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Critiques de John Howard Griffin (56)
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Dans la peau d'un noir

Un reportage méconnu, mais pourtant incroyable ! Un plaidoyer contre le racisme et la ségrégation d'une société américaine gangréné par la haine et la peur de l'autre.

J.H Griffin nous conte ses pérégrinations dans la peau d'un Noir dans le sud des États-Unis. De la Nouvelle-Orléans à Atlanta l'auteur va découvrir le dénuement et l'humiliation quotidienne des Noirs américains, et surtout démentir les théories racistes.

A lire, quoi qu'il en coûte.
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Dans la peau d'un noir

J'ai été étonnée de n'avoir jamais entendu parler de ce livre.

L'expérience culottée de l'auteur, dangereuse et moralement discutable - discutée après la parution du livre - est un témoignage clé du racisme profond de cette époque en Amérique. Il se trouve que ce livre a été très mal accueilli par les pairs journalistes de l'auteur, par les lecteurs, par le a population Noire... et cela a été un drame pour celui qui a tenté et osé ce pari fou.

Par cet avis, j'espère redonner un peu les lettres de noblesse de ce livre incroyablement fort et qui nous rappelle que le racisme est présent, souvent invisible par ceux qui ne le vive pas. Edifiant et révélateur.
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Dans la peau d'un noir

Je crois que ce livre a été ma première claque littéraire. Je l’ai lu au collège, je devais avoir treize ou quatorze ans, prêté par une copine. On se plonge dans l'expérience vécue par John Howard Griffin. Il m’a laissé un souvenir impérissable. Il faut remettre cette histoire dans son contexte, les années soixante dans une Amérique encore profondément raciste, dix ans après, le collégien que j’étais découvre avec stupeur cette Amérique loin des clichés glorieux qu’on nous imposait...
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Dans la peau d'un noir

C'est un témoignage effectivement. Pas trop longue l'expérience, six semaines et presque 250 pages. Je ne pense pas qu'on puisse vraiment comprendre la triste réalité de l'intérieur en si peu de temps, surtout la réalité de cette époque au Texas pour les descendants d'esclaves. Il n'est sans doute pas réaliste d'envisager une "infiltration" de plusieurs années mais cette courte durée aurait pu déboucher sur un bon reportage, pas sur un ouvrage qui ne peut être le reflet du quotidien des gens brimés. Je pense que ça reste à lire, le démarche était louable mais ne vous attendez pas à des révélations fracassantes. Chapeau, il fallait quand même osé, ce n'était pas sans risque.
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Dans la peau d'un noir

Comment mieux connaître les émotions, les sentiments, les sensations, en un mot, la vie, d'une minorité persécutée, qu'en se mettant dans la peau de l'un de ses membres ?



C'est l'expérience incroyable et véritable qu'a tenté John Howard Griffin. Journaliste et écrivain américain, il a foncé sa peau à l'aide d'UV et d'un traitement médicamenteux et a passé six semaines loin de ses proches « dans la peau d'un noir » en pleine ségrégation raciale. Il nous livre son expérience au jour le jour, grâce à son journal intime.



Si vous pensiez bien connaître ce pan de l'histoire des États-Unis, vous vous trompiez : Griffin vous en dévoilera les détails les plus sombres et les plus sordides, mais aussi toutes les subtilités, dans une description réaliste et honnête et d'un point de vue, celui d'un blanc devenu noir, jamais exploité.



Le récit se situe en 1959 et J.H. Griffin décide de séjourner dans différentes villes du Sud parmi les plus racistes des États-Unis. Très courageux ou légèrement inconscient, le journaliste teste volontairement des situations ordinaires mais pourtant périlleuses : il voyage beaucoup, de jour comme de nuit, en car ou en stop, à la merci des conducteurs. C'est ainsi qu'il rencontre la faune locale, composé de spécimens hétéroclites. Il y a le pervers curieux que Griffin rencontre régulièrement la nuit : sous prétexte de l'obscurité, il oublie toute notion de pudeur pour questionner avec avidité un représentant noir sur sa vie sexuelle. Il y a le conservateur haineux qui clame son habitude de coucher avec ses employées noires et de « donner une leçon » aux noirs indociles. Mais il y aussi le progressiste, cordial, qui discute avec Griffin d'égal à égal. Et encore d'autres cas…



