Citations de Josette Boudou (24)
Amoureuses, les filles, le coeur léger, quittaient leurs parents pour suivre leur mari. C'était ainsi depuis des siècles, des millénaires peut-être. Pourquoi leurs enfants à eux échapperaient-ils à la règle ?
Mais, demande encore Octavie, il va sortir comment le petit de Sidonie ? Et d'abord, comment il est entré ?
L’âge avait raison de ses forces.
Ainsi, la vie semblait en suspens.
C’est la poussière du temps. Un jour, vois-tu, elle finit par nous recouvrir tous.
La valeur de quelqu'un se reconnaît à ses qualités d'âme, non? C'est ce que ma mère m'a inculqué depuis ma toute petite enfance. Je n'ai pas changé d'opinion et n'en changerai jamais.
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Les plus crédules se laissaient prendre à son manège.
- Ah ces jeunes, ils font tout pour se simplifier la vie!
"- Toute injustice me regarde. Fais comme tu l'entends. Quant à moi, c'est loin de mes habitudes, mais pour une fois, je vais me mêler des affaires des autres ! é
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Oui, Antonin avait raison, le monde était laid, indigne. Et pire que les abus de pouvoir, pire que les privilèges, cette guerre qui prenait les jeunes hommes à leur mère, à leur femme, à leur sœur. Pour qui , Pour quoi ? Existait-il une chose, une seule qui mérite de tels sacrifices ?
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Pourquoi ne peut-on prendre la souffrance de ceux que l'on aime, la rejeter loin d'eux ?
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" La vie est obstinée, tu sais, dit-elle, elle gagne toujours ! Longue vie à toi, mon petitou !"
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" Tu sais, tante, affirma-t-il un jour avec le plus grand sérieux, quand je serai grand, je serai évêque et épicier !
- Épicier pour manger des bonbons, répondit Jeannette en riant, mais évêque, pourquoi ?
- Pour la robe violette, le chapeau et, surtout, pour les souliers à boucle !"
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" Les discours, c'est bien joli, dit-elle, mais ça ne remplit pas l'estomac."
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Peiner pour pétrir, certes, en lutte avec l'épaisse pâte élastique qui résistait, se dérobait à l'étreinte des bras musclés. Mais, toujours tenace, elle abdiquait, se faisait souple, obéissante, soumise enfin. Façonner le pain, l'essentiel de la nourriture, la pain rassasiant, consolateur, vital. Sortir du four les tourtes brunes et lourdes, les couronnes renflées, les larges miches blondes, craquantes, superbes. A la table la plus pauvre, chaque jour on bénissait le pain avant de l'entamer.
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L'hiver était venu, et la campagne entière lui faisait allégeance. Avec lui viendrait aussi le destin de Julia.
XVI. Père et fils.
Célestin avait terminé ses exercices d'orthographe et récité la règle : " Devant m, b, p, on écrit m au lieu de ', sauf dans bonbon, bonbonne et embonpoint."
XVI. Père et fils
Sur chaque meuble, sur chaque objet, il avait laissé son empreinte, un peu de lui-même. Guillaume était né là, et il y avait toujours vécu. (...)
Elle refusait de croire que son père fût couché là, froid et absent pour toujours. Il tenait sa main, lui parlait comme dans son enfance, avec une douceur constante et iréelle.
IV. La guerre, mangeuse d'hommes
Avec le mois d'avril, une douceur nouvelle impregnait l'air plus léger. Les bourgeons liberaient leurs feuilles fragiles, d'un incroyable vert brillant. (...)
Puis mai arriva, beau et chaud. Au cours des promenades autour de Clermont, les jeunes filles cueillaient les premières fleurs : anémones, pervenches, pâquerettes bordées d'une pointe de rose, violettes minuscules, d'un bleu-mauve étonnant, satiné. Les oiseaux s'appelaient gaiement dans les jardins où le vent berçait les cerisiers en fleurs, s'affairent autour des nids de mousse où pépiaient les oisillons.
Devenir maîtresse d'école, voilà ce qu'elle avait toujours voulu, toujours, depuis son entrée dans la classe des petits.
II. Julia grandit