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Critiques de John Ridley (22)
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Ici commence l'enfer

John Stewart a des ennuis.

John est dans une mauvaise passe à Vegas.



Pourtant tout avait si bien commencé : il avait rencontré une fille superbe, Deana ? Deandra ? Aucune importance. « Un cul à se mettre à genoux […] Une nana qui pouvait vous trouver une bonne partie, baiser comme une dingue et vous dispenser des caresses et des mots doux. Une nana qui savait la fermer après et dormir… Une nana presque idéale. » (Johnny est accro aux femmes).

Elle l'avait entraîné pour jouer dans une partie. (Johnny est accro au jeu).

Une main d'enfer dans cette partie de poker : un carré de rois, cette fois c'était le jackpot ! Il allait plumer les trois branques autour de la table, alors il mise tout, et il emprunte même pour pouvoir suivre.

Et merde ! L'autre en face lui sort un carré d'as. John doit donc rembourser treize mille dollars à Monsieur Vesci, un mafieux italien. Il doit vite trouver une solution.

Alors, Johnny, tu ne sais plus reconnaître une poufiasse ? Cette partie était truquée, Johnny boy, tu t'es encore fait avoir…



John rentre chez lui, enfin chez Gayle, la femme chez laquelle il habite depuis plusieurs mois et à qui il donne la moitié du loyer (enfin pas toujours, enfin quelquefois, enfin quand il peut…) Gayle a attendu John toute la soirée, il a oublié que c'était leur anniversaire : 8 mois d'idylle (enfin quand il n'est pas en train de la tromper, comme souvent, enfin comme tout le temps) et Gayle n'est pas contente d'autant que John sent le parfum bon marché de Deana ? Deandra ? Aucune importance. Gayle a vingt-deux mille dollars d'économie, il est sauvé. Ben non, pas tout à fait car Gayle en a marre de John et elle ne lui donnera pas un dollar, pire, elle le vire !

John se retrouve dehors, il erre de rue en rue, et se fait coincer par un gros dur, employé de Monsieur Vesci, qui lui sectionne l'auriculaire… Aïe ! John doit trouver l'argent s'il ne veut pas finir dévoré par les coyotes dans le désert.



John part donc en voyage et réunit la somme, de retour vers Vegas, sa superbe bagnole, une Mustang décapotable soixante-quatre et demi* pète une durite, en plein désert et en pleine canicule, mais John a de la chance, il arrive dans un petit bled doté d'un garage : Sierra.

Chance ? Pas si sûr, car ici seulement commence l'enfer…



Un excellent polar qui se lit d'une traite, addictif (comme John l'est au jeu), haletant, très drôle.

Accompagnez donc John en enfer dans cette histoire diaboliquement percutante, écrite par un John Ridley en grande forme.

Oliver Stone a adapté ce roman au cinéma sous le titre U-turn.



*Le tout premier modèle de Mustang sortit des usines Ford en avril 1964, en nombre très limité. Aujourd'hui les Mustang soixante-quatre et demi sont des voitures de collection, qui peuvent coûter jusqu'à 30 000 euros.



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The Other History of the DC Universe

Discrimination sociale

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Ce tome regroupe les cinq épisodes de la minisérie, initialement parus en 2021, écrits par John Ridley, illustrés par Giuseppe Camuncoli qui a effectué les crayonnés, ceux-ci ayant été terminés par Andrea Cucchi, avec une mise en couleurs réalisée par José Villarrubia. Les couvertures ont été réalisées par Camuncoli avec Marco Mastrazzo. Les couvertures alternatives ont été réalisées par Jamal Campbell.



De 1972 à 1995 : Jefferson Pierce, un jeune homme vit dans les quartiers déshérités de Metropolis, à Suicide Slum. Dès son plus jeune âge, il savait qu'il voulait devenir un surhomme. Pour y arriver, il devait obtenir un score supérieur à 8194 points, c’est-à-dire un point de plus que Bill Toomey qui avait fait 8193, record olympique du décathlon, aux Jeux de 1968 à Mexico. Jeffrey a toujours été un bon coureur, même s'il n'a pas couru assez vite pour sauver son père abattu au coin d'une rue par des malfrats. Jeffrey participe aux Jeux Olympiques de 1972 à Munich et réussit un score de 8202 points décrochant la médaille d'or, mais il est amer car toutes ses années d'entraînement pour décrocher un titre n'ont permis d'arrêter aucun massacre, de ne sauver aucune vie. Il décide d'aller s'installer à Chicago, puis dans le Milwaukee, et devient un excellent professeur et éducateur. Les premiers superhéros apparaissent, mais rien ne change dans son quotidien, rien ne vient effacer le souvenir du sang de son père s'écoulant sur le trottoir. Il fait la connaissance de Lynn Stewart. Ils se marient et ont une fille Anissa. Ils retournent emménager à Suicide Slum. Il finit par découvrir qu'il a des superpouvoirs et il endosse l'identité costumée de Black Lightning.



De 1970 à 1989 : Mal Duncan est un adolescent comme les autres, un boxeur, qui finit par se retrouver impliqué dans une mission des Jeunes Titans, et qui de fil en aiguille leur sert un peu d'intendant. Il fait la connaissance de Karen Beecher avec qui il forme un couple et qui va se retrouver elle aussi à côtoyer l'équipe de superhéros adolescents. De 1983 à 1996 : Tatsu Yamashiro a vu son beau-frère tuer son mari et leurs deux enfants. Elle est devenue une mercenaire, une assassin maniant un katana. Jusqu'au jour où elle effectuait une mission en Markovie et qu'elle a croisé la route d'autres superhéros et de Batman : elle a alors intégré l'équipe des Outsiders. De 1992 à 2007 : Renee Montoya est la fille de deux immigrants hispaniques et son frère cadet a été poignardé à l'âge de sept ans alors qu'elle en avait dix. Au collège et au lycée, elle sent bien qu'elle n'est pas comme les autres, mais elle cache sa condition. Elle voit les fous dangereux munis de superpouvoirs commencer à semer la terreur dans Gotham. Elle décide de devenir une policière. De 1981 à 2010 : Anissa Pierce grandit en tant qu'enfant de parents séparés, tout en sachant bien que son père est le superhéros Black Lightning car sa mère lui a dit à elle et à sa sœur. Mais elles n'ont pas le droit d'en parler.



Le lecteur est curieux de savoir ce qu'il va trouver dans ce tome : a priori un récit passant en revue l'histoire de l'univers partagé DC sur plusieurs décennies avec un point de vue particulier, justifiant cette notion de Autre dans le titre. Il a également bien noté que cet ouvrage porte le logo Black Label, c’est-à-dire la branche DC pour des récits plus adultes. Il se doute un peu de l'angle de vue du fait que John Ridley a écrit le scénario du film 12 years a slave (2013) produit et réalisé par Steve McQueen, apportant également une forme de caution culturelle au comics. Il entame le premier chapitre et il se rend compte qu'il est consacré à un unique personnage : un des premiers superhéros afro-américains, créé par Tony Isabelle & Trevor von Eeden, en 1977. Au bout de quelques pages, il prend également conscience du format particulier : il ne s’agit pas d'une bande dessinée, mais d'un texte illustré, le plus souvent avec plusieurs images par page, mais quasiment jamais pour une narration visuelle séquentielle. Au cours du premier chapitre, ce choix de l'illustration produit un effet particulier. S'il a déjà en tête les images les plus marquantes des origines et de la carrière de Black Lightning, le lecteur identifie sans mal la source d'inspiration de chaque page, et il finit par se désintéresser des images pour lire le texte comme celui d'un livre, car elles n'apportent rien qu'il n'ait déjà vu. Enfin, il remarque que la narration en texte porte des jugements de valeur sur des caractéristiques de la société américaine de l'époque, et qu'il descend en flèche les superhéros, en particulier Superman. Il est considéré comme un homme blanc de type anglo-saxon continuant de projeter l'image de la toute-puissance de l'homme blanc, et pire encore la Ligue de Justice refuse d'entreprendre toute action de type politique, comme si Batman était trop obsédé par sa guerre contre le crime, ou que Superman ne voulait pas risquer un incident qui viendrait l'empêcher de se voir décerner le prix Nobel de la Paix.



