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Citations de Jean Renoir (69)


Jean Renoir
Les seuls moments importants d’une vie sont ceux dont on se souvient.
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Jean Renoir
La complainte de la butte

La lune trop blême
Pose un diadème
Sur tes cheveux roux
La lune trop rousse
De gloire éclabousse
Ton jupon plein d'trous

La lune trop pâle
Caresse l'opale
De tes yeux blasés
Princesse de la rue
Soit la bienvenue
Dans mon cœur blessé

Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux
Les ailes des moulins protègent les amoureux

Petite mandigote
Je sens ta menotte
Qui cherche ma main
Je sens ta poitrine
Et ta taille fine
J'oublie mon chagrin

Je sens sur tes lèvres
Une odeur de fièvre
De gosse mal nourri
Et sous ta caresse
Je sens une ivresse
Qui m'anéantit

Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux
Les ailes des moulins protègent les amoureux

Mais voilà qu'il flotte
La lune se trotte
La princesse aussi
Sous le ciel sans lune
Je pleure à la brune
Mon rêve évanoui
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Jean Renoir
Ce qui est terrible sur cette terre, c’est que tout le monde a ses raisons.
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[...] Monet, Sisley, Berthe Morisot et lui avaient décidé de tenter une vente aux enchères publiques à la salle Drouot. Le public manifesta. Un monsieur traita Berthe Morisot de "gourgandine". Pissaro donna un coup de poing à l'insolent. La police intervint. Pas un tableau ne fut vendu.
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Renoir découvrait et redécouvrait le monde, à chaque minute de son existence, à chaque aspiration d'air frais par ses poumons. Il pouvait peindre cent fois la même fille, la même grappe de raisin, chaque tentative était pour lui une révélation émerveillée. La plupart des adultes ne découvrent plus le monde. Ils croient le connaître et s'en tiennent aux apparences. Or, les apparences sont vite explorées. De là, cette plaie des sociétés modernes, l'ennui. Les enfants, eux, vivent d'étonnements renouvelés. Une expression imprévue sur le visage de leur mère leur suggère l'existence d'un infini de pensées mystérieuses, de sensations inexplicables. C'est parce qu'il partageait avec les enfants cette faculté de curiosité passionnée que Renoir les aimait tant.
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Mallarmé écrivant à Renoir mis cette adresse :

A celui qui de couleur vit
au trente cinq de la rue du vainqueur
du dragon, porte ce pli, facteur

