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Citations de Joseph O`Connor (358)


Elle considère le cancer qui le dévore comme une armée de minuscules lumières envahissant peu à peu ses entrailles sans laisser le moindre recoin intact. Elle se voit elle-même les éteignant une par une, à chaque fois qu'elle se montre gentille avec lui. Cela vient d'un sermon qu'elle a entendu, petite, dans le grand bastion voûté de l'église St Nicholas of Myra. Le prêtre avait dit que la grâce était un rassemblement de bougies attendant que le pécheur les allume. Cette métaphore lui est toujours restée, même quand sa foi a cédé du terrain devant les coupes et ajustements qui accompagnent inévitablement l'âge adulte. Dieu, la providence, le baume de Galaad - il faut les regarder de loin.
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Il lui montra Wicklow : lacs cachés, ruines d'anciennes mines, prairies marécageuses, Raven's Glen, la cascade de Powerscourt. Elle lui servait de prétexte pour revisiter les décors de son enfance, dont les noms sonnaient si joliment avec son accent londonien : Djouce Mountain, Tonduff, Carrickgollogan. Knocksink. Aughavannagh, Glenmalure, Annamoe, Lock Nahagan. La tombe du peintre Paul Henry dans le cimetière d'Enniskerry, non loin du rocher de Lover's Leap. Elle lui demanda de l'emmener à son point de vue préféré ; il lui fit gravir un sentier en lacets, enfoncé tel un fossé au-dessus de la zone de reboisement de Kilmolin. A l'est, le regard portait jusqu'au Pays de Galles, avec les pics de Snowdonia et le drumlin chauve de Holy Island, à l'entrée du port de Holyhead.
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Nudité inhabituelle. Solitude dans un corps. Cette image que nous repoussons de nos parents, de nos ancêtres, de gens qui vécurent il y a longtemps, qui n'étaient pas comme nous, qui n'éprouvaient pas nos sentiments, dont le désir est effrayant parce que c'est de là que nous sommes issus. Il y aura un jour un poème anonyme où cet instant sera évoqué ; son intranquilité, ses doutes, un baiser sur la poitrine d'une femme, ses doigts dans la dentelle d'une chemise de nuit pleine de métaphores, car le corps est un fond de métaphores aux mains d'un versificateur, qui sait combien nous avons peur. Brisé à la guerre. Touché par amour ou par manque. Désiré dans la nuit. Imaginé dans la rue. "Cette main vivante", a écrit son poète préféré. "Je te la tends".
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Et tout en toi me donne le courage que je n'ai jamais eu, sans toi je suis comme un fantôme errant à travers la vieille demeure de la vie, et il n'y a rien en toi que je n'aime pas.
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Je n'arrive pas à me souvenir si je t'ai jamais vraiment avoué que tu étais ma tendre chérie, que tu m'as sauvé la vie, que tu as apporté à mes jours les plus sombres des instants de foi sacrée et désarmante, que je ne méritais pas, que ta présence a sanctifié mon existence.
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Je me rappelle les couleurs de cette époque comme un mélange noir-orangé de ténèbres et d'éclairage public
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L’appréciation fugitive de leurs pairs insignifiants est toujours un puissant accélérateur chez les malotrus car ils vivent dans la grande crainte de n’être rien, même parmi leurs semblables.
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Pleurer ? Oui, elle peut pleurer. Pas besoin d'un corps pour ça. Les larmes sont la partie visible du chagrin, au-dessus de la surface, ce n'est pas là qu'a lieu le naufrage.
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Pour moi, Rome est une palette de peintre, un clair-obscur de roses lustrés, de cuivre vieilli, de brou de noix, de miel, d'ivoire, de moka. C'est aussi une musique, un sonate pour piano. Je ne peux écouter Clementi sans voir ma cité d'adoption bien-aimée et être transpercé par la lance du désir.
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- Voilà pourquoi l’Angleterre veut m’étrangler, Miss Terry. En Irlande, avoir du charme passe pour un accomplissement personnel. Ici, c’est une honte pour la famille, comme d’avoir un cousin idiot.
- Taratata, Oscar, mon vieux, a repris Irving, tu es un peu dur avec nous. Nous avons bien exporté notre langue chez vous, les primitifs, après tout.
- En effet, mon chéri. À présent, nous savons dire « famine » en anglais.
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Les fenêtres sont ouvertes sur la nuit, les oiseaux parlent grec.
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L'écriture est d'une élégante calligraphie, gracieuse comme le cou d'un cygne.
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Le train grommelle en grimpant Stubblefield Hill, il tressaute et oscille avec mollesse lorsqu'il se lance dans la descente et file de l'avant, vitesse déconcertante dans le virage du bas, et puis de temps en temps, une lourdeur soudaine, une sorte de drame inquiétant quand la voiture fait un bon tremblant ou pousse un crissement métallique.
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Mes pensées gazouillaient et grondaient. Je n'aime pas l'aube. Si les poupées se lèvent, c'est bien à cette heure. (p134)
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Joseph O'Connor
On a toujours le choix. On est même la somme de ses choix.
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Jamais assez de temps pour aller jusqu’au bout d’une histoire. Jamais assez d’argent pour prendre le temps d’y réfléchir. L’argent est tout. Il ne le savait pas auparavant. Ce dont un écrivain a besoin, c’est de temps, d’avoir la permission d’échouer s’il le faut, de s’abstraire des tourments que vous inflige la nécessité de payer un loyer. L’argent est une fiction, mais elle est tout de même nécessaire. C’est la seule fiction qui existe.
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Mais il n'y avait pas d'argent propre dans un monde sale.
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Il faisait partie de ces gens qui attirent la plus grande attention en s'efforçant pourtant de passer inaperçus.
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Ma sainte épouse, l'infortunée, a quitté Londres pour s'installer ici, également, dans une petite pension en bord de mer, et elle vient chaque jour en autobus me faire la lecture, si bien que nous continuons de nous délecter de nos chamailleries ainsi que seuls les gens mariés savent le faire. Nous aimons à nous quereller pour de petits riens, comme des sandwichs, ou la démocratie. (p. 15)
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Je préférerais écouter n'importe quel fou délirer dans la rue plutôt qu'un acteur qui fait son numéro. Au moins, le fou ne s'attend pas qu'on l'applaudisse.
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