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Critiques de Jean Webster (60)
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Jerusha Abbott, dite Judy, a grandi dans un orphelinat. Quand elle atteint l’âge de 17 ans, l’un des bienfaiteurs de l’institution offre de l’envoyer à l’université pour 4 ans. Tous ses frais seront pris en charge, mais en échange elle devra lui écrire chaque mois une lettre comme celles qu’elle aurait écrites à ses parents s’ils vivaient encore. Dés son arrivée sur le campus, Judy s’exécute en écrivant sa première lettre. Comme elle a aperçu la longue silhouette de l’homme qui souhaite rester anonyme, elle s’adresse à lui en l’appelant Papa-Longues-Jambes…



Papa-Longues-Jambes est un classique de la littérature enfantine, un roman américain de Jean Webster paru en 1912. Passé le premier chapitre où Judy apprend ce que lui offre son anonyme bienfaiteur et ce qu’il attend en échange, le roman devient le recueil des lettres de Judy. Comme il le lui avait annoncé, son bienfaiteur ne répond jamais. La correspondance à sens unique ressemble donc à un journal intime que Judy adresserait à un destinataire imaginaire. Mais son bienfaiteur ne lui a pas imposé cette correspondance par hasard. Il avait eu connaissance d’un de ses devoirs, où elle décrivait avec humour la journée du mercredi à l’orphelinat. Persuadé qu’elle est un écrivain en devenir, il l’envoie à l’université et lui offre en plus l’occasion de s’exercer à l’écriture par la correspondance, car “rien, selon lui, ne facilite autant l’expression littéraire que la forme épistolaire”. Judy se prend au jeu et lui écrit bien plus de lettres que nécessaire. D’une lettre à l’autre, ou même d’un paragraphe à l’autre pour celles écrites en plusieurs jours, on la voit passer de la joie à la tristesse, de l’optimisme au découragement, en passant par la colère, quand elle a le sentiment de ne pas être lue.



Judy est un personnage très attachant, parfois mélancolique, mais le plus souvent plein d’humour et de joie de vivre. Elle est d’autant plus touchante, qu’elle porte sur le monde qui l’entoure le regard de ceux qui ne font pas vraiment partie du groupe. Et pourtant, petit à petit, on la voit intégrer ce nouveau milieu et le faire sien.



L’université de Judy ressemble plus à une pension pour jeunes filles qu’à une véritable université. Comme au lycée, la formation est très générale. Elle y fait du sport, du latin, de la géométrie… Son retard culturel est tel, qu’elle se sent souvent en décalage par rapport aux autres étudiants. Mais ce qui fait tout le charme du roman est l’enthousiasme avec lequel elle découvre la littérature et le plaisir que peut apporter la lecture.



Papa-Longues-Jambes fait beaucoup penser aux Quatre filles du Docteur March, car Judy nous rappelle Jo, cet autre écrivain en herbe. Les deux romans véhiculent les mêmes valeurs de générosité et de partage, mais aussi militent à leur façon pour l’émancipation des femmes.



J’ai adoré ce roman ! Bien sûr j’ai deviné tout de suite ce qui nous est révélé à la fin, mais ça n’a absolument pas gâché mon plaisir de lecture. Ce roman m’a donné très envie de me procurer les autres titres de Jean Webster dont Mon ennemi chéri (qui serait la suite de Papa-Longues-Jambes) et Trois petites américaines. Il m’a aussi donné très envie de relire Les quatre filles du Docteur March. Ne vous fiez-pas à son titre qui peut paraître un peu bêta, ce roman est une petite merveille !

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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

J’avais acheté « Papa Longues-Jambes » à ma fille connaissant sa réputation de classique de la littérature jeunesse. Je craignais un peu que ma fille reste hermétique à ce roman écrit en 1912. Ce fut tout le contraire, elle a beaucoup aimé sa lecture. Son enthousiasme m’a donné envie de hâter la lecture de ce livre que je ne projetais pas dans l’immédiat. Je dois dire que j’ai moi aussi passé un très bon moment.



« Papa Longues-Jambes » qu’est-ce que ça raconte ? L’héroïne est une jeune fille qui vit dans un orphelinat. Un bienfaiteur anonyme lui permet d’aller à l’université à la seule et unique condition qu’elle lui écrive régulièrement des lettres dans lesquelles elle racontera son quotidien d’étudiante et de jeune fille. Par contre, elle n’aura jamais de réponses directes de son bienfaiteur. Le roman est constitué de ces lettres.

J’avoue que je craignais que le roman ait mal vieilli. Il n’en est rien, je l’ai même trouvé assez moderne à bien des égards. Difficile de se dire qu’il a été écrit il y a plus de 100 ans. Jerusha, la jeune héroïne, ressemble à n’importe quelle jeune fille. Il n’y a guère qu’au détour de quelques réflexions de la jeune fille qu’on se rend compte combien la société a évolué. En effet, le mariage reste la destination de toute jeune fille, y compris celles qui suivent des études supérieures, mais n’oublions pas que le roman date de 1912. Et par ailleurs, plusieurs fois au cours du récit, Jerusha se dit que « si les femmes avaient le droit de vote… ». Selon moi, en prenant pour héroïne une jeune fille volontaire, intelligente, pleine d’esprit, l’auteure milite de façon subtile en faveur du droit de vote pour les femmes. Jean Webster était une femme engagée et même si elle propose un récit léger et divertissant, ses convictions sociales et politiques transparaissent tout au long du roman.

L’écriture m’a séduite tout autant que le ton du récit. C’est frais, léger et bien écrit. Jerusha étant pleine d’esprit, il y aussi une bonne dose d’humour. Là aussi, j’ai été surprise de constater à quel point le style de Webster n’était pas du tout vieillot ni daté.



