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4.07/5 (sur 253 notes)

Nationalité : Portugal
Né(e) à : Póvoa de Varzim , le 25/11/1845
Mort(e) à : Neuilly , le 16/08/1900
Biographie :

José Maria de Eça de Queirós/Queiroz est un auteur naturaliste et diplomate portugais.

Né à Póvoa de Varzim le 25 novembre 1845, fils de magistrat, José Maria Eça de Queirós fait des études de droit à l’université de Coimbra de 1861 à 1866. Il participe à l’organisation des Conférences du Casino qui voit la naissance d’un groupe de nouveaux jeunes intellectuels, la Génération de 70 dont il fait parti avec Antero de Quintal, et qui signe un manifeste dans lequel est exprimée la volonté de réfléchir sur les changements sociopolitiques qui ont lieu au Portugal à cette époque. Après avoir été brièvement sous-préfet de Leiria, il entre dans la diplomatie. Nommé consul, il séjourne à La Havane de 1873 à 1874, en Angleterre de 1874 à 1888, à Paris de 1888 à 1900. L’influence de ce parcours cosmopolite est manifeste dans son œuvre. D’abord par la palette de sa vaste culture. Ensuite par son sens aiguisé de la satire, car vivant ainsi de longues années loin de sa terre natale, il est sensible à ce qu’il y a d’étroit, d’archaïque et d’étriqué dans la société portugaise de son temps et n’hésite pas à la tourner en dérision dans ses récits. Paradoxalement, il ne cesse d’avoir la nostalgie du soleil portugais et des vieilles maisons du Douro. Ces sentiments à la fois complexes et contradictoires pour son pays font le charme et la marque de fabrique de la plupart de ses grands romans. Figure de proue du réalisme au Portugal, il reste dans la littérature universelle non seulement comme un observateur clairvoyant de la réalité sociale, mais comme un virtuose de l’humour et de l’ironie. Avec Fernando Pessoa et Luis de Camões, il est l’un des figures maîtresses du Panthéon littéraire portugais. Il meurt le 16 août 1900 à Neuilly.

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Source : wikipedia
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Eça de Queiroz : Alves et compagnie
Olivier BARROT présente, depuis les Chais de Porto (Portugal) le livre de Eça de Queiroz "Alves et Cie".

Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
"Et puis, je n'ai jamais été excessivement malheureux parce que je manque d'imagination."
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Luiza abaissa son voile blanc, enfila ses gants clairs en peau de suède, donna, en se regardant dans le miroir, deux coups légers à sa cravate en dentelle et ouvrit la porte du salon. Elle eut presque un mouvement de recul, fit "ah!", cramoisie. Elle l'avait tout de suite reconnu. C'était le cousin Bazilio.
Ils échangèrent un shake-hands prolongé, un peu tremblant. Ils étaient tous deux silencieux - elle, écarlate, avait un sourire vague ; lui la dévisageait d'un regard étonné. Puis les mots, les questions se précipitèrent.

page 56
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- Voyons - dit-elle à Juliana - ouvrez les fenêtres.

"Bon" pensa Juliana, "il y a du beau merle dans l'air."
Le "Beau merle" arriva à trois heures. Luiza était au piano, dans le salon.

- L'homme qui vient d'habitude est ici - annonça Juliana.
Luiza se retourna, scandalisée par l'expression :
-Ah ! mon cousin Bazilio ? Faites entrer.
Et la rappelant :
- Ecoutez, si par hasard monsieur Sebastiao, ou quelqu'un d'autre, vient, faites entrer.

C'était le cousin ! L'"individu" et ses visites perdirent soudain pour elle tout leur piquant. Gorgée jusque-là de méchanceté, elle se ratatina comme une voile en l'absence de vent. Ca alors, adieu ! C'était le cousin!

Elle monta à la cuisine, lentement - flouée.
- Grande nouvelle, madame Joana ! Le dandy est son cousin. Il paraît que c'est le cousin Bazilio.
Et avec un petit rire :
- Bazilio! Bazilio, tu parles! Voilà qu'on nous sort un cousin tout neuf. Elle est bien bonne !
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Au début, l'idée de "l'autre" planait sans cesse sur cet amour, donnant à chaque baiser un goût de malheur, à chaque nuit un sentiment de remords. Mais, petit à petit, elle l'avait tellement oublié "l'autre" que son souvenir, quand par hasard il revenait, ne donnait pas plus d'amertume à sa nouvelle passion qu'un bloc de sel ne peut en donner aux eaux d'un torrent. Comme elle serait heureuse - s'il n'y avait "l'infâme".

