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Critiques de Jérémie Moreau (506)
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Le singe de Hartlepool

Cette bande dessinée s’inspire d’une histoire vraie : En 1814, pendant les guerres napoléoniennes, un navire s’échoue sur la côte anglaise, à proximité de Hartlepool, un petit village de pêcheurs. Seul survivant : un singe, affublé d’un uniforme français. Vu comme un soldat ennemi, il sera jugé et pendu par une foule ivre de bêtise et de peur.

Les anglais, fier de leur humour légendaire ne prennent pas ombrage d'une telle légende et ont même donné le nom de "pendeur de singes" aux supporters de l'équipe de foot locale, dont la mascotte est...un singe !

La BD reprend la légende mais avec quelques arrangements…

Alors qu’un navire français longe les côtes britanniques, l’équipage trouve marrant d’habiller sa mascotte, un chimpanzé baptisé Nelson, en tenue d’officier. Lorsque le capitaine entend son petit mousse chanter en anglais tandis qu’il nettoie le pont, il le jette à l’eau ! C’est à ce moment là que débute une terrible tempête. La foudre frappe le mat, qui tombe à l’eau. Le mousse s’y agrippe, tandis que le navire verse sur le flanc. Tous les hommes tombent à la mer. Sur la côte, les habitants de Hartlepool sont euphoriques et fêtent le naufrage du bateau ennemi.

Le lendemain matin, les anglais se bousculent pour aller cueillir les débris du bateau ennemi, échoués sur la plage. C’est ainsi qu’ils trouvent Nelson, le singe survivant toujours en tenue d’officier... N’ayant jamais vu de français, ils en déduisent, vu le costume, qu’il s’agit d’un français (puisqu’il est petit comme Napoléon) envoyé comme espion par l’empereur lui-même.

Ils tentent de le capturer. Apeuré, l’animal mord les uns et les autres, et même le pasteur et finit dans un filet puis en prison. Il se trouve que le singe correspond assez bien à l'idée que les habitants se font de l'ennemi français, ces "mangeurs de grenouilles" avec des poils partout, des pieds ressemblant à des mains... Lorsqu'ils l'interrogent, ils sont offusqués que le prisonnier ne répondent pas à leurs questions. Et pour cause...

Les habitants décident alors de le juger et de le pendre.

Plus loin sur la plage, le petit mousse est lui aussi vivant. Étant donné qu’il est parfaitement anglophone, il se fait passer pour un anglais…et rencontre un jeune garçon qui n’est autre que le futur Charles Darwin qui joue à la guerre avec les enfants du village ! Lorsque son père, médecin, découvrira que les habitants ont pendu un singe, ce sera trop tard...



Cette BD vient d’obtenir le Prix Château de Cheverny de la BD historique en octobre 2013 ainsi que le Prix des Libraires de BD 2013.

Une très belle BD sur le thème de la différence et du racisme, qui met bien en avant les débordements que la peur de l’inconnu peut provoquer...

C'est une fable historique, sociologique et philosophique à l'humour grinçant tant le lecteur perçoit derrière le récit, les conséquences de la bêtise et de la méchanceté des hommes.

Cependant, malgré la gravité du sujet, certaines répliques, la lourdeur et la rustrerie des uns et des autres ne manqueront pas, hélas c'est humain (!), de vous faire rire comme je l'ai fait moi-même !!

Une BD à lire absolument et à faire lire aux adolescents !
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Les Pizzlys

Depuis la mort de leur mère, Nathan s'occupe, à plein temps, de son frère, Étienne, et de sa sœur, Zoé. Chauffeur Uber, il parcourt la ville à longueur de journée, dans sa voiture achetée à crédit, et rentre tard le soir, quand tous les deux sont déjà couchés. Ce matin-là, il est étonné de les trouver déjà prêts, dans le salon, pour aller à l'école. Crevé, il n'a pas entendu son réveil. Tellement habitué à regarder son GPS pour les conduire, il peine à se repérer dès lors que celui-ci ne marche pas, ni son portable d'ailleurs qui ne capte rien. En sortant de la boutique de téléphonie, où on lui a réglé son problème, il tombe sur une femme d'un certain âge qui lui demande de l'emmener à l'aéroport. Après 40 ans passés à Paris, elle rentre, enfin, chez elle, en Alaska. Malheureusement, Nathan fait une sorte de malaise et emboutit la voiture dans un réverbère. Si lui et Annie n'ont rien, cette dernière va forcément manquer son avion et, au lieu de la conduire dans un hôtel, le jeune homme lui propose de venir dormir chez lui. Une venue que Zoé et Étienne semblent bouder. Voyant la situation précaire et difficile de cette famille, elle leur propose de venir avec elle, à Anchorage, dans sa cabane isolée en pleine forêt, afin qu'ils se réparent...



