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Critiques de Jillian Cantor (142)
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Marie et Marya

Une femme , deux vies...

La première, on la connaît, c'est Marie Curie.

La deuxième, c'est la même , Marya Sklodowska, restée en Pologne, mariée à son premier amour, un professeur de mathématiques. L'auteure imagine la vie de Marie Curie si celle-ci était restée en Pologne et s'était mariée à son premier amour, un professeur de mathématiques.

Elle a la même curiosité et crée avec d'autres une université clandestine car en Pologne, une femme qui fréquente l'université, c'est interdit.

Les chapitres donnent la parole alternativement à Marie et à Marya.

Jillian Cantor part de faits réels pour Marie, en donnant des détails scientifiques sur ses recherches , en racontant sa vie personnelle faite d'amour avec Pierre, de bonheur avec ses enfants, de souffrances, de deuils, de gloire, de dévouement. Elle y ajoute des éléments romancés sinon ce ne serait pas si passionnant.

Marie exprime ses sentiments à partir d'éléments scientifiques et cela ajoute réellement une touche d'humour. Elle affirme que le bonheur a le même poids atomique que l'hélium. Elle se moque de son mari quand il parle de chance ou de hasard.

L'auteure aurait pu séparer complètement le destin de ces deux "Marie" en un. Mais non, Marya vient à Paris de temps à autre pour rencontrer sa jeune soeur mariée à Jacques Curie, le frère de Pierre dont elle fait la connaissance à un moment malheureux de son mariage polonais. Pierre est célibataire et timide. On peut dire que les vies sont différentes mais les destins s'entremêlent. Dans la partie réservée à Marya, l'auteure laisse libre cours à son imagination même si de nombreux personnages ont réellement existé.

On pourrait parler d'uchronie, ces récits qui relatent une histoire qui aurait pu se produire mais je pense qu'on n'en est pas là étant donné que la véritable Marie Curie est présente dans le roman.

Une histoire originale, un récit bien construit , bien écrit. Un très bon roman.

Les éditions Préludes le présentent avec une couverture qui vaut la peine d'être observée où la première moitié nous montre la photo d'une dame ( Marya) en Pologne au bord d'un fleuve et dans le reflet une autre dame avec un chapeau ( Marie) non loin de la Tour Eiffel. La couverture m'a fait penser à L'Empire des Lumières de Magritte où il joue avec l'alternance jour, nuit.

Je remercie Babelio et les éditions Préludes pour l'envoi de cette précieuse lecture.
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Marie et Marya

Marie, c’est Marie Curie, cette femme exceptionnelle, la première à avoir reçu deux prix Nobel en physique puis en chimie. Un destin extraordinaire pour la jeune polonaise qui doit attendre d’avoir économisé pour réaliser son rêve de venir étudier en France où sa soeur poursuit une carrière de médecin. Le mariage avec Pierre Curie, la fin tragique du savant, les enfants du couple, tout cela est évoqué avec un peu de liberté sur les détails, mais sans trahir l’histoire assez extraordinaire de l’héroïne.



L’originalité du roman tient à l’idée de l’autrice, qui, en parallèle, imagine la vie de Marya Slodowska si celle-ci n’avait pas pris le train pour Paris, n’était ainsi jamais devenue Madame Curie, et n’avait donc pas eu la carrière scientifique que l’on connait.



Ainsi en alternance, on suit les deux trajectoires, l’authentique et l’imaginaire, de la même femme.



Le procédé est audacieux et risqué. En effet au fil des chapitres alternés, on perd parfois le fil, et il faut se raccrocher à la tête de chapitre pour se souvenir de qui l’on parle. Pas lorsqu’il s’agit des travaux sur les substances radio-actives, mais lorsque sont évoqués les deuils qui ne sont pas les même dans les deux versions, ou les relations entre les personnages, chacun ayant au sein de chaque histoire des rôles différents.



Il semble aussi y avoir des confusions sur les lieux, au cours d’une visite au Mont saint Michel, et du château et des ruines qui semblent s’y trouver !



Quel est le but d’un tel roman ? Mettre en lumière la vie trépidante de la célèbre scientifique ? Cela a déjà été écrit dans de nombreux ouvrages. Cette version est bien écrite mais n’apporte pas vraiment de nouveauté.

Il s’agit sans doute plutôt de faire le constat, s’il en était besoin, que nos destins sont dépendants de décisions et de choix parfois triviaux mais déterminants pour la suite des événements.



L’intérêt est aussi d’attirer l’attention sur le statut des femmes à la fin du 19è siècle et au début du 20è en Pologne et en France. Il faut une volonté farouche pour s’affirmer dans un monde gouverné par les hommes, interdisant tout accès à leur chasse gardée. Même si tout n’est pas résolu, les choses ont quand même évolué.



Lecture en demi-teinte, agréable mais peu instructive, quand on a déjà lu d’autres romans sur le sujet.



Merci à Netgalley et aux éditions Préludes.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La vie secrète d'Elena Faber

Les chapitres du roman se partagent deux époques :

- 1989 : Katie vit à Los Angeles. Elle vient de placer son père dans une institution. Il est atteint d'une forme de la maladie d'Alzheimer.

Toute sa famille côté maternel et côté paternel est d'origine allemande, ils ont fui la guerre pour certains ou la séparation de l'Allemagne pour d'autres. Aujourd'hui est un grand jour : le mur de Berlin est abattu.

Katie doit aussi vivre son divorce d'avec son mari Daniel.

Heureusement, elle est occupée par la collection de timbres de son père, un philatéliste passionné.

Elle trouve une enveloppe avec un mystérieux timbre et fait appel à un spécialiste pour en connaître plus à son sujet.

- C'est ainsi qu'on va remonter en Autriche en 1938 au moment de l'annexion à l'Allemagne.

Kristoff, un jeune orphelin, est apprenti dans l'atelier de Frederick Faber, un graveur, créateur de timbres.

