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Critiques de Joe Abercrombie (572)
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La Première loi, tome 1 : Premier sang

Une introduction qui déchire...

(Oui, c'est une allusion même pas voilée à la publicité TV du moment).



Ce premier tome d'une trilogie est en fait la présentation de quelques personnages clés :

Logen neufs doigts, un barbare du nord, force de la nature, surnommé le sanguinaire, mais plus subtil qu'il n'y paraît.

Maître Bayaz, l'éternel mage façon Gandalf, mais d'une assurance phénoménale et bien plus roublard et tricheur que son modèle.

Ferro Maljinn : l'ancienne esclave, qui a oublié de se laver, prête à tout pour se venger de l'espèce humaine esclavagiste.

Le capitaine Jezal, épéiste confirmé, imbu de lui-même mais pas si crétin que cela.

Le colonel Glotka, ancienne victime de torture, devenu lui-même inquisiteur et donc maître dans l'art d'extorquer des aveux par la force : mon préféré.



Ce n'est pas la communauté de l'anneau. Cela sent la transpiration, la pourriture et la torture à tout va. Un mix entre la Compagnie noire et GOT. Mais l'auteur réussit à rester étonnamment léger et plein d'humour.

Du grim & gritty (traduction littérale, sinistre et graveleux) (une expression que je viens de découvrir, je vous la ressers), une atmosphère sombre et glauque avec une touche de légèreté donc, qui font de ce premier tome, une présentation particulièrement enlevée où l'on ne s’ennuie pas une seule seconde.

On pourra regretter un background que l'on devine riche, mais insuffisamment exploité et développé (un comble pour le cas présent), l'auteur se concentrant sur les personnages.



Vivement la suite : Déraison et sentiments.
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Servir froid

Servir froid est mon premier Joe Abercrombie. Je me suis lancé dans la lecture de cet ouvrage et de cet auteur suite à des critiques très positives sur Babelio et bien m’en a pris. De plus, il s’agit d’un livre unique qui, même s’il se situe dans le même univers qu’une autre série de livre, peut toutefois se lire séparément sans aucun problème.

L’histoire se déroule dans un monde imaginaire, mais très inspiré de notre Renaissance, et notamment la Renaissance italienne avec ses cités et ses petits royaumes souvent en guerre les uns contre les autres.

En arrière plan de l’intrigue principale, on découvre ce monde créé par l’auteur. Des villes à peine sortie du Moyen-âge avec ses ruelles sinueuses, paradis des coupe-jarrets, des tours au détours des rues, vestiges d’un passé pas si lointain mais déjà branlantes, des armes blanches mais quelques bouches à feu et arquebuses. Des familles nobles en pertes de vitesse face à des condottieres et des banquiers.

Un arrière plan très fourni et qui ne nous est jamais décrit en tant que tel mais au service de l’histoire. Celle-ci est plutôt simple. Monza est un chef de mercenaires efficace et de plus en plus populaire. Trop populaire pour Orso, le maître de Talins qui l’a engagé. Piégée, elle est laissée pour morte. Perclus de souffrance et de douleurs physiques et psychologique, elle ne survie que pour une obsession, se venger. D’où le titre du livre.

Elle a 7 hommes à tuer. Les 7 qui ont participé au complot qui a aussi coûté la vie à son frère bien aimé. Elle engage donc une troupe de personnages louches ou déjantés, qui semblent tout d’abord sortir d’un jeu de rôle, le barbare du Nord, le maître empoisonneur,etc. mais chacun va avoir un développement personnel propre et évoluer tout au long du livre. Le plus fascinant, au début, en tout cas est ce guerrier impitoyable mais obnubilé par les nombres.

Toutefois ici, et c’est assez rare dans ce genre de roman de fantasy, pas de longues scènes introductives où chaque personnage est présenté. On suit Monza et on découvre les personnages au fur et à mesure de l’évolution de l’intrigue. Ce qui rend le roman addictif dès le début et renforce sa dynamique. Pas de temps morts, pas de description à n’en plus finir. Malgré les presque 800 pages en format poche, on lit très vite les chapitres les uns après les autres.

Cette quête de vengeance va ensuite se dérouler avec son lot de violence, de guerres, de massacres, de coups-bas, de sang, de trahisons, de surprises parfois, car l’auteur ne ménage pas ses personnages et les retournements de situation, surtout dans la deuxième partie sont assez nombreuses. On découvre, quelques cités les unes après les autres. On devine la présence d’un grand royaume ou d’un empire éloigné (mais pas tant que ça!).

Cela se lit donc très bien et se dire qu’on a un exemple de ce qu’aurait pu être la collaboration entre Sergio Léone et Quentin Tarantino sur une histoire de guerre du XVIe siècle européen est plutôt bien vue.

Une petite remarque qui n’apporte ni positif ni négatif, mais est-ce bien un roman de fantasy ? Parce que outre l’invention du monde dans lequel se déroule l’action, de surnaturel, de magie, de sorcellerie, pas de trace. C’est pour moi surtout un roman de cape et d’épée dans un monde imaginaire. Mais j’adore les romans de cape et d’épée !

Une lecture qui donne donc envie de poursuivre avec l’auteur. Peut-être la trilogie de la Première loi qui se déroule dans le même univers !
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Les Héros

Avec ce titre, l'un de ses premiers, Joe Abercrombie frappe fort en terme d'intensité, il s'agit de plus d'un "one shot", une histoire complète et indépendante bien que située dans l'univers de "La Première Loi" que les fans connaissent bien.

Ce roman se démarque par une certaine originalité en terme de contexte, car si les batailles ne sont pas rares dans le monde de l'héroïc fantasy, un roman qui nous fait vivre intégralement trois jours d'une bataille, ça, ce n'est pas fréquent.

Le titre peut s'avérer trompeur, car les seuls héros que vous trouverez dans cette histoire ne sont pas faits de chair mais de terre, "les héros" est en fait le nom de la colline qui sera l'objectif stratégique principal des combats pendant ces trois jours.

Bon, réduit à cela, ça ne paraît pas particulièrement passionnant, mais c'est là que le talent de l'auteur va s'exprimer pleinement, car l'intérêt va se situer autour de la bataille avec une belle évocation de tous les protagonistes des deux camps.

Je cite ici une partie du résumé :

"Trois hommes. Une bataille. Pas de héros. Selon la légende, Dow le Sombre aurait tué plus d'hommes que le pire des hivers et conquis le trône du Nord en semant le chaos derrière lui. Jaloux, son voisin le roi de l'Union lui envoie ses armées : des milliers d'hommes bardés de fer se dirigent ainsi vers un cercle de pierres oublié, sur une colline sans intérêt, dans une vallée sans importance. Bremer dan Gorst, fine lame disgraciée, Calder, prince sans couronne, et Curnden Craw, dernier honnête homme du Nord, se retrouvent inexorablement entraînés dans une guerre sans honneur".

A ces personnages, il convient d'en ajouter beaucoup, ces gens du Nord qui ressemblent à des vikings d'une part, et ces gens de l'Union qui semblent incarner la noblesse de notre Moyen-âge.

J'ai particulièrement apprécié de suivre Curnden Craw et son escouade de douze hommes dont Whirrun le Cinglé, un personnage hors norme qui m'a régalé de sa prose.

Car l'autre intérêt de ce roman, ce sont des dialogues extra, des scènes d'une belle intensité issues d'un contexte très travaillé, y compris au niveau politique, une intrigue assez complexe finalement et qui est pour beaucoup dans la qualité de l'ensemble, pour ma part, j'ai adoré.
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Servir froid

Monza, ex-Capitaine général de la bande de mercenaires dite des mille épées a été trahie par son employeur et ses sbires. Laissée pour morte, son unique objectif est désormais la vengeance. 7 hommes. 7 hommes à tuer et peu importe les conséquences.



