Un grand merci à Babelio et aux Editions Rue de Sèvres pour cette escapade estivale...
Cet été-là, comme tous les étés, Rose va passer ses vacances à Awago Beach, avec ses parents, Alice et Evan. A peine les affaires rangées, elle grimpe sur son vélo et se dirige vers la maison de son amie Windy. Quelle joie pour les deux amies de se retrouver ainsi, depuis maintenant 5 ans. Même si Windy est plus jeune que Rose et qu'elles ne se voient pas en dehors des vacances, leur amitié reste intacte. Les retrouvailles se font ainsi dans la bonne humeur. On se raconte un peu l'année passée, quelques souvenirs de l'été dernier, on se balade sur la plage. Une fois la promenade terminée, elles se rendent dans la petite épicerie du coin, le seul commerce d'ailleurs en dehors de la pizzéria. Les deux jeunes filles remarquent aussitôt le vendeur, un ado qui a certainement quelques années de plus qu'elles. Alors qu'elles s'achètent quelques bonbons, une jeune fille, prénommée Jenny, pénètre dans la boutique. Une fois encore, elle semble attiser la curiosité des deux amies....
Cet été-là, c'est avant tout les aventures de deux jeunes filles en pleine fleur de l'âge, curieuses, avides d'émotions, parfois nostalgiques et prêtes à entrer dans le monde des adolescents. Des baignades, des parties barbecue, des films d'horreur regardés en cachette des adultes pour se faire peur, des démonstrations de danse de Miss Hip Hop, la visite de l'oncle et de la tante, une certaine curiosité pour les vieux ados que les deux jeunes filles espionnent et avec eux la découverte du sexe, la prise de conscience de son propre corps, le regard porté aux autres qui va changer et un secret familial... tous les ingrédients sont là pour passer un été inoubliable. Ce récit soulève de manière subtile tous ces changements qui vont s'opérer. Le scénario, à la fois délicat, nostalgique ou au contraire plus violent, est tout à fait charmant. Le dessin est aéré, le noir et blanc ajoute à ce brin de nostalgie et les pleines pages muettes apportent une certaine douceur. Même si l'action peut parfois manquer dans cet album qui fait tout de même 310 pages, l'on aime se promener, contempler ou se laisser bercer par les vagues.
Cet été-là...et tant d'autres encore...
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Un roman graphique qui sent l'adolescence...et tout ce qui en dérive.
Les p'tits bonheurs, les désarrois...
La découverte mais la nostalgie aussi..
Les questions...sans réponses
Le mal de vivre, mais encore un peu d'insouciance
Les vacances et les galets lisses
Les interdits qu'on brave,
Les adultes qu'on ne comprend pas,
Les petits drames, la vie qui sombre,
Une amitié sincère,
Des amours délétères,
Une attirance secrète,
Le tick tick de l'horloge...
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Ouah ! Il ne se passe pas forcément des choses extraordinaires, mais pourtant on se sent bien dans cette bande dessinée qui raconte l’été de Rose et de Windy, qui ne sont plus tout à fait des enfants mais pas encore des adolescentes.
Elles se connaissent depuis des années et sont « copines de vacances ».
Rose commence à s’intéresser aux garçons, Windy est encore un gamine joufflue qui adore les sodas. Elles partagent des paquets de bonbons, se font peur en regardant des films d’horreur, vont se baigner et jouent encore dans le sable mais ont hâte de voir leurs seins pousser.
Pendant ces quelques jours de vacances, elles vont osciller entre l’envie de rester petites, parce que le monde des adultes est parfois incompréhensible et fait peur, et l’envie de grandir, de connaître des sensations nouvelles, même si là encore, c’est un peu angoissant et incertain.
Elles observent leurs parents, les quelques ados qui trainent dans le coin et tentent de comprendre ce qui les rend tristes, malheureux, en colère.
On aurait envie d’arrêter le temps et de leur dire que cet été - là est précieux, qu’il faut en profiter et le garder en mémoire car il ne reviendra jamais, et que parfois, vivre des choses toutes simples, des choses qui semblent banales comme ramasser des coquillages avec son père ou se faire coiffer par sa mère, ça n’a pas de prix, car même ces choses anodines ont un sens, et nous créent des souvenirs.
