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Critiques de Joanne Harris (220)
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Chocolat

A Mardi Gras, Vianne Rocher et sa fille Anouk, deux personnes itinérantes qui ont passé leur vie à vaquer d’un endroit à un autre, arrivent à Lansquenet-sous-Tannes, un petit village du sud-ouest de la France. Appréciant toutes deux le festival, elles décident d’y demeurer. C’est la raison pour laquelle Vianne décide d’y faire son commerce en ouvrant une chocolaterie, La Céleste Praline. Cependant cette décision n’est pas sans déplaire au curé du village, le père Reynaud, qui y voit une menace et une insulte à la religion, cette chocolaterie s’installant face à l’église. Comprenez-bien : ouvrir une chocolaterie en pleine période de jeûne, qui plus est face à l’église ne se fait pas… Le prêtre est sévère. Il compte bien réserver un accueil particulièrement inhospitalier à ces deux demoiselles venues d’on ne sait-où. On ne sait jamais quelles mauvaises influences elles pourraient avoir, se dit-il. Est-ce une vision subjective de Vianne qui voit en lui l’incarnation vivante du « Médecin de la Peste » ou est-ce la dure personnalité de cet homme qui s’exprime réellement ?



Dans tous les cas, force est de constater que ce curé semble bien raide dans ses principes. Le père Reynaud en effet n’approuve pas la venue des deux étrangères. Vianne ne va pas à l’église, ce qui renforce sa colère. Il réussit à convaincre alors certains paroissiens de rester éloignés de la chocolaterie, qu’il considère comme le suppôt de Satan. Malgré cette mise en garde, certains paroissiens sont attirés par les chocolats présentés et deviennent rapidement de véritables assidus, changeant subrepticement d’attitude. Non seulement Vianne a le chic pour découvrir les pêchés mignons de ses clients mais elle se révèle également être une très bonne confidente qui sait mettre à l’aise les gens. Vianne a des talents cachés. Elle est persuadée que certains endroits ont « besoin d’un peu de magie. Les vieux réflexes ont la vie dure, et quand votre activité a un jour consisté à exaucer les vœux des autres, la manie ne vous en quitte jamais vraiment. »

Ainsi, elle reconnait toujours les chocolats préférés des gens. « C’est un don, un secret professionnel, comme une diseuse de bonne aventure lisant les lignes de la main. (…) je vends des rêves, de menues consolations, d’exquises tentations inoffensives pour qu’une multitude de saint dégringolent de leur piédestal et viennent se fracasser au milieu des noisettes et des nougatines ».



Dans ce roman le curé est présenté sous un jour diabolique contrairement à Vianne qui l’est comme la sainte mère de Dieu… Les apparences seraient donc trompeuses à en croire l’auteur ou alors la religion n’est plus selon elle ce qu’elle était. Les personnages secondaires ne sont pas en reste pour décrire les caricatures présentes dans la société : femme battue, bohémien rejeté par le monde…



Je ne sais si les catholiques apprécieront ce livre ou s’ils seront tout simplement rebutés par la description qui est faite de leur religion. Il faut avouer que la foi catholique est décrite de manière plutôt négative. Par ailleurs, le contraste entre Vianne et le Père Reynaud peut être perçu comme une guerre entre le catholicisme et la laïcité. Cependant je pense que cela dénaturerait complètement la finalité du livre que de penser ainsi. Bien que la description de la religion apparaisse ici stéréotypée voire même, limitée, il me semble que le but du livre est tout autre. Il s’agit notamment de montrer le caractère faillible de l’être humain.



Ecrit à la première personne, donnant ainsi la parole tantôt à Vianne, tantôt au père Reynaud, nous entrons plus intimement dans leurs vies respectives, opposant constamment leur mode de vie et leurs idées. Bien que le roman ne précise pas qui parle, j’ai la sensation que l’auteur voulait à dessein nous faire perdre pied, mêlant les deux personnages à loisir dans notre esprit au départ, voulant les confondre, jusqu’à nous faire remarquer que le bien et le mal ne sont au final que les facettes que d’une seule et même pièce.





Bien que je n’aie pas été passionnée par cette histoire que j’ai trouvée parfois mollassonne par les longs descriptifs concernant le père Reynaud et par le manque d’actions, j’ai pourtant grandement apprécié les nombreux non-dits de ce livre ainsi que l’ambiance mystique qui jalonne ce roman, totalement en adéquation avec l’évolution que subit chaque habitant. Voici un monde assez atypique que j’ai hâte de retrouver au travers de sa suite, Des Pêches de Monsieur le Curé.
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Chocolat

Dans les années 50 Vianne arrive dans un village du Sud-ouest avec sa petite fille Anouk et son lapin imaginaire Pantoufle. Elle ouvre une chocolaterie « la céleste praline » et bouleverse la vie rigoriste et bien réglée des ouailles du curé. J’ai l’impression de voir Mary Poppins débarqué avec le vent. Un peu sorcière, héritière de sa mère cartomancienne, elle écoute les histoires et soigne les âmes et la solitude avec ses potions chocolatées mais la bataille sera rude
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Des pêches pour Monsieur le Curé

Mon avis:







Un immense merci aux Éditions Charleston pour cette magnifique découverte et pour votre confiance.















Quelle belle surprise !



Si j'ai beaucoup aimé le premier tome « Chocolat », j'ai littéralement adoré et eu un gros coup de cœur pour « Des Pêches pour Monsieur le Curé ».