Dans le même univers que la célèbre trilogie de la première loi, le livre peut se lire tout à fait séparément. Dans un contexte médiéval facilement identifiable, il y a toujours des pays, des duchés des régions en guerre les uns contre les autres. On notera par contre que contrairement à la première loi, le surnaturel et/ou magie/sorcellerie sont totalement absents de ce tome.



De l'Abercrombie dans toute sa splendeur. De la Dark Heroic Fantasy bien sanglante. On zigouille à tour de bras, on empoisonne, on torture et le sang coule à flot.



700 pages d'une rivière, d'un fleuve d'hémoglobine qui charrie des cadavres en nombre. C'est jouissif, tellement jouissif en fait que c'en est même un peu lassant à la longue. (c'est ce qui vaut la demi-étoile en moins).



7 hommes à abattre, et on se doute bien qu'elle arrivera au bout (sinon le livre n'aurait que peu d'intérêt) avec son lot de dommages collatéraux, son lot de trahisons, contretrahisons, dans un contexte de guerre, il y  en a de la description de charcutage. La note du boucher est salée diront certains et le plat n'aura pas le temps de refroidir avant d'être servi.





Ceci dit, l'auteur truffe son texte de bons mots, et la gouaille de certains de ses personnages, la personnalité étrange des autres nous fait passer un excellent moment dans son univers. Tiens, le gentil co-héros du Nord qui tombe à point nommé et qui veut devenir un homme bien est en fait le personnage le plus fade de l'histoire.



Black Mamba, Edmond Dantes et Alicia de Vries réunis dans un même esprit vous feront passer un très bon moment de lecture.
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La mer éclatée, tome 1 : La moitié d'un roi

Joe Abercrombie est l'un de mes auteurs préférés en littérature fantasy, j'avais mis de côté cette trilogie de "La mer éclatée" comme on garde une bonne bouteille, en étant sûr de passer un bon moment de lecture dans le genre que j'affectionne.

La moitié d'un roi est une histoire tout bonnement originale et géniale, avec plus de 420 lectures en fantasy il devient compliqué d'être surpris, on se contente le plus souvent d'apprécier les variations sur un thème, ici je me considère comme particulièrement gâté.

Le prince Yarvi est la moitié d'un roi car né infirme il ne sera jamais un guerrier, il ne devait pas régner et se contentait largement de la tâche de ministre pour laquelle il se formait, ce que l'on appelle de la lucidité.

Seulement voilà, son père et son frère sont assassinés et il se retrouve héritier du trône noir, un rôle qui demande des qualités dont il ne possède pas la première d'entre-elles...

Pour évoquer le contexte, cela ressemble furieusement aux vikings, des peuples de marins aux tendances à la piraterie et au pillage, un monde à la brutalité omniprésente.

Dans un monde de brutes ou seules la force, la vaillance et les aptitudes guerrières inspirent le respect, Yarvi va devoir utiliser ses seules armes, à savoir son intelligence et sa ruse, des qualités qu'il a été obligé de développer dès son plus jeune âge, sa survie va en dépendre.

L'originalité de cette histoire réside donc dans ce que le personnage principal est aux antipodes des standards habituels, ici la ruse et l'opiniâtreté vont se substituer à la force et au courage et l'intelligence à la brutalité et du coup l'histoire va se révéler addictive car le personnage est particulièrement réussi et crédible, il n'est même pas sympathique pour tout dire, il est juste humain et il tient avant tout à survivre.

J'ai rarement avalé les pages avec autant d'avidité, c'est sûrement pour ce genre de lecture que l'on parle de "page turner", ce tome est parfait et la fin assez spectaculaire, à tel point que je me demande ce que va bien pouvoir imaginer l'auteur pour la suite.

Habituellement j'aime bien intercaler des lectures entre les tomes d'une saga, là cela m'est impossible, j'ai déjà lu cent pages du tome 2, et cela s'annonce aussi bon que le premier !

Cette histoire, bien qu'estampillée littérature fantasy ne comprend pas de magie ou autres créatures fantastiques et pourrait plaire à quiconque aime les histoires solides et les bons scénarios.
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La Première Loi, tome 2 : Déraison et sentiments

Après premier sang, voici le second tome de la trilogie de la première loi.



La guerre de l'union contre le nord et son leader Bethod se prépare, voire a déjà commencé avec quelques massacres à la clé. Le colonel West, premier de nos fils rouges envoyé au pays des angles, organise en sous main l'action qui va s'y dérouler. On y retrouve aussi nos pouilleux du nord (renifleur, sequoïa ect...).

Notre second fil est tenu par Bayaz le mage et sa troupe qu'il a enrôlé dans le premier tome avec ses figures de proues que sont Jezal, Ferro et Neuf-doigts, en route pour le bord du monde.

Et enfin, toujours mon préféré : Glotka parti pour réussir l'impossible : Tenir Dagoska, au sud contre les forces de Gorkhul.



Après un premier opus centré sur les personnages, on va cette fois-ci voyager un peu dans le monde crasseux, violent et dur imaginé par l'auteur. La bonne impression initiale se confirme ici totalement. Avec cerise sur le gâteau, un rythme plus soutenu, de l'action, combats et morts en quantité nécessaire et suffisante. Ah, les esprits chagrins reprochant au tome un, un brin trop statique, de ne pas donner toute la mesure de cet univers vont être rassurés.

Un faux air de légende, revu et modernisé pour Glotka, une quête à la seigneur des anneaux pour Bayaz (qui déçoit un peu en tant que personnage, plus faible qu'il n'apparaissait avant) mais rattrapé par la puissance physique et mentale de Ferro et Logen, et des combats en bataille « presque » rangée dans le nord (je vous laisse trouver un titre adéquat dans la multitude des livres traitant le sujet).

Les personnages sont durs, meurtriers, violents, cruels, tortionnaires, malsains, mais l'auteur les humanise intelligemment et nous les fait tous aimer (du moins il a réussi avec moi).

Un savant mélange équilibré de magie, de bravoure, d'abjections en tout genre, de ferraillage, de noirceur, d'humour....



On dit généralement que le second tome est le maillon faible d'une trilogie. Vu la qualité de cet ouvrage, vivement la fin avec : Dernière querelle.
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La mer éclatée, tome 2 : La moitié d'un monde

La crainte quand on a été ébloui par le premier tome d'une trilogie est que la suite puisse nous décevoir. Je peux dire avec plaisir que ce deuxième tome est à la hauteur du premier, Joe Abercrombie a su rebondir et nous proposer à nouveau quelque chose de cohérent et surtout une fois encore carrément addictif.

Le problème en commentant le tome 2 d'une trilogie est de ne pas divulgâcher car si je vous dis qui a survécu vous aurez du mal à vous inquiéter pour eux si vous devez lire le premier tome de cette saga, dilemme !

Je vais donc me contenter de dire que nous évoluerons dans le même univers, avec quelques nouveaux personnages qui apporteront un peu plus de muscle et de savoir-faire dans le métier des armes, j'ai nommé Epine et Brand.

Cela dit, nous continuerons à avoir la démonstration que l'intelligence et la ruse ainsi que la stratégie sont toujours des atouts avec lesquels il faut compter même si nous aurons cette fois un récit plus "classique" avec quelques moments de bravoure aux "petits oignons".

La politique et la diplomatie vont nous garantir quelques dialogues sublimes, cynisme et manipulations en prime !

Ce qui est sûr me concernant, c'est que j'ai eu la même avidité à tourner les pages, l'auteur a un talent certain pour nous rendre le récit haletant et ce même quand on est sûr de pressentir les événements, c'est fort.

J'en profite pour signaler à l'attention des lectrices potentielles que les personnages féminins sont à l'honneur dans cette histoire ;)

Me voici donc au troisième tome, déjà...
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Pays Rouge

Chassez le naturel et il revient au galop, ce pourrait être la morale de cette histoire captivante.