« Papa Longues-Jambes » est un très bon roman jeunesse, léger mais pas aussi anecdotique qu’on pourrait le penser. Je recommande chaudement cette lecture très agréable.

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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Papa-Longues-Jambes est un grand classique de la littérature jeunesse américaine. Ce roman épistolaire à sens unique est écrit par la narratrice, Jerusha Abbott, à destination de son bienfaiteur, la mystérieux Mr Smith. Le ton est extrêmement amusant car la jeune orpheline ne manque pas d'humour par rapport à sa situation d'orpheline et par rapport au milieu dans lequel elle est plongée: un milieu universitaire féminin où les autres étudiantes sont d'une origine sociale privilégiée. On est dans la même veine qu'Annie, où tout est bien qui finit bien pour la pétulante et méritante orpheline. J'ai passé un agréable moment en redécouvrant ce roman de ma (pas si ) lointaine jeunesse.
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Ce livre, un classique de la littérature jeunesse que je découvre seulement maintenant (il n'est jamais trop tard !) je viens de le dévorer en une journée ! (c'est dire...) et c'était peut-être trop rapide, au vu des nombreuses subtilités et des détails à côté desquels j'ai dû probablement passer !... (pas grave : je le relirai !)



Par quoi commencer ? Par où commencer ? Par qui ? Par Judy, bien sûr, héroïne et narratrice hilarante pleine de finesse de ce roman qui, à travers ses lettres (ceci est un roman épistolaire, il est important de le noter) nous délivre les grandes joies et petites peines de sa jeune vie, depuis qu'un mystérieux bienfaiteur décide de prendre son destin en main et de l'envoyer à l'université. Car Judy Abbott est une orpheline élevée dans un établissement bien sombre pour une jeune fille aussi imaginative et délurée qu'elle ! Son avenir ne s'annonce pas très gai jusqu'à ce que la directrice la convoque dans son bureau et lui explique sa nouvelle situation. Remarquée par l'un des bienfaiteurs de l'institution, Judy va pouvoir bénéficier d'une éducation supérieure à condition de rendre compte chaque mois des menus détails de son nouveau statut d'étudiante.



Qu'à cela ne tienne : Judy va s'empresser de remplir cette condition avec joie sur plus de trois années, au cours desquelles elle découvre les plaisirs de l'instruction, de la lecture, de l'amitié et surtout une liberté toute récente qu'elle ne se lasse pas d'évoquer à son mystérieux Papa-Longues-Jambes appelé ainsi en raison de sa silhouette entraperçue un jour au seuil d'une porte. Car Judy - comme toute bonne orpheline qui se respecte - n'a ni famille ni amis lorsque débute son apprentissage dans le "monde", et c'est avec un plaisir naïf et déstabilisant et une grande générosité de coeur qu'elle livre ses moindres ressentis et les mille et un détails de sa nouvelle existence où tout a saveur de nouveauté et de découverte. A la joie, d'abord, d'avoir quitté l'orphelinat dans lequel elle a vécu jusqu'à ses dix-sept ans, écartée des plaisirs simples de la vie, succèdent bien vite le bonheur d'apprendre, la révélation de la littérature à travers de grands auteurs anglais et américains qui vont peu à peu la pousser vers l'écriture, la naissance d'une grande amitié avec Sally, et le goût de l'indépendance.



Quoiqu'on devine très vite l'identité de son bienfaiteur, on ne peut pas s'empêcher d'apprécier les situations et de rire face aux exigences incompréhensibles qu'il impose à sa protégée - motivées vraisemblablement par la jalousie et un terrible besoin de surprotection.



Le plus frustant, c'est de n'avoir de cette histoire qu'un aperçu assez réduit depuis le point de vue exclusif de la jeune fille. Presque aucune réponse ne lui parvient de cet homme - uniquement quelques informations par le biais de son secrétaire - et les seuls mots qu'il adresse à Judy ne figurent pas dans l'histoire, elle se contente de les évoquer brièvement. On partage donc une part du mystère avec elle, et on est plus à même de comprendre sa frustration et son incroyable besoin d'amour et de reconnaissance qui ne suscitent que très peu de réponse tout au long de cette curieuse correspondance.



Les lettres sont émaillées de dessins cocasses qui illustrent certaines des situations les plus drôles que Judy est amenée à vivre - que ce soit lors de son séjour dans une ferme pendant l'été, ou tout au long de ses années d'études à l'université, entre activités sportives et réunions étudiantes.



En tout cas, j'ai aimé et vibré avec Judy ; j'ai ri, j'ai tremblé et tempêté avec elle - surtout lorsqu'elle décide de s'assagir mais se laisse finalement submerger par son côté taquin et sa nature bouillonnante - et c'est peut-être parce que j'ai trop rapidement dévoré ce livre pour en apprécier toute la finesse que je ne le défini pas (encore) comme un coup de coeur.
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Jean Webster, l'auteure de ce livre n'est rien de moins que la nièce de Mark Twain, elle est née en 1876 et décédée très jeune en 1916 peu après la naissance de sa fille.



Ce qu'elle nous raconte est un :



Charmant roman épistolaire entre une jeune orpheline de 18 ans qui grâce à un bienfaiteur anonyme va pouvoir suivre des études universitaires et devenir écrivaine.



Jerusha Abbott va nous emmener avec elle dans sa nouvelle vie d'universitaire au fil des lettres qu'elle adressent à son "Papa-Longues-Jambes" ainsi nommé afin de faciliter ses échanges, bien qu'elle n'ai quasi pas de réponses durant tout le livre.



