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4.03/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , 1922
Mort(e) : 1997
Biographie :

Jean-Marie Domenach a fait des études de lettres (khâgne au lycée du Parc, à Lyon).

En 1941-1942, il anime la résistance des étudiants de l'Université de Lyon avec son ami Gilbert Dru. Il rejoint en août 1943 le maquis du Vercors et l'École des cadres d'Uriage. Il dirige en 1945 la revue des Forces françaises de l'intérieur, Aux armes !

Secrétaire, de 1946 à 1957, de la revue personnaliste Esprit, fondée par Emmanuel Mounier, il en reprend la direction après le décès de Mounier et de son successeur Albert Béguin, de 1957 à 1976.

Militant au lendemain de la guerre dans le Mouvement de la paix, Domenach lutte pour la décolonisation en Indochine et en Algérie, soutenant de Gaulle.

Il crée le 8 février 1971 avec Michel Foucault et Pierre Vidal-Naquet le Groupe d'information sur les prisons. Il participa, en 1974, aux "Assises du socialisme" organisées par le Parti socialiste.

Directeur des études du Centre de formation des journalistes de 1978 à 1980, il est ensuite, de 1980 à 1987, professeur d'Humanités et sciences sociales à l'École polytechnique, où il dispense notamment un cours intitulé "Approches de la modernité".

Il y fonde en 1982 avec Jean-Pierre Dupuy, sur la base de réflexions préliminaires de Jean Ullmo, un centre de recherches en sciences cognitives et épistémologie, le CREA, dont une partie des travaux seront consacrés à la pensée de René Girard.

Il a tenu des chroniques dans plusieurs revues dont le magazine canadien MacLean, L'Expansion, et France Catholique. Il a participé au club "Politique autrement".

Il est le père de Jean-Luc Domenach et de Nicolas Domenach.

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« Personne ne soupçonne l'existence des Murs Blancs. Pourtant cette propriété a marqué l'histoire intellectuelle du XXème siècle. Elle a été aussi le lieu, où enfants, nous passions nos dimanche après-midi : la maison de nos grands-parents… Après la guerre, ce magnifique parc aux arbres centenaires niché dans le vieux Châtenay-Malabry, est choisi par le philosophe Emmanuel Mounier, pour y vivre en communauté avec les collaborateurs de la revue qu'il a fondé : Esprit. Quatre intellectuels, chrétiens de gauche et anciens résistants, comme lui, Henri-Irénée Marrou, Jean Baboulène, Paul Fraisse, Jean-Marie Domenach, le suivent avec leurs familles dans cette aventure. Ils sont bientôt rejoints par Paul Ricoeur. Pendant cinquante ans, les Murs Blancs sont le quartier général de leurs combats, dont la revue Esprit est le porte-voix : la guerre d'Algérie et la décolonisation, la lutte contre le totalitarisme communiste, la construction de l'Europe. Et bien sûr, Mai 68... Une vingtaine d'enfants, dont notre père, y sont élevés en collectivité. Malheureusement, les jalousies et les difficultés nourries par le quotidien de la vie en communauté y deviennent de plus en plus pesantes… Peut-être est-ce une des raisons pour lesquelles cette histoire est tombée dans l'oubli, et que personne n'avait pris la peine de nous la raconter jusqu'alors. Pourtant, beaucoup d'intellectuels, d'artistes et d'hommes politiques y ont fait leurs armes : Jacques Julliard, Jean Lebrun, Ivan Illich, Chris Marker, Jacques Delors et aussi… Emmanuel Macron. C'est grâce à leurs récits et confessions que nous avons pu renouer avec notre histoire : transformer un idéal difficile en récit familial et politique. » L. et H. Domenach

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
La Nature a fait beaucoup de choses en Yougoslavie : des montagnes abruptes, utiles en temps de guerre, mais impossibles à déplacer en temps de paix ; une mer réellement glauque, chaude et poissonneuse, qui est là moins pour elle- même que pour définir des îles, neuf cents îles ; une zone d'érosion, blanchâtre, tourmentée, et si persévérante qu'elle sert d'exemple aux géographes, qui l'appellent karstique ; des lacs où survivent des animalcules antédiluviens d'une espèce unique ; et des grottes, bien sûr, des grottes à ours, des grottes à maquisards, des grottes à guides — l'une entre toutes, celle de Postoyna, qui dispensera de visiter les innombrables grottes de France et d'Europe, parce qu'elle est la plus grande...
La Nature a fait beaucoup en Yougoslavie — trop peut-être. Lorsqu'on survole le chaos lunaire des rochers monténégrins entre lesquels scintillent de minuscules flaques vertes — quelques mètres carrés de champ —, on comprend que les indigènes s'en soient pris à Dieu plutôt qu'à une abs- traction philosophique, et lui aient reproché, dans leur légende, d'avoir déversé là le surplus de cailloux que lui laissait la création du monde.

