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EAN : 9782368120064
400 pages
Charleston (26/08/2013)
3.57/5   66 notes
Résumé :
La suite du best-seller Chocolat, adapté au cinéma, avec Johnny Depp et Juliette Binoche
Vianne et Roux ont établi leur chocolaterie sur un bateau amarré aux quais de Seine. Avec leurs deux filles, la vie parisienne se déroule paisiblement. Mais il arrive que le passé s’immisce dans nos vies sans qu’on ne s’y attende. Alors que le ramadan débute, ce sont les morts qui viennent hanter Vianne. Une lettre d’une de ses anciennes amies lui est confiée après la mor... >Voir plus
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Quand la tradition s'ouvre à la différence.
Ou comment un petit village fait face à l'immigration.

Vianne Rocher vit tranquille avec Roux sur une péniche à Paris. Elle confectionne toujours ses savoureux chocolats personnalisés et regarde grandir ses filles. La lettre d'une ancienne amie, Armande, à présent décédée, lui arrive par surprise et l'invite à revenir dans ce petit village du sud-ouest où elles se sont connues.

Le vent avait mené Vianne à Lansquenet au moment du carême et elle avait ouvert une chocolaterie qui avait suscité beaucoup de remous parmi les villageois. Cette fois, le vent la ramène au village où de nombreux Maghrébins se sont installés dans le quartier désaffecté des Marauds le long de la rivière. Ils vivent le ramadan.

Alors que les relations étaient cordiales entre les communautés, que les jeunes portaient les mêmes tenues et jouaient ensemble sur la place, les choses ont changé depuis l'arrivée d'une femmes en niqab. Elle dérange tout le monde, ne parle à personne, garde une petite fille tout aussi silencieuse dans son sillage et installe une école dans l'ancienne chocolaterie de Vianne.

Une mosquée prend forme au grand dam du curé Reynaud qui est accusé d'avoir mis le feu à l'école et qui est aussitôt licencié de sa charge religieuse au profit d'un abbé plus tolérant et plus moderne.

Vianne débarque donc dans un été vibrant de chaleur et de tensions. Elle y retrouve ses anciens amis et aussi le curé qui l'avait si mal accueillie huit ans plus tôt. Désormais, les jeunes filles portent le voile, ne se mélangent plus aux villageois, les jeunes gens fréquentent une salle de gym aménagée par l'accompagnateur de la femme mystérieuse dont l'influence grandit rapidement, et l'agressivité est latente. Une jeune fille tente de se noyer, le doyen des Marauds est décrié par les jeunes

Les fruits du vieux pêcher d'Armande servent de médiateurs : offerts juteux à souhait par-ci, en tarte ou en confiture par-là, même le curé y a droit. de tous, c'est celui qui remet le plus ses idées en question, qui tente de faire la part des choses avec lucidité et honnêteté, et qui est aussi le plus malmené.

La fin du Ramadan s'accompagne d'un drame qui permettra à chacun de revoir ses repères.

Beau roman dense de Joanne Harris, aux personnalités et aux événements très contemporains, porté par l'énergie d'une Vianne qui essaie de comprendre, d'arrondir les angles et de communiquer chaleur et joie de vivre ensemble.

Chocolat et pêches sont d'excellents catalyseurs mais suffiront-ils à apaiser les conflits ?
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Il y a huit ans, nous avions laissé Vianne enceinte à Lansquenet-sous-Tannes. La voici à Paris, sur une péniche, avec Anouck, Roux et Rosette, leur fille. Un matin, elle reçoit une lettre d'Armande, sa vieille amie de Lansquenet, morte quelque temps avant son départ. Voilà, le vent a tourné et Vianne retourne à Lansquenet. Francis Reynaud, le prêtre, est toujours là, mais il a changé. Il semble plus souple, mais également sur le qui-vive. Depuis plusieurs mois, le père Henri Lemaître semble vouloir prendre l'ascendant sur la petite communauté, avec l'aide de Caro Clairmont et des autres hypocrites bigotes du village. Mais il n'y a pas que ça : depuis peu, il y a des tensions entre la communauté catholique et la nouvelle communauté musulmane, récemment installée aux Marauds, à la place des gens du voyage. « le quartier des Maraud qui ressemblait jadis à une simple page en couleurs exotiques s'est transformé en un chapitre entier en langue étrangère. » (p. 63)