John Howard Griffin nous parle, dans une langue révoltée mais subtile et honnête, fine mais concrète, de la difficulté de satisfaire des besoins les plus simples pour un afro-américain de cette époque, quand trouver un endroit où boire, où aller aux toilettes, où se restaurer, où dormir, se transforme en véritable parcours du combattant au quotidien. Il nous parle de la soif, de la gêne, de la peur, de la solitude qu'il a ressenti, mais aussi de la solidarité des afro-américains entre eux ou encore de l'« oeil haineux » croisé chez certains blancs. En perte de repères, éloigné de ses proches et investit corps et âme dans son projet, Griffin en vient même parfois à douter de son identité…



Une expérience édifiante.
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Dans la peau d'un noir

Je m'interrogeais sur ce procédé un peu voire beaucoup limite, avec le regard 2023. Mais en 1959, date de cette expérience et du livre, l'auteur a été soutenu par les chefs de file Noirs. Adoubé si l'on peut dire.

Ce livre est un livre édifiant. Ce qui m'a particulièrement frappé est la vitesse à laquelle Griffin va ressentir un désespoir de cette "condition". le regard et les attitudes racistes explicites et violentes mais aussi les plus sournoises, presque inconscientes ont raison de sa résistance très rapidement ! Imaginons alors pour quiconque qui doit vivre ça constamment...

Il est malheureux qu'on aie besoin de "vivre" l'"expérience" pour croire ceux qui la vivent. (Ne me parlez pas d'empathie, une fois de plus.) Et qu'un Blanc aie dû expliquer cela aux autres Blancs pour qu'ils écoutent ou réalisent l'horreur.

Démonter les mécanismes, les rouages d'un racisme structurel qui s'insinuent dans tout, et qui se trouve sans cesse des justifications foireuses.

La paix n'existera pas sans la justice.

La justice c'est permettre à tous de vivre selon les lois, de jouir des droits de l'humain...

Livre essentiel pour comprendre l'historicité d'un mouvement ou de mouvances ou d'une volonté anti-racistes indispensables.

J'en parle mal. Parce qu'il y a trop à dire sur ce sujet.

Le livre est bien trop confidentiel.

Je dois souligner qu'il est écrit de façon très claire, limpide, sans intellectualisations ou terminologies inaccessibles, il est écrit pour que chacun puisse comprendre son propos.

Si vous ne lisez pas ce livre, écoutez les gens qui souffrent, qui se plaignent à juste titre de discriminations, car il y a là du réel. Et tout le monde, fondamentalement, a besoin de se sentir bien traité, et cherche à être "heureux" sur cette terre. Simplement.
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Dans la peau d'un noir

John Howard Griffin était un journaliste et écrivain américain mort en 1980 à l’âge de 60 ans. Ce livre est le récit d’une idée folle qu’il a eue et qu’il a mise en pratique : devenir Noir pour comprendre leur vie. Aidé par un traitement médicamenteux et quelques séances d’UV, il se mû en Noir et se rase les cheveux qu’il n’a pas crépus.

Dans l’Amérique encore ségrégationniste des années 60, Griffin va vivre durant un mois et demi dans la peau d’un autre. Il va ainsi constater que les attitudes des gens changent selon que vous êtes Blanc ou Noir. C’est un renseignement que l’on ne donne pas, un chèque que l’on refuse d’encaisser, une salle d’attente où l’on ne vous accepte pas, ou des regards méprisants ou apeurés que l’on vous jette. Griffin expérimente pour de vrai ce qu’est être Noir aux Etats-Unis à cette époque là.

C’est une étude sociologique absolument renversante. La démarche interroge, elle peut choquer aussi peut-être. Mais l’auteur n’aurait pas pu se rendre compte de ce que les Noirs subissent quotidiennement sans en devenir un, même le temps de quelques semaines. Il n’aurait pas pu rendre compte des regards reçus sans les recevoir lui-même, ou rendre compte des situations choquantes sans les vivre lui-même. Il faut voir ce livre comme un travail journalistique d’immersion et de terrain.

