Elspeth est une jeune poète Écossaise vivant sur l’île de Skye. En 1912, Elle reçoit une lettre d’un étudiant Américain, sa première lettre de fan, qui va initier une correspondance de plusieurs années.
Margaret aide à mettre des enfants à l’abri en 1940. L’appartement où elle vivait avec sa mère est bombardé, et elle ramasse une lettre adressée à une certaine Sue. Sa mère s’enfuit alors. Margaret décide alors d’en apprendre plus sur le « premier volume » de la vie de sa mère dont elle a toujours refusé de lui parler.
J’adore les romans épistolaires, dont c’était déjà bien parti. Les chapitres alternent entre Elspeth (1912, etc.) et Margaret (1940), et j’admets avoir largement préféré ceux avec Elspeth, qui est de toute façon le personnage principal, même si David, Margaret et Paul sont aussi très présents avec leurs lettres. J’ai immédiatement accroché à cette jeune femme qui vit sur Skye, une île que j’ai absolument adorée, et qui écrit des poèmes. C'est une femme moderne, malgré son éloignement des grandes villes où on bousculait l'ordre des choses. Elle a un côté mystérieux qui séduit tout de suite. L’auteure livre petit à petit des informations sur elle, nous surprenant fréquemment. David est plus transparent. C’est un personnage moins intéressant lorsque le roman débute, mais au fur et à mesure il mûrit et devint plus complexe. Le couple Margaret/Paul m’a beaucoup moins passionnée. L’arc narratif consacré à Margaret ne sert qu’à éclairer le passé, d’ailleurs les chapitres qui lui sont consacré sont plus courts.
Je n’aime pas beaucoup l’Histoire du XXème siècle, et si je prends très au sérieux les deux guerres mondiales, ce n’est pas une période que j’aime étudier. Pourtant, comme dans 14 – 14, j’ai complètement accroché. Jessica Brockmole a très finement construit son roman grâce à des recherches historiques suffisamment précises pour nous emporter dans la première partie du siècle. Les tranchées, le Blitz, l’angoisse des familles, mais aussi la vie d’un jeune Américain de bonne famille dans l’Illinois, le quotidien sur Skye… J'ai vu l'île de Skye il y a deux ans et c'est un de mes endroits préférés. Pouvoir me replonger dans les souvenirs de ces paysages magnifiques en même temps que je lisais, c'était un vrai bonheur ! De plus, j’ai été ravie de voir que la plume de l’auteure était travaillée : impossible de se tromper de rédacteur entre David et Elspeth, ne serait-ce qu’avec les expressions qu’ils utilisent, américaines pour l’un et écossaises pour l’autre. On retrouve également le jargon de l’armée. Bref, on y croit, on y est. Ce qui ne gâche rien, c'est que le roman n'est pas dénué d'humour ! Tout cela m’a énormément plu et m’a tenue accrochée au livre au moins aussi efficacement que l’intrigue.
Concernant l’histoire justement, elle a fait battre mon petit cœur. Appréciant très vite les personnages, on veut que de bonnes choses leur arrivent, mais la guerre fait rarement des heureux. L’histoire d’amour est de celle dont on se souvient, contrariée par mille choses de la vie. Je dois dire que les rebondissements ne m’ont jamais surprise, mais ça n’a pas terni mon plaisir. J’attendais que telle ou telle chose se produise, ainsi que les dénouements, avec impatience. Elspeth et David étant des jeunes gens cultivés, le livre était bourré de références culturelles en plus des historiques. J’ai noté plein de titres de livre et de noms d’auteur, j’ai des recherches à faire !
En conclusion, un très bon roman épistolaire et historique avec sa belle touche romantique. Ce n’est pas un coup de cœur du genre du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, mais je m’emploie déjà à le conseiller activement tant il m’a plu et tant j’ai passé un bon moment de lecture.
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