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Citations de Jill Santopolo (39)


À l’école, on a des cours d’anglais. Je ne comprends pas l’anglais. Je ne comprends pas pourquoi il faut parler avec des mots d’une autre langue. On se parle tous avec des mots en français, alors je ne comprends pas pourquoi il faut apprendre des mots en anglais qu’on n’utilise pas parce qu’on se parle avec des mots en français. La maîtresse me dit de faire un effort parce que c’est important l’anglais dans la vie. Mais je ne comprends pas pourquoi c’est important parce qu’on ne s’en sert pas.
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Il faut toujours une norme et un moule. Et en même temps ces jeunes crétins se disent « rebelles », parce que c’est un mot qui donne des ailes, mais ce n’est qu’une bande de pauvres ados en mal de sensations fortes, de grands morveux mal dégrossis qui prennent les lampes torches de leur téléphone portable pour des comètes. Il y a eu des graffitis avec nos deux prénoms, des images obscènes ; je sais qu’il y a eu une page FB imaginant le roman de nos minables aventures porno ; je sais que Victor en a beaucoup souffert. Je sais qu’il a commencé à s’éteindre. Moi, de toute façon, c’est uniquement ma mère qui me pousse chaque jour dans l’arène.
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J’avais naïvement cru, comme dans les contes de fées, que Lyon avait le pouvoir magique de faire parler ses pierres et murmurer ses pavés ! Rien de tout cela n’arriverait, rien ne se passerait : cette fugue resterait, comme mon existence, inachevée.
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Explorateur, c’était le métier de l’aviateur du Petit Prince, et aussi celui de Saint-Exupéry, en quelque sorte. Le Petit Prince était à la fois explorateur et encadreur de rêves, car il prenait soin de sa rose et la mettait sous globe. Saint-Exupéry encadrait finalement ses rêves dans ses livres. Donc le métier que je voulais faire était Saint-Exupéry, ou à défaut Petit Prince.
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Rester inachevée, c’est laisser toutes les portes ouvertes, peut-être pour éviter que mes pas ne soient par avance écrits. Le temps est une sorte de brume diffuse dans laquelle on baigne, on se laisse porter, pour finalement comprendre un jour, bien tard, que cette image romanesque et éculée du temps qui coule et nous emporte comme un fleuve est une image bien réelle, et que tout ce que nous avons fait avant n’était qu’une « énorme et plate singerie ». Le temps est une personne vorace, insatiable, qui sait les berceuses magiques pour nous endormir, un opium qui nous abrutit pour mieux nous couler, nous grignoter, nous dévorer silencieusement. Le temps est sournois. Il fait croire à son immobilité et dès que nous avons les yeux fermés, que nous sommes rassurés et assoupis, il prend la fuite, notre vie entre les mains. Étais-je prête à tenter n’importe « quelle aventure à la gomme » ? Est-ce que l’entrée dans l’existence devait se jouer sur un lancer de dés ? Est-ce que, quel que soit le chemin que je choisirais, mon destin me rattraperait ? Est-ce que me laisser porter par ce qui venait représentait un destin suffisant ? Et était-ce un élan suffisant pour toute une vie ? Ce fichu destin était l’avenir que me réservait ma mère, l’avenir qu’elle avait planifié pour moi : médecine, recherche, reconnaissance. En ce cas, autant s’arrêter là, ne plus avancer, m’asseoir au bord du chemin et regarder le reflet des jours défiler. Autant laisser ma vie inachevée.
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Je n’ai pas l’âge d’Aragon quand il a écrit Le Roman inachevé ; je ne suis pas à l’âge de l’autobiographie. Les mots d’Aragon renvoient pour lui à des expériences qui me sont inconnues, notamment politiques ; mais c’est bien le propre du poète que de savoir s’adresser à tous comme à lui-même. J’ignore le sens exact de sa pensée comme il ignorait peut-être la portée que pourraient avoir ses vers sur une adolescente du xxie siècle. J’ai été la seule de la classe à aimer cette lecture, ce qui m’a valu d’être une fois de plus taxée par les autres élèves de fayote et de chieuse d’intello. J’ai aimé le titre du recueil d’Aragon, il m’a intriguée : Le Roman inachevé. Un recueil de poèmes intitulé roman, promesse romanesque ou bizarrerie littéraire ? Et surtout un livre qui annonçait d’emblée qu’il ne se terminait pas, un livre « inachevé ». Tant de choses dans ma vie me paraissaient inachevées. L’enfance qui n’en finissait plus de s’étirer, l’enfance et ses songes que je ne voulais finalement pas trop quitter.
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Les blagues et les expressions sont des signes que notre cerveau est capable d’une gymnastique intellectuelle, d’un « esprit » comme on disait dans les salons littéraires. Anatole en était dépourvu. C’était donc un hasard. J’avais dû mal entendre.
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J’avais toujours cette impression envahissante, désagréable et confuse de n’être rien, de n’être qu’un point obscur dans un univers qui tournait très bien sans moi. Je ne parvenais toujours pas à respirer à pleins poumons. J’avais le sentiment d’être en permanence oppressée par le temps, par le monde. Était-ce trop demander que de chercher qui j’étais vraiment, qui était cette Mina Degas qu’on m’avait collée sur le front ? J’avais besoin de silence et de solitude. Comme Anatole. Je me sentais plus d’affinités avec les étoiles qu’avec mes semblables. Comme Anatole.