Ma dernière lecture d'Abercrombie remonte à plus de cinq ans, j'avais beaucoup aimé les premières lois et les héros, mais je crois qu'avec Pays rouge on approche la perfection, en tout cas selon mes critères.

Farouche et Placide, de retour à la maison après avoir vendu leur récolte retrouvent leur ferme incendiée, le frère et la sœur de Farouche ont été kidnappés et très vite ils décident de traquer les bandits pour récupérer les enfants, la tâche s'annonce ardue, ils ne sont que deux, et Placide "le trouillard", le vieux Nordique qui l'a adoptée ne semble pas taillé pour l'aventure, cela-dit les gens ne sont pas toujours ce qu'ils paraissent, la traque commence et elle s'annonce longue et semée d'embûches.

Joe Abercrombie se révèle un auteur décidément très doué, cette histoire coule pour ainsi dire naturellement, les péripéties s'enchaînent avec justesse et brio, le ton est juste, les dialogues et les réparties intéressants et les personnages sont fascinants malgré leurs noms à "coucher dehors".

Farouche, Placide, Temple, Cosca, Accord, une dizaine de personnages principaux dont les destins vont se croiser de façon cohérente et logique.

Mais surtout le soin apporté aux personnages est remarquable, ils sont ciselés avec précision, ils ont tous leur part de mystère qui sera levé au fil du récit, à la cadence idéale pour servir l'histoire et nous rendre accro sans espoir de retour.

Contrairement à certaines histoires qui demandent mémoire et concentration pour ne pas être largué, ici on aura au maximum trois histoires dans l'histoire, ce qui est parfaitement gérable.

Ici l'auteur va réemployer des personnages que les fans connaissent et que l'on retrouve avec plaisir, des noms que l'on connaît si l'on a lu les "premières lois" ou "les héros", mais rassurez-vous, si ce n'est pas le cas ça ne vous pénalisera en aucun cas.

Pour conclure je pourrais simplement dire "ah, quelle aventure !", ce qui est sûr c'est que j'ai bu du "petit lait" avec ce "one shot", c’était un vrai grand plaisir de lecture.

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La Première Loi, tome 3 : Dernière querelle

Un final explosif



L'union se bat sur deux fronts : Le nord et les Gurkhiens dont elle doit repousser l'invasion. Le maréchal, commandant les armées va mourir et doit être remplacé. Le roi va mourir et doit être remplacé. Qui d'autre encore doit mourir ? Bayaz n'a pas trouvé l'arme ultime, la graine et revient dans l'union les mains vides. Ferro n'a toujours pas eu sa vengeance. Jezal se fait manipuler, Logen continue à zigouiller à tout va. Et enfin Glotka pris entre deux maîtres se trouve en bien fâcheuse posture.



Ça va mal dans l'Union et ce dernier tome verra la résolution de tous les problèmes. Vraiment ? Les gentils vont gagner, se marier et avoir beaucoup d'enfant ? Mais on n'est pas au pays des Bisounours. C'est du Abercrombie, pas du Enid Blyton. Un traitement terriblement cynique où il faut distinguer les nuances de gris. Mais qu'on se rassure, on continue à aimer nos héros, manipulateur ou manipulé, tortionnaire et assassin.

Un final explosif où l'on combat à presque toutes les pages, mais, en changeant régulièrement de théâtre des opérations, l’auteur nous emmène, sans nous lasser, dans son univers sombre et glauque, avec force et fracas des épées contre les boucliers ou des haches contre les boîtes crâniennes. Rajoutons à cela complots et manipulations politiques en tout genre pour nous balader, que dis-je, nous secouer dans tous les recoins des travers humains.



Un final riche et dense à consommer sans modération.

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La mer éclatée, tome 1 : La moitié d'un roi

Ce roman est présenté et vendu comme un roman Young Adult parce qu’il est centré sur le parcours d’un personnage adolescent. On est donc certes dans le roman d’apprentissage, mais l’auteur ne sacrifie en rien à sa formule spaghetti et on retrouve avec plaisir le mélange action, aventure et humour noir truffé de dialogues incisifs.

Comme d’autres auteurs avant lui, y compris de bien connus auteurs britanniques, Joe Abercrombie glisse un peu de la fantasy à l’historique. Ici l’aspect fantasy se résume au mythe de la guerre des Elfes contre la Déesse Unique qui aurait eu pour dommages collatéraux la multiplicité des divinités et la présence de moult ruines elfiques de part et d’autre de la mer éclatée.

La mer éclatée pourrait être la Mer Baltique, la Vansterland, le Gettand et le Trovenland pourraient être la Norvège, la Suède et le Danemark, l’Impératrice du Sud une reine byzantine, les indigènes septentrionaux les Lapons et les Finnois, les habitants de la rive orientale des Baltes et des Slaves… On retrouve même les tensions entre païens tenant des anciennes croyances et chrétiens partisans de la nouvelle religion.





Tout au long du récit, nous suivons Yarvi, prince handicapé avec sa main mutilée et destiné à la prêtrise, qui doit monter sur le trône à la suite de l’assassinat de son père et de son frère aîné. Il prête le serment de châtier les meurtriers des siens…. Nous voilà donc parti pour une bonne vieille histoire de vengeance qui va être le moteur de l'une bonne vieille trilogie ! J’ai tout de suite pensé au pitch de "La Trilogie de l’empire" de Feist et Wurts. Est-ce que Yarvi va suivre la même route que Mara des Acoma ?

Mais si on connaît ses classiques, on peut aussi penser à une autre histoire qui s’est déroulée IRL. Un adolescent malin mais malingre, qui n’a que son nom pour le protéger contre les maîtres de guerre et les animaux politiques qui lorgnent sur son héritage… Est-ce que cela rappelle quelque chose ? Mais oui, le neveu du divin Jules : celui qui était Octave et qui est devenu Auguste !



Rapidement Yarvi comprend qu’on l’a trompé sur l’identité de ceux qui ont tué son père et son frère… mais il est déjà trop tard !





Et toute la progression des personnages et de l’histoire se structure autour d’une série aphorismes que Yarvi comprend, utilise et détourne au fur et à mesure de son odyssée sur la mer éclatée et ses rivages. Difficile de ne pas penser aux tirades des films de Sergio Leone genre « le monde se divise en deux : ceux qui ont la corde au cou et ceux qui la coupent, ceux qui ont un revolver chargé et ceux qui creuse. Toi, tu creuses ». Mieux j’ai retrouvé l’esprit d’un chouette western spaghetti aujourd’hui méconnu : "Le Dernier jour de la colère" de Tonino Valerii (1967). Dans le film, le jeune Scott Mary interprété par Giuliano Gemma, est un paria qui rêve de voir la communauté l’accepter. Il est pris en main par Frank Talby, un vieux pistolero ambivalent, interprété par Lee Van Cleef, qui va lui apprendre à la dure comment devenir un homme et affronter les dures réalités de la vie à coup de règles/leçons numérotées.

A l’image d’un Quentin Tarentino, Joe Abercrombie vient nous du monde de la vidéo et est un grand cinéphile (ceux qui ont envie d’aimer tous les films et tous les genres de films, pas ceux qui s’extasient sur les trucs que personne ne comprend sauf eux pour ensuite cracher sur tout le reste au nom du mieux disant culturel). Il est fort à parier qu’il connaît ses classiques et que nous sommes en face d’une chouette histoire de Vikings spaghetti dont il me tarde de lire la suite !



