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Citations de Jón Kalman Stefánsson (2688)


Ceux qui promettent de si grandes choses, y compris le ciel, sont nécessairement soit politiciens soit poètes. Les derniers parce qu’ils croient sincèrement que les mots ont le pouvoir de changer le monde, les premiers parce qu’ils savent d’instinct que ces mêmes mots leur apporteront pouvoir et renommée. Ils ne sont pas aussi naïfs de nature que les poètes et ne croient pas réellement qu’ils puissent conquérir le ciel, le plus important pour eux est d’utiliser ces mots afin d’obtenir ce qu’ils convoitent.
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(…) peut-être tout cela n’est-il qu’un rêve, le voyage avec Jens à travers la neige et les tempêtes, mais peut-on rêver autant de neige, de vent, autant de vie et de morts, y a-t-il assez de place dans les rêves pour tout cela ?
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(…) la compassion, la seule chose qui puisse sauver l’être humain, est-elle la fibre céleste de l’homme ?
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La vie est difficile, mais elle est tout de même plus facile que la mort, cette saloperie qui nous prive de tout.
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Il est plutôt plaisant de converser tout seul, dans une certaine mesure, on a toujours tellement raison.
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Margrét ne trouve pas le sommeil. C'est sans doute la nuit. Oddur dort profondément à côté d'elle, il a le sommeil lourd, il se tourne, comme pour donner plus d'espace à ses rêves, elle se pousse légèrement, lui laisse un peu plus de place, ce pourrait être là une jolie description du couple: offrir à l'autre un espace plus vaste et meilleur. C'est là le sacrifice.
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(...) il y a des gens tellement bizarres qu'on pourrait croire que le diable en personne les a mordus au cul. (p. 129)
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L'enfer, c'est d'être mort et de prendre conscience que vous n'avez pas accordé assez d'attention à la vie à l'époque où vous en aviez la possibilité. (p. 120)
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(...) touché ! dit la mort, alors, la vie s'évanouit en une fraction de seconde et la personne se transforme en passé. Tout ce qui lui était attaché devient un souvenir que vous luttez pour conserver et c'est une trahison que d'oublier. (...) Et pourtant, pourtant, vous oubliez. C'est la vie qui l'exige. Vous oubliez lentement, mais sûrement, et la douleur peut être telle qu'elle vous transperce le cœur. (p. 109)
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Le temps a bien des visages, la pendule mesure rarement celui qui passe en notre for intérieur et qui constitue la véritable durée de la vie, d'ailleurs, une foule de jours pourrait tenir en quelques heures et inversement, le nombre des années est une échelle peu fiable pour mesurer la durée de la vie d'un homme, celui qui meurt à quarante ans a peut-être vécu bien plus longtemps qu'un autre qui part à quatre-vingt-dix. (p. 100)
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La vie a cet avantage par rapport à la mort que, d'une certaine manière, tu sais à quoi t'attendre, la mort est en revanche une grande incertitude et il est peu de chose dont l'homme s'accommode aussi mal que de l'incertitude, elle est le pire de tout. (p. 97)
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Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d'autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le cœur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires. (p. 74 et 4e de couv.)
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La vie est un tel foisonnement que c’en est presque ridicule, incongru, au-delà du langage ; il est plus raisonnable de siffloter un air quelconque que de tenter de la cerner par les mots.
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Recommandé par MC Canada
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Ce gamin a quitté une bonne place sur une barque à rames, qui passe son temps plongé dans les livres [....] Bon à rien. Inutile. Tout comme l'homme assis face à lui, le directeur de l'école en personne. Est-ce la soif de poésie et de savoir qui les rends à ce point propres à rien?
Inutile. Oui. Bon à rien. Peut-être. Mais pas tout à fait, pas complètement, il est capable d'en aider certains, et à sa manière. Il a dans sa poche une lettre de Maria, ou un morceau de papier, la seule chose qu'elle ait pu envoyer, quelques mots qui expriment sa gratitude, et ses rêves. [....] Peu de choses comptent autant que de recevoir une lettre. Une manière de proximité habite les lettres, elles abolissent les distances et sont une compagnie précieuse et durable pour l'être humain, elles le réchauffent, longtemps après avoir été lues. [...] Il lève les yeux vers le gamin qui vient de dire une phrase, une phrase où il est question d'écrire une lettre, comme si cela changeait quoi que ce soit, comme s'il y avait un but à ça.