Pour info, ce tome est le troisième de la saga. Les Éditions Charleston n'ont pas publié le second volet « Le Rocher de Montmartre ». Perso, je me le suis acheté, car j'aime avoir les collections entière, mais je ne l'ai pas encore lu puisque je passe mes services de presse en priorité avant mes lectures personnelles. Tout cela pour vous dire que ça ne m'a pas du tout dérangé de passer du tome un au tome trois, je n'ai pas eu l'impression d'avoir loupé quelque chose.



Dans « Des pêches pour Monsieur le curé », nous retrouvons Vianne et Roux, ils habitent à Paris, dans une péniche. Ils sont en couple depuis quelques années et ont fondé une petite famille puisque de leur union (qui a débuté, il y a 8 ans) est né Rosette.



Vianne reçoit de bons matins, une lettre « surprise » puisqu'elle vient de son amie Armande, décédée il y a une huitaine d'années auparavant, cette dernière demande à Vianne de revenir à Lansquenet, d'une part pour cueillir les pêches qui sont sur son domaine, mais également et surtout, pour que Vianne apporte une fois de plus son aide aux habitants.



Vianne se dit que ça ne serait pas une mauvaise idée de retourner dans cette ville et de la faire découvrir à sa petite dernière et puis Anouk, âgée aujourd'hui de 15 ans, reverrait ses amis de l'époque !



C'est donc sans Roux que ces trois petites femmes vont retourner dans cette ville qui a tant marqué leur existence.



Lansquenet a toujours été un petit village particulier et cela n'a pas changé avec les années. Vianne va avoir beaucoup de travail pour découvrir tous les secrets de cette petite ville et de ses résidents...







Mes ressentis :



J'ai aimé retrouver les personnages, Vianne, Anouk, Roux, le curé, Joséphine... Ils ont tous évolué, certains ont eu des enfants, se sont construit une vie bien tranquille, mais tout cela n'est qu'apparence...



Joséphine a un petit garçon Pilou, durant une bonne partie du roman, elle garde le secret sur le papa de son fils, c'est très intrigant.



Le curé quant à lui est au cœur d'une affaire qui le met dans une position difficile.



Il y a aussi de nouveaux personnages, plusieurs Musulmans sont venus habiter à lansquenet. Ils ont du mal à se faire accepter, car il y a trop de différences entre leurs coutumes et leur mode de vie, et puis les habitants de lansquenet, n'aiment pas « les étrangers ».



Tout ce petit monde renferme de sombres secrets. Cela m'a tenu en haleine durant toute ma lecture. À aucun moment, je n'ai trouvé de passages trop longs où ennuyeux et pourtant, c'est un sacré pavé !







Le roman est fidèle à Chocolat, nous lisons la version de deux narrateurs : le curé et Vianne. Je me suis sentie à l'aise avec eux et j'ai adoré suivre leur histoire.







C'est un roman, extrêmement bien écrit, Joanne Harris a le don de nous plonger dans cet univers si particulier, je suis heureuse d'avoir lu cette saga et d'avoir découvert la plume de cette auteure .







Pour conclure :



Honnêtement, je ne peux que vous conseiller de lire cette saga. Pour ma part, j'ai adoré et pourtant, si je ne les avais pas reçus en service de presse, je ne les aurais pas achetés ni lus, cela aurait été bien dommage, parce que je serais passé à côté de quelque chose d'énorme et d'une super-bonne auteure.







Lily
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Des pêches pour Monsieur le Curé

Dans Des pêches pour monsieur le curé, les personnages de Chocolat réapparaissent, puisque Vianne revient dans le petit village qui l'avait abritée... après avoir reçu la lettre d'une personne décédée. Dès le début, on est donc plongé dans une ambiance un peu mystérieuse. Comme dans tous les villages reculés, la peur de l'étranger existe. Cette fois, Vianne n'est plus la personne rejetée : le problème vient des nouveaux habitants du quartier des marauds, des musulmans qui ont décidé de rester centrés sur leur communauté. Les tensions montent, les menaces fusent et le mystère naît sous la diète du ramadan. Comment Vianne, qui ne s'exprime jamais mieux qu'en cuisinant, parviendra-t-elle à apaiser le village alors que la moitié des habitants refuse ses offres ? C'est là la principale question d'un ouvrage qui nous fait nous questionner, l'air de rien, sur notre propre manière d'accueillir les étrangers. Car Vianne, malgré toute sa bonne volonté, n'évite pas les maladresses et est ainsi plus humaine que jamais.

Les repas qui réunissent les gens sont pourtant une fois de plus au cœur du recueil et ils donnent envie de faire des belles fêtes de famille et de voisinage. Ce pourrait être une bonne idée pour commencer l'année scolaire, non ?
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Des pêches pour Monsieur le Curé

8 ans après ses aventures dans Chocolat, alors que Vianne Rocher vit à Paris avec Anouck, Roux et Rosette, la petite dernière sur une péniche, elle reçoit une lettre venant d’outre tombe. C’est Armande qui lui écrit, lui soufflant que Lansquenet a de nouveau besoin d’elle. Vianne décide alors de partir passer quelques jours aider ses anciens amis… et ennemis ! Elle retrouve donc Guillaume, Joséphine, Luc Clairmont mais aussi Reynaud, Caro Clairmont et tant d’autres dans un nouvel épisode de Vianne, ange gardien !



Il n’est pas facile de raconter l’histoire sans dévoiler quelques secrets de Chocolat. Dans le premier opus, l’auteur opposait la religion à la laïcité voir au paganisme (je ne sais pas si c’est le bon terme). Ici ce sont des religions qui s’opposent à travers des relations houleuses entre chrétiens et musulmans. Il ne s’agit pas seulement d’une guerre de religion mais de problèmes de personnes, de vie, de relations pour lesquels le chocolat et les douceurs sucrés ne sont pas toujours une solution.