Il faut un peu de temps au lecteur pour prendre le recul nécessaire, et se dire que cette vision amère des superhéros est celle de Jefferson Pierce. Ce n'est qu'en entamant le deuxième épisode, celui consacré à Karen Beecher & Mal Duncan, qu'il remarque que la tonalité est un peu moins amère, mais toujours un peu quand même. En effet ces jeunes gens sont également d'origine afro-américaine, et il est évident que Mal est un superhéros de seconde zone, sans superpouvoir, un faire-valoir pour les vrais superhéros de l'équipe. Or ceux-ci se chamaillent, se séparent, semblent se comporter comme des enfants gâtés. Le regard de Karen est plus adulte, plus détaché, mais également critique. Pour autant s'il ne connaît pas l'histoire de ces deux personnages très secondaires (Mal Duncan créé en 1970 par Robert Kanigher & Nick Cardy, Karen Beecher créée en 1976 par Bob Rozakis & Irv Norvick), le lecteur s'intéresse plus à leur histoire, tout en ressentant ben le pathos à couper au couteau typique des comics de ces années-là. À nouveau, l'illustrateur et son encreur reprennent des images emblématiques des séries DC de cette époque : du mariage de Donna Troy et Terry Long, ou Superman tenant le corps de Supergirl dans ses bras pendant Crisis on infinite Earths. Chacune de ces images est aisément reconnaissable par tout lecteur familier de l'univers partagé DC et de ses crises successives. Les dessins s'inscrivent dans un registre descriptif et réaliste, avec des traits de contour un peu griffés, donnant une sensation mal assurée en termes de précision, des acteurs avec des postures posées, manquant de naturel. Ils permettent au scénariste de ne pas avoir à écrire des descriptions.



Ce deuxième chapitre atténue un peu l'amertume du premier, passant d'un homme dans la colère et la rancœur, à deux jeunes adultes conscients de leur rôle secondaire par rapport aux superhéros adolescents de premier plan, Karen & Mal prenant conscience qu'ils ne sont peut-être pas faits pour le métier de superhéros, ou en tout cas pas dans la même cour que ceux qu'ils côtoient. Le lecteur s'est donc un peu décrispé quand il passe à la vie de Tatsu Yamashiro (Katana). Il identifie sans peine l'exagération mélodramatique comme étant issue des comics de l'époque, et il retrouve les moments emblématiques de la vie de cette femme, présentés à nouveau avec son point de vue. Cette fois encore, la fibre du traitement discriminatoire des minorités est très présente : à commencer par le décret 9066 du 19 février 1942 qui permettait au président des États-Unis d'ordonner l'enfermement de certains groupes ethniques dans des camps de concentration par mesure de prévention, en particulier les asiatiques. Le lecteur n'est pas dupe : l'auteur se sert de l'histoire de chacun des personnages pour évoquer le harcèlement, la discrimination, la persécution de certaines minorités, à commencer par les afro-américains dans les deux premiers chapitres, puis des asiatiques, et, avec les chapitres suivants, des homosexuels, des hispaniques, des enfants, etc.



Il est entendu que cette autre histoire est donc celle de quelques représentants de minorités, en tant que superhéros, avec des repères historiques. John Ridley sait ce qu'il fait : il connait bien l'histoire des comics de superhéros, et en particulier la manière dont les responsables éditoriaux ont intégré des personnages issus de minorité, la plupart du temps avec de gros sabots, et uniquement par opportunisme commercial. Les drames à répétition qu'ils subissent sont le reflet de leurs aventures dans les comics, et vraisemblablement du fait de scénaristes qui ne savaient pas trop qu'en faire pour les rendre intéressants. On peut trouver que le ton de l'auteur est grinçant, parfois méchant, mais il reflète bien la rancœur de lecteurs eux-mêmes issus des mêmes minorités voyant le traitement réservé à ceux qui auraient pu être leurs modèles. Dans le même temps, le format du récit finit par servir le propos. Le lecteur n'assiste pas à une suite de combats chorégraphiés avec des projections d'énergie pyrotechniques : il lit les événements tels qu'ils sont décrits par le personnage principal, avec sa sensibilité, ses valeurs, sa façon de percevoir le monde. Ainsi, les réflexions passent de la caricature, de l'enfilade de clichés à l'expression d'un caractère, d'une personnalité, en en dressant ainsi le portrait. Passée la rancœur pesante de Jefferson Pierce, l'alternance entre les observations de Mal très premier degré, et celles de Karen plus caustique fait ressortir qu'il s'agit de deux individus différents, avec deux personnalités différentes. Malgré le sort impitoyable qui s'acharne sur elle, la vie de Tatsu Yamashiro prend un déroulement unique en cohérence avec son ethnie. Le chapitre consacré à Renee Montoya est certainement le plus prenant, décrivant par touches une jeune femme faisant de son mieux pour assumer ce qu'elle est, contre les idées reçues et les préjugés de son milieu, avec l'aide de femmes et d'hommes plus tolérants. Ridley connaît très le personnage et le fait s'incarner avec justesse et conviction : un être humain complexe, faillible, combatif, touchant. Le dernier chapitre revient au point de vue d'une demoiselle plus jeune, et tout aussi incarnée, enjouée et constructive, un vrai plaisir.



À l'évidence, ce récit n'est pas pour tout le monde. Il faut commencer par accepter qu'il ne s'agisse pas d'une bande dessinée, et qu'il développe un thème social tout du long sur les formes de discrimination vis-à-vis des minorités, avec un parti pris appuyé. Avec le premier chapitre, le lecteur se dit que l'écrivain y va avec la truelle, et que les illustrations n'apportent pas grand-chose, avec une esthétique pas très engageante. Le deuxième chapitre confirme les caractéristiques des illustrations, et développe un point de vue, deux en fait, moins négatif. Les suivants s'avèrent mieux équilibrés, entre vie personnelle du protagoniste, événements historiques, métaphore des pratiques éditoriales des responsables de comics de superhéros, et mises en situation de la discrimination banale et ordinaire. Une autre histoire, bien orientée, parfois bien appuyée, mais aussi avec des personnages qui existent comme rarement grâce à une écriture relevant plus du roman que du comics de superhéros.
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Batman - The Deluxe Edition

Le retour du fils prodigue

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Ce tome regroupe les 12 chapitres de la minisérie, initialement parus en 2021 sous forme dématérialisée, écrits par John Ridley, dessinés et encrés par Tony Akins & Ryan Benjamin avec un encrage de Mark Morales (chapitre 1), par Akins, Travel Foreman et Marco Failla encrés par Morales (chapitre 2), puis Foreman a dessiné les chapitres 3 à 12. L'encrage a été réalisé par Morales (chapitres 3, 4) avec John Livesay (chapitre 4), par Norm Rapmund (chapitres 7 & 9), par le Beau Underwood (chapitre 10), et par Foreman pour le reste. La mise en couleurs a été réalisée par Rex Lokus. Puis ces chapitres ont été publiés sous format papier en 4 numéros, avec des couvertures de Doug Braithwaite (épisodes 1 à 3), et Jorge Molina (épisode 4). Ce recueil comprend également les couvertures variantes réalisées par Ken Lashley, Francesco Mattina, Ryan Benjamin, Rachita Lin.



Dans la province de Ninh Thuän au Vietnam, Jace Fox est en mission pour surveiller la résidence de Tyler Arkadine, un trafiquant. Dans son esprit, il repense à l'époque où être riche d'un million de dollars permettait de se rapprocher des un pourcent, et que maintenant cette somme place quelqu'un dans la classe moyenne de Manhattan, et parmi les cols bleus de Tokyo. En tout cas, c'est comme ça que les milliardaires souhaitent que pensent les autres. Fox s'assure qu'il est bien en contact avec son soutien à distance, un dénommé Vol, et il rabat sa cagoule sur son visage. Il demande à Vol de créer une diversion, pendant qu'il s'introduit par effraction dans le domaine d'Arkadine. Vol provoque une surcharge dans le générateur du bâtiment technique, ce qui permet à Fox de pénétrer à l'intérieur de la demeure. Il laisse passer un groupe d'hommes armés en tenue paramilitaire.