Celui qui aura déjà fait un bout de chemin avec Joe Abercrombie reconnaîtra vite l’univers de l’auteur et ses personnages fétiches :





Et là où l’auteur m’a bluffé c’est la manière dont il brouille les cartes :







On retrouve donc humour de l’auteur britannique, ses punchlines, ses personnages à la fois attachants et hauts en couleurs, ainsi que ses scènes d’action qui déchirent ! Mais il a allégé son style et a carrément lâché du lest sur le grimm & gritty. Nous sommes donc en présence d’un page-turner fantasy accessible à tous : les chapitres sont courts et rythmés, avec des cliffhangers qui donnent envie de passer à la suite. Les easy readers n’ont donc désormais plus aucune excuse pour ne pas se lancer dans la découverte des univers de Joe Abercrombie.
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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La Mer Éclatée, tome 3 : La Moitié d'une guerre

Je suis peiné de le dire mais ce troisième tome m'a plutôt déçu, j'en suis d'autant plus contrarié que les deux premiers m'avaient enthousiasmé comme rarement, dommage donc...

Plusieurs raisons à cela, premièrement les deux nouveaux personnages venus s'ajouter à l'intrigue (Skara et Raith) ne m'ont pas convaincu, ils sont loin d'avoir suscité mon intérêt, que ce soit par leur profil, ou par ce qu'ils sont sensés apporter à l'histoire et encore moins par leur crédibilité.

Ensuite la fameuse magie Elfique, souvent évoquée dans les précédents tomes se révèle bien décevante en plus d'être difficilement crédible.

Crédibilité et cohérence... Tout ce qui faisait la force et l'attrait des deux premiers tomes est là bien mis à mal je trouve, même sans être exagérément exigeant c'est beaucoup me demander que d'avaler ça sans renâcler un peu.

Bon, qui aime bien châtie bien alors je ne vais pas non plus dénigrer ce troisième opus plus qu'il ne le mérite, il y a tout de même une conclusion cohérente, du moins dans l'esprit ;)
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La Première loi, tome 1 : Premier sang



“Les vieilles querelles ne sont jamais apaisées; au contraire, elles se développent, se ramifient et, à mesure que les années passent, leurs racines s'enfoncent de plus en plus profondément.”



***



Menacée au Nord par les tribus barbares réunies sous la bannière du roi Bethod et au sud par l'empire du Gurkhul désireux de prendre sa revanche, l'Union est sur la corde raide. La guerre paraît inévitable, il va falloir s'y préparer, mais avec des caisses vides, une corruption omniprésente et un souverain fantoche, la situation se présente mal, même très mal. À moins que… Après des siècles d'absence, c'est ce moment que choisit le Grand mage Bayaz pour venir réclamer la place qui lui est due.



*



Voici que je découvre enfin Joe Abercrombie, auteur dont j'ai souvent entendu parler et qui a ravi le cœur de plusieurs d'entre vous. Je comprends maintenant pourquoi car je suis moi aussi tombée sous le charme. Il possède un style bien à lui - percutant, vif et acéré, où la noirceur le dispute à l'humour. Son sens de la formule (et de la répartie), grinçant à souhait, est absolument exquis. Il a le don de vous arracher un sourire dans les moments les plus inattendus. Malgré la violence, la dureté impitoyable du monde dépeint ici, la lecture ne se fait jamais pesante.



Premier sang inaugure une trilogie pleine de promesses où machinations, complots,  politique, magie et combats (je rajouterai tortures!) sont au programme; le lecteur ne s'ennuie pas une seconde. Les sept cent pages, bien que denses, se tournent toutes seules. Plutôt classique avec ses affrontements entre royaumes rivaux, l'intrigue se met en place doucement mais sûrement. Le tempo selon moi idéal pour s'imprégner du contexte et de l'ambiance, pour faire ample connaissance avec les différents personnages. 



Autre point fort après le style, ces derniers sont nombreux et un petit récapitulatif (+ une carte) n'aurait pas été de trop. Ceci étant dit, la maîtrise de la narration et de la construction du récit empêche de se perdre. Les chapitres se focalisent véritablement sur sept d'entre eux : le guerrier nordique Logen, l'inquisiteur Glotka (ce sont mes deux préférés!), le capitaine Jezal et son supérieur le commandant West, le mage Bayaz et son apprenti Malacus mais aussi l'esclave en fuite Ferro. La tentation est grande de vous les présenter plus en détail mais ce serait enlever au charme de la première rencontre. Sachez juste qu'ils sont travaillés avec soin et que certains se montrent assez…inoubliables. Les suivre est un bonheur.



Je referme ce premier tome qui n'est autre qu'une longue introduction à la fois conquise et impatiente de connaître la suite. Une vraie réussite! 





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L'âge de la folie, tome 2 : Le problème avec la..

Ayant longuement fait le tour du propriétaire dans ma critique du tome 1, je serai beaucoup moins prolixe pour la suite de cette trilogie. Ce tome 2 est centré voire consacré à l’affrontement entre loyalistes et insurgés au sein de l’Union, la colonie du Pays des Angles étant très mécontente de la politique de la métropole du Midderland.

La première partie permet à l’auteur de replacer ses pions sur l’échiquier, la deuxième partie est une guerre de l’ombre et une course aux alliés entre les deux camps, et la troisième partie nous montre la bataille de Stoffenbeck qui doit décider du sort des uns et des autres. Bien sûr comme toujours avec Joe Abercrombie, tout le monde manipule tout le monde et tout le monde trahit tout le monde. Les retournements de situations sont donc légion, et certains ne sont pas piqués des hannetons. Dommage pour les uns et les autres, c’est un troisième camp qui va tirer les marrons du feu sans parler du Premier des Mages Bayaz qui veille jalousement sur ses « investissements »…



Osro reste convaincu qu’il doit devenir meilleur pour un monde meilleur. Il essaye de bien agir et de trouver les compris les plus raisonnables au lieu des plus détestables. Bref il fait tout ce qu’il peut pour améliorer les choses, mais il n’est pas aidé et c’est le moins que l’on puisse dire !



Leo fier et naïf n’apprends toujours pas de ses déboires passés et se fait mener par le bout du nez par tout le monde. C’est presque à l’insu de son plein gré qu’il devient malgré lui le leader des insurgés. Mais il va se faire rattraper par la réalité de la plus douloureuse des manières.



Malgré Vallbeck Savine reste Savine, prête à tout et au reste pour assouvir ses ambitions et changeant de principes selon le public cible. Ses retournements de veste sont d’une effrayante rapidité



Après sa mission secrète à Port Ouest, la Mata-Hari Vick passe d’un camp à l’autre. Elle continue à se poser bien des questions sur elle-même, mais elle garde le cap de sa loyauté au « camp des vainqueurs »…



Le John Rambo Broad est passé du camp des travailleurs au camp du patronat. C’est presque le miroir de Vick : il se pose lui aussi beaucoup de questions, mais il reste dans le camp qui met sa famille à l’abri du besoin…



Dans le Nord Rikke doit sauver sa peau et celle du Protectorat d’Uffrith maintenant qu’il n’est plus protégé par L’Union. Elle doit donc apprend à gérer sa longue vue et développer un « cœur de pierre » au plus vite. A l’image du roman précédent le point de vue de Quatre-Feuilles qui a déjà développé un cœur de pierre sert essentiellement à voir ce qu’il se passe du côté de Stour Ténèbres l’autoproclamé « avenir du Nord ».



Les dialogues percutant remplis de punchlines, parfois récurrentes et caractéristiques de tel ou tel personnage du roman, ne sont pas la seule qualité d’écriture de l’ensemble. Il y aussi des chapitres, souvent clés et souvent les plus longs du roman, montrant que l’auteur maîtrise parfaitement son sujet :

- il y a des chapitres « kaléidoscope », où les événements du moment sont vus et vécus par une multitude de points de vue en même temps

- il y a des chapitres « fil d’Ariane », où les événements se poursuivent en continue mais avec une narration qui saute d’un point de vue à l’autre

Ces chapitres mettent en avant « les petites gens » qui ont soif du « Grand Changement ». Et ils vont finir par prendre les choses en main pour le meilleur et pour le pire… L’auteur continue donc de renvoyer dos à dos l’orgueil des élites et la rancœur du peuple, même si dans ce tome c’est encore les conséquences du capitalisme qui se taillent la part du lion avec moult descriptions à la Charles Dickens.