Agréable à lire dans un style vif et enlevé avec ce qu'il faut d'humour, une belle surprise à la fin pour les jeunes lecteurs.







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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Judy Abbott, orpheline américaine, écrit à son mystérieux bienfaiteur : Papa Longues Jambes. Il est encore jeune, elle va finalement le rencontrer, l'aimer... Roman amusant, distrayant, qui a enchanté mes jeunes années de lectrice. Et l'héroïne y lisait "Wuthering Heights", alors...
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Quelle jolie histoire que celle de cette orpheline, qui voit ses études financées par un philanthrope en échange de courriers qu'elle doit lui adresser tous les mois et pour lesquels elle ne reçoit aucune réponses.

A travers ses lettres, Jerusha se montre comme une jeune fille espiègle, pleine de vie qui est reconnaissante de son bienfaiteur, mais n'hésite pas à lui dire le fond de sa pensée. Elle dépeint sa vie, ses études, ses amis et les garçons qui commencent à lui tourner autour, sa découverte d'une vie si différente de celle de l'orphelinat.

Un vrai plaisir de lire cette histoire pleine de charmes et d'humour.
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Chère Judy-Jerusha-Abbot-Penbleton-papa-longues-jambes-Smith,



C'est l'automne, enfin l'équinoxe n'est pas encore là, que les jours déclinent, les températures fraichissent, les mugs se remplissent de thé et l'envie d'un moment doudou grandit. Comme relire une nouvelle fois Papa Longues Jambes. Et comme mon précédent avis a été tronqué étrangement céans j'en profite pour vous réécrire.

Parce que voilà, j'ai lu il y a peu Anne de Green Gables, une contemporaine à vous, et ça m'a semblé tellement en deçà. Il y manquait pour sûr l'epistolaire, l'humour, ce lien vers d'autres œuvres. Tiens par exemple, de réaliser via vos lettres que soixante ans vous sépare de Jane Eyre, ça m'a semblé plus vrai. Vous étiez à deux doigts de pouvoir vous promener sur la lande avec les sœurs Brontë. A un soupçon de nous dire avec quelles herbes elles parfumaient leur thé.

Et puis... Je ne sais pas... Moi par ses temps qui s'assombrissent chaque mois en pire, j'aspire à retrouver l'époque illusoire où on avait simplement autre chose à faire que de s'emprisonner via nos gadgets en plastique. Tenez j'ai récemment lu une interview de Virginie Despentes, une ecrivaine de mon contemporain à moi, qui disait qu'elle était devenue auteure parce qu'il n'y avait pas encore internet. Donc voilà. Certains commencent l'automne avec Gilmore Girls. Moi je le débute avec Judy Abbot.

Ainsi, avant de dormir,je m'imagine en haut d'une tour ou simplement à la fenêtre d'un petit mais très joli cottage de vieilles pierres, fermant les yeux et imaginant la prochaine lettre que j'écrirai à mon papa longues jambes et à mes autres correspondants. Pensant au chemin que je ferai le lendemain pour m'acheter un nouveau ruban, roman ou crème aux simples, et au futur roman que je débuterai un jour.



Puis comme chaque fois où je relis ces lettres, peste des coquilles, et râle ensuite d'arriver trop vite à la fin de l'histoire, je quitterai à regret, mais pourtant étrangement rassasiée ce petit univers protégé.



A bientôt Judy, ce qui est certain c'est que vous ne changez pas. Peut-être que la prochaine fois que j'ouvrirai vos épistoles, le monde se tiendra à peu près bien.

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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Jerusha Abbott, dite Judy, a grandi dans un orphelinat. Quand elle atteint l'âge de 17 ans, l'un des bienfaiteurs de l'institution offre de l'envoyer à l'université . Tous ses frais seront pris en charge, mais en échange elle devra lui écrire chaque mois une lettre comme celles qu'elle aurait écrites à ses parents s'ils vivaient encore. Dès son arrivée sur le campus, Judy s'exécute en écrivant sa première lettre. Comme elle a aperçu la longue silhouette de l'homme qui souhaite rester anonyme, elle s'adresse à lui en l'appelant Papa-longues-jambes… Ce grand mystère autour de l'anonymat du bienfaiteur fait partie du petit plaisir que procure cette lecture, mais surtout le style de Judy que l'on découvre au gré de ses lettres l'a rende particulièrement attachante ! Le fait que Judy est eu une enfance privée de tout, avec le strict minimum matériel et très peu d'amour et de tendresse de la part de l'orphelinat, lui permets de prendre conscience de l'importance de la vie. C'est une jeune fille qui croque la vie à pleines dents et n'a pas sa langue dans sa poche. On sens qu'elle a écrit comme elle vit !
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Voici un roman que je ne connaissais que de nom....

Comme beaucoup d'autres personnes, j'avais découvert cette histoire dans mon enfance par le biais

de la série Japonaise adaptée plus ou moins fidèlement de ce livre, je l'avais d'ailleurs très apprécié et ce sentiment n'a pas changé!! Il me tardait donc de le redécouvrir dans version originale littéraire.



Première observation, la lecture se fera uniquement aux travers des lettres que Judy écrira à son tuteur légal. Nous découvrirons donc la personnalité de cette jeune orpheline de 17ans grâce à ses écrits et quelle personnalité!!! Judy est une jeune femme assez moderne dans sa vision de voir les choses et en avance sur son temps. Personne dévouée et reconnaissante à ce "Papa" qui lui a offert une autre perspective de vie, cependant elle ne souhaite pas être redevable et affirmera très tôt son besoin d'indépendance. à ses yeux, ce qu'elle a reçu de Mr Smith n'est pas un dû et dès que l'occasion se présentera elle n'hésitera pas à commencer à le rembourser malgré la désapprobation de son tuteur.