Vol indique à Fox qu'il doit tourner à droite, puis monter les marches. Il parvient à la pièce désirée : celle qui abrite l'ordinateur. Il insère une clé USB émettrice pour récupérer les données : il n'y a rien, le disque dur a été effacé. Fox comprend la situation : c'est un piège. Il se met à courir et saute par la fenêtre alors qu'une demi-douzaine de gardes armés font irruption dans la pièce. Il ne se reçoit pas très bien, mais parvient tant bien que mal à s'enfuir. Il se retrouve dans sa chambre d'hôtel où l'attendent Grifter (Cole Cash) et une charmante dame. Quelques jours plus tard, il atterrit à Gotham où il est accueilli par sa mère Tanya Fox et ses deux soeurs Tam & Tiff. Dans un supermarché, un individu tire au plafond avec un fusil automatique, sommant les employés de rentrer dans leur pays. Batwing intervient et le neutralise très rapidement. La police arrive et prend en charge le criminel, en manifestant une inimitié ouverte à l'encontre du superhéros. Peu de temps auparavant, à la suite des événements de Joker War, le maire de Gotham Christopher Nakano annonce qu'il va mettre en oeuvre une politique de bannissement des masques : ne plus tolérer les individus masqués à Gotham, les criminels bien sûr, mais aussi tous les autres. C'est ce qu'il explique à Renee Montoya en lui proposant la place de préfet de police. Pendant ce temps-là, Cole Cash fait son rapport à Lucius Fox.



Même si ce récit s'intègre dans la continuité du moment des séries Batman et Detective Comics, il n'y a pas besoin d'en savoir beaucoup pour l'apprécier. Joker s'est déchaîné une fois de plus et Luciux Fox a passé un sale moment entre ses mains. Les atrocités ont conduit le nouveau maire à se montrer ferme quant à l'activité d'individus masqués à Gotham : une politique de tolérance zéro. En fait, pour tout suivre, il faut plutôt disposer de repère concernant Lucius Fox, personnage créé en 1979 par Len Wein & John Calnan, apparu pour la première fois dans Batman numéro 307 en 1979. Il a longtemps été le responsable des industries Wayne et est maintenant le gérant de la fortune de Bruce Wayne dont il a hérité. Son fils Lucas a été créé en 2013 par Justin Gray, Jimmy Palmiotti et Eduardo Pansica, dans l'épisode 19 de la série Batwing. Son autre fils Timothy a changé de prénom pour Jace et avait créé par Len Wein & Irv Norvick, mais réellement développé à partir de 2020 dans l'épisode 101 de la série Batman. Enfin le personnage du maire Christopher Nakano est très récent également, apparu pour la première dois dans le numéro 1027 de Detective Comics, créé par Mariko Tamaki & Dan Mora. Cette histoire porte le nom de Batman dans le titre, mais en fait elle ne comprend qu'un seul superhéros portant l'emblème de la chauve-souris : Batwing, et une courte apparition d'un autre superhéros relié à la famille chauve-souris. D'un autre côté, le titre annonce également le début d'un prochain Batman. Enfin, cette histoire a bénéficié d'une curiosité importante parce que son scénariste est un romancier, et le scénariste du film 12 years a slave (2013) produit et réalisé par Steve McQueen, apportant une forme de caution culturelle au comics.



En attendant, le lecteur plonge dans une histoire de famille, avec des fils rebelles, et des femmes jouant les seconds couteaux au départ. Dans un premier temps, Lucas et Jace semblent se partager le premier plan à part égale, puis à partir de l'épisode 3 l'attention se porte presque exclusivement sur Jace. Tout en se focalisant sur le prochain Batman pour l'instant en civil, le scénariste entremêle plusieurs fils d'intrigue : le retour de Tim au sein de la famille Fox, son opposition à son père pour une histoire ancienne, la promotion de Renee Montoya et sa manière de gérer ses équipes, les superhéros devenus persona non grata à Gotham, l'interception de Tyler Arkadin pour savoir ce qu'il doit remettre dans sa mallette, et bien sûr l'histoire personnelle de Jace, ainsi que l'identité du mystérieux Vol. Il s'agit donc de faire connaissance avec ce personnage afro-américain au travers de ses actions et de ses relations avec les membres de sa famille, dans un récit d'aventures, à faible teneur en superhéros.



Le lecteur peut être un peu surpris du choix de l'éditeur de publier, tout d'abord dans un format dématérialisé, une histoire qui semble appelée à jouer un rôle important dans la mythologie de Batman. Il a le plaisir de constater qu'après un début un peu composite, les responsables éditoriaux sont parvenus à stabiliser l'équipe artistique sur un unique dessinateur. Pour cette histoire, Travel Foreman dessine dans un registre descriptif et réaliste, avec des traits de contours secs et fins, une moyenne de quatre ou cinq cases par page, et une volonté de rester dans un registre humain, plutôt que superhéros qui en met plein la vue. le coloriste utilise des couleurs naturalistes, peut-être un petit peu assombries pour apporter une touche plus sérieuse. En fonction des chapitres, le lecteur peut constater que les traits d'encrage peuvent être plus appuyés quand il y a un changement d'encreur. Il remarque également rapidement que l'espace blanc qui sépare les cases de la partie supérieure de la page, d'avec celui de la partie inférieure est un peu plus large que celui entre les cases du haut ou celle du bas. Il comprend que lors de la publication en numérique, le format adopté était en paysage, à raison d'une demi-page papier. L'artiste réalise des dessins en phase avec la nature du récit, avec des plans de prise de vue assez sage pour les scènes en civil, et avec des plans au cadrage plus penchés pour accompagner les mouvements lors des séquences d'action. Foreman décide de ne pas miser sur le spectaculaire, mais plus sur une narration visuelle simple. Il représente régulièrement les décors, en gérant le niveau de détails en fonction de l'intérêt pour la scène. Il met en oeuvre une direction d'acteurs de type naturaliste également, apportant une grande plausibilité aux différents personnages.



En surface, le lecteur découvre donc l'histoire personnelle de Tim Fox, les circonstances qui l'ont éloigné de la cellule familiale et son difficile retour de fils prodigue, avec une forme d'hostilité de la part de son père et de son grand frère. La confrontation avec monsieur Arkadine n'est pas folichonne ; une partie des mystères ne sont pas levés et seront certainement repris dans une série ultérieure. Bien sûr, le lecteur se dit qu'un scénariste de cette envergure ne va pas se contenter de raconter une gentille histoire d'aventures bien troussée. Cela commence doucement avec cette référence aux 1% et à une inflation galopante, ou plutôt à l'écart indécent qui se creuse entre les plus riches et le reste de la masse grouillante de l'humanité, rien de très provocateur. Les brouilles de famille alimentent la comédie dramatique de manière très classique. le devoir d'obéissance de Renee Montoya reste dans une dynamique elle aussi classique. Il faut donc pendre patience pour que Ridley pousse le bouchon plus loin. Effectivement, très progressivement, il s'éloigne des lieux communs. Les femmes de la famille Fox prennent petit à petit plus d'importance, sans être cantonnées au rôle de faire-valoir, ou de victimes potentielles sans défense. Lorsqu'enfin Tim fait face à son père Lucius Fox pour qu'ils lavent leur linge sale, l'affaire semble entendue en termes de dilemme moral entre un comportement honnête, et un autre consistant à refuser la responsabilité de ses actes. Mais plus loin, la même situation est examinée sous un jour bien différent par Tanya Fox, mettant en lumière que si la victime avait été afro-américaine, la justice aurait été bien différente. À cela s'ajoute des réflexions sur le pouvoir de l'argent moins manichéennes que prévues, et un questionnement sur la responsabilité qui vient avec une position sociale influente.



