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Critiques de Jorge Zentner (56)
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Tabou

Je n'ai pas aimé le début où il y a deux histoires totalement distinctes. Petit à petit, ces histoires vont se combiner dans une énigme commune. A cela, va s'ajouter un découpage temporel comme pour compliquer l'ensemble. Les destins croisés des différents protagonistes vont se rejoindre dans un final révélateur.



Le trait de Pellejero est toujours aussi agréable à contempler. Et c'est la première fois que je le vois sur un support en noir et blanc avec quelquefois une touche de gris qui donne un aspect brumeux aux décors. Cela lui confère une véritable qualité esthétique indéniable.



Le scénario est malheureusement d'une regrettable banalité. L'explication de cette énigme policière est d'une rare fainéantise intellectuelle. On explique le crime par un serment avec le diable... oui, tout ça pour ça. Je n'ai pas ressenti pleinement la force de l'oeuvre alliant une ambiance sombre à la manière des polars noirs et de la part de surnaturel liée à l'existence d'esprits maléfiques. Après le chapeau, le coup de la cravate. Tabou ne me marquera point.
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Le Bruit du givre

Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il s'agit d'une bande dessinée en couleurs, dont la première édition date de 2003. Elle a été réalisée par Jorge Zentner pour le scénario et par Lorenzo Mattotti pour les dessins. Il comprend 110 pages de bande dessinée. Il commence par une interview réalisée par Jean-Christophe Ogier qu'il a également rédigée. Il y a ensuite une introduction d'une page rédigée par Zentner à Barcelone en 2010.



Samuel Darko se souvient très bien du moment où le bruit a envahi sa tête. Ils revenaient de la plage dans une voiture surchauffée et Alice lui a déclaré qu'elle voulait un enfant de lui. Cette phrase a ouvert la cage où se tenaient ses peurs, sous formes de volatiles noirs et sinistres de grande envergure. Les tensions du couple ont pris de l'ampleur jusqu'à devenir insupportables et Alice est partie. Samuel était tellement sous l'emprise de ses peurs qu'il n'a pas entendu la dernière phrase qu'elle a prononcée en partant. Un an plus tard, il a reçu une lettre d'elle, évoquant que la solitude peut être une cage dans laquelle on enferme ses peurs. Samuel a constaté que la lettre venait d'un pays lointain. Alice ne disant pas qu'elle voulait le revoir, il a pris la décision de partir pour la chercher. Il a choisi de confier sa tortue Cléopâtre à son ami Marc. Puis vient le temps de dire au revoir à Dana, avec qui il entretient une relation platonique. Elle lui demande s'il veut qu'elle s'occupe de Cléopâtre. Certaines nuits, Samuel est hanté par les oiseaux de ses peurs. D'autres nuits, il a la conviction qu'Alice lui a écrit de venir, et il décide de ne pas y aller. Dana a décidé de l'accompagner à l'aéroport ce qui ne l'enchante guère : il n'aime pas les adieux car ils confirment sa présence à l'endroit et au moment où il voudrait déjà être loin. Dana le regarde alors qu'il lui tourne le dos, étant déjà sur l'escalator en train de monter vers l'étage.



Assis dans son fauteuil dans l'avion, Samuel Darko pense à Alice, à Marc, à Cléopâtre, au docteur Harp (son dentiste)… soudain il est sous le coup du bruit de ses peurs. Il décide de lire le livre que Dana lui a offert à l'aéroport, c'était la légende de Liu, un guerrier invincible. En arrivant au pouvoir, Liu avait modernisé les armées de son empire et construit un système défensif efficace. Ses voisins qui étaient aussi ses ennemis subirent d'innombrables défaites. Finalement, épuisés et découragés, ils abandonnèrent l'idée d'attaquer le territoire de Liu. Petit à petit, le pouvoir de Liu parvenait à l'apaiser là-haut, à dix mille mètres d'altitude. Il se sentait protégé par sa cavalerie, par ses archers, par les murs de ses forteresses. Il a pensé : dans l'empire de Liu, le silence règne. L'avion continue sa trajectoire. Arrivé à la cinquantaine, l'empereur Liu souhaite dicter ses mémoires. Ayant retracé toutes ses victoires, Liu arrive au présent et ressent la présence d'un danger d'origine obscure, un danger qui était la conséquence de ses succès. Il se retire pour y réfléchir, et revient plusieurs jours plus tard de sa retraite pour donner ses ordres.