Dans ses lettres on ressent tout l'amour qu'elle porte à son sauveur même si elle ne devra pas attendre de réponses à ses courriers car tel était le marché, aucun contact avec lui, il devra rester dans l'ombre...

Judy recevra ses missives du secrétaire de Mr Smith.

Les lettres de l'héroïne ne sont pas dépourvu d'humour et d'ironie à l'encontre de son Papa, dès le départ elle tisse avec lui un lien assez familier en le surnommant son Papa longues jambes.

Sa correspondance unilatérale est assez touchante, on ressent toute la souffrance qu'elle a subi toutes ses années à l'orphelinat ainsi que son manque d'affection, mais aussi le bonheur que cette jeune fille vit dans ce pensionnat. Les études la stimulent, la lecture et l'écriture la passionnent, elle a soif de culture et souhaite rattraper ses 17 années de retard. Judy jouit de chaque découverte et prend la vie du bon côté.

On découvrira d'autres personnages dans ses lettres, de Sally McBride sa meilleure amie en passant par Julia Pendleton une jeune fille de la haute société avec qui l'entente sera difficile au début. Plus tard apparaitra Jervis Pendleton l'oncle de Julia avec qui elle aura beaucoup de point commun, une grande amitié se dessinera pour devenir un peu plus à chaque rencontre, homme également de la haute société mais ayant une autre vision de la vie. Il y aura également Jimmy le grand frère de Sally avec qui elle passera également d'agréables moments.



La lecture de ce classique fût très agréable, les personnages sont tous assez attachants. Cependant cela aurait été intéressant de lire par exemple d'autres lettres comme celles de Jervis, Jimmy, Sally et Julia et bien sure la seule lettre de Mr Smith, cela aurait apporté un plus au roman. Mais grâce aux descriptions et explications de Judy on en apprend beaucoup sur le caractère de tout ce petit monde et, même si l'héroïne ne s'en rend pas compte on perçoit par moment quelques sentiments de jalousie et de possessivité de certain personnages à son encontre montrant que les sentiments ont bien évolué. Les petits passages de la lettre de Jervis à Judy m'ont fais sourire, bien d'autres également dont je me tairai ici pour éviter tout spoilers.

Un roman pour tout âge réservé à celles et ceux ayant réussit à conserver un côté romanesque.



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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Jerusha Abbott a dix-sept ans et elle a grandi dans un orphelinat, le foyer John Grier, tenu par l'horrible Mrs Lippett. Un des bienfaiteurs de l'institution décide de financer les études de la jeune fille à l'université. Jerusha part donc étudier les lettres et elle rêve de devenir écrivain. Elle prend le nom plus simple de Judy et devient amie avec Sallie McBride dont le frère, Jimmy McBride est a Princeton et s'intéresse beaucoup à Judy, et Julia Rutledge Pendleton, une jeune femme d'une grande famille new-yorkaise. Le jeune oncle de cette dernière, Jervie Pendleton vient souvent leur rendre visite et Judy noue une complicité certaine avec lui d'autant plus que son bienfaiteur lui demande de passer ses vacances à la ferme de Lockwood où a aussi grandi Jervie Pendleton !





Après une courte préface mettant en place l'intrigue, c'est à dire l'entrée à l'université de l'héroïne et l'obligation qui lie l'héroïne à son bienfaiteur de s'engager à rendre compte de ses études par des lettres régulières, le roman épistolaire rassemble les lettres successives écrites par l'héroïne durant ses années d'études. Elle raconte avec malice à la fois ses études de lettres, son quotidien avec ses deux amies, les vacances dans une ferme, les excursions à New-York etc. Naturellement, l'aspect le plus intéressant de ce roman reste l'apprentissage d'une jeune orpheline pauvre des usages du monde sophistiqué de la côte est des Etats-Unis d'Amérique, l'éveil à une conscience politique aiguë sensible aux discriminations sociales et aussi à la place des femmes dans la société. L'héroïne n'hésite pas à revendiquer des positions anticléricales, socialistes et féministes. Un texte réjouissant !





Jean Webster, née Alice Jane Chandler Webster le 24 juillet 1876 et morte le 11 juin 1916, est une autrice américaine de romans pour jeunes filles, dont le plus célèbre est Papa-Longues-Jambes ou Papa Faucheux (Daddy-Long-Legs), écrit en 1912, et sa suite, Mon ennemi chéri (Dear Enemy, 1915). (...)



Elle passe son enfance dans un milieu matriarcal et militant, vivant avec son arrière-grand-mère, sa grand-mère et sa mère sous le même toit. Son arrière-grand-mère militait contre l’alcoolisme et sa grand-mère, pour l'égalité raciale et le droit de vote des femmes. Sa mère est la nièce de l'écrivain Mark Twain [et] son père est le gestionnaire de Mark Twain puis sera l'éditeur de plusieurs des livres de celui-ci aux éditions Charles L. Webster & Co., créées en 1884. Dans un premier temps, l'entreprise est florissante. Alice déménage à cinq ans avec sa famille dans une grande maison de New York ; les Webster acquièrent également une maison d'été sur l'île de Long Island. Cependant, la maison d'édition de son père rencontre des difficultés, et sa relation avec Mark Twain se détériore. En 1888, le père d'Alice fait une dépression et prend un congé. La famille retourne à Fredonia. Trois ans plus tard, son père se suicide par ingestion de drogue.



