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Critiques de José Giovanni (40)
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Le trou

Roman en milieu carcéral écrit par José Giovanni qui sera par la suite réalisateur de films inoubliables tels que " le clan des siciliens" , " la scoumoune" ou " les égouts du paradis " entre autres.

Cinq prisonniers tentent de s'évader de la prison où ils sont retenus.

Le trou: double sens dans ce petit mot, l'un pour définir en argot la cellule et donc l'enfermement et l'autre, celui que creusent nos prisonniers pour espérer la liberté.

Un roman noir, empli de suspens jusqu'à la dernière page, on se prend à espérer la réussite de leur entreprise car la sanction est la mort pour quatre d'entre eux s'ils échouent.

Un film dirigé par Jean Becker, sorti après son décès est tiré de ce roman.
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Les grandes gueules (Le haut-fer)

Mais quel navet !

Je mets cette demi étoile eu égard à l'adaptation cimétographique que j'aime beaucoup et qui m'a poussé vers le livre.

Les noms se répètent, on passe du coq à l'âne dans le même chapitre, sans même un retour à la ligne, rien ne m'a plu dans ce roman.

Je préfère ne garder que le souvenir de Bourvil et Lino Ventura lorsque l'on me parlera des Grandes Gueules.
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Meurtre au sommet

Été 1962, Jean Réno, un riche homme d’affaires, est subitement rattrapé par son passé sombre. Un ancien ami peu fréquentable retrouve sa trace et le menace de révéler ses anciennes activités s’il n’accepte pas sa nouvelle mission. Pour tenter d’y échapper, il se retire dans la haute montagne, à Chamonix, mais malheureusement lors d’un trekking, il chute et meurt. Néanmoins, les conditions de son décès sont particulièrement intrigantes. Une compagnie d’assurance envoie alors un jeune enquêteur, Georges, sur place afin d’enquêter sur les circonstances de la mort de Jean Réno.



Meurtre au sommet de José Giovanni dispose d’une trame romanesque pour la moins intéressante. En effet, le personnage principal meurt peu de temps après le début du roman pour laisser place à un nouveau personnage principal, celui envoyé par la compagnie d’assurance. À cela, s’ajoute une bonne intrigue bien ficelée, mais qui rencontre un moment de gros creux après la découverte du corps de Jean Réno. Lorsque l’enquêteur se déplace à Paris, là seulement l’enquête bat son plein et offre au lecteur un rebondissement totalement imprévu.



Le style de l’auteur n’est plus à présenter. Une écriture directe mêlée à une bonne dose d’humour ponctuée par des métaphores qui, étonnamment, restent au goût du jour. Cependant, une révision du texte serait non négligeable, afin de le rendre plus moderne et accessible. Certains termes ne sont plus du tout utilisés à ce jour, mais restent néanmoins compréhensibles, comme le terme « guidos » qui revient presque à chaque page.



Ce roman de José Giovanni fait partie des rares livres à ne pas avoir été adapté au grand écran. Il est possible qu’il soit en réalité moins travaillé que ses autres livres. Pourtant, le décor hivernal de Chamonix est un terrain bien connu de l’auteur et d’ailleurs, cela se ressent totalement. Malgré tout, les personnages et les relations qu’ils entretiennent ne sont pas assez approfondis. Le lecteur reste sur sa faim sur de nombreux aspects de l’histoire, notamment le passé du personnage principal et la mission que son ancien ami lui a confiée.
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Meurtre au sommet

Acheté 3 euros chez mon bouquiniste préféré. Ce livre est assez jouissif et assez étonnant dans sa progression puisque le héros principal, qui s’appelle Jean Réno (quel nom !), celui par lequel toute l’histoire est construite, meurt et laisse la place à Georges, le « flic » de la compagnie d’assurances, qui ne veut pas payer sans être sûr que Réno est mort par suicide, car alors la compagnie n’a pas à payer. L’histoire commence sur les chapeaux de roue, puis s’enneige un peu dans la montagne avant de revenir à Paris pour exploser totalement. Ce qui est bien dans ce polar, outre le style, ce sont les à-côtés, la vie des « guidos », les relations entre Georges et sa mère, Victorine, et la famille de Réno, qui ne veut pas d’enquête. J’ai été emballé par ce polar, classique, mais jouissif.
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Le Deuxième souffle

