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Citations de Jérôme Attal (447)


Suzanne tient le verre d'eau dans le creux de ses mains en forme de pétales. Avec la moiteur quasi irrespirable de l'air, cette chape de nuages chauffés à blanc par un soleil omniprésent bien qu'invisible, on dirait qu'elle rêverait d'y tremper ses lèvres. Pourtant, quelque chose la retient. De l'ordre de la timidité ou de la pudeur. Boire devant un étranger paraît l'affaire la plus compliquée du monde. Une sorte de mise à nu. D'acte puissamment érotique.
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On ne lui a pas attribué de don ? Oh, ne vous faites pas de bile, les filles, c’est une fille. Elle développera comme nous toutes une débrouillardise à toute épreuve. Dans le monde qui l’attend, elle n’aura pas d’autre choix.
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D'autres filles ont assisté à la scène. Pas vraiment des filles comme il faut. Des fées, pour tout te dire. Celles du poème de Baudelaire qui se nomme « Le Don de plaire ». C’est plus fort qu’elles, dès qu’il y a un berceau ou un landau quelque part, elles s’approchent pour s’y pencher. C’est leur péché mignon, et il faut avouer, que pour des fées, c’est mignon comme péché.
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Dans le documentaire Confessions of Robert Crumb qui lui est consacré en 1987, le dessinateur révèle la première lettre de celui qui deviendra son éditeur après réception des premières planches : «Cher Robert Crumb, nous pensons que les dessins du chat que vous nous avez envoyés sont excellents. La question qui se pose est la suivante : comment pouvons-nous les publier sans aller en prison ?» En effet, très vite, le chat de Crumb se laisse contaminer par les fantasmes et les élucubrations érotiques de son auteur. Pas ou peu de décors dans les premières cases, les bulles de dialogue occupant une bonne partie de l'espace, avant que les turpitudes de Fritz ne mettent tout sens dessus dessous et que les cases ne se chargent d'un chaos jubilatoire. Il y a un art du dérapage et du jaillissement chez Crumb, concupiscence progressive, lancinante et inévitable, puis orgie de corps et de discours au sein d'une même case. Trait acéré et partie fine en perspective,
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Un chat roux traverse l'histoire du film Breakfast at Tifany's. Sa présence revêt une importance cruciale lors de la scène finale. Les deux protagonistes vont se séparer. Entre eux, le chat pose et personnifie le problème de l'appartenance. Celui de la distance si délicate qui existe en amour entre laisser à l'autre sa liberté et être son point d'ancrage.
Le chat est attaché à sa maîtresse, à son maître, mais à tout moment il montre quil est une entité libre, que la liberté n'est pas tant son caprice que sa nature, et que son indépendance ne se négocie pas.
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Nous pourrions ajouter qu'un foyer sans chat est comme un appartement sans livres : fade, incomplet, sans esprit et sans charme; on ne s'y sent pas en présence d'une présence qui nous dépasse et nous réconforte à la fois.
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Toute présence d'un chat rappelle qu'en amour le consentement est roi.
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Le premier venu me laisse totalement indiffé-rente. Je ne cherche pas à conquérir, comme mon père, ou à posséder. Je ne cherche pas à faire catalogue. Tu m'as prise pour La Redoute ou quoi ? Je vais juste là où le désir me mène.
J'ai ce courage. As-tu lu l'article d'Antonin sur la poésie de Roger Gilbert-Lecomte ? Il dit un truc très beau, il parle de la circulation mystérieuse du vent dans les poèmes. Eh bien, moi, je n'en finis pas de suivre la circulation mystérieuse de l'amour dans la vie.
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Vite, filons ! Et le bébé ? On ne lui a pas attribué de don ? Oh, ne vous faites pas de bile, les filles, c'est une fille. Elle développera comme nous toutes une débrouillardise à toute épreuve. Dans le monde qui l'attend, elle n'aura pas d'autre choix.
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À y réfléchir, il y a deux sortes de personnes. Les personnes réellement sympathiques, et les personnes qui sont sympathiques tant qu'elles trouvent en vous un intérêt pour leur propre avancement. Au fur et à mesure de l'existence, on comprend que les noms de la première colonne ont tendance à faire le voyage dans la seconde.
