Citations de Joseph Incardona (458)
Anna remonte dans sa Clio, démarre et quitte la ferme sans se retourner. Anna roule sans assurance, l'indigence appelle le risque. De toute façon, que peut-on espérer d'une époque où l'on donne le nom d'une déesse grecque à un modèle de voiture ?
« Si je laisse passer ça, c’est moi qui prends. Et je prends cher. Je ne peux pas, je ne peux vraiment pas, ce n’est pas moi qui décide, vous savez ? »
On en est arrivé là ?
On en est arrivé là.
Quand est-ce que ça a commencé exactement ? À partir de quand le monde s’est-il complexifié au détriment des individus ? Depuis quand la procédure et la bureaucratie ont pris le dessus sur le bon sens ?
Personne n’est responsable, personne n’y peut rien.
Chacal est un magicien.
Avec très peu d'éléments nouveaux, il donne l'illusion de nourrir l'information, d'apporter des éléments révélant une part de mystère autour de la disparition de Marie Mercier.
Il y a eu des reportages/enquêtes sur :
Les faits tels qu'ils se sont produits. La mobilisation des forces de police. La mobilisation de la société civile. La mobilisation des autorités.
Les parents déchirés. Les familles déchirées. Les amis déchirés. Les quidams inquiets.
Le message d'espoir de l'évêque Machin. L'impuissance des autorités : remise en question du plan anti-enlevement. La brigade cynophile. Les battues des civils. Le père suicidé dans sa baignoire. La mère internée d'urgence à la clinique neurologique de Sainte-Machine...
On étale la pâte. On garnit.
On fait durer le mois d'août : pizza réchauffée pendant quinze jours.
Condiments.
Chacal a bien fait son boulot, un professionnel du malheur sous forme de fait divers.
Pour l'heure, Léo entend ce qui se dit : le "Jeu" ne demande aucune compétence particulière, uniquement de la volonté. Autrement dit : suffisamment de désespoir, de pauvreté et d'abrutissement pour qu'une bonne moitié de la population adulte du pays puisse répondre à l'appel à candidatures.
On ne comprend jamais rien dans la vie.
Et puis, un soir on finit par en mourir.
(Alphaville, Jean-Luc Godard.) p. 287
Chacal a bien fait son boulot, un professionnel du malheur sous forme de fait divers. Il l’a tellement bien fait que l’objectif rédactionnel est atteint. C’est exactement le traitement de l’information qu’on lui demande. Pratique à lire sur un transat, au coin de la table du bistrot : le magazine se vend à tirage record : photos des parents en longue focale, photos floutées des motards suspects. Long article écrit avec l’efficacité d’un journaliste qui sait comment lisent ceux pour lesquels il écrit. Titres chocs. Couverture où la violence le dispute à l’inquiétude qui le dispute à l’émotion qui le dispute à ta sœur.
Parfois le jeu est ainsi fait : des hommes laids ou malveillants abusent de leur pouvoir en s'octroyant des femmes qui ne les regarderaient même pas dans un réalité différente; en échange, des femmes profitent de leur beauté et accèdent à des situations professionnelles qu'elles n'obtiendraient pas autrement.
Tu t’obstines sur ce piano et tu as bien raison, il faut évacuer ce poison de la possession de l’autre, cette incapacité à se suffire à soi même . Tout ça, tu le sais, Odile, je t’aime bien ,
,je pense que tu es une femme intelligente . Que tu as juste commis cette erreur du choix de la sécurité, qui te rend esclave et prisonnière d’ un monde qui ne te satisfait plus.
Ainsi, dans la nouvelle configuration de la modernité : les riches (nobles et aristocrates) n’aiment pas les nouveaux riches (bourgeois) qui n’aiment pas les pauvres (ouvriers).
Derrière chaque richesse se cache un crime, écrit Balzac.
Pierre Castan espère une seule chose :
Que Bouddha se soit trompé.
Que Bouddha soit un bonhomme jovial, obèse et heureux, mais qu’il se soit trompé.
Que la réincarnation n’existe pas.
Surtout pas.
Surtout ne pas vivre encore et encore.
L’enfer, c’est l’éternité.
Comme si les humains avaient besoin du fléau pour réaliser ce qu’ils sont en train de perdre.