Entre les 2 tomes, j’ai vu le film qui se passe dans les années 60. Pourtant je n’avais pas remarqué de tel marqueur de temps dans le livre. Je suis donc partie dans cet optique pour le second tome mais Annouck, son portable et son compte Facebook m’ont vite remis les idées en place !



Il s’agit là en fait d’un tome 3 (le tome 2 s’appelle Le Rocher de Montmatre et est disponible chez Points.) Charleston a fait le choix de ne pas publié ce second tome qui ne fait pas intervenir les mêmes personnages puisque l’intrigue ne se situe pas à Lansquenet. Cependant, je trouve dommage de ne pas avoir lu ce tome 2 (j’ai découvert l’existence de celui-ci en français après ma lecture), notamment parce qu’au début des Pêches pour Monsieur le Curé, les allusions à ce qu’il s’est passé pendant ces 8 années sont nombreuses. Par conséquent, il manque quelques éléments sur les relations entre Roux, Vianne et les enfants.



Edit : Joanne Harris vient de me signaler sur Twitter que si Charleston n’a pas publié Le rocher de Montmartre c’est qu’il est encore sous contrat chez un autre éditeur…



2013-08-28_1520



Tout comme Chocolat, c’est un livre pour les gourmands, qui se déguste aussi bien qu’un macaron glissé dans une poche ! A ne pas lire en période de régime !



PS : une petite chose à signaler entre les deux tomes, la taille du livre n’est pas le même, du coup, je peux difficilement les mettre l’un à côté de l’autre puisque je range mes livres par taille… C’est dommage !
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Chocolat

Les éditions Charleston ont choisi en cette nouvelle rentrée littéraire, de rééditer Chocolat de Joanne Harris ainsi que la suite de cet ouvrage Des Pêches pour Monsieur le Curé. Vous avez peut-être déjà lu Chocolat qui a été écrit en 1999 pour l’auteur Franco-anglaise. Ou alors peut-être avez-vous vu l’adaptation de Lasse Hallström avec Juliette Binoche et Johnny Depp.



Vianne Rocher et sa fille Anouck ne tiennent pas en place et changent régulièrement de vie, non pas pour le plaisir, mais pour fuir… Mais cette fois c’est décidé, elles s’installent à Lansquenet, petit village du Sud-Ouest de la France et elles y restent ! Elles vont même y ouvrir une chocolaterie, La Céleste Praline. Oui mais voilà, ouvrir une chocolaterie, en plein carême, en face de l’Eglise d’un village où les habitants sont très croyants, le pari est loin d’être gagné d’avance ! Pourtant Vianne va résister et utiliser le chocolat comme véritable psychothérapie avec les villageois et notamment le père Reynaud, son plus farouche opposant.



Je me suis très vite attachée aux personnages, notamment Vianne et Anouck bien sur, mais aussi quelques personnages plus secondaires comme Guillaume et son chien, Joséphine ou Armande. Et bien sur j’ai également tout de suite détesté Reynaud, Muscat et Caroline Clairmont.

Je suis passé très rapidement sur les passages plus « ésotériques » qui n’est pas un domaine qui m’attire et qui finalement n’apporte pas grand chose à l’intrigue. La seule chose amusante étant son pouvoir pour deviner les chocolats préférés de chacun !

J’ai beaucoup apprécié l’écriture sous forme de journal et l’alternance entre les points de vue, complètement opposés, de Vianne et Reynaud. Cependant, le fait que l’on soit dans la « tête » de chacun fait que l’on a peu de recul sur les personnages et qu’en tant que lecteur, on met par exemple, du temps à comprendre qui est le Père auquel se confesse Reynaud régulièrement. Et certains secrets restent tout de même bien gardés…

La comparaison ne plaira peut-être pas à tout le monde mais j’ai le sentiment que Vianne est un peu comme Joséphine-Mimie Mathie : un petit bout de femme avec un joli pouvoir qui ne fait de mal à personne mais qui fait beaucoup de bien autour d’elle ! Et qui nous fait beaucoup de bien !



Bref, un livre à lire, avec un chocolat chaud et une boite de chocolats à portée de main (du coup, même s’il est disponible en numérique et papier dés aujourd’hui, vous devriez peut-être attendre qu’il fasse un peu moins chaud – ou pas !) !



PS : Concernant le film, je l’ai lu après ma lecture (bien sur!) et je n’ai pas vraiment apprécié cette adaptation ! Le film est un peu lent et niais, pour moi l’action ne se situe pas dans les années 50 ou 60 (d’autant que dans la suite du livre, Anouck est sur Facebook…) et les personnages principaux ne sont pas les mêmes puisque c’est au maire que Vianne est opposé et non au curé. Je trouve donc qu’il y a trop de différence entre le roman et l’adaptation cinématographique ! Et vous ?
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Des pêches pour Monsieur le Curé

Il y a huit ans, nous avions laissé Vianne enceinte à Lansquenet-sous-Tannes. La voici à Paris, sur une péniche, avec Anouck, Roux et Rosette, leur fille. Un matin, elle reçoit une lettre d’Armande, sa vieille amie de Lansquenet, morte quelque temps avant son départ. Voilà, le vent a tourné et Vianne retourne à Lansquenet. Francis Reynaud, le prêtre, est toujours là, mais il a changé. Il semble plus souple, mais également sur le qui-vive. Depuis plusieurs mois, le père Henri Lemaître semble vouloir prendre l’ascendant sur la petite communauté, avec l’aide de Caro Clairmont et des autres hypocrites bigotes du village. Mais il n’y a pas que ça : depuis peu, il y a des tensions entre la communauté catholique et la nouvelle communauté musulmane, récemment installée aux Marauds, à la place des gens du voyage. « Le quartier des Maraud qui ressemblait jadis à une simple page en couleurs exotiques s’est transformé en un chapitre entier en langue étrangère. » (p. 63)



