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Citations de Jean-Pierre Otte (119)


Au contraire de la solitude que l’on subit, cloisonnée, astringente, asséchante, en peau de chagrin, voilà celle, prodigieuse et profonde, que l’on choisit en optant pour sa propre présence dans la jouissance même de la vie. Quel espace libre sous la peau, tout à la fois illimité et intime !
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Un livre n'existe vraiment que dès lors qu'un lecteur l'a recréé en lui-même.
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J'ai compris que par la lecture on pouvait aller ailleurs, voyager dans l'espace et dans le temps, se glisser dans la peau des personnages, voir par d'autres yeux, à la faveur d'autres appétits ou d'autres passions, se créer en soi-même un univers parallèle, sans pour autant se couper du réel et de tous les impondérables du quotidien.
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Un livre est parfois comme un ami qui nous comprend de l'intérieur et avec lequel nous avons le sentiment de dialoguer. C'est un figure devenue familière, fidèle, plus vraie que nature, capable de douter, de pâtir, de vouloir, un ami qui pourrait aussi bien devenir un ennemi intime, un confident ou un souffre-douleur (...) Fermer un livre, c'est parfois vivre une véritable séparation.
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Si tous les livres lus sont autant d'échappées belles sur les routes du monde, écrire, c'est s'inventer des chemins vierges.
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Quand le fantasme s'éveille, au lieu de le refouler et de la laisser créer des abcès dans le mental, ne convient-il pas plutôt de le vivre, de l'épuiser même, jusque ne subsiste plus en lui aucun mystère, aucun attrait? La liberté des sens commence dès lors qu'on en finit avec ces fantaisies fixes et obsédantes de l'esprit. n'en a-t-on pas bientôt terminé avec toute cette érotique qui nos tient comme dans une émanation gazeuse en dehors de la vie et des êtres, quand c'est au réel qu'il s'agit d'accéder, quand c'est dans l'intimité qu'il faut se glisser? Et l'esprit de ce petit ouvrage, pour le préciser enfin, n'est-il pas de s'efforcer sans cesse de rétablir les liens entre la culture et les sciences naturelles - quand la culture, érotique ou pas, meurt de ne plus être reliée à rien.
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C’est le temps des êtres dégradés de l’intérieur, tous identiques, mimétiques, interchangeables, vidés de leur substance, délestés de leur propre intimité turbulente, qui pensent les mêmes pensées, se vêtent des mêmes vêtements, éprouvent les mêmes émotions et désirent les mêmes désirs. L’âme même est en prêt-à-porter. On a mis en place d’eux le consommateur, le client, le téléphage, l’obsédé de la messagerie instantanée, tous obligés à l’extase mondialisée, à l’avidité matérielle et à la dilapidation à outrance, sans que l’on se préoccupe beaucoup d’aggraver ainsi, toujours davantage, les problèmes physiques de la planète. C’est l’ordre d’une insatisfaction, qu’une nouvelle satisfaction obtenue rend insatiable. Le progrès a un goût assoiffant. Au degré zéro de la présence à soi, le plaisir programmé remplace aujourd'hui le bonheur ordinaire, et celui-là qui s’est perdu de vue et perdu de vie, n’a d’autre choix que de s’exalter plus encore ou de rentrer en lui-même et de ne plus en sortir.