page 273
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L'aïeul dont les yeux brillaient maintenant de tendresse devant ses roses, et qui au coin du feu se plaisait à relire son Guizot, avait été pendant quelques temps, selon son père, le plus farouche jacobin du Portugal. Et pourtant la fureur révolutionnaire du pauvre jeune homme avait seulement consisté à lire Rousseau, Volney, Helvétius et l'Encyclopédie, à faire partir des fusées à étoiles en l'honneur de la Constitution et à arborer un chapeau de libéral et une haute cravate bleue en récitant dans les loges maçonniques d'abominables odes au Suprême Architecte de l'Univers. Mais cela avait suffi à indigner son père. Caetano da Maia était un vieux et fidèle Portugais qui se signait au nom de Robespierre et qui, dans son apathie d'aristocrate dévot et valétudinaire, n'avait plus qu'un sentiment vivace : l'horreur, la haine du Jacobin à qui il attribuait tous les malheurs, ceux de la patrie et les siens propres, depuis la perte des colonies jusqu'à ses attaques de goutte. Pour extirper le jacobinisme de la nation, il avait donné son cœur à l'Infant Don Miguel, Messie puissant et restaurateur providentiel… Et avoir justement pour fils un Jacobin lui paraissait une épreuve comparable seulement à celle de Job.
Au début, dans l'espoir que le jeune homme s'amenderait, il se contenta de lui montrer un visage sévère et de l'appeler d'un ton sarcastique "citoyen". Mais quand il sut que ce fils, son héritier, s'était mêlé à la foule qui, en une nuit de fête civique et de lampions, avaient jeté des cailloux dans les vitres éteintes de l'ambassadeur d'Autriche, envoyé de la Sainte-Alliance, il considéra ce garçon comme un Marat, et toute sa colère éclata. La goutte cruelle qui le clouait dans son fauteuil ne lui permit pas de rosser le franc-maçon avec sa canne des Indes, à la façon d'un vrai père portugais. Mais il décida de le chasser de chez lui sans pension ni bénédiction, en le reniant comme un bâtard. Ce franc-maçon ne pouvait être de son sang !


Pages 29 et 30.
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Elle était vraiment comme la déesse qu'il avait imaginée : sans contact antérieur avec la terre, elle était descendue de son nuage d'or pour venir chercher, dans cet appartement meublé de la rue Sao Francisco, son premier tressaillement humain.

Dès la première semaine des visites de Carlos, ils avaient parlé d'affections. Elle croyait candidement qu'il pouvait y avoir, entre une femme et un homme, une amitié pure et immatérielle faite de l'aimable concordance de deux esprits délicats. Carlos jura qu'il avait foi lui aussi en ces belles unions, toutes d'estime et de raison pourvu qu'on y mêlât, si légèrement que ce fût, une pointe de tendresse….. Cela les parfumait d'un grand charme et n'en diminuait pas la sincérité. Et par ces mots un peu vagues, murmurés entre les points de la broderie avec de longs sourires, il avait été subtilement établi qu'il ne devait y avoir entre eux qu'un sentiment semblable, chaste, légitime, plein de douceur et dépourvu de tourments.

Peu importait à Carlos! Pourvu qu'il pût passer cette heure-là dans le fauteuil de cretonne à contempler Maria qui brodait et à causer de choses intéressantes, ou rendues intéressantes par la grâce de sa personne, pourvu qu'il vît son visage, légèrement rougissant, se pencher, avec la lente attraction d'une caresse, sur les fleurs qu'il lui apportait , pourvu que son âme fût bercée par la certitude que la pensée de Maria l'accompagnait avec sympathie à travers sa journée, dès qu'il quittait cet adorable salon de reps rouge, son cœur était merveilleusement satisfait.


Pages 413/414
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Bossu, malheureusement, à force d’avoir courbé l’échine à l’université en reculant comme un moineau effrayé devant ces messieurs les professeurs et de m’être incliné jusqu’à terre devant mes supérieurs. C’est d’ailleurs une attitude qui sied aux bacheliers en droit : elle maintient la discipline devant un état bien organisé, et en ce qui me concerne, elle m’assurait des dimanches tranquilles. P 14
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Enfin, reconnaissant que ma conscience était en moi comme un serpent irrité, je décidai d’implorer l’aide de Celui dont on dit qu’Il est supérieur à la conscience parce qu’Il dispose de la grâce. P 45
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Il se peut bien que cet homme, inutile en tant que mandarin de l’Empire du Milieu, devienne utile sous d’autres cieux, métamorphosé en rose parfumée ou en chou délectable. Tuer, mon fils, revient presque toujours à équilibrer les besoins universels. P 22
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Alors tandis qu'ils suivaient ce long Aterro, si triste dans l'obscurité sous les becs de gaz endormis qui brillaient en file comme à l'enterrement, Alencar se mit à parler de la "grande époque" de sa jeunesse et de la jeunesse de Pedro. Et à travers le lyrisme de ses phrases, Carlos sentait monter comme le parfum suranné d'un monde défunt….. C'était le temps où les jeunes gens conservaient encore un peu de l'ardeur des guerres civiles. Pour la calmer, ils allaient en bande écumer les cafés, ils crevaient de méchants chevaux de trait en galopant jusqu'à Sintra. Sintra était alors un nid d'amoureux. Sous ses ombrages romantiques, les nobles dames s'abandonnaient aux bras des poètes. Elles étaient toutes des Elvire ; ils étaient tous des Antony. L'argent abondait. La Cour était gaie. La Régénération, lettrée et galante, allait relever le pays, ce beau jardin de l'Europe. Les bacheliers arrivaient de Coimbra tout frémissants d'éloquence. Les ministres de la couronne chantaient au piano. Le même souffle lyrique gonflait les odes et les projets de loi…

- Lisbonne était bien plus divertissante dit Carlos,
- C'était autre chose, mon petit Carlos! On vivait! On ignorait ces grands airs scientifiques, ce charabia philosophique, ces blancs-becs positivistes! …. Mais on avait du cœur, mon garçon, on avait de la flamme! Même en politique! ….Regarde cette saloperie d'aujourd'hui, cette bande de fripouilles…. En ce temps-là, on allait à la Chambre et on y sentait l'inspiration, on y sentait le trait de génie!.....On voyait de la lumière sur les fronts!..... Et puis, mon garçon, il y avait des femmes rudement jolies.

Pages 208/209
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