J'ai vu le film à plusieurs reprises, et j'ai vraiment adoré la façon de filmer de Jean-Pierre Melville. Une histoire de gangsters, tendue, sombre, violente, passionnante à suivre. Je retrouve dans le livre toute l'histoire qui a inspiré Melville, jusque dans les plus petits détails, y compris de grandes parties des dialogues. Je salue donc le metteur en scène pour avoir respecté l'oeuvre à ce point, ce qui n'est de loin pas toujours le cas de la part de metteurs en scène qui prétendent s'inspirer d'un livre et qui gâchent le plaisir du spectateur en en faisant carrément autre chose…

Une chose m'a cependant beaucoup déçu, c'est l'histoire de "l'Ange Nevada". Dans le film, on nous parle d'un certain Ange Nevada, qui aurait été floué par l'équipe de gangsters dirigée par Venture Ricci. Lorsque Gu se fait arrêter à Marseille, les autres gangsters lui reprochent d'avoir piqué leur affaire. On n'arrive pas à saisir pourquoi l'indic, qui était clairement identifié dans le film puisqu'on le voit à plusieurs reprises, aurait donné l'affaire à deux bandes différentes… ni pourquoi on lui dit "partager en quatre", et que Gu dit, étonné, "en cinq". L'indic était clairement censé toucher sa part, non? Bref, tout ça n'est pas clair du tout et j'aurais aimé comprendre enfin en lisant le livre, mais c'est absolument pareil… On ne saisit pas… Si quelqu'un a une explication, elle est la bienvenue… Sinon, on prend beaucoup de plaisir à lire ce livre, si ce n'est que certaines expressions sont difficiles à comprendre, l'auteur ayant baigné toute sa vie dans un milieu très particulier…

Une dernière chose pour terminer : je ne comprends vraiment pas pourquoi l'éditeur a choisi cette photo pour illustrer la couverture. Il s'agit des acteurs de la reprise, qui ne se justifiait vraiment pas. Il eût été bien préférable de mettre une photo tirée du film de Melville…
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Le Deuxième souffle

Un vrai polar à l'ancienne, on se croirait dans un film avec Gabin et Ventura et pour cause, "Le deuxième souffle" écrit en 1958 a été transposé à l'écran par Jean-Pierre Melville en 1966 avec Lino dans le rôle principal, Paul Meurisse jouant le commissaire.

C'est vrai qu'il sait de quoi il parle José Giovanni, lui-même condamné à mort puis gracié, il s'est bien reconverti dans l'écriture.

Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon polar, atmosphère des années 50, des gueules, des truands peut-être mais avec un code d'honneur. Au fur et à mesure de ma lecture, je voyais les personnages, j'imaginais les lieux, un vrai dépaysement, je n'ai pas boudé mon plaisir.

Si vous êtes amateur, n'hésitez pas, foncez.
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Mes grandes gueules

J’ai abandonné la lecture de ce livre après avoir fait des recherches sur José Giovanni.

Pourtant tout était réuni pour me séduire : de grands noms d’un cinéma aujourd’hui presque oublié, des films que j’avais vu et aimés pendant mon adolescence, des anecdotes sur Gabin, Ventura, Giraudeau, Audiard et j’en passe.

Mais voilà, un article dans un journal helvétique qui dévoilait un pan franchement nauséabond du personnage et de la façon dont il avait retourné la situation après-guerre à son avantage a eu raison de moi.

Quelques années se sont écoulées et je suis désormais plus capable de faire la distinction entre l’homme et l’œuvre mais il n’en reste pas moins que cela demande un effort.

À réfléchir avant d’être trop tranché envers nos semblables qui n’ont pas eu la chance de s’en tirer à si bon compte et qui n’ont pas eu les circonstances atténuantes dont a bénéficié Joseph Damiani. Ces dernières lui ont permis de commencer une nouvelle existence sous l’identité de José Giovanni
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Le trou

Depuis longtemps, sans savoir pourquoi, j’aime les histoires dans le milieu carcéral. Dans ce registre, « le trou » de Giovanni fait figure de classique. Ce statut est amplement mérité, « le trou » est un très bon livre.