La famille est juive et en 1938, à l'arrivée des Allemands, le village est incendié lors de la Kristalnacht. L'atelier est épargné mais la famille sera séparée.

Kristoff, allemand, peut continuer le travail de gravure.

Avec Elena, la fille du graveur, ils entreront en résistance grâce aux messages secrets des timbres.

Katie et son ami Benjamin serviront de lien entre les deux époques et le dénouement est quelque peu surprenant.

Les chapitres se déroulent successivement en 1938 et en 1989 avec des liens entre eux pour maintenir le suspense.

L'auteure relate très bien cette période autrichienne et le problème juif.

Elle fait allusion au camp de Mauthausen que j'ai visité à l'âge de 13 ans et qui été pour moi une grande révélation, un grand choc.

Les personnages manquent un peu de sel, de piquant pour que j'aie pu vibrer avec eux.

Point positif, j'ai appris pas mal de choses sur la fabrication des timbres et ces fameux messages qu'ils pouvaient renfermer. J'ai pu me renseigner pour voir à partir de quelle année les timbres ont cessé d'être gravés.

L'un dans l'autre, l'auteure nous livre un très bon roman bien traduit de plus.
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La vie secrète d'Elena Faber

Un très beau moment de lecture avec ce roman.

Jilian Cantor nous plonge avec la vie d'Elena dans deux périodes historiques lourdes de sens. La première se situe en Autriche en 1938, juste avant l''Anschluss et la seconde en 1989 aux États-Unis, le mur de Berlin vient de s' effondrer.

Un récit qui accorde l'histoire d'une famille avec l'Histoire tragique de la seconde guerre mondiale.

Une jeune américaine, d'origine juive s'occupe de son père atteint de la maladie d'Alzeihmer, ce dernier a vécu toute sa vie pour les timbres. Elle décide de faire évaluer cette collection et là l'histoire remonte le cours du temps et de l'Histoire en partant d'une petite ville autrichienne.

Je ne révelerai pas plus l'intrigue sous peine de gâcher le plaisir des lecteurs potentiels.

On est vite happé par ce roman qu'on ne lâche pas tant qu'on n'est pas arrivé à la fin.

Jilian Cantor sait nous parler des sentiments humains, des amours éternels et ceux qui se fissure nt un beau matin avec la même élégance. Sans compter l'intérêt historique que dégage ce roman.



À lire très certainement, un très bon moment de lecture à partager.



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Marie et Marya

Nous nous sommes tous, un jour, posé cette question : Qu'aurait été ma vie SI...(je ne l'avais pas épousé.e, j'étais parti.e m'installer dans une autre région, j'avais accepté ce poste...) ? Lorsque Jilian Cantor exploite cette hypothèse et que le sujet de cette conjecture est l'illustre scientifique Marie Curie, cela donne un roman réjouissant. Ce "pile ou face",dont un versant s'ancre dans le réel et l'Histoire, un autre dans le terreau fertile d'une imagination pondérée par la vraisemblance des caractères, se lit d'un seul trait avec un plaisir gourmand. Alors, pile ou face ? A vous de jouer...
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La vie secrète d'Elena Faber

Deux histoires en parallèle . L’une en Autriche commence en 1938 quand Kristoff, un jeune orphelin , se place comme apprenti chez un graveur de timbre réputé Frederick Faber. Il y est bien et a enfin trouvé sa famille de coeur surtout auprès de la ravissante Elena la fille ainée . Mais L’Anschluss en mars puis la nuit de cristal en novembre voit le petit monde des Faber partir en fumée . Ils sont juifs … Frédéric le père arrive à partir aux U.S.A , Elena et Kristoff entrent en résistance . L’autre débute fin novembre 1989 à Los Angeles à la veille de la chute du Mur de Berlin, Katie Nelson a du placer son père dans une maison spécialisée , il est atteint de la maladie d’ Azheimer . Katie confie la collection de timbres de son père à Benjamin pour l’expertiser. Une surprise les attend : un surprenant timbre édité en 1939 . L’enquête commence.

Jillian Cantor nous propose un superbe roman mêlant présent et passé, un regard plein de compassion , d’amour et de respect pour ces personnes dont la mémoire « fout le camp » , un roman qui rapporte , qui raconte sans pathos ce qui a eu lieu , ce que beaucoup ont vécu dans ces heures sombres de l’histoire mondiale. Un beau roman plein d’amour, de tendresse et d’espoir . Un roman que je vous recommande vivement.

Un grand merci aux éditions Préludes via Netgalley pour m’avoir permis de découvrir ce roman en avan-première.
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La vie secrète d'Elena Faber

****

Kate se sent abandonnée : son mari la quitte et demande le divorce, son père atteint de la maladie d'Alzheimer emporte avec les souvenirs du temps qui passe, son métier de chroniqueuse de cinéma ne la passionne plus... Rien ne va ! Et c'est un tout petit carré de papier, un timbre, collé sur une enveloppe non ouverte, qui va lui redonner le goût de sourire, de vivre, de respirer et d'espérer...



Mêlant 2 histoires, l'une dans les années 90 avec Kate, et l'autre en 39 avec Elena, Jillina Cantor nous entraîne avec talent dans les pas des résistants de la seconde guerre mondiale, et dans le petit monde des graveurs et collectionneurs de timbres. Avec une écriture rythmée, détaillée et passionnée, elle nous présente des personnages attachants et courageux.

Alors que chacune des héroïnes se bat avec ses propres armes, contre ses propres fantômes, elles sont toutes deux des femmes de conviction et de valeur.



Pour nous, amoureux des livres et des mots, quoi de plus touchant qu'une lettre, qu'un timbre, qu'un message caché dans une fleur porteuse de force et de combat...



Je remercie sincèrement NetGalley et les éditions Préludes pour le partage de ce très beau roman.
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Marie et Marya

On a le choix, on a toujours le choix, mais fait-on toujours le bon choix ? Tel est le thème de ce roman de Jilian Cantor. Que se serait-il passé si Marie était restée en Pologne, si elle n'avait pas pris ce train.