Une fois passées les caractéristiques les plus artificielles (renommée de l'auteur, importance à venir du personnage), le lecteur apprend à connaître un individu pas lisse du tout se conduisant en véritable adulte, avec une narration visuelle solide, s'attachant à raconter plutôt qu'à en mettre plein la vue. le lecteur y trouve son compte même s'il n'est ni attaché à la continuité du moment de Batman, même s'il ne connaît aucun de ces personnages.
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The Next Batman: Second Son

Le retour du fils prodigue

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Ce tome regroupe les 12 chapitres de la minisérie, initialement parus en 2021 sous forme dématérialisée, écrits par John Ridley, dessinés et encrés par Tony Akins & Ryan Benjamin avec un encrage de Mark Morales (chapitre 1), par Akins, Travel Foreman et Marco Failla encrés par Morales (chapitre 2), puis Foreman a dessiné les chapitres 3 à 12. L'encrage a été réalisé par Morales (chapitres 3, 4) avec John Livesay (chapitre 4), par Norm Rapmund (chapitres 7 & 9), par Le Beau Underwood (chapitre 10), et par Foreman pour le reste. La mise en couleurs a été réalisée par Rex Lokus. Puis ces chapitres ont été publiés sous format papier en 4 numéros, avec des couvertures de Doug Braithwaite (épisodes 1 à 3), et Jorge Molina (épisode 4). Ce recueil comprend également les couvertures variantes réalisées par Ken Lashley, Francesco Mattina, Ryan Benjamin, Rachita Lin.



Dans la province de Ninh Thuän au Vietnam, Jace Fox est en mission pour surveiller la résidence de Tyler Arkadine, un trafiquant. Dans son esprit, il repense à l'époque où être riche d'un million de dollars permettait de se rapprocher des un pourcent, et que maintenant cette somme place quelqu'un dans la classe moyenne de Manhattan, et parmi les cols bleus de Tokyo. En tout cas, c'est comme ça que les milliardaires souhaitent que pensent les autres. Fox s'assure qu'il est bien en contact avec son soutien à distance, un dénommé Vol, et il rabat sa cagoule sur son visage. Il demande à Vol de créer une diversion, pendant qu'il s'introduit par effraction dans le domaine d'Arkadine. Vol provoque une surcharge dans le générateur du bâtiment technique, ce qui permet à Fox de pénétrer à l'intérieur de la demeure. Il laisse passer un groupe d'hommes armés en tenue paramilitaire.



Vol indique à Fox qu'il doit tourner à droite, puis monter les marches. Il parvient à la pièce désirée : celle qui abrite l'ordinateur. Il insère une clé USB émettrice pour récupérer les données : il n'y a rien, le disque dur a été effacé. Fox comprend la situation : c'est un piège. Il se met à courir et saute par la fenêtre alors qu'une demi-douzaine de gardes armés font irruption dans la pièce. Il ne se reçoit pas très bien, mais parvient tant bien que mal à s'enfuir. Il se retrouve dans sa chambre d'hôtel où l'attendent Grifter (Cole Cash) et une charmante dame. Quelques jours plus tard, il atterrit à Gotham où il est accueilli par sa mère Tanya Fox et ses deux sœurs Tam & Tiff. Dans un supermarché, un individu tire au plafond avec un fusil automatique, sommant les employés de rentrer dans leur pays. Batwing intervient et le neutralise très rapidement. La police arrive et prend en charge le criminel, en manifestant une inimitié ouverte à l'encontre du superhéros. Peu de temps auparavant, à la suite des événements de Joker War, le maire de Gotham Christopher Nakano annonce qu'il va mettre en œuvre une politique de bannissement des masques : ne plus tolérer les individus masqués à Gotham, les criminels bien sûr, mais aussi tous les autres. C'est ce qu'il explique à Renee Montoya en lui proposant la place de préfet de police. Pendant ce temps-là, Cole Cash fait son rapport à Lucius Fox.



Même si ce récit s'intègre dans la continuité du moment des séries Batman et Detective Comics, il n'y a pas besoin d'en savoir beaucoup pour l'apprécier. Joker s'est déchaîné une fois de plus et Luciux Fox a passé un sale moment entre ses mains. Les atrocités ont conduit le nouveau maire à se montrer ferme quant à l'activité d'individus masqués à Gotham : une politique de tolérance zéro. En fait, pour tout suivre, il faut plutôt disposer de repère concernant Lucius Fox, personnage créé en 1979 par Len Wein & John Calnan, apparu pour la première fois dans Batman numéro 307 en 1979. Il a longtemps été le responsable des industries Wayne et est maintenant le gérant de la fortune de Bruce Wayne dont il a hérité. Son fils Lucas a été créé en 2013 par Justin Gray, Jimmy Palmiotti et Eduardo Pansica, dans l'épisode 19 de la série Batwing. Son autre fils Timothy a changé de prénom pour Jace et avait créé par Len Wein & Irv Norvick, mais réellement développé à partir de 2020 dans l'épisode 101 de la série Batman. Enfin le personnage du maire Christopher Nakano est très récent également, apparu pour la première dois dans le numéro 1027 de Detective Comics, créé par Mariko Tamaki & Dan Mora. Cette histoire porte le nom de Batman dans le titre, mais en fait elle ne comprend qu'un seul superhéros portant l'emblème de la chauve-souris : Batwing, et une courte apparition d'un autre superhéros relié à la famille chauve-souris. D'un autre côté, le titre annonce également le début d'un prochain Batman. Enfin, cette histoire a bénéficié d'une curiosité importante parce que son scénariste est un romancier, et le scénariste du film 12 years a slave (2013) produit et réalisé par Steve McQueen, apportant une forme de caution culturelle au comics.



En attendant, le lecteur plonge dans une histoire de famille, avec des fils rebelles, et des femmes jouant les seconds couteaux au départ. Dans un premier temps, Lucas et Jace semblent se partager le premier plan à part égale, puis à partir de l'épisode 3 l'attention se porte presque exclusivement sur Jace. Tout en se focalisant sur le prochain Batman pour l'instant en civil, le scénariste entremêle plusieurs fils d'intrigue : le retour de Tim au sein de la famille Fox, son opposition à son père pour une histoire ancienne, la promotion de Renee Montoya et sa manière de gérer ses équipes, les superhéros devenus persona non grata à Gotham, l'interception de Tyler Arkadin pour savoir ce qu'il doit remettre dans sa mallette, et bien sûr l'histoire personnelle de Jace, ainsi que l'identité du mystérieux Vol. Il s'agit donc de faire connaissance avec ce personnage afro-américain au travers de ses actions et de ses relations avec les membres de sa famille, dans un récit d'aventures, à faible teneur en superhéros.



Le lecteur peut être un peu surpris du choix de l'éditeur de publier, tout d'abord dans un format dématérialisé, une histoire qui semble appelée à jouer un rôle important dans la mythologie de Batman. Il a le plaisir de constater qu'après un début un peu composite, les responsables éditoriaux sont parvenus à stabiliser l'équipe artistique sur un unique dessinateur. Pour cette histoire, Travel Foreman dessine dans un registre descriptif et réaliste, avec des traits de contours secs et fins, une moyenne de quatre ou cinq cases par page, et une volonté de rester dans un registre humain, plutôt que superhéros qui en met plein la vue. Le coloriste utilise des couleurs naturalistes, peut-être un petit peu assombries pour apporter une touche plus sérieuse. En fonction des chapitres, le lecteur peut constater que les traits d'encrage peuvent être plus appuyés quand il y a un changement d'encreur. Il remarque également rapidement que l'espace blanc qui sépare les cases de la partie supérieure de la page, d'avec celui de la partie inférieure est un peu plus large que celui entre les cases du haut ou celle du bas. Il comprend que lors de la publication en numérique, le format adopté était en paysage, à raison d'une demi-page papier. L'artiste réalise des dessins en phase avec la nature du récit, avec des plans de prise de vue assez sage pour les scènes en civil, et avec des plans au cadrage plus penchés pour accompagner les mouvements lors des séquences d'action. Foreman décide de ne pas miser sur le spectaculaire, mais plus sur une narration visuelle simple. Il représente régulièrement les décors, en gérant le niveau de détails en fonction de l'intérêt pour la scène. Il met en œuvre une direction d'acteurs de type naturaliste également, apportant une grande plausibilité aux différents personnages.