Jean-Pierre Otte, Un camp retranché en France
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La signification d'une chose est bien évidemment dans l'usage - une des rares choses que j'ai retenues de Wittgenstein.
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Quand on mourait, on passait tout simplement de l'existence ordinaire à l'éternelle présence.
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"La géographie est faite de plusieurs géographies agglomérées dans une esthétique du Divers chère à Segalen."
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Comment ne pas avoir le cœur réjoui quand eux êtres se trouvent et plongent ensemble, à Dieu vat, dans le courant de la vie qu’ils s’inventent ?
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Le bonheur est d’abord dans une volonté de bonheur, dit Eliane. Et c’est aussi, dans cet esprit-là, se donner un vrai pouvoir de dépassement, ouvrir un champ de possibilités nouvelles.
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Nous vivons dans un rêve mais ensuite, quand nous serons morts, nous vivrons tout cela pour de vrai ( MILA, huit ans)
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…Et à l’instant de franchir la frontière
qui n’existe pas entre les mondes,
il faut que la vision s’évanouisse,
que l’idée soit dissoute,
et que le désir se transforme en don.
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Et si tout n'était que dans une disposition d'esprit ? Que les paroles qui nous parviennent à travers le temps ne nous demeurent pas extérieures ! Sachons les pétrir avec nos préoccupations présentes, nos malaises et nos malentendus ! Les rivages d'Homère - qui de nous n'a pas le sentiment d'être en exil dans sa propre existence ? - sont en nous et les mythes mêmes avec leur matière et leur miroir. Rien ne pourra les souiller, les éventrer. Ils demeurent intacts et s'offrent à nous dès que nous savons, dans un ralentissement de la respiration, obtenir la transparence de l'être aux temps présents, quand la bonne voie est dans l'absence de nostalgie et d'espérance.
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Nous montions par cette route qui ravine dans le Trou de Ferrières, longeant la rivière, puis coupant au court, à travers les taillis, jusqu'à un pommier avec ses fruits tombés dans les herbes. Une odeur forte nous prenait aux poumons, cherchant en nous une poignante réponse, une ardeur à se dissoudre sur les champs, les éteules passées au peigne fin, les sillons de terre moite et remuée où sourdait une brume comme une laine cardée.
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Avec l’âge nous vient le projet de composer,

dans une baie inconnue accolée au cœur,
un esquif de fortune où l’on réunirait les figures
des filles et des femmes que l’on a connues, passantes
d’une nuit ou compagnes de plus longues escapades.
Au prisme des souvenirs nous revisitons
en pensée leurs géographies charnelles,
étonné de les retrouver sans ombre,
avec des détails charmants, quand la chair
délicieusement indiscrète, laisse voir
des splendeurs comme au col des coquillages marins.
Toutes ces images réunies des amours furtives
nous habitent l’intime ; on en vient insensiblement
à ne plus habiter qu’en elles. C’est alors la tentation
de prendre place dans l’esquif de fortune que l’on
s’est créé et de se laisser aller au gré du courant,
le regard seulement accroché au sillage

que l’embarcation sans bruit tire derrière elle.
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Ce mouton fut si heureux de voir la guerre terminée, qu'il en devint fou, de la même folie qui s'empare des bêtes à la repousse du printemps, mais plus fou encore. On le vit bêler au vent, cabrioler, gambader, ruer des sabots, foncer de la tête, rouler sur la pente des montagnes. Finalement il se lança tout seul dans les airs. Il flotta longtemps, se laissa porter indolemment par les courants narguant les hommes et les oiseaux, avant de s'enflammer dans l'atmosphère.

On raconte à mots couverts que ce mouton a fini par tuer le Verbe, et qu'ainsi il est devenu le roi du monde. Il a fixé les lois de tout, ordonné la marche de la terre et les circonvolutions des étoiles. Il est devenu plus particulièrement le dieu de la foudre.
De temps à autre, le mouton réapparaissait sous la forme d'une comète de feu, et dévalait sur la terre pour lutter contre quelques-uns de ces énormes arbres qui n'avaient pas brûlé pendant la guerre, notamment l'arbre Mlanjzi, qui lui avait toujours résisté et qui s'opposait à son pouvoir avec une indifférence altière.
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Jean-Pierre Otte
Il arrive que, certaines nuits de lune,
l'on s'en aille, étourdi, le regard éperdu,
camper au bord de la mer de la Tranquillité
sans prendre garde que là, il n'y a pas de vague,
qu'on y est fort libres en état d'apesanteur,
que les rivages sont des reliefs effacés dans l'âme
et que le silence est ce que l'on entend vraiment
quand, ma foi, il n'y a plus rien à entendre.
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Jean-Pierre Otte
Naguère - il faut s'en souvenir -
nous avions la fièvre et nous étions en délire;
l'expérience nous a laissés prostrés,
ainsi qu'un épileptique après l'accès.
Jusqu'à ce que, par une ébriété magnifique,
avec des femmes en liesse au milieu des vignes,
notre vie nous redevienne une bonne aventure.
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