Citations de Jean Louis Tripp (54)
Un garçon, ça pleure pas… surtout pas pour une fille… il connait pas ça, les filles, petit Jean-Louis… il a des frères, des copains, mais les filles… les filles c’est inconnu… c’est bizarre… et ça fait pleurer…
Dans les contes de mon enfance, le héros partait courir le vaste monde et terrasser un dragon. C'était un rite initiatique à la recherche de lui-même : qui était-il ? que valait-il vraiment ?
C'est aussi ce que je faisais [avec ma sexualité de jeune adulte]...
Je cherchais qui j'étais. J'avais soif d'expériences intenses, et le sexe, pour moi, était une évidence.
Le sexe était comme les antennes des insectes. Un instrument de découverte, une manière de connaître les autres... Mais de cela, je n'étais pas encore conscient.
(p. 142)
De toute façon on est seuls ! On naît seul, on meurt seul... Et entre-temps chacun porte seul son propre fardeau !
La vie nous rend triste...
Mais la vie s'en fout.
La vie elle-même n'est pas triste. Elle continue.
Il nous appartient de savoir...
Comment nous voulons la vivre...
Le romantisme fait battre le cœur plus fort, et j'adore ça !...
Je suis parti pour l'autre monde, par le chemin des écoliers. Et quand tu seras consolé, on se console toujours, tu seras content de m'avoir connu.
Et puis, le soir, mon père est arrivé...
Et il savait.
Ma mère ne lui avait pas dit...Enfin pas vraiment...
Mais dès qu'on l'a vue, on a sur qu'il savait.
Tout en lui le disait...
Il avait eu dix-huit heures de train et de correspondances pour tourner et retourner dans sa tête ce qu'elle lui avait dit et ce qu'elle avait tu.
Dix-huit heures pour interpréter chaque intonations, chaque hésitation... l'urgence de sa voix.
Alors, en arrivant à Morlaix, il savait.
Et là, dans cet insupportable ailleurs, au milieux de nous tous et du reste du monde...
Maman et Papa étaient absolument seuls.
On dit que la nuit porte conseil...
La mienne fut agitée...
Du sommeil écartelé entre les souvenirs imaginaires d'un paradis déjà perdu...
Et des visions désolantes du purgatoire qui m'attendait...
Pour avoir ainsi, par manque de courage...
Laissé passer quelque chose d'essentiel...
On dit que la nuit porte conseil...
Mais in fine, eût-il été condamné à nous verser des millions ou à passer 10 ans au trou, Gilles n'en eût pas été ressuscité pour autant. On ne peut pas "réparer" l'irréparable .
page 270;
La terre est au soleil ce que l'homme est à l'ange.
Qui meurt d'extase, qu'il se garde bien de ressusciter !
... il vaut mieux avoir des remords que des regrets... (pl. 44)
Le temps et l'âge m'ont appris que dans la vie, la plupart du temps, on fait ce qu'on peut plutôt que ce qu'on veut.
Et puis alors, il y avait deux trucs qui revenaient souvent. Primo, les hommes et les femmes ne sont pas faits pareils ; par conséquence, ON NE PEUT PAS SE COMPRENDRE ! C’est impossible. Ca me stupéfiait, ça ! C’était comme si on parlait de deux espèces radicalement différentes !... Y avait tout un registre dans lesquelles les femmes sont présentées comme un machinerie compliquée, alors que les hommes seraient dotés d’un simple interrupteur.
Eh bé, d'abord, quelle est la différence entre désir, envie et besoin?!... (p.121)
Grâce au talent de leurs avocats,maîtres Floriot et Cauzette, Jean Fourasté et Marie Lapierre vont sauver leurs têtes puisque les jurés contre toute attente et malgré les achats anticipés de la soude et du gardenal, n'ont pas retenu la préméditation.
Ils ont été tous les deux condamnés aux travaux forcés à perpétuité.
Parfois , on est sidéré de constater que la vie - on ne sait comment- a continué. On est sorti de l’abîme , mais doucement , sans qu’on s’en rende compte , ça change. Puis un jour, on réalise avec surprise , qu il y à longtemps qu’on n’y a pas pensé.
De mon côté, à l'été 1977, j'avais décrété que j'avais une vie à vivre et que, dans celle-ci, ce qui était vraiment important, c'était (sans ordre hiérarchique) d'aimer, de baiser et de dessiner, et que par conséquent, au bout d'un an de larmes et de désespoir, basta, mon deuil était fait. Et du jour au lendemain, je suis passé à autre chose.
Mais il y a eu des trous d'air...
À ne plus savoir que faire de sa peau...
À ne plus savoir qui on est...
À se dire qu'on ne l'a peut-être jamais su...
À flirter avec les gouffres...
À comploter avec la mort.
Le désir est l'expression d'un sentiment de manque.
Le temps et l'âge m'ont appris que dans la vie, la plupart du temps, on fait ce qu'on peut plutôt que ce qu'on veut.