Il ne faudrait pas réduire le roman de Giovanni a un récit d’évasion, « le trou » est bien plus que cela. C’est un roman profond et subtil qui parle avant tout de l’enfermement. L’auteur sait de quoi il parle, il a lui-même été incarcéré, il a goûté à cette existence en dehors du monde. Avec un indéniable talent d’écriture, il évoque de façon saisissante les souffrances, les angoisses et les espoirs des détenus. On suit les 5 détenus d’une cellule de la prison de la Santé qui veulent se faire la belle. A leur morne et répétitif quotidien de détenu succède une autre routine, obsessionnelle, celle de la préparation de l’évasion. Les mêmes gestes se répètent nuit après nuit, creuser, explorer les sous-sols, creuser encore… Ce trou dans leur cellule finit par devenir le centre de leur vie, cristallisant leurs rêves, leurs espoirs.



Le roman ne tombe jamais dans l’écueil du simplisme. Les personnages principaux sont complexes, fouillés. Giovanni ne les présente jamais comme des anges ni comme des monstres, l’Homme est toujours séparé de son crime. Loin de tout manichéisme, l’auteur ne cède pas au cliché des méchants matons. Chacun des gardiens évoqués a sa propre personnalité, certains sont sympas, d’autres moins. Ils font juste leur boulot.



Au-delà de la véracité du récit qui fait sa force, ce qui m’a vraiment frappée dans cette lecture, c’est la qualité d’écriture de Giovanni. C’est un véritable auteur, avec un style. « Le trou » est un beau roman, bien écrit. Le style épuré laisse parfois la place à de courtes mais jolies envolées poétiques.

Si l’homme est douteux, l’écrivain a du talent. Je lirai sans doute d’autres romans de cet auteur.





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Les Loups entre eux

Roman d'aventure et d'espionnage , écrit à quatre mains, celles du romancier-cinéaste (entre autres vies) José Giovanni, et celles du journaliste Jean Schmitt, Les loups entre eux s'avère être un petit bijou du genre.



Confrontées à une vague d'attentats initiés par tous les spectres des extrèmes, dont celui d'un Islam qui veut se redécouvrir conquérant, des puissances -qui tiennent à agir dans l'ombre et à y rester, donnent des fonds pour la création d'un commando qui aura pour mission de couper -sinon la tête, du moins un tentacule de l'hydre terroriste qui a trouvé en Libye une terre d'accueil et la manne pour fomenter ses œuvres de destruction.



La phase de recrutement est lancée par le biais d'un recruteur aux origines jamais dévoilées, dont on devine que sa vie s'est jusque là déroulée entre ombre et lumière, mais essentiellement du côté obscur. Un agent français, Lacier, incarnation fantasmatique du baroudeur, sera le premier homme pris dans la nasse pour être positionné comme chef de meute et trouver les autres " soldats perdus " pour mener à bien une mission à l'issue des plus incertaines.



Je ne dévoile pas plus avant le résumé de cette histoire qui se lit d'une traite, tant on est happé par le rythme haletant de cette équipée sauvage.



Surtout, ne pas croire qu'il s'agit ici d'un simple roman de comptoir désuet, qui parlerait du temps d'un autre temps, où le point d'orgue ne résiderait que dans des scènes d'action s'enchaînant au rythme saccadé d'une rafale de MAT 49.



Non, le roman est admirablement construit et l'histoire, parfaitement crédible, séduit de bout en bout. Les personnages ont tous " de la gueule ", un parcours individuel tel qu'on l'imagine pour  des "chiens de guerre ", fonctionnant chacun à leur manière hors du système, et par là, condamnés à disparaître, le plus souvent de manière brutale, celle qui semble inscrite dans leur ligne de vie.



On sort de cette lecture avec une impression de sel aux lèvres, de sable dans la bouche et de poudre dans les narines, et le livre est rangé dans la bibliothèque en se promettant de voir le film du même titre (réalisé en 1985 et incarné notamment par Claude Brasseur, Bernard-Pierre Donnadieu, etc.) pour vérifier si la forces des images rivalise avec celle des mots.
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Meurtre au sommet

Giovanni José

Meurtre au sommet

Celui qui aime la montagne sera intéressé par les descriptions des alpinistes, des guides et des sauveteurs.

Cela représente au moins la moitié du livre.

Pourtant un puissant homme d’affaires acculé et menacé par un genre de révolutionnaire se voit dans l’obligation de prendre une importante décision, illégale, soit dit, alors que faire ?

Pour se détendre, alpiniste, il décide de faire une grande ascenson avec son guide habituel et il chute.

Alors, suicide, accident, fuite ?????