Le ramadan vient de commencer. On chuchote que le vieil imam Mahjoubi n'est plus capable de gérer les siens, que Reynaud a incendié l'école musulmane pour filles installée dans l'ancienne chocolaterie, qu'Inès Bencharki, sous son niqab, est une sorcière. Et Vianne se crée ses propres rumeurs et elles lui transpercent le coeur : le fils de Joséphine serait-il le fils De Roux ? Sa maison est-elle vraiment sur cette péniche amarrée sur les quais de Seine ou plutôt dans l'ancienne chocolaterie ? Avec le vent qui n'en finit pas de tourner, de souffler et de retourner les esprits, l'atmosphère s'électrise à Lansquenet et il plane une menace, un danger grandissant, comme l'inquiétante promesse d'une guerre entre deux communautés, entre des coeurs qui pourraient s'accorder.

Encore une fois, le coeur généreux de Vianne la pousse à aider son prochain, à chercher l'apaisement. Elle regarde les couleurs des âmes et elle refuse de juger ou de prendre parti pour le plus fort, le plus nombreux ou le plus évident. Avec la gourmandise et le plaisir de donner en armes pacifiques, elle espère apaiser les coeurs. « Offrir de la nourriture revenait à tendre une main amicale. L'accepter, c'était être adopté par la plus recluse des communautés. » (p. 105) Hélas, cela ne suffit pas toujours et Vianne doit réapprendre que la dissimulation n'est pas toujours menace ou mensonge et que l'ombre qui se cache est parfois celle d'un bienfaiteur.

Comme pour Chocolat, le texte se décline à deux voix : celle de Vianne et celle de Reynaud. Ce dernier a d'ailleurs perdu de sa superbe depuis le premier opus. Il n'est plus maître en sa paroisse et découvre ce que c'est d'être exclu d'une communauté, voire de plusieurs. Pour lui et pour Vianne, l'apprentissage du rejet est douloureux et c'est avec humilité qu'ils devront comprendre que la différence ne s'abolit pas et qu'elle ne s'assimile pas, surtout si on veut l'obliger à entrer dans le moule. Finalement, la différence, c'est comme un morceau de chocolat brut : si on veut le forcer à entrer dans l'emporte-pièce, il va se briser et abîmer l'ustensile. Mais si on prend le temps de l'assouplir, de comprendre sa subtilité, on peut en faire le plus doux des délices.

J'ai lu Des pêches pour monsieur le curé comme j'aurais détaché le dernier fruit d'un arbre à la fin de l'été. J'ai éprouvé le même plaisir reconnaissant pour le livre que pour le fruit qui, morceau de sucre et de soleil, rappelle que tout passe et que tout doit être savouré quand c'est possible.
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Après la grosse déception du le rocher de Montmartre, j'ai été soulagée de constater que Des pêches pour monsieur le curé est plus proche de Chocolat bien qu'on n'y trouve pas la même subtilité. Joanne Harris y aborde pourtant les mêmes thèmes (vie dans les petits villages, place de la religion, tolérance envers les nouveaux venus, etc) mais ses personnages m'ont paru davantage stéréotypés et le dénouement est pour le moins radical et improbable.

J'ai trouvé dommage que certains personnages du premier livre ne soient qu'effleurés alors que j'aurais aimé en apprendre un peu plus sur ce qu'ils avaient fait pendant les huit ans qui séparaient Chocolat de Des pêches pour monsieur le curé.

Par contre retrouver Vianne, avec sa bonne humeur, son dynamisme, ses chocolats et aussi ses doutes, a été un vrai plaisir.
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Mon avis:



Un immense merci aux Éditions Charleston pour cette magnifique découverte et pour votre confiance.