L'auteur imagine donc que Marya épouse Kazimierz, trouve un emploi de gouvernante et abandonne son rêve d'aller à Paris faire des études à la Sorbonne. En parallèle, nous suivons la vraie vie de Marie devenue l'épouse de Pierre Curie. Les recherches, les longues heures de travail ingrates à chercher dans un laboratoire quelque chose que personne ne voit vraiment. La récompense suprême avec le prix Nobel de physique puis de chimie. Son amour infini pour Pierre, sa mort accidentelle, les scandales de sa vie privée, les recherches qu'elle continue seule. De son côté, Marya crée une université volante clandestine pour que les femmes polonaises puissent accéder aux études supérieures qui leur sont interdites.



De 1897 à 1934, de la Pologne à la France, nous allons suivre alternativement la vie de Marie et Marya. La Pologne sous occupation russe, la Première Guerre mondiale, la révolution polonaise, tous ces évènements historiques servent de toile de fond à ce roman. L'idée de ce récit est certes très originale, mais sa construction, où se recoupent en permanence la vie de Marie et celle qu'elle aurait pu avoir si elle était restée Marya, m'a un peu gêné. Je suis toujours assez réticent à lire des romans où fiction et biographie se mélangent.



L'auteure avec une écriture simple dresse le portrait de Marie Curie une femme exceptionnelle à la vie extraordinaire, de son amour fusionnel avec son mari Pierre, de sa passion pour la recherche son souci permanent de découvrir. Finalement ce roman donne envie d'en connaître davantage sur Marie Curie et c'est peut-être là l'essentiel.



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Marie et Marya

Lu dans le cadre d'une opération Masse Critique/ Babelio, que je remercie, même si cette recommandation s'avérerait en fin de compte, en ce qui me concerne, une lamentable erreur de casting…Mais on ne pouvait pas le savoir d'avance! Merci donc tout de même!

En paraphrasant un grand poète portugais, je dirais que, comme lui, j'apprécie certains livres pour leurs qualités littéraires, d'autres parfois pour l'absence de ces mêmes qualités littéraires, d'autres encore tout simplement parce que je les aime pour une raison qui m'échappe, mais qui suffit largement à mon estime ! La lecture de ce roman très formaté, à l'écriture plate, ne m'a absolument rien apporté, à aucun niveau. Je ne peux d'ailleurs, moi non plus, rien lui apporter de bon, à part une note parfaitement dissonante par rapport au concert de louanges qui l'entoure jusqu'à présent, provenant d'autres babelionautes ayant participé à cette même opération Masse Critique.

La proposition de lire un roman, ou biographie romancée de Marie Curie m'avait pourtant séduit au départ. On connaît tous, au moins dans ses grandes lignes, le parcours emblématique de cette femme admirable, deux fois prix Nobel, au caractère bien trempé lui ayant permis d'accéder à une renommée unique dans l'histoire des sciences, dans un environnement scientifique et académique absolument hostiles aux femmes de son époque et alors même qu'elle cumulait un surhandicap lié par ailleurs à sa condition d'étrangère et d'expatriée en France, en ce début de XXe siècle européen traversé par toutes sortes d'excès nationalistes et de stupides exaltations patriotiques. Quand on l'approche de plus près, néanmoins, comme j'ai eu personnellement l'occasion de le faire par l'intermédiaire des livres que Françoise Giroud et Rosa Montero lui avaient consacrés, le mystère autour de cette personnalité de feu et de glace, toute en retenue, austère et entêtée, réservée, rétive aux grands épanchements du coeur et à l'adulation publique, s'épaissit considérablement. Il suffit, comme le souligne bien Rosa Montero, de regarder toutes ces photos sur lesquelles l'on ne décèle jamais le moindre sourire dans ce visage de femme où l'on identifie par ailleurs, à tout âge, les traits invariables d'un sérieux et d'une sorte de dureté, pour se demander ce que le gris de ce regard lisse et absent essayerait à tout prix de dissimuler. A son propos, et dans un autre registre, Einstein écrirait dans une lettre personnelle : « Mme Curie est très intelligente mais elle est aussi froide qu'un poisson, ce qui veut dire qu'elle est dénuée de tout sentiment de joie ou de peine. Pratiquement la seule façon qu'elle a d'exprimer ses sentiments, c'est en déblatérant après les choses qui ne lui plaisent pas ». Voilà pour l'image qu'elle aurait laissée à certains de ses contemporains et sur laquelle l'on continue d'ailleurs à s'interroger…