Pour s'échapper de cette vie urbaine, stressante, ultra-connectée, Nathan, sur un coup de tête, décide d'emmener sa sœur et son frère au fin fond de l'Alaska, sur des territoires isolés et glacés. Ce changement de vie, brutal et bien loin de leur quotidien, va les chambouler. Et si les deux plus jeunes sont réfractaires, chacun, pourtant, va peu à peu s'adapter à son nouvel environnement, l'apprivoiser, mais aussi découvrir les conséquences terribles du réchauffement climatique, un peuple en proie à de nombreux fléaux (violences domestiques, alcoolisme...). À travers cet album, Jérémie Moreau dépeint parfaitement le retour et la possible connexion à cette nature environnante et donne à réfléchir sur le réchauffement climatique. Ce conte initiatique, parfois philosophique, s'avère touchant mais prête aussi à sourire, notamment grâce au personnage d'Étienne. Graphiquement, l'auteur surprend. Aussi bien en alternant des planches aux multiples cases avec de pleines pages contemplatives, parfois oniriques. Mais surtout avec sa palette de couleurs flashy, presque fluorescentes.

Un album salutaire, tragiquement d'actualité...
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Les Pizzlys

Autant vous le dire tout de suite, cette BD ne m'attirait pas particulièrement de prime abord. Mais elle faisait partie de la sélection du comité de lecture au boulot donc j'ai tenté le coup.



Finalement, j'ai bien fait de la lire, même s'il y a des petites choses qui ne m'ont pas trop plu.



Commençons par l'histoire. Nous faisons la rencontre de Nathan, la petite 20aine, qui doit subvenir aux besoins de son petit frère et de sa petite soeur suit au décès de leur mère. Nathan a dû plaquer ses études pour travailler comme chauffeur Uber, mais cela ne suffit pas à payer tous les frais du quotidien, l'école des petits et les mensualités pour l'appartement parisien. Nathan ne s'en sort pas et est à la limite du burn-out. Le destin met sur sa route Annie, originaire d'Alaska et qui décide de retourner y vivre après 30 ans d'absence. Elle propose à Nathan de venir avec elle et il accepte.



Cette histoire, c'est celle d'un retour aux sources, d'un retour à l'essentiel. La vie en Alaska est à mille lieues de la vie parisienne. Là bas, l'électricité est rare, la nature est omniprésente et il faut s'y adapter si on veut survivre. Et puis, là-bas, on redécouvre la "réalité", la vraie vie, avec de vraies interactions. On sent que ça fait du bien à Nathan et aux siens.

En revanche, le retour est difficile pour Annie. Le réchauffement climatique se fait terriblement sentir en Alaska, la nature est totalement déréglée et Annie a du mal à retrouver ses marques.



Les dessins m'ont bien plu. J'ai aimé le trait, assez simple, les couleurs éclatantes.



Mais, comme je le disais, il y a des petites choses qui m'ont moins plu. À commencer par cette histoire d'ours qui embrouille les choses. Et puis, il y a les absences de Nathan. En dehors de servir de prétexte au changement de vie de Nathan et des siens, je ne vois pas trop à quoi elles servent. Elles ne se résolvent pas, ne trouvent pas d'explication non plus. Quand à la fin... Si tout le reste semblait réaliste (à peu près), la fin me semble vraiment tirée par les cheveux. Et pour finir, il y a certaines planches de dessins, notamment celles liées aux absences de Nathan, c'était un peu trop psychédélique pour moi.



Globalement, c'était une découverte sympathique, malgré les quelques points négatifs que j'ai pu relever.
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Les Pizzlys

Un roman graphique très original. On en prend plein les yeux avec les couleurs FLASHY qui illuminent cette BD.