Le ramadan vient de commencer. On chuchote que le vieil imam Mahjoubi n’est plus capable de gérer les siens, que Reynaud a incendié l’école musulmane pour filles installée dans l’ancienne chocolaterie, qu’Inès Bencharki, sous son niqab, est une sorcière. Et Vianne se crée ses propres rumeurs et elles lui transpercent le cœur : le fils de Joséphine serait-il le fils de Roux ? Sa maison est-elle vraiment sur cette péniche amarrée sur les quais de Seine ou plutôt dans l’ancienne chocolaterie ? Avec le vent qui n’en finit pas de tourner, de souffler et de retourner les esprits, l’atmosphère s’électrise à Lansquenet et il plane une menace, un danger grandissant, comme l’inquiétante promesse d’une guerre entre deux communautés, entre des cœurs qui pourraient s’accorder.



Encore une fois, le cœur généreux de Vianne la pousse à aider son prochain, à chercher l’apaisement. Elle regarde les couleurs des âmes et elle refuse de juger ou de prendre parti pour le plus fort, le plus nombreux ou le plus évident. Avec la gourmandise et le plaisir de donner en armes pacifiques, elle espère apaiser les cœurs. « Offrir de la nourriture revenait à tendre une main amicale. L’accepter, c’était être adopté par la plus recluse des communautés. » (p. 105) Hélas, cela ne suffit pas toujours et Vianne doit réapprendre que la dissimulation n’est pas toujours menace ou mensonge et que l’ombre qui se cache est parfois celle d’un bienfaiteur.



Comme pour Chocolat, le texte se décline à deux voix : celle de Vianne et celle de Reynaud. Ce dernier a d’ailleurs perdu de sa superbe depuis le premier opus. Il n’est plus maître en sa paroisse et découvre ce que c’est d’être exclu d’une communauté, voire de plusieurs. Pour lui et pour Vianne, l’apprentissage du rejet est douloureux et c’est avec humilité qu’ils devront comprendre que la différence ne s’abolit pas et qu’elle ne s’assimile pas, surtout si on veut l’obliger à entrer dans le moule. Finalement, la différence, c’est comme un morceau de chocolat brut : si on veut le forcer à entrer dans l’emporte-pièce, il va se briser et abîmer l’ustensile. Mais si on prend le temps de l’assouplir, de comprendre sa subtilité, on peut en faire le plus doux des délices.



J’ai lu Des pêches pour monsieur le curé comme j’aurais détaché le dernier fruit d’un arbre à la fin de l’été. J’ai éprouvé le même plaisir reconnaissant pour le livre que pour le fruit qui, morceau de sucre et de soleil, rappelle que tout passe et que tout doit être savouré quand c’est possible.
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Des pêches pour Monsieur le Curé

Après avoir moyennement aimé Chocolat, du même auteur, j'appréhendais la lecture de cette suite. Et pourtant, j'ai beaucoup plus apprécié Des pêches pour Monsieur le Curé que Chocolat. L'histoire se déroule huit ans après. Vianne reçoit une lettre post-mortem d'Armande, l'excentrique vieille femme de Lansquenet. Elle y lit un appel à l'aide. D'après Armande, on a besoin d'elle à Lansquenet. Vianne n'hésite pas longtemps, et c'est en compagnie de ses deux filles qu'elle se rend dans ce petit village rempli de souvenirs.



Elle retrouve Joséphine, Reynaud, Luc... et s'aperçoit que beaucoup de choses ont changé depuis son départ. Le village est désormais divisé entre la communauté chrétienne et la communauté musulmane. Les tensions sont nombreuses, mais Vianne navigue entre les deux camps, décidée à comprendre pourquoi le village est déchiré. Et cette quête nous amène nous, lecteurs, à réfléchir sur les différentes religions, sur l'usage qui en est fait par certaines personnes, sur les interprétations que l'on peut faire des textes religieux... et sur les différences culturelles.



Vianne est un personnage très intéressant à suivre. Elle est ouverte d'esprit, s'intéresse aux autres et les respecte quelque soit leur croyance ou culture. Reynaud, lui, a bien changé. Dans le premier tome, je le détestais. Mais ici, il nous montre un autre visage. Il a évolué, grandi. Il est devenu plus humain et plus accessible. De nouveaux personnages font également leur apparition. Certains sont tout de suite sympathiques, d'autres sont antipathiques... mais une chose est sûre, il ne faut pas se fier aux apparences.



D'une manière générale, ce livre m'a tenu en haleine. Bien qu'il y ait quelque longueurs dans la deuxième moitié... Il y a beaucoup d'actions, de péripéties et de révélations. De lourds secrets sont dévoilés : de quoi captiver l'attention du lecteur.



En conclusion, ce troisième tome m'a réconcilié avec l'auteur. J'y ai trouvé beaucoup plus d'intérêt, de matière à réflexion et de profondeur.
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Des pêches pour Monsieur le Curé

Nous voilà repartie pour Lansquenet mais cette fois les problèmes et les divergences sont beaucoup plus difficiles à gérer et assez délicats. En effet, nous assistons plus à une guerre entre deux religions : catholiques et musulmans. Cette communauté s’est installée dans un quartier de la ville. Mais quiproquos, incompréhensions et autres préjugés vont mettre le feu aux poudres.



