Mort... On connaît le mot, on sait ce qu'il veut dire. Mais on ne le comprend pas. On ne peut pas le comprendre. Quelque chose en nous s'y refuse.
Moi, j'aurais voulu en parler... Mais je sentais bien que c'était impossible.
Je sentais que parler de Gilles réveillerait un tsunami émotionnel. Et il faut bien le dire, j'avais du mal à regarder en face la peine de mes parents... Alors, moi non plus, je ne disais rien.
Parfois, on est sidéré de constater que la vie - on ne sait comment - à continué. On croyait ne jamais sortir de l'abîme, mais doucement, sans qu'on s'en rende compte, ça change. Puis un jour, on réalise avec surprise qu'il y a longtemps qu'on n'y a pas pensé.
Les condoléances, c'est le rituel du réconfort qui ne réconforte pas, mais si, quand même un peu. C'est le moment de ceux qui ne sont pas assez proches pour être venus à domicile et de ceux qui ne se lassent pas de les présenter.
Je suis vraiment désolé de le dire ainsi, mais un enfant de 11 ans ne rapporte rien...
A tout prendre...
.. ce serait plutôt une bouche de moins à nourrir...
Page 260.
J'imagine la sidération, l'incapacité à réfléchir, le blanc.
Dans le fond, je crois que lui et moi, à la seconde où il a percuté mon frère, nous sommes trouvés, pour des raisons opposées, dans le même état.
( ... )
J'imagine qu'en un flash, on envisage les conséquences, la sanction, la prison, le regard des autres, sa propre vie qui bascule... Alors c'est la peur, la panique, la fuite, imbécile, irrationnelle, car on se fait toujours prendre. Mais comment revenir et affronter les proches affolés autour de la victime, leur douleur, leur désespoir, leur colère, leur haine peut-être... ?
Quel homme serais-je en pareil cas ? J'aime à penser que je m'arrêterais et que je viendrais en aide ... mais que sait-on ?
Bref, lui a fui.
pages 237-238.
Mort.
Mort.
Mort.
Mort...
On connaît le mot, on sait ce qu'il veut dire.
Mais on ne le comprend pas.
On ne veut pas le comprendre.
Quelque chose en nous s'y refuse.
pages 53-54.
Puis ce furent les condoléances... les condoléances, c'est le rituel du réconfort qui ne réconforte pas, mais si, quand même un peu.
C'est le moment de ceux qui ne sont pas assez proches pour être venus à domicile et de ceux qui ne se lassent pas de les présenter.
À nos parents, à notre grand-mère ; ils disent ces mots convenus que tout le monde semble trouver justes. Les mots justes sont difficiles à trouver, ils se dérobent. Dans le fond, c'est à ça que sert ce rituel. À remplacer les mots justes.
Parfois, on est sidéré de constater que la vie – on ne sait comment – a continué. On croyait ne jamais sortir de l'abîme, mais doucement, sans qu'on s'en rende compte, ça change. Puis un jour, on réalise avec surprise qu'il y a longtemps qu'on n'y a pas pensé.
J'ai le sentiment que le deuil d'un enfant ne peut se partager qu'avec quelqu'un ayant vécu le même drame. On peut se projeter, imaginer et faire preuve de toute l'empathie de la terre, mais l'expérience de cette épouvantable douleur, la douleur de la perte contre-nature, l'amputation violente de la chair de sa chair... non, on ne peut pas savoir.
À se dire que l'on ne l'a peut-être jamais su.
À flirter avec les gouffres.
À comploter avec la mort.
Je cherchais qui j’étais. J’avais soif d’expériences intenses, et le sexe, pour moi, était...une évidence.
Il y a deux histoires; l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements …
Louise et Réal ont dix-huit ans et la vie devant eux.
Ils ne savent pas encore qu'ils vont la passer ensemble.