Jeanne-A. Debats

"Elle s'appelle Fathia. Elle a sept ans comme moi, si j'en crois mes fichiers. C'est la fille d'un ouvrier de l'usine que j'étais chargé de repérer pour mes frères. Je l'ai vue pour la première fois il y a trois semaines : elle courait dans son jardin sous les rosiers en riant pour échapper aux chatouilles de sa mère qui l'appelait, "Fathia ! Fathia ".
Sa mère ne la chatouillera plus."

Zut de zut, elle a vraiment l'art de poser des questions impossible! Comment voulez-vous répondre SkEye001 rien qu'avec des lumières?!

Garnier a toujours enflammé l’imagination. Les rats se chuchotent des légendes où le Destin, la Fatalité et le Mort sèment les larmes, les échecs et les drames dans les coursives sombres, croisant de temps en temps le Fantôme de l’Opera.

- [...] Tous les 11e, 12e, 18e, 19e et 20e arrondissements ainsi qu'une partie de Bagnolet et Montreuil sont sous la coupe des garous. [...]
- [...]Bon à l'ouest, tu as les vampires, dans les 18e, 16e, 17e arrondissements... Une petite remarque sociologique peut être?
- Les vamps sont plus snobs que les garous ? intervint une voix de cuivre chaud et rocailleux issue du Chesterfield.

Il était beau – mais ils le sont tous, à moins d’être carrément ignobles, au choix – assez proche de la forme humaine de base, les cheveux d’argent lunaire, les oreilles effilées, la figure sereine et les sourcils quasi inexistants en virgule au-dessus d’yeux immenses, dorés et sans pupilles.
Une version elfique de monsieur Spock ? me dis-je, car il était mâle sans doute aucun. La testostérone est l’une des hormones les plus universellement partagées entre tous les mondes, et ce… type suait la testostérone.

Il existe un mythe de la volonté et de l’effort comme tactiques face à l’accablement et à la dépression qui ne représente qu’un autre piège, plus vicieux encore pour l’éplorée. Il faut qu’elle se « bouge » (Zalia), qu’elle se « reprenne en main » (Géraud), qu’elle « sorte et voit des gens » (à nouveau Zalia), qu’elle se « batte » (Géraud encore). Comme la victime n’y parvient pas, elle se sent encore plus ridicule et insignifiante. Cela n’arrange rien à son problème, évidemment.

Comme toutes les histoires à propos des vampires, celle-ci est à moitié vraie: une dose de réel, une dose de délire- et je m'aperçois que cette recette est également celle delà majorité des histoires du monde, mais passons.

Il t'a tirée de là, ma chérie, m'a -t-il dit en caressant ma joue .Et c'est lui qui a appelé au secours!
Mais comment il a fait ? ai-je demandé sidéré, en essayant de m'asseoir.
Il a crié ton nom si fort que ca a résonné dans tout le ce centre. (p.27)

Elle avait choisi le corps d'un très grand mâle.

Je sais ce qu'Il va faire, nous avons joué à ce jeu tant de fois.

Worm était dissimulé sous le pan d'un mur effondré ; son bleu de travail troué, souillé de taches noirâtres, se fondait dans le paysage plombé. Les gravats formaient une petite caverne sombre qui le protégeait des regards, mais aussi des griffes du grésil.

Elle avait découvert – ou réappris, elle ne savait plus – que DeltaGen exploitait un nombre hallucinant de brevets biologiques. Apparemment, l’entreprise avait réussi à posséder un bon tiers des génomes végétaux terrestres. Par exemple, les tomates. On ne pouvait pas manger une tomate dans les cinq Quadrants de la fédération sans verser des royalties à DeltaGen, car les semences artificielles sortaient toutes de ses usines.

Cléone ne put qu'acquiescer en silence et son ami sourit. Allons, dans les années à venir, il savait qu'il chérirait précieusement cet instant unique, où il avait enfin réussi à couper le sifflet quelques secondes à Cléone Cartel!

J’étais beurrée comme un petit Lu.

- Immigrée ? Votre grand-mère était maghrébine ?
- Non, bretonne. Mais à l'époque, c'était du pareil au même.

Les fanatiques, même les bons, si j'ose dire, manquent trop souvent d'humour. Ils le perdent dans leurs passions ou le noient dans la mer de leurs déceptions renouvelées, je suppose.

J'ai la vague impression d'avoir passé mon bel âge à suivre des corbillards.

Elle avait choisi le corps d'un très grand mâle.
A son âge, elle ne tenait pas à assumer les conséquences du rut dans la peau d'une femelle dont le partenaire atteindrait quarante tonnes en moyenne.

- Pardon, Chef, c'est qui, Trash ? osa demander un des nouveaux.
Seize pressa la main de Junk et répondit à sa place :
- L'âme des Tramps.

Mais que veux-tu, de mon temps, les hommes montraient leurs dents et leurs muscles sans complexes et on les y encourageait. On valorisait leurs démonstrations de force individuelle au détriment du groupe car on pensait que c'était une stratégie de survie valable, en oubliant que ce n'était pas ainsi que nous avions quitté les cavernes.