Alice fréquente l'école normale de Fredonia (Fredonia Normal School) et obtient en 1894, à dix-huit ans, un diplôme en peinture chinoise. De 1894 à 1896, elle est pensionnaire à l'école Lady Jane Grey de Binghamton qui compte environ vingt jeunes filles. Il y est enseigné des activités académiques universitaires, l'art, la musique, l'art de l'écriture, la diction et le savoir-vivre. Alice s'inspirera de cette école pour écrire son roman Trois Petites Américaines (Just Patty) : la disposition de l'école, le nom des chambres (Sky Parlour, Paradise Alley), les uniformes, les professeurs et l'emploi du temps quotidien des élèves se retrouveront dans son roman. C'est également à l'école Lady Jane Grey qu'Alice commence à être appelée Jean. Sa camarade de chambre se prénommant elle aussi Alice (...) Jean obtient son diplôme en juin 1896. (...)



Elle retourne chez elle à Fredonia et commence la rédaction de When Patty Went to College, dans lequel elle décrit la vie d'une école pour jeunes femmes. Après quelques difficultés pour trouver un éditeur, le livre est publié en mars 1903 et obtient de bonnes critiques. Jean commence l'écriture de nouvelles qui seront publiées sous le titre Much Ado about Peter. Durant l'hiver 1903–1904, elle part avec sa mère visiter l'Italie ; les deux femmes séjourneront six semaines à Palestrina, près de Rome. Elle y écrira Wheat Princess, qui sera publié en 1905. Les années suivantes, elle retournera en Italie puis fera un tour du monde de huit mois en compagnie d'Ethelyn McKinney, de Lena Weinstein et de deux autres camarades : elle visitera l'Égypte, l'Inde, la Birmanie, le Sri Lanka, l'Indonésie, Hong Kong, la Chine et le Japon. Seront également publiés deux autres romans : Jerry Junior en 1907 et The Four Pools Mystery en 1908.



Jean Webster se fiance en secret avec Glenn Ford McKinney, le frère de son amie Ethelyn McKinney. (...) À l'image de l'intrigue secondaire du roman de Jean Webster, Mon ennemi chéri (Dear Enemy), [Glenn Ford McKinney] avait eu un mariage malheureux avec une femme instable. (...) Les McKinneys se séparent en 1909 [et] le couple ne divorcera qu'en 1915. (...) En 1911, est publié son roman Trois Petites Américaines (Just Patty).



Durant son séjour dans une vieille ferme de Tyringham, dans l’État du Massachusetts, elle commence la rédaction de Papa-Longues-Jambes. (...) Il paraît d'abord en feuilleton dans la revue The Ladies' Home Journal puis est publié sous forme de livre en octobre 1912. (...) En juin 1915, Glenn Ford McKinney obtient enfin le divorce et épouse Jean Webster le 7 septembre à Washington, dans l’État du Connecticut. (...) En novembre 1915, est publié Mon ennemi chéri (Dear Enemy), la suite de Papa-Longues-Jambes ; ce sera également un bestseller. Jean Webster tombe enceinte. (...) [Le] 10 juin 1916, elle [donne naissance à une petite fille ] à l'Hôpital Sloan pour les femmes (Sloan Hospital for Women) de New York [et] meurt [le lendemain] de fièvre puerpérale.

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Jerusha Abbot a été élevé dans un orphelinat. Elle vient d'atteindre l'âge d'entrer en apprentissage et s'en désole ; elle sait aussi qu'elle n'a pas le choix.

Et pourtant...un généreux donatuer, qui souhaite rester anonyme lui permet de se rendre à l'université en payant tous les frais et lui octroyant une petite pension pour qu'elle soit sur un pied d'égalité avec les autres pensionnaires. Il n'y a qu'une seule condition : qu'elle lui écrive régulièrement et lui fasse part de ses progrès.

Un très joli roman pour les jeunes filles qui en ont assez des histoires de vampires. C'est bien écrit, l'héroïne est très moderne, on ne sent pas beaucop le décalage temporel (ni spatial, l(histoire se déroulant aux Etats-Unis).
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

J'ai lu ce roman quand j'étais au collège et avais envie de le relire depuis sans jamais le faire. Je craignais en effet de ne plus avoir le même plaisir à cette lecture en étant adulte, de lui trouver des défauts que je n'avais pas remarqués.avec mes yeux d'enfant. Cependant, presque vingt ans plus tard, le plaisir reste le même.



J'ai adoré suivre les aventures de Jerusha Abbot (Judy), son quotidien, sa verve pleine de peps, son humour mordant et la vie qu'elle donnait à moult petits détails. Son expérience était haute en couleurs ! J'ai particulièrement apprécié son émerveillement devant ses découvertes, sa soif se connaissance inextinguible, son désir ardant de devenir écrivain. Elle est pleine de bonne volonté et reste malgré tout assez candide.



Je suis friande des romans épistolaires.et celui-ci était une lecture plaisante et on ne peut plus agréable. C'était d'ailleurs parfait en cette période de Noël !
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Ce roman épistolaire présente Jerusha Abbott, une jeune orpheline élevée dans un foyer. Elle a terminé l’école et travaille donc pour l’orphelinat. Au cours d’une des réunions annuelles des bienfaiteurs de l’établissement, un homme, qui souhaite rester anonyme, propose de lui payer l’université en échange d’une lettre tous les mois, sous le prétexte de constater ses progrès. Une relation à sens unique s’installe donc. Jerusha appelle son mystérieux correspondant Papa-longues-jambes car elle ne sait de lui qu’une seule chose : il est très grand. De jeune fille attachante, elle devient une jeune femme qui sait ce qu’elle veut. L’autorité de Papa-longues-jambes, qui, puisqu’il ne répond jamais à aucun de ses courriers, n’est jamais justifiée, commence à lui peser. Elle veut prendre ses propres décisions.

