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Critiques de Jordan Harper (33)
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L'amour et autres blessures

"L'amour et autres blessures" de jordan Harper.



receuil de nouvelles sur l'amour mais surtout les blessures. Attention c'est pas pour les fillettes , sang, poussiere, alcool, drogue, fractures, testostérone sont au rendez vous. Souvent dans ce genre de bouquin les nouvelles sont assez inegales mais là franchement quasi toutes sont béton , du pure bonheur de noirceur! Le style de l'auteur est tres punchy et cinématographique et on est en immerssion total dans laction dès les premières lignes. Outre l'action , certaines nouvelles vous picotent aussi au niveau du coeur, je pense à "toute la vie" et "Lucy dans l'arène".

Vraiment un tres bon moment de lecture, des nouvelles que je relirai forcément. Un auteur à suivre de très près, j'attends avec impatience son premier roman.

Bravo Mr harper c'est de la bombe !
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L'amour et autres blessures

Des nouvelles noires, mettant en scène des cabossés, des ratés, des minables.

Et à chaque fois, une énorme baffe (ou une balle de 9 mm) dans la gueule.

Magistral.
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L'amour et autres blessures

Un junkie poursuivi par des dealers dans le désert, un couple de braqueurs de stations-service, des combats de chiens, une petite frappe qui veut se faire un surnom, un règlement de comptes sanglant, une femme fatale venant se percher sur un tabouret de bar, un plan tout cuit qui tourne au vinaigre, un « nettoyeur » au cœur d’artichaut, une décision radicale pour sauver une histoire d’amour, une bonne poire pas si naïve que ça, un taulard trop sûr de lui, la vengeance d’un mari trompé, un grand-père inconsolable... Les Monts Ozarks, le Texas, Détroit, New-York, Hollywood, autant de lieux différents pour ces quinze nouvelles décapantes dont on ne sort pas indemne.



Avec Jordan Harper, rien ne se passe comme prévu. Ça dérape, ça part en sucette, les projets, sur le papier si bien huilés, finissent en catastrophe. C’est dramatiquement drôle, sans pitié ni répit pour personne. Le tout enrobé d’une atmosphère électrisante à souhait, d’un humour corrosif et d’une noirceur jusqu’au-boutiste totalement assumée.



Cupidité, solitude, drogue, violence, désespoir, recherche vaine d’un avenir meilleur, on pourrait tomber dans le cliché mais l’auteur évite ce piège en trouvant l’angle d’attaque original qui fait mouche. Son sens de la formule et son écriture à la fois nerveuse et très orale m’ont embarqué de la première à la dernière page, avec une mention spéciale pour la magnifique nouvelle qui donne son titre au recueil.



Pas à dire, il y a du Donald Ray Pollock et du Daniel Woodrell chez Jordan Harper. Une filiation qui a de la gueule pour un jeunot roublard comme un vieux routier à qui on ne la fait pas.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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L'amour et autres blessures

A déguster. Je n’aime pas les nouvelles, cet ouvrage m’a ouvert des horizons.
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L'amour et autres blessures

L’art de la nouvelle est d’aller à l’essentiel sans s’embarrasser des détails, de plonger le lecteur dans l’action directement, si possible de manière brutale afin de le secouer et de ne pas lui laisser de possibilité de faire demi-tour.



Toutes les nouvelles ont commencé de manière violente et en quelques phrases, l’auteur vous en dit assez pour que vous compreniez l’épisode que vous êtes en train de lire.



Oubliez l’Amérique des cartes postales, celle que l’agence de voyage vous proposera car ici, nous sommes dans le roman Noir dans toute sa splendeur : laissés-pour-compte, loosers, brutes, tueurs, drogués, camés, dresseur de chiens de combats…



Anybref, le genre d’Amérique que l’on ne voudrait pas visiter autrement qu’en lecture et si l’agence de voyage du coin vous proposait un tel programme, je ne puis que vous crier "Fuyez pauvres fous".



Par contre, en roman noir, savourez ce recueil de nouvelles avec un petit café serré, sans sucre, même si, de temps en temps, un peu d’édulcorant pourrait venir assouplir l’amertume de votre petit noir serré.



C’est court, on se sent toujours un peu grugé lorsqu’arrive le mot fin car toutes ses nouvelles ont du potentiel pour faire des minis romans, mais c’est ainsi avec ce genre de littérature : vite plongé dans le bain mais vite sorti.