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Dans la peau d'un noir

Ce n'est pas un livre. Ni un roman. Ce n'est pas un témoignage. Ni une expérience. C'est une déchirure. Le récit d'un homme blanc qui se transforme pour vivre la vie d'un homme noir dans le Mississipi, l'Alabama et La Nouvelle-Orléans en 1959. Les lieux où la ségrégation raciale est vécue de la manière la plus radicale. A l'époque la plus sombre. On y frôle l'horreur absolue. Dans toute bibliothèque doit exister un livre dont les mots ont le frisson de la terreur. Et ce livre vole la palme !
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Dans la peau d'un noir

Si vous écoutez derrière une porte ce que de soi-disant amis disent de vous, très probablement ce seront des calomnies. Si, en revanche, vous avez le courage d’entrer dans la pièce, tout en étant non-reconnaissable, vous entendrez vraiment ce que l’on pense de vous.

Voilà ce que fait G H Griffin, à la fois certain du racisme systémique du Sud des Etats Unis en 1959, et voulant en récolter les preuves tangibles : en se transformant, à l’aide de médicaments et de maquillage, en Noir.

Personne ne s’aperçoit du subterfuge, aussi, lorsqu’il est suffisamment noir, il sort de son hôtel nuitamment, et se réfugie dans les quartiers noirs, prend le bus, se rend compte que manger, boire et faire ses besoins posent un problème.

Sans parler de trouver une chambre.

Il a entendu maintes fois que le problème des Noirs n’était pas tant les conditions ségrégationnistes qu’ils subissent, mais plutôt leur propre propension à se déchirer les uns les autres. Ce cliché ne le convainc pas, d’autant que ses premières expériences en tant que noir prouvent le contraire : « Le monde extérieur est-il si dur à notre égard, … qu’il nous pousse entre nous à la bonté, pour nous sauver du désespoir. »

Out, le cliché.

Le fait de s’être transformé – qui le choquent lui-même, puisqu’il est maintenant un autre qu’il ne reconnaît pas-lui fait toucher du doigt le fait que l’hostilité des blancs n’est pas dirigée contre lui, mais contre sa couleur (sauf que si l’on nait noir, c’est bien contre nous que sont dirigés ces regards cruels, ces regards de femmes blanches offensées, ou se disant offensées, puisqu’elles présupposent qu’elles sont objet de désir ).

Voilà, une des vraies raisons mises au clair est le racisme sexuel ou pour mieux dire, c’est une question de centimètres : les blancs rêvent, lui demandent des détails lorsqu’il est pris en stop par l’un d’eux, insistent lourdement pour qu’il leur montre son appendice fantasmé monstrueux. Conclusion, ne pas regarder une femme, même pas une affiche de cinéma, sous peine de lynchage.

De racisme systémique, nous passons à la jalousie envieuse centimétrée sexuelle systémique.

Griffin constate les méfaits tangibles d’un rejet des noirs par les blancs, en en notant tous les aspects factuels : rejoindre les places du fond dans les autobus, attendre que les blancs soient sortis pour le faire, se faire incendier si un besoin présent vous oblige à descendre, et que le conducteur a décidé que non, baisser les yeux, ne pas regarder les femmes blanches, presque synonyme de viol, ne pas répondre, ne pas exister.

Et il jouit du fait de pouvoir s’asseoir à côté d’hommes blancs lorsqu’il a repris sa couleur initiale ; bonheur , miracle de commander un repas et d’aller aux toilettes, sans s’entendre dire Que faites vous ici, Nègre ? »



Cela est-il convaincant ? Pas tout à fait, bien que l’idée soit courageuse et intéressante. Le Klux Klu Klan est évoqué comme par hasard, sans que Griffin ait eu maille à partir avec l’organisation sanglante.

Mention est faite de Martin Luther King, sans plus que ça.

Plus grave, les faits, connus d’avance d’ailleurs, attestés par lui, un blanc, ( donc plus probants ?)ne sont pas passés au crible: pourquoi ce racisme systématique ? Ne serait-ce pas pour justifier l’esclavage, suivi de l’exploitation dans les champs de coton et de la ségrégation du Sud ? Il est impératif que le blanc se croit supérieur pour entériner les horreurs du passé.

