Citations de Jérôme Colin (195)
Personne n'appartient à personne, personne ne peut prétendre diriger la vie de quelqu'un.
Le problème avec la réalité, c'est qu'elle ne s'arrête jamais. La routine ne fait pas de trêve.
J'ai fixé l'horloge pour regarder passer les secondes, me réjouissant de les voir s'écouler pour ne plus jamais revenir.
On ne peut pas passer sa vie à craindre quelque chose qui ne s’arrête jamais .
Je regardais les gens s'amuser. Moi, je ne dansais pas. Il faut s'aimer un peu pour danser. p.13, Allary Éditions)
Avant les parents étaient heureux d’annoncer la naissance de la petite Joséphine. Il y avait une filiation de haut en bas. On venait de quelque part. Maintenant, sur les faire-part, il y a la photo de la petite Joséphine et il est écrit : « Me voilà ! » comme si la gamine était tombée d’un arbre. Qu’elle ne venait finalement de nulle part. Qu’elle naissait hors de tout arbre généalogique. C’est ça que le monde veut créer : des générations d’êtres humains isolée qui ne viennent de nulle part. Et sont donc incapable de collaborer pour savoir où aller.
Arrêter de penser. Respirer. Se retourner. Réparer. Revenir.
Le hasard n’existe pas. Si je vais à la radio chaque jour, c’est pour enfin me lier à vous. C’est pour découvrir et partager avec vous ce que les livres et les chansons disent, que nous ne savons pas exprimer clairement. Notre solitude et le désespoir qui nous envahit devant tout ce temps qui nous est donné et dont nous ne savons que faire. Je crois que je suis là pour partager ma peine. Pour nous rappeler, chaque jour, que nous ne sommes pas seuls à souffrir, à avoir envie d’aimer mieux, à être paralysés devant l’avenir qui arrive sans cesse. Je suis là parce qu’on m’a dit un jour : « L’important, c’est d’avoir quelqu’un à qui parler, voilà tout. »
Chez moi, on avait l’habitude de mettre la poussière sous le tapis. De penser que ce qui restait caché n’existait pas. Que nier la mort était un moyen de la repousser.
Elle ne pensait plus qu’à ça. Elle planifiait, elle imaginait. Quand elle pénétrait dans une pièce, elle listait mentalement tous les objets avec lesquels elle pourrait se tuer. Tous les moyens qu’elle avait à disposition pour mourir. Et ça la rendait heureuse. De savoir qu’elle pouvait le faire.
Incipit :
Le mot le plus utilisé dans une conversation entre deux êtres humains est « Je ». La photo la plus likée sur Instagram est celle d’un œuf. Selon Amazon, les livres les plus consultés sur sa plateforme sont la Bible et la biographie de Steve Jobs. Le jeu le plus joué dans le monde est le Monopoly. Chaque jour, vingt-sept-mille arbres sont abattus pour assurer la production de papier toilette à l’humanité. On mange huit kilos de Nutella par seconde. En 2060, nous serons dix milliards d’êtres humains. Près d’un million de personnes se suicident chaque année. Un tube de pop coréenne dure en moyenne quatre minutes et deux secondes. Si l’on considère ses trois milliards et demi de vues, l’humanité a passé 24 495 années à écouter Gangnam Style. Arrêter de penser. Maintenant. Respirer.
Dans ces hôpitaux travaillent des hommes et des femmes qui les soignent. Qui chaque jour pansent leurs plaies. Et recommencent dès le lendemain. S'évertuent à répéter cette sublime formule : "Qu'est-ce que je peux recevoir de toi ? Qu'est-ce que tu peux recevoir de moi ?" Pour tenter de les ramener dans le monde. Leur permettre de trouver un endroit où ils se sentiraient bien. Où ils pourraient exister et évoluer avec leurs belles différences. Ils font ça avec des bout de ficelle. Parce que la santé mentale des adolescents n'est curieusement pas une priorité. On préfèrera toujours sauver les banques. Ces gens-là, ils ont beau crier qu'il y a urgence, on ne les entends pas. Et le lendemain, ils sont là, fidèles au poste. Ils empruntent une nouvelle fois le chemin escarpé qui mène à la bâtisse. Sans personne en haut de l'allée pour les féliciter.
Ecrire, c'est essayer de dire comment la vie vous affecte. Ce n'est rien d'autre que ça.
Le capitalisme nous mène droit dans le mur parce qu'il n'a finalement rien à proposer aux jeunes. Aucun idéal. Cette merde de système glorifie la performance. Comment être le meilleur ? Comment être le plus riche ? Comment être le plus rapide ? Il propose aux enfants des idéaux de néant. Qui ne mènent à rien. Il conditionne les gens à aimer les objects plutôt que les autres.
Et ca, c'est sans parler de la fin du monde qui nous attend.
Depuis l’escalier, j’ai balayé la grande pièce du regard dans l’espoir de l’apercevoir. Ils étaient tous là. Sauf elle. Il n’y avait personne. Que les autres.
C’était donc ça, la tendresse. Un mouvement délicat qui remplace tous les mots.
Elle a dit : « L’anxiété est une lucidité. En réalité, ce sont eux qui sont malades d’accepter de vivre. La vraie question dans ce monde n’est pas de savoir pourquoi je veux mourir. Mais pourquoi tout le monde veut vivre.
"Quand l'incroyable viendrait enfin à advenir" . J'ai trouvé la formule bouleversante. Ça m'a chamboulé que le mec triste affiché au mur de ma chambre (*) parvienne à transmettre une idée si forte avec des mots si simples. (*Steinbeck)
Tu verras, ça n'existe pas la normalité. Tout le monde a des choses à réparer.
Je ne comprends pas comment il faut faire pour réparer le fait d'être né.