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Critiques de Joumana Haddad (63)
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Le livre des reines

Le destin de quatre femmes , sur un siècle . Quatre femmes qui sont mortes plusieurs fois et qui portent sur elles le fardeau de leur naissance. 1912, 1946, 1970 et 1996. Ce sont des femmes de la Première guerre mondiale, de la Seconde guerre mondiale, des révolutions iraniennes, égyptiennes, des guerres du Golfe, du Yémen, irako-kurdes, turco-kurdes, israélo-arabe. Le melting pot du Moyen Orient toujours connu pour ses combats, ses massacres, sa haine, son adversité. Une liste sans fin de récriminations , d'acharnement. Naître femme dans cette région de désespoir c'est grandir dans la douleur et la souffrance. Ce que ces femmes ont vu, vécu et revu fait en sorte que ce sont elles qui supportent et réinventent la vie à chaque naissance.

Le livre des reines est un livre d'une grande sensibilité, aux dimensions humaines et trop vraies pour n'être que fiction. Les larmes et les pertes marquent chacune de ces victimes et longtemps après avoir fermé ce livre, on entend encore leurs cris.
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Le livre des reines

En s'attachant à quatre femmes de générations différentes, Joumana Haddad dépeint la condition féminine dans une famille arménienne, une famille qui va subir génocide, exil, et guerres. C'est d'abord Qayah, qui naît à Aïntab en Turquie en 1912 et qui verra sa famille massacrée en 1915 lors du génocide arménien et qui doit fuir en Syrie à Alep. C'est Qadar, sa petite fille qui va découvrir le corps de sa grand-mère qui a choisi le suicide, Qadar qui doit vivre au Liban avec sa mère Qana, écorchée vive et Luqa son père, qui se déchirent, prenant parti, l'un pour les phalanges chrétiennes, l'autre pour l'action des Syriens contre les Palestiniens. Enfin la dernière génération Qamar, qui se convertit à l'islam quand elle épouse Beshir, un Turc et le suit à Istanbul, en se radicalisant.



Quatre générations qui traversent le vingtième siècle au Moyen-Orient, entre Turquie, Syrie et Liban, des femmes qui subissent un destin, qui souffrent, se rebellent mais qui se transmettent la force, la détermination et la résistance. Dans cette histoire familiale et filiale, c'est l'histoire difficile d'une région qui va connaître génocide, exil, conflit israélo-palestinien, guerre civile au Liban entre Chrétiens et Musulmans, radicalisation et terrorisme.

Le livre des reines fait résonner quatre voix qui évoquent l'histoire et le destin de femmes du Moyen-Orient.
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J'ai tué Schéhérazade : Confessions d'une femme..

J'ai tué Schéhérazade est un essai écrit par une Arabe chrétienne (oui oui oui ! stop aux amalgames entre "Arabe" et "musulman" !) du Liban sur la condition féminine dans les pays de culture arabe.



Contrairement à ce que son auteur annonce dans le préambule, je n'ai pas été déçue, pour la simple et bonne raison que je ne m'attendais à rien. Ni à un propos misérabiliste du style "pauvre de nous", ni un propos schizophrène minimaliste et ignare du style "de toute façon vous les Occidentaux, vous êtes pas comme nous , vous pouvez pas nous comprendre d'abôôôôrrd alors laissez-nous traquilleeeeeuuuhhh"



Même si certains de ses propos mériteraient d'être nuancés - à mon avis, mais c'est un essai, alors le "100% d'accord" ne peut pas être attendu - beaucoup des points développés étaient intéressants. Pas de féminisme forcené et pas d'angélisme.

Joumana Haddad rappelle par exemple, à très juste titre, que si des actes d'une extrême violence sont encore commis contre les femmes dans des pays où l'islam radical est roi (l'excision, les crimes d'honneur), certaines femmes tiennent des propos d'une misogynie que peu d'hommes oseraient tenir lorsqu'elles élèvent leurs enfants, notamment.