A lire la suite

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Classe tous risques

abel davos condamné par contumace, en France c'est réfugié en Italie.mais après un casse raté il décide de rentrer en France avec femme et enfant.mais a peine sur le sol français, ils sont contrôlé par la police.

le complice tire, tue un policier avant d'être abattu

abel tue le deuxième.

hélas sa femme Helene et tuée. et le voila seul avec son fils, il va téléphoné a paris a ses anciens complices, mais c'est dernier sont maintenant devenu patron de boite de nuit et me veulent plus prendre des risques. il vont faire appel a Roger sarter pour aller le chercher a Nice.

un polar sombre, sur la fatalité. abel voudrais bien se ranger, mais la justice et en marche.

il sera adapté au cinéma 🎥 avec lino Ventura dans le rôle d, abel et jean Paul Belmondo. 😎👍
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La mort du poisson rouge

Une écriture crue, souvent drôle, une histoire qui tient en haleine, un style direct et qui nous évite les descriptions inutiles propres aux polars US : un ouvrage tout à fait recommandable !
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Le Deuxième souffle

José Giovanni est un auteur auquel je ne m'étais pas encore confronté.



Les romans de José Giovanni se placent souvent dans le milieu des malfrats, de la prison et, pour cause, l'écrivain savait de quoi il parlait puisqu'il a passé plus de 10 ans en prison, a été condamné à mort, a tenté de s'évader...



Né Joseph Damiani, de parents Corses, il a un passé trouble difficile à cerner. Condamné à mort en 1948 pour extorsion de fonds et participation à un triple assassinat, il est également accusé d'entente avec l'ennemi durant la guerre. Pourtant, la peine de mort fut commuée en prison à perpétuité, puis il fut amnistié. Des faits des résistances lui sont également reconnus.



Mais on ne peut nier que l'homme connaissait bien les milieux (du crime et de la gestapo), puisque les personnages de ses romans sont bien souvent inspirés des uns et des autres, comme on le verra.



En prison, en attendant la mort, Joseph Damiani écrit un journal. À la sortie de prison, son avocat lui conseille d'écrire des romans, ce qu'il fera avec un premier inspiré de sa tentative d'évasion, « le trou », puis d'un second, « Le deuxième souffle » avant d'entamer une longue carrière d'écrivain, puis de scénariste et de réalisateur.



On lui doit des romans (et donc des adaptations cinématohgraphiques) tels « Classe tous risques », « L'excommunié » (qui donna au cinéma « Un nommé la Rocca », puis, « La scoumoune »), « Histoire de fou » ( adapté sous le titre « Le Gitan »), « Les aventuriers » (adaptation éponyme), « Le Haut-Fer » (adapté sous le titre « Les grandes gueules »), « Ho ! » (adaptation éponyme), « Les ruffians » (adapté sous le titre « Le ruffian »), et bien d'autres encore.

« Le deuxième souffle » est seulement le second roman de l'auteur et, pourtant, probablement déjà le sommet de sa carrière, de part l'ouvrage lui-même mais aussi et surtout, par le succès de son adaptation cinématographique par Jean-Pierre Melville en 1966 (je ne parle pas de celle de 2007 par Alain Corneau qui aurait mérité de se nommer « À bout de souffle » tant le film se traîne).



Si son premier roman était directement inspiré de sa vie carcérale, les personnages du « Le deuxième souffle » sont eux tous inspirés de vrais personnalités de la criminalité ou de la guerre.



Gu est inspiré d'Auguste Méla, un criminel ayant participé, tout comme dans le roman, à « L'attaque du train d'or », qui s'est également échappé de prison, en 1944, avec un autre homme que fréquentera l'auteur quelque mois plus tard. Il en est de même de Manouche, de Paul, et même de Orloff, inspiré d'un agent de la Gestapo dont c'était le surnom...



Bref, on comprendra que José Giovanni s'est fortement inspiré de la vie délictueuse de Joseph Damiani.



Si on se concentrait donc sur la vie de José Giovanni, il serait alors bien difficile d'apprécier ses romans comme de simples ouvrages sans se demander si les exactions de ses personnages ne sont pas des transpositions des siennes ou, du moins, si elles ne reçoivent pas l'assentiment de l'auteur.



Mais, heureusement, j'ai coutume de dire que seule l'oeuvre d'un auteur compte et donc, concentrons-nous sur cette oeuvre.