En bref 600 pages qui se lisent vite et bien : Joe Abercrombie reste une valeur sûre de la Fantasy !

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Double tranchant

"Double Tranchant" est un recueil de 13 nouvelles situées dans l’univers du Cercle du Monde. Entre western et cape et épée nous redécouvrons ainsi Glotka, Nicomo Cosca, Vissenbruck, Khadia, Cordial, Shylo Vitari, Monza Murcatto, Bremer dan Gorst, Curnden Craw, Whirrun de Bligh dit Whirrun le Cinglé, Temple, Farouche Sud, Bethod, Logen Neuf-Doigts dit le Neuf-Sanglant... Et nous découvrons aussi en fil conducteur une Sword & Sorcery féminine et féministe avec Shev, Javre, Carcolf, Léanda et les guerrières assassines du Temple de l’Ordre Doré… Ces nouvelles précèdent, succèdent ou complètent la trilogie de "La Première Loi", "Servir Froid", "Les Héros" ou "Pays Rouge", comme la nouvelle intitulée L’Enfer qui nous plonge dans la tragédie de Dagoska qui ne nous avait pas été racontée jusque là… Joe Abercrombie est égal à lui-même avec style très visuel plein de scènes d’actions et de dialogues truculents entre Michel Audiard et Quentin Tarantino : c’est une véritable mine à citations ! (grand merci à la traductrice Juliette Parichet ^^) Mais il est aussi égal à lui-même avec un traitement des personnage à la Sergio Leone, et des réflexions humanistes à la David Gemmell dont il est quelque part le digne successeur (beaucoup plus que d’être un GRR Martin anglais se vautrant avec délices dans le grimdark pour le grimdark). Mais ce qui frappe c’est qu’à chaque nouvelle on change de lieu, d’époque, de personnages, mais que tout est absolument raccord !



Et personnellement j’ai été surpris des similitudes entre Joe Abercrombie le nouveau maître anglais de l’heroic fantasy, et Richard Ford qualifié de sombre tâcheron par les prescripteurs d’opinion franco-français (je ne résiste pas : coucou Elbakin.net ! ^^)… Encore une fois on mesure la différence entre le Royaume-Uni où la BBC n’hésite pas à passer en prime time des émissions consacrées à la Fantasy, et la France où la Fantasy c’est un truc bidon et chelou pour adolescents adorateurs de Satan… FDM quoi !





"Un beau salopard" : Kadir, printemps 566

A travers les yeux du quartier maître Salem Rews nous revivons les dernières belles heures de Glotka, à l’époque où les femmes l’adulaient et où les hommes l’enviaient (et vice versa ^^), avant que les Gurkhiens ne le torturent durant des années pour le transformer en épave mutilée et handicapée (vu le beau salopard que c’est, j’ai presque envie de dire que c’est bien fait pour sa gueule !). Le bonhomme a tout pour lui, mais au lieu de mettre son talent au service de tous non seulement il n’en fait qu’à sa tête mais en plus il exploite le reste du monde à son seul profit, prenant plaisir à écraser tout ceux qu’il juge inférieurs à lui c’est-à-dire tout le monde… Bref le connard carriériste et narcissique qu’on a tout malheureusement croisé au moins une fois dans sa vie (que tous ces crevards aillent au diable, et le plus vite sera le mieux !)

Dans la grande tradition du naturalisme à la Emile Zola l’auteur vivisèque les forces vives de la crevardise avant que la justice immanente ne fasse son œuvre : bouffi d’orgueil, imbu de lui-même, persuadé que le monde n’existe que pour son bon plaisir, il commet l’acte d’hybris qui scelle son destin…





"Un peu de gentillesse" : Port Ouest, automne 573

Shev a été la meilleure voleuse de Styrie, mais passée 20 ans elle a décidé de prendre sa retraite en ouvrant un fumoir à Port Ouest en compagnie de Severard l’un des pauvres bougres qu’elle a la mauvais habitude de secourir… Le jour où une fois de plus elle se fait doublée par Carcolf la vamp lesbienne (héritière d’une certains Milady de Winter ^^), les choses se gâtent quand Crandall le fils pourri du parrain de la cité Horald le Doigt vient lui réclamer des comptes… Sauf qu’elle se fait sauver la mise par Javre, la Lionne de Hoskopp, la dernière pauvre bougresse qu’elle a la mauvaise habitude de secourir… Ainsi commence des heures de grandes aventures, mais ceci est une autre histoire ! ^^

Impossible de ne pas voir en Javre la guerrière croqueuse d’hommes venue du nord et Shev la voleuse corruptrice de nymphes venue du Sud une parodie des légendes Fafhrd et le Souricier Gris de Friz Leiber, véritables légendes de la Fantasy qui ont marqué à jamais le genre de leurs empreintes !!! (Et notez bien la présence de Severard, appelé à un grand avenir dans les rangs de l’Inquisition de l’Union ! ^^)





"Une mission foireuse" : Est de la Crinna, automne 574

Toute la bande de Craw est enfoiré récupérer un artefact magique sur le territoire ennemi…Il s’agit d’une nouvelle à chute mais on devine la chute dès l’annonce du pitch, donc l’essentiel est de revoir en action la bande de joyeux drilles qui sera au centre la batille d’Osrund entre le Nord et l’Union que dont un prêtre-guerrier grave et sérieux : Whirrun de Bligh avant qu’il ne devienne le jovial, bon vivant et insouciant Whirrun le Cinglé ! (parodie du Druss de David Gemmell ^^)





"Quitter la ville" : Le Pays Proche, été 575

Javre et Shev ont crapahuté un peu partout dans le Cercle du Monde, et Shev est persuadée que ses problèmes la poursuivront au bout du monde quand elle découvre que les problèmes de Javre sont prêts à aller beaucoup plus loin de que les siens… Et les lecteurs découvrent un "Kill Bill" inversé dont Javre présumée parjure et traîtresse est la clé !





"L’enfer" : Dagoska, printemps 576

Dans cette nouvelle nous assistons à la chute cruelle de la cité lâchement abandonnée par l’Union après avoir agité le chiffon rouge devant l’Empire gurkhul : une pensée émue pour les patriotes hongrois lâchement abandonnés par les Etats-Unis après avoir agité le chiffon rouge devant l’Empire soviétique (ils n’ont été ni les premiers ni les derniers, mais ce qui s’est passé à Budapest en 1956 a été tragique). Nous errons avec Temple à travers les décombres d’une ville en train de mourir, dont les rues sont désormais hantées par des créatures anthropophages en quête de chair fraîche…

Les rats comme Glotka, Nicomo Cosca et les homines crevarices habituels que sont les nababs et banquiers ont déjà quitté le navire, et le commandant Vissenbruck et le haddith Khadia font cause commune pour sauver ce qui peut encore l’être : le Blanc et le Noir savent qu’ils ne passeront pas la journée que c’est au paradis des justes qu’ils se retrouveront… Et tandis que le premier organise le dernier carré, Khadia fait face seul aux Dévoreurs de Khalul ! Au fond de la Boîte de Pandore des forces obscures de la crevardise il reste l’Espoir, et c’est bien un Nouvel Espoir que le mahatma Khadia a offert au monde en plantant la graine du bien en chacun… Ne reste qu’aux gens de bien d’en prendre soin pour la faire germer : quand viendra le temps du Grand Soir qui débarrassera le Cercle du Monde des banquiers de Bayaz et des religieux de Khalul, c’est sûr que Temple en sera !!!