Quelle belle surprise !

Si j'ai beaucoup aimé le premier tome « Chocolat », j'ai littéralement adoré et eu un gros coup de coeur pour « Des Pêches pour Monsieur le Curé ».

Pour info, ce tome est le troisième de la saga. Les Éditions Charleston n'ont pas publié le second volet « le Rocher de Montmartre ». Perso, je me le suis acheté, car j'aime avoir les collections entière, mais je ne l'ai pas encore lu puisque je passe mes services de presse en priorité avant mes lectures personnelles. Tout cela pour vous dire que ça ne m'a pas du tout dérangé de passer du tome un au tome trois, je n'ai pas eu l'impression d'avoir loupé quelque chose.

Dans « Des pêches pour Monsieur le curé », nous retrouvons Vianne et Roux, ils habitent à Paris, dans une péniche. Ils sont en couple depuis quelques années et ont fondé une petite famille puisque de leur union (qui a débuté, il y a 8 ans) est né Rosette.

Vianne reçoit de bons matins, une lettre « surprise » puisqu'elle vient de son amie Armande, décédée il y a une huitaine d'années auparavant, cette dernière demande à Vianne de revenir à Lansquenet, d'une part pour cueillir les pêches qui sont sur son domaine, mais également et surtout, pour que Vianne apporte une fois de plus son aide aux habitants.

Vianne se dit que ça ne serait pas une mauvaise idée de retourner dans cette ville et de la faire découvrir à sa petite dernière et puis Anouk, âgée aujourd'hui de 15 ans, reverrait ses amis de l'époque !

C'est donc sans Roux que ces trois petites femmes vont retourner dans cette ville qui a tant marqué leur existence.

Lansquenet a toujours été un petit village particulier et cela n'a pas changé avec les années. Vianne va avoir beaucoup de travail pour découvrir tous les secrets de cette petite ville et de ses résidents...



Mes ressentis :

J'ai aimé retrouver les personnages, Vianne, Anouk, Roux, le curé, Joséphine... Ils ont tous évolué, certains ont eu des enfants, se sont construit une vie bien tranquille, mais tout cela n'est qu'apparence...

Joséphine a un petit garçon Pilou, durant une bonne partie du roman, elle garde le secret sur le papa de son fils, c'est très intrigant.

Le curé quant à lui est au coeur d'une affaire qui le met dans une position difficile.

Il y a aussi de nouveaux personnages, plusieurs Musulmans sont venus habiter à lansquenet. Ils ont du mal à se faire accepter, car il y a trop de différences entre leurs coutumes et leur mode de vie, et puis les habitants de lansquenet, n'aiment pas « les étrangers ».

Tout ce petit monde renferme de sombres secrets. Cela m'a tenu en haleine durant toute ma lecture. À aucun moment, je n'ai trouvé de passages trop longs où ennuyeux et pourtant, c'est un sacré pavé !



Le roman est fidèle à Chocolat, nous lisons la version de deux narrateurs : le curé et Vianne. Je me suis sentie à l'aise avec eux et j'ai adoré suivre leur histoire.



C'est un roman, extrêmement bien écrit, Joanne Harris a le don de nous plonger dans cet univers si particulier, je suis heureuse d'avoir lu cette saga et d'avoir découvert la plume de cette auteure .



Pour conclure :

Honnêtement, je ne peux que vous conseiller de lire cette saga. Pour ma part, j'ai adoré et pourtant, si je ne les avais pas reçus en service de presse, je ne les aurais pas achetés ni lus, cela aurait été bien dommage, parce que je serais passé à côté de quelque chose d'énorme et d'une super-bonne auteure.