Ces deux gamines m’ont beaucoup émue et je referme la dernière page avec un sourire.
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Un été charnière pour Rose, en pleine mue adolescente.
Un été morose. La copine qu'elle retrouve tous les ans en vacances l'agace autant qu'elle l'amuse - fofolle, insouciante et gamine. Elles n'ont pourtant qu'un an d'écart, mais à cet âge la différence de maturité est sensible. Elles arrivent quand même à passer de bons moments ensemble, entre la plage, les films d'horreur visionnés en cachette, les discussions sur la sexualité et sur la grossesse en particulier - celle qui arrive par accident et trop tôt, celle qu'on attend en vain. Leçons de vie et de choses pour les deux filles qui observent quelques adolescents plus âgés qu'elles.
Chez elle, Rose souffre des disputes parentales, et surtout de l'état de sa mère prostrée dans sa dépression. Ses relations avec elles n'en sont que plus conflictuelles. Pas de pitié à treize ans, pas d'indulgence envers les parents, encore moins s'ils sont faibles. A cet âge, on doit pouvoir s'appuyer sur des adultes de l'entourage, on doit aussi pouvoir les rejeter pour se construire. Bref, il faut du solide autour de soi. Rose ne rencontre que du mou, du vide, lorsqu'elle se confronte à cette mère recroquevillée autour de sa douleur et de son ventre désespérément vide.
L'ambiance familiale plombe Rose, certes, mais une partie de son malaise reste indéfinissable et inexplicable pour elle. Le cafard lui colle à la peau sans qu'elle sache pourquoi, ce qui est d'autant plus déroutant et vertigineux.
Bel album sensible sur le désarroi et la souffrance adolescents, sur les humeurs fluctuantes de cet âge. On referme l'ouvrage sur une image éloquente : la porte de la maison de vacances que l'on referme en prenant rendez-vous avec soi-même pour l'été suivant, se demandant avec inquiétude ce qu'on sera devenu. Espérant que la vie paraîtra alors plus douce, ou tout au moins pas plus sombre.
Si on se souvient de l'été de ses treize ans et/ou si l'on est parent d'adolescent, on trouve des échos dans les sentiments et les comportements de Rose et de ses proches. On risque alors de sortir de cet album dérouté et tristounet...
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Un récit tout en finesse, nostalgique et doux. Le graphisme est délicat, parfait pour raconter cet été d'adolescence.
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L'entrée en adolescence est un moment fragile, des instants oscillant entre deux mondes. Ce roman graphique retrace ici un été, celui de deux gamines d'une petite dizaine d'années qui se retrouvent, comme chaque été, mais soudain trop grandes pour les dessins animés et les châteaux de sable.
Elles errent dans ce lieu de vacances, observent ce groupe de jeunes plus âgés, leurs amours, le sexe, et pénètrent sans vraiment le désirer dans le monde problématique des adultes.
C'est une petite histoire de tragédies quotidiennes, un fragment de vie à laquelle la fin des vacances met un terme, la fraîcheur, l'étrangeté et déjà la nostalgie d'une période délicate et à vif.
Les dessins sont un délice, les angles de vue pertinents, les dialogues et la traduction tout en justesse... mais j'ai regretté parfois l'absence de couleurs dans des illustrations qui auraient pu être plus émouvantes encore.
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Si l’enfance et l’adolescence sont des périodes de la vie largement traitées par la fiction en général et la B.D en particulier, la période courte mais très particulière qui se situe entre les deux l’a beaucoup moins été. « Cet été-là » s’intéresse à cet âge intermédiaire en suivant Rose et Windy lors d’un été au bord de la mer.