« Le deuxième souffle » met en avant un criminel vieillissant au sein d'un monde qui change et qu'il ne comprend plus et dans lequel il fait office d'anachronisme.



Ses 11 ans passés au ballon sans moufter, ses exploits d'antan, lui confèrent encore une certaine aura, mais, dans le milieu, la jeunesse et l'insouciance ont pris le pas sur le sang-froid et le code de l'honneur.



Gu vient de s'évader de prison, il traverse la France pour rejoindre Paris juste à temps pour assister à l'exécution de Jacques Le Notaire, l'homme qui a remplacé dans les bras de Manouche, la femme dont il a toujours été amoureux en silence, son ami Paul, mort dans un accident de train.



Quand il se rend discrètement chez Manouche, il voit deux hommes pénétrer silencieusement dans la baraque pour menacer Manouche et lui extorquer de l'argent. Gu, intervient, puis il ira les buter tranquillos dans un coin qui lui rappelle l'ancien temps (comme il le rappellera au flic à ses trousses).



Commence alors une deuxième vie pour Gu qui, partageant enfin l'existence de Manouche, a besoin de pognon pour sa cavale et c'est la raison pour laquelle il accepte un dernier coup...



Le deuxième souffle qu'évoque le titre du roman se retrouve dans la vitalité retrouvée de Gu suite à son évasion, dans les bras de Manouche. L'amour lui donne des ailes, de l'ambition, de l'espoir, et aussi le courage de se livrer à une ultime bataille, tant pour Manouche et son pote Alban, que pour lui, pour se montrer qu'il est encore capable, pour démontrer aux autres que le vieux Gu n'est pas encore mort.



Le roman navigue donc dans le milieu criminel, de Paris à Marseille, évoquant des personnages que l'auteur a cotoyés, des scènes qui entrent en résonnance avec son propre passé.



D'un point de vue narratif, il n'y a pas grand chose à reprocher au roman qui débute par une scène d'évasion en signe de renouveau et d'espoir et se termine par une fusillade aux allures fatalistes et pessimistes.



Les personnages sont nombreux, complexes, rarement manichéens. Tout un panel de criminels est présenté. Du vieux sur le retour à l'honneur immuable, en passant par le partenaire fidèle, le jeune fougueux, le réfléchi, l'ignoble traître... Même les flics n'ont pas de traitement au vitriol avec les deux extrêmes du flic respectueux et intelligent et de la brute veule sans oublier, là aussi, de passer par le jeune flic insouciant.



Les femmes, quant à elles, ont les deux visages de la femme dans les romans de criminels : la femme et la mère. La femme dans le rôle de Manouche, mais une femme ni vénale ni vénéneuse, ni même faible et soumise. La femme aimante, le repos du guerrier, celle pour qui on se bat. Puis il y a le rôle d'Yvette, la vieille Yvette, celle qui se place comme une mère pour Orloff. Entre les deux, guère de place.



La plume du roman est elle au diapason du sujet. Le langage est né de la plume de quelqu'un qui le maîtrise, qui le cotoye, qui le connait. Sans effet de style, sans chercher à faire de la grande littérature. Elle colle au sujet... à une exception près.



Exception qui n'en est pas une, dans la vraie vie, quand on y pense, mais qui, sur le papier, peut devenir rapidement rébarbative.



C'est que, dans la vie, quand quelqu'un a un surnom, on l'appelle toujours par ce surnom.



Dans un roman, il est préférable d'alterner de peur d'ennuyer... surtout quand les incises sont elles aussi répétitives.



Ainsi, un dialogue du genre :



- Comment ça va ? dit Jo.



- Bien, et toi ? dit Fil.



- Pas mal ! dit Jo.



- Tant mieux, dit Fil.



- Et ta mère ? dit Jo.



- Bof ! dit Fil.



- Qu'est-ce qu'il y a ? dit Jo.



- Rien, dit Fil.



- Je sens bien que tu ne me dis pas tout, dit Jo.



- Mais si, dit Fil.



- Mais non, dit Jo.



- Puisque je te dis que si, dit Fil....



On se rend vite compte que ce genre de dialogue gagnerait en intérêt si l'auteur alternait incises et identification des personnages en utilisant des verbes comme « répondit », « souffla », « ragea », « cria », « sussura » et en utilisant des descriptions ou d'autres surnoms pour préciser le personnage comme « le vieux », « le grand », « le gros », « Joseph », « Philippe » ou je ne sais quel autre qualificatif pouvant désigner celui qui prend la parole.