Chez Mme Cantor, il ne faudrait cependant pas s'attendre à pénétrer plus avant dans le «mystère Curie», grâce à cette immense liberté que la dimension littéraire et purement imaginaire pourrait en principe apporter à une biographie romancée. Aucune mise en perspective notable ici concernant sa personnalité et ses contradictions profondes, ses traits obsessionnels, sa froideur apparente, ses probables troubles alimentaires, sa féminité problématique, aucune mise en oeuvre, malgré le «je » narratif choisi, d'un flux de conscience ou de monologues intérieurs qui, en l'occurrence, ne dépassent guère, la plupart du temps, que trois ou quatre phrases convenues, souvent rabattues lors des différents épisodes de sa vie évoqués dans le roman, colligées à droite et à gauche dans des biographies déjà existantes, rien de nouveau en somme par rapport à une certaine hagiographie qui aura fini par escamoter quelque peu le mystère de la femme en chair et os, au profit du parcours exemplaire et souvent laborieux de la brillante et courageuse scientifique. L'auteure se cantonne surtout à «raconter» des évènements suivant une chronologie on ne peut plus linéaire (pas d'analepses, quasiment pas d'évocations sous forme de rêveries). On est la plupart du temps sur du purement factuel, soumis à un même traitement narratif qui finit par situer tout sur un même plan, transformant Marie Curie en une sorte de surface de projection assez plate et dont la finalité principale serait de toucher le lecteur : voilà une scientifique brillante qui a voué sa vie à la science, une femme volontaire qui lutte contre l'adversité et les préjugés de son époque, une femme courageuse faisant face aux revers de la fortune, fidèle et attachée à son pays, à sa famille. Tout bien filtré donc sous le crible du romanesque et parcouru très majoritairement de «bons sentiments», transformant quasiment Marie Curie en une héroïne à la Barbara Cartland. (Que ce soit clair : je n'ai absolument aucun préjugé par rapport à un genre littéraire où Mme Cartland occupe une place tout à fait honorable, c'est tout simplement que cela ne me satisfait absolument pas en tant que lecteur). Secondairement, je n'ai pas du tout adhéré au fait que, pour des raisons que l'auteure justifie vaguement, dans sa postface, comme étant «romanesques» (mais sans expliquer lesquelles exactement, ce qui laisse supposer qu'elle l'aurait peut-être fait pour faciliter sa tâche..), elle ait exclut du récit le seul frère de Marie Curie, Josef ( ?) ainsi que l'amie très proche, soutien inestimable et confidente de la scientifique, Marguerite Borel, grâce à laquelle, entre autres, Marie Curie avait pu éviter de faire l'objet d'une campagne, au sein de l'Université, demandant son expulsion du pays, lors de l'affaire Langevin…Bref, sans rentrer dans les détails : deux personnages ici, loin de pouvoir être considérés comme accessoires ou superflus (!) qui n'existent même pas dans la vie de Marie Curie !!

Et enfin, pourquoi diable, me suis-je demandé, quel intérêt à imaginer une «uchronie biographique», dans laquelle Marie se voit dédoublée dans une Marya Sklodowska qui ne serait pas partie en France et, donc, pas devenue «Marie Curie», mais serait restée en Pologne, mariée à son amour de jeunesse frustré, le faible et charmant Casimir Zorawski ? Car le schéma est exactement le même dans ce récit parallèle (une femme volontaire, les conditions de vie difficile, l'amour de la science, etc..), la narration reste toujours à la première personne (l'auteure aurait pu au moins changer de voix narrative, et introduire ainsi, pourquoi pas, une autre perspective un peu différente, moins «hagiographique», plus impliquée et plus exploratrice par rapport à la subjectivité de la femme Marya derrière le « mythe » Marie) ; non, les « pions » ne font que bouger de place (ainsi, par exemple, c'est sa soeur Hela qui part en France et qui recevra un Nobel…). Un copier-coller, à mon sens, sans le moindre intérêt. Pour en venir à quoi au juste ? Que malgré les aléas de la vie, « on est ce que l'on est au fond, on reste fidèle à soi-même » (quel simplisme !), que Marie serait tout de même devenue quelqu'un de très proche de ce qu'elle était devenue réellement en France, certes, au rabais, sans la gloire, sans Nobel, mais une scientifique malgré tout et surtout le contexte encore plus défavorable aux femmes en Pologne ? Beaucoup de bruit pour rien…

Je m'arrête là, je ne vais pas m'étendre davantage, par exemple sur l'écriture elle-même, s'appuyant ici sur des effets souvent faciles, farcie d'expressions récurrentes du type "creux au ventre» ressenti par les femmes face aux mauvaises annonces, ou bien tous ces visages «rosis» par le bonheur qui reviennent toutes les dix pages, ou ces odeurs «de terre et de miel» que dégagent systématiquement les cheveux des enfants, «de pin et menthe poivrée» les moustaches des messieurs, ou «de coquelicot» la peau des soeurs bien-aimées…

Je vous avais dit que je n'avais rien de bon à rajouter à ce livre…

Je ne publie d'ailleurs ce billet que parce que je me suis engagé à le faire, autrement je n'y verrais aucun intérêt non plus. Cette critique est elle-même radioactive, heureusement pour vous elle ne possède pas, comme le radium, une demie-vie de plus de 1 600 ans, mais se désintégre au bout de 10 minutes, juste le temps qu'il faut pour la parcourir et passer à autre chose.

Moi aussi, je vais passer à autre chose. Je viens de réaliser que je ne connais pas de «boîte à livres» autour de chez moi : je vais essayer d'en géolocaliser une pas trop loin…

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Marie et Marya

Marie Curie est à mes yeux un personnage mythique, une femme emblématique, une scientifique hors pair. Bref je suis "béate" d'admiration devant cette Femme .. alors lorsque l'on m'a proposé de découvrir Marie et Marya ,un roman signé par Jillian Cantor, je n'ai pas hésité. Merci donc aux éditions Préludes et à Babelio pour ce partage.

Ceci dit, je referme ce roman déçue , très déçue même avec, depuis les premières pages, une question lancinante en tête: pourquoi ce choix, pourquoi vouloir à toutes fins imaginer la vie qui aurait pu être celle de Marya si elle était restée vivre en Pologne, pourquoi quitter des yeux le parcours difficile et ardu qui a été celui de Marie Curie . Je referme ce livre sans avoir de réponses mais avec le sentiment d'avoir perdu mon temps dans ces narrations au ras des pâquerettes même si je reconnais à Jillian Cantor une plume agréable.

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Marie et Marya

Les livres sur Marie Curie sont innombrables. Je suis fasciné par cette femme de sciences et d’engagements – découverte notamment dans le superbe Marie Curie prend un amant d’Irène Frain. J'étais d'autant plus curieux de lire cette jeune autrice américaine, de voir ce qu'elle allait faire, en 2022, de ce personnage féminin hors du commun ? Merci à Babelio et aux Éditions Préludes de m'avoir permis cette heureuse expérience.



