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Critiques de Jim Dodge (176)
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L'oiseau Canadèche

Ne demandez pas à Wikipedia qu'il vous renseigne sur l'oiseau canadèche. Il est unique en son genre tout comme la famille à laquelle il appartient. Je ne parle pas des colverts mais de SA famille de cœur,composée du vieux Jake Santee qui possède le don d'immortalité, de son grand petit fils Titou dont je dirai ensuite quelques mots, et de leur ennemi adoré le sanglier Cloué-Legroin.

Après quelques mariages éphémères, la naissance d'une fille qu'il ne connaîtra que quelques jours, différentes fortunes acquises par le jeu ou autres magouilles ,suivies d'infortunes et rebondissements improbables mais jamais susceptibles d'entamer son optimisme, Jake , à 80 ans ,apprend que sa fille est morte accidentellement laissant derrière elle un petit garçon de 4 ans...ainsi qu'un héritage non négligeable ! Jake n'a qu'une idée en tête : élever son petit fils et gare à ceux qui pourraient le soupçonner d'intérêt vénal,même s'il était à deux doigts de se faire confisquer ses terres pour impôts jamais payés !

Toute cette longue épopée nous est retracée en un éclair par Jim Dodge qui préfère laisser toute la place au reste de la vie de Jake où il ne se passe finalement plus grand chose si ce n'est une vie cocasse et atypique qui ignore tout des règles extérieures pour s'attacher uniquement au bonheur de faire ce qui lui plaît avec Titou,ce géant obnubilé par la construction de clôtures n'ayant autre objectif que de les fabriquer,leur oiseau Canadèche qui lui aussi défie toutes les normes depuis que Jake l'a ressuscité caneton grâce à une bonne rasade de son " vieux râle d'Agonie".

Car l'immortalité de Jake ne lui est pas tombée du ciel mais transmise par un viel indien à l'agonie par le biais d'une recette miraculeuse d'un whisky qu'il va scrupuleusement produire comme l'œuvre capitale de sa vie.

Vous l'aurez compris,ce court roman n'est pas fait pour es esprits cartésiens et encore moins pour les adeptes d'une vie ordinaire car voici ce qu'en pense Jake: " Eh ben,ça doit vous faire une petite vie bien merdeuse et salement étroite, non?"

Il n'y a place dans ce roman que pour la malice,l'impertinence,les grains de folie qui circulent en toute liberté ,et aussi pour la tendresse. Cela en ferait presqu'un conte philosophique !
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L'oiseau Canadèche

Une histoire hors temps, dans un univers paradisiaque où les bêtes sont à l'égal de l'homme et où le bon whisky coule à flot dans le gosier pour l'immortalité jusque ce que la mort s'en suive. le vieux Indien ne croyait pas si bien dire: il est bon de laisser le sanglier vivre sa vie de sauvage et le canard idem, le miracle n'est pas à exclure. Un récit étonnant dans la belle édition Cambourakis.
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L'oiseau Canadèche

Evidemment, il ne faut pas chercher dans ce conte naturaliste quelque once de vérité ou une vision philosophique universelle, mais simplement une certaine relativité des choses. Les catastrophes s'amoncelent dans les premières pages avec un naturel désarmant et un humour rappellant le premier chapitre du "Monde selon Garp" d'Irving. Un grand père, handicapé notoire des relations sociales, vivant dans le grand ouest sauvage des USA, recueille le jeune enfant de sa fille (Titou), et doit l'élever sans présence féminine dans sa ferme. Bouilleur de cru d'un whisky menant à l'immortalité, dont la recette lui a été donnée par un indien mourant, le vieil homme s'occupe bien du jeune Titou. Ce dernier, devenu adulte, sauve une nuit d'orage un caneton , qui s'avérera être une cane, la seule présence "féminine" du foyer. Entre le "home sweet home", l'american way of life, avec un grand père un peu allumé, le jeune Titou fou de clotures, et la cane "Canadèche", les pages de ce livre se muent en une ode singulière à l'originalité, à l'optimisme, à la fatalité aussi. Certes le sanglier est le nécessaire méchant de ce livre, mais le final digne d'une grande saga indienne, replace le tout dans une cosmogonie nord américaine dont on raffolle.

Assurémment un sympathique petit livre, méritant le "coup de coeur".
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L'oiseau Canadèche

La principale trame de l'histoire , campons les personnages principaux.