Et c'est le gros point noir du roman. Un défaut qui semble ne pas avoir dérangé tout le monde mais qui m'a empêché d'entrer totalement dans un roman qui, autrement, aurait totalement emporté mon adhésion. Un tel point négatif que si je n'avais pas tant adoré l'adaptation cinématographique et que si le roman avait été plus long, j'aurai probablement interrompu ma lecture après un premier tiers.



Dommage.



Car, à part ça, rien à dire.



Au final, un bon roman qui perd énormément de son intérêt à cause d'incises et de désignations des personnages trop répétitives.
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Le Deuxième souffle

LE FOURGON DU PARADIS



Un classique du genre, scénario idéal de film. Jean-Pierre Melville et Alain Corneau (40 ans plus tard...) ont saisi l'occasion.



L'histoire démarre sur les chapeaux de roue. Au terme d'une cavale magistrale, un vieux truand condamné à perpète revient dans son fief et règle les comptes d'une bande menaçant ses proches. Il a dans l'idée de gagner les cieux hospitaliers de sa terre natale (l'Italie) afin d'échapper définitivement à la chasse sans merci de la Crim'. Cette sage résolution nécessite de réaliser un dernier gros coup... qui réussit, nonobstant l'incertitude que laissait planer l'association de deux clans qui s'étaient étripés auparavant. Las, le vieux caïd se fait coffrer sur le coup de bluff d'un commissaire retors, et voilà que le chemin du paradis devient celui de l'enfer...



Tout en s'accordant avec l'intrigue, l'écriture reste fade. A l'instar d'Auguste Le Breton, Giovanni a beaucoup côtoyé les « pégriots ». Il aurait pu utiliser plus largement l'argot dans son roman.

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Le trou

Récit haletant d'une tentative d'évasion, le Trou nous plonge dans l'univers gris de la prison, au sein d'une cellule où un groupe d'hommes, chacun avec ses rêves, le poids de ses secrets, caresse l'espoir de se faire la malle.



Ces prisonniers vont associer leur intelligence, leur volonté, leurs doutes aussi, pour travailler, jour après jour, semaine après semaine, à la grande épreuve où deux seules issues sont possibles: la réussite, et la promesse d'autres épreuves à venir, ou l'échec, total, le retour à la case départ, sans toucher les 20 000, juste une peine supplémentaire et une certaine ruine de l'âme.



La force de ce livre s'explique en grande partie du fait que l'histoire respire le vécu. De fait, José Giovanni a lui-même usé ses basques derrière des barreaux et tenter de se faire la belle. D'où la grande pertinence de l'histoire, les personnages sentent le vrai, leurs paroles, leurs pensées, les craintes et les terreurs, tout est juste.



On en vient à oublier que ces malfrats en sont, et des fameux. Et ma foi, on a presque envie de boire à la santé de cette équipe, qui n'aspire qu'à la quitter...la Santé.

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Le trou

Le livre est fort. L'écriture épurée, fouillée, juste. Le film tiré du livre est tout aussi excellent. L'histoire autour du livre est stupéfiante...
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Le Ruffian

Il y avait Aldo, dont la main gauche ne comptait que trois doigts, mais qui pouvaient serrer comme dix, il y avait Barthy, qui plaisait aux femmes comme si une auréole de chance irradiait sa personne, il y avait Anselme, qui, s'il n'était pas marqué par le sceau des élus du coeur de ces dames, avait la rage au ventre et la confiance en soi qui fait avancer un mort. Et puis, plus loin, plus tard, il y avait Stan, qui savait attendre son heure, avec la patience du marin affrontant la tempête ; à ce moment-là, le contingent des noyés augmentait.



Ces quatre-là, faits de cordes et de sacs, transportaient leur passé en bandoulière , toujours à parier sur leur avenir incertain, jouant la fortune sur le coup de dés des décisions radicales, celles qui sont du genre définitif. Dignes héritiers de la Horde Sauvage, ils couraient la chance,armés d'un culot énorme, et un peu, aussi, de la foi qu'ils mettaient dans leurs flingues...