Cette aventure d’un blanc qui durant six semaines a été noir a t- elle valeur historique ? Griffin lui même ne semble pas très convaincu par l’expérience et conclura « il est absurde pour un homme blanc de prétendre parler au nom des Noirs alors qu’ils ont leur propre voix"



LC thématique août : lire en couleur

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Dans la peau d'un noir

Entre octobre 1959 et août 1960, l’écrivain et journaliste J.H Griffin décide de réaliser une expérience hors du commun : se transformer en un homme noir. Objectif ? Se confronter à la réalité de l’existence d’un noir dans le sud des Etats-Unis. Pour ce faire, l’auteur va faire appel à plusieurs médecins. Ces derniers vont lui prescrire des médicaments habituellement utilisés dans d’autres circonstances.
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Dans la peau d'un noir

Je l'ai repéré sur le mur de @lifejourneywithbooks et ça m'a donné envie de le lire. Il s'agit d'une histoire vraie. En 1959, le journaliste et écrivain américain John Howard Griffin, né en 1920 à Dallas, hanté par le problème de la ségrégation raciale, décide de devenir lui-même un Noir. Des dermatologues de La Nouvelle-Orléans l'aident à mettre son projet à exécution. Il découvre alors d'autres hôtels que ceux où il a l'habitude d'aller. Il se rend compte de la difficulté de trouver des toilettes, par exemple. Il découvre tous les changements de considération dont il fait l'objet. Mais il va pousser l'expérience encore plus loin en quittant La Nouvelle-Orléans pour se rendre dans le Mississippi et dans l'Alabama, États du Sud dans lesquels le racisme est plus présent. Son récit autobiographique ne se présente pas comme un journal intime malgré les dates, du 28 octobre 1959 au 17 août 1960 : il est rédigé au passé simple et reste un témoignage avec certains aspects visionnaires. On découvre les préjugés, le paternalisme, et plusieurs passages de ce livre de 250 pages restent en mémoire. Après l'avoir écrit, J. H. Griffin a reçu des menaces et craint pour sa vie : ni ses parents ni lui n'étaient les bienvenus à Mansfield où ils habitaient. Le style de "Black like me" est plus documentaire que romanesque, mais cela n'empêche pas l'immersion d'être passionnante.


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Dans la peau d'un noir

Fin 1959, John Howard Griffin décide de se lancer dans une expérience hors du commun : il va suivre un traitement médical afin de devenir Noir.

Avec l'aide d'un médecin qui lui prescrit des médicaments et des séances d'U.V., la transformation est complète et Griffin peut commencer sa plongée parmi la population noire de certains Etats du Sud des Etats-Unis.



Ce court roman se trouvait dans ma PAL depuis des lustres, et il était grand temps que je l'en sorte, d'autant que le sujet dont il traite est à nouveau d'actualité depuis le décès de George Floyd.

Griffin s'est lancé dans son expérience à une époque où les tensions entre communautés étaient très fortes (même si l'on ne peut pas vraiment dire qu'elles le sont moins de nos jours). Une telle abnégation et un tel sens du devoir sont formidables et sont en général la marque des très bons journalistes d'investigation. Et son compte-rendu, qui forme la matière première de cet ouvrage, est glaçant.

Il n'a changé que sa couleur de peau et a conservé tout le reste : sa façon de parler, de se vêtir et de se mouvoir, son éducation et ses diplômes n'ont pas changé. Seule la couleur de sa peau a été changée, et cela s'est révélé suffisant pour subir des humiliations sans fin. A l'époque, les Noirs n'avaient pas droit à un verre d'eau dans un bar ou un café "blanc", même en cas de canicule. Ils ne pouvaient pas utiliser les toilettes réservées aux Blancs mais, lorsqu'ils se soulageaient là où ils pouvaient (= dans la nature), on les traitaient "d'animaux".

Pourquoi la simple pigmentation d'un épiderme est-elle si importante ?