Malgré tout, on n’en ressort pas vraiment intact, l’humidité poisseuse dans laquelle on a trempée nous collera à la peau durant un moment.



C’est court mais c’est intense, pas le temps de respirer qu’on est déjà à la suivante, pas le temps de reprendre son souffle que l’uppercut arrive déjà sur nous et pas moyen de l’esquiver.



Un recueil de nouvelles aux textes bruts de décoffrage, sans concessions aucunes, uppercutants et d’une efficacité redoutable.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'amour et autres blessures

Voilà un recueil de nouvelles à lire absolument !



Il y a plusieurs raisons pour lesquelles j'ai décidé de lire ce recueil et qui pourront déjà vous convaincre. Déjà ce recueil est publié par Actes Sud, ensuite il est traduit par Clément Baude, enfin les américains sont les grands maîtres de ce genre littéraire. Un autre argument ? Ce recueil est conseillé par un très grand libraire : Benoît Minville en personne !



Vous voulez encore plus de raisons de craquer ? Alors je vais vous dire pourquoi j'ai adoré ce livre. Ce sont des nouvelles courtes mais percutantes, il y a comme un aspect "à vif" dans l'écrit de Jordan Harper, une atmosphère très particulière : sombre, dure, désespérée. Chaque histoire met en avant un personnage abîmé, un instant de vie brisé, aucun conte de fées ou de rédemption mais parfois une volonté de s'en sortir, de trouver et peut-être trouver une forme de paix. L'Amérique des cartes postales ne vous attend pas dans ce recueil, ici il s'agit de l'Amérique des bas-fonds, l'Amérique, la vraie, celle qui fascine et qui inspire les grandes œuvres, qui décrit le quotidien des gens du peuple.



Pour moi il s'agit d'une lecture très forte car l'auteur a réussit à imprégner chaque page de la quintessence de tout bon roman noir, ses nouvelles n'ont pas besoin de 300 pages pour tout dire, elles résonnent encore longtemps en nous. L'espoir peut-il percer dans une telle noirceur ? A vous de le découvrir mais n'ayez pas peur de plonger, la beauté et la lumière peuvent survenir dans les endroits les plus inattendus... C'est une plume unique qu'il faut découvrir et savourer !



En définitive, un recueil incontournable, un auteur à suivre sans hésiter !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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L'amour et autres blessures

Des intrigues haletantes et parfois terrifiantes qui explorent, avec une ingéniosité et une inventivité débridées, toute la noirceur humaine.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
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L'amour et autres blessures

“L'amour et autres blessures” est un recueil de quinze nouvelles courtes et percutantes. Chaque texte débute par un incipit coup de poing. Le contexte et le décor sont plantés en quelques phrases. L'histoire s'enchaine ensuite dans une mécanique implacable. John Harper est scénariste et cela se sent. Il se débarrasse de tout superflu pour ne garder que la moelle de l'histoire. Les personnages sont une collection d'âmes en perdition qui évoluent dans un monde de violence : dealers, néo-nazis, bikers, braqueurs, dresseurs de chien de combat. Les explosions de violence représentent les acmés d'une existence, certains personnages reconquérant dans ces moments tragiques une part d'humanité. Nous sommes dans les bas-fonds des Etats-Unis. Le recueil n'est pas centré sur une région puisque des nouvelles se déroulent à Los Angeles, Detroit ou dans les Ozarks.



Voici quelques accroches de nouvelles : un homme échappe de peu à son exécution et doit traverser le désert traqué par ses bourreaux, un grand-père débarque armé dans la chambre du violeur de sa petite-fille pour un échange pas très amical, trois dealers voient débarquer dans leur cuisine un gang de Jamaïcains énervés armés de kalachnikovs, un skinhead fait son entrée dans la cour du pénitencier fier comme un coq mais il va vite déchanter, etc.



J'ai été marqué par ces récits d'une grande intensité. Il est question de violence, de trahison et de vengeance. L'écriture est concise et nerveuse et les nouvelles sont intenses et d'une grande noirceur. Il manque une profondeur et une âme à ce recueil mais ces textes sans concession et d'une grande efficacité sont très agréables à lire.

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L'amour et autres blessures

Un recueil de nouvelles noires dans lesquelles représailles, vengeance, personnages borderline et désespérés ont la part belle.