Lily
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Vianne et ses filles Anouk et Rosette vivent avec Roux sur une péniche sur les bords de la Seine à Paris. A bord, elle y a ouvert une chocolaterie mais une lettre d'Armande décédée peu avant son départ de Lansquenet-sous-Tannes lui demande d'y revenir car une personne a besoin de son aide.
Mais huit ans ont passé depuis sa toute première venue et le petit village a bien changé. de nouveaux arrivants qui ont engendré beaucoup de tension en sein de la petite communauté. le père Reynaud est quant à lui en bien mauvaise posture auprès du Diocèse et des habitants du village pour avoir essayer à sa façon toute particulière d'arranger les choses. Malgré leur mésentente passée, Vianne va essayer de lui venir en aide et comprendre l'origine du conflit actuel.
Roman écrit à deux voix, celle de Vianne Rocher et du curé Reynaud ; deux personnes aux antipodes ! Pourtant Reynaud a bien changé, moins perfide et plus humain je trouve mais je suis bien contente de retrouver dans cet opus une Vianne Rocher généreuse, ouverte et à l'écoute des autres.
Donc deux récits qui se croisent mais j'avoue que celui de F. Reynaud m'a souvent amusé ! Vianne, fidèle à elle-même essayera sans jugement, de comprendre les événements, le conflit opposant la communauté catholique à celle musulmane. Elle virevolte entre les deux avec aisance, pas toujours mais les pêches ou les quelques chocolats fait maison qu'elle emmène avec elle, il faut bien l'avouer, ont le don de faciliter le contact.
Toutefois même si je reste contente de retrouver dans ce tome 3 la pétillante Vianne Rocher et quelques autres personnages du 1er tome, certains ont été un peu trop mis de coté à mon goût. Je pense à Anouk dont on ne connait que trop peu son ressenti pour son retour dans ce petit village dont elle fait tant les louanges dans le 2ème tome.
Et puis toujours ce petit vent de magie qui souffle tout au long de ma lecture, vraiment agréable !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ceux qui disent que les mots n'ont aucun pouvoir ne connaissent rien à leur nature. Bien placés, les mots peuvent faire basculer un gouvernement, transformer l'affection en haine, créer une religion nouvelle et même provoquer une guerre (p. 311).
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Il y a quelque chose de très rassurant dans le rituel de la fabrication d’une confiture. Quelque chose à voir avec les celliers débordant de conserves, les belles rangées de pots sur les étagères d’un garde-manger. Quelque chose qui sent bon les matins d’hiver, les bols de chocolat au lait, les épaisses tranches de pain frais couvertes de cette confiture de pêches préparée un an auparavant, promesse de beaux jours au moment le plus sombre de l’année. Quelque chose qui nous rappelle l’existence de quatre murs, d’un toit, des saisons qui se succèdent inlassablement, de la même manière, année après année, et cette douce sensation de tout ce qui nous est familier. Quelque chose qui ressemble à un foyer.
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Son chien a causé des problèmes depuis le jour de son acquisition. Il s'en prend à tout un tas de détails du quotidien, visibles ou sonores : les autres chiens, les bonnes soeurs, les cloches de l'église, les vélos, les hommes à barbe, le vent et surtout les femmes en noir qui ne manquent jamais de provoquer des aboiements chez l'animal. D'ailleurs, j'ai remarqué qu'il était en pleine crise et aboyait. Sans doute ce fichu vent.
"Oui, ça va, ai-je répondu au garçon. Tu ne peux pas taire ce chien ?"
Le garçon m'a jeté un regard plein de pitié. "Pas vraiment, a-t-il dit. Vlad est pour la liberté d'expression.
- Je vois, ai-je constaté.
- Mais on peut le corrompre très facilement." Le garçon a plongé la main dans sa poche, en a sorti un biscuit. Vlad s'est tu et il a levé sa patte. "Tiens, a dit Pilou. Le prix de la paix."
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« Le quartier des Maraud qui ressemblait jadis à une simple page en couleurs exotiques s’est transformé en un chapitre entier en langue étrangère. » (p. 63)
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"D'accord, tu peux entrer, lui ai-je dit. Mais tu dors dans la cuisine. Et tu n'aboies pas !"
Le chien semblait avoir compris et m'a aussitôt suivi dans ma chambre.
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Trailer pour "De pêches pour Monsieur le curé".
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