En commençant la lecture, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre et j'ai été surprise par la simplicité des dessins et les différents tons de couleurs vives. C'est surprenant mais j'ai trouvé l'ensemble agréable à lire et à regarder. Après ce moment d'étonnement, j'ai été happée par l'histoire, tournant les pages avec intérêt.



J'ai particulièrement aimé qu'il n'y ait pas trop de textes car les illustrations sont suffisamment explicites. J'aime quand un roman graphique n'est pas surchargé et reste relativement épuré.



Quant à l'histoire, plusieurs univers se côtoient entre légendes, voyage et retour aux origines mais aussi la nature, les animaux, la famille, les changements climatiques, l'Alaska, l'écologie. Plein de sujets variés très intéressants et judicieusement bien abordés. Un côté fantastique, spirituel aussi est présent.



Beaucoup d'éléments qui sont parfaitement bien associés et qui en font une lecture claire, pertinente et divertissante.



Une BD volumineuse avec ses 200 pages que je classerai dans la catégorie "writting nature"



Une belle surprise que je vous invite à découvrir.
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Les Pizzlys

Ce roman graphique m’a beaucoup plu pour diverses raisons :

La première étant les différents sujets abordés, qu’il s’agisse des relations fraternelles, de la quête de soi, du rapport à l’autre ou du rapport à la nature, je trouve que tout est abordé de manière métaphorique et poétique, ce qui donne un aspect mystique à la lecture et j’ai aimé cette ambiance.

La deuxième étant le graphisme. De prime abord, j’ai eu du mal avec le dessin, mais au fur et à mesure de ma lecture, j’ai compris que la simplicité des traits des personnages étaient contrebalancé par la force des couleurs et la profondeur que celles-ci produisaient. Le scénario colle parfaitement à la colorimétrie, lorsque nous sommes dans la tête des personnages les motifs sont psychédéliques et les couleurs fluos, c’est en adéquation avec les thèmes du rêve, de la transe également et toutrs les croyances chamaniques de ces peuples.

Enfin le message concernant le réchauffement climatique est présent, et ce dés le titre puisque les pizzlys sont réellement des espèces engendrées par celui-ci et Jérémie Moreau parsème son ouvrage d’alertes concernant celui-ci, avec malgré tout un message d’espoir grâce à Annie qui en parle comme étant un retour aux temps primordiaux … mais à quel prix ?

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Tempête au haras (BD)

Cet album destiné aux enfants nous conte le récit bien triste d'un petit garçon victime d'un accident de cheval qui l'a laissé tétraplégique. Les graphismes et couleurs restituent avec force le caractère violent et dramatique de l'histoire. N'étant pas passionnée par le domaine de l'équitation, je craignais de m'ennuyer mais il n'en fut rien.

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Tempête au haras (BD)

Jean-Christophe a une relation forte avec les chevaux... ou plutôt avec un cheval, né le même jour que lui. Mais Tempête, le nom du cheval, un jour, piétine Jean-Christophe qui devient paraplégique. A partir de ce moment , Jean-Christophe n'a de cesse de se projeter vers l'avant, en tant que jockey ou coach équestre. Une belle leçon de vie, d'une certaine manière.



Il faut dire que Jean-Christophe vit dans un haras possédé par un riche Allemand. Son père est jockey. Un jockey très moyen. Le proprio est à la recherche d'un crack, un cheval, tout en se rendant compte que le père de Jean-Christophe n'aura pas le niveau pour un crack. Alors quand on découvre que Tempête est un crack, il faut trouver un meilleur jockey que le père de Jean-Christophe. Ce jockey star est un vrai beauf, imbu de lui-même et hautain, méprisant envers Jean-Christophe.



Le final est assez convenu, jouant sur les cordes sensibles, et envoyez les violons.