Les employés de la poste envoyèrent sans hésiter cette lettre à sa destination,
35 , rue Saint Georges.
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Le public américain n'est probablement pas plus malin que le public français, mais il ne se croit pas obligé de ricaner quand il ne comprend pas.
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En cette année 1900, le gouvernement de la République décida de lui donner la Légion d'honneur. Cette distinction l'ennuya profondément.
En acceptant, il semblait pactiser avec l'ennemi, reconnaître l'art officiel, le Salon, les Beaux-arts, l'Institut. En refusant, il faisait ce qu'il haïssait le plus au monde, un geste théâtral.
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Mon père passa de longues périodes dans le château des Bérard en pays de Caux. Là aussi il trouva une abondance de modèles bénévoles. Il n'arrêtait pas de peindre. Quand il n'avait plus de toile ou de papier, il peignait les portes et les murs, au grand ennui de la bonne Madame Bérard qui ne partageait pas l'admiration "aveugle" de son mari pour la peinture de leur invité.
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Le nom de Renouard avait des porteurs à Limosges. Il devait échoir à l'enfant trouvé (François, le grand-père de Renoir), pour quelles raisons, on l'ignore.
Nous savons que vingt-trois ans plus tard, en 1796, François épousa une certaine Anne Régnier. Le scribe des mariages accepta le nom du conjoint sur simple déclaration verbale et l'inscrivit sous la forme de Renoir.
Les époux ne remarquèrent pas ce changement d'orthographe. Ils étaient illettrés. C'est donc la fantaisie d'un scribe qui inventa littéralement le nom de notre famille.
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Quand Renoir peignait, il était tellement pris par son sujet qu'il ne voyait plus ni n'entendait ce qui se passait autour de lui. Un jour Monet à court de cigarettes lui demanda de quoi fumer. N'obtenant pas de réponse, il fouilla dans la poche où il savait que son ami enfouissait son paquet de tabac. En se penchant, sa barbe chatouilla la joue de mon père qui regarda vaguement ce visage à quelques centimètres du sien, et ne s'en étonna nullement. "Ah! c'est toi" et il continua le mouvement de son pinceau, à peine interrompu.
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Pierre-Auguste Renoir naquit à Limosges en 1841. François Renoir, son grand-père, mort à limoges en 1845, affirmait être de naissance noble, précisant que le nom de Renoir lui avait été donné par un sabotier qui l'avait recueilli quand il était bébé. (...)
Charles Leray, mari de ma tante Lisa croyait taquiner mon père en l'appelant Monsieur le Marquis. Renoir ne l'entendait même pas.
La lumière et les arbres de l'Île-de-France le préoccupait plus que les plaisanteries familiales. Il avait reçu le don précieux de surdité opportune. Beaucoup prenaient cela pour de la distraction. C'était plutôt la faculté de choisir les impressions et de couper le contact avec ce qui lui paraissait inutile. Il était le contraire d'un rêveur éveillé; disons que ses rêves étaient basés sur l'observation aigüe de la vie et que, pour mieux percevoir cette réalité, il limitait cette observation à quelques points précis.
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Les cerfs et les biches sont curieux comme des hommes !
Ils s'étaient habitués à ce visiteur silencieux, presque immobile devant son chevalet et dont les mouvements semblaient caresser la surface de la toile.
Longtemps Renoir ne se douta pas de leur présence. Quand il prenait du champs pour juger d'un effet, c'était la débandade. C'est le froissement des sabots sur la mousse, accompagnant l'une de ces retraites, qui découvrit leur jeu.
Renoir commit l'imprudence de leur apporter du pain. < Ils étaient constamment sur mon dos, me poussant du museau, me soufflant dans le cou. Parfois j'étais obligé de me facher... Allez vous me laisser peindre, oui ou non ? >
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En échange de mes histoires de guerre, Renoir me racontait des souvenirs de sa jeunesse. L'homme que je croyais être devenu découvrait un Renoir inconnu. le père saississait cette occasion de se rapprocher du fils. je pense maintenant qu'il simplifiait sa pensée pour se mettre à sa portée. Il y réussissait et au cours de ces conversations l'enfant, le jeune homme, puis l'homme mûr me devenaient clairs.....
Il y a en tout cas un aspect de lui que je n'entrevoyais même pas à cette époque, c'est celui ayant trait à son génie.
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Celui des exposants qui s'en tirait le plus mal était mon père,
ayant été le moins insulté. On le jugeait trop insignifiant pour l'attaquer.
" On m'ignorait. C'est très inquiétant d'être ignoré!"
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Renoir avait à peu près dix-huit ans. La fin de l'atelier de porcelaine l'ennuya plus qu'elle ne le frappa. "On peut toujours gagner sa vie. Mais j'ai horreur de prendre des décisions. Le bouchon... tu sais..."
J'ai déjà fait allusion à cette théorie du bouchon: "Tu suis le courant... ceux qui veulent le remonter sont des fous ou des destructeurs. De temps en temps tu donnes un coup de barre à gauche ou à droite, mais toujours dans le sens du courant."
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Cette idée que la vie est un état et non pas une entreprise me semble essentielle dans l'explication du caractère , donc de l'art de Renoir.
J'ajoute que pour lui cet état était un état joyeux, dont chaque étape se marquait par des découvertes émerveillées. Chaque regard sur ce monde lui procurait un étonnement sincère, une surprise qu'il ne cherchait pas à dissimuler. J'ai vu mon père souffrir le martyre. Je ne l'ai jamais vu s'ennuyer.
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On imagine souvent les révolutionnaires avec des chemises déchirées, des cheveux hirsutes et un couteau entre les dents. Or, en étudiant la révolution, on s'aperçoit qu'elle a été faite par des hommes normaux, intelligents et de fréquentation agréable.
Evidement, mes personnages ont les cheveux longs et leurs costumes se rapprochent de ceux que portaient nos arrière-grands-parents, voici 150 ans. Quant au langage révolutionnaire, il n'est pas plus bizarre que celui employé aujourd'hui dans nos réunions électorales...

A propos du film "La Marseillaise"
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Le malentendu n'était pas seulement dans sa tenue. Il venait de ce que sa vision de la vie n'était pas celle des autres et que les gens devinaient vaguement l'existence d'un fossé.
Ses dernières oeuvres ne sont encore comprises que de très peu de nos contemporains. C'est une constatation qui me réjouit et me donne la sensation qu'il est encore là, jeune, vivant et qu'il n'a pas fini d'épater le bourgeois.
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Edmond savait percevoir le ridicule et le souligner d'un trait aigu. Mon père disait qu'il était "caustique". Lui-même se méfiait de l'esprit. "Pour un bon mot on démolit une amitié. C'est très dangereux les mots. Ils vous entraînent dans de fausses directions et surtout ils cachent l'essentiel."
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Normandie : 1870

"Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d’armée en déroute avaient traversé la ville. Ce n’était point de la troupe, mais des hordes débandées. Les hommes avaient la barbe longue et sale, des uniformes en guenilles, et ils avançaient d’une allure molle, sans drapeau, sans régiment. […] Les Prussiens allaient entrer dans Rouen, disait-on." [...] Il y avait cependant quelque chose dans l'air, quelque chose de subtil et d'inconnu, une atmosphère étrangère intolérable, comme une odeur répandue, l'odeur de l'invasion. Elle emplissait les demeures et les places publiques, changeait le goût des aliments, donnait l'impression d'être en voyage, très loin, chez des tribus barbares et dangereuses." La débandade de l'armée française, l'occupation prussienne en Normandie, le cortège des horreurs de la guerre de 1870 servent de motif à de nombreux contes et nouvelles de Maupassant où sa férocité s'exerce avec maestria dans la plus connue et réussie de toutes dont le titre est le sobriquet de l'héroïne principale : "Boule de Suif". Mais quel est l'état-civil de Boule de suif dans le récit ? 👩‍🦰👩‍🦰👩‍🦰

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Thèmes : guerre , Guerre franco-allemande (1870-1871) , littérature , nouvelles réalistes , contesCréer un quiz sur cet auteur

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