En surface, le lecteur découvre donc l'histoire personnelle de Tim Fox, les circonstances qui l'ont éloigné de la cellule familiale et son difficile retour de fils prodigue, avec une forme d'hostilité de la part de son père et de son grand frère. La confrontation avec monsieur Arkadine n'est pas folichonne ; une partie des mystères ne sont pas levés et seront certainement repris dans une série ultérieure. Bien sûr, le lecteur se dit qu'un scénariste de cette envergure ne va pas se contenter de raconter une gentille histoire d'aventures bien troussée. Cela commence doucement avec cette référence aux 1% et à une inflation galopante, ou plutôt à l'écart indécent qui se creuse entre les plus riches et le reste de la masse grouillante de l'humanité, rien de très provocateur. Les brouilles de famille alimentent la comédie dramatique de manière très classique. Le devoir d'obéissance de Renee Montoya reste dans une dynamique elle aussi classique. Il faut donc pendre patience pour que Ridley pousse le bouchon plus loin. Effectivement, très progressivement, il s'éloigne des lieux communs. Les femmes de la famille Fox prennent petit à petit plus d'importance, sans être cantonnées au rôle de faire-valoir, ou de victimes potentielles sans défense. Lorsqu'enfin Tim fait face à son père Lucius Fox pour qu'ils lavent leur linge sale, l'affaire semble entendue en termes de dilemme moral entre un comportement honnête, et un autre consistant à refuser la responsabilité de ses actes. Mais plus loin, la même situation est examinée sous un jour bien différent par Tanya Fox, mettant en lumière que si la victime avait été afro-américaine, la justice aurait été bien différente. À cela s'ajoute des réflexions sur le pouvoir de l'argent moins manichéennes que prévues, et un questionnement sur la responsabilité qui vient avec une position sociale influente.



Une fois passées les caractéristiques les plus artificielles (renommée de l'auteur, importance à venir du personnage), le lecteur apprend à connaître un individu pas lisse du tout se conduisant en véritable adulte, avec une narration visuelle solide, s'attachant à raconter plutôt qu'à en mettre plein la vue. Le lecteur y trouve son compte même s'il n'est ni attaché à la continuité du moment de Batman, même s'il ne connaît aucun de ces personnages.
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Batman - One Bad Day : Le Pingouin

Nous continuons la série One Bad Day en espérant trouver des pépites à la hauteur de ceux sur Ra's Al Gul et le Sphinx mais malheureusement cet opus est navrant.



Aucune subtilité dans l'écriture : dans une tentative ratée de donner de l'épaisseur au personnage, l'auteur raconte le passé du pingouin en se noyant dans les clichés tandis que ses repentirs auprès de ses anciens sbires ne sont à aucun moment crédibles et que les arguments utilisés pour reconstituer sa bande et expliquer sa volonté de reprendre en main son empire sont tous vides de sens.



Côté dessin, il n'y a que les dernières pages qui sont remarquables.
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American Way 10th Anniversary Edition

Ce tome comprend une histoire complète indépendante de toute autre. Il contient les 8 épisodes, initialement parus en 2006, écrits par John Ridley IV, dessinés par Georges Jeanty, encrés par Karl Story (épisodes 1, 2, 4 à 8) et Ray Snyder (épisodes 2 à 6 et 8), et mis en couleurs par Randy Mayor (épisode 1) puis par Wildstorm FX. Cette histoire a bénéficié d'une deuxième saison American Way: Those Above and Below (2017) également réalisée par John Ridley IV & Georges Jeanty.



En 1961, une jeune femme est en train de dérouler l'argument de vente pour un nouveau modèle de voiture, sur une estrade, dans une exposition commerciale. Dans le public, Wesley Catham écoute avec attention le discours, car c'est lui qui l'a écrit, en tant que responsable marketing, et il est assez satisfait de son travail. À ses côtés, son épouse Kate Catham lui dit son admiration pour ce texte. Dans le même temps, Wesley Catham pense à la nécessité de faire appel aux émotions des gens pour leur fourguer des produits, mais il pense en même temps que la foi a des limites et ne repose parfois sur rien. Il se produit des explosions à l'extérieur, et des débris de maçonnerie tombent dans la salle à travers le toit. Fort heureusement, le speaker Hunt Calloway annonce à la radio que le groupe de superhéros Civil Defense Corps (CDC) vient d'arriver sur place pour combattre ce qui semble être un monstre extraterrestre avec des tentacules. Ses membres sont Freya, Pharos, The Wanderer, Amber Waves, East Coast Intellectual. Dans le même temps, le reste des superhéros (Mighty Delta, Ole Miss, Southern Cross, Muscle Shoals) intervient à Atlanta où se sont manifestés les mêmes extraterrestres belliqueux. Alors que l'issue de la bataille semble encore incertaine, Pharos étant tombé à terre, Old Glory apparaît et l'espoir change de camp.



Après la bataille, Pharos dépose la journaliste Tannis Darling sur la terrasse de son appartement, et s'en repart dans le ciel. Quelques jours après, le patron de Wesley Catham lui explique qu'il ne peut plus se payer ses services et qu'il est obligé de le licencier. Il est ensuite contacté par Robert Kennedy qui lui propose de venir le rencontrer à Washington. Après avoir passé un certain temps à papoter, il l'invite dans un bureau au calme et lui fait lire un dossier confidentiel. Wesley Catham découvre la vérité sur les superhéros, le CDC et leurs ennemis : tout est fabriqué par le gouvernement, des expériences génétiques sur des volontaires humains, et de la technologie de pointe pas encore rendue publique. Le président des États-Unis souhaite qu'il intègre la FDAA (Federal Disaster Assistance Agency), l'agence qui gère les superhéros et leur propagande. Le soir même, il rentre à son hôtel où l'attend sa femme enceinte. Le lendemain, il donne une réponse positive. Le surlendemain, il est à pied d'œuvre dans les bureaux de la FDAA et rencontre le responsable : Chet Sloan. Il a ensuite son premier contact direct avec les superhéros du CDC. Parmi ses premières missions, il doit gérer l'histoire autour de l'intégration d'un nouveau superhéros : Jason Fisher (New American), un afro-américain.



En 2006, John Ridley est déjà un réalisateur de film reconnu ; depuis il a écrit le scénario de 12 years a slave (2013). C'est donc tout naturellement que l'éditeur DC Comics a assuré une large promotion à cette histoire. Le lecteur découvre donc des superhéros, fabriqués par le gouvernement américain, pour être sûr que l'URSS (Union des républiques socialistes soviétiques) ne développe pas un supersoldat avec les États-Unis. L'histoire est racontée par un être humain normal, assurant la confection de l'emballage du produit pour le vendre au grand public. Le principe est simple : ces superhéros représentent une forme de sauveurs du peuple. Pour que cette histoire fonctionne, il faut qu'ils puissent affronter des ennemis adaptés à leurs capacités. Bien évidemment, la FDAA éprouve les pires difficultés à maîtriser ces individus. D'une part, il ne s'agit pas de vrais combattants ; d'autre part ils restent des êtres humains, avec leurs propres envies, leurs propres convictions, et un ressenti plus ou moins positif du fait de participer à cette mise en scène. En outre, ils ne sont peut-être pas tous complètement humains. Bien sûr, les dérapages ne manquent de se produire, à commencer par la mort d'un des superhéros, et 2 supercriminels qui prennent la poudre d'escampette. Il va falloir limiter les dégâts et montrer tout ça sous un angle positif.



Dans un premier temps, le lecteur peut prendre un malin plaisir à découvrir un récit très acide sur le concept même de superhéros : non seulement ce ne sont que des constructions factices du gouvernement, mais en plus ils n'ont aucune utilité pratique, au point qu'il faille leur inventer des ennemis. En plus chacune de leurs interventions n'est qu'une mise en scène pour donner l'illusion d'une force de frappe prête à intervenir à tout moment pour protéger le mode de vie américain. Le récit est raconté au premier degré, mais il ne faut pas beaucoup de recul pour se rendre compte de la ridiculisation en règle des conventions du récit de superhéros. Dans un deuxième temps, le lecteur apprécie d'être au cœur d'une machination de grande envergure, le scénariste maniant avec habileté les conventions de la théorie du complot. En outre Wesley Catham éprouve de plus en plus de difficultés à entretenir cette façade mensongère, se demandant si le jeu en vaut la chandelle, à la fois vis-à-vis du grand public qui finira bien par éprouver des doutes, à la fois pour ces individus dotés de superpouvoirs, pas tous dignes de respect, et certains professant des convictions allant à l'encontre de celles de Catham. Enfin, les exigences professionnelles d'un tel poste nuisent gravement à sa vie de famille.