La 4e de couverture n'hésite pas à comparer Harper avec Selby et Woodrell (que je n'ai encore jamais lu), mais aussi avec Pollock : pour avoir lu ce dernier, je peux affirmer qu'il s'agit là de phrases marketing pures et simples.

L'humour, l'autodérision (même s'ils ne sont pas absents chez Harper), ne sont - à mon sens - sans commune mesure avec les écrits de Pollock.

On passe néanmoins un bon moment avec ces courtes tranches de vies cassées, habitées par la violence comme seule réponse aux vicissitudes de l'existence ; le recueil se lit sans ennui mais pour ma part, je ne m'en souviendrai plus d'ici quelques semaines.

Je lirai toutefois le roman de Jonathan Harper, "La place du mort" : peut-être que sur un récit de plus longue haleine, l'auteur parvient à développer ses personnages et les situations de façon un peu plus approfondie.
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L'amour et autres blessures

« L’amour et autres blessures » est l’une des 15 nouvelles qui composent cette œuvre noire, violente, dérangeante mais emplie d’un humour corrosif et d’un sens du scénario qui fait écho aux talents cinématographiques de l’auteur. En effet, Jordan Harper, originaire du Missouri où il a grandi a travaillé dans la publicité et été scénariste de séries télé.

Parmi celles-ci, figure « Agua Dulce », nouvelle inaugurale, qui conte les mésaventures de John, l’instinct de survie chevillé au corps, envers et contre tout et tous, quitte à embraser le désert. La nouvelle intitulée « Le plan C » raconte par le menu l’histoire d’un braquage plus que foireux pour les divers protagonistes. Le recueil s’achève avec la nouvelle « Johnny Cash est mort ». Il est ici question d’une vengeance sur le point de mal tourner…



Ce qui unit ces nouvelles, ce sont ses protagonistes, des anti-héros abîmés, cassés, en marge le plus souvent de la société et de la loi, en équilibre précaire sur le fil d’une vie ténue, proches du point de non-retour. Et pourtant, une sacrée envie de vivre, de survivre les anime, tous veulent s’en sortir malgré tout.

L’action est omniprésente, les personnages doivent s’extraire de situations rocambolesques, souvent impossibles. Et l’auteur n’y va pas de main morte : l’on s’empoigne, se castagne, picole plus que de raison pour oublier les impasses, tenter de s’en échapper pour mieux y retomber. Tandis que l’alcool emplit les corps, le sang, lui, s’en échappe, les esprits, déjà bien vacillants, se noient dans une brume opaque. On recoud les plaies tant bien que mal, on s’aime tout en se haïssant, que l’on soit humain ou canidé.

C’est ce désespoir que peint l’auteur, un mode mineur qu’il rehausse par une pointe d’humour caustique qui fait mouche.
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La place du mort

nouvelle plume noire à suivre. excellent roman
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La place du mort

Ce que j'ai ressenti:



▪️En guise d'évasion, la fuite…



Nate est un gangster, un zombie ambulant, un homme avec une sentence de mort imminente posée sur le sommet de sa tête…Sauf que Nate ne l'entend pas de cette manière, et puisqu'il n'a plus rien à perdre à tout tenter pour sa fille Polly, il se lance dans une vengeance à toute berzingue au volant de son monstre vert…En emmenant Polly, son ours en peluche et quelques cadavres dans son sillage sanglant…C'est un road-trip étourdissant, impossible de descendre en cours de route, donc attachez bien vos ceintures et profitez du décor jusqu'à Perdido…Une fuite en avant pour un petit souffle de liberté, une fuite en avant pour profiter d'un petit bout d'amour filial…Une fuite en avant pour contrer la mort, la Force, les voix fantômes et les voies de la criminalité…Un premier roman remarquable!



« T'es un peu grande pour avoir un nounours, non? »



▪️En guise d'attention, des yeux de tueurs…



C'est dans les yeux qu'on voit tout, paraît-il… Allez-vous avoir la curiosité de vous attarder sur le regard de Nate? Allez-vous sombrer dans le regard de Polly? Allez-vous sonder le regard d'un ours en peluche? Alors puisque dans les yeux, il paraît qu'on voit l'âme, j'ai osé posé mon regard sur des yeux de tueurs…Et dans ceux de Polly comme dans ceux de Nate, il y a avait certes une rage déconcertante mais aussi un amour infini, alors je les ai suivi, rien que pour ça, pour cette once d'humanité qu'il en est resté, malgré le pire…C'est à travers les yeux d'une enfant, qu'on voit le sens du mot drame. C'est à travers les yeux d'un père, qu'on voit le sens du mot sacrifice. Et c'est sans doute, à travers les yeux de cet ours qu'on voit le mieux, la direction fatale de ce duo qui partage plus que du sang…



"Plus tard, elle apprendrait que les yeux ne reflètent pas seulement ce qu'ils voient, mais aussi ce qu'ils ont déjà vu."