Pépé Jake, 99 ans, 1,60 m, 45 kg, allergique au travail, aux impôts et autres obligations, convaincu d'être Immortel grâce au "Vieux Râle d'Agonie" un tord-boyau carabiné

crée par un viel indien "Johnny Sept-Lunes".

Gràce au poker il arrive à gagner de quoi racheter une bonne moralité et il a le droit d'élever son petit fils Titou.



Titou, 22 ans, 2 m, 120 kg, orphelin recueilli par son grand-père hors norme, il aime les clôtures, déteste les films d'horreur et a une relative sobriété.



Canadèche, femelle Colvert rescapée d'une attaque de sanglier,

sept fois plus grosse qu'un canard, "pisteuse" de cochon sauvage.



Il ne faut pas non plus oublier le fameux sanglier Cloué-Legroin, le « Moby Dick » de Titou.



Jim Dodge, a une écriture resplendissante colorée , avec des expressions qui tombent comme des couperets dans cette narration sur un trio détonnant, malicieux, tendre et attachant.



Laissez vous charmer par l'histoire rocambolesque et touchante de Titou, et de Pépé jake

dont tout les oppose mais avec un grand attachement réciproque.

C'est un vrai conte naturaliste moderne qui apporte une grande bouffée d'air pur, dans nos vie en cela c'est important de le lire .

C'est aussi une histoire d'amour et d'amitié débordant de malice et de tendresse, une véritable leçon de vie.

Jim Dodge ne décrit pas au sens réel du mot mais il suggère . Il sait laisser la part au rêve, au lecteur.

Le roman est bref et pourtant d'une incroyable richesse c'est pour cela que je vous recommande vivement sa lecture et d'aller vous promener de petits faits , en petits faits de rencontres en rencontres plus droles les unes aux autres et à découvrir ces personnages hauts en couleurs grâce auxquels on s'amuse du début à la fin...

Allez vous allez rester scotché sur ce petit livre , qui à mon avis n'est pas près de dormir , oublié dans des bibliothèques !

Attention au sanglier qui resurgit ou ? ......

Vous le découvrirez dans votre prochaine lecture !!
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L'oiseau Canadèche

Le vieux Jake est bien planqué dans ses collines de Californie. Il distille sa gnôle, la boit, perd aux cartes, crapahute pour se refaire, puis revient cuver. La gueule de bois le guette quand il doit accueillir son p'tit fils Titou, récent orphelin. Avant de s'en faire un atout pour gagner le poker face à la mort.



La paire devient vite un brelan: le gamin adopte une cane trouvée en plantant une clôture. Canadèche, ça sera son nom, est comme un joker dans ce couple ronronnant.



Paysages grandioses, leçons de vie alcoolisées, tendresse et chasse au sanglier. Court. Intense. Culte. Vous reprendrez bien une lichette de Vieux Râle d'Agonie?
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L'oiseau Canadèche

Voila de ses romans qui touche au sublime par l’évidence et la simplicité. L’oiseau canadèche de Jim Dodge est de cela. Petit roman qui raconte des vies et plus encore. De la philosophie qui se cache. Du mythe en puissance. La légende des petites choses.



Jim Dodge nous raconte la vie de Jake, magouilleur de l’occasion aspirant à la vie simple et recluse sur des terres isolées (gagnées aux jeux) et de son petit-fils Titou. La puissance de ce roman ne vient pas d’intrigues alambiquées, de drames appuyés, elle vient de la simplicité et de la lecture interligne que chaque lecteur va y mettre. Moins l’auteur en dit, plus le lecteur y met de lui.



L’oiseau canadèche, c’est une belle histoire d’homme et d’oiseau. Et de sanglier. Le comique et la légèreté au service d’une lecture réjouissante qui n’élude pas la dureté de la vie. Jim Dodge touche au métaphysique sans en avoir l’air.



Je ne sais pas ce que cet auteur a écrit d’autre mais je crois qu’il y a un ouvrage dans lequel l’indien apparait à nouveau.
Lien : http://livrepoche.fr/l-oisea..
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L'oiseau Canadèche (BD)

Pépé Jake est né dans le Kentucky et a pris son envol lors de la ruée vers l’or en Californie. Il a roulé sa bosse de saloons en salles de jeu, assouvissant ses deux passions, les cartes et le whisky. Il a perdu autant qu’il a gagné, il possède assez d’argent pour vivre sans s’échiner dans les champs. Pépé Jake a une troisième passion : les femmes ce qui lui vaudra quatre mariages ratés. D’une de ses unions est née une fille, Gabrielle.