Georges Jeanty est un dessinateur professionnel qui a par exemple illustré les saisons 8 et 9 de Buffy vampire slayer. Il dessine dans une veine réaliste, avec un petit degré de simplification, et sait utiliser les poses de superhéros à bon escient pour les personnages. Le lecteur apprécie son investissement dans la représentation des décors : le hall d'exposition pour le nouveau modèle de voiture, les façades des bâtiments bordant les rues, le living room spacieux de l'appartement de Tannis Darling, les différentes salles des locaux de la FDAA, le pavillon plus modeste de Wanderer, la grange où s'est réfugié Hellbent, etc. Les cases montrent des endroits facilement identifiables, présentant des particularités qui les rendent spécifiques, ainsi que des accessoires et des ameublements cohérents avec l'époque à laquelle se déroule l'histoire. Comme il est de coutume dans les histoires de superhéros, Jeanty a tendance à simplifier les décors lors des affrontements physiques. Le lecteur finit par remarquer que les superhéros ne font pas beaucoup de dégâts matériels sur les décors quand ils se battent malgré le niveau d'énergie libérée, ce qui est un peu troublant au vu de l'approche réaliste de la narration visuelle.



La récréation d'une époque par Georges Jeanty s'avère convaincante, que ce soit pour les tenues vestimentaires des civils, ou les habitudes comme celle de fumer partout y compris dans les lieux publics. Le lecteur s'attache rapidement aux personnages, grâce à l'approche naturaliste de l'artiste, et aux expressions naturelles des visages. Il se rend compte que Jeanty tire avantage du flou que le scénariste a laissé sur la réalité des superpouvoirs, quand il a vaguement parlé de technologie avancée, mais aussi de plusieurs individus avec des capacités extraordinaires non expliquées. Cela permet à l'artiste de réaliser des costumes de superhéros près du corps selon la tradition, et de montrer des utilisations de superpouvoirs traditionnelles, sans trop avoir à se préoccuper de savoir si c'est plus ou moins réaliste pour de la technologie avancée mais pas trop. Il gère bien la distinction entre la vie de tous les jours et les actions des superhéros, le lecteur ressentant cette différence entre un monde normale, et les moments où les superhéros interviennent.



L'ambition de John Ridley ne s'arrête pas là. La dizaine de superhéros mise en scène ne dispose pas d'une personnalité bien définie pour chacun de ses membres. Néanmoins, il apparaît rapidement qu'ils sont bel et bien issus de la société américaine, et qu'ils en représentent différentes facettes, entre l'individu aux valeurs morales simples, le bigot des états du Sud, l'individu impliqué dans son développement personnel, l'afro-américain, l'intellectuel. Par moment, le scénariste simplifie de manière outrancière : l'habitant du Sud n'acceptant pas la vision de l'habitant de New York. À d'autres moments, il développe un thème de manière plus poussée. En particulier, les membres du CDC réagissent de manière très diverse à l'intégration d'un afro-américain parmi eux. Si le lecteur a déjà eu la curiosité de s'interroger sur la condition sociale des afro-américains dans ces années-là, ou s'il a eu l'occasion de voir des émissions de télévision datant de cette époque, il retrouve toute la vigueur conflictuelle de la condition de cette partie de la population. Le récit dépasse alors le stade de la satire des superhéros et de la théorie du complot, pour une mise en lumière de ce qui s'est joué à cette époque. L'analyse est d'autant plus flagrante et convaincante qu'elle joue également contre les conventions habituelles des récits de superhéros où il ne saurait être question de racisme entre les membres d'une équipe (sauf peut-être contre les mutants).



En découvrant ce tome, avec cette couverture où des superhéros regardent vers un avenir pas forcément radieux, le lecteur ne sait pas trop à quoi s'attendre. Il découvre une histoire racontée comme un vrai comics (ce qui n'est pas toujours le cas pour des scénaristes issus d'un autre média), avec une narration visuelle solide, ancrant le récit dans une réalité plausible. Dans un premier temps, il s'amuse de la moquerie sur les conventions inhérentes au récit de superhéros. Puis, il prend plaisir à passer du côté des comploteurs pour une manipulation de l'opinion publique de grande ampleur et très spectaculaire. Enfin, il découvre une radioscopie des tensions raciales à cette époque (début des années 1960), rendue d'autant plus parlante par la comparaison avec les histoires de superhéros traditionnelles.
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Batman - One Bad Day : Le Pingouin

Ce nouveau tome se concentre sur le chef de la pègre de Gotham : le pingouin.



J'avais lu le tome de Catwoman et de l'homme mystère auparavant et je dois avouer que ce n'est pas mon tome préféré, mais il n'est pas catastrophique non plus. Au vu du nombre de pages, il est évident que l'histoire n'est pas pleine de rebondissement, mais je pense que c'est un bon comics pour de nouveaux lecteurs souhaitant connaître ce personnage. Pour des lecteurs plus expérimentés, ce comics est assez décevant et nous laisse sur notre faim. En effet, la trame tire une ficelle scénaristique que nous avons déjà énormément vue (même la série Gotham de la BBC l'utilise !).



Les graphismes sont bons, mais ne sont pas non plus exceptionnels contrairement au tome consacré à l'homme mystère que je vous encourage vivement à aller découvrir ! Ce dernier à mieux gérer son nombre limité de page et le style graphique est plus ambitieux avec une palette de couleur assez particulière.



J'ai pour ma part passé un bon moment, mais ce n'est clairement pas un volume fait pour marquer l'histoire du monde du comics, au contraire, il tombera facilement dans l'oubli.
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The Other History of the DC Universe

L'histoire du Dc Universe vu à travers le regard de "minorités visibles".

Intéressant, d'autant plus que l'auteur ne le fait pas sous l'angle "truc woke mais pas trop comme ça ce sera adapté au cinéma". La lecture est vraiment intéressante, quelque soit notre situation en tant que lecteur d'ailleurs. MAIS, et c'est un grand MAIS, c'est très très verbeux. Ca donne lieu à une mise en page originale et je pense que c'est une vraie oeuvre artistique. Mais si vous voulez le lire comme d'autres Bd tranquillement dans votre lit après une journée de travail, c'est de suite plus difficile.

Je serai curieux de voir l'auteur tenter une approche similaire sur le fond mais une forme plus populaire.
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American Way: Those Above and Below

Ce tome fait suite à The American Way (2006) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2017/2018, écrits par John Ridley, dessinés par Georges Jeanty, encrés par Danny Miki (épisodes 1, 2), John Livesay (épisodes 2 à 6), Paul Neary (épisode 2), Le Beau Underwood (épisode 5). La mise en couleurs a été réalisée par Nick Filardi.



En 1972, à Baltimore dans le Maryland, Jason Fisher (ex New American) intervient pour mettre fin aux agissements criminels de Willie Betts, dans son repaire. Betts est un militant des droits des afro-américains trouvant ses financements en volant les dealers qu'il n'hésite pas à assassiner. Il s'en suit une bataille entre Fisher et les membres du gang, et Betts réussit à prendre la fuite. À Jackson dans le Mississipi, le principal financeur politique rend visite à madame & monsieur Deveraux, et explique son point de vue conservateur à Missy Deveraux (ex Ole Miss), pour finir par lui demander de se présenter aux élections afin de prendre la suite de son mari Hollis, atteint par la limite applicable aux mandats successifs. À Oakland en Californie, Amber Eaton (ex Amber Waves) pénètre ans le bâtiment du ministère de la Défense d'Oakland pour commettre un acte de sabotage. Elle dépose une bombe dans leur local informatique et réussit à s'enfuir.



