Ado, j'écumais les foires aux livres d'occasion et les bouquinistes sur les marchés.
J'ai acheté une grande partie de la collection Fleuve Noir, bien que je ciblais surtout les romans parlant d'extra terrestres, et dans cette collection, ça ne manquait pas.
Me goinfer deux ou trois romans par semaines pendant des années ne m'a jamais rassasié et au contraire, aiguisé mon appétit et augmenté mon appétence pour le genre, malgré un façonnage différent de mes goûts, un aiguisement affiné de ma critique, mais surtout, j'ai découvert des dizaines d'auteurs dont je ne soupçonnais guère l'existance et testé nombre de styles d'écriture.
D'excellents, de moins bons, des "à oublier urgemment", mais un panorama large de ce qui se faisait.
Et de ce qui se fait.
J'y mets une différence car le genre a beaucoup évolué en 50 ans, avec des pavées qui prennent du poids, des écrivains qui ont su faire passer le roman de gare au stade d'oeuvre...bref, une métamorphose que j'ai pû apprécier.
...
Pour en revenir à ce roman, et sa suite (dont j'ai présentement oublié le nom mais je crois que c'est "
Le premier hybride"), il a été pour moi une révélation.
Pour son bestiaire et le monologue qui fait presque les 2/3 du livre.
Mais aussi, je pense, pour l'atmosphère qui a baigné ce moment de mes 15 ans, une sorte de madeleine de
Proust sauce space opéra, qui gomme les imperfections et les lacunes, et qui ne laisse que le souvenir sucré.