▪️En guise d'émotion, la Force …



Parce que chaque mot que Jordan Harper pose dans ce roman noir est un mot flambant, ils arrivent tous autant qu'ils sont jusqu'au coeur, direct. C'est très intense comme lecture. Tout comme ces personnages qui vivent dans l'urgence, on est pris aussi dans ce tourbillon d'émotions, et on ressort avec une sacrée décharge d'adrénaline! Il m'est arrivé aussi, de me demander si je ne venais pas de Vénus également, car j'ai eu un coup de foudre pour cette petite Polly, qu'on force à grandir un peu trop vite. J'aurai eu à coeur aussi de la défendre envers et contre tous, juste pour qu'il ne vienne pas cette lueur irrévocable de la violence au fond de ces yeux…Sans aucun doute, un auteur à suivre! J'ai adoré la force de sa plume, le noir comme la douceur qui ressort de ces pages…



"Vénus était descendue sur Terre, et ses tempêtes avec elle."





Ma note Plaisir de Lecture 9/10


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La place du mort

Attention ! Roman très noir.



Nate, le père de Polly, 11 ans, sort de prison. C'est plutôt une bonne nouvelle. Oui, mais voilà ... Nate a tué une personne très proche d'un redoutable chef de gang, la Force Aryenne, qui fait régner la terreur non seulement en prison mais aussi à l'extérieur, et celui-ci, depuis sa cellule de haute sécurité, a émis un arrêt de mort sur la tête de Nate mais aussi de sa fille et de son ex-femme.

Il arrivera trop tard pour sauver son ex-femme mais parviendra à enlever Polly, sa fille, et partira avec elle pour tenter de les soustraire à cet arrêt de mort.



L'histoire d'une cavale meurtrière d'un père et sa fille qui s'apprivoisent, pour le meilleur et pour le pire, les jours passant. C'est un roman très noir, rude, sans concession, où l'enfance n'a plus sa place et où la violence domine. L'atmosphère est tendue, le rythme soutenu, la tension palpable montant au fil des pages.

Un premier roman "coup de poing" réussi.
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La place du mort

Polly est une petite fille plus intelligente que la moyenne des enfants de son âge. Elle ne se sépare jamais de son ours en peluche. Elle sait bien que ce n’est pas une personne mais il est avec elle « pour de vrai » et l’accompagne partout.

Alors qu’elle sort de l’école pour rentrer chez elle, c’est son père, Nate, normalement en prison qui l’attend et qui lui intime de le suivre. Elle a peur mais elle obéit. Quand elle comprendra qu’un arrêt de mort sur sa tête et celle de son père a été lancé, c’est une fuite perpétuelle à travers les paysages californiens qui se mettra en route et changera la petite fille innocente qu’était alors Polly à tout jamais. Quand son père flirtera avec Charlotte et l’entraînera dans leur road trip infernal, les choses n’évolueront pas forcément dans le bon sens...



Violence, gangs, drogue, corruption, meurtres... Jordan Harper a bien compris les éléments qui faisaient un roman noir. J’ai bien aimé, le plus impressionnant étant la transformation du caractère, du physique et du regard de Polly qui devient une vraie caïd au fil des chapitres. Les amateurs du genre apprécieront !

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La place du mort

Polly, qui vient de Vénus (elle en est sûre), voit sa vie basculer, lorsque son père, cet homme racé, tatoué aux yeux d’un bleu indescriptible, l’attend nonchalamment à la sortie de l’école. Polly ne l’a plus vu depuis de nombreuses années. La prison les a séparés et puis il faut dire qu’il n’a jamais été un père attentif, protecteur et attentionné. Malgré tout c’est son père qu’elle a devant elle. Ses yeux croient à un mirage. Doit-elle le suivre ? Doit-elle s’enfuir en courant ?