C'est une question à laquelle je n'ai pas trouvé de réponse dans l'ouvrage de Griffin qui, lui-même, paraît assez démuni face au manque de communcation/coopération entre Blancs et Noirs (comme le prouve son épilogue, dans lequel il s'étonne de devoir faire le lien entre les deux communautés, alors qu'il serait tellement plus simples pour elles de communiquer directement).



J'ai énormément apprécié cette lecture "choc", que je recommande.

Mais j'avoue qu'elle me laisse un peu pessimiste, moi qui suis pourtant d'un optimisme à (presque) toute épreuve. Car, si les choses n'ont pas tellement changé depuis 1959, si les Noirs sont encore considérés comme une "sous-race" par certains bachi-bouzouk (je me permets de faire référence au Capitaine Haddock afin de rester plus ou moins polie dans mon commentaire), que peut-on espérer ? Si un demi-siècle n'a pas suffi pour changer certaines mentalités, pourquoi changeraient-elles tout à coup, du fait de la levée de bouclier contre les atteintes portées à la vie de Noirs et contre la colonisation ?
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Dans la peau d'un noir

 A lire, transmettre et méditer !



Aucun mot n'est assez puissant pour dire à quel point je souhaite que vous lisiez ce livre !



Cela se passe à la fin des années 50 aux Etats-Unis mais se passe tous les jours dans tous les pays, sous diverses formes, envers différentes personnes. "Cela" s'appelle l'indifférence, le mépris, la peur, l'ignorance, le refus de communiquer et comprendre, l'humiliation, la haine, la violence...



Si l'on parle souvent d'essayer de "se mettre à la place" des autres, John Howard Griffin, à travers son incroyable expérience, parvient à relever ce défi et à devenir un autre, dans son corps, sa tête et aux yeux des autres.



Voir à quel point la peur, entretenue par des préjugés tenaces, divise les humains et engendre la haine, donne la nausée.



"Dans la peau d'un noir" traite du racisme mais pourrait être décliné en autant d'expériences qu'il y a de discriminations. La liste est longue !



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Dans la peau d'un noir

Lecture 2020 #14

Une lecture bien difficile que ce livre-ci. C'est l'histoire d'un écrivain américain, réputé pour son combat contre les discriminations raciales de son pays. En 1959, il décide brusquement de se transformer en Noir à l'aide d'un médecin. Il prend alors des cachets et s'expose aux rayons ultraviolets pour se brunir la peau. Ainsi commence sa descente en Enfers, le Sud des États-Unis.

Il débute son périple en Louisiane, il part ensuite vers le Mississippi, l'Etat le plus raciste à cette époque, et continue son périple jusqu'en Alabama influencé à cette époque par le révérend Martin Luther King.



Ils rencontrent de nombreuses personnes, des personnes noires avec qui ils sympathisent et se serrent les coudes faces à autant de haine, mais aussi à des personnes blanches qui sont plutôt polies en Louisiane, mais haineuses dans les autres états.



Je sais parfaitement que la Ségrégation a été une bien triste période, je me suis informée sur le sujet à travers des documentaires et de très bons films ont traité excellemment le sujet comme «Green Book », « Les figures de l'ombre » ou avec humour comme « J'ai infiltré le Ku Klux Klan ».

En livre, c'est d'autant plus fort que les mots restent... Les images passent, mais l'encre tache les pages. Nous ne sommes pas bien sûrs d'avoir bien lu alors on relit et si... on avait bien lu.



Certains passages m'ont choquée comme ce chauffeur de bus qui refusait à ses passagers noirs de descendre aux toilettes lors des différents arrêts, de cet homme qui clamait haut et fort que « les Blancs enfilaient leur femme » si ces dernières voulaient avoir leur salaire...

Il y a aussi cet autre chauffeur qui ne saluaient que les Blancs quand ils descendaient de son bus. A un moment donné, un groupe sortit en même temps : des hommes blancs suivis d'une femme noire. Il les a remerciés et la dame fut la seule à le remercier alors que ces mots ne lui étaient pas destinés. Une belle gifle avec tant d'élégance !