C'est vrai que dans le monde des extrêmes qu'est le 21ème siècle concernant le féminisme il existe 2 très grands groupes majoritaires : le 1er considère qu'être féministe veut dire revendiquer l'égalité en tous points avec les hommes, et donc, le droit (et le devoir...) de se conduire de manière aussi stupide que certains peuvent le faire. Et pour les autres, être "féministe" est un gros mot... C'est pourquoi j'ai aussi beaucoup aimé le point selon lequel la féminité (à comprendre, aimer s'occuper de son apparence) et l'intellect ne sont pas incompatibles.

Et de la même manière : que ce soit avec un voile intégral ou des bouts de tissus qu'on appelle soit disant des "tenues sexy" sont autant de négations de la féminité et pire encore, une façon de rentrer dans le jeux pervers de certains hommes. ENFIN ! merci à vous Joumana Haddad !



En revanche, j'avoue que l'aspect subversif pour subversif m'a vraiment agacée. Très bien madame Haddad, vous avez lu le marquis de Sade à l'âge de 12ans et cela a bouleversé votre vision de la vie - je l'ai lu à 18ans et j'ai trouvé ça "chiant", car contrairement aux légendes, ses écrits contiennent plus de philosophie que d'érotisme. Bref, y avait-il vraiment besoin de s'étaler sur votre carrière d'écrivain érotique pour autant? Était-ce vraiment pertinent dans cette démonstration? Je comprend que certains seraient choqués de lire tous ces mots, mais dans mon cas... une fois lu et compris, je n'attendais qu'une chose : que vous passiez à la suite !



Malgré ce dernier point, je pense que l'auteur peut se glorifier de faire partie, à son niveau, des Lilith arabes de ce siècle, au même titre que les femmes arabes qu'elle cite dans son essai.



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J'ai tué Schéhérazade : Confessions d'une femme..

Halte ! Toi qui penses que les clichés, stéréotypes et préjugés reflètent l'entière réalité, entre ici. Et prends-toi une claque salutaire, ptit con !

Si la femme arabe voilée de dessus la tête à dessous les pieds, qui n'a qu'un droit, celui de se taire et qu'une volonté, celle de son mâle dominant existe, elle n'est pas seule. Fort heureusement ! Même si c'est la seule que nous acceptons de voir, nous autres occidentaux.

Or, il y a de part le monde arabe des femmes qui osent. Dire leur rejet de la société patriarcale. Écrire et publier des poèmes érotiques sans métaphore. Fonder un magazine sur le corps. Dire à la face du monde (entier) que non, elle ne laissera personne lui dicter sa conduite, ses attitudes. Que le combat des femmes est avec les hommes, pour les mêmes droits qu'eux. Ne pas leur demander, ne pas les rejeter mais prendre ce qu'on leur refuse. Refuser Shéhérazade et ses compromis : la liberté, la vraie, ne les supporte pas. Les femmes, arabes ou non, doivent conquérir leur identité, leur féminité, à leur manière, sans écouter les sirènes des normes patriarcales. Les femmes sont assez grandes pour se prendre en main toutes seules, merci pour elles.

Cette "confession" d'une "mauvaise fille" s'adresse tout autant aux arabes qu'aux occidentaux. Aux hommes comme aux femmes. Elles bat en brèche bien des clichés véhiculés par par nos médias, montre une vitalité qui nous est cachée, occultée ; au nom de quoi ? Joumana Haddad est en colère, vitupère, ne perd pas espoir malgré les coups durs, essaie d'y croire toujours. Sait que cela ne sera possible que si les masses se lèvent ; mais des masses éclairées, qui ne nient pas l'individualité de ses membres. Qui ne soit pas guidée par une religion quelconque.

Que l'Orient et l'Occident enfin se voient avec des yeux neufs, lavés de tout préjugés religieux, racistes... Que chacun revienne sur ses certitudes, pour se voir vraiment. L'apaisement apportera aussi une évolution des mœurs, l'égalité, enfin.
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J'ai tué Schéhérazade : Confessions d'une femme..



Ce petit pamphlet pour le droit à la liberté des femmes arabes, est relativement décevant, parce qu'il tourne en rond.