En 1984, Lorenzo Mattotti publie une bande dessinée à nulle autre pareille : Feux. Depuis il est devenu un illustrateur de renommée mondiale, au succès également mondial, un peintre et un réalisateur (La fameuse invasion des ours en Sicile, 2019). Le lecteur sait donc qu'il se lance un ouvrage particulier, un peu intimidant du fait de la stature de son auteur. Il parcourt l'article de Jean-Christophe Ogier et apprend que les auteurs ont conçu leur BD de manière à pouvoir être remontée : de pages contenant 8 cases pour la parution sérialisée dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeintung, à une disposition de 2 cases par page pour l'album BD. Il a également compris qu'il s'agit de l'histoire d'un homme qui souffrait et qui faisait souffrir les autres, à cause la peur qui transforme son cœur en prison, peur des désirs de sa femme, peur de la réalité de son propre corps, peur de la vie. Les pages ont donc une apparence particulière : deux cases par page, de la largeur de la page, avec un texte placé au-dessus dans un rectangle sur fond blanc, et de temps à autre un phylactère ou deux dans une case. Pour autant, nul doute possible : il s'agit bien d'une bande dessinée, une narration à base d'images juxtaposées en séquence. L'histoire est des plus simples : Alice a quitté Samuel Darko et lui a écrit une lettre un an plus tard. Il part la retrouver dans un pays éloigné. L'introduction d'Ogier déconcerte un peu : il indique que Mattotti veut réaliser des images qui racontent, ce qui semble une évidence dans le cadre d'une bande dessinée Il évoque également une forme de décalage entre le texte de Zentner et les images. De page en page, la lecture est très facile, immédiate, sans donner la sensation d'un jeu cérébral ou intellectuel : le lecteur ressent les émotions et les états d'esprit de Samuel Darko au fur et à mesure de son voyage.



Indépendamment de la question de leur potentiel narratif, le lecteur retrouve tout de suite les caractéristiques graphiques des images de Mattotti : de la couleur, des formes expressionnistes, des images impressionnistes, une interprétation de la réalité par un artiste. Les deux premières cases montrent un de ces oiseaux noirs, d'abord dans le ciel puis frôlant une des oreilles de Samuel Darko. Sa forme est fantasmagorique : une grande ombre noire avec des dents visibles au niveau du bec. Sur la page suivante, la troisième case montre une demi-douzaine de ces oiseaux en train de tourner au tour de la tête de Samuel qui a mis ses mains sur ses oreilles. Les auteurs indiquent de manière explicite que ces oiseaux qui produisent un tel vacarme sont la matérialisation des peurs du personnage, une métaphore visuelle du tintamarre qui se produit dans sa tête quand ses angoisses prennent le dessus. Les angoisses vont revenir régulièrement et d'autres métaphores visuelles vont se produire : un crochet avec un filin enfoncé dans le front de Samuel pour montrer le lien qui le retient encore à Alice, des traits verticaux pour les barres de la cage dans laquelle son esprit s'est enfermé, un éclair fendant une tour en deux pour un changement d'état d'esprit libérateur, une fleur de lotus pour la sérénité, etc. La dimension métaphorique de ces images est compréhensible facilement, en phase avec l'état d'esprit du personnage ou sa situation du moment.



Dans la deuxième page, le lecteur découvre les visages déformés de Samuel et d'Alice alors qu'ils en viennent aux mains du fait de la tension entre eux. Il voit bien qu'il s'agit d'une exagération : une déformation de la réalité pour exprimer une émotion de manière subjective. Il en va de même quand les yeux de Liu planent au-dessus d'une plaine : l'expression de sa sérénité qui s'étend sur tout son royaume. Il en va encore de même dans cette case avec des fleurs occupant les trois quarts du premier plan dans une boutique de fleuriste, et le visage de Samuel en arrière-plan : il reste en retrait pour observer, se cachant derrière l'idée d'offrir des fleurs à Alice. D'autres cases capturent une impression fugitive, une autre forme d'interprétation : la forme globale du feuillage d'un arbre, l'eau et la terre qui semblent se mêler vues par le hublot d'un avion, la sensation d'un tronc d'arbre en feu en train de tomber au sol, etc. Avec ce dernier exemple, il apparaît également que certaines cases tirent vers l'abstraction : des formes et des compositions dont le lecteur retrouve le sens grâce aux précédentes ou suivantes. Lorsqu'il commence à se prendre au jeu, le lecteur détecte des références à d'autres mouvements picturaux. Il retrouve également l'amour de Mattotti pour les couleurs, parfois vives. En arrivant page 87, il remarque qu'il a vu ces cases dans l'introduction d'Ogier. Il peut donc comparer la parution initiale dans les pages du dimanche du quotidien allemand, à raison de 8 cases par pages, à la composition de l'album qu'il tient dans les mains à raison de 2 par pages. Il note aussi comment ces images fonctionnent comme un contrepoint à l'état d'esprit de Samuel Darko, pas un reflet déformé, pas un écho ou une opposition : un décalage entre ce que diffuse la télé et ce qu'il ressent. De temps à autre, il prend également conscience d'un écho visuel. Par exemple, page 82, l'une des 2 cases montre une tour crénelée brisée en deux par un éclair, et page 97 il y a une tour en ruine, avec des oiseaux noirs en train de tourner autour.