"Jamais deux…" : Quelque par dans le Nord, été 576

Au milieu de nulle part, au milieu d’un pont délabré Javre la Lionne d’Hoskopp et sa partenaire / seconde / acolyte Shev rencontrent Whirrun de Bligh dit Whirrun le Cinglé et la Mère des Epées… Les premières ont à leurs trousses Golyin, Ahum et Sarabine Shin les exécutrices du Temple de l’Ordre doré, et le deuxième a à ses trousses les sicaires de Bethod menés par Torrent. Et après moult bastons tout se finit avec Shev plus désespérée que jamais, obligée d’assister à la joute horizontale de Javre et Whirrun, la version masculin de Javre… mdr





"Au mauvais endroit, au mauvais moment" : Port Ouest, été 580

Canto Silvine, banquier de Valint et Balk est en plein entretien avec un envoyé de la maison mère quand il s’écroule mortellement empoisonné… Onna est une péripatéticienne de la Maison des Plaisirs de Cardotti, et elle réconforte un solide guerrier à la voix de fillette quand éclate un terrible incendie… Bon à tout bon à rien, Predo décide définitivement de changer de vie en s’engageant dans l’armée du grand-duc Orso, mais sa nouvelle famille est anéantie et il est à deux doigt de mettre fin aux jours du Serpent de Talins quand il en est empêché par un grand nordique borgne…

On voit de l’extérieur la quête de vengeance de Monza Murcatto contée dans "Servir Froid", le remake de "Kill Bill" à la sauce fantasy spaghetti, et les nombreuses victimes collatérales qu’elle a laissées dans son sillage…





"Sacrée hors-la-loi" : Le Pays Proche, été 584

Farouche Sud est une hors-la-loi dont la tête a été mise à prix à 4000 marks, et elle est en cavale avec les 2000 marks qu’elle a ravi aux trois branques avec lesquelles elle a braqué une banque… C’est à pied qu’elle trouve refuge dans une petite ville fantôme : commence alors un très chouette survival à la sauce western spaghetti qui initialement a été publié par GRR Martin et Garder Dozois dans "Dangerous Women"… Perso j’ai trouvé que cela ressemblait beaucoup à "La Froide Lumière" de Karl Edward Wagner, une des meilleures références qui soit dans l’univers des nouvelles fantasy !





"Hier, près d’un village nommé Barden…" : à proximité de Barden, automne 584

Cette nouvelle originellement publiée dans "Les Héros", nous montre la veille de la Bataille d’Osrund donc pas mal de ses protagonistes y participent. On suit le paysan nordique Tinder autant victime des troupes de son roi Dow le Sombre que des troupes d’invasion de l’Union. Bremer dan Gorst n’est pas loin de jouer le rôle de la Brute, et lors d’une escarmouche nous assistons à la mort tragique du Bon et à la survie tragique du Truand… Et par un acte de miséricorde qui résout tous les problèmes de notre Tinder, Gorst nous montre une fois de plus qu’il est un personnage ambigu aux multiples facettes… Quand viendra le temps du Grand Soir qui débarrassera le Cercle du Monde des banquiers de Bayaz et des religieux de Khalul, il est fort probable que lui aussi en sera !!!





"… sans trois" : Talins, automne 587

Retour en Styrie où après trois guerres avec l’Union nous assistons au sacre du très jeune roi Jappo don Rogon, voulu par sa mère la Grande Duchesse de la Vilenie Monza Murcatto, et organisé de mains de maître par Shylo Vitari son Ministre des Murmures… En obtenant la grâce ducale / royale, Shev pense en avoir fini avec les ennuis, mais Horald le Doigt se rappelle à son souvenir en enlevant Carcolf l’amour de sa vie... N’ayant jamais été une combattante, elle n’a pas d’autre choix que de demander l’aide de Javre la Lionne d’Hoskopp à la fois sa meilleure amie et sa pire ennemie avant de partir dans une opération de sauvetage dans la plus grande tradition du cape et épée ! Mais les apparences sont trompeuses et Javre et Shev sont être confrontés à des choix cornéliens…





"Liberté !" Avernock, été 590

Cette nouvelle originellement publiée dans Pays Rouge nous montre l’écrivain Spillion Brisépée essayant désespérément de redorer le blason de son employeur Nicomo Cosca, embourbé dans de sordides opérations de nettoyage politique au service de l’Union… Le panégyrique est tellement grotesque qu’on en arrive à l’inverse du résultat escompté, c’est-à-dire là où voulait nous emmener l’auteur ^^





"Les temps sont durs pour tout le monde" : Sipani, printemps 592

La Guerre Froide continue entre l’Union et l’Empire, avec elle la lutte éternelle entre le Grand Capital de cet enfoiré du Bayaz et la Bête Immonde de ce taré de Khalul… En Styrie, les agents des uns et des autres s’opposent les uns aux autres pour récupérer un magnifique McGuffin : le paquet mystère passe ainsi successivement des mains de son passeur initial à Carcolf, Kurtis dan Broya, Cordial, Le Carrier, Abymes et Hautfond, Kiam, Jervi, Sifkiss, la Vieille Green, Fallow, Javre, Maître Pombrine et Shev… Car il y a une troisième force qui est à l’œuvre : Joe Abercrombie ne réchappera pas au remake d’"Il était une fois la Révolution" !

Pas sûr que les destins de Javre et Shev soient raccord avec ceux de la nouvelle … sans trois, mais à part ça c’est fendard !





"J’ai créé un monstre" : Carleon, été 570

Pour la dernière nouvelle, on repart dans le Nord avant les événements racontés par la trilogie de "La Première Loi" ! On y retrouve Bethod, ainsi que les petits Scale et Calder, coincé entre ses nombreux ennemis et son propre champions Logen Neuf-Doigts, dit le Neuf-Sanglant, qui lui créé sans cesse de nombreux ennemis mais qui se trouve être le seul capable de les protéger desdits ennemis…

D’un côté on a un roi plein de doutes et qui œuvre de tout son cœur pour la paix car il a de grands espoirs pour sa famille, son peuple et son pays, loin de l’émule de Vladimir Poutine qu’on voit par la suite, et d’un autre côté un fou de guerre rendu complètement frappadingue par l’ivresse de ses nombreuses victoires remportées dans la plus grande violence… On connaît à l’avance la chute tragique et la tournure que prirent les choses par la suite, mais la nouvelle est d’autant plus cool et d’autant réussie que l’auteur ici carrément met en scène les versions vikings d’Agamemnon et d’Achille ! ^^
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L'âge de la folie, tome 3 : La sagesse des fo..

Ayant longuement fait le tour du propriétaire dans ma critique du tome 1, je serai beaucoup moins prolixe pour la suite et la fin de cette trilogie. Dans ce tome 3 nous assistons au « Grand Soir » que j'avais prophétisé à la lecture des romans antérieurs de Joe Abercrombie. Les insurgés pensaient se servir des révolutionnaires pour faire réussir leur rébellion, mais ce sont finalement les révolutionnaires qui se servent des insurgés pour faire triompher leur « Grand Changement ». Mais plus les choses changent et plus elles restent les mêmes : les inquisiteurs deviennent des « commissaires » et les tourmenteurs des « enquêteurs » ; la Maison des Questions devient « la Maison de la Vérité » puis « la Maison de la Pureté » ; le Conseil Public devient « la Chambre des représentants » puis « le Tribunal du Peuple »…



En bref après avoir tiré à boulets rouges sur le Grand Capital et l'orgueil des grands, l'auteur tire dans ce tome 3 à boulet rouges sur la Bête Immonde et la rancoeur des petites gens. En six mois de temps dans le livre il nous fait tout le processus révolutionnaire avec la victoire des modérés (les « Casseurs » de Risinau), puis le triomphe des radicaux (les « Incendiaires » de la Juge) qui remplacent ces derniers dans un déchainement de violence inouï. On passe ensuite à la Terreur et la Contre Terreur, avec des chemises rouges remplacées par les chemises noires… C'est ad nauseam qu'on assiste en série à des dénonciations, des jugements et des exécutions à n'en plus finir où explose toute la bêtise de l'humanité. On tremble pour les personnages qu'ils soient anciens ou nouveaux, et on finit par se demander qui va bien pouvoir survivre à toute cette folie…



Orso passe tout le tome emprisonné mais ses fidèles tentent de le libérer. Il continue de suivre son credo de devenir meilleur pour un monde meilleur mais on ne lui laisse aucune marge de manoeuvre.