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Nous faisons tous des choses dans le dos de la personne avec qui nous sommes. C'est la seule manière que nous avons trouvé pour nous consoler de n'avoir pas plusieurs vies en une.
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Anais l'interrompt.
Comme vous, l'autre soir. Pas chez Bernard, mais avant ça, à Louveciennes. Vous rêviez d'être ailleurs, n'est-ce pas ?
Oui. Pendant tout le dîner, je rêvais que j'étais dans vos bras.
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Je dis juste que parfois faire l'amour console.
Cela crée d'autres liens entre les gens. Des liens plus vivants, moins artificiels. On ne devrait pas y accorder tant d'importance, en faire tout un plat. Le seul prérequis serait d'en avoir envie, d'un côté comme de l'autre, et après, que voguent les conséquences !
Il la regarde avec émotion.
Vous êtes une drôle de fille, Anaïs. Parler avec vous, c'est un peu comme faire l'amour.
Parfait ! s'indigne-t-elle. Si c'est comme ça que vous voyez les choses, nous n'avons pas besoin de le faire alors.
Ces dernières paroles clouent Antonin sur place. Anaïs s'avance vers les guichets à l'entrée du musée, elle virevolte, amusée de sa propre audace. Heureuse d'avoir entraîné Antonin vers des pensées moins sombres.
Attendez ! gémit-il. Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire. Bien sûr que j'ai besoin de faire l'amour avec vous !
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C'est pour ça qu'il y a les livres. Et l'art. Parce que, dans l'art, nous pouvons enfin réparer cette immense destruction généralisée. L'écriture pour moi, pour nous, et l'art pour les artistes, je crois que c'est un processus de réparation. Le mot « art » est d'ailleurs contenu dans reparation.
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Mais c'est le propre de l'oiseau de voler, comme nous, nous respirons. S'il est né pour ça, et que dès son premier envol il se fait écrabouiller par le progrès des humains, à quoi servons-nous ?
Nous ne sommes que destruction, Anaïs.
Partout où nous intervenons, nous n'apportons que la destruction.
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L'image d'Anaïs ne le quitte pas. Son corps menu, sa taille élancée, le carré court de ses cheveux noir de jais. À partir de quoi naît l'obsession ? À partir de quand se fige-t-elle ? (Statue dans le jardin.) Elle est peut-être la flamme qu'il attendait pour mettre le feu à tout ce qui paraît superflu dans sa vie. Tout ce qui le laisse insatisfait et exsangue. La possibilité d'Anaïs, le rêve éternel sans cesse mis à jour de la com-plétude. Juliette pâlit en importance à mesure que grandit son désir d'Anaïs. Juliette et ses refus. Juliette et son incapacité à plonger dans l'instant tandis qu'Anais semble si douée pour vivre mille vies en une. Elle ne redoute pas de se donner tout entière à l'émotion du moment.
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Faire l'amour élude la laideur du monde.
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Qu'est-ce qui vous prend ? Enfilez votre manteau, vous allez choper la mort !
Vous voyez bien ce qui me prend, répond-elle gaiment, je m'enfuis avec vous.
Ah ?
Il est troublé par sa décision. Se rappelle la dernière conversation avec Juliette, au café, sur l'impossibilité de fuir ensemble.
Jusqu'où ? demande-t-il sur un ton étrange, comme s'il s'adressait à une autre personne.
Anaïs s'étonne :
Comment ça, jusqu'où ? Jusqu'à la gare, pardi, et ensuite jusqu'à Paris.
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Un article. Que les dieux me privent à jamais d'un bon repas si je mensI Ça dépasse de loin la fiction. C'est tout à fait sérieux .D'ailleurs, cest la même chose avec la littérature, si c’est bien fait. Tu ouvres un livre pour te changer,pas de tenue mais les idées, et hop, tu te retrouves aspiré de l’ intérieur vers un monde plus palpitant que le morne quotidien.
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Ne fais pas attention à ma tristesse, Ce n’est rien,C’est à cause des demi-saisons. Les demi-saisons sont toujours violentes parce qu’elles font ressurgir des parfums qu'on avait oubliés, mis sous scellés pendant des mois, et, subitement , dans la demi-saison, ces parfums reviennent à nos sens de la même manière que des blessures d'enfance.
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