Gabrielle et Jake ne se connaîtront jamais, chacun suivant son chemin. Jake acquiert une propriété lors d’une partie de carte, dans le nord de la Californie, loin de toute habitation. Il récupèrera de la main d’un indien mourant une recette de jouvence : un whisky, vrai tord-boyaux, aux vertus d’éternité. Gabrielle grandit, se marie et devient veuve alors qu’elle est enceinte de trois mois. Elle met au monde un garçon, Titou, qu’elle élèvera seule. L’année de ses trois ans, Jonathan Adler Markhurst II, dict Titou, deviendra orphelin lors d’une tragique partie de pêche au barrage de Plomane au cours de laquelle Gabrielle se noie.



Commence alors pour Titou et Jake une vie peu commune dans laquelle surgira un non moins commun animal de compagnie en la personne d’un caneton sauvé, de justesse, de la convoitise féroce d’un sanglier pas comme les autres, Cloué-Legroin. Le caneton femelle, prénommée Canadèche, partagera la vie quotidienne des deux hommes, devenant un membre à part entière de la famille.



Jim Dodge conte une histoire absolument farfelue, oscillant entre le drôlatique, le comique et la tendresse, d’un grand-père, de son petit-fils passionné par la fabrication de clôtures, et d’une cane à laquelle il ne manque plus que la parole pour être humaine. Il m’a entraînée dans son récit sans que je regimbe, bien au contraire, d’autant que j’ai lu la nouvelle édition illustrée par Tom Haugomat. Les deux hommes ne se ressemblent pas, leurs centres d’intérêt n’étant pas les mêmes, sauf le jeu d’échecs, et pourtant ils s’aimeront grandement. La tendresse affleure à chaque page, que ce soit dans les mots ou dans les illustrations, la poésie également ainsi que la peur, cette peur sourde provoquée par la présence d’un ennemi intime après lequel une course-poursuite sans fin est en cours. Le capitaine Achab avait la terreur des cachalots à poursuivre sans relâche, Titou a la terreur des sangliers à chasser chaque dimanche en compagnie de Canadèche. A chacun son Moby Dick, celui de Titou s’appelle Cloué-Legroin, sanglier quasi immortel et tellement futé et roublard qu’on est en droit de se demander s’il n’est pas la réincarnation d’un vieil ami indien de Pépé Jake.



« L’oiseau canadèche » est une histoire émouvante qui m’a emmenée à fleur de plumes dans les pâturages d’une Californie loin des clichés « beach boys », où l’on peut mener une simple et décalée sans que quiconque puisse y trouver à redire. La vie a des trajectoires inattendues, celle de Jake et de Titou aussi.



Traduit de l’américain par Jean-Pierre Carasso



Illustré par Tom Haudomat
Lien : https://chatperlitpopette.wo..
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Not fade away

100 premières pages enchanteresses.



George Gastin a un « job » d’appoint : détruire des voitures, dans le cadre d’arnaques aux assurances.



Mais un jour, il ne peut pas, il ne peut plus, il est tombé « amoureux » de l’histoire de « l’objet du délit » : une Cadillac Eldorado flambant neuve, achetée par une admiratrice, pour Big Bopper, rocker prématurément disparu dans le crash aérien qui tua aussi Ritchie Valens et Buddy Holy, l’auteur de Not Fade Away. S’en suit un road trip, au volant de cette voiture, qu’il voit comme un « hommage aux possibilités d’amitié, de communion et d’amour ».



La musique, comme « étincelle de vie », des rencontres enthousiasmantes.



« Je dirais pas que je le tiens par les couilles, mais je peux clairement y arracher quelques poils. »



Mais ce qui pourrait être un hymne à la liberté semble indissociable d’un cocktail de drogues et de médicaments qui vampirise le récit.



« A love for real not fade away ». Ce livre, de pages en pages, malheureusement, s’affaiblit, lui.