Pourtant ce terrain violent et contrasté n'est qu'un décor. Les hommes ont fait plus étonnant, plus grandiose, plus terrible. Bien entendu les bureaux de tourisme, comme partout, s'efforcent de mettre en valeur les « curiosités naturelles » qui enchantent les foules sans mémoire ; la Yougoslavie est entrée dans le cycle rationnel des vacances modernes, et tout le monde, un jour ou l'autre, ira voir les bouches de Kotor et les seize lacs de Plitvitse.
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De l'amphithéâtre de Lyon où furent mis à mort les premiers chrétiens, au Mont-Valérien, ce pays a grandi dans la familiarité de ses héros, morts souvent avoir d'avoir commencé à vivre. Le sang s'y est mêlé à la terre, et pas seulement le sang des nôtres, le sang des autres : Anglais et Américains débarqués en 1944, réfugiés étrangers qui occupent le tiers des tombes à Vassieux-en-Vercors... La France est là, et plus que la France : ceux qui sont venus à son secours. C'est là, qu'il faut la chercher d'abord, qu'ils aient travaillé ou combattu pour elle.
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Jean-Marie Domenach
L’un des mots les plus menacés et les plus difficiles à employer aujourd’hui est celui de pudeur, car ce qu’il évoque est en contradiction totale avec le credo implicite de la société médiatique : à savoir que tout peut être vulgarisé, étalé et compris, sans discrimination, sans préparation, sans précaution.
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Contre la dépersonnalisation massive de l'homme sans dimension intérieure, incapable de rencontres, contre l'homme bourgeois qui ne se meut que parmi des choses, toute une partie de la jeunesse s'est révoltée et cherche la voie d'une nouvelle pauvreté. Jusqu'à la revendication d'une société autogérée qui resurgit parmi nous. La lutte contre la ségrégation par l'argent, la puissance et les catégories s'impose partout où il s'agit d'éduquer, de soigner, de juger, si l'on veut empêcher qu'une minorité en vienne à exclure la masse, jugée ignare, débile ou simplement « différente ». La « personne humaine » a beau être un concept bafoué, elle se prouve dans l'oppression et l'espoir où vivent les groupes et les individus que la dictature ou l'argent tiennent en servitude.
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Il y a un antagonisme foncier entre la liberté et le bien-être. Rechercher le bonheur - il en trouvera la confirmation en Suède quelques mois avant sa mort - exige qu'on veuille plus que le bonheur. La disparition de l'angoisse primitive, l'accès à de meilleures conditions de vie n'entraînent pas infailliblement la libération de l'homme, mais plus communément peut-être son embourgeoisement et sa dégradation spirituelle. Telle est bien la difficulté de l'époque : lutter contre le malheur, la misère, la guerre, il le faut ; mais proposer à la libération l'objectif du bien-être, c'est préparer la généralisation de l'idéal petit-bourgeois. Il faut donc être révolutionnaire doublement : une première fois contre le malheur et une seconde fois contre le bonheur.
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Impossible effort de l'amour pour atteindre à la fraternité du combat, à la grande sincérité virile devant la mort... L'amour des femmes prend place dans le cortège de la gloire ; il relève alors le succès et n'est pour le combattant qu'un changement d'armes. Mais au-dessus demeurent toujours la camaraderies des héros, le complot d'honneur, la communion nationale ou partisane. Barrès, qui consent aux femmes, n'est pas leur victime. Derrière l'entreprise, que poursuit l'égotiste et le nationaliste, de se refaire une âme complète, on distingue sans mal la nostalgie du corps complet, le rêve hermaphrodite, que la pudeur contient, d'un loyal et libre guerrier, débarrassé de l'humiliant désir des femmes.
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Alors que droite et gauche rabâchent leurs vieilles querelles, alors que les marxistes cherchent la justification de leur doctrine dans une crise qui n'est pour eux que celle du capitalisme, Mounier a l'intuition que cet ébranlement signifie la fin d'un monde et qu'il appelle une résurrection, qu'il faut opposer à cette civilisation qui s'effondre un projet global et nouveau. Pendant des siècles de domination bourgeoise, le rationalisme, l'individualisme et l'argent ont abîmé l'homme, l'ont dissocié de la nature, de la communauté et de lui-même. Il n'y a pas de solution partielle, il faut tout recommencer dans une lumière neuve.
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Mounier ne cessera de préciser son cheminement entre des pôles apparemment antagoniques. Le langage établi, visiblement, le gêne pour exprimer une dialectique qui embrasse les contraires. Extériorisation - intériorisation..., au lieu d'opposer ces deux mouvements qui se disputent la personne, tâchons plutôt de concevoir leur implication mutuelle : Il faut sortir de l'intériorité pour entretenir l'intériorité. (...) La personne est un dedans qui a besoin du dehors. Sa meilleure définition n'était-elle pas déjà dans le premier éditorial : Un mouvement croisé d'intériorisation et de don ?
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p.80 la responsabilité s'enracine étymologiquement dans le don. ... en prenant ma responsabilité à l'égard d'un être, d'un groupe ou d'une cause, je m'engage et, par là, dans une certaine mesure, je me dépossède.
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A ses yeux, c'est la bourgeoisie qui a « dévirilisé » le christianisme. Ce monde qui l'entoure est pourri. On ne peut être totalement chrétien aujourd'hui, si mal le soit-on, sans être un révolté (1934). Il faut en finir avec le capitalisme et, d'un même mouvement, libérer le chrétien de cette domestication douce qui suinte de son milieu, de sa culture; l'exposer au vent du large, en faire - refaire - un être robuste, sexué, courageux, qui affronte le monde et crée du nouveau, au lieu de consoler les arrière-gardes.
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