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Citations de Jeanne-A. Debats (124)


Après tout, je ne lui demandais rien de moins que d'accepter de mourir prématurément.
Pour réaliser une mnèse, il faut que le cerveau du mnésique soit toujours vivant. Le transfert doit donc être initié ante mortem et le timing est implacable, car on détruit la masse cérébrale au fur et à mesure de l'opération.
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- Oui, mademoiselle, je suis un vampirrrrrrre !
[...]
Merde, il était magnifique !
Le qualifier de beau ténébreux aurait tenu de l'insulte. Il était plus lumineux qu'une éruption solaire, plus flamboyant qu'une nova : ses cheveux blond chaud, ses yeux d'un bleu profond de mer tropicale, ses traits réguliers de statue romaine, le front haut et le nez droit lui composaient un visage ouvert et franc tout empreint d'une joie de - hum ! - vivre... communicative.
[...]
Ce monsieur Navarre, c'était l'homme parfait de la Renaissance, celui qui s'inscrit, nu et triomphant, dans une étoile à cinq branches sur les esquisses de Léonard de Vinci.
Doublé par Alexander Skarsgård.
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Les environs se couvrirent de vapeurs puantes qui montaient des tombeaux ou sourdaient des pavés ; des spectres de toutes les époques : esprits des morts enterrés ici, émotions violentes qui avaient explosé là, au fil des siècles, noirs chagrins ayant accompagnés les cortèges, haines triomphantes dans le sillage d'un cadavre détesté, ou jalousies mortelles naissant après lui.Une rumeur ronflante, bourdonnante de voix, de sanglots et de gémissements, parfois tranchée par des bribes de chansons sans queue ni tête, emplissait mes oreilles.
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Navarre avait approuvé avec ironie :
- Et puis ça nous préviendra si nous avons des visiteurs taille 36 aussi impromptus que feignants. La baraque est un placard déguisé en maison. Là, nous avons un monte-plat maquillé en ascenseur !
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- Tu oses sortir, grosse comme tu es ? Fais un effort, rentre chez toi, et commence un régime !
[...]
Les journaux, les magasines me renvoyaient tous les jours cette image dégradée de ma vie, mais jamais personne ne s'était permis de me la balancer en plein visage. Comme cela. Gratuitement. Juste parce je l'avais retardé une seconde. C'était une attaque totalement inattendue, or la surprise est mère de toutes les victoires. Le jeune homme m'avait écrasé sans coup férir.
[...]
- Et puis quand on est batie comme toi, on se cache sous une tente ! La mode, c'est pour celles qui peuvent se le permettre.
- Et la connerie, c'est à la mode ou c'est un basique ? fit une voix grondante.
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L'endroit était mal éclairé par une série de torches, fuligineuses bien sûr , alors que je suis persuadée que deux ou trois lignes électriques aux normes passaient surement à proximité. Il devait être sous la coupe des Monuments historiques. Ces gens sont des fous qui ne supportent pas le changement. Je me suis laissé dire qu'à la cité de Drancy, ils obligent les locataires à conserver les huisseries pourries d'origine et les pauvres gens crèvent de froid dans un ancien camp d'internement. Je déteste les Monuments historiques, je ne le dirais jamais assez.
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J'ai un faible pour les beaux. De tous bords. De toutes races. Et même parfois de toutes espèces : je garde un souvenir ému d'un étalon lipizzan, cadeau de reconnaissance d'un inquisiteur cordouan, avec lequel j'ai vécu seize années de passion. Je parle du cheval, pas de l'inquisiteur. Je ne bande pas pour les inquisiteurs. Mais j'ai aussi arrêté les chevaux un certain temps, ils sont trop éphémères. Faudrait pas s'attacher.
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Zalia hocha sèchement du menton et, sans lien apparent avec la conversation, se précipita dans la salle de bains. Elle y laissa couler le robinet à flots grondants. Malgré le gaspillage évident, oncle Géraud ne disait rien : Zalia était une roussalka, une espèce de sirène russe d'un genre encore plus teigneux que les grecques. Les eaux vives et fraîches lui remontaient le moral et nous avions besoin que Zalia garde le moral, sinon elle noyait les clients. Surtout les clientes. Mon oncle préférait qu'ils ou elles ressortent vivants de chez nous. Ou disons plutôt : dans le même état qu'ils ou elles y étaient entrés.