Sur la base de la simplicité de l'intrigue, les créateurs racontent l'histoire avec une force émotionnelle et une immersion psychique complexes. Les textes (2 ou 3 phrases par image) et les images se répondent de manière directe ou indirecte, transcrivant le flux de pensées intérieures de Samuel Darko, charriant sa sensibilité, apposant sa subjectivité, aussi bien dans les phrases que dans les images. Étonnamment, il survient quelques péripéties : un incendie, une cécité, et deux contes. Le premier est relatif à l'empereur Liu, le second à un commerçant, un paysan et un peintre qui vont voir un sage. Qu'il s'agisse d'une péripétie ou d'un conte, le lecteur ressent qu'il s'agit à nouveau d'une métaphore pour la situation émotionnelle de Samuel Darko : l'incendie qui ravage sa carte mentale, l'inquiétude qui le prend alors qu'il a une vie qu'il lui semble maîtriser. Alors même que l'introduction précise que Zentner et Mattotti n'avaient pas de synopsis ou d'argumentaire pour leur récit, il apparaît que la construction narrative est aussi sophistiquée que le sont les illustrations. De ce fait, le lecteur est surpris par la force d'une phrase soit anodine, soit cliché, qui révèle une saveur et perspicacité pénétrante à ce moment du récit. Il perçoit à quel point Samuel Darko est un mort qui regarde (expression utilisée dans le texte) et cela le fait réfléchir à sa propre façon de figer des variables de sa vie pour avoir cette sensation de maîtrise. Lorsque Darko se dit que pour la première fois depuis longtemps il n'était en train ni d'attendre, ni de fuir, le lecteur le comprend parfaitement et se retrouve inconsciemment à penser à son propre état d'esprit quant au déroulement de sa vie.



Lorenzo Mattotti et Jorge Zentner ont réalisé une bande dessinée incroyable. En parler revient presqu'à expliquer la neige à un aveugle, pour reprendre l'expression d'Isa en page 45. Ils racontent une histoire simple, avec une sensibilité extraordinaire, sur la base d'une trame narrative qui semble épurée et qui recèle des outils narratifs sophistiqués, utilisés avec une élégance naturelle. Arrivé à la fin, le lecteur sait que lui aussi souffre des mêmes maux que le personnage principal, sûrement à des degrés différents, et il espère qu'il saura faire le même voyage intérieur, pour considérer le bol de sa vie, comme le suggère le sage du deuxième conte. Chef d'œuvre.
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Les aventures de Dieter Lumpen - Intégrale

Je retrouve le duo d'auteur Pellejero-Zentner pour les aventures d'un jeune baroudeur qui nous emmène aux quatre coins du monde.



Je suis toujours émerveillé par le dessin de Pellejero. Il arrive assurément à recréer les ambiances des différentes destinations. C'est un plaisir pour les yeux avec un trait qui n'était pas encore trop "gras"... !



Ces histoires se situent bien avant ses deux chefs d'oeuvre: Le Silence de Malka et Le Tour de Valse où tout son art sera à son apogée.



Les récits sont plaisants sans être totalement extraordinaires. J'ai juste un petit regret par rapport à l'une de ses aventures dans une île grecque: notre jeune Dieter n'hésite pas à se transformer en tueur à gage quand il perd au jeu et à massacrer par la ruse le père de l'homme qui lui a sauvé la vie. Excusez-moi: c'est un héros ou un salaud? Mais mise à part cela, tout va pour le mieux. Détente assurée avec un verre de cocktail !



