort qu'il était né à Lausanne et non à Cuba, et très vite je devins désireux d'en apprendre beaucoup plus sur Alejo Carpentier. En effet l'homme est si multiple et le sujet semble si vaste que Louis Coatrieux ne pourra que montrer quelques facettes du personnage et faire venir l'eau à la bouche du lecteur dans ces 150 pages.

Le livre requiert une attention de tous les instants, car l'auteur jongle avec les périodes, depuis Trafalgar où s'illustra un ancêtre breton d'Alejo Carpentier, jusqu'aux années 1980, date de sa mort, et jongle avec les divers Carpentier et leur époque. Alejo Carpentier, homme aux rencontres multiples, vivait à Cuba. À Paris, il approcha Desnos, Queneau, Picasso, Prévert et j'en passe. Ses parents musiciens connurent Pablo Casals, César Frank, avec lesquels il travaillèrent.

En jonglant avec les siècles il jongle aussi avec les prénoms des Carpentier ancêtres d'Alejo, et j'étais un peu perdu, je cherchais un arbre généalogique permettant de me repérer, que je trouvai quand j'atteignis les pages 78-79...que mon marque-page ne quitta plus. Bien utiles, elle ne sont pas annoncées...Pensez-y !

Alors oui, il avait des origines bretonnes lointaines, mais elle n'ont pas été déterminantes, selon moi, dans ses engagements et sa vie.

Afin d'écrire ce livre Louis Coatrieux s'est appuyé sur de nombreux documents, les écrits d'Alejo, des photos de famille, des actes judiciaires, des correspondances... Son travail est important et mérite d'être souligné. Louis Caotrieux est multiple, narrateur racontant des évènements de la vie d'Alejo, biographe et historien reprenant des archives, et écrivain imaginant des écrits qui pourraient être attribués à l'un ou l'autre de personnages croisés dans le livre...

Celui-ci mis à ma disposition par Babelio, dans le cadre de l'opération Masse critique, m'a permis de découvrir deux auteurs, d'une part Louis Coatrieux, mais surtout, c'est sans doute l'une des ambitions de Coatrieux, Alejo Carpentier dont j'ignorais l'existence, l'autre étant sans doute de montrer que la Bretagne a donné au monde de grands hommes. J'en suis confus...nous avons été contemporains pendant mes trente premières années de vie. Un auteur cubain, né en Europe d'un père français et d'une mère russe, qui fut lauréat de plusieurs prix littéraires, Médicis étranger, Cervantes....avec lequel je vais faire mieux connaissance.

Un grand merci à Babelio


Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Alejo Carpentier : De la Bretagne à Cuba

Un voyage mêlant passé, histoire, histoires, et géographie, pour cerner les influences, les remous de l'histoire, les trajectoires improbables qui ont façonné Alejo Carpentier, cubain, reporter et écrivain majeur.

Cubain, oui, dont il s'est toujours réclamé, d'ascendance bretonne et russe : ses parents, suivant en cela leurs ascendants, ont fait des choix radicaux et osés qui les ont menés à Cuba.

L'auteur s'attache ici surtout à retrouver la filiation bretonne d'Alejo Carpentier, capitaines de vaisseaux qui sillonnaient le monde et ont pris part aux batailles navales, aux découvertes et exploration des fleuves d'Amérique du Sud; notant aussi les incohérences, approximations, affabulations même, de la famille.

Voilà un récit qui ne s'adresse pas uniquement aux aficionados d'Alejo Carpentier : on y retrouve des bribes d'Histoire, de Conquêtes, de Découvertes, tout un monde disparu, des changements de nom inexplicables qui brouillent les pistes, des voyages entrepris qui ne mènent à aucunes retrouvailles, l'ombre de la seconde guerre mondiale, une valise perdue et retrouvée des dizaines d'années plus tard, la fuite du père, une mère-courage, Cuba, l'écriture, et la Bretagne, toujours, en toile de fond.

Une écriture fluide qui enrobe le tout avec bonheur.

Merci à Masse Critique pour cette découverte.
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Là où la rivière se repose

C'est un roman fort bien écrit, et c'est surtout un cri: celui d'un garçon lancé avec sa mère sur les routes de l'exode, et qui attendra son père, disparu en Espagne.