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L'oiseau Canadèche

L’OISEAU CANADÈCHE de JIM DODGE

Jake a 80 ans, il boit du « Râle d’agonie » un infâme tord boyau dont un copain indien lui a donné la formule et qui lui assure l’immortalité!! Quand sa fille décède, il va récupérer son petit fils, Titou après une longue bataille avec l’administration qui ne voulait pas confier l’enfant à ce vieillard joueur et alcoolique. Ils vont donc cohabiter, Titou apprendra la pêche et la chasse, et la vie s’installe, tranquille. En vieillissant Titou se prend de passion pour les barrières, il va en entourer la maison au grand dam de Jake épris d’espaces ouverts et puis ils vont rencontrer un poussin, pas n’importe quel poussin, un bébé canard colvert qu’ils vont nommer CANADÈCHE et qui finira par peser une dizaine de kilos. Et ce canard qui se déplace librement sur la propriété a lui aussi une passion, la nourriture, il est boulimique. Titou passe ses journées à chasser avec le canard et s’est trouvé un ennemi mortel, un terrible sanglier, Cloué le Groin, qui a failli tuer Jake. Le problème c’est que Jake voit en Cloué le Groin la réincarnation de l’indien qui lui a donné la formule du « Râle d’agonie »la potion d’immortalité.

Ce court roman de 110 pages est un bijou de poésie, d’humour, de drôlerie et de cocasserie. Dans un genre inclassable, c’est une sorte de conte naturaliste outrancier à la fois décalé et déglingué dans lequel nous entraîne l’auteur. Je vous incite vivement à lire ce petit chef d’œuvre.

Jim Dodge est né en Californie en 1945, il a écrit 3 romans et un recueil de poésies.
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L'oiseau Canadèche

Canadèche ! Mais quel oiseau qui sort de l'ordinaire, tout comme ce livre.

J'ai bien aimé, une lecture tranquille pas trop longue. J'ai eu l'impression que le livre essayait de faire passer des messages censés faire réfléchir mais je n'ai pas été particulièrement réceptif. Tant pis pour moi !



Ce que j'ai apprécié est la description de la vie dans cet endroit isolé des États-Unis au milieu du 20ème siècle, j'ai été touché par la relation grand-père petit-fils et par la liste de leurs différences qui ne les séparent pas pour autant parce qu'ils s'aiment.



Par contre, les histoires avec l'oiseau, le sanglier et l'indien ne m'ont pas tellement intéressé.



Mais le livre n'est pas long donc je ne regrette pas cette lecture du tout !
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L'oiseau Canadèche

Délicieux conte drolatique, décalé, plein de finesse et de chaleur de Jim Dodge publié pour la première fois il y a 40 ans.

C'est l'histoire improbable, poétique et tendre d'un trio improbable: Jake, un vieux solitaire, rétif aux obligations sociales telles que les impôts,  joueur et buveur impénitent d'une mixture fortement alcoolisée censée le rendre immortel,  Titou son petit-fils qui passe sa vie à construire des clôtures abhorrées par son grand-père et un canard nommé Canadèche.



Une petite pépite  à découvrir !
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L'oiseau Canadèche

Un ovni que ce soit en termes de style que d’histoire. Bravo au traducteur qui a su trouver les mots justes! Une fable fantaisiste et cocasse au cœur des Etats-Unis. Un livre qui fait rire et sourire.



Un grand-père en marge de la société récupère son petit-fils. Celui-ci est fan de clôture. Au milieu de ce couple attendrissant et atypique, débarque un canard qui devient leur animal de compagnie. A découvrir sans modération.

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L'oiseau Canadèche

Le livre de Jim Dodge, romancier et poète américain, auteur rare et globalement très apprécié des amateurs, comme moi, de contes naturalistes et d'humour bucolique, est arrivé précédé de sa réputation. J'y suis donc allé, insouciant, avec le sentiment de m'aventurer en terrain conquis et providentiel. Mais ne serait-ce pas précisément la raison pour laquelle j'ai eu le sentiment d'emprunter un sentier trop défriché ? Toujours est-il que je referme ce court roman avec une impression de déjà-lu, surtout mâtinée d'un gout de trop-peu. En effet, le livre semble parfois viser l'épure à tout prix, au risque du dépouillement, ce qui toutefois reste en totale cohérence avec l'un de ses thèmes principaux - l'éloge de la simplicité. Je reste donc un peu sur ma faim, alors que j'aurais aimé voir certains éléments plus développés, comme la symbolique des clôtures ou l'interprétation des parties d'échecs, sur lesquelles il y aurait eu beaucoup à dire. Mais regretter ce point ne m'a pas empêché d'apprécier les protagonistes, simples et colorés, et de savourer le discours sur le retour aux fondamentaux de personnages foutraques, butés et anticonformistes.



L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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L'oiseau Canadèche

Il était une fois - oui, c'est normal de débuter ainsi, puisque c'est d'un conte que nous régale Jim Dodge - un enfant orphelin confié à la garde de son grand-père.