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Les autistes ont souvent des compétences mais malheureusement notre société n’est pas faite pour les accueillir.
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Normalement, la société pourvoit à tout. Elle est sans pitié pour les déséquilibrés et les marginaux, mais elle forme aussi des gens pour s’occuper d’eux. Elle crée des prisons. Des hôpitaux psy. J’étais un peu gênée à l’idée de penser à Anatole de cette manière mais il fallait bien reconnaître que ça tournait bizarrement dans sa tête. Ou plutôt, pour ce passionné des cercles, ça tournait beaucoup trop. Trop vite et trop souvent. Il avait des pales d’hélicoptère dans le crâne.
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Quand on n’est pas exactement comme le cadre l’impose, on est brutalement raboté ou sauvagement élagué. Et qui sait si, une fois adulte, Anatole ne pourrait pas devenir dangereux à force de subir des méchancetés ? Ou s’il n’allait pas sombrer dans une terrible dépression sans issue, une de ces dépressions qui vous transforment en véritable ombre de vous-même ? La meilleure des choses à faire était de le confier à des professionnels. Il devait forcément y avoir des gens qui savaient s’y prendre avec ce type d’enfants. Normalement, la société pourvoit à tout. Elle est sans pitié pour les déséquilibrés et les marginaux, mais elle forme aussi des gens pour s’occuper d’eux. Elle crée des prisons. Des hôpitaux psy. J’étais un peu gênée à l’idée de penser à Anatole de cette manière mais il fallait bien reconnaître que ça tournait bizarrement dans sa tête. Ou plutôt, pour ce passionné des cercles, ça tournait beaucoup trop.
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Le métro, ce sont aussi des odeurs : urine, transpiration du mois de mai, parfum bon marché, échauffement des rails, restes de nourriture, choses indéfinissables entre le vomi d’un reste de soirée et la crotte avariée d’un toutou faisandé ; et puis, par-dessus tout cela, un relent de lavande, comme un produit pour gigantesques toilettes qu’on aurait répandu dans les couloirs pour faire croire qu’ils sont nettoyés.
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Ça doit être agréable d’être avec quelqu’un qui sait tout de vous.
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On ne pouvait pas nier son charisme et sa capacité à attirer les gens, mais elle avait tout de même l’impression que ses amis le traitaient comme le divertissement de la soirée, et cela la mit un peu mal à l’aise.

Elle s’apprêtait à le rejoindre quand elle sentit quelqu’un l’enlacer par-derrière et déposer un baiser sur sa tête. Elle prit une profonde inspiration. Cette odeur de savon au beurre de karité et de crème de rasage parfumée au bois de santal… Depuis qu’il avait commencé à se raser, Tim dégageait toujours le même mélange de senteurs.
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Depuis qu’elle le connaissait, il s’était toujours montré très factuel, animé par le seul désir passionné d’améliorer le quotidien des New-Yorkais. Mais quant à ses émotions… il les gardait secrètes, à l’abri des regards. Ou peut-être ne les affichait-il que devant ses proches.
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Avec ses larges épaules et sa fossette au menton, il incarnait l’idéal hollywoodien de l’homme politique. Séduisant. Charmeur. Intelligent, aussi. Elle adorait traduire ses idées et sa passion à travers des formules précises capables d’enflammer son auditoire. Mais, derrière cette façade lisse, ce sourire électrisant, il demeurait une énigme. « À quoi pensez-vous ? » aurait-elle parfois aimé lui demander.
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Il aime la vodka tonic avec un zeste de citron vert. Attention à ce que personne ne lui tienne la jambe trop longtemps. Mia aura préparé les petits cadeaux distribués aux donateurs. Du coup, tu n’auras pas à t’occuper de ça non plus. Et elle peut t’aider si tu as besoin de quoi que ce soit.
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Il avait imaginé que l’enfant serait un garçon. Un fils qu’il emmènerait voir des matchs de base-ball, à qui il ferait découvrir ses films préférés, à qui il apprendrait à conduire. Un fils pour tuer le méchant Jabberwoc et combattre les monstres manxiquais au côté de son vieux avec sa vorpaline épée1. Tout comme lui l’avait fait. Un fils qui perpétuerait son héritage, celui de leur famille. Un héritier.
En contemplant la tête de sa petite fille nichée dans le creux de son bras, il éprouva le besoin de lui dire qu’il était désolé. De s’excuser d’avoir pensé qu’elle était un garçon. Car dès l’instant de sa naissance, dès l’instant où il avait posé les yeux sur elle, il avait eu l’impression qu’une graine avait été plantée dans son cœur. Elle avait vite pris racine, et trois jours plus tard, il la sentait grandir et l’emplir de fierté, d’amour et de détermination.
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Il y a des moments qui changent la trajectoire d'une vie. Pour beaucoup d'entre nous, le 11 septembre a été 'un de ceux-là. Tout ce que j'aurais pu faire alors aurait été important, se serait gravé dans mon esprit, marqué au fer rouge sur mon coeur. Je ne sais pas pourquoi je t'ai rencontré ce jour-là, mais je sais qu'à cause de cela, tu fais à jamais partie de mon histoire personnelle.
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