Très fort, très désespéré. Je n'ai pas pu terminer, trop sombre et sans espoir.
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Natcho, l'enfant du barrio

Merci à masse-critique de m'avoir fait découvrir ce roman qui parle de la problématique des barrios vénézuéliens. La traduction de ce terme espagnol en français est "quartier". Mais le barrio c'est plus qu'un simple quartier, c'est une société à part entière avec des règles, des relations symboliques et morales, des relations familiales et une solidarité sans faille entre ses habitants. Mais c'est une "construction" fragile à flanc de colline qui est soumise aux aléas de la météo, aux glissements de terrain et aux inondations. Les personnages que nous rencontrons dans ce récit sont très attachants. Il y a tout d'abord les habitants du barrio et plus spécialement Natcho, 10 ans, et sa grand-mère Vonna. Il y a Humberto, l'écrivain, qui vit au pied de la colline dans un immeuble de moyen standing. Lorsque Humberto et Natcho vont se rencontrer cela donnera lieu à toute la trame du roman. Et les mots amitié, entraide, solidarité seront inscrits en lettres majuscules à chaque page tournée.
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Tu seras une femme, ma fille

J'ai beaucoup aimé cette histoire qui nous plonge dans la seconde guerre mondiale dans la vie des personnes juives. Une histoire touchante et une très belle plume qui nous transporte au fil des pages.



j'ai reçu ce livre durant la masse critique de Babelio et j'en suis ravie ! Je le recommande
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Natcho, l'enfant du barrio

Avant tout un immense merci à Jeanne Michelet des éditions Riveneuve et à la masse critique de Babelio pour m’avoir permis de découvrir cette pépite ! Jean-Louis Coatrieux a un talent fou ! sur la couverture, il y a écrit « roman », quel dommage ! mais il y a sûrement une Vonna et un Natcho qui existent quelque part ! tout au long de cette lecture, je voulais croire qu’il s’agissait d’une histoire vraie avec le Venezuela et ses « ranchitos » (sortes de bidonville) en toile de fond, mais aussi le franquisme, les chemises noires de Mussolini…

Le chemin de Vonna et Natcho qui ont quitté l’Europe pour rejoindre ce pays d’Amérique Latine, leur vie dans les ranchitos, le récit de gens solidaires qui veulent « s’en sortir », sans être assistés, confrontés au régime corrompu du gouvernement, une rencontre avec Humberto, cet écrivain en mal d’inspiration… cela pourrait être triste, larmoyant, il n’en est rien ! une volonté de s’en sortir chevillée au corps, aucun misérabilisme, une immense leçon de solidarité et d’entraide !

L’auteur mêle avec une facilité déconcertante la réalité et la fiction, il a le don de faire vivre ses personnages, je suis bluffée !

Jean-Louis Coatrieux a une bibliographie conséquente, dont pas mal d’ouvrages dédiés aux artistes sud-américains écrivains et autres… je vais garder en mémoire son nom, quelque part, l’Amérique Latine me « colle » à la peau !

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Le Rêve d'Alejo Carpentier : Coabana

Ce livre est à la fois portrait et paysage :

- Le portrait d'un homme : Alejo Carpentier, qui a vécu à cheval entre l'Amérique latine et la France et qui, par son talent de chroniqueur, a contribué entre autres, à l'essor de l'art radiophonique.

- Les paysages : celui de Paris dans les années 30, celui de Cuba pendant la seconde guerre.

Pendant la période parisienne, nous croiserons Robert Desnos, Hemingway (Hem pour les intimes), Federico Garcia Lorca, Picasso, des hommes qui ont combiné leurs arts et leurs engagements politiques pour donner naissance à la culture du XXème siècle.

Je suis particulièrement sensible à cette période, ce creuset d'où sont sorties certaines des plus belles oeuvres de ce siècle, mêlées à l'angoisse puis à l'horreur de la guerre.

Cet ouvrage a su me séduire, même si je retiendrai davantage la trame que le style.