Le livre regorge de personnes qui prenaient vie sous la plume de cet auteur : il a rencontré également cette famille qui vit dans les marécages au milieu des alligators, faute de pouvoir vivre ailleurs...

Ce monsieur qui a fait partir ses fils vers le Nord pour une meilleure vie...

Des exemples qui vous saisissent le coeur, il y en a à chaque page dans ce livre.

Le plus effrayant dans ce livre, comme le souligne l'auteur, c'est que les Américains, blancs comme noirs, avaient peur des racistes blancs et de leurs représailles alors personne ne se soulevaient et tous portaient des oeillères face aux horreurs du quotidien...



On ne peut pas imaginer la douleur et le désespoir que les Américains noirs ont dû vivre pendant la Ségrégation, on ne peut pas se mettre à leur place non plus, mais on peut mieux comprendre l'horreur...



Heureuse d'avoir trouvé ce livre dans une boîte à livres, ce fut une belle trouvaille que je recommande.





📚📕📗📘📙Un livre, un mot nouveau : le layon : un sentier en forêt
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Dans la peau d'un noir

Le récit poignant d'un homme Blanc qui décida, en 1959, en pleine période de ségrégation entre les Noirs et les Blancs aux Etats-Unis, de se grimer et de devenir un Noir pendant quelques semaines.

Il raconte la difficulté des Noirs à trouver un endroit où boire, où aller aux toilettes, la froideur polie des Blancs qui se contentent de refuser des choses qu'ils feraient volontiers pour un Blanc, le mépris constant, la méchanceté et l'hostilité ouverte de certains mais aussi l'hypocrisie de ces hommes contre le métissage qui exercent le droit de cuissage sur leurs employées Noires.

C'est dur, direct et effrayant de voir à quel point la société américaine, dans les états du Sud surtout, pouvait être gangrénée par les préjugés et l'ignorance.
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Dans la peau d'un noir

C'est un très bon roman, qui énerve dans l'injustice qu'il donne à voir. j'ai beaucoup aimé l'audace du narrateur, qui est aussi assez surprenant dans sa passivité, il témoigne sans jamais s’énerver lui-même alors qu'il y a mille fois de quoi sortir de ses gongs.

Pourtant, sans aucune agressivité, l'auteur montre comment on peut changer le monde.
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Dans la peau d'un noir

L'histoire authentique d'une étonnante expérience.

Métamorphosé en Noir, immergé dans leur communauté, Griffin vit de l'intérieur "la lutte sournoise" qui les met "perpétuellement aux prises avec les Blancs", et son témoignage est d'autant plus saisissant qu'il est véridique ! Retournant tout d'abord sur les lieux qu'il a l'habitude de fréquenter en tant que Blanc, Griffin se heurte à l'indifférence ("Ce soir, ils me regardèrent sans me voir.", "Personne ne faisait attention à moi."), au "regard désapprobateur" qui lui fait comprendre qu'il n'est pas le bienvenu, mais aussi à une hostilité non justifiée ("Ils auraient accepté sans hésitation le chèque de voyage d'un homme blanc.") et même à la haine. Lui est toujours le même homme, correctement habillé, instruit, disposant d'argent ; pour autant, avec sa peau désormais noire, "vous ne pouvez agir comme lorsque vous étiez un homme blanc. Vous ne pouvez pas entrer n'importe où."... Par exemple, en ville, trouver des toilettes pour Noirs est un parcours du combattant. Griffin se heurte aussi à de "vaines tentatives pour trouver un emploi". Ou alors, comme tous les Noirs, on le "contraint d'accomplir les besognes les plus serviles" avec un salaire à peine suffisant pour vivre. A la gare, il subit l'agressivité non fondée de l'employée et dans l'autobus, la "cruauté délibérée" de certains chauffeurs. Ainsi, il ne comprend pas bien "l'attitude des Blancs qui, individuellement, sont corrects et bienveillants, mais en tant que groupe s'ingénient à l'ordonnance d'une vie qui détruit le sens de la valeur personnelle du Noir". Les Blancs ont en effet tendance à "édicter des lois commodes plutôt qu'équitables"...