J'avoue avoir eu une nette préférence pour le dernier volume qui prouve que la série a beaucoup gagné en maturité avec beaucoup d'audace au niveau de la construction de l'intrigue.



La conclusion du prix de Charon nous laisse un peu sur notre faim. On aurait aimé savoir ce qu'il advient du héros. C'était certainement le prix à payer...
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Lisbonne, dernier tour

C'est un album subtil qui traite d'un destin tragique : celui d'un grand mage qui va sombrer dans l'oubli après avoir connu la gloire, la célébrité et la richesse. On lui prêtait même une relation avec Marilyn Monroe au firmament de sa gloire.



La construction du récit est très bien amenée puisqu'il s'agit de la plume de l'argentin Jorge Zentner qui est d'ailleurs aujourd'hui installé en Espagne (on se souviendra de son oeuvre Le Silence de Malka). Il nous raconte avec émotion le déclin d’un mage mystérieux aux pouvoirs spirituels exceptionnels mais qui est dépassé par la modernité. Il se contente désormais de salles des fêtes parsemées et d’hôtels miteux, alors qu’il a connu les quatre étoiles et la célébrité. C'est une belle et profonde réflexion sur la vieillesse et sur le déclin progressif de l’homme quand il se sent dépassé dans un domaine qu’il a pourtant toujours maîtrisé, et qu’il se sent alors complètement inutile !



On retrouvera également avec plaisir le graphisme et la force évocatrice des couleurs d'Aude Samara (après Amato). Elle utilise une technique avec de l'huile. C'est presque une oeuvre d'art.



Il se dégage beaucoup de nostalgie et de mélancolie de cette oeuvre d'ambiance. Sans doute trop à mon goût. J'aime quand un homme renaît de ses cendres. J'aime le côté rédempteur. Ici, il y a de cela mais à trop faible dose. On axe sur trop de choses pesantes. En vérité, je n'ai pas pu apprécier la soi-disant grandeur de cet homme. Certes, il n'était pas présenté sous son meilleur jour mais j'aurais aimé connaître l'avant et l'après. Pour construire une légende, il faut d'abord comprendre la légende et voir ce qu'il avait dans le ventre autrement l'exercice de style sera bien inutile.
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Flamenco

Ah, ce Flamenco! On sent toute la passion de l'Espagne. Une histoire d'amour jusqu'à la mort tel le torrero qui met à bas la bête. Ici, la bête est Paco qui recherche "le cante vrai", une sorte de chant absolu de perfection. Il le trouvera mais au prix fort.



Les auteurs nous plonge au coeur des nuits chaudes de Barcelone que j'ai pu reconnaître pour y avoir passé un bon moment.



J'ai aimé ce dessin gras au trait expressionniste et baroque à la fois. Cet album est comme une belle aquarelle qu'on peut admirer.



Pour le reste, l'histoire en elle-même n'est pas originale. C'est plutôt une atmosphère que l'on ressent.
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Replay, tome 1: Le début et la fin

Replay est l'histoire d'une amitié qui ne résistera pas au temps et à la direction prise par chacun des deux protagonistes.



Ce sont deux copains dans l'Amérique des années 70 qu'on suivra jusqu'à la fin des années 90 tout le long de ces trois volumes. L'un est téméraire et l'autre plutôt timoré. Ils ont la même volonté de quitter leur bled paumé mais ils ne mettront pas les mêmes moyens pour y parvenir...



Les cases peintes sont magnifiques par moments mais cela semble figer les personnages dans le décor. Ce n'était peut-être pas le graphisme adéquat pour ce genre de polar décrivant le rêve américain.



Nous avons là une trilogie qui explore l'âme humaine à travers une réflexion sur l'amitié mais également sur le libre arbitre et le jeu du hasard. Faut-il se fier à la chance et rentrer dans un esprit superstitieux comme ne jamais revenir sur ses pas ? Nous connaissons tous la réponse. Cette illustration ne fera que la confirmer. Pas de surprise en vue mais une bonne analyse.
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Le silence de Malka

Cette histoire est d'une grande originalité. Sur fond d'exode de la population juive vers l'Argentine après les pogroms ayant suivi l'assassinat du Tsar Alexandre 2, on découvre que la vie des colons était très dure. C'est un pan de l'histoire que je ne connaissais pas et je suis toujours ravi d'en apprendre un peu plus. Cette lecture est à la fois agréable et instructive sans tomber dans un académisme pompeux.



