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Citations de John Meade Falkner (21)


C'est toujours triste de se plonger dans les papiers d'un mort, mais c'est plus triste encore quand ils sont tout ce qui reste d'une vie de labeur(...) "Nous n'avons rien apporté en venant au monde et nous n'en emporterons rien." Quand cette idée me traverse l'esprit, je pense plutôt aux petites choses qu'à de l'or ou à des terres : aux lettres intimes auxquelles un homme attache plus de prix qu'à l'argent ; aux petits souvenirs dont la signification a disparu avec lui ; au travail incessant sur lequel il revenait et qui n'a jamais abouti ; et même aux factures impayées qui le chagrinaient. La mort transfigure toute chose, et rend pathétique la moindre banalité.
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Ah, douce enfance, comme nous sommes impatients, nous autres garçons, d'être libérés de toi, et avec quel regret pourtant nous caressons ton souvenir avant même que notre existence en soit à sa moitié !
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Quand je revins à moi, j'étais couché, non dans les ténèbres épaisses de la crypte des Mohune ni sur le sol de sable, mais dans un lit aux draps doux et propres et dans une petite chambre chaulée qu'éclairaient les rayons d'un soleil de printemps.
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Vous pouvez d'ailleurs voir l'image, aujourd'hui encore, sur la stèle dressée, au cimetière de Monnfleet, et lire l'inscription, toute jaunie de lichen :

CONSACRÉE À LA MÉMOIRE
DE
DAVID BLOCK

Âgé de 15 ans, qui fut tué d'un coup de feu
tiré de la goélette Elector
le 21 juin 1757.
Privé de la vie (par un destin funeste),
Je retourne à l'argile fraternelle,
À la protection de Dieu j'en appelle
Pour me sauver au jour du Jugement.

Tu comparaîtras aussi, homme cruel qui me tuas,
Repens-toi avant qu'il ne soit trop tard
Ou crains la sentence terrible
Car Dieu vengera mon sort.
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A savoir, jusqu'où l'esprit peut être entraîné, d'un côté vers une abnégation ascétique par l'audition systématique d'une certaine musique, de l'autre vers des plaisirs illicites et dangereux par des mélodies d'une tendance opposée. Mais je suis sûr qu'une fois atteint un niveau de culture relativement élevé, la musique est la clé la plus apte, voire, la seule, à permettre l'accès au cercle encore étroit de la plus haute pensée imaginative.
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Nul ne descendait plus ces marches à présent, car non seulement des gaz très toxiques avaient envahi le fond des puits, mais on racontait aussi que des démons et autres esprits malins se cachaient dans les étroits passages. Quelqu'un de compétent en la matière m'a dit que lorsque saint Aldhelm vint pour la première fois à Purbeck, il banni les anciens dieux païens au plus profond des galeries. Le pire de toute la troupe était, paraît-il, un certain démon nommé Mandrive, qui veillait sur les plus beaux marbres noirs. C'est pourquoi ce marbre ne pouvait être utilisé que dans les églises ou pour les tombeaux, car le Mandrive avait le pouvoir d'étrangler quiconque aurait taillé ce marbre dans un autre dessein.
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Bien étrange est la force de l'esprit sur le corps, et bien étrange aussi comme une grande peur peut triompher d'une autre : lorsque j'entendis ces voix, ma crainte de tomber s'évanouit dans l'instant, et je pus ouvrir les yeux sans trace de vertige.
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C'est alors qu'à ma grande surprise Elzevir prit la parole :

- C'est un brave garçon, dit-il, et je voudrais qu'il soit mon fils. Il a l'âge de David et il fera plus tard un bon marin.