Pour traîner ses guêtres au Brésil dans ces années-là, celles où les hommes de fortune sans un sou étaient légion, il fallait en avoir, beaucoup, et être prêt à tout. En tout cas, ceux-là n'allaient pas rechigner à mettre les mains dans la mélasse pour y trouver la petite pépite qui leur ferait oublier leurs échecs, quitte à plonger dans une panade qui ne fait pas que vous vider les poches mais qui vous emmène tout droit sur la balance du jugement final.



Bref, si on voulait terminer une soirée tranquille, ceux-là, fallait pas les inviter...Ce serait un peu comme danser une gigue du diable sur des braises, avec de la dynamite dans la poche. C'est toi qui voit camarade...
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Les grandes gueules (Le haut-fer)

Voilà une lecture qui m'a plongé dans la nostalgie des vertes années, tant j'ai cheminé au fil des pages avec le souvenir du film -fort bien adapté du roman de José Giovanni, avec une palanquée de vraies Grandes Gueules, les Lino Ventura, Bourvil, Michel Constantin et autres Jess Hahn… Une belle histoire sur la ténacité dans l'adversité, sur la force des convictions et la valeur du travail, et également sur la possibilité, pour tout individu qui a un jour ou l'autre chuté, du rachat.

Hector Valentin (incarné par Bourvil dans le film), revient du Canada dans les Vosges, pour prendre possession d'une vieille scierie condamnée à la ruine, dont il a hérité. Il décide de sa résurrection et se trouve confronté à la concurrence de Therraz, l'homme fort de la vallée. Manquant de personnel, il en vient à embaucher des condamnés de droit commun bénéficiant du régime de liberté conditionnelle. José Giovanni nous offre ici une belle aventure humaine, avec des dialogues ciselés. Ces hommes ne sont pas que des "forts en gueule", aux poings facilement serrés et propres à décrocher des mâchoires, ils ont aussi leur dignité, qu'ils arrivent à racheter par leur engagement pour une cause simple, mais qui révèle les vrais hommes.
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La mort du poisson rouge

L'on n'écrit plus comme cela. Je connaissais l'homme de cinéma. Je découvre José Giovanni écrivain par le biais de cette lecture. Il est certain que ce que l'un aime, un autre est en droit de ne pas aimer. Probablement que le lecteur de vingt ans n'a pas la même vision sur un ouvrage que celui de soixante-dix. Je ne lis, pour ainsi dire, que des "auteurs morts". Lorsque je m'essaie à lire des écrivains bien vivants, je ne me reconnais pas dans leur production. Ou alors, c'est bien rare. Dans "La mort du poisson rouge", je retrouve la tonicité propre au polar français. Le fait d'écrire de manière enlevée et assez peu académique n'ôte rien à la qualité de l'ouvrage. Queneau, Céline et autres "tripatouilleurs" de la langue française ont trouvé leur place dans la littérature de "bonne facture". "La mort du poisson rouge" est une histoire "bien torchée", avec les bons et les méchants, une intrigue solide, du rebondissement à souhait et une fin que l'on n'attend pas "précisément". Un excellent roman policier.
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La Scoumoune

Moi, j'ai d'abord adoré le film. Belmondo n'en fait pas trop mais colle bien à la peau du personnage. L'univers de José Giovanni (Joseph Damiani) est bien sombre, comme le fut son passé avant de sortir de prison. Condamné à mort en 1948 pour extorsion de fonds et complicité d'assassinat, il est gracié puis libéré de prison en 1956. Chacun de ses romans représente une pépite pour un réalisateur et beaucoup se souviendront de :

Le trou, classe tous risques, les aventuriers, les ruffians , tous adaptés au cinéma par des réalisateurs de renom. et le Haut-Fer que vous êtes nombreux à avoir découvert sous les traits de Bourvil et de Lino Ventura dans le film "Les grandes gueules" de Robert Enrico (1965). Il en va de même pour l'excommunié qu'il adaptera lui-même au cinéma sous le titre " La Scoumoune en 1972. Jean Becker l'avait déjà adapté sous le titre "Un nommé La Rocca en 1961. Il savait tout faire, romans, dialogues, scénariste, réalisateur. le fil des mots vrais pour des images fortes. Un auteur de polar à découvrir parce que pas assez connu.

Prix Paul Léautaud 1995 pour "Il avait dans le cœur des jardins introuvables" chez (Robert Laffont)

Prix Charles Exbrayat 1997 et Prix du polar 1997 avec La Mort du poisson rouge , Robert Laffont
Lien : https://www.cinema-francais...
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