Le dessin gras de Pellejero est assez caractéristique et je dois bien avouer qu'il me plaît. Quant au scénario qui mêle vérité historique et fantastique à travers la légende du Golem, il nous plonge dans un récit fascinant et même inquiétant.



On peut regretter la couverture de cet album sur un personnage tout à fait secondaire. On peut également s'interroger sur le manque de coordination du dernier chapitre. On se pose des questions sur cette transition un peu abrupte. Mais ceci est plutôt secondaire au vu de la qualité graphique et scénaristique de cet album savoureux.



Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
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Caravane

Caravane - Jorge Zentner - Bernard Olivié – Svart



J’ai trouvé cette bande dessinée admirable.

Je ne saurais pas définir les dessins, je dirais simplement qu’ils sont beaux, c’est simple et compliqué à la fois. Il y a des gros plans sur des visages, des paysages, des pieds et des vignettes avec des bulles ou sans .



C’est l’histoire d’’un jeune homme qui part dans le désert avec une caravane . C’est la première fois. C’était son rêve.



Il n’y a pas beaucoup de texte mais c’est suffisant.



Et que dire de plus sinon de feuilleter, de lire et de rêver, de voyager avec ce garçon. c’est tout.
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Nicolas Eymerich, inquisiteur, Tome 1 : La ..

Nicolas Eymerich Inquisiteur est une série de BD adaptée des romans de Valerio Evangelisti. La bande dessinée est signée Jorge Zentner au scénario et David Sala au dessin. Les deux premiers albums forment une première histoire : La déesse.



" En 1352, à peine nommé inquisiteur général du royaume d'Aragon, le père Nicolas Eymerich doit faire face à des phénomènes inimaginables : apparaitions dans le ciel, naissance d'enfants si monstrueux qu'il faut en dissimuler l'existence... Armé de sa foi et de son intelligence exceptionnelle, l'homme de Dieu se lance dans une enquête complexe, obscure, dangereuse. Une enquête dont les tupéfiantes ramifications s'étendent bien au-delà de sa propre époque... et de la nôtre. "



Le récit nous présente deux arcs narratifs sur deux lignes temporelles parallèles : un premier en 1352 avec l'enquête de l'inquisiteur Nicolas Eymerich sur des phénomènes étranges qui agitent le royaume d'Aragon ; le second en 2194 avec un voyage spatial assez particulier.



J'ai bien aimé ce double récit, même s'il est complexe et que je ne suis pas certain d'avoir tout compris à l'issue des deux albums. Le lien entre les deux récits n'est pas évident à saisir, mais l'ensemble fonctionne bien. Peut-être reste-t-il une part de mystère volontairement laissée par l'auteur, et ce n'est pas forcément un mal.



Les dessins sont magnifiques, que ce soit ceux montrant l'Espagne du XIVè siècle ou ceux décrivant le voyage spatial. Ce sont deux ambiances très différentes mais avec un style commun qui permet de lier habilement deux récits qui ne semblent avoir aucun rapport au premier abord.



J'ai bien aimé ces deux premiers albums de la série, ils forment un récit passionnant et intelligemment écrit. Je vais sans doute lire très prochainement les deux prochains albums, qui forment eux aussi un nouveau récit intitulé Le corps et le sang.
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Les aventures de Dieter Lumpen, tome 3 : Ca..

Par un sens aigu du montage, Pellejero coupe l’action et ose des raccords de plans (de cases) nets et brutals. Par ce procédé le lecteur est amené à prendre une distance avec ce qu'il lit mais ne peut s’empêcher de replonger dans l’identification l’instant d’après [...].
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Le silence de Malka

En arrière plan, l'histoire vraie de l'installation en Argentine de centaines de familles juives fuyant les pogroms est-européens et russes à la fin du 19e siècle. La famille de la grand-mère du scénariste Jorge Zentner a fait partie de ces colons. J'aime beaucoup le dessin expressif aux couleurs franches qui accompagne ce récit d'un exil d'une communauté peu préparée aux nouvelles conditions de vie dans un milieu rural hostile, récit teinté de fantastique en y intégrant la légende du Golem de la mythologie juive, être formé de boue, serviteur muet et fidèle de son créateur, mais aussi meurtrier. Le silence de Malka a été récompensé en 1997 à Angoulême par le prix du meilleur album.
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Replay - Intégrale

Les découvertes successives des albums de David Sala « Joueur d’échec » et « Le poids des héros » me poussent à continuer avec délectation mon exploration « Sala-dine ».