Merci à Babelio et aux éditions Apogées de m'avoir permis cette découverte. Je lirai le second volume avec plaisir.
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Alejo Carpentier : De la Bretagne à Cuba

Marie-Hélène Prouteau. D’emblée le lecteur est averti : ce livre ne donne pas dans le genre statufié de la biographie ou de l’essai achevé sur le monde baroque de l’écrivain figuré en couverture par Mariano Otero. Mais comment écrire sur Alejo Carpentier, le romancier du continent-histoire dont l’œuvre réunit Indiens, Espagnols, peuple noir ? L’inventeur du « réalisme merveilleux ». On ne peut que se sentir tout petit. Jean-Louis Coatrieux a choisi l’œuvre ouverte, ambivalente, hors des catégories convenues. Il brouille les compartiments des genres. Est-ce une « chronique-fiction » ? Oui, mais de celles où souffle un air revivifiant : « [I]l y a là des marins de haute mer, des artistes, des noms célèbres comme des noms d’inconnus », écrit-il. Ainsi Robert Desnos, l’ami d’Alejo Carpentier, côtoie-t-il en ces pages un grand-oncle breton Georges, abonné au journal Breizh Atao. Le peintre mexicain Diego de Rivera croise dans ce livre l’ancêtre, le commandant Lucas héros de Trafalgar, parti de Brest avec La Fayette. Et que dire du lieu de naissance de l’écrivain que celui-ci a toujours indiqué comme étant Cuba alors qu’il est né à Lausanne ? Et de cette mère russe qui se fait appeler Catalina Valmont alors que son nom est Blagoobrasoff ? Le lecteur est happé dans le flux de ces chapitres foisonnants dont les titres ont une saveur authentiquement romanesque, « Oyapock », « Toutouche », « El buque », « La Bretagne », « La mala perdida », « Eva, Lilia, Machila ».

Voici donc un livre minutieusement documenté, en particulier sur cette ascendance bretonne par un arrière-grand-père, Augustin Carpentier, parti de France explorer le fleuve Oyapock et appartenant à une famille de grands marins bretons, comme sur d’autres figures, tel le docteur Paul Carpentier, personnalité connue à Hennebont et cousin d’Alejo.


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Cours, Mounia, sauve-toi

Mounia a 10 ans. Elle vient d’Irak, de Syrie ou d’ailleurs. D’un pays en conflit assurément, où elle a vécu la guerre, où elle a perdu ses parents.



Les souvenirs de leur amour, des petits riens rassurants de sa vie quotidienne d’avant, nous arrivent par bribes. Des souvenirs dont elle se nourrit pour ne pas se perdre, des échos lointains qui la maintiennent en vie.



Car c’est seule, avec sa mémoire pour compagne, la violence vécue et l’amour familial, que Mounia suit le chemin de l’exil parcouru par combien d’autres avant elle. Elle les rejoint dans notre imaginaire, une parmi les visages anonymes et multiples, et son parcours interpelle par son humanité, son passé unique, sa personnalité. A travers les lignes, les mots simples mais évocateurs, les vers empreints de pudeur et de retenue, elle devient comme une soeur, une fille, une proche qui a souffert et qui veut juste vivre.



J’ai aimé ce roman-poème qui traite le sujet de l’exil et de l’exploitation des êtres humains par la misère, tout en finesse et délicatesse. Rien n’est vraiment dit, tout est suggéré, mais la perception de la douleur n’en est pas moins présente. On se sent proche de Mounia, l’humanité est au coeur de ce livre, ce qui tranche avec la déshumanisation des faits vus à travers le prisme des médias.
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Natcho, l'enfant du barrio

Merci à masse critique et à l'éditeur Riveneuve, de nous faire découvrir ce livre.

A la découverte d'un autre pays, un barrio du Vénézuela à travers un écrivain en mal d'écriture. On découvre au fil de l'eau le parcours assez pittoresque de personnes de ce bidonville au passé près des guerres, un rappel de l'histoire avec Franco en espagne, ..

Un mélange d'italien, de traditions du pays (merci pour les traductions), cela permet à un simple français de s'y retrouver.

Une petite histoire, où le monde est parfois cruelle vis à vis de certaines personnes. Pour certaines personnes, le bonheur est fait de pas grand chose en se contentant du peu de matériel que l'on a.

Chacun peut aider à sa juste valeur mais tout le monde n'a pas la même chance.

Merci pour cette découverte, bonne réflexion sur les aspects de la vie.

Bon livre pour les amateurs de mélange entre histoire, aventure...
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Le Rêve d'Alejo Carpentier : Coabana

C'est dans le cadre d'une opération Masse Critique que j'ai reçu ce livre coloré qui retrace la vie du poète et écrivain cubain Alejo Carpentier.