Le récit assez lent en général, avec quelques fulgurances assez étranges, décalées, parfois incohérentes. On a pas mal de raccourcis ou des accélérations peu crédibles. Il ressort de l'ensemble une impression parfois brouillonne, inachevée, bien que ce soit Chris Donner (auteur du roman original) qui scénarise la BD. C'est mièvre, convenu et finalement peu emballant, en ce qui me concerne. De plus, le dessin m'a moyennement plu également.
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Les Pizzlys

Les plus rationnels d'entre nous resteront perplexes devant le scénario de Jérémy Moreau, en particulier devant ce départ sur un coup de tête de Nathan, Zoé et Etienne pour l'Alaska à la remorque d'une parfaite inconnue. C'est psychologiquement douteux et matériellement impossible. Mais je chipote sans doute, puisque la BD de Moreau est tout sauf un roman graphique réaliste. Elle est là pour inscrire les effets du dérèglement climatique sur un paysage et un mode de vie (celui des natifs d'Alaska), dénoncer (un peu caricaturalement) nos addictions à la technologie et exprimer sa fascination pour l'animisme en tant que tel et comme voie pour que notre espèce re-fusionne avec la Nature. Le propos, rêveur, enthousiaste, fumeux, engagé est en parfaite adéquation avec le dessin, les mantras et ces superbes couleurs lysergiques dont nous régale Jérémy Moreau.

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Les Pizzlys

Une lecture fluide mêlée à des illustrations magnifiques.

L’histoire nous emporte rapidement dans le lâché prise de cette famille parisienne qui part en Alaska suivre une inconnue sur un coup de tête. Une ode à la nature et à la connexion avec le monde qui nous entoure.

Beaucoup des doubles pages de cette bande dessinée m’ont profondément marquée. J’ai adoré.





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Le singe de Hartlepool

Excellent, encore du Lupano dans toute sa splendeur. Une satire de la bêtise humaine, à quel point peut-on tombe aussi bas dans l'abrutissement de soi. Ce n'est même pas de la méprise c'est de l'idiotie dans toute sa grandeur humaine.

Un bateau français au large des cotes anglaise à son bord un capitaine crétin, un mousse chanteur et un singe singeur 😉

C'est la haine entre la France et l'Angleterre. le bateau coule, le singe échoue seul sur les côtes anglaises, un petit village de demeurés, il faut le dire, des demeurés qui confondent le singe et l'homme.

C'est une comédie, une farce et une belle moquerie sur la réflexion humaine. Ces hommes tout imbus de leur connaissance, s'assurent, se rassurent, oui, oui, ce singe est un Français. Alors, pourquoi pas on peut bien dire que certains humains soient ils français ou pas, ne sont pas loin du singe et dans ces cas-là, on peut bien se poser la question lequel est le plus animal des deux ?

Il peut arriver que ce soit l'homme.

Dans ce postiche de jugement, Lupano, nous montre à quel point l'homme peut dépasser sa condition humaine et atteindre des sommets de méchanceté inégalé.

Car les hommes vont en arriver à juger un singe et même si quelques enfants viennent à leur prouver qu'ils font erreur en jugeant une créature ignorante mais que nenni la connaissance est adulte et le restera quitte à tuer pour s'en assurer.

C'est tragique mais tellement réaliste, et il ne faut pas croire être du bon coté de la Manche car aujourd'hui encore on n'est pas loin de laisser l'ignorance, la peur, fermer les yeux face aux étrangers qui tentent d'aborder nos côtes, on ne les pends pas, on les ignore !
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Les Pizzlys

"Je crois qu’ils appellent ça un pizzly. C’est un mélange entre un ours polaire et un grizzly. Là-haut, ça fond alors les ours polaires descendent et ils rencontrent nos ours."

Jerémie Moreau nous entraine dans un beau et drôle de voyage en Alaska au côté de Nathan et sa famille.

Un retour à la nature, au sauvage qui questionne sur le réchauffement climatique. Une bd d'une grande profondeur qui nous emporte par son histoire mais aussi surtout par son graphisme et ses couleurs envoûtantes.
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La saga de Grimr

J'ai beaucoup aimé cette histoire sombre, de personnage tourmenté, animé par des forces profondes (la colère, l'amour, l'envie de laisser une trace) comme on voit la terre, animée aussi de tiraillements en tous sens, dangereux et meurtriers, volcaniques. Et cette trace qu'il laisse, magnifique, à sa hauteur, qui sauve ceux qui n'ont que haine et incompréhension pour lui.

Tous en sortent écrasés, par la fatalité, la cruauté, la dureté de la vie, l'injustice, mais le souvenir de Grimr reste, dans sa saga qui ne manquera pas d'être écrite.

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Les Pizzlys

C'est une histoire déconcertante, inattendue où le travail graphique fascine et les questions gardent un impact fort d'autant plus dans le monde actuel.