Ce roman ne m’a pas vraiment emballé. Je pense que l’auteure met beaucoup de ses convictions personnelles en avant dans son roman. Ceci m’a gêné car soit le lecteur est d’accord avec ses idéaux soit pas du tout. Je trouve ce choix assez audacieux. Mais avec moi ceci n’est passé qu’à moitié. Je suis assez hermétique à toutes formes de religions donc c’est vrai qu’avoir sous les yeux 500 pages où ce thème est archi-présent a été un peu difficile. Mais heureusement l’auteure fait passer beaucoup de messages à mon avis positifs comme par exemple que bien souvent la religion n’est qu’un prétexte à la haine ainsi qu’un message de tolérance. Ceci m’a un peu réconciliée avec ce roman.



Le style de l’auteure est fluide et agréable. Mais malheureusement peu d’émotions sont passées… Cette fois-ci Monsieur le Curé est très attachant mais Vianne et ses filles beaucoup moins. D’ailleurs ces dernières, si craquantes, m’ont semblé être reléguées au rang de personnages secondaires alors qu’il y avait un véritable potentiel à les faire agir un peu plus.



Sur ce livre, la mise en page est bien pensée. Le roman est divisé en plusieurs grandes parties et sous le numéro de chaque chapitre un quartier de lune est dessiné. La couverture et le design sont vraiment très chouettes.



Pour finir, ce roman n’a pas su me séduire. Je n’ai pas retrouvé les qualités du premier roman. La tolérance à outrance à fini par m’agacer et m’exaspérer. Je pense que les convictions de l’auteure ont été trop présentes pour moi.
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Des pêches pour Monsieur le Curé

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Des Pêches pour Monsieur le Curé?



"Le troisième tome des aventures de Vianne Rocher sera le prochain livre édité par Charleston et que j'ai donc eu la chance de lire en avant-première une fois encore."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...





"Vianne Rocher reçoit une lettre d'outre-tombe; une lettre de son amie Armande lui demandant de revenir à Lansquenet où l'on va avoir besoin d'elle."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous?





"Comme pour "Chocolat", j'éprouve des sentiments mitigés à l'égard de ce livre. Je n'étais pas forcément pressée de retrouver Vianne et pourtant, une fois que ce fut fait, j'en étais heureuse. C'est un personnage étrange que l'on apprend à aimer, qui semble parer de bien des magies mais qui est également souvent envahie de doutes, elle est à la fois irréelle et particulièrement humaine. On retrouve également d'autres habitants de ce petit village, certains inchangés, d'autres nous réservant des surprises et la convivialité autour de la nourriture est également de retour. Ce sont là tous les aspects que j'ai apprécié. Mais comme dans le premier tome, je trouve le thème de la religion trop présent, même s'il ne s'agit pas de la même."



Et comment cela s'est-il fini?





"J'ai adoré la scène de l'église à la fin mais pas du tout celle qui se déroule sur le pont. Les révélations autour de Karim et sa soeur et la conclusion de leur histoire m'ont paru excessifs par rapport à ce que je m'attendais à trouver dans ce livre. Pourtant, comme pour le premier, je dois dire que c'est un roman qui se lit avec une grande facilité et qui prône la tolérance et l'ouverture d'esprit, maladroitement parfois malheureusement."
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Chocolat

Vianne, sa petite fille Anouk et Pantoufle (le lapin imaginaire de cette dernière) ne cessent de déménager aux grés des envies jusqu’au jour où elles posent leur valise dans la petite bourgade française de Lansquenet-sous-Tanne. Elles vont subir préjugés et boycott de leur boutique de chocolats. Mais elles vont aussi et surtout faire de belles rencontres et changer les habitudes figées et les mentalités des habitants de cette petite ville.



Avec ce roman, nous lisons un récit à deux voix. La plupart du temps nous avons le point de vue de Vianne. Mais quelques chapitres nous dévoilent les pensées du curé du village : Mr Reynaud qui tente de mener son troupeau dans la voie de la rédemption même par des moyens pas très catholiques. Tout oppose ces deux personnages. On finit tout de même par sentir un glissement au fil du récit dans la façon de voir les choses du prêtre avec une fin en apothéose pour lui.



Chaque personnage secondaire représente un stéréotype : le mari violent, la bigote, l’enfant timide surprotégé par sa mère, etc. Le personnage qui m’a le plus touché est Guillaume. Il s’agit d’un vieil homme qui tente de casser sa solitude grâce à la présence de son chien. Il est vraiment touchant et est parfois moqué. Tout ceci le rend vraiment attendrissant.



Le chocolat et l’ésotérisme sont omniprésents et ne font qu’un puisque Vianne fait des divinations dans le chocolat et prédit les gourmandises préférées de chaque personne. D’ailleurs, j’ai parfois ressenti quelques longueurs pendant ma lecture à cause de passages qui n’ont pas vraiment d’utilité et en particuliers les passages ésotériques et de réflexions intérieures de Vianne.



Un roman qui m’a plutôt plus dans l’ensemble et qui est assez original grâce notamment à la plume délicate de l’auteure. Il est au final doux amer comme peut l’être le chocolat.
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Chocolat

’ai eu du mal à rentrer dans le roman. Pourtant, l’histoire n’est pas inintéressante. On suit Vianne Rocher et sa fille, Anouk, qui s’installent dans un paisible petit village au fin fond de la campagne française. Vianne chamboule cette tranquillité en ouvrant une chocolaterie… ce qui n’est pas du goût de tout le monde. Malgré tout, petit à petit, elle réussit à s’intégrer à la vie du village.