Polly est une jeune fille de 11 ans. Entre deux âges ; c’est une grande et encore une petite fille innocente. Polly est très intelligente et elle a une façon d’appréhender le monde unique aussi pure que candide tout en percevant cette réalité dure et impitoyable des adultes. Polly a « des yeux de tueuses, comme son père ». Tel un funeste présage, la vie qui se profile à l’horizon va lui donner raison.





Polly petite fille dans le corps d’une grande fille. Accompagnée de son fidèle compagnon, nounours, elle part main dans la main avec un père qui sera prêt à tout pour déjouer la mort. Cette mort qui ne le lâche pas d’une semelle, ancrée dans la peau comme sur ce fichu papier signant l’arrêt de mort. La Force aryenne a les crocs et seul le sang peut soulager cette douleur tenace. Les chiens sont lâchés. La course peut commencer !





Polly et Nate duo incroyable et improbable, un Bonnie et Clyde, sans foi ni loi. Polly n’a plus le choix, elle doit apprendre à survivre. Nounours devient spectateur d’une métamorphose qui se fait dans la douleur, les cris et les coups. Mais Polly a des yeux d’une tueuse comme son père, et pour lui, pour elle, elle est prête à tout endurer. Elle devient une petite pro, écoute, apprend, anticipe, prévoit comme les grands. Alors Nate découvre au travers sa fille un aspect qu’il ne pensait jamais pouvoir effleurer du doigt : l’amour. L’amour qui porte se couple atypique, l’amour qui les lie aux plus forts des situations périlleuses. L’amour qui les transporte au delà de la mort. L’amour a transformé Nate. La mort transforme Polly.





Jordan Harper signe un premier roman d’une rare et puissante beauté. Immersif, percutant, poignant, destructeur et douloureux sont les termes que j’emploie pour décrire ce roman. La violence est omniprésente. Elle est là tapie dans l’ombre, prête à mordre au moindre faux pas. Elle respire, dirige, meurtrit ceux qui s’y frottent de trop près. Serpent mortel qui attend juste son heure. Si Nate est à la place du mort, cela n’induit pas qu’il se laissera faire.





Jordan Harper m’a littéralement scotchée. J’ai dévoré ce roman noir inouï. Une plume nerveuse qui sait parfaitement mettre en valeur les sentiments de ses protagonistes, les émotions ambivalentes qui se dégagent des différentes situations. Il dépeint avec hargne un univers violent et intransigeant aux codes intraitables. En contre partie, il y a cet amour aussi violent que tendre qui explose tout.





LA PLACE DU MORT est un roman noir nerveux, ambivalent, tendre, violent. Un meltingpot de sensations et d’émotions qui m’ont assaillie et bouleversée.





Un incontournable 2019 ! A découvrir sans hésitation !




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La place du mort

Une fois n’est pas coutume, Le Picabo River Book Club fait des miracles ! Il y a quelques temps, je parlais de L’Empreinte d’Alexandria Marzano-Lesnevich, un livre que j’avais pu découvrir dans le cadre d’un partenariat avec les éditions Sonatine.

À l’époque, j’évoquais, dans un premier temps, mes réticences à aller vers certaines collections ou maisons d’édition quand la ligne éditoriales de ces dernières étaient trop axées thriller/policier. Mais, évidemment, c’était sans compter la découverte de l’histoire et de l’écriture d’Alexandria Marzano-Lesnevich, balayant d’un trait mes a priori.



Forte de cette expérience (et d’une chance assez insolente), j’ai embarqué il y a quelques jours pour une nouvelle lecture : La Place du Mort, premier roman de Jordan Harper paru aux éditions Actes Sud, dans la collection Actes Noirs. Et devinez quoi ? c’était parfait !



Polly a onze ans. C’est une petite fille secrète, discrète et solitaire. Son seul véritable ami est son ours en peluche, qu’elle emporte partout avec elle et qui prend presque vie sous ses yeux. Ne vous méprenez pas, Polly sait très bien que c’est pour de faux, qu’il n’est pas vraiment vivant. Elle sait aussi qu’elle est trop grande pour avoir un ours. Mais elle s’en fiche.

Polly vit avec sa mère, Avis, et son beau père. La vie suit son cours.

Et puis un jour, Polly a la surprise de découvrir son père, Nate, qui l’attend à la sortie de l’école. Elle doit le suivre. Elle ne veut pas. Mais elle n’a pas le choix.



Nate McClusky sort tout juste de prison où il vient de purger une peine de plusieurs années pour un braquage. Il ne connaît que très peu sa fille. Il n’avait pas prévu de la retrouver à sa sortie. Mais il n’a pas le choix.