Cette histoire est drôle et légère, fraiche et pleine d’enthousiasme, à l’image de l’héroïne qui vit sa vie avec énergie, sans se décourager, croquant la vie à pleines dents. Sur un fond de critique sociale, dénonçant les inégalités entre riches et pauvres, c’est tout de même une histoire pour les adolescents qui reste simple. L’histoire d’amour et l’identité réelle du bienfaiteur se devinent assez vite. Je me suis d’ailleurs demandé si je trouvais la solution de cette énigme grâce à mes yeux d’adulte ou si c’était aussi évident pour un enfant.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)



Comment ça? Personne n'a lu Papa Faucheux?

Un roman pour enfants, certes mais qui m'a laissé un souvenir tellement durable!

Imaginez Jane Eyre adolescente dans un contexte heureux et drôle.

Résumé de wiki (après tout, puisque personne ne s'y intéresse..)

La petite Jerusha Abbott (Joujou Abbott, puis Judy Abbott dans la version française) a été élevée à John Grier Home, un orphelinat à l'ancienne, où les enfants étaient totalement dépendants de la charité des donateurs, et avaient pour seuls vêtements ceux dont d'autres ne voulaient plus. Le prénom inhabituel de Jerusha avait été choisi par la directrice de l'orphelinat d'après une pierre tombale qu'elle avait vue. La jeune orpheline, qui déteste ce prénom, utilise en son lieu et place celui de « Judy ». Quant à son nom, il a été trouvé à partir d'un annuaire téléphonique. À l'âge de dix-sept ans, Judy a terminé son éducation, et son avenir est incertain, car on ne la garde à l'orphelinat que pour travailler dans les dortoirs de l'orphelinat où elle a été élevée.

Un jour, alors que les administrateurs de l'orphelinat s'y trouvent pour leur visite mensuelle, l'austère directrice de l'établissement informe Judy, alors âgée de dix-sept ans, que l'un des administrateurs, dont elle ne connait que le surnom, offre de lui payer ses études à l'université. Il a discuté avec les anciens professeurs de la jeune fille, et il lui semble qu'elle a le potentiel pour devenir un excellent écrivain. Il paiera non seulement le prix de ses études, mais lui donnera également une pension mensuelle généreuse ; cependant, en contrepartie, Judy devra lui écrire une lettre tous les mois, car, pense-t-il, le fait d'écrire des lettres est fort utile pour un futur écrivain. Mais, lui est-il précisé, elle ne connaîtra jamais son identité, elle devra adresser ses lettres à « Mr. John Smith », et il ne lui répondra jamais...



Ah, la suite, le coeur m'en bat encore.
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

j'ai trouvé ce livre très touchant même si le début est un peu lent. Le fait que ce soit un roman épistolière on perçoit bien les sentiments de Judy et je trouve ce livre géniale car on a l'impression d'être dans le personnage.

Je vous conseille de le lire même si il n'y a pas beaucoup de suspense le livre est super; ne vous fiez pas au résumé mais lisez le livre en entier ; plus on lit plus on a envie de savoir.

Alice



J'ai beaucoup aimé ce livre car malgré que ce ne soit pas un livre d'action c'est un livre qui nous touche car nous pouvons nous imaginer tout ce que Judy Abott a vécue.

Ce livre est très surprenant car par exemple on ne s'attend pas à ce qu'il finissent comme ça mais c'est ce qui le rend plus intéressant.

Lou-Ann



J'ai apprécié la lecture de "Papa Longues Jambes" car c'est un roman très touchant. En effet, ce livre raconte la vie de Judy Abbott (jeune orpheline) par l'intermédiaire de lettres qu'elle envoie à son bienfaiteur. Ce roman épistolaire est facile à lire et l'on peut très vite se mettre dans la peau du personnage principal qu'est Judy. Malgré le manque d'action et la lenteur de certains passages, je recommande ce livre original a la fin très surprenante.

Romane
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Une belle lecture jeunesse, avec une héroïne un peu naïve qui découvre la vie à l'extérieur de l'orphelinat grace à un bienfaiteur anonyme qui l'envoie à l'université.

C'est mignon et drôle, l'héroïne ne manque pas de caractère, et regarde la vie du bon côté malgré un démarrage dans la vie pas très joyeux à l'orphelinat.
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Une jeune orpheline a la chance d'être prise sous l'aile d'un bienfaiteur anonyme, qui, certain de son talent d'écrivain, lui offre la chance d'aller à l'université, à ses frais. En contrepartie, elle doit lui adresser des courriers dans lesquels elle le tient au courant de ses études. Judy respecte la consigne et envoie une multitude de lettres à ce monsieur qu'elle décide de surnommer Papa Longues Jambes.

Un roman sous forme de lettres donc, des lettres pleines de finesse et d'humour, j'ai adoré le style de notre narratrice.

Un roman du débit du 20è siècle, un classique de la littérature enfantine aux Etats-Unis d'après ce que l'ai lu, je ne connaissais absolument pas cet auteur, c'est une très jolie découverte. Très agréable et facile à lire pour de jeunes ados.

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Trois petites Américaines

Vous connaissez la pétillante, ravissante et brillante Judy, l'héroïne de Papa longues jambes ( le roman le plus connu de Jean Webster ... et si vous ne le connaissez pas, je vous ordonne de quitter cette critique afin de vous y plonger!) ? Venez faire la connaissance Patty, tout aussi pétillante et brillante que Judy mais sans doute plus exubérante.