L'auteure revendique le droit, en tant que femme, d'écrire et de publier des textes, qu'ils soient érotiques ou tout simplement libres, qui choquent ceux qui détiennent le pouvoir dans le monde arabe (qu'elle décrit comme schizophrène et faux cul). Sa démonstration est intéressante mais elle ne dépasse pas les déclarations emportées et décochées comme des flèches empoisonnées, mais sans veritable analyse en profondeur, avec beaucoup d'egocentrisme et une tendance à imposer ses vues.

Cela dit c'est bien écrit et on prend un malin plaisir à être totalement d'accord avec elle, et c'est heureux que des femmes comme elle osent lutter contre l'obscurantisme de cette manière.
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J'ai tué Schéhérazade : Confessions d'une femme..

Comme elle le dit dans sa préface, Joumana Haddad a écrit cet essai, pamphlet devrais-je dire, suite à la phrase d’une journaliste occidentale : « La plupart des Occidentaux n’imaginent pas qu’il existe des femmes arabes libérées comme vous ».



De la colère, j’en ai trouvé à chaque page. Joumana Haddad s’insurge aussi bien contre l’image perçue par nous occidentaux que par l’image que donnent les femmes arabes elles-mêmes. « Oui, une « autre » femme arabe existe. Elle doit être remarquée. Elle mérite d’être reconnue. Et je suis là pour raconter son histoire : parmi celle de beaucoup d’autres, la mienne. » Le stéréotype de la femme arabe voilée, victime, isolée existe, mais elle voudrait tant que l’on regarde les autres, les battantes, celles qui n’attendent pas tout d’un bon mariage, celles qui sont exécutrice de leurs propres existences. Pourtant, elle n’est pas la féministe pétroleuse que ses écrits pourraient laisser penser. C’est une femme, heureuse d’être une femme.

Joumana Haddad a grandi à Beyrouth dans une famille catholique pratiquante et traditionaliste. Tout a commencé lorsque vers l’âge de 12 ans, elle découvre Sade et autres auteurs sulfureux dans la bibliothèque de son père. La littérature a toujours été un garde-fou contre les fureurs de la guerre, pour cette poétesse qui a soif de liberté, qui fuit les contraintes.



Imaginez-vous : femme arabe vivant à Beyrouth -donc, pour certains mâles, une sous-classe-. Vous décidez de créer un magazine. Pourquoi ne pas l’appeler Jasas (corps en arabe) ? C’est ce qu’a fait cette Joumana Haddad. Avouez qu’il faut un sacré culot ou, comme elle l’écrit une bonne dose de folie. Attention, ce n’est pas du porno. Tout y est traité que ce soit sous l’angle littéraire que médical ou social. Pourquoi ce magazine ! « Je sentais une frustration croissante de ce que notre superbe langue arabe avait été justement privée de tout un pan de ses potentiels, de son lexique et de son imaginaire. La plupart des thèmes relatifs au corps étaient devenus tabous au cours de l’histoire récente, alors que notre héritage littéraire antique regorge d’œuvres à faire rougir le plus obscène des auteurs occidentaux. »

Et elle a tenu bon contre vents et marées, contre les jugements, les formules vengeresses « Tu mérites d’être lapidée à mort. Tu pourriras en enfer. Tu corromps nos enfants... »

Que cette femme arabe, qui se revendique arabe, laïque, ose braver ainsi l’univers masculin, je crie bravo et j’applaudis des deux mains. Porter l’étendard de l’athéisme dans ce pays hyper religieux est plus qu’un défi.

L’intégrisme n’est pas que musulman comme elle l’explique dans le chapitre 6.

Parce que, voyez-vous, le sexisme, malheureusement, n’existe pas que dans les pays arabes. Il est partout.



Joumana Haddad a tué Schéhérazade pour que les femmes arabes n’aient plus à obéir, négocier, s’aplatir pour vivre, parce qu’elle représente « un complot contre les femmes arabes en particulier et les femmes en général ». Elle s’en explique dans le très beau chapitre « Post-partum ». Joumana Haddad n’oublie pas d’inviter, par des citations de leurs ouvrages, d’autres femmes arabes vivant dans des pays arabes qui, comme elle, luttent pour leur liberté.



L’intégrisme n’est pas que musulman comme elle l’explique dans le chapitre 6 « Femme arabe ne craignant pas de provoquer Allah » et le sexisme est partout.