Jillian Cantor a entrepris d’entrelacer deux histoires de nature bien différentes. D’une part, une autobiographie romancée de Marie Curie, de ses 24 ans en 1891 à sa mort en 1934, et d’autre part une fiction sur ce qu’aurait pu être sa vie si elle n’avait pas quitté la Pologne, se mariant et du même coup renonçant à son goût pour la science.



Au début, en Pologne, il n’y a que Marya Sklodowska – nom polonais de Marie Curie – puis celle-ci, en arrivant à Paris pour étudier, devient Marie. Ensuite ce sera l’une et l’autre, un chapitre sur deux. La perspective de 400 pages de ce régime m’a un peu intrigué au début. Les mêmes personnages dans des vies différentes... D’un côté leur vraie vie, de l’autre une vie imaginée par l’autrice... Mais n’y a-t-il pas toujours une part de fiction dans toute biographie ? Où se trouve la frontière à ne pas dépasser ?



« Les chapitres Marie » permettent une mise en valeur de la modernité de cette figure scientifique mondiale. Exilée débarquant en France en 1891, étudiante brillante, scientifique acharnée, première femme au monde obtenant un prix Nobel... Il y est surtout question de la femme scientifique en butte aux hommes de son époque, à une société masculine ayant peur de la femme puissante. A ce titre le scandale suscité par sa liaison avec Paul Langevin est éloquent. De même que l’image d’une scientifique froide, uniquement préoccupée par son travail ou débauchant un homme marié. Quelle farce ! Imaginons un instant les mêmes éléments dramatiques avec un alter ego masculin ayant une aventure avec une femme mariée... aucun journaliste n’aurait fait un article là-dessus...



« Les chapitres Marya » sont une mise en miroir de l’existence possible de Marie si elle était restée à l’ombre de Kazimierz, son fiancé d’alors, devenu ensuite un brillant scientifique dans les mathématiques. Le procédé narratif autorise ainsi l’autrice à s’intéresser à la situation en Pologne, nous immergeant dans l'Europe du début du XXème siècle, avec un pays partagé entre l’empire russe, l’empire autrichien et l’Allemagne prussienne (que de guerres pour des frontières, et surtout que de destructions de vies, de biens, d’avenir !).



Cette construction littéraire double est d’une grande richesse, bien loin, comme je l’ai lu, d’une romance banale. J’ai aimé cette alternance, autobiographie pure de Marie Curie, fiction avec Marya mais avec des éléments réels touchant des personnages que Marie a laissés en Pologne dans sa jeunesse, ayant poursuivi leur vie là-bas dont Kazimierz... L’amour de jeunesse de Marie aurait passé les dernières années de sa vie à venir s’asseoir sur un banc devant l’Institut du radium à Varsovie, où il contemplait la statue de Marie érigée là après son décès, en 1934. Ce n’est pas donné comme une certitude mais littérairement cela a du poids. C’est à partir de cette anecdote que Jullian Cantor a eu l’idée d’écrire ce roman. Dans la très instructive postface, l’autrice raconte avoir écrit deux romans, et qu’elle a ensuite travaillé dur pour les mêler intimement.



Voilà bien un livre de « positive attitude », qui plaira à tous ceux souhaitant aux femmes une reconnaissance hors de l’ombre dominatrice masculine. Il ne plaira pas du tout aux hommes que l’égalité des sexes effraie – on a un début de réponse dans les avis déjà publiés, confirmant que le chemin de l’égalité est long... Sans en passer par le discours sociologique, politique ou philosophique, ce roman nous dit que l’avenir peut appartenir aux femmes, que celles-ci détiennent en grande partie leur avenir :



L’écriture coule toute seule, librement. Peu d’effets particuliers si ce n’est quelques métaphores autour de la radioactivité, rappelant la passion scientifique pour l’atome de Marie Curie. Il fallait peut-être cette écriture là pour passer ainsi d’une histoire à l’autre sans perdre le lecteur. J’ai notamment trouvé remarquable l’habileté tranquille de l’autrice pour citer des expressions polonaises en glissant la traduction dans les réponses des personnages, évitant ainsi les notes de bas de page :



Je découvre avec ce livre les éditions Préludes. Seulement cinq ans d’existence et cinquante titres publiés, mélangeant talents confirmés et nouvelles plumes, selon leur site. La couverture, d’après Sarah Brody, illustre magnifiquement le contenu, ce qui n’est pas si fréquent !



Jillian Cantor est née à Philadelphie et vit actuellement en Arizona. Elle a publié auparavant un premier roman « La vie secrète d’Elena Faber », mélangeant également histoire, amour et époques différentes. Plutôt tentant pour moi après cette expérience réussie.



Quels livres sur Marie Curie ou d’autres femmes scientifiques avez-vous lu, lesquels conseilleriez-vous ?

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Retrouvez cette chronique avec illustrations sur Bibliofeel (lien ci-dessous) ou sur page Facebook Clesbibliofeel.


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Marie et Marya

Je remercie les éditions Préludes et babelio pour l'envoi, dans le cadre d'une masse critique privilégiée, de Marie et Marya de Jilian Cantor.

Dans la Pologne de 1891, une jeune femme, Marya Sklodowska, s'apprête à épouser le mathématicien Kazimierz Zorawski.

Mais les parents de son fiancé s'opposent à leur union. L'engagement est rompu.

Déçue et humiliée, Marya quitte son pays natal pour la capitale française afin d'étudier la physique et la chimie à la Sorbonne. Elle change d'identité pour mieux s'intégrer et devient...Marie Curie.

Si elle s'était mariée, que serait devenue la jeune Marya ?

Sans accès aux études, sans travail et sans recherche ?

Qui serait cette autre Marie Curie, qui aurait connu une existence de femme et de mère plus conventionnelle ?

Sa soif de connaissance aurait-elle fini par l'emporter ?..

Marie et Marya est un roman qui imagine ce que serait devenu Marie Curie si elle n'était pas partie à Paris, étudier à La Sorbonne.