Rien ne nous prépare vraiment à cette étrange aventure, ni la belle couverture qui semble sorti d'un film de science fiction, ni le début du résumé qui pointe du doigt une certaine dépendance aux appareils modernes, sa fin c'est comme quand nous la vivons en lisant un petit côté hors du temps. Un moment dans un endroit idéal pour se ressourcer, pour se reconnecter à la terre et à la nature, pour réfléchir sur soi et le monde, de beaux paysages, de la neige, le froid, idéal en hiver ou à toute période de l'année où le lecteur souhaiterait un rafraîchissement virtuel.

Est-ce que le monde est condamné ou va-t-il évoluer ? Comme nous en avons déjà tous fait l'expérience, nous devons quelque part constamment nous adapter. Les deux idées ici sont fortes et possibles.

La fin est un peu rapide, à mon goût en tout cas quand même.

Ce oneshot est sorti chez Delcourt, de Jérémie Moreau. Le titre, qui lui aussi a peut-être des airs étranges, et la couverture, finiront par prendre tout leur sens. Le graphisme dégage doublement quelque chose, déjà il donne envie, immerge, tout en dégageant déjà un sentiment particulier un peu indéfinissable, puis ensuite avec tout le travail où nous avons l'impression par moment d'échapper au corps, à l'endroit où l'on est, avec un côté un psychédélique et troublant, surtout autour du personnage de Nathan qui on le comprend très vite porte une lourde charge.

Sa vie, enfin plutôt 3 vies, une famille, vont être bouleversés du jour au lendemain alors que Nathan est complètement acculé. Il saisit une perche inattendue et une proposition des plus insolites de quelqu'un qu'il vient à peine de rencontrer, une cliente même.

Les voilà en Alaska, échappant à la pollution et à un Paris suffocant, pour se plonger dans des terres vastes, le grand Nord mais où avoir l'électricité n'est pas si simple, et où le monde a changé là aussi.

Pourquoi ne pas tenter des activités en vrai plutôt que d'être seulement plongé dans la virtualité ? Ils apprennent ce qu'ils n'ont jamais appris, peuvent prendre du temps pour réfléchir, se reconnecter différemment. Ce que le lecteur peut aussi faire un bref moment par procuration.

Une bonne raison pour ceux qui débarquent de parfaire leur anglais aussi. S'il est majoritairement traduit, il y a quelques passages en anglais pur, c'est de l'anglais simple et compréhensible, mais ça m'a étonné.

C'est un régal au niveau des paysages, de ce moment hors du temps, des animaux, de voir cette solidarité et sur le travail graphique, même s'il est à la fois déconcertant.

Une belle déconnexion et des réflexions importantes, tout en capturant juste quelques instants quelque part, on ne nous montre pas ce que notre famille devient sur le temps etc. Par contre ce qui est relatif à notre planète c'est compréhensible de ne pas avoir toutes les réponses. Une expérience originale que je ne peux que vous encourager à faire à votre tour.
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Tempête au haras (BD)

Jean-Philippe naît en même temps qu'un poulain dans le haras dirigé par ses parents. Ils vont grandir ensemble mais aussi briser son rêve de devenir jocker. Une BD sur le combat face à un handicap. Pour enfants ? Certains parents peuvent être choqués par le vocabulaire. Moi je leur présenterai pour leur montrer qu'il ne faut jamais baisser les bras. Dessins et couleurs vraiment sympas.

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Penss et les plis du monde

Je retiendrai de cette lecture le beau et sensible dessin de l’auteur, la volonté aussi d’introduire le rêve et la nature, dans sa beauté originelle, tout en questionnant, et la fin en est très explicite, notre rapport à elle.

Si l’idée est belle, elle n’est malheureusement, je trouve, pas toujours maîtrisée : le regard porté sur nos ancêtres est loin de tout ce que l’on en sait aujourd’hui et semble un peu daté, l’agriculture n’est pas le début de notre histoire ni nécessairement la plus belle de nos réussites… le regard est un peu trop contemporain… Enfin que dire de la scène de cannibalisme ? Si elle est plausible, sa nécessité me laisse songeur et a failli me faire stopper la lecture. Ce qui aurait été dommage.
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Penss et les plis du monde

J'étais agréablement surprise de trouver une BD portant sur la préhistoire, et de fait, c'est une belle BD. Mais l'histoire en elle-même me déplaît, les hommes préhistoriques ne se sont pas mis à cultiver la terre parce qu'ils crevaient la faim, et laisser entendre que le sens de l'observation de la nature que les chasseurs cueilleurs avaient développé se limitait au verdissement des feuilles est un peu grotesque.