Plusieurs éléments ont rendu ma lecture laborieuse. Le début est assez lent à démarrer et j’ai été déstabilisée par le côté « sorcellerie » du roman. Pourtant, d’habitude cela ne me dérange pas, mais ici cela m’a vraiment bloquée. Je ne m’attendais pas à trouver de la magie dans ce livre, d’autant plus qu’elle n’est pas clairement explicitée. Toutefois, ce qui m’a le plus agacée c’est le curé Reynaud. Il a la fâcheuse habitude de se victimiser. Je n’ai pas compris pourquoi, mais il a tendance à voir Vianne comme le Diable incarné et à interpréter chacun de ses faits et gestes comme une provocation. Reynaud m’a donc profondément exaspérée.



La suite sur le blog :)
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Chocolat

Mon avis :







J'ai commencé ma lecture sans savoir que ce livre était une réédition et sans savoir qu'il avait été adapté au cinéma il y a déjà plusieurs années.



C'est donc une lecture pleine de surprises que j'ai eu la chance de recevoir par les Éditions Charleston.







Mon petit résumé :



Vianne Rocher et sa fille de 6 ans Anouk, débarquent le 11 février, jour de carnaval, dans la petite ville de Lansquenet sous Tannes, une petite ville contenant environ 200 habitants.



C'est donc dans cette bourgade, qu'elles vont déposer leurs valises et rénover une ancienne pâtisserie pour en faire une merveilleuse chocolaterie.



Les villageois ne voient pas cette arrivée d'un bon œil, surtout le curé Francis Reynaud .



Eh oui, cette femme très indépendante, qui élève sa fille seule, qui ouvre une boutique et en plus qui ose le défier en créant un évènement le jour de Pâques! Ce culot et cette autonomie sont loin de plaire à l'homme d'Église. Lui qui mène son village d'une main de maître, et qui a pour habitude que les villageois le suivent assidûment.



Dans sa boutique Vianne va créer une atmosphère de confiance qui amène les personnes à se confier facilement. Elle a cette aptitude de mettre les gens à l'aise et de les mettre en confiance.



C'est donc sur ces bases que Vianne et sa fille vont essayer de s'installer et de se faire accepter par tous les résidents.







Les personnages :



Vianne n'est pas une femme comme les autres. Elle a un passé peu commun, élevée par sa mère, elles ont toutes les deux fuies « l'homme en noire » de ville en ville.



Aujourd'hui, Vianne reproduit le même style de vie avec sa fille.



C'est une maman protectrice, on sent qu'elle a un amour très fort pour sa fille, elles sont d'ailleurs très fusionnelles.



Elle est aussi une femme très posée, très agréable et douce avec les gens. C'est une personne de confiance qui sait discerner et comprendre les personnes, elle lit en eux avec beaucoup de facilité.







Anouk est une petite fille exquise. Elle en a assez de déménager aussi souvent mais le fait par amour pour sa maman. Puisqu'il est difficile pour elle d'avoir des amis, elle est accompagnée par ami imaginaire surnommée « Pantoufle ».







Le curé Reynaud est quant à lui très têtu. C'est un homme très fermé d'esprit, il a ses croyances, sa façon de concevoir les choses et les gens doivent le suivre coûte que coûte. C'est un grand manipulateur.







Roux, ah ce gîtant au grand cœur ! Roux vit sur son bateau, il va là ou le vent le mène. C'est un homme qui est très à cheval sur les principes, il est très réglo.







Il y a aussi beaucoup d'autres personnages :



Armande m'a beaucoup touchée, c'est une femme d'un certain âge qui ne voit plus beaucoup sa fille ni son petit-fils. C'est une femme bouleversante.



Joséphine, est, elle aussi, un personnage touchant et poignant, c'est une femme qui a une place très importante dans ce roman. Battue et rabaissée par son mari, elle trouvera refuge et se reconstruira auprès de Vianne.



Il y a aussi Guillaume, cet homme qui est toujours accompagné de son chien...







L'auteur :



« Chocolat » est mon premier roman de Joanne Harris et ça ne sera pas le dernier.



Ce livre m'a agréablement surprise. Je n'aurais jamais pensé aimer ce style et pourtant, j'ai passé un excellent moment.



Joanne Harris a une plume fluide et agréable. Ce que j'ai aimé par-dessus tout, c' est le message de tolérance qu'elle a fait passer avec tant de subtilité et d'intelligence.



C'est une belle découverte, vraiment!







Mes ressentis :



Il y a deux narrateurs, Vianne et Francis Reynaud.



J'ai aimé suivre ces deux points de vue, ses deux personnages si différents.



C'est un roman très enrichissant.



J'ai, suite à ma lecture, regardé le film et je peux vous dire que le livre est beaucoup mieux. J'ai trouvé que le film n'est pas très bien adapté, beaucoup de points changent et c'est bien dommage, en plus les scènes sont dans le désordre et Johnny Depp n'apparaît pas beaucoup (c'est bien dommage car il est canon dans ce film!)



Je vous mets la bande-annonce un peu plus bas, au moins celà vous donnera une idée sur le film mais aussi sur l'ambiance du livre.







Pour conclure :



C'est une bien jolie découverte que je viens de faire. Je me suis déjà procuré le deuxième tome « le rocher de Montmartre » (non réédité) et j'ai bien l'intention de lire par la suite « Des pèches pour Monsieur le curé» » qui lui, est réédité aux Éditions Charleston.







Je remercie les Éditions Charleston pour cette belle découverte.



Lily
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Chocolat

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Chocolat?



"Les éditions Charleston vont éditer ce mois-ci "des Pêches pour Monsieur le Curé", du même auteur, et en ont profité pour rééditer le premier volet des aventures de Vianne."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...





"Vianne Rocher et sa fille sont arrivées dans ce petit village de campagne avec le vent et leur installation va bouleverser la vie des gens du cru et particulièrement déranger le curé qui voit en elles des ennemies."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous?