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Il y a beaucoup de force dans ce texte, déclare Helga lorsque le gamin a terminé les cinq pages, ces mots qu'il a puisés dans la langue pour bâtir un pont afin que les autres, mais également lui-même, puissent visiter des mondes lointains, des vies étrangères, des sentiments, visiter ce qui est l'existence. Les traductions, lui a confié Gisli, il est difficile de dire à quel point elles sont importantes. Elles enrichissent et grandissent l'homme, l'aident à mieux comprendre le monde, à mieux se comprendre lui-même. Une nation qui traduit peu et ne puise sa richesse que dans ses propres pensées a l'esprit étroit, et si elle est nombreuse, elle devient en plus un danger pour les autres car tant de choses lui demeurent étrangères en dehors de ses propres valeurs et coutumes. Les traductions élargissent l'horizon de l'homme et, en même temps, le monde. Elles t'aident à comprendre les peuples lointains. L'homme est moins enclin à la haine, ou à la peur, lorsqu'il comprend l'autre. La compréhension a le pouvoir de sauver l'être humain de lui-même. Il est plus difficile aux généraux de te pousser à tuer si tu comprends l'ennemi. La haine et les préjugés, laisse-moi te dire, sont le fruits de la peur et de la méconnaissance, tu peux noter ça quelque part.
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Deux matelots s'étaient noyés, leurs corps n'avaient jamais été retrouvés et ils étaient allés rejoindre la foule des marins qui errent au fond de la mer, se plaignant entre eux de la lenteur du temps, attendant l'appel suprême que quelqu'un leur avait promis en des temps immémoriaux, attendant que Dieu les hisse vers la surface et les attrape dans son épuisette d'étoiles, qu'il les sèche de son souffle tiède et les laisse entrer à pied sec au royaume des cieux, là, il n'y a jamais de poisson au repas, disent les noyés qui, toujours aussi optimistes, s'occupent en regardant la quille des bateaux, s'étonnent du nouveau matériel de pêche, maudissent les saloperies que l'homme laisse dans son sillage, mais parfois aussi, pleurent à cause de la vie qui leur manque, pleurent comme pleurent les noyés et voilà pourquoi la mer est salée.
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une plaie qu'on passe sous silence et qu'on ne soigne pas devient avec le temps un mal intime et incurable
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les choses qu'on tait entrent toujours plus facilement dans nos coeurs et il faut plus d'efforts pour les en extirper alors qu'il est plus facile de protester et de s'élever contre des choses dites ou écrites afin de leur imposer le silence.
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Ne connaissez-vous aucun poème? s'enquiert-il. Non, répond Jens, sans même lever les yeux. Dans ce cas, nous pourrions peut-être chanter? Non. Vous devez bien connaître quelques vers, par exemple de Bjarni, un homme comme vous... Non. Et de Jonas? Non plus. [...] Et bien, dans ce cas, déclare le gamin, je vais me réciter quelques poèmes tout seul, vous me pardonnerez de les dire à haute voix, je préfère, cela me permet de mieux sentir la texture des mots. Et qu'est-ce que cela t'apporte? interroge Jens, réticent, mais son compagnon ne lui répond pas et là, au creux de cette neige et de cette tempête, à côté d'un homme qui n'aime pas les mots, il récite deux poèmes de Jonas, deux autres de Steingrimur, Thorsteinsson, deux encore de Krisjan Fjallaskald, le poète des montagnes, il les récite avec application et Jens ne se fâche pas, il se contente de s'éloigner un peu et de baisser les yeux, comme s'il voulait s'enfuir. Puis, après toutes ces paroles parlant de fleurs, d'amour, de regrets, d'azur et de ténèbres, le gamin entreprend de dire un poème d'Olof fra Hlöoum. Les vieux livres affirment que cela porte malheur de déclamer des strophes composées par une femme alors qu'on est cerné par la tempête. Tu sais que je n'exige nul amour en retour, commence-t-il, il pose sa moufle couverte de glace sur son coeur giflé par la neige et:
"Tu sais que je n'exige nul amour en retour,
Les jeunes le demandent, l'implorent et l'espèrent. -"
[...]
Il n'est pas toujours aisé de supporter la poésie, elle peut entraîner l'être humain dans des directions inattendues. on m'a donné des ailes, mais où donc est l'air pour voler? [...] La poésie vous tue, elle vous donne des ailes, vous les agitez un peu et sentez l'enchantement vous envahir. Elle vous ouvre des mondes nouveaux, puis vous ramène brutalement à la tempête et aux souillures du quotidien.
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