"Juste Cause" (1995) - Bande-annonce VO
Jordan ne peut plus être une ado normale - si tant est qu'une telle chose existe. Tout le monde doit un jour affronter la fin, mais ne pas savoir quand cela arrivera permet aux gens de continuer à se traîner. Changez un terme de l'équation, introduisez une maladie mortelle ou un accident ou un assassin sans visage dans l'algorithme de la mort, et ce n'est plus pareil.
(p. 354-355)
La folie donne un point de vue intéressant sur la vie. Elle vous permet d'accepter plus facilement certaines des tuiles qui vous tombent dessus, sauf quand les médicaments ne font plus effet.
Vivre seule, loin des lumières et de l'énergie de la ville, était un mode d'existence dans lequel elle était tout simplement tombée avec les années. Elle avait été mariée. Ça n'avait pas marché. Elle avait pris un amant. Ça n'avait pas marché. Elle avait renoncé aux types d'un soir croisés dans un bar ainsi qu'aux sites de rencontres d'Internet qui vous promettaient une vraie compatibilité après vous avoir fait remplir un questionnaire et vous laissaient croire que l'amour n'attendait que vous. Rien de tout ça n'avait marché non plus. Karen avait découvert que la solitude ne la tourmentait absolument pas. Elle lui donnait confiance, au contraire.
(p. 29)
Terri avait l'impression d'être embarquée dans une sorte de quête bizarre, accompagnée par le plus odieux des Sancho Pança, sur les traces d'un Don Quichotte qui avait encore moins de contact avec la réalité que le chevalier errant de Cervantès.
La plupart des gens se réveillent à demi abrutis, agacés à l'idée d'entamer une autre journée de routine déprimante, et ils demeurent dans le brouillard jusqu'à ce qu'ils aient avalé une ou deux tasses de café.
Pas lui.
(p. 92-93)
Jennifer fut prise de sanglots incontrôlables. Elle caressa la surface rêche du seul objet de son enfance qu'elle aimait assez pour l'avoir emporté en s'enfuyant de chez elle.
C'était le genre d'endroit qui résumait tout ce qu'il y avait de bon et de mauvais en Amérique, parce que derrière les pelouses soigneusement tondues et les parements d'aluminium fraîchement repeints se cachaient des problèmes d'alcool, de drogue, de violences familiales, tous ces maux et d'autres qui exercent couramment leurs ravages sous la surface trompeuse de la normalité.
(p. 416)
Tel un maestro dirigeant un orchestre, Wolfe montra à Adrian l'enfer d'internet, océan sans fin de sexe et d'ennui mortel.
Il existait des mordus des funérailles qui occupaient leurs vies désespérantes en assistant à toutes les cérémonies funéraires dont ils avaient connaissance afin de pouvoir verser des larmes hypocrites et se dire qu'ils avaient finalement de la chance puisque, aussi misérable que fût leur existence, elle n'avait pas pris fin.
(p. 399-400)
- Je ne veux pas mourir, déclara brusquement Sarah.
Ces mots l'étonnèrent, parce que, jusqu'à cet instant, elle avait cru que c'était tout ce qu'elle désirait vraiment.
(p. 188)