"On éprouve rapidement une tendresse pour cette femme déracinée, cette Mary Poppins qui ne reste jamais longtemps au même endroit et qui apporte un peu de bonheur autour d'elle. Certains des habitants vont devenir des habitués de sa chocolaterie et les descriptions de ce qu'elle leur concocte met l'eau à la bouche. Il y a un petit côté ésotérique également mais très léger de façon à ce que l'on puisse choisir d'y croire ou non. L'histoire est racontée de deux points de vue différents, le sien et celui du curé. J'avoue que ces passages-là m'ont moins plu. J'avais presque l'impression d'être dans un thriller et de suivre les pensées d'un serial killer tellement il est dérangé mais finalement sur la fin, j'avais seulement pitié de lui."



Et comment cela s'est-il fini?





"C'est le genre d'histoire où l'on se dit que cela pouvait difficilement finir autrement mais pourtant j'aurais aimé que se soit le cas. Et même si j'ai trouvé certains passages un peu long, ça se lit facilement et c'est un bien joli roman."


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Chocolat

Vianne et sa petite fille Anouk s’installent à Lansquenet, village du sud-ouest de la France. Immédiatement, les langues vont bon train, car Vianne ouvre une chocolaterie juste en face de l’église, le premier jour du carême. Pour Francis Reynaud, le curé de Lansquenet, il s’agit d’une attaque aux mœurs et au sens sacré du carême. Il va tout faire pour combattre l’influence sucrée de Vianne sur le village et tenter de garder les habitants sous son contrôle. Et pour gagner son combat, il est prêt à tout, même au pire, au nom d’une foi qui confine au fanatisme. Mais Vianne sait se défendre et lutter contre l’autorité délétère du prêtre et de ses cohortes de grenouilles de bénitier. Sans être anticléricale, son athéisme est franc et simple. « Je ne crois pas que ce col blanc vous donne l’exclusivité de l’accès au Divin. » (p. 284) Et dans la boutique La céleste praline, on croise une vieille femme un peu folle, un célibataire et son chien, une cleptomane et des gitans. Un joyeux monde qui se moque d’appartenir à la sacro-sainte communauté qui reste fermée aux étrangers, aux marginaux et aux originaux.



On sent planer le fantôme de la mère de Vianne avec un passé vagabond et lourd à porter. Vianne aurait-elle des secrets ? N’est-elle pas un peu sorcière, elle qui devine les friandises préférées de chacun et qui peut voir au-delà des choses ? Vianne donne avec générosité et sans arrière-pensée, car elle sait que tout garder ne rend pas plus riche. « Tout le monde a besoin d’un petit luxe, d’un petit plaisir de temps en temps. » (p. 58) Pourquoi bouder le plaisir ? Un chocolat, une praline, un caramel, ce sont des vices bien innocents quand ils sont consommés avec le cœur, sans gloutonnerie. Du plaisir simple au plaisir défendu, il y a un pas que seules les âmes torturées et vicieuses comme celle de Reynaud peuvent franchir.



Ma première lecture de ce roman date de bien longtemps et j’en gardais un bon souvenir, mais j’avais oublié la complexité des personnages. Cette histoire est loin d’être innocente ou mièvre et j’ai pris plaisir à retrouver l’atmosphère gourmande et lourde de senteurs de la boutique de Vianne. Par ces temps de canicule, le roman de Joanne Harris ne fond pas dans la main, mais sous les yeux. Je ne sais pas si je reverrai le film avec Juliette Binoche et Johnny Depp : cette adaptation m’avait paru assez niaise.

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Chocolat

Ayant vu et adoré le film réalisé il y a quelques années à partir de ce roman avec Johnny Depp, je me suis un jour dit que j’avais envie de découvrir le texte d’origine, et si possible en langue originale. C’est chose faite. A noter : il sera réédité cet été par les éditions Charleston.

A noter également : il ne faut pas lire ce roman en période de famine ou sans chocolat sous la main, sinon c’est une torture !



Car tout commence par la création d’une chocolaterie, dans les années 1950, dans le petit village de Lansquenet. Vianne Rocher et sa fille Anouk arrivent en plein Carnaval dans ce lieu tranquille et vont le bouleverser à tout jamais. C’est ça, la force du chocolat !



"I sell dreams, small conforts, sweet harmless temptations."



En réalité, c’est surtout le mode de pensée et l’indépendance de Vianne qui va avoir le plus d’impact sur la communauté : sans s’immiscer directement, elle met en confiance et aide à prendre les décisions. Autour de sa nouvelle petite boutique, elle crée du lien entre les habitants.

Pour cela, elle s’attire les foudres du curé, Francis Reynaud, qui a grandi dans ce village et en connaît tous les secrets.



Ces deux personnages sont les narrateurs principaux du texte, s’opposant dans leurs conceptions du monde et leur vision de l’homme. Sans s’attaquer directement à la religion, Vianne fait du chocolat, en pleine Pâques, une arme subversive et un contrepoids aux arguments du curé, en soulevant également des problèmes que ce dernier tolérait pour préserver l’équilibre du village.



Mais un vent de liberté et de révolte souffle …



Il ne se passe pas énormément de choses dans ce roman, tout est dans le non-dit, les secrets de chacun, les préjugés de tous. Il a cependant un charme très … français (c’est pour cela que le lire en anglais est préférable, pour les expressions françaises qui sonnent d’une manière charmante, surtout quand on parle de cuisine !), et très début de siècle.