Je ne suis pas une grande amatrice des romans de ce genre, imaginant une autre vie à un personnage célèbre. J'aime bien, mais il faut avouer que ce n'est pas toujours réussi. C'est un peu « casse-gueule » comme exercice, d'imaginer une autre vie à quelqu'un de connu.

Avec Marie et Marya, Jilian Cantor a réussi à m’intéresser et à me donner envie d'en savoir plus sur Marie Curie. Je la connais de nom, bien sur (comme tout le monde) mais je ne me suis jamais penché sur sa vie. J'ai découvert une femme forte, qui en a bavé pour s'imposer à une époque où la femme n'avait pas le bon rôle. Elle a du caractère, même si les épreuves de la vie l'ont parfois mis à dure épreuve.

Elle a eu deux prix Nobel ! C'est quand même pas rien !

Quand à Marya, la femme qu'aurait pu être Marie si elle s'était mariée et n'était pas partie à Paris, elle n'est pas une femme insipide. Elle aussi va se battre, étudier même si elle n'en a pas le droit.

Deux destins différents mais deux femmes néanmoins fortes, au caractère bien trempé.

J'ai aimé découvrir ce roman, je trouve qu'il est bien ficelé. Le destin imaginé pour Marya est crédible au vue de l'époque et du caractère de Marie.

On a le point de vue de chacune d'elle à tour de rôle. On ne peut pas se perdre car le nom est bien indiqué à chaque début de chapitre.

Je n'ai pas eu de coup de cœur, mais j'ai apprécié ma lecture, dont je garderais un bon souvenir.

Ma note : un très joli quatre étoiles.
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Marie et Marya

Varsovie, 1891. Sur le quai de la gare, Marya Sklodowska est confrontée à un terrible dilemme : soit elle part à Paris rejoindre sa soeur pour étudier la physique, soit elle épouse son amoureux, un mathématicien polonais et reste au pays. Elle choisit la France, se renomme Marie, épouse Pierre Curie, et devient la célèbre physicienne lauréate en 1911 du prix Nobel de chimie.

Mais, au lieu de s'arrêter à la réalité historique, la romancière Jillian Cantor imagine le possible destin d'une Marya restée en Pologne et nous propose, en alternant les chapitres, la vie de ses deux héroïnes qui possèdent en commun la même soif de connaissances.

Un roman jubilatoire et passionnant !
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Marie et Marya

Merci à Babelio de m'avoir choisi dans le cadre de l'Operation Masse Critique et aux Éditions Préludes de leur envoi de ce livre de Jillian Cantor.



Une biographie de Marie Curie confrontée à celle qu'elle aurait pu avoir en se mariant en Pologne, et en restant Marya, voilà une idée étrange qui avait de quoi éveiller ma curiosité.



La vie de Marie Curie est en elle même une vie exceptionnelle que beaucoup d'entre nous connaissent. Comment cette jeune femme venue de Pologne allait très vite se révéler une immense scientifique, et, avec Pierre Curie, qui deviendrait son mari, se lancer dans l'entreprise titanesque qui allait aboutir à la découverte du radium et du polonium et les deux chercheurs obtenir le Prix Nobel de Physique avec Henri Becquerel en 1905, tout cela est déjà une aventure scientifique et féministe incroyable. Et puis que cette femme, brisée par la mort tragique de son mari, se relève pour obtenir un deuxième prix Nobel, de chimie cette fois, en 1911, puis s'engage durant la guerre 1914-1918 pour concevoir des petites voitures équipées de matériel de radiologie ( « les petites curies ») et se rendre près des champs de bataille avec sa fille Irène pour radiographier les blessés de guerre, voilà une aventure humaine exemplaire. Et puis essayer d'utiliser les aiguilles de radium pour traiter les cancers de l'utérus, et puis refuser la Légion d'Honneur et puis voir sa fille Irène recevoir le Prix Nobel avec son mari Frédéric Joliot, et puis….

Oui, une personnalité hors-normes, d'une grande énergie et d'une grande humanité, parfois perçue aussi par ses contemporains comme une femme d'une grande froideur, donc une personnalité complexe comme le sont tous les génies.



Malheureusement pour moi, et je suis bien désolé pour l'autrice qui commente à la fin son enthousiasme d'avoir écrit ce double récit, j'ai trouvé que celle-ci a transformé la vie de Marie Curie en une sorte de roman-feuilleton sentimental, une romance sur fond de bien-pensance que je n'ai pas aimée du tout.

Et puis le récit de cette vie alternative dont le but semble être de montrer que la Marya restée en Pologne deviendra, elle aussi, une scientifique, ne m'a pas du tout convaincu, tant toute cette histoire m'a paru artificielle, et beaucoup trop romancée. Et même, le fait de considérer Pierre Curie comme une sorte de raté, d'ombre de son frère Jacques (qui lui, aura le Prix Nobel avec son épouse Helena, la soeur de Marya !), et de lui attribuer une sorte de liaison platonique avec Marya, cela m'a paru tellement grotesque que je me suis senti vraiment mal à l'aise.

Et de traiter ces deux récits parallèles à la première personne, et ansi attribuer à Marie Curie ces sentiments où la vie de famille, la vie amoureuse sont mises, le plus souvent, devant les préoccupations scientifiques, je ne crois pas que cela corresponde à la vraie Marie Curie, d'ailleurs qui peut savoir ce qu'elle pensait.

Et enfin désolé aussi de dire que je n'ai pas aimé cette écriture sans relief, sans nuances, avec de nombreux « clichés » tels ces « creux au ventre » qui apparaissent toutes les deux ou trois pages, ou encore ces joues qui sont toujours rosies, etc…



Peut-être suis-je mauvais juge, et sans doute ne suis-je pas fait pour ce genre de lectures, car je sais que beaucoup de lectrices et lecteurs ont apprécié cette double biographie romancée.

Peut-être est ce aussi en raison de ma propre formation et mon parcours professionnel de scientifique.