Bon, après, c'est une œuvre qui ne prétend pas être autre chose qu'une œuvre de fiction, donc c'est la limite de ma critique...!
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Les Pizzlys

Après le décès de leur mère, Nathan se retrouve à assumer la charge de sa sœur et de son frère, plus jeunes que lui. Il arrête ses études et devient chauffeur VTC pour subvenir à leurs besoins, enchaînant les courses pour joindre les deux bouts.



Arrivé au point de rupture, alors que tout semble perdu pour lui, il rencontre Annie, une vieille dame originaire d’Alaska et qui a décidé d’y retourner après 40 ans en France. Elle propose à Nathan, Zoé et Etienne de tout laisser tomber et de partir avec elle.



Annie nous embarque alors pour un magnifique voyage initiatique. Au cœur de ce récit, le chemin pour se retrouver soi-même, mais aussi l’écologie et le rapport à la terre.



Chacun de ces quatre personnages est paumé, Nathan s’est totalement oublié et perdu, Zoé et Etienne ne peuvent vivre sans leur téléphone ou leur console, et Annie semble avoir fui l’Alaska 40 ans plus tôt.

Leur voyage va les amener à rencontrer d’autres personnes, mais surtout d’autres croyances et un autre mode de vie.



Ce retour à l’essentiel est très bien amené, sans excès. Et le mélange entre ces citadins et les mythes autochtones, qui se fait progressivement, m’a beaucoup plu.

Le rapport à la nature et son respect sont omniprésents. On aborde surtout les conséquences du réchauffement climatique sur les habitants de cette région reculée, sur la faune locale et sur leurs habitats partagés. C’est frappant.



J’ai donc beaucoup aimé cette histoire, des personnages attachants, un récit initiatique qui met à l’honneur la nature et les mythes qui la lie à l’homme. Le tout avec des dessins magnifiques et une palette de couleurs à la fois très douce et évocatrice, pleine de poésie. Certains passages se passent de paroles, et m’ont vraiment plongée dans l’ambiance calme et hors du temps dans laquelle se trouvent les personnages.



Le seul bémol pour moi : j’ai trouvé la fin un peu trop rapide et j’aurais aimé en savoir un peu plus sur l’évolution des personnages.


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Le singe de Hartlepool

Les Français et les Anglais sont en guerre. Ils se détestent mais ne se connaissent pas vraiment. Ils ne savent même pas vraiment à quoi ressemble la partie adverse. Et c'est comme ça qu'un pauvre singe capturé par les Français, habillé par eux, échoué sur une plage anglaise, se retrouve à être jugé comme un être humain par les villageois anglais.



Ce roman graphique est une petite pépite. Il parle de préjugés, de connaissances, de trafic d'animaux, anthropomorphisme, d'amitié, de la cruauté et de comment elle se transmet, etc.

J'ai trouvé cette lecture émouvante, révoltante. Je me suis retrouvée dans les émotions du personnage du médecin qui assiste avec impuissance et émotions aux comportements des villageois.



Cette histoire est une triste leçon d'humanité inspirée d'une légende anglaise.

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Le Discours de la panthère

Voilà un bel album empli de sagesse !



Après avoir lu Les Pizzlys, j'avais envie de découvrir un peu plus l'univers de Jérémie Moreau. La médiathèque de ma ville ayant Le discours de la panthère, j'ai pu facilement assouvir ce désir.



Dans cette bande dessinée nous entrons dans un univers animalier anthropomorphique, avec des fables à l'image de celles de Jean De La Fontaine, qui nous poussent à une réflexion sur notre société, nos façons d'agir, de voir les choses, de manière plus ou moins philosophique.



Nous faisons ainsi la rencontre d'un buffle qui pousse une île pour éviter une comète, d'une autruche qui se trouve laide, d'un étourneau qui souhaite se détourner du chemin préétabli pour découvrir le monde, d'un vieil éléphant qui souhaite transmettre le récit de la vie et de ses origines à son petit-fils avant de mourir, d'un bernard l'hermite qui veut trouver la plus belle des coquilles.