Je n’ai pu cependant m’empêcher de remarquer quelques divergences entre le film et le roman, ne serait-ce qu’autour de ce qui est comme un leitmotiv dans le film : l’histoire d’amour entre Vianne et le bohémien Roux, qui n’existe pas dans le roman …
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Dors, petite soeur

J'avais commencé il y a quelques années à le lire mais j'ai vite abandonné mais aujourd'hui, j'ai fini par le lire jusqu'au bout hier. Je n'ai pas trop aimé, c'est une histoire très sombre du début à la fin.
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Chocolat

Lansquenet-sur-Tannes est un village du sud-ouest de la France. Les habitants y mènent une vie tranquille, un peu somnolente, et se délectent des commérages. L’arrivée de Vianne Rocher va susciter un émoi considérable…



Comment la gourmande que je suis ne pouvait-elle pas être séduite par ce livre?! Rien que le titre me met l’eau à la bouche. Je connaissais l’adaptation cinéma depuis bien longtemps mais pour avoir parlé de cette histoire lors d’un échange avec une autre lectrice, j’ai décidé de lire le livre. Même si la trame reste la même, j’ai trouvé bien plus de profondeur dans les personnages de Joanne Harris que dans leurs équivalents cinématographiques. J’ai commencé ce livre à la Chandeleur, période à laquelle démarre l’histoire et l’arrivée de Vianne et Anouk à Lansquenet-sur-Tannes. Leur arrivée dans ce petit village ne se fait pas sans mal puisque les ragots vont bon train vis-à-vis des étrangers. Il est d’ailleurs toujours difficile de se faire accepter dans les petits villages où tout le monde se connaît déjà très bien. Vianne va pourtant tout faire pour aller à la rencontre des habitants de Lansquenet et faire connaître sa petite chocolaterie « La Céleste Praline ». Petit à petit, à force de cadeaux et de gentillesses, elle va tisser des liens d’amitié avec certains habitants qui vont devenir des habituer de sa boutique. Au début, ça m’a un peu dérangé, cette attitude à vouloir toujours tout « offrir ». Je me suis demandée pourquoi elle ouvrait une boutique si c’est pour tout donner gratuitement. Peu à peu, pourtant, une clientèle fidèle lui rend visite. On prend plaisir à déguster un chocolat chaud avec Guillaume, Armande, Luc, Joséphine, Roux et d‘autres habitués qui viennent passer un moment de détente à discuter de leur quotidien en toute amitié. Vianne n’a en plus aucun préjugé sur les gens. Ce côté très indépendant et rebelle ne va d’ailleurs pas lui valoir que des amis et l’on suit parallèlement à son histoire, les états-d’âme du Père Francis Reynaud qui voue beaucoup d’aigreur vis-à-vis de cette nouvelle paroissienne peu conventionnelle qui à ses yeux incarnerait presque le diable. L’auteure nous dévoile le passé de Francis et nous montre un homme assez torturé par certains souvenirs, ce qui explique son comportement lors de l’arrivée des gitans. Des gitans d’on Vianne va devenir l’amie, ce qui va renforcer la rancune du Père Reynaud à son égard. Même si les chapitres du Père Reynaud étaient intéressants pour l’ensemble de l’histoire, j’avoue avoir préféré ceux racontés par Vianne, sans doute parce que j’ai aimé son optimisme et son altruiste malgré les difficultés qu’elle a rencontré dans sa jeunesse. Le festin pour l’anniversaire d’Armande reste ma scène préférée pour son côté épicurien. Qui n’a pas rêvé d’un repas fait de mille douceurs? J’ai dévoré ce livre avec plaisir comme on déguste un bon chocolat. D’ailleurs, j’en avais une tablette à porté de la main lors de ma lecture.
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Les Cinq Quartiers de l'orange

Framboise Dartigen revient incognito aux Pierre levées, le village de son enfance. Sous l'Occupation, sa mère Mirabelle, cuisinière magique, femme dure et fantasque, a été à l'origine d'un scandale impliquant les Allemands. Mais les secrets du passé restent rarement enfouis.

Après un début un peu lent, je me suis laissée emporter par la révélation au compte-goutte des mystères du village.

Il règne dans ce roman une ambiance solaire, liée à l'originalité de Mirabelle et aux rapports des enfants avec la Loire.

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Les Cinq Quartiers de l'orange

Voici un très beau roman, un vrai coup de coeur.



D'abord à cause du cadre : les bords du fleuve où les 3 enfants jouent et grandissent - la nourriture, omniprésente, car l'histoire de la mère s'écrit entre les lignes de ses délicieuses recettes.



Les personnages, ensuite : la mère, d'abord très douce puis échappant aux enfants - les enfants, d'abord soudés puis développant chacun leur personnalité - Paul, l'ami bègue un peu simple, mais toujours présent - et Tomas, le soldat allemand dont la narratrice tombe amoureuse, cherchant en lui son père.



Et puis tous les membres de la famille ont des noms de fruits : Cassis, Reine-Claude dit Reinette, Framboise, Mirabelle ou Prune.



Sans oublier les villageois, personnages secondaires mais au combien important ; et le brochet Genitrix.



Il y a enfin le rythme du récit : d'abord distinct entre événements passés et récents, peu à peu, le dénouement approchant, passé et présent se rejoignent, accentuant l'effet d'accélération du récit.



Encore une fois Joanne Harris a su me retenir dans ses filets pour mon plus grand plaisir.



L'image que je retiendrai :



Celle du fleuve dans lequel les enfants cachent leurs trésors... et leur méfait.
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Parmi les créatures de la fantasy, elle est l’une des plus belles et fascinantes . C’est dans l’Antiquité grecque qu’elle apparaît pour la première fois. En Chine, elle se nomme Ki Lin, au Japon, elle est nommé Kirin. Approcher l’animal est peu aisé. D’après certains récits elle ne se laisse approcher que par une jeune fille belle et pure. Parfois l’animal va même jusqu’à dormir avec la demoiselle s’il est en confiance.

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