« Replay » : La beauté outrageante de chacune des cases l’emporte sur une intrigue obscure qu’il m’est impossible de retranscrire. Benoitement, je n’ai pas compris grand chose et c’était peut-être mieux ainsi, comme pour me permettre de fixer mon attention sur l’unique qualité du graphisme. Si « La beauté est une promesse de bonheur », j’ai rencontré cette félicité et puis ainsi en témoigner. L'éclatante mais sépulcrale beauté du dessin pourrait même être qualifiée d'éloquence muette… Le regard se perd dans le voile de peintures souvent délicatement vaporeuses, aux couleurs saturées et aux techniques si variées que le lecteur en ressort groggy par une profondeur angoissante.



Plus que la violence congénitale à ces récits policiers, c’est la solitude et la désespérance sociale qui transpirent de ces planches imprégnées jusqu’à la nausée de couleurs chaudes et d’un trop plein saisissant. Certains paysages désolés de l’Ouest américain empruntent à l’ambiance déglinguée de « Paris Texas » de Wim Wendens.



Ce « road movie » américain nous conduit d’un milieu urbain souvent décati aux paysages neigeux du nord en passant par les grands espaces désertiques des états du sud-américains. Les palettes de couleurs suivent cette errance même si tous les chemins ramènent au billard du Malcom’s bar à défaut de reconduire nos protagonistes à Rome.



David Sala est definitivement à placer au Panthéon du graphisme.
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Les aventures de Dieter Lumpen - Intégrale

Séduisant Dieter, dommage que tes aventures soient si vite expédiées, bon vent, celui qui chasse les nuages.
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Nicolas Eymerich, inquisiteur, Tome 2 : La ..

Nicolas Eymerich Inquisiteur est une série de BD adaptée des romans de Valerio Evangelisti. La bande dessinée est signée Jorge Zentner au scénario et David Sala au dessin. Les deux premiers albums forment une première histoire : La déesse.



" En 1352, à peine nommé inquisiteur général du royaume d'Aragon, le père Nicolas Eymerich doit faire face à des phénomènes inimaginables : apparaitions dans le ciel, naissance d'enfants si monstrueux qu'il faut en dissimuler l'existence... Armé de sa foi et de son intelligence exceptionnelle, l'homme de Dieu se lance dans une enquête complexe, obscure, dangereuse. Une enquête dont les tupéfiantes ramifications s'étendent bien au-delà de sa propre époque... et de la nôtre. "



Le récit nous présente deux arcs narratifs sur deux lignes temporelles parallèles : un premier en 1352 avec l'enquête de l'inquisiteur Nicolas Eymerich sur des phénomènes étranges qui agitent le royaume d'Aragon ; le second en 2194 avec un voyage spatial assez particulier.



J'ai bien aimé ce double récit, même s'il est complexe et que je ne suis pas certain d'avoir tout compris à l'issue des deux albums. Le lien entre les deux récits n'est pas évident à saisir, mais l'ensemble fonctionne bien. Peut-être reste-t-il une part de mystère volontairement laissée par l'auteur, et ce n'est pas forcément un mal.



Les dessins sont magnifiques, que ce soit ceux montrant l'Espagne du XIVè siècle ou ceux décrivant le voyage spatial. Ce sont deux ambiances très différentes mais avec un style commun qui permet de lier habilement deux récits qui ne semblent avoir aucun rapport au premier abord.



J'ai bien aimé ces deux premiers albums de la série, ils forment un récit passionnant et intelligemment écrit. Je vais sans doute lire très prochainement les deux prochains albums, qui forment eux aussi un nouveau récit intitulé Le corps et le sang.
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Caboto

Les auteurs eux-même déclarent avoir essayé, humblement, d'explorer, dans l'archipel de mystères que fut la vie de Sebastian Caboto, une île petite et intéressante : un voyage.

Toutes les pistes, motivations, intrigues, influant sur la conduite du voyage restent ouvertes...ce livre est une véritable réflexion sur les tenants et aboutissants de ce voyage : traversée de l'Atlantique et ensuite, remonter les fleuves impassibles comme disait l'ami Rimbaud. La recherche et la rencontre de survivants et déserteurs d'expéditions précédentes décide Caboto à tenter la navigation sur les fleuves, accompagné par les cris, chants, rumeur de la jungle tout autour "qui énervent les marins", à affronter (et décimer) les peuples rencontrés...la fièvre de trouver l'eldorado ne s'embarrasse pas de scrupules.