Patty est élève dans le très chic institut Sainte Ursule et cette nouvelle année scolaire commence fort mal car la Douanière a décidé de la séparer de ses meilleures amies: Conny et Priscilla. Que cela ne tienne, leur déception passée, les trois jeunes demoiselles, Patty en tête, décide d'apporter un nouveau souffle à Sainte Ursule en aidant leurs camarades.



Vivez en leur compagnie, une année à Sainte Urusle: jouer des tours à cette pimbêche de Maë, aider la maussade Henriette à retrouver le sourire, assister aux premiers émois de Kid , prêter serment à la SSA (Société des Sirènes Associées) ...



Ce roman possède un charme désuet mais l'héroïne n'a rien d'une petite fille sage et fait preuve de suffisamment de malice et d'esprit pour nous séduire, nous lecteurs modernes. Si vous aimez Jo March, Judy Abbott, vous ne pourrez être que séduits par Patty, une de leurs cousines littéraires.
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Papa-longues-jambes (Papa faucheux)

Bon... eh bien c'est parti ! En bref "meh."



J'ai beaucoup de mal à situer cette lecture entre "j'ai pas aimé" et "j'ai aimé mais...". Sincèrement, j'ai ri plusieurs fois, et apprécié nombreuses choses dans l'histoire... et à côté de ça, plus ça avançait et plus je la trouvais un peu dérangeante.



Je pensais que ce serait le format épistolaire qui me dérangerait, mais en fait pas du tout (à part pour la fin où je me pose quand même quelques questions et pour laquelle un narrateur omniscient aurait été le bienvenu pour moi).



J'ai apprécié le côté instructif et historique du récit dans la mesure où l'on suit le parcours de Judy et sa vie dans son université (de luxe) au tout début du 20e siècle.



J'ai apprécié le style et le ton de Judy. Plusieurs fois ses phrases me faisaient rire. Mais plus ça avançait et plus je me demandais si c'était un humour volontaire ou involontaire de sa part.

Les premières lettres m'ont l'air pleines de second degré mais plus ça avance, et plus ce qui fait rire a plutôt l'air d'être sa naïveté, son ignorance des codes sociaux ou de la culture commune des classes sociales élevées, et son émerveillement très enfantin sur tout et tout le monde. Et son jugement du même acabits.



D'un côté, j'avais envie d'aimer Judy pour ce que l'auteur essaye de nous dire d'elle :

elle est vive, spirituelle, pleine d'imagination, originale, spontanée, un peu rebelle presque... elle porte un regard critique sur les choses de son monde (la religion, la politique, les classes sociales huppées), elle demande le droit de vote, cherche sa place en politique, critique un peu le monde (elle est "socialiste")... bref, c'est moderne pour l'époque. Cela fait forcément un peu penser à Jo March aussi, le côté rebelle face à la société, ses codes, et son traitement de la femme...



... et parallèlement, les 3/4 de ces observations perdent de leur force et de leur pertinence quand on se dit que c'est peut-être juste du 1er degré enfantin. Une nana qui s'étonne et s'émerveille mais sans plus que ça. "Oh ce serait chouette si j'avais le droit de vote, hein papa ?!" "Est-ce que les femmes sont vraiment des citoyennes ? Je chais pas. Oh et j'ai acheté un nouveau chapeau au fait !"



Ses remarques un peu osées sont tellement mêlées à une forme de candeur naïve, de "par dessus la (longue) jambe (de daddy)" (ok cette blague est nulle) que j'ai trouvé que ça en annulait leur teneur. C'est très... gentillet.



J'ai un petit peu de mal aussi à croire en la réalité de Judy (et en sa naïveté), comme en toutes ses nouvelles et romans ratés où elle n'écrit que sur ce qu'elle ne connaît pas et exagère tout (c'est vraiment le 1er réflexe des écrivains ? J'aurais cru que non mais peut-être). Avec ses lettres, elle est tellement à l'aise, son style naturel est très fin et subtile (si c'est bien du 2nd degré), que j'imaginais mal ses écrits ampoulés et vides.



Ensuite : je sais bien que c'est l'ère edwardienne, époque puritaine un peu, tout ça... mais l'absence totale d'hormones et de sexualité m'a aussi rendu l'histoire peu crédible (et un peu cucul).



On est à une époque où l'adolescence, telle qu'on l'imagine aujourd'hui, n'existe pas. Certes. mais quand même... elle a 18-19 ans elle passe l'après-midi avec Monsieur-trop-beau-gosse, elle n'a pas vraiment "l'expérience des hommes" et... "c'était trop drôle, on a couru, on a bu du thé hihi ! We had the jolliest time!" ... (- -)' Seriously, girl?? O_o



Elle joue à la ferme, elle attrape des oeufs, elle tombe et se fait bobo aux genou, elle fait des taches de fudge sur le tapis, oh lala hihi... oooh et les belles robes, elle trouve ça frivole mais quand même, elle trouve ça tellement bien tout ça.



Bon, bien sûr sa personnalité coquette aussi est un peu agaçante mais pour une période où on matraque aux femmes que leur apparence est essentielle (remarquez, ça n'a pas changé tant que ça), je peux comprendre le poids de l'éducation sociale qui la rend "frivole". Mais c'est un peu triste qu'au début du roman, elle s'achète énormément de livres et d'objets pratiques, et qu'ensuite elle s'intéresse surtout aux chapeaux et belles toilettes.



Toute sa "fraîcheur", sa spontanéité, et sa naïveté qui effectivement donnent une lecture agréable... ça m'a aussi et SURTOUT donné l'impression de bien plus suivre le quotidien d'une jeune ado, que d'une FEMME de 18, 19, 20, et 21 ans.