Poussant plus loin l'expérience, Griffin, qui parcourt les routes, va partager le quotidien d'hommes noirs croisés sur son chemin, avec qui il va longuement discuter et prendre part à la vie de famille. Emu, il va ressentir de l'intérieur le poids des préjugés ("l'image du Noir bruyant et effronté", la sexualité soi-disant débridée parce qu'ils n'ont "pas les mêmes inhibitions", leur "incapacité intellectuelle", etc.), la pauvreté extrême et surtout le sentiment d'injustice : "Mettez l'homme blanc dans le ghetto, supprimez-lui les avantages de l'instruction, arrangez-vous pour qu'il doive lutter péniblement pour maintenir son respect de lui-même, accordez-lui moins de loisirs, après quelque temps il assumerait les caractéristiques que vous attribuez aux Noirs. Ces caractéristiques ne sont pas issues de la couleur de la peau, mais de la condition humaine". Dès lors, comment ne pas saluer "le courage de ces gens" ?

De la même manière, Griffin va engager le dialogue avec des Blancs pour comprendre leurs points de vue, mais en réalité ce ne sont "que des prétextes pour justifier un comportement injuste et amoral"... Heureusement, dans des Etats comme l'Alabama, le combat de Martin Luther King commence à porter ses fruits et les Blancs de la jeune génération semble "meilleurs que ceux de la précédente".



Le retour à sa vie de Blanc ne sera pas simple pour l'écrivain. Désormais "je voyais sous un angle différent" car "mon esprit avait subi la même transformation que ma figure". Une fois rendue publique, son expérience met "l'opinion publique en ébullition", et même s'il n'a "pas été chargé de défendre la cause des Noirs", on lui demande à travers de nombreuses interviews de rendre compte de ses conclusions : "J'ai cherché ce qu'ils avaient "d'inférieurs" et je n'ai rien trouvé". A jamais marqué par ce qu'il a vécu et ressenti, il demeurera, à l'intérieur de lui-même, "en partie ou peut-être essentiellement Noir".
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Dans la peau d'un noir

Roman intéressant qui nous apprend beaucoup sur la ségrégation dans les années cinquante. On peut suivre l’expérience que va tenter JH Griffin en se faisant passer pour un noir. On va découvrir le racisme et les conditions de vie des gens de couleur et que je pense malheureusement toujours d’actualité. Un livre touchant et une expérience courageuse. Un très beau témoignage de l’auteur pour son combat contre le racisme.
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Dans la peau d'un noir

Ce livre était là, sur le comptoir de la librairie, attendant d’être rangé sur son étagère. Moi, j’étais à côté, patientant pour retirer une commande. Mon regard s’est posé sur la couverture et sur le visage du garçonnet au visage tendu et au point levé, puis j’ai lu le titre et j’ai demandé si je pouvais ajouter ce livre à ma commande.

John Howard Griffin, l’auteur est un homme que j’aurais aimé rencontrer. Il a bourlingué, connaît la France, a pris part à la Résistance durant la deuxième guerre mondiale entre autres choses et surtout est convaincu que la ségrégation qui perdure en cette seconde moitié de XXeme siècle dans le Sud des USA est une aberration. Il décide d’avoir recours à des moyens médicamenteux pour transformer son apparence physique et devenir Noir afin de pouvoir évoluer dans la société Noire et se faire une idée de ce qu’est réellement la condition de personne de couleur en 1959 dans les Dixielands.

C’est un livre qui me semble bouleversant et dérangeant car il peut faire resurgir de chacun d’entre nous des pensées très profondément enfouies. Il invite à « Se voir, tel que l’on est ». Et pas uniquement en fonction de la couleur de sa peau mais également en tant qu’homme ou femme confronté(e) à la misère, à la détresse, à la différence, à d’autres qui voudraient nous ressembler mais n’y parviennent pas.

Je vous invite à découvrir cette belle expérience de vie que nous offre l’auteur et pourquoi pas à en discuter ultérieurement.

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Dans la peau d'un noir

Une expérience inédite dans l'amérique des années 50/60

un texte très fort qu'il faut remettre dans le contexte de l'époque pour se rendre compte du courage de cet auteur.

un livre qui m'a profondement touché
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