Ces retrouvailles forcées, ils les doivent tous les deux à Craig Le Fou, leader de la Force Aryenne (un mec avec qui on se fend la poire donc). Ce dernier a émis, depuis sa cellule de haute sécurité, un arrêt de mort contre Nate, Avis et Polly.

Dès sa sortie de prison, Nate se précipite, mais pour Avis il est trop tard. Elle et son conjoint ont été exécutés. Reste donc Polly. Cette gamine dont il ignore presque tout, et qui, à part dans ce regard bleu délavé, ne lui ressemble en rien.



Commence alors une cavale haletante et sanglante pour ce duo improbable (trio, si on compte l’ours !), qui tient en haleine d’un bout à l’autre de ce (bien trop) court roman.



L’écriture de Jordan Harper et la traduction de Clément Baude sont précises, incisives, directes, comme un bon crochet du droit de Nate. On embarque nous aussi à bord du « monstre vert », sur la banquette arrière, et on assiste à cette course-poursuite qui est aussi, et surtout, la rencontre entre deux êtres.

Le père et la fille se jaugent et se regardent du coin de l’oeil d’abord, se confrontent ensuite, et découvre enfin la relation dont la vie (comprendre : l’amas de conneries de Nate) les avait privés.



Alors bien sûr, il y a un contexte, et bien sûr, ce n’est pas un cadre « habituel » pour une relation filiale. Mais, bien plus que ces histoires de règlements de compte, de gangsters, de fric et de drogue, ce qui fascine c’est vraiment l’évolution de Nate et Polly.



Lui d’abord, montagne de muscles et de tatouage, embarqué un peu malgré lui dans le « business » par son frère Nick quand il était encore presque un gosse. Frère dont il entend encore la voix, comme un fantôme qui ne le quittera jamais. On comprend assez vite que Nate aspirait sans doute à autre chose dans la vie. On le devine du moins. Mais l’existence vous conduit parfois sur des chemins tortueux et sombres. Sa vie à lui ne l’a emmené que dans ces coins-là. Autant en faire une force. Alors il a sculpté son corps et son esprit, pour être insubmersible. C’était sans compter l’arrivée de Polly.



Polly. Cette gamine si frêle et fragile, au bord des larmes quand elle voit son père à la sortie de l’école. Cette gamine à part, qui « vient de Vénus », comme elle aime le dire. Si on soupçonne les fragilités de son père, on perçoit, en parallèle, la force et la colère qui gronde dans le ventre de la petite fille. Nate comprend ça, et il va tout faire pour que Polly se révèle…même si elle en devient effrayante.



Au delà de la noirceur de son propos (et de la proportion d’hémoglobine versée à chaque page ou presque), ce que je retiens de ce premier roman, c’est avant tout l’Humanité qu’il s’en dégage, et l’amour qui transpire de chaque échange entre Polly et Nate.



Une belle histoire en somme, à la sauce gangster 😉



Encore merci aux éditions Actes Sud et au Picabo River Book Club pour cette chouette découverte !



Et bonne lecture bien sûr
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La place du mort

À la mesure d’une progressive claustration, « La place du mort » est un livre corpulent au casting minutieux et régulé. Jordan Harper brosse alors une histoire familiale à l’espace confiné ponctuée par une cadence vive et renversante. C’est à la chaleur émotionnelle laconique que cet ouvrage, au carrefour entre roman noir et polar, dessine la cartographie d’une tension invisible qui s’insinue au sein d’un cruel et mordant itinéraire, durant lequel les protagonistes, père et fille, rencontreront des visages aux contours acérés. Dans une prose à l’âpre simplicité, le récit réserve une histoire de la transformation, de l’éclosion d’un amour et d’une fidélité parental·e·s profond·e·s. Si l’auteur offre un roman haletant à la temporalité propre, touchant presque de l’instantané, il permet également la conquête d’un territoire, brut et sans fioriture qui évente une véritable maîtrise scénaristique. C’est in fine un premier roman sensible et épidermique, l’histoire d’une survie à tout prix.
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La place du mort

Je remercie les éditions Actes Sud Noirs de m’avoir fait parvenir, via la Masse Critique de Babelio, ce premier roman de Jordan Harper.