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Ma concentration perverse, obnubilée par l'état de mon nombril, me permit d'éviter de sursauter lorsque le fantôme de la station Hôtel de Ville, un suicidé récent, avait tenté de traverser mes protections portatives. Je l'entendis à peine brailler qu'on l'avait poussé.
Les suicidés catholiques ne sont pas dignes de confiance. Ils ont trop à perdre.
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Au fond, quelle que soit l'espèce, l'esprit de la meute primordiale revient toujours au galop renifler ici ou là, plutôt là, les adversaires ou les alliés potentiels.
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Je fermai résolument les lèvres. J’estimais depuis toujours qu’aucun des partenaires n’est en droit d’exiger quoi que soit de l’autre, sinon du respect et parfois, du plaisir. Mais jamais au grand jamais un regard comminatoire sur le passé ; j’ai toujours trouvé terrifiants ceux ou celles qui estiment qu’on n’aurait pas dû vivre avant eux, et adjurent qu’on fasse tabula rasa de cet intolérable passé. Sans parler de l’avenir. Les gens ne nous appartiennent pas dès lors qu’ils ont pris la décision contestable de mélanger leurs fluides avec les nôtres. Les gens ne nous appartiennent d’ailleurs pas tout court, pour commencer.
La plupart des meurtres que la presse qualifie hâtivement de « passionnels » naissent de ce malentendu : confondre l’amour, voire moins que cela, avec un titre de propriété en bonne et due forme.
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NB 4 : « Tout est vrai, sauf ce qui ne l’est pas. » L’auteur.
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Parfois, j'estime que la toute nouvelle définition du crime contre l'humanité gagnerait à être étendue. Surtout dans la section tissus d'ameublement. Les fleurs qui ornent les taies d'oreiller sont de véritables monstruosités. Je suis persuadé que leurs homologues naturels sont carnivores. Sortons d'ici.
Vite.
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Je crois que je ne comprendrai jamais les gens qui adoptent un boa ou une mygale. Ils sont obligés d’élever en même temps des souris blanches pour les nourrir ; comment font-ils pour aimer moins les souris que leurs monstres favoris ? J’ai toujours préféré les souris blanches. Ne serait-ce qu’à cause d’Algernon, celle que mon frère m’avait offerte pour mon dixième anniversaire. Elle mourut quelques années plus tard dans un crash organisé entre une Austin Barbie et un Truck Big Jim. Je la pleurai des mois durant. Mon amour pour Algernon mis à part, j’estime que l’humanité doit beaucoup à son espèce en général.
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Heureusement ou malheureusement, ma mère avait abandonné cette partie de mon éducation, enfin convaincue que je ne serais jamais une sorcière comme elle. Moi qui ne pouvais fréquenter longtemps l’école, elle m’inscrivit au Centre National d’Enseignement à Distance et je passai sans enthousiasme une maîtrise de Lettres classiques qui me servirait autant que ses manuels d’incantations. Je ne pouvais pas plus enseigner que je ne pouvais ensorceler, mais elle avait eu l’impression de me donner une éducation plus en rapport avec ma condition semi-humaine.
Cela dit, je n’étais pas sûre que les humains normaux fassent non plus grand-chose d’une maîtrise de Lettres classiques.
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Je ne commentai pas, contenant non sans peine ma stupéfaction. Des fées, bien sûr ! A Paris ! Sur les toits ! Ça arrivait tout le temps ! J'étais bien bête de ne pas y avoir pensé toute seule !
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Jeanne-A. Debats
Plus que partout ailleurs, il faut se méfier en Histoire. Pas seulement de celui qui vous la raconte, mais des mots, des noms mêmes qu'il emploie. Ces prétendus repères vous trompent. Ils vous égarent sur des pistes de pensées approximatives. Ils vous mènent vers des voies de garage conceptuelles et vous font considérer des choses très anciennes avec la lorgnette de votre époque. Alors vous croyez comprendre, pire, vous croyez savoir - et encore pire, vous jugez - de votre point de vue actuel, sans parler de celui de l'auteur. Lequel, vous conduit au mieux à de simples erreurs d'appréciation. L'ennui, c'est qu'une erreur légère à un moment «t», dans une perspective historique, fait en général boule de neige et vous vous retrouvez nageant sur une vague de divagations.
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