En tous les cas, je n'ai pas apprécié ce traitement romanesque de la vie de Marie Curie et encore moins celui, imaginaire en tous points, de Marya Sklodowska restée en Pologne

Pour moi, les actes de la vie de scientifique, de femme et de mère engagées, de Marie Curie me suffisent.
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Marie et Marya

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Faire ses propres choix… Accepter qu’ils nous emportent sur des chemins différents, qu’ils réalisent des rêves éloignés, qu’ils changent entièrement les traces qu’on laisse derrière nous. Mais croire que nos rencontres, elles, restent notre socle, notre base, notre destinée… Qu’elle soit Marie ou Marya, qu’elle vive à Paris, à Cracovie, amoureuse ou solitaire, l’amour de la science les réunit et leur histoire s’entremêle…



Je remercie Babelio et les Éditions Préludes pour l’envoi de ce roman qui m’a fasciné.



S’il s’agit bien de l’histoire de Marie Curie, c’est avec beaucoup de malice et d’originalité que Jillian Cantor nous entraîne sur les traces de cette célèbre scientifique. Elle invente une autre vie à cette femme que seuls la science, le travail, les recherches ne passionnent.

Chaque chapitre alterne entre la vie de Marya, restée en Pologne pour épouser son amour de jeunesse, et Marie, partie se former à la Paris. Si ces deux visages d’un même personnage sont différents, ils sont tous les deux touchants.



Le style de l’auteur est prenant. L’écriture est fluide, rythmée et elle sert parfaitement l’histoire. On est plongé dans un univers scientifique, où le travail est le maître mot d’une vie épanouie. Il est même parfois difficile de voir à quel point tout le reste s’efface, n’a aucune importance, aucun poids.



Ses destins croisés sont une ode à la famille, aux 3 sœurs liées à jamais. C’est un hymne à la force des idées et au courage d’une femme qui aura mérité la reconnaissance du monde entier.



Marie ou Marya, qu’importe les choix, la vie est riche si elle est équilibrée… Une paix qui vous aura peut-être manqué…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2022..
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Marie et Marya

L'extraordinaire destin de Marya, femme polonaise n'ayant pas accès à l'éducation supérieure dans un pays sous domination russe, partie pour Paris étudier à la Sorbonne.



Et si elle était partie étudier à Paris ? Comment aurait-elle pu épanouir son intelligence hors normes ?



Elle serait devenue Marie Curie !



Une écriture simple et sans fioritures. A la première personne, des pensées qui sonnent juste, sans sombrer dans un féminisme décalé avec l'époque. S'épanchant sur les questions d'amour, pudique lorsque cela devient trop intime, la jeune femme acquiert peu à peu la maturité.

Ce style me rappelle les livres d'Emmanuelle Dupinoat



Les deux vies sont mises en parallèle, un chapitre sur deux correspondant approximativement aux mêmes dates. Les situations se répondent, certains personnages ont des destins différents, Marie / Marya s'interroge sur ce qu'elle serait devenue si… Si elle avait décidé autrement, croyant qu'elle avait le choix. La scientifique hésite entre la perfection de la physique et la vie qui ne répond pas toujours aux attentes.



L'aventure va très loin car Pierre Curie est tué dans un accident et la suite de sa vie sans lui nous est décrite. Qu'est l'amour pour cette femme de science ? Quel aurait été le destin de Pierre si Marie était restée Marya ?

Nous sommes dans une belle uchronie, pour la moitié du livre.



Tout est bon dans cette histoire, pour peu qu'on accepte le jeu.



Jusqu'à la fin où la mort survient, emportant Marie trop tôt. Ironie du sort pour une femme qui a sauvé des milliers de vies en inventant la radiologie et permettant de détecter et localiser les cancers.


Lien : https://www.patricedefreminv..
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Marie et Marya

Merci à Babelio et aux éditions Préludes pour cette masse critique privilégiée.



L'auteure Jilian Cantor imagine une autre vie pour Marie Curie : celle qu'elle aurait eu si elle était restée en Pologne et avait épousé son amour de jeunesse, un professeur de mathématiques, plutôt que de partir étudier à Paris.



Les chapitres se succèdent en alternant la narration de la vie de Marie puis celle de Marya. L'auteure a intégré de nombreux point communs dans les vies de Marie et Marya - elle aurait pu choisir un chemin tout à fait différent pour cette vie imaginée de Marya. Finalement, ces similitudes entre ces 2 destins sont intéressantes rappelant qu'il s'agit du même caractère volontaire, courageux, attaché à la science, épris de liberté. Marie et Marya très attachées à la liberté de la femme, ses droits et notamment celui de pouvoir étudier : ce qui n'était pas autorisé aux femmes début XXème en Pologne.

Ce qui explique que Marie a dû s'expatrier à Paris pour apprendre, espérer faire une carrière scientifique, et être reconnue comme une scientifique à part entière.

Son amour pour Pierre, les difficultés à faire sa place dans le milieu scientifique parce que femme, le prix Nobel attribué au couple Curie, les scandales, la mort prématurée de Pierre, à travers ses évènements et ses drames, l'auteure nous plonge dans la vie exceptionnelle de Marie.



Petit bémol : l'auteure a pris quelques libertés dans la biographie de Marie. En particulier le fait qu'elle a exclu du récit son frère sans en expliquer vraiment les raisons. Cette omission est pour moi une petite déception.



Néanmoins, un roman très agréable à lire qui met à l'honneur Marie Curie, son œuvre et son engagement.



Ce récit m'a donné envie de découvrir plus en détail la biographie de Marie et Pierre Curie.







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Marie et Marya

Nous avons tous un potentiel, des envies, des possibilités offertes en fonction de notre environnement et de notre entourage. Nos vies sont faites de hasard, de rencontres mais aussi de choix et donc de décisions plus ou moins bonnes.