Cette histoire est fascinante par son angle d'approche, pas de certitudes, des suppositions, et le choix de celle paraissant la plus appropriée au vu des journaux tenus par les capitaines et Sebastian Caboto, commerçant, astronome, cartographe, et enfin "piloto mayor del reino", éminence grise de l'expédition.

Les planches sont magnifiques, réalisées au pastel, avec une technique et une maîtrise qui m'ont donné des frissons de plaisir...visuel.

A recommander à qui aime la beauté des planches, une histoire mezzo voce, poésie, questionnements, entrelacés aux faits avérés.
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Caboto

Un de mes illustrateur et artiste préféré : Mattotti ! (Pour sa splendide utilisation des couleurs, de la lumière et des mouvements...) L'histoire de Caboto, personnage historique, géographe explorateur à la recherche de l'or des Amériques, est tellement pleine de trous que l'imaginaire peut s'y loger... Ce que font avec maestra Mattotti aux dessins et Zentner au scénario.
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Replay, tome 1: Le début et la fin

EXTRAIT "Voici un album lu pour le challenge ABC Critiques, et vraiment que pour lui.Je n'ai guère éprouvé de plaisir à la lecture de cet album, sans doute pas mauvais, mais auquel je ne trouve guère d'intérêt. Cette histoire de deux gamins prêt à tout, ou pas, pour quitter leur coin d'amérique profonde, ne m'a pas particulièrement parlé. "
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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Le silence de Malka

BD primé à Angouleme, il y a qq années. Le silence de Mlaka évoque les juifs d'Europe de l'Est qui ont eu la possibilité de migrer en Argentine, pour travailler la terre. (idem au Birobidjan en Russie, beaucoup de points communs d'ailleurs entre le territoire juif du Birobidjan et les migrations de Juifs en ARgentine, bref vous en saurez plus sur mon blog). la BD évoque un golem ( Le golem est un être humanoïde, artificiel, fait d'argile, animé momentanément de vie par l'inscription sur son front (ou sa bouche, selon les versions) d'un verset biblique selon wiki) qui vient en aide à ces migrants qui connaissent des années difficiles en Argentine (sécheresses, inondations, difficultés financières...). Cependant l'histoire dérape et le golem va se transformer en être monstrueux. Contexte historique intéressant, bien expliqué au début de l'album et pas trop connu.
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Le silence de Malka

Au début du vingtième siècle, la petite Malka et toute sa famille quittent la Russie, fuyant les pogroms et la misère, pour s'installer en Argentine où le gouvernement a promis aux nouveaux immigrants de riches terres à cultiver et un meilleur avenir. Cette terre promise s'avère cependant tout aussi ingrate et peu généreuse que celle qu'ils ont quitté. C'est ainsi qu'un soir, par une nuit d'orage, Zélik, l'oncle de Malka est abordé par un étrange personnage se présentant comme le prophète Elias qui lui conseille de créer un golem, capable de travailler comme dix hommes et de l'aider à se sortir de la nécessité. Le Golem ainsi créé, grand homme mutique et serviable, devient une aide précieuse pour la petite communauté jusqu'à ce qu'une de leurs voisines, petite-fille de guérisseuse amoureuse du golem et ignorant tout de sa véritable nature, décide d'user des pouvoirs de sa grand-mère pour s'en faire aimer. Le croisement des deux magies produira des conséquences néfastes que seule Malka devenue adulte, sera à même d'arrêter des années plus tard. Je conseillerai cette très belle bande-dessinée à tous les publics dès le collège. Le dessin semi-réaliste très travaillés, qui alterne avec bonheur tonalités chaudes et froides et le récit émouvant et maîtrisé qui s'inspire à la fois de la jeunesse de la grand-mère de Zentner et de la mythologie juive en font un véritable bonheur de lecture.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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L'amirale des mers du sud

Les éditions de la Cerise ont l’excellente idée de publier la première collaboration entre Jorge Zentner et Carlos Nine. Commande passée aux auteurs dans le cadre de la commémoration des cinq-cents ans de la découverte du continent américain, L’Amirale des mers du Sud n’en est pas moins un chef-d’œuvre, fort et bouleversant.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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