Lisez ce livre qui a pour sous-titre « Confessions d’une femme arabe en colère ».


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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J'ai tué Schéhérazade : Confessions d'une femme..

A regarder sa photo sur la couverture du livre, masse de cheveux bouclés, petit tatouage mignon (son initiale, J ou plutôt Jim, la lettre arabe), ses yeux pétillants et ses jolies lèvres entrouvertes, on lui donnerait le Bon Dieu sans confession…



Seulement voilà, derrière ce joli minois se cache un caractère bien trempé, des prises de position nettes et affichées et surtout, surtout, beaucoup de courage.

Et là je dis oui : mieux vaut être belle et rebelle que moche et remoche ;)



Ce que Joumana nous dit, c'est qu'elle en a marre, vraiment marre, de l'image de la femme, en général, et de la femme arabe en particulier. C'est un réquisitoire contre tout ce qu'on essaie d'imposer, et pour qu'une femme soit, soit elle-même et rien d'autre.



Les idées sont clairement exprimées, avec une intelligence indéniable, appuyées sur des citations et portées par un texte, écrit en anglais, d'excellente qualité et humoristique.



J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture et mon chapitre préféré est : Femme arabe redéfinissant sa féminité :) : une vraie pépite.



Ce qui m'a étonnée, pour une Libanaise, vivant à et n'ayant jamais quitté Beyrouth, c'est qu'elle démystifie complètement cette ville (« Beyrouth n’est ni ma mère, ni mon amie, ni ma partenaire. Pas d’amour entre nous, pas même une complicité »).



Seul bémol : moi je l'aime Shéhérazade :)

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Le livre des reines

Quatre femmes voient leur destin bouleversé par les guerres intestines du Moyen-Orient.

Du génocide arménien à la guerre en Syrie, nous suivons l'Histoire au travers de plusieurs générations de femmes courageuses.



Avec une écriture délicieuse, ciselée et tranchante, Joumana Haddad livre un récit inspiré de sa vie, bouleversant.

La construction narrative est originale et donne des airs de conte au roman.

Chaque partie est consacrée à la vie d'une femme de la famille débute sur la présentation d'une carte de jeu ♦️♣️♥️♠️, une reine aux caractéristiques singulières.



L'histoire racontée au travers de ces quatre femmes, c'est l'histoire récente d'un Moyen-Orient déchiré encore et toujours pour des questions de territoire, de pouvoir et de religion.



De part ces narratrices féminines, l'éclairage est particulièrement mis sur le traitement des femmes au sein de ces diverses communautés et au cours de ses conflits.

Les scènes de violence sont légion et laissent le lecteur sans voix face à l'abominable.



Un roman coup de poing, superbement singulier, à découvrir sans attendre ♥️
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Le livre des reines

Quatre femmes sur quatre générations dont tous les prénoms commencent par un Q deviennent sous la plume de Joumana Haddad les Quatre Queens d'un jeu de cartes fataliste. Chaque chapitre couronne une Reine et chaque Reine est blessée et sacrée, blessée dans ce qui fait d'elle une femme à part entière mais aussi une fille, une soeur, une amie, une amante, une femme, une mère, une grand-mère etc. Chacune partage les souffrances de l'autre, le destin s'acharnant sur chacune d'entre elles, comme une malédiction. Jouamana Haddad écrit qu'elle tente d'exorciser ces femmes possédées par la souffrance. En même temps, ces Reines qui sont loin d'être toutes puissantes se retrouvent dépossédées de leur sacralité et deviennent très vite, dès leur naissance même, à cause de cette malédiction, des victimes éternelles ... Aucune ne gouverne réellement. Et la Reine de Carreau souffre en silence car un Carreau transperce sa chair blessée. La Reine de Pique se pique avec une aiguille qu'elle avale et qui lui reste en travers de la gorge. La Reine de Coeur se retrouve avec un coeur brisé en mille morceaux, et la Reine de Trèfle ... Disons qu'elle a un statut particulier, un destin particulier, car elle est celle qui boucle la boucle, qui rompt la malédiction lancée sur plusieurs générations ... Elle disparaît à la fin, comme les autres, et reste la Dernière des Reines.