A première vue ces histoires sont indépendantes (comme nos vies), mais des protagonistes se croisent parfois dans certaines, pour finalement se rassembler, afin d'écouter le discours de la sage panthère. Nous sommes, en effet, tous interconnectés.



J'ai apprécié cette lecture, par les réflexions qu'elle suscite, mais j'ai également mieux profiter du talent d'illustrateur de Jérémie Moreau dans cet ouvrage. J'ai vraiment adoré ses illustrations !
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Les Pizzlys

L'oeuvre de Jérémie Moreau a souvent eu un rapport singulier avec la nature comme peuvent en témoigner ses fabuleuses bd que sont La saga de Grimr ou Penss et les plis du monde.



Dans le premier, le dessinateur nous contait la volonté d'un jeune homme mis au ban de la société islandaise du XVIIIème dont la force physique se conjugait avec la férocité d'une nature volcanique. Dans le second, Jérémie Moreau déroule un conte philosophique où dans des temps primitifs, un jeune homme du nom de Penss apprivoise la nature pour en prélever avec douceur ses ressources.



Avec Les Pizzlys, nous retrouvons ce rapport avec la nature dans une dimension encore plus sociale et intimiste à travers une fratrie résidant à Paris qui sous l'impulsion d'une française originaire d'une communauté native de l'Alaska se rend dans cet état et découvre alors une autre vie intègre, spirituelle , loin de l'avidité et de la technologie. Les Pizzlys , c'est le récit d'une métamorphose, d'un changement de monde traité avec l'intensité graphique chère à Jérémie Moreau.



Sous le signe d'une palette graphique qui joue étroitement sur les couleurs éclatantes d'une aurore boréale, le dessinateur délivre une bd poignante portée par le vertige de la rupture vers la renaissance. C'est d'abord un drame familial qui semble sur le point d'exploser à travers cette fratrie qui, suite à leur disparition de leur mère, ne parvient plus à joindre les deux bouts. Nathan, le frère ainé, est chauffeur uber. Il se laisse guider en permanence par son gps dans les rues de Paris et tente de subvenir aux besoins de sa petite soeur Léa et de son petit frère Etienne. Alors que la situation est sur le point d'exploser, Nathan, Léa et Etienne feront une rencontre providentielle avec une vielle femme qui après 40 de vie parisienne décidera de retourner dans son pays natal et d'emmener cette fratrie avec elle... Un point de rupture non négligeable pour ce retour ou cette découverte d'une nature elle-même en proie au changement féroce provoqué par l'industrie.



Jérémie Moreau évite le constat éculé et naif du retour bienfaisant à la nature et délivre un récit percutant où le drame d'une famille s'associe aussi avec le drame d'une nature bouleversée par l'Homme. comme en témoigne le point de vue chagriné des autochtones de l'Alaska qui ont suivis désemparés les changements provoqués par l'Homme Blanc. Pourtant, au coeur de cette nature soumise aux tortures humaines et le navrant constat social vécu par les autotchtones, nous suivrons avec attention le changement de cette famille entre le jeune Etienne désintoxiqué de sa console, Léa qui rencontre une amérindienne de son âge qui l'initiera aux dessins chamaniques et surtout Nathan, le plus fragile, qui semble perdre pied à chaque instant.



Jérémie Moreau insuffle une puissante touche d'ésotérisme dans cette bd qui se matérialise par des couleurs flashis et de vastes planches au style chamanique qui procurent une délicieuse sensation de vertiges. Dans la lignée de Grimr et Penss, le dessinateur met à l'honneur ce rapport entre l'homme et la nature dans ce qu'il a de plus puissant et de décisif. Le dessin limpide des personnages vient se fondre et se heurter avec l'emploi d'une palette graphique puissante et éclatante.



Pour les amoureux de la nature, je ne peux que vous conseiller les bd de Jérémie Moreau et plus précisement cette lignée de puissants albums que sont La saga de Grimr , Penss et les plis du monde et ce dernier né Les Pizzlys qui séloigne du Passé pour nous faire rentrer dans notre temps entre rupture, désespoir et renaissance.



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