À Baltimore, Jason Fisher a une vive conversation avec son frère Evan qui est en fauteuil roulant, des suites de son agression par le supercriminel Hellbent. Ils ne sont pas d'accord sur la manière de traiter Willie Betts, sur ce que ça dit du positionnement et l'allégeance de Jason par rapport aux institutions gouvernementales. Dans son squat, Amber Eaton sort de sa chambre pour aller interroger une nouvelle recrue potentielle : Nikki Lau, la fille du comédien qui jouait le rôle de Red Terror. À Jackson, Missy Deveraux s'apprête à monter son cheval. Son mari revient à la charge pour qu'elle se présente aux élections de gouverneur de l'état. Elle lui indique que son engagement pour l'état est derrière elle, et qu'en plus ce n'était qu'un subterfuge élaboré. Il insiste en lui expliquant que, subterfuge ou pas, les superhéros avaient quand même accompli de bonnes choses.



Dix ans après la série initiale, le lecteur est un peu surpris de voir arriver une suite à la première saison, d'autant plus qu'entretemps John Ridley a pris encore plus d'envergure en tant qu'auteur, ayant écrit le scénario du film 12 years a slave (2013) réalisé par Steve McQueen. Il a le plaisir de constater que le scénariste n'a pas perdu la main et qu'il écrit bien en respectant les particularités des comics, et non pas comme pour un film ou pour un roman. En particulier, il ne noie pas le lecteur sous des cartouches de texte trop importants, et il intègre des scènes d'action visuelles. Pour cette deuxième saison, il reprend le récit là où il s'était arrêté. L'environnement social a changé puisque le récit est passé des années 1960 aux années 1970. La parenthèse enchantée de la fin des années 1960 est terminée et les personnages ont pris de l'âge. L'establishment a repris le dessus et le monde de la politique n'a pas beaucoup évolué. La position des afro-américains est toujours aussi peu enviable. Les états du Sud sont toujours aussi conservateurs. Le récit s'articule sur 3 superhéros ayant survécu les événements du premier tome. Le scénariste a choisi de les montrer sous leur apparence civile, les noms de superhéros appartenant à un passé peu glorieux. Jason Fisher poursuit une carrière de policier aux capacités extraordinaires. Missy Deveraux s'est rangée de la vie publique. Amber Eaton refuse de capituler devant un gouvernement qui l'avait sacrifiée.



Le lecteur a le plaisir de retrouver le même dessinateur que pour la première saison, ce qui participe à la continuité entre les 2 saisons. Les encreurs Karl Story et Ray Snyder ont laissé la place à d'autres. Le lecteur observe la légère exagération de l'encrage de Danny Miki, avec des traits plus bruts, et une tendance à tirer les expressions des visages vers une apparence surjouée. John Livesay (qui assure la majeure partie de l'encrage) est plus mesuré et plus fidèle aux crayonnés de Georges Jeanty, pour un effet plus naturaliste. Jeanty réalise des planches dans un registre descriptif, avec une bonne régularité dans la présence des décors. Il en varie le degré de détail en fonction des séquences, parfois un degré élevé (une façade d'immeuble, l'aménagement intérieur du salon des Deveraux, la chambre d'Amber Eaton dans le squat, l'extérieur d'une usine désaffectée), parfois un degré moins élevé (l'appartement où se trouve le gang de Willie Betts, les arrière-plans lors des scènes de dialogue sur une page entière, l'intérieur de l'usine désaffectée, les bois). Le lecteur voit à chaque fois où se déroule la scène, avec des dessins plus ou moins focalisés sur l'environnement ou sur les personnages.



Malgré les quelques variations dans le type d'encrage, le lecteur voit que l'artiste met en scène des adultes, plus ou moins âgés, déjà un peu marqués par la vie, et pas des adolescents fougueux. Chaque individu dispose de caractéristiques spécifiques, et Jeanty n'hésite pas à représenter les particularités liées à une origine ethnique, que ce soit pour les afro-américains, ou pour les asiatiques. Il met en œuvre 2 types de direction d'acteurs : naturaliste pendant les scènes de dialogue ou du quotidien, plus appuyée pour les scènes d'action. Les expressions des visages manquent parfois de nuance, mais les postures relèvent d'un langage corporel plus juste, permettant de se faire une bonne idée de l'état d'esprit du personnage dans la situation considérée. Les scènes d'action mettant en jeu des superpouvoirs ne sont pas si nombreuses, et l'artiste réussit à ne pas reproduire les conventions visuelles des comics de superhéros DC ou Marvel. Il prend soin de montrer les conséquences du déchaînement de superpouvoir sur le corps des êtres humains normaux, pour bien faire ressortir la violence destructrice. De même, il évite de rendre séduisant l'usage des armes à feu pour conserver la dimension physique des blessures.



Comme dans le premier tome, le lecteur voit donc évoluer des individus normaux, à l'exception de 3 d'entre eux : Jason Fisher, Amber Eaton et Samuel. Georges Jeanty essaye de rester dans un rapport encore réaliste dans la manifestation de leurs superpouvoirs, et le scénariste ne s'appesantit pas sur leur origine, soit de type expérience génétique, soit de type mutation génétique. À l'instar de Kurt Busiek dans sa série Astro City, il utilise les superhéros comme un média pour traiter du thème qui l'intéresse. Le lecteur retrouve le principe du premier tome : les superhéros évoluent dans une société sur laquelle ils ont un impact, et dont ils sont le fruit. Jason Fisher continue de se battre pour son idée de la justice, mais il ne peut pas échapper au fait que les blancs comme les noirs le considèrent comme représentant les afro-américains. Missy Deveraux s'est retiré des affaires de superhéros, mais le grand public a conservé d'elle l'image d'Ole Missy et elle est également associée aux convictions politiques de son mari. Le passé de superhéros d'Amber Eaton l'a marquée de manière indélébile et elle entend bien exposer les agissements du gouvernement.



Le poids du passé pèse sur les 3 personnages principaux, leur imposant leur conduite et leurs convictions. John Ridley fait apparaître les contradictions de ces 3 personnages : Jason Fisher épris de justice mais considéré comme un traître à sa race et appliquant une forme de double pensée (il n'hésite pas à tuer, tout en condamnant ceux qui le font), Missy Deveraux souhaitant se tenir à l'écart de la vie publique mais tout en se voyant offrir une occasion en or d'y retourner de manière honnête (par opposition à ses années de superhéroïne); Amber Eaton utilisant des méthodes terroristes pour condamner les méthodes similaires employées par le gouvernement. Le scénariste donne donc de l'épaisseur à ses personnages produits d'un système social découlant de l'Histoire, commentant l'évolution de la société sans tomber dans le prêche. Il se tient également à l'écart des conventions des comics de superhéros, à commencer par celle des équipes. Ici, chaque personnage a à cœur de suivre sa propre voie, en solo. Il n'y a donc pas d'action en équipe.



Au fil des séquences, John Ridley aborde la condition des afro-américains dans la société américaine et le dilemme d''utiliser la violence pour lutter contre un système de société oppressif, ainsi que le poids des traditions en particulier celles des états du Sud. Ce deuxième tome ne se limite pas à pamphlet sur ce thème. L'auteur introduit également un personnage asiatique, ce qui a pour effet d'ouvrir le champ des communautés souffrant de préjudice. L'absence de travail en équipe fait ressortir les limites de l'action individuelle, ainsi que la tentation de la vie dans des communautés ethniques fermées sur elles-mêmes. Les interventions d'individus dotés de superpouvoirs servent de métaphore pour l'engagement de chaque citoyen mettant ses compétences particulières au service du bien commun. Le scénariste sait se limiter dans les thèmes abordés pour que son récit ne sombre sous une ambition déraisonnable. En particulier, le lecteur peut noter l'absence de développement sur les intérêts économiques, et sur les lois systémiques du capitalisme. Dans le même temps, Ridley réussit à intégrer d'autres idées de manière naturelle, comme la propension de toute organisation à assurer sa pérennité, en l'occurrence le gouvernement des États-Unis.



Cette deuxième saison s'avère aussi riche que la première, avec des saveurs différentes, tout en poursuivant dans le même axe thématique. Les dessins de Georges Jeanty assurent une narration visuelle claire, en cohérence avec le scénario. John Ridley tire profit de son dispositif narratif (des superhéros) sans être redondant avec d'autres comics du même type, et à développer ses idées sans qu'elles ne dictent l'intrigue de manière artificielle.
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Batman - One Bad Day : Le Pingouin

• Batman - One Bad Day : Le Pingouin

• John Ridley (Scénario) & Giuseppe Camuncoli (Dessin)

• Urban Comics



Je continue ma découverte des titres de la collection One Bad Day, et aujourd'hui, mon dévolu se lance sur le Pingouin.