C'est de ce constat que part Gillian Cantor pour son roman Marie et Marya. Marie, c'est l'illustre Marie Curie, scientifique aux 2 prix Nobel qui a choisi de venir étudier à Paris et y a fait toute sa carrière. Marya, est la même jeune femme brillante, avec les mêmes envies d'apprendre, curieuse de sciences physiques et chimie, mais qui décide de rester en Pologne pour se marier avec son amour de jeunesse.

Sur le même principe que La part de l'Autre d'Eric Emmanuel Schmidt où la vie d'Adolf Hitler est envisagée soit en ayant été reçu à l'école des Beaux Arts de Vienne, soit comme ce fut le cas, en échouant, nous découvrons ici dans une alternance de chapitres la vie de Marie/Marya.

L'auteur s'inspire de faits réels, mais il est clair, l'auteur ne s'en cache pas, que certains éléments ont été omis. Ainsi, il ne s'agit pas d'une biographie au sens strict, l'histoire est très romancee mais j'ai néanmoins appris un certain nombre de choses sur sa vie. (Je ne connaissais que le strict minimum)

J'ai autant apprécié la partie fictionnelle concernant Marya, car ellepermet de replacer le quotidien de très nombreuses femmes, dont l'impossibilité d'étudier en Pologne, (mis à part clandestinement).

Passion pour les sciences, travail et famille sont ici les pilliers sur lesquels s'appuient le roman pour construire et faire évoluer les personnages.

La lecture est facile, le rythme dynamique et j'avais besoin de ce type de lecture, après plusieurs laborieuses et ennuyeuses depuis début 2022. J'ai donc passé un très agréable moment de lecture, qui me donne plus envie de connaître au plus près la vie de Marie Curie. Peut-être avec la biographie de sa fille Eve? ou bien avec celle de Francoise Giroud?

Merci à Babelio et aux Éditions Préludes de m'avoir permis de découvrir cette belle histoire.
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Marie et Marya

C'est un véritable coup de cœur pour moi ! Je conseille cette lecture à tout le monde.

Jillian Cantor, que je ne connaissais pas, réussit un tour de force avec l'écriture de ce roman à deux voix : Maria Sklodowska, une jeune polonaise qui va épouser Kazimierz Zorawski, mais les parents s'opposent à cette union, et Marie, le prénom que Maria prend, une fois arrivée à Paris. Le lecteur va naviguer entre deux histoires, la réelle, celle de Marie Curie et celle de Maria Zorawski qui a décidé de rester en Pologne et d'épouser son fiancé.

J'ai adoré les deux versions qui, je trouve, se complètent à merveille.



L'autrice a su récupérer des éléments de la vie réelle pour imaginer la vie de Marya avec un semblant de réalisme saisissant. Les émotions, les ressentis, les aspirations sont décrits à la perfection. On sent toute la détresse de cette Marya prisonnière de son statut de femme dans une Pologne machiste et répressive, sous la coupelle de la Russie.



Et que dire de la vie de Marie Curie ? Une vie de combat du début à la fin, une vie où elle ne lâche rien et où elle est tout à fait consciente de son statut de femme militante, indépendante. Une vie consacrée à la recherche, à la défense de sa nouvelle patrie. J'ai applaudi ses victoires, j'ai pleuré sur ses douleurs, ses échecs, ses doutes.



Un livre où les valeurs de l'éducation sont mises en avant avec la présence du père en filigrane qui prônait l'éducation pour se sortir de la misère, une vie définie par des choix, des choix qui sont parfois aussi des sacrifices.



Je pourrais parler longtemps de ce roman. Je l'ai littéralement dévoré. Bravo Madame Curie pour tout ce travail, pour cette abnégation. Et bravo Jillian Cantor pour ce récit si bien documenté.



Merci à netgalley et à Préludes pour cette pépite.
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La vie secrète d'Elena Faber

Adeptes de romans à mystères, mélangeant faits historiques et romance, vous pourriez adorer ce roman de Jilian Cantor dont la plume douce et tendre vous plonge directement au coeur du chaos.



La force du roman, poignant et sombre parfois, c'est qu'il alterne ces deux époques. On ressent la nécessité de l'auteur de se faire conteuse en 1938, sans établir de véritable lien avec les parties contemporaines, mais en donnant une profondeur et une épaisseur à l'histoire. Tandis que dans les parties se déroulant en 1989, Jilian Cantor fait appel à la mémoire des personnages, avec des dialogues et des témoignages émouvants. Ainsi le roman se propose d'être à la fois comme un feuilleton et un roman à intrigues. Pourtant l'auteur aurait pu faire le choix de ne garder que l'aspect historique via les témoignages indirects racontés dans les lettres ou directs, rapportés par la grand-mère. Ce choix étant fait, il faut sans cesse faire l'aller retour entre les époques.



J'ai préféré les moments de l'enquête qui se passent en 1989. Une année marquée par le passé dramatique de la Seconde Guerre Mondiale. Confrontée à la mémoire de sa grand-mère, tandis que son propre père est atteint d'Alzheimer, devant faire face à la brutalité d'une vérité historique bouleversante et tragique, dans une vie plutôt banale finalement, malgré les amours contrariés, Katie est un personnage auquel on s'attache immédiatement. Et ses investigations avec Benjamin sont passionnantes.



Les femmes de ce roman sont fortes et courageuses. L'intensité et le rythme ne faiblissent que vers la fin du roman, pourtant si bien écrit et tournant autour d'une histoire d'amour vibrante et des timbres mystérieux, dont la symbolique forte est chargée des symboles du passé et lourds de sens.



C'est une ode à la mémoire. Un questionnement sur le passé, la force des témoignages, des lettres d'antan, la puissance des silences, des non-dits et des secrets.



Moins drôle et cocasse que La Chorale des Dames de Chilbury mais tout aussi romancé et déchirant que Le Dernier des nôtres d'Adelaide de Clermont Tonnerre, si vous aimez cette période trouble, FONCEZ.



Je suis sûre qu'il vous plaira !
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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