Mutilé lors de sa dernière charge, Leo passe de la guerre à la politique en empruntant à Savine sa maxime : il faut changer de principes selon le public… le fier et naïf héros du Pays des Angles devient une ordure prête à tout et au reste pour s'emparer du pouvoir et le conserver !



Savine retrouve l'horreur de Valbeck mais à l'échelle de tout le Midderland. Mais elle ne perd pas le Nord et devient la Petite Fiancée des Taudis sous le règne des chemises rouges et la Mère de la Nation sous le règne des chemises noires. Niveau retournement de veste, elle se pose bien !



La Mata-Hari Vick épouse la cause de la révolution avant d'être dégoûté par les exécutions à répétition. Elle finit par choisir un camp qui n'est pas forcément celui des vainqueurs.



Le John Rambo Broad épouse à nouveau la cause de la révolution jusqu'à en devenir presque fou. Mais dégoûté par les massacres de masse de la Juge, lui aussi finit par choisir un camp qui n'est pas forcément celui qui mettra sa famille à l'abri…



Dans le Nord Rikke doit toujours sauver sa peau et celle du Protectorat d'Uffrith, et après s'être occupée du fils Stour Ténèbres elle doit s'occuper du père Calder le Sombre. Bayaz propose ses services à l'un et à l'autre et que peut-on faire contre le Gandalf ultralibéral adepte du darwinisme social ?

Jonas Quatre-Feuilles continue de nous faire voir l'autre côté dans la guerre pour le Nord en passant d'un camp à l'autre. Il pense toujours choisir le camp des vainqueurs, mais il ne peut pas gagner à tous les coups…











Encore 600 pages qui se lisent vite et bien : Joe Abercrombie reste une valeur sûre de la Fantasy ! Car Joe Abercrombie ce n'est pas que des dialogues incisifs et un verbe acide, c'est aussi des intrigues bien ficelées pleine de rebondissements et des personnages bien travaillés plein d'ambivalence.

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Les Héros

Un récit guerrier de 670 pages qui nous livre un plaidoyer pour le pacifisme…

L’humanisme d’Akira Kurosawa, l’humour de Sergio Leone, le grimm & gritty de Quentin Tarentino. Et les cinéphiles vont se régaler car c’est un festival de clins d’œil à vraiment tout plein de films, genre quand le Colonel Vinkler rejoue le baroud d’honneur de Kevin Costner dans la scène introductive de "Danse avec les Loups".

Que voulez-vous que je vous dise ? C’est un excellent livre pour les amateurs du genre ! Encore une œuvre magistrale du meilleur écrivain fantasy de sa génération, malgré ici une mise en place un peu ardue avec tous ces personnages qui déboulent sans que les enjeux soient clairement explicités d’entrée de jeu.





7 ans se sont écoulés depuis "Dernières querelles" et 5 ans depuis "Servir Froid".

Commençons par le commencement : Les Héros ce n’est pas des personnages mais un cercle de pierre en haut d’une colline au centre d’un champ de bataille entre les Nordiques de Dow le Sombre et les Sudistes du Maréchal Kroy.

Tous les personnages du roman ne sont que les acteurs d’une vaste tragédie humaine dont les Héros sont le centre :

- Dow le Sombre n’affronte les Sudistes que parce qu’Ishri qui incarne l’idéologie théocratique lui force la main

- Kroy n’affronte les Nordiques que parce que Bayaz qui incarne l’idéologie ploutocratique lui force la main

A chaque fois qu’ils veulent mettre fin au massacre, Ishri ou Bayaz mettent de l’huile sur le feu (d’ailleurs ce n’est pas évident de suivre l’écheveau de leurs manigances et le pourquoi du comment). On se croirait revenu au temps de la Guerre Froide et des games of thrones de la CIA et du KGB. Chacun place ses pions sur l’échiquier du monde, et quand l’un d’entre eux refuse de jouer le jeu on l’élimine !



Sinon Nord et Sud… Cela ne vous rappelle rien ? blink

Se plaçant dans une longue tradition de westerns humanistes, Joe Abercrombie continue de poursuivre dans la voie de la Fantasy spaghetti. Ici on est encore une fois dans un "Le Bon, la brute et le Truand" avec des épées ! (souvenez-vous de ses 2 camps qui s’entretuent pour un pont dont le monde entier se foutait en dehors des carriéristes de l’Etat-major qui voulaient montent en garde quelque que soit le nombre de morts pour y parvenir…)

Nous suivons les événements à travers 3 POVs principaux :

- le Bon ? Craw, un homme droit comme un « i » qui essaye « d’agir comme il faut » à la tête d’une faction de 12 hommes (clin d’œil aux "Dirty Dozens" ?) au service du nouveau Roi du Nord Dow le Sombre.

- la Brute ? Gorst, désavoué depuis le désastre de la Maison des plaisirs de Cardotti (voir Servir Froid), remplace ici le cynique Glotka dans le rôle du sociopathe qui s’ignore. Nihiliste voire suicidaire, il ne s’épanouit que dans le carnage de la guerre. Sa doublé-pensée est un régal parce que super bien retranscrite à l’écrit (et ce n’était pas un mince affaire, donc bravo à la traductrice Juliette Parichet, malgré encore quelques confusions arcs/arbalètes).

- le Truand ? Le prince Calder, fils de l’ancien Roi du Nord Bethod. Antipathique à souhait dans "La Première Loi", il est au contraire ici très sympathique car passé en mode survie : tout le monde ou presque veut sa peau (on nous propose d’ailleurs un chouette whondunit : quel est le personnage du roman qui a engagé 3 assassins pour s’en débarrasser discrètement ?).

On a ensuite des POVs secondaires inégaux :

Finree, l’épouse ambitieuse de l’héroïque mais naïf colonel Harod dan Brock, qui va découvrir l’horreur de la guerre.

Beck, le fils de Shama Sans-Cœur, venir chercher un nom à la guerre, mais qui va être confronté à l’horreur de la guerre.

Le caporal Tunny, le sous-off planqué et profiteur (qui je dois l’avouer a été pour moi carrément le maillon faible du livre…)



La manière dont la narration nous fait glisser d’un camp à l’autre sans prendre parti fait immédiatement penser pour amateurs de Fantasy au légendaire Légende de feu David Gemmell. Mais là ou David nous faisait le remake de Fort Alamo, Joe nous offre le remake de Gettysburg ! D’ailleurs, ce n’est absolument pas un hasard si la Bataille d’Osrung dure 3 jours. Ici point d’héroïsme, mais une série de petits zooms humaniste qui nous montre une vraie guerre sale, sinon boue use et glauque, où tout le monde meurt totalement inutilement...

Difficile dans cette optique ne pas penser, à autre auteur anglais qui ne ménage pas ses efforts pour dénoncer l’absurdité de la guerre et les dégâts occasionnés par les carriéristes sans foi ni loi : Dan Abnett (qui lui par contre officie en SF).

Calder et Finree ont exactement la même opinion sur la guerre : un enfer rempli d’opportunités pour les égoïstes.

Whirrun le Cinglé et sa célèbre épée sont quasiment un hommage déguisé à Druss la Légende et sa célèbre hache. Oui "Les Héros" c’est quelque part un anti "Légende", mais derrière le grimm & gritty de Joe Abercrombie que trouve-t-on ?

Des valeurs humanistes tirées des œuvres d’Akira Kurosawa et de Sergio Leone, comme chez David Gemmell finalement (voir ma critique de "La Quête des Héros perdus"). D’ailleurs plusieurs citations / déclarations / réflexions du roman pourraient être dénichées sous un forme ou une forme dans les romans de David Gemmell, et inversement.