Non, ce n'est pas Heidi, elle c'est une fille et ici il s'agit d'un garçon nommé Titou, et d'ailleurs nous ne sommes pas dans les Alpes suisses, plutôt dans l'Ouest américain, et le grand-père n'a rien de bien estimable comme celui de Heidi, sauf qu'il est aussi bourru que lui, mais Pépé Jake n'est rien d'autre qu'un vieux poivrot, joueur, ennemi de tout effort, et passé maître dans l'art de concocter un Vieux Râle d'Agonie dont vous me direz des nouvelles !

C'est quoi ce truc là ? Ah, ah, ne comptez pas sur moi pour vendre la mèche, lisez et vous saurez.



N'hésitez pas et venez faire connaissance avec Pépé Jake et son cher Titou, Johnny-Sept-Lunes, le très sage indien, Cloué-Legroin, et surtout l'oiseau Canadèche sans qui ce conte ne serait pas.



Laissez-vous porter par cette ode à la sagesse, à la simplicité d'une existence vouée à la compréhension du naturel, ce chant de vie et de mort, cette perceptible appréhension du temps - "J'ai assisté à trente mille couchers de soleil. Il n'y en pas deux qui se ressemblent. Que pouvons-nous demander de plus ?" -

cette poétique approche de la vérité, extirpée de toutes les notions frelatées que l'humain n'a cessé de prôner. - "Si vous vouliez bien demeurer immobile un instant et laisser vos sensations agir au fond de vous-même, vous comprendriez combien toute chose désire être sauvage".



Laissez-vous porter par la subtile poésie de ce merveilleux - et trop court - conte à dormir debout.

"Couac ... crouac ... couac ... quoi ?" et écoutez parler le très sage oiseau Canadèche.

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L'oiseau Canadèche (BD)

Les éditions Tishina ont encore frappé… ! Je ne sais comment qualifier l’œuvre, je lis BD, opus, roman illustré mais mon cœur crie œuvre d’art. Oui, c’est ça, il s’agit d’une œuvre d’art. Il m’est arrivé, parfois, de corner les pages de mes livres, même d’en surligner certains passages, pour me souvenir, en un survol, d’une phrase que j’avais tant aimé. Avec les éditions Tishina, j’apprends à lire autrement : j’apprends à lire en écarquillant les yeux, en prenant soin de bien tourner ma page pour ne pas l’âbimer, en cherchant chaque détail des mots dans les illustrations des artistes et chaque fois, c’est un enchantement.



L’oiseau Canadèche, c’est l’histoire d’un oiseau, de Titou et de son vieux pépé Jake, trio assez surprenant aux premiers abords. D’autant plus surprenant que tous trois n’étaient sans doute pas destinés à cohabiter. Ils sont si différents par tant d’aspects mais depuis quand l’amour a besoin de points communs ? C’est donc un roman qui parle d’amour, de filiation, de partage, de choses simples, en somme.



C’est un roman très court, on se dit trop court, en le refermant. Puis, les minutes, les heures qui suivent, permettent de se rendre compte que la furtivité de celui-ci ajoute à sa beauté. Il serait plus long qu’il ne serait pas pareil. Il fallait de quelques pages seulement pour apprendre à découvrir ces personnages et les apprivoiser. Il suffisait de quelques pages pour voir cet oiseau boulimique se dandiner, Titou grandir et pépé Jake s’adoucir.



Cette sobriété textuelle est élégamment racontée par les dessins de Tom Haugomat. Des couleurs aux tons pastels, des dans des nuances de bleu, rouge et vert ; il en aura peu fallu à l’artiste pour nous donner à voir près de deux cents illustrations oniriques, à peine posées sur le papier qu’elles semblent presque sur le point de s’envoler. La jaquette, elle aussi, si intelligemment pensée, nous donne à voir deux panoramas somptueux et dont les rabats se déploient à la manière de deux ailes.



C’est un roman cyclique me semble-t-il, car, s’il commence tristement par la mort, il se finit par la vie, ou comme dirait pépé Jake, par une immortalité finie.


Lien : https://littecritiques.wordp..
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L'oiseau Canadèche

Choix de mon libraire pour décembre 2022, c'est une assez gentille surprise. Je ne m'attendais à rien, donc j'ai apprécié le côté loufoque de l'histoire, les deux personnages atypiques que son Titou et son grand-père, et la place donnée à la femelle colvert et au sanglier. C'est un ensemble assez déconcertant et ça le rend appréciable. Il y a beaucoup de sentiments et de sensibilité dans le récit : attendrissant.

