Citations de Jean-Louis Curtis (68)
Rome est pleine de filles étrangères qui disent "je t'aime" tous les soirs, mais à un garçon différent chaque soir.
Mais peut-être nourrissait-il vraiment, à l'égard des artistes en général, le mépris que professent pour les femmes ceux qui les aiment le plus ardemment.
Francis était assis sur le tapis du salon, au milieu de journaux éparpillés, tous les journaux qu'il avait pu trouver chez l'unique libraire de la ville. Il avait le sentiment que ce n'était pas un jour comme les autres.
Et si tu te figures que le Tiers Monde va supporter encore longtemps sa misère, face à un Occident gorgé de tous les biens , tu te trompes .Nous avons tout. Ils n'ont rien.Ils ont patienté pendant des siècles parce que la patience , la résignation , le fatalisme étaient inscrits dans leurs religions et leurs moeurs .Aujourd'hui ces peuples se réveillent .Ils revendiquent une plus juste répartition des biens .Ils ne vont plus consentir à crever de faim par centaines de milliers chaque année .Si nous ne faisons rien pour eux , ce sera la révolte en masse , le déferlement .Hindous, Chinois, Musulmans et Nègres vont se lever comme un seul homme et se jeter sur l'Occident.
Le 3 mai1968, alors que le chef de l’Etat se trouvait en Roumanie en visite officielle, des incidents violents se déroulèrent au quartier Latin, à la suite d’une décision du recteur de la Sorbonne. Afin d’éviter une confrontation qui aurait pu, il est vrai, avoir des suites facheuses, entre un groupe d’étudiants d’extrême droite et les gauchistes de Nanterre, exilés, depuis la veille, de leur faculté, M. Roche fit appel à un contingent de la police pour évacuer la Sorbonne et en fermer les portes.
(A la manière de De Gaulle)
Un tableau n’existe qu’à partir de l’instant où il est vu, une symphonie au moment où elle est entendue, un livre à partir du moment où il est lu.
En art, ce n’est pas l’objet qui compte, mais la façon de faire voir l’objet.
La première liberté, c’est celle que confère la maîtrise de la parole, et [que] la pire des aliénations, pire même que la pauvreté c’est de ne pas savoir parler et écrire d’une façon claire, correcte et précise.
-Et pourquoi tu veux ta chemise d'abord ?
-J'vais au cinéma ce soir.
-Avec qui ?
-Avec Jeanine Iturdale
-Cette petite grue s'écrie t'elle soudain furieuse.J'veux pas que tu sortes avec cette petite grue.
-C'est pas une grue maman , elle couche qu'avec moi.
Oui, vraiment, oui, la dignité si menacée de l'homme occidental, de l'homme blanc, s'est réfugiée dans cet archétype: le jeune bourgeois français, bien habillé, rapide, efficace, et qui pense à gauche...
La houle de rancune et ld'a version, au fond de mon cœur, se retira aussitôt venue, et le soir, dans le train(...) nous fûmes très heureux ;le plaisir que nous prenions l'un à l'autre n'était pas épuisé et nous donnait le change sur tout le reste.
Il eut un frémissement de révolte : la vieillesse, ce n'était pas juste ! Personne ne méritait de vieillir et de mourir.
Ta femme est devenue ta mère et tu la traites comme tu traitais ta mère, mais moins bien.
C'était une fille relativement simple, et son naturel son apparente absence de duplicité constituaient le plus insondable des mystères. On ne connaît pas les pensées d'une plante, d'une bête sauvage. Ne rien savoir avec certitude, être dans l'ignorance des pensées de l'autre dans l'espace en votre absence, c'était cela, l'amour.
Les légendes sont faites pour que l'on brode dessus.
Un tableau est encore plus beau quand on est certain de son authenticité.
Il y a ainsi des gens qui reparaissent dans nos vies, à intervalles réguliers. Après les guerres, notamment... Ils surgissent de chaque hécatombe, frais comme l'oeil et presque toujours rajeunis... Rien de tel que les bains de sang, pour donner à certains une nouvelle jeunesse.
Hugh Norton était excessivement difficile pour les gens qu'il aimait, ou qu'il faisait profession d'aimer. Il les aimait à très petites doses, de loin en loin; ils apparaissaient dans sa vie à date fixe, pour peu de temps à chaque fois, comme les figurines des anciennes horloges, qui font leur petit tour quand sonne l'heure.
Il se laisse fondre dans un bien-être qui ressemble à de la béatitude, à moins que ce ne soit soit simplement de la torpeur. Des cheveux aux orteils, sur toute la surface dénudée du corps, l'ensoleillement égal, la chaleur égale. Abandon, alanguissement, détente de tous les muscles. Les pensées même se diluent. Conscience amortie, ralentie, il n'est plus qu'un amalgame de sensations à peine différentiées : la douce brûlure, la rumeur des voix juvéniles, l'éclaboussement de l'eau lorsqu'on y plonge, et l'odeur composite de l'été, de la piscine au coeur de l'été, eau chlorée, chair un peu acide de l'adolescence, herbe sèche.
De toute façon le règne des vieillards était clos.Il n'y aurait plus un autre Adenauer, un autre de Gaulle , un autre Mao tsé Toung .Celui des hommes mûrs approchait de sa fin .