« Cet été-là » est vraiment le genre de B.D que j’affectionne. J’aime ce registre intimiste, doux amer qui fait la part belle à l’émotion et à la nostalgie. Il ne se passe pas grand-chose au cours des plus de 300 pages qui composent la B.D et pourtant j’ai été happée du début à la fin. Le portrait de la préadolescence qu’esquisse Mariko Tamaki est subtile et émouvante. Si Windy a encore nettement un pied dans l’enfance, Rose n’est déjà plus tout à fait une enfant et se situe à cet âge charnière entre l’enfance et l’adolescence. Son regard sur ses proches, sur le monde qui l’entoure se fait moins naïf, elle entrevoit certaines choses qui lui échappaient totalement il y a peu. Pour autant, les hormones n’ont pas totalement fait leur œuvre et un gouffre la sépare encore des jeunes gens un peu plus âgés qu’elle observe avec un regard envieux mais distant. Le ton est juste et émouvant sans jamais être larmoyant. Le récit se permet même des pointes d’humour malgré une certaine gravité dans le propos général. J’ai été charmée par ce scénario subtil et émouvant dont l’impact est renforcé par la simplicité du dessin de Jillian Tamaki. Un noir et blanc assez brut, l’illustratrice joue très peu avec les gris et les ombres, des traits simples et épurés mettent en valeur l’histoire racontée.
J’ai beaucoup aimé cette lecture touchante et pleine de finesse. J’ai bien envie de découvrir d’autres ouvrages de ces auteures canadiennes que je ne connaissais pas du tout.
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Je ressors de cette lecture légèrement déçue. Malgré les plus de 300 pages de cette B.D., il se passe peu de choses : nous suivons une adolescente, Rose, pendant ses vacances en famille au bord d'un lac en Ontario, comme chaque année. Elle y retrouve Windy son amie de toujours. Premiers émois amoureux, parents qui se disputent, premiers films d'horreur et baignades à la plage rythment le quotidien des deux jeunes filles.
J'avoue que je me suis un peu ennuyée et j'ai trouvé les dessins, en noir et blanc, trop sombres parfois.
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C'est une BD qui m'a également été prêtée par ma petite-fille, comme "la louve boréale".
Cette BD est en noir et blanc.
Deux gamines en vacances, des copines depuis toujours, pas encore femmes, mais déjà plus des enfants découvrent les problèmes d'adultes.
Elles voyagent dans l'entredeux.
Pas trop emballée ni par les dessins ni par l'histoire.
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Un très joli roman graphique, très juste, sans fioritures, avec des choix graphiques très esthétiques dans le noir et blanc. Difficile de s'imaginer comment mieux rendre les tourments de la pré-adolescence, les secrets de famille, la lenteur d'un été passé au même endroit chaque année, les choses qui changent sans vraiment changer, le temps qui passe. Plein de choses qu'on n'imaginerait pas trop transposables en BD... et là elles l'ont fait. Je n'en avais pas entendu parler mais j'ai l'air d'avoir été le seul au vu du nombre de critiques postées sur Babelio.
Le fait que la dessinatrice et la scénariste soient métisses contribue je pense au coté ovni de l'ouvrage, surtout quand ses deux cultures sont nord-américaine et japonaise, deux approches différentes de l'art de raconter des histoires par le dessin mais que ce livre permet de considérer comme joliment complémentaires.
Le fait qu'elles soient des femmes... et des féministes... leur donne forcément ce regard si particulier sur ces deux pré-adolescentes qui découvrent l'amour, la puberté, les ombres que comportent une famille... et les films d'horreur au cœur de cet été qui ne sera peut-être pas si semblable que ça aux précédents.... mais pas forcément si différent non plus...
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Rose sort de l'enfance. Cet été là, elle accompagne ses parents dans la maison de bord de mer où ils se rendent chaque année, à Awago Beach.
C'est l'occasion de retrouver son amie Windy, plus jeune qu'elle d'un an et demi.
Mais la vie de Rose ne l'est pas toujours (rose).
Les plus grands adolescents, eux, semblent bien s'amuser, mais il ne faut pas se fier aux apparences.
Ce n'est pas uniquement les journées Rose que nous découvrons dans cet ouvrage, mais aussi les problèmes de son entourage.
Le graphisme, en noir et blanc, est particulièrement soigné et beau, à la fois sobre et expressif.
Ma seule réserve naît de l'impression d'une fin banale, sans véritable chute. Mais la vie va ainsi, du moins lorsque, comme ici, avec cet été-là, on n'en trace qu'une tranche.