La trame de fond de ce roman est le pouvoir détenu par certains criminels depuis leurs cellules en prison. En effet, le plus gros caïd a beau être enfermé, il garde ses contacts à l’extérieur des murs et lance des contrats de mise à mort sur la tête de ses ennemis et, parfois, de leurs familles. Toute l’organisation n’a, alors, plus qu’un seul objectif : tout mettre en œuvre pour honorer le contrat.

Malheureusement pour lui, suite à un meurtre commis au sein de l’institution carcérale, Nate a suscité la colère du chef de l’organisation avec, pour conséquence, un contrat lancé sur la tête de son ex-femme, de sa fille et, bien sûr, sur sa propre tête. Relâché à la suite d’un vice de procédure, Nate mettra tout en œuvre pour protéger les siens. Un livre très dur sur un univers qui l’est tout autant. Une violence présente à chaque instant, chaque page, et ce dès le plus jeune âge. L’intrigue semble relativement réaliste et les personnages sont, à chaque instant, sur la brèche, fuyant, luttant pour leur propre survie. Un premier roman très bien écrit et palpitant.
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La place du mort

Juste avant de sortir de prison, Nate tue un homme dans une bagarre. Erreur fatale, il s’agit du frère de Craig le Fou, leader de l’impitoyable gang de la Force Aryenne. Un arrêt de mort est aussitôt émis à l’encontre de Nate et de sa famille. A sa sortie de prison, Nate découvre que sa femme et son nouveau compagnon ont été assassinés ; il décide alors de s’enfuir avec Polly, sa fille de 11 ans, qui le connait très peu.

S’ensuit un road movie haletant, très cinématographique, dans les environs de Los Angeles. L’objectif de Nate est de faire supprimer l’arrêt de mort qui plane sur sa fille : il déploie tout un tas d’actions et tours de force dans ce but, au risque de se faire percer la peau, car il se frotte à un gang sans foi ni loi. Leur cavale se poursuit dans un rythme aussi effréné que celui de l’écriture, qui nous pousse à le dévorer sans le poser.

La relation père/fille est extraordinairement bien décrite. Au début, ces deux-là forment un duo par devoir ; puis l’attachement nait peu à peu, jusqu’à devenir un amour qui les rend tous deux prêts à tout pour sauver l’autre. Leurs personnages sont extrêmement fouillés et attachants : Nate est un dur au cœur attendri par sa fille, que rien n’arrête. Polly est un personnage incroyable : petite fille timide et plutôt introvertie au début du roman, elle se durcit le cuir et ressemble de plus en plus à son père ; elle fait preuve d’un extrême courage pour lui sauver la vie. Polly est en permanence accompagnée d’un autre personnage-clé du roman, son ours en peluche.

J’ai aimé aussi le personnage du flic, qui s’est donné pour mission de sauver Polly des mains de son père, très tenace lui aussi.

Le décor, entre une Los Angeles gangrenée par les trafics et les malfrats, et les déserts où fleurissent des labos de meth et des flics corrompus, contribue à l’atmosphère lourde du roman.

Saluons le travail du traducteur, Clément Baude, qui a su rendre à merveille l’urgence de l’écriture de cet excellent polar. Jordan Harper, un auteur à suivre.

Encore un très très bon conseil de lecture de Léa dans le cadre du #PicaboRiverBookClub !

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La place du mort

Son recueil de nouvelles avait été pour moi un bonheur de lecture absolu, je me suis donc jeté sur son premier roman avec une certaine excitation. Et après avoir terminé la dernière page j'annonce que c'est un putain de sacré bon roman.

Il nous a concocté un road movie méchamment punchie qui poutre grandement.

Du sang, du tatouage,de la sueur, du nazillon,de la testostérone.... Mais aussi de l'amour, si si.

On suit la cavale d'un père fraîchement sorti de prison et sa fille, tout deux menacés de mort par quelques bon Aryens( vane pourrie mais assumée).

La petite fille de 11 ans et son ours en peluche vont vite se rendre compte qu'il va falloir distribuer du bourre pif pour tenir tête aux méchants.

Les chapitres cours s'enchaînent sans lassitude tant le rythme est prenant. On alterne les moments calmes et les scènes d'action tarantinesque avec jubilation.

L'ambiance est au Rendez-vous donc mais les personnages ne sont pas en reste. De nombreuses gueules taillées à la cerpe jalonnent le recit et on s'attache rapidement à ce père et sa fille .

Du très bon polar, plaisir de lecture garantie et auteur sur qui il va falloir compter.
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