On suit le courant des fantastiques années '80, Thatcher, Reagan, ce second souffle de l'ultralibéralisme lève définitivement le voile sur nos démocraties, l'idéal politique entamé par l'idéal économique et financier. La dite "Fin de l'Histoire", c'est peut-être ça : chacun pour soi et le dollar pour tous.
L'argent coule sous forme de codes et de chiffrements. Il est un peu comme le monstre du Loch Ness, personne ne le voit jamais, sauf quand il se matérialise en objets : maisons, voitures, propriétés, bijoux, oeuvres d'art...
La cour des grands ou, soyons plus modestes, des moyens. Les très grands son inatteignables, on les laisse où ils sont et on tire notre épingle du jeu.
Facile, la vie.
Les choses sont simples, tu as besoin de fonds et moi j 'ai un nouveau client qui cherche, disons.... à investir ses liquidités, leur donner un second souffle, si tu vois ce que je veux dire.
Et déjà qu'on y est, puisqu'on en est là, à causer humanité rance baisée jusqu'à l'os, je vais te dire, jean-michel, pourquoi ces cons se retrouvent dans un stade. Je vais te dire pourquoi d'autres plus cons encore se donnent rendez-vous pour la baston en marge du football comme d'autres vendent leur cul. Comme pour ton président, le sport, ils s'en foutent, le sport c'est de la merde. C'est ce que les gouvernements promeuvent pour l'unité et la solidarité des peuples, l'équilibre interne de la nation, mais c'est bidon. C'est leur discours pour nous la mettre bien profond, calmer les esprits, favoriser la pseudo-intégration. Fifa, UEFA, Champions League, c'est tout saloperie et compagnie, alors, tu comprends, jean-mich', le foot, ils s'en battent les couilles. Eux, c'est la peur, l'excitation de la peur qui les fait bander ... Les cons dans leurs tribunes sont les derniers à nous rappeler que l'âge de pierre côtoie l'ère numérique quand ils se donnent rendez-vous sur un parking. Ce sont les derniers de la chaîne du libéralisme, les derniers qui n'ont rien et n'auront jamais rien, le fruit pourri dans le panier, la conséquence contre laquelle on envoie les flics, tandis que plus haut, plus haut, très haut, des types organisent une coupe du monde, enculent l'Afrique du Sud et roulent en limousine. Tout ça au nom de la putain d'émancipation et de la liberté. Voilà, jean-mich', pourquoi ils sont là : les derniers ici, mais les premiers dans la jungle. Qui est qui ? Qui est quoi ?
Amen.
Goût du malheur en fin de bouche et tu respires longtemps et très fort pour ne pas vomir. Tu penses encore : pourquoi la nausée est-elle ressentie essentiellement par les femmes ? les hommes n'ont pas la nausée. Ou alors ils l'éprouvent brièvement et vomissent. Les femmes, elles, la gardent dans leur ventre, font d'un malaise une perception.
Et d'une perception, un concept.
Le monde est femelle.
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Je ne me suffis pas à moi-même, de toute façon, incapable de rester seul trop longtemps, déficit pérenne de l'attention au-delà de quinze minutes, malédiction de l'hyperactif, au final, je suis le fruit de mon époque. Je sais trop bien que tout est déjà parti en couilles. Je suis là pour accélérer la chute.
« Putain, Mike, j’ai la poisse.
- Cool, frangin. Pendant ce temps, je fais le plein et je prends des bières fraîches.
- Elles seront chaudes.
- Quoi ?
- On est dans un comté où la loi interdit de vendre des bières fraîches dans les stations-service ou ailleurs.
- Sans blague ?
- C’est leur méthode pour réduire la mortalité sur les routes.
- Mais, putain, Billie, nous sommes la mortalité ! »
Dans le classement personnel des frères Bronsky, les stars du showbiz venaient en numéro 2 des clients les plus chiants. En première position, il y avait les hommes politiques, difficiles à éliminer à cause de leurs gardes du corps. Mais aussi parce qu'ils n'arrêtaient pas de supplier pour qu'on leur laisse la vie sauve. Au seuil de la souffrance et de la mort, ils promettaient généralement n'importe quoi, comme dans leur programmes électoraux.
Un orage d'été, violent
comme la beauté sauvage
de Marlon Brando..
C'est que, ma foi, les gens ont besoin d'espoir, et puis quand l'espoir les abandonne, il leur faut du mensonge, c'est une autre façon de tenir le coup.