Vous allez me dire "certes mais c'est le tout début du 20e siècle, on élève les jeunes filles dans une bulle"... d'accord mais... et Lizzy Bennet 120 ans avant ? Vous trouvez qu'elle a l'air d'une petite fille candide et immature ?

Et la sexualité, même si non nommée, était clairement présente et sous-entendue dans Pride&Prejudice. Il y a une tension autour (pour Lydia lorsqu'elle s'enfuit et vit à Londres hors mariage, c'est ça que ça veut dire, pour la présence des officiers qui "échauffe" ces dames...). Je ne suis pas choquée que la sexualité ne soit pas directement mentionnée dans ce récit, mais qu'elle soit totalement effacée, alors qu'on est dans une université qui réunit 400 jeunes filles tout juste sorties de l'adolescence...



Judy lit tout de même énormément de livres, elle doit bien savoir que le sexe ça existe, et que l'avenir d'une femme "de la haute" est généralement de faire un mariage arrangé et de voir son mari avec une (ou des) maîtresse(s) ou qui va au bordel. Elle ne se pose pas de questions quand elle est courtisée par un gars riche, genre "oui euh, et la fidélité, vous êtes ok ou bien ?" ? Non. On croirait qu'elle vit dans un conte, dans sa tête, déconnectée du monde.

Certes elle était à l'orphelinat enfant, et ensuite à l'abri dans son université, mais tout de même... elle n'a pas même d'hormones un petit peu qui la travaillent ? le désir, l'attirance physique, ça n'existe pas pas pour elle ?



Avec tout ça, on arrive au point vraiment dérangeant pour moi. Donc, très bien, mettons que Judy est vierge et pure et candide et naïve et que donc, elle n'est pas une femme mais plutôt une petite fille.



Elle correspond avec un homme qu'elle va appeler "Daddy" (pour certes, le petit nom anglais des araignées faucheuses, daddy-long-legs, mais tout de même...) , qui a 14 ans de plus qu'elle, et qui est donné comme un chouilla misogyne (il ne scolarise QUE des garçons normalement, Judy est la 1ère fille qu'il aide car normalement il ne s'en préoccupe pas blablabla... bon j'imagine que c'est censé rendre Judy plus exceptionnelle, mais ça rend le bienfaiteur surtout moins sympathique).



Homme qui va se plaindre qu'elle n'est pas assez "GENTILLE ET DOCILE" car elle essaye de gagner un peu d'indépendance, qui va d'ailleurs plusieurs fois essayer (et parfois réussir) à l'empêcher de fréquenter d'autres hommes ou à faire différemment de ce qu'il lui dit de faire, et que oui, à la fin elle va épouser car, ouf, elle l'aime.



Tout l'aspect "born sexy yesterday" (la jeune naïve qu'un homme plus sage et expérimenté va regarder évoluer et former... pour la garder pour lui à la fin) et un peu pygmalion de Judy, "paternalisée" par l'homme qui l'épouse à la fin, m'a vraiment, vraiment dérangée, d'autant plus qu'elle fait vraiment enfant, petite fille, et non femme (elle décore ses lettres de pitits dessins pour montrer à Daddy son quotidien...)



Oui elle a une chouette personnalité, de l'imagination, de l'effronterie, bref, elle dénote des héroïnes classiques d'un monde patriarcal du 19-20e, bien sûr, je ne peux pas le nier ! Mais dans le même temps... elle finit bien mariée, avec son "papa" (... ... ...) et elle n'est qu'une autre figure clichée. La femme-enfant qui est certes impertinente MAIS parce que c'est une enfant, donc elle peut jouer avec les limites (on insiste énormément sur son imagination, sa principale qualité, trait traditionnellement prêté aux enfants).

Et l'homme qu'elle épouse attend d'elle certes sa jolie petite imagination (elle le fait tellement "rire") et sa jolie petite bouille, mais qu'elle soit aussi gentille et soumise.



J'ai trouvé dérangeant aussi que jamais le bienfaiteur ne corresponde, en tant que tel, avec Judy. Il crée un détachement genre "je te mécène mais c'est tout" tout en se mêlant de sa vie privée et intime "tu vas te comporter comme ci et pas comme ça, et fréquenter tel homme et pas tel autre..." erk, creepy.



Quant à la relation Judy-Jervie (aka daddy long legs aka la face visible de la lune. HAHAHA, hum pardon) eh bien, oui, on voit qu'ils s'entendent bien et passent de "jolis moments joyeux" ensembles mais on n'a pas l'impression qu'ils se fréquentent tant que ça avant le mariage.



Enfin c'est assez déséquilibré, lui a les longues et fréquentes lettres de Judy... mais elle ? Finalement elle le connaît assez peu et en dehors du frère de son amie Sally, c'est le seul autre homme qu'elle connaît. Et d'ailleurs le fait qu'ils ne se voient pas plus souvent et ne correspondent que sur le tard (et qu'elle d'ailleurs garde une distance avec Jervie, ne lui disant pas d'où elle vient) ne tend pas à donner une base très saine pour un "youpi, demain, on se marie".



Judy est éduquée pour devenir une autrice... elle finie mariée et on ne saura jamais si elle sera écrivaine, parce que c'est moins important que le fait qu'elle soit mariée. Yuck.



Bref, un récit qui a un côté très sympa mélangé à un côté très malaisant pour moi, ce sera un meh. Je comprends complètement qu'on aime, et je reconnais tout à fait des qualités à ce récit, je regrette juste la société dans laquelle il baigne (et j'ai un peu eu le même ressenti pour d'autres récits de la période victorienne).
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