C'était des mots tout simples, mais qui me réchauffèrent le cœur ; car Elzevir semblait penser ce qu'il disait, et je commençais à l'aimer en dépit de sa sévérité. Et puis j'étais désolé du chagrin qu'il avait pour son fils. Je fus si ému par ses paroles que pendant un moment j'eus envie de sauter sur mes pieds et de lui révéler que j'étais couché là et que je l'aimais bien, mais je me ravisai et me tins coi.
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Barbe-Noire était un Mohune, mort depuis plus d'un siècle. On l'avait enterré dans la crypte, sous l'église, avec les autres membres de sa famille, mais il ne parvenait pas à y trouver le repos. Selon les uns, parce qu'il était inlassablement en quête d'un trésor perdu ; selon les autres, à cause de tout le mal qu'il avait fait durant sa vie. Si cette dernière explication était la bonne, il avait dû être particulièrement épouvantable, car d'autres Mohune, décédés avant ou après lui, avaient été suffisamment malfaisants pour soutenir avantageusement la comparaison avec n'importe qui, que ce fût dans leur caveau ou ailleurs. On racontait que, pendant les sombres nuits d'hiver, on apercevait parfois Barbe-Noire dans le cimetière, fouillant le sol à la lueur d'une antique lanterne, à la recherche d'un trésor. Et ceux qui prétendaient tout savoir le décrivaient comme un colosse au visage cuivré, avec une grande barbe noire et des yeux tellement cruels que quiconque croisait son regard, ne fût-ce qu'un instant, mourait dans le courant de l'année. Que ce fût vrai ou non, la plupart des habitants de Moonfleet auraient cent fois préféré faire un détour quatre lieues plutôt que d'approcher du cimetière une fois la nuit tombée. Et ce matin d'été où l'on trouva Simplet Jones, un pauvre garçon à l'esprit un peu faible, mort dans l'herbe, personne ne douta une seconde qu'il avait rencontré Barbe-Noire durant la nuit.
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Sa voix était grave et douce, exprimant plus de lassitude que d'humilité. S'il avait choisi de la réprimander, elle était prête à accepter la réprimande, mais c'était maintenant Westray qui balbutiait des excuses incohérentes.
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Pascal Quignard a sans aucun doute emprunté les chemins du stravarius dans Tous les matins du Monde.
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Un siècle après sa disparition ce joyau de la littérature fantastique hante les lecteurs fascinés par la musique.
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J'ai souvent remarqué que, dans ces moments où notre esprit est entièrement occupé par une seule pensée, nos yeux enregistrent, comme machinalement, tout ce qui s'offre à eux, de sorte que, longtemps après, nous pouvons nous rappeler un visage ou un paysage auquel sur l'instant nous n'avions pas prêté attention.
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- Mon garçon, dit-il, j'ai vu des hommes risquer leur vie pour bien des raisons : pour l'or, ou l'amour, ou la haine - mais jamais je n'en ai vu jouer avec la mort pour le simple plaisir d'aller retrouver un arbre, un ruisseau ou des pierres. Et quand les hommes racontent qu'ils aiment un endroit ou une ville, tu peux être sûr que ce n'est pas l'endroit qu'ils aiment, mais quelqu'un qui y vit. Ou bien ils ont aimé quelqu'un autrefois, dont ils veulent retrouver le souvenir.
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La coutume à Moonfleet voulait en effet que lorsqu'une terre ou un bail était mis aux enchères, on piquât une épingle dans une chandelle ; tant que l'épingle tenait bon, chacun était libre de pousser les enchères, mais quand l'épingle tombait c'en était fini, et la terre ou le bail allait au dernier enchérisseur.
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J'ai remarqué que lorsque la lune brille, un grand silence s'abat toujours sur la nature, comme si celle-ci s'absorbait dans la contemplation de sa propre beauté.
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Tout près d'eux repose Elzévir Block, le plus loyal des hommes et le plus cher à mon coeur. Sur sa pierre tombale on peut lire : "Nul n'a jamais donné plus d'amour que celui-ci, qui donna sa vie pour un ami", ainsi que quelques vers de M. Glennie.
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- Certains me blâmeront peut-être, me déclara M. Glennie, d'avoir la présomption de citer des auteurs profanes après les Saintes Ecritures, mais ne ne peux m'empêcher de te dire que même le grand poète Homère conseille la modération dans le deuil car, selon lui, "très vite, on se lasse d'une douleur glaçante".
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La porte était restée ouverte : on porta le corps d'Elzévir dans la salle où le feu brûlait toujours et on l'étendit sur la table à tréteaux, le couvrant avec la voile de la tête aux pieds. Puis tous restèrent là debout un moment, embarrassés comme s'ils ne savaient que faire, avant de s'éclipser un par un - parce que le chagrin est une chose que seules les femmes savent prendre en main, mais aussi parce que les hommes voulaient retourner à la plage pour ramasser ce qu'ils pourraient.
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Bien étrange est la force de l'esprit sur le corps, et bien étrange aussi comme une grande peur peut triompher d'une autre : lorsque j'entendis ces voix, ma crainte de tomber s'évanouit dans l'instant, et je pus ouvrir les yeux sans trace de vertige.
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La rue était silencieuse comme une tombe, mais je n'en restais pas moins dans l'ombre des maisons. J'ai remarqué que lorsque la lune brille, un grand silence s'abat toujours sur la nature, comme si celle-ci s'absorbait dans la contemplation de sa propre beauté.
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