Mais ça ne me laissera peut-être pas non plus un souvenir émerveillé, béat...

En bref : une lecture poétique et mignonne
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L'oiseau Canadèche

C'est le genre de livre que l'on prend dans une librairie sans trop savoir à quoi s'attendre. Le titre est d'abord un pied de nez, sa traduction française d'un titre anglais...intraduisible. Ça commence fort. La suite lorgne du côté de Pynchon ou de Tom Robbins. La bouffée d'air frais rappelle les meilleurs pages de la contre-culture des années 60-70. Le respect des valeurs traditionnelles n'est pas la préoccupation principale. Le héros, puis les héros sont des gens qui suivent leur voix, sans rien demander à personne, sans que l'on sache s'ils le font par provocation ou mus par le simple désir de vivre selon leur bon vouloir. Jake est un type de l'Ouest, fort en gueule, à la santé hors du commun. Il s'est fixé un objectif, atteindre l plus fort degré d'alcool pour un whisky, qu'il sera le seul à pouvoir avaler, sans tomber raide dingue ou raide mort, au choix. Le canard est un animal domestique, comme chacun sait, tout dépend de la fonction qu'on lui attribue. Il vit comme son maître, sans respect pour l'ordre naturel de la vie de son espèce. Jake et le canard vont partager la vie du petit-fils, recueilli contre tous les usages par l'homme dans ses 80 ans. L'entente est parfaite, le petit grandit, s'acoquine avec le volatile et...plante des piquets, qu'il relie de barbelés dans une plaine autour d'un ranch dans lequel ...il n'y a pas de bétail.

Pynchon n'est pas loin non plus, dans l'excès des personnages, l'absurdité des situations. La morale reste absente, du moins celle édictée par la société. L'individu écrit la sienne, ne se mêle pas de la vie des autres et ne tolère aucune incursion dans la sienne. Au fond, il ne dérange personne, sauf à considérer que vivre différemment incite vos proches à faire de même, vous dérange dans le mimétisme qu'il serait susceptible de produire.

Thomas Pynchon et Tom Robbins sont les pères spirituels de ce petit livre. Je vous laisse à l'appréciation de l'ascendance d'une création qui procure un grand plaisir, notamment de transgression, auprès de personnages éminemment sympathiques.

Un bonheur de lecture.

Merci
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L'oiseau Canadèche

Une pépite !

Dès le début, le ton est donné; c'est drôle, vif, truculent, savoureux, un brin désinvolte, et plein de poésie et de tendresse.

Le langage très imagé et coloré est un pur bonheur.

L'histoire de ce conte moderne complètement loufoque et surréaliste, à l'imagination folle est incroyable mais malgré sa drôlerie et sa légèreté, la mort rôde et teinte de tristesse et de gravité ce court récit.

Je le relirai.

Merci à mosaïque 92 pour cette heureuse découverte.
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L'oiseau Canadèche

Excellent moment passé en compagnie du grand-père Jake et de son petit-fils Titou ( pas si petit que ça, en fait, avec ses 120 kg pour plus de 2 mètres de « long »), au milieu des séquoias et des chênes, dans une Californie campagnarde.



J'ai éprouvé beaucoup de sympathie pour Jake. Joueur de poker et d'échecs, flambeur invétéré, amoureux des femmes, pécheur déjanté et distillateur du « vieux râle d'agonie », un whisky qui fait l'objet d'un culte auprès des connaisseurs, des amateurs d'oubli ou des chercheurs en « douceur moléculaire ». Un anti-héros plein de malices et de tendresse. Jake, c'est un vrai poète et un sage qui a « assisté à trente mille couchers de soleil. Il n'y en a pas deux qui se ressemblent » et qui nous interroge : «Que pouvons-nous demander de plus ? ». À méditer …

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L'oiseau Canadèche

Ce livre me fait penser à ces contes que l'on racontait autrefois à la veillée, pleins de merveilleux, d'invraisemblable, de surréalisme, de morale, de philosophie, d'humour, de fantaisie, de truculence, de malice, de bon sens, de chaleur humaine et de poésie. Le langage est familier mais non grossier, le style minimaliste, le ton léger et iconoclaste et l'humour décapant comme le Vieux Râle d'Agonie de Pépé Jack. Le trio Pépé Jack, Titou et Canadèche est irrésistible.

Le traducteur dans sa postface (à lire absolument) parle de petit livre de vie et de carnet poétique. Vous l'aurez compris : ce livre, drôle et original, est un bijou.
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