PS : À conseiller à ceux qui aiment le Sang des Promesses de Wajdi Mouawad
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Le livre des reines

Une saga familiale intense.

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Qayah, Qana, Qadar et Qamar sont des femmes de la même lignée dont les vies n'ont pas été épargnées, comme si leur famille était maudite. Qayah nous raconte le génocide arménien, ses descendantes nous narrent le conflit israélo-palestinien, les luttes entre chrétiens et musulmans au Liban et en Syrie.

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Ce roman est d'une intensité incroyable, abordant de nombreux sujets complexes. Véritable pamphlet féministe, ce livre transmet l'histoire de femmes qui ont vécu les pires atrocités, les ont cachées, ont tenté d'avancer avec leur douleur et leur peine mais dont le poids du passé et les non-dits les rattrapent toujours. Des femmes qui veulent se libérer du joug des hommes, de leurs maris, qui désirent s'exprimer, vivre pleinement. Au-delà des horreurs infligées à ces femmes, l'autrice décrit le monde dans lequel elles vivent, monde où des peuples se détruisent au nom de leur religion, où des communautés se font persécutées, massacrées, où il est habituel de marcher dans la rue et de tomber sur un cadavre.

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Ce roman est écrit par une femme qui a vu beaucoup de choses terribles, dont les ancêtres ont été les victimes d'atrocités, et on peut sentir une colère retenue à la surface de son écriture.
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Le livre des reines

24h. C’est le temps qu’il m’a fallu pour lire ce roman. 24h pendant lesquelles j’ai traversé un siècle d’histoire au côté de ces quatre femmes flamboyantes de courage et d’impétuosité. Du génocide arménien au conflit israélo-palestinien, l’Histoire ne leur a laissé que peu de répit.



De fil en aiguille, nous déroulons l’histoire de cette famille ravagée par les guerres et les conflits. Le temps passe mais c’est comme si l’Histoire se répétait. A travers la construction du récit, nous comprenons bien que leurs destins se font tristement écho. Quand cela cessera-t-il ? L’Histoire ne peut-elle pas laisser un peu de paix pour ces terres déjà trop meurtries ? 🩸



Ce roman, inspiré de l’histoire des ancêtres de l’autrice, est d’une force éclatante. A mettre en toutes les mains, des plus expérimentées aux moins aguerries. Je ne suis moi-même que trop peu informée des conflits qui font rage dans cette partie du monde et pourtant… je l’ai adoré et vous le recommande sans hésiter ! ❤️
Lien : https://livriotte.wordpress...
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J'ai tué Schéhérazade : Confessions d'une femme..

Je viens de refermer ce livre et j'en reste vraiment pantois.

J'ai pensé même arrêter ma lecture en chemin, déçu.

Mais je voulais savoir de quelle manière, la rageuse Joumana Haddad allait terminer sa diatribe.

Mais du même du ton aussi pédant et aussi provocateur qu'elle l'avait commencée.

Et puis quel manque d'humilité !

Quelle arrogance !





J'ai bien compris que Joumana Haddad était une féministe trop « extrémiste ». D'accord pour que l'auteure et journaliste revendique son droit d'exister en tant que femme arabe libre, et revendique aussi son droit d'écrire.

D'accord même pour qu'elle publie, à sa convenance, son magazine érotique dans un pays si conservateur et écrasé par le poids des traditions et celui de la « Morale vertueuse » que prônent chaque jour les différents partis politiques religieux de son pays. Un magazine qui lui a valu bien des critiques, des injures, des intimidations et même des menaces.

Mais elle ne pouvait pas s'attendre à ce qu'on lui jette des fleurs…





L'auteure appartient à ce féminisme qui est pour moi, bien différent de celui que j'ai déjà lu à travers d'autres livres et dans d'autres combats, comme ceux de Leïla Slimani (qui avait cité cette dame dans un de ses livres), ou de la guerrière Chahdortt Djavann.

Car Joumana Haddad n'a aucun argument à soumettre au lecteur et n'aborde aucun sujet de fond.

L'auteure ne fait que balancer, parfois d'une façon très virulente, rien que ses propres convictions et ses points de vue.