Narré à la première personne, on plonge très facilement dans le récit, happé par les rues de la Havane et les difficultés que rencontre Alejo : abandon de son père, idées à l'encontre du régime en place et emprisonnement dans les geôles cubaines...Puis vient la rencontre avec Robert Desnos, qui l'aidera à fuir la grande île pour Paris, où Alejo s'imprègne du mouvement surréaliste et fréquente les artistes du Quartier Montparnasse : Man Ray, Picasso, Diego Rivera, Miguel Angel Asturias et bien d'autres...mais aussi les femmes, sous le charme de son passé cubain et de son travail à la reconnaissance de la littérature latino-américaine.



Sous cette exquise description de Paris et de son bouillonnement culturel, le mystère de l'ascendance d'Alejo se dévoile peu à peu lorsqu'il fait connaissance avec sa grand-mère qui vit dans le quartier de Belleville, tandis que l'Histoire menace : arrivée au pouvoir de Batista à Cuba, avancée des troupes franquistes vers Madrid, influence croissante de Mussolini et d'Hitler et échauffourées entre Action française et Front populaire dans les rues du quartier latin, et j'en passe.



La première partie du diptyque prévu par l'auteur Jean-Louis Coatrieux réussit malicieusement à faire oublier à son lecteur que cette biographie d'Alejo Carpentier est une pure fiction, tout comme les rencontres et les amours perdus du héro...Oubli renforcé par le tableau précis des évènements politiques et historiques et les nombreux personnages connus qui rythment le roman : je n'ai qu'une hâte, lire la suite !
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Cours, Mounia, sauve-toi

Très beau récit, celui de Mounia, jeune fille qui fuit son pays en guerre, qui marche vers un ailleurs. Elle n'a plus sa famille et n'aura bientôt plus son pays. Elle quitte son identité, ses souvenirs. Sur le chemin de l'immigration, elle se remémore sa famille, ces moments de bonheur ensemble, sa vie d'avant qu'elle ne retrouvera plus jamais...



Le sujet de l'immigration est ici abordé sous forme de poèmes. C'est très beau et l'histoire n'en est que moins lourde et difficile à lire. Même si le récit reste poignant.
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Cours, Mounia, sauve-toi

Ce poème écrit à la première personne est le récit d'une enfant de 10 ans, victime de la guerre.

L'absence d'indications spatio-temporelles rend son histoire universelle.

Mounia doit partir pour vivre. Sur le chemin de l'exil, elle se souvient. De son enfance et de sa famille, des bons moments qui s'opposent aux scènes de guerre. Sa fuite est ponctuée de différentes étapes : le passage de la frontière, le camp de réfugiés, une douloureuse séparation et une rencontre avec des passeurs sur une plage.

Mounia veut vivre, garde espoir mais son chant est celui d'une enfance volée :



Et de quelque part

D'où je ne sais pas,

Je vous dirai

Dans un sourire

Peut-être ces mots

Je suis là



Un émouvant poème à hauteur d'enfant sur le drame des migrants.
Lien : https://roxane-feuilledeblog..
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Cours, Mounia, sauve-toi

Le récit évoque le bouleversant drame ( et tristement d’actualité) des migrants, des réfugiés. Ici nous est présenté le parcours de Mounia qui fuit la guerre. Le drame d’une petite fille qui se souvient de son pays, de sa famille, d’un âge d’or désormais détruit, à l’image de sa vie. Elle ignore ce qui lui arrive : ici l’insouciance côtoie la violence. Elle sait qu’elle doit marcher, sans s’arrêter, vers un lieu étranger et hostile.



Des mots justes, un texte bref, mais riche de sens. Le poème est décomposé en strophes de longueur variable: 4, 6 ou 7 vers. Chaque strophe fonctionne à la manière d’un haïku à mon sens, car chaque strophe photographie un instant, une sensation, une odeur, un souvenir. Tous les sens sont convoqués. Le lecteur est propulsé au coeur de ce drame, au plus près des pensées de Mounia. Enfin, ce récit-poème est composé de quatre parties: chacune évoquant les différentes étapes du parcours de Mounia, différentes facettes de la guerre et de l’exil.
Lien : https://devoratrixlibri.word..
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