Pas de bons. Pas de méchants. Juste des gens qui essayent de survivre à la volonté des puissants de le rester.

Et chacun cherche consciemment ou inconsciemment une forme de rédemption ou à défaut de paix intérieure, que bien peu trouveront finalement car on désire toujours ce qu’on ne peut pas obtenir…





Néanmoins Joe Abercrombie ne sacrifie en rien son humour noir habituel, qui ici navigue entre l’absurdité des situations et passages presque astérixiens avec par exemple Qui-Frappe-Là, le géant barbare féru de civilisation (que je soupçonne presque avec son surnom de Pip d’être un clin d’œil au LDVELEH de la série "Quête du Graal") ou la guerre psychologique initiée par Renifleur (« Le Neuf-Sanglant ! OMG le Neuf-Sanglant est de retour ! »)…



Sinon le premier des mages Bayaz continue de sévir. Ses remarques sur les petites gens sont détestables à souhait. Il incarne à la perfection tous les maux de la ploutocratie occidentale : égoïsme, ambition, cupidité (toutes les œuvres de l’auteur ne cessent de les dénoncer et celle-ci ne fait pas exception à la règle). On reconnaît très facilement ses équivalents IRL. On a hâte qu’il crève définitivement, salement si possible !

Car à la vitesse où il se fait des ennemis, il n’est pas impossible qu’un Grand Soir arrive plus vite que prévu… Qui sait, l’auteur nous prépare peut-être une version fantasy d’"Il était une fois la Révolution" ?



Et puis l’ami Caul Shivers regarde d’une bien étrange façon le rubis offert par Monza…

Visiblement, il est loin d’avoir tourné la page !
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L'âge de la folie, tome 1 : Un soupçon de haine

ROMAN FANTASY / STEAMPUNK.

Joe Abercrombie a développé une fantasy spaghetti et il ne manquait plus qu'un remake d'"Il était une fois la révolution" pour parfaire sa démonstration. Avec ce tome 1 d'un nouveau cycle intitulé "L'Âge de la Folie", il continue dans sa voie mais il est trop tôt pour dire qu'on va assister à la pendaison du dernier banquier avec les tripes du dernier politicien... Alors certes on a l'impression que les bad guys continuent de se loler sur les tombes des good guys, et les riches et les puissants continuent d'exploiter éhontément et impunément les petites gens avec une mentalité de merde froidement calculée qui donne envie de gerber. Mais avec Mata Hari et John Rambo au coeur de la lutte des classes, les choses pourraient bien changer sans parler du reste du dramatis personae...
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La Première loi, tome 1 : Premier sang

Abercrombie est un auteur dont je possède plusieurs titres dans me Pal plus que gigantesque. Cependant, pour le moment, je n’avais lu (et adoré) que « Servir froid ».

Cela faisait un petit moment que je repoussais cette lecture que plusieurs personnes m’encourageaient à faire, et puis voilà, je me suis lancée…

Une chose est sure, à l’issue de la lecture de ce premier tome de cette trilogie, on n’en ressort pas indemne. Il faut dire que l’histoire est fort dense et on ne s’ennuie pas un instant tout au long de ces 700 et quelques pages… Pas de temps morts, pas un seul instant où l’on a l’impression de s’ennuyer, de trouver un quelconque ralentissement…. Bref, une lecture au rythme soutenu comme je l’aime….

Et surtout des personnages hauts en couleurs, que l’on adore, même s’ils sont loin d’être bardés de vertus … Oui, on est loin des héros parfaits, et c’est pour cela qu’on aime et en redemande ! Un humour et des réflexions cyniques et grinçantes, moi, j’adore !!

Je reconnais que mon avis à l’égard de certains personnages a vraiment évolué au fur et à mesure de ma lecture… Au début, Glotka me faisait un peu froid dans le dos et me semblait plus qu’antipathique, d’autant plus qu’il exerce une profession pas vraiment glorieuse et reluisante…Et puis au fur et à mesure, je me suis mise à l’apprécier et à guetter ses réflexions plus que bien senties…

Ce premier épisode a vraiment servi de mise en bouche et l’auteur a pris son temps pour planter le décor. Cela m’a parfaitement convenu, au moins on a le temps d’apprendre à connaitre les différents protagonistes, même si perso, je suis loin d’avoir deviné ce que nous promet la suite (et c’est très bien comme cela)

Vite le deuxième tome !



Challenge Mauvais Genres 2021

Challenge Séries 2021

Challenge Pavés 2021

Challenge Multi-Défis 2021

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Servir froid

En résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman qui nous offre une histoire de vengeance, certes classique et à la fin qu’on devine, mais qui pourtant va se révéler vraiment passionnante, sans temps morts ni longueurs et parfaitement maîtrisée par l’auteur, nous offrant trahisons, rebondissements et des surprises jusqu’à la conclusion. L’univers se révèle solide même si le fait de changer régulièrement de lieux frustre un peu le lecteur, mais le tout est compensé par une politique efficace et captivante et par d’autres aspects vraiment intéressants. Les personnages sont vraiment soignés, complexes, complètement ambigus et pourtant on s’accroche et on s’intéresse à eux et à leurs histoires et leurs évolutions. Des personnages humains qui doivent faire des choix et qui sont portés pars des dialogues vraiment savoureux, percutants et remplis d’humour noir. La plume de l’auteur se révèle vive, efficace et pleine d’ironie. Voilà un roman de Dark Fantasy qui tord vraiment le cou aux codes de la fantasy et qui ne plaira sûrement pas à tout le monde, tant il n’y a aucun héroïsme ou autre, mais juste des hommes égoïstes qui cherchent à faire aboutir leurs ambitions personnelles, et pourtant moi j’ai adoré et trouvé cela rafraichissant.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Servir froid

Servir froid de Joe Abercrombie est le premier titre que je lis de cet auteur.

J’avoue avoir acheté ce livre suite à la lecture de plusieurs critiques enthousiastes sur Babelio, (merci entre autres à Alfaric) et je n’ai absolument pas regretté cet achat au contraire.

Une découverte donc de l’univers d’Abercrombie, puisque d’après ce que j’ai compris, certaines de ses histoires (dont la trilogie La première Loi) s’y déroulent aussi.

Dès le début, on comprend que ce qui attend le lecteur (et la lectrice), c’est une histoire rythmée, nerveuse malgré la taille conséquente de ce pavé. Et aussi que nous sommes dans un univers qui est tout sauf manichéen : ici pas de fier chevalier qui a ses principes et qui s’y tient, pas de jolie princesse elfe qui sait parler aux animaux….Non, pas vraiment….Et, c’est bien pour cela que j’ai savouré cette histoire. Ici, on se castagne, on se trahit, on s’empoisonne et on se répond de façon vacharde….Bref, amis du politiquement correct, il faudrait peut-être envisager de passer votre chemin…

Non seulement, il y a de l’action à revendre dans ce livre, mais les personnages sont…comment dire …. Un mélange de héros de westerns spaghettis et de films de Quentin Tarantino ….Bon, évidemment, c’est selon mes critères très personnels, mais je n’ai pu m’empêcher d’y penser à de nombreuses reprises.

Je verrais bien l’héroïne, Monza, incarnée par Uma Thurman, l’inoubliable Black Mamba de Kill Bill….Apres tout, les deux ont pas mal de points communs en ce qui concerne le chapitre de la vengeance….

Je n’en dirais pas plus sur ce livre, d’autres que moi ont écrit d’excellentes critiques et analyses de ce livre, donc, jetez y un coup d’œil….

En conclusion, je rajouterais cette phrase : j’ai adoré et puis c’est tout !



A l’issue de cette lecture, au vu du plaisir ressenti lors de cette lecture, et comme ma Pal comporte encore 4 ou 5 livres de cet auteur, je pense que je vais assez rapidement me mettre à en lire un autre…et encore un autre….





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