Le Pingouin est un vilain de l'univers du chevalier noir que j'apprécie particulièrement. Pas mon préféré (coucou le Sphinx), mais pas loin. J'aime beaucoup le fait que le personnage soit un "mafieux" à la tête de la pègre de Gotham, un être abjecte, cruel, mais pour autant qu'on arrive à prendre en pitié pour son physique ingrat et ce que cela entraine.



Et cela va être assez bien exploité dans ce récit.



On commence avec un Cobblepott qui a tout perdu. Son empire du crime ne lui appartient plus. Il s'est fait doubler par un de ses hommes appelé "Umbrella Man", oui... celui qui portait son parapluie... dur.

Ainsi, l'histoire commence avec un Pingouin au plus bas, sans un sous, mais qui a la motivation de retrouver son empire.



Le début du récit est très bon, on va voir comment en partant de rien, Oswald Cobblepott arrive à tirer son épingle du jeu et à gravir quelques obstacles qui vont le rapprocher de son but.



Malheureusement, tout le récit n'est pas à ce niveau, souffrant notamment du format. 72 pages pour raconter cette histoire, c'est court, très court.

Et évidemment les évènements vont devoir s'enchainer vite, trop vite, et le récit perd ainsi en crédibilité, le Pingouin se retrouve de tout en bas à tout en haut en un claquement de doigts et c'est assez dommage.
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Tout le monde grille en enfer

Premier roman que je lis de cet auteur ; il me laisse l'impression d'un roman noir feu d'artifice, genre littéraire inclassable ?



C'est noir, violent, urbain, tragique, sans trêve, sans rémission. Les personnages peuvent être très naïfs et benêts, mais aussi très bêtes, monstrueux et stupides, certains sont très méchants et malfaisants. L'humour est à toutes les pages, grinçant, ironique, sarcastique et... noir.



Il y a deux vols déclencheurs, des meurtres raffinés ou expéditifs, des mobiles incertains, des coupables démasqués, des victimes mais, pas d'enquêteur ou de policier. La mise en place est lente mais l'action est haletante.



Deux histoires sans justice ni vertu qui finissent par se rejoindre, avec des personnages qui se croisent, des liens qui s'établissent avec ou sans raison, des duos de tueurs, duos de colocataires, duos de copains, des coïncidences heureuses ou funestes, des incohérences et des absurdités justifiées, des rebondissements tordus ; la vision du monde est noire (je l'ai déjà dit) .



Babelio indique que l'auteur est scénariste et n'a pas beaucoup publié en français, mais j'ai bien envie d'en lire un autre !
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Batman - One Bad Day : Le Pingouin

A l'image des titres de cette série "one bad day", c'est trop succinct, baclé pour vraiment comprendre réellement le basculement du personnage suite à cette mauvaise journée ("one bad day").

Pas de réel développement, le titre reste superficiel et on pourrait mettre Le Pingouin au coeur de l'histoire comme n'importe quel méchant de l'univers de Batman finalement.

Les auteurs n'ont pas réussis à prendre l'essence de ce dernier et donner une oeuvre plus intime.
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Batman - Future State, tome 1

Alors pour moi c'est une première je n'ai jamais lu de BD... les dessins sont très beaux et les couleurs incroyables .. par contre l'histoire ne m'a pas accroché. Peut être que qqn déjà installé dans ce monde sera plus à l'aise mais moi j'ai eu du mal.
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Ici commence l'enfer

Un polar torride. Très torride!





"Et soudain, il comprit. C'était si évident qu'il aurait dû piger plus tôt: il était en enfer. C'était la seule explication possible. Sa bagnole qui tombe en rade à cet endroit précis... cette cinglée de Grace... son mari, encore plus cinglé... les motards... la vieille Mexicaine au fusil de chasse... les billets déchirés...et la chaleur... cette chaleur implacable. Tout ça, c'était trop dingue... beaucoup trop dingue pour une seule journée. Et il n'était encore que midi. C'était l'enfer évidemment."



L'enfer en question, c'est Sierra, un bled paumé en plein milieu du désert américain. Peuplé de personnages plus dingues les uns que les autres. Pour John, l'enfer commence au moment où sa voiture tombe en panne à l'entrée de Sierra. Comme quoi le destin d'un homme peut basculer sur un simple détail, en l'occurrence une durite de voiture pétée pour le pauvre John, qui va se retrouver embarqué dans une histoire de fous. Que voulez-vous, certaines personnes attirent les ennuis, et ce looser de John en fait partie.



Vous connaissez peut-être le film, beaucoup moins le livre. En effet, Oliver Stone s'est inspiré de ce petit bijou d'humour noir pour réaliser U Turn, avec Sean Penn, dans le rôle de John, Jennifer Lopez, dans le rôle de Grace, la femme fatale, et Nick Nolte, dans le rôle de Jake, le mari cinglé. Personnellement, je préfère le livre, que j'ai lu après avoir vu le film. John Ridley signe un polar d'atmosphère teigneux, fébrile, une histoire puissante au rythme échevelé. L'écriture est rapide et fluide, le style économe et incisif.



Tous les ingrédients du très bon polar qu'on ne lâche pas sont réunis: des dialogues enlevés, de l'action, du suspense, des rebondissements tordus, un final corral et un humour bien noir. L'atmosphère est étouffante, on a vraiment l'impression que John est coincé dans ce bled, et qu'il n'arrivera pas à en sortir. On souffre avec lui, on se met à sa place, on aimerait qu'il quitte cet enfer sur terre, mais John ne prend jamais les bonnes décisions, quand ce n'est pas le mauvais sort qui s'abat sur lui. Alors Il vaut mieux en rire!



Au final, Ici commence l'enfer est un mélange totalement réussi de roman noir et de comédie grinçante, c'est un pulp survitaminé, mené à un train d'enfer. Un vrai régal de lecture. Enorme!
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Batman - One Bad Day : Le Pingouin

Après une entame remarquable, la suite déçoit incontestablement mais Mr Freeze, Bane ou encore Catwoman auront l’occasion de rectifier le tir.
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Batman - One Bad Day : Le Pingouin

- Le troisième opus de l'anthologie Batman - One Bad Day est consacré au personnage du Pingouin.

- Le récit ne parvient pas à explorer la "mauvaise journée" qui a fait basculer le Pingouin, ce qui remet en question sa place dans la collection.

- Le récit est principalement centré sur un combat de coqs entre le Pingouin et son adversaire Umbrella Man, avec peu de développement des personnages.

- Il y a un manque de rebondissements et de profondeur dans l'histoire, et Batman reste passif malgré les dommages causés.

- Le récit est considéré comme médiocre et ne répond pas à l'objectif de l'anthologie, mais peut plaire aux fans du Pingouin.
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Batman - One Bad Day : Le Pingouin

De son côté, Giuseppe Camuncoli, encré et mis en couleurs par Cam Smith, fait du bon boulot. C'est propre, très dynamique et les planches sont vraiment très agréables.
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Batman - Future State, tome 1

Tour à tour, les duos de scénaristes/dessinateurs dévoilent un futur sans Bruce Wayne et les conséquences désastreuses de la mutation génétique des Peacekeepers en perpétuelle évolution. Le premier tome de ce diptyque régalera les fans qui peuvent, pour l’occasion, retrouver différents protagonistes de la licence Batman.
Lien : https://www.actuabd.com/Futu..
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Batman - Future State, tome 1

Batman Future State est un ensemble de récits très intéressants en plus d’être parfaitement accessibles. Piochant dans la richesse de l’univers du chevalier noir, la trame de fond place encore Gotham City comme le personnage principal plus que Batman. Mais c’est aussi un exercice des plus réussis pour mettre en avant différents artistes, que l’on aura plaisir à retrouver prochainement sur les ongoing de DC.
Lien : https://www.lescomics.fr/rec..
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Batman - Future State, tome 1

Si Future State se présente avant tout comme une petite digression sur les variations temporelles, c'est surtout un laboratoire d'expérimentation pour "tester" des pistes pour la suite… En attendant, cet épais premier volume se dévore d'une traite !
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