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Encore un petit régal de BD (qui m'a fait penser aux mangas coréens) parce que peu de texte dans un noir et blanc simple et efficace. Histoire de 2 pré-adolescentes qui se retrouvent, comme chaque été, au bord de la mer. Il ne se passe pas grand-chose mais la magie est là toute en tendresse, découverte, tristesse, nostalgie, sensibilité, fraîcheur. Décidément, ces derniers temps, c'est plus bingo avec les BD que les romans !
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C’est une BD qui se lit en peu de temps car il y a peu à lire; elle invite à se laisser porter par les images. C’est assez simple a priori et il n’y a pas d’intrigue à proprement parler. C’est juste l’histoire de deux copines pré-adolescentes qui se retrouvent chaque année à l’occasion de vacances d’été au bord d’un lac. Elles observent, elles écoutent; se nourrissent de bonbons de sodas et de films d’horreur pas vraiment conçus pour ce public-cible. À travers cette tranche de vie, on aborde cependant, par la bande, des sujets extrêmement sérieux : les problèmes de couple, la maternité, la dépression, le suicide pour n’en citer que quelques-uns. C’est finement mené et on éprouve une certaine empathie pour ces gamines un peu trop laissées à elles-mêmes pour aborder cette période difficile de la vie qu’est l’entrée dans l’âge adulte. Je suis toutefois un peu restée sur ma faim car, même si les thèmes abordés sont universels, ça m’a paru très nord-américain par la culture ambiante. En bref, je doute qu’il me reste un souvenir impérissable de cette lecture.
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C'est l'histoire d'Alice, qui arrive au lac Awago pour les vacances. Ses parents se déchirent peu à peu. On découvre qu'un désir d'enfant non assouvi est à la source de ce délitement. Fausse couche.
Les adolescents sont en devenir. Les adultes sont brisés.
Alice et Windy louent des DVD d'horreur au drugstore du bled. Jason et Freddy s'invitent dans le petit chalet que les deux ados peuplent de leurs cris et de leurs angoisses. Angoisses dues au film. Angoisses dues aux nichons qui ne poussent pas. Angoisses dues aux pulsions qui poussent Alice vers Dud, le jeune qui tient le drugstore. Mais il a mis une fille enceinte. C'est une Huron. Enfin, il y a sans doute un peu de sans huron en elle.
L'été passe. Les ados grandissent, un peu. Les adultes aussi.
Jillian et MAriko Tamaki n'ont pas leur pareil pour peindre avec tendresse et poésie le temps qui passe et l'âme qui se débat dans les méandres des rapports humains. Sans être réellement concerné par le récit, j'ai été touché, ému quelques fois. Le récit sonne juste. Il parle vrai. Il n'y a pas de langueur ni de longueur dans ce long roman graphique. Juste l'impitoyable va-et-vient des choses qui suivent leur cours.
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Replongez dans cette période de l'entre-deux âges, pas tout à fait assez grande ni déjà plus si petite. L'âge où l'on ne sait pas, où les chimères de l'enfance laissent place aux désillusions de l'âge adulte. Où l'on s'aperçoit que les choses ne sont pas si roses tout en voulant rester encore dans cette ambiance ouatée, moelleuse et confortable.
Une amitié de vacances, les rumeurs d'un village tranquille et une vie de famille un brin complexe.
Une tranche de vie et d'amitié adolescente qui vaut la peine d'être lue servie par des graphismes épurés et un joli travail sur les éléments aériens.
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Une histoire de pré-ados pendant les vacances d'été quand les parents essayent de reprendre leur souffle loin de leur vie trépidante et de leurs douleurs passées, et que les lycéens s'adonnent à leurs premières expériences sexuelles. C'est probablement assez juste et réaliste, et en même temps on peut se demander quel est l'intérêt de cette histoire, de ces descriptions de baignades à la plage et de films d'horreur regardés en cachette... On espérait peut être une sorte de conclusion, une gentille morale, ou un regard plus acerbe des jeunes protagonistes sur le monde qui les entoure... Bref, un peu décevant.
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