D'ailleurs c'est simple, le livre tourne entièrement autour d'elle.

Et j'ai trouvé cet égocentrisme fort déplaisant.

Pas de sérénité, ni de bienveillance, tout est dans la revendication et surtout dans le jugement.

Tout est aussi dans le dénigrement. Joumana Haddad critique avec véhémence, toute la société libanaise faite je cite : de « schizophrènes et d'hypocrites ». L'auteur se targue même de ne se sentir d'aucune racine libanaise. Mais plus poétiquement, parce qu'elle a voyagé, avoir une racine dans chaque pays visité.



Pas d'attache, ni de Dieu, après une démolition-saccage de la religion chrétienne et islamique.

Peu de personne n'a grâce à ses yeux. Même ses concitoyennes ne sont pas épargnées. Toutes ces sottes qui en exemple, préfèrent prendre des bains de soleil que d'ouvrir un livre.

Quel terrible jugement ...!

Qui s'explique que l'auteure à douze ans elle avait lu bravement « le marquis de Sade », pendant que ses petites copines de classe, décrites comme des timorées et des niaises, rougissaient devant des histoires d'amour de Barbara Cartland.





Agaçante aussi cette façon de défier constamment le lecteur. de défier aussi occidental, que nous aurions, toutes et tous une image très erronée de la femme arabe. Qu'elles ne sont pas toutes soumises à l'homme, ni toutes des arriérées, ni toutes couvertes par une burqa.





Mais madame Joumana Haddad, vous n'êtes pas la seule femme libre dans un pays arabe, que moi l'occidental, connaisse !





Agaçant aussi tous les constats que l'auteure souligne parfois par plusieurs traits rouges, aussi rouge que sa colère, qui n'est parfois pas bonne conseillère.

Comme le fait de se lamenter sur son fils de dix ans, parce qu'il préfère « écouter 50 Cent et danser la tecktonick » que d'écouter Chopin.

Là, Madame il y a sans doute un petit problème d'éducation, pour rendre votre fils plus sensible à la grande musique.





J'ai eu cette triste sensation que Joumana Haddad se vantait un peu trop d'être exceptionnelle et que le monde entier ne semblait pas lui convenir.

D'accord, elle est une femme arabe (elle le répète assez), libre et sans entrave aujourd'hui.

D'accord, c'est une battante.

Mais j'espère qu'elle trouvera plus de douceur en elle, pour continuer ses combats avec moins de ire et de déchainement et plus de sagesse.





Je terminerai ce commentaire par une citation de Sai Maa :

« Aucune paix n'est possible tant qu'il y a en vous des luttes, des tensions, de la peur. Comment peut-il y avoir la paix sur terre si c'est la guerre en vous ? «

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Le livre des reines

Il y a des livres dont la puissance des mots restent gravé à tout jamais dans la mémoire. C'est le cas de celui-ci.

L'écriture en finesse, l'autrice manie les mots comme une dentellière manie la dentelle.

J'ai été bouleversée par ce récit, par ces 4 femmes, ces 4 Q, ces 4 reines.
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Le livre des reines

Ce roman m'a bouleversée. L'auteure nous y narre le destin de quatre femmes : celui de Qaya, Qana, Qadar et Qamar. À travers leur histoire et les épreuves qu'elles doivent traverser, nous découvrons les soubresauts historiques et les guerres qui ont secoué le Moyen Orient durant tout le XXème siècle et le début du XXIème.



Il y est donc question du génocide arménien, du conflit israélo-palestinien, de la guerre civile au Liban et de la guerre en Syrie. L'auteure a su montrer avec beaucoup de justesse que les personnes ayant survécu à ces horreurs peuvent être vues comme des "bombes à retardement". Elles souffrent profondément et voient leur vie impactée sur du long terme. Il est des choses dont nous ne pouvons pas nous remettre. Je suis d'ailleurs profondément choquée par ce que la petite Qaya a pu voir et subir.



La narration du roman était très intéressante, j'ai beaucoup aimé le fait de nous pencher un peu plus sur une des quatre femmes dans une partie lui étant dédiée. Elles sont considérées comme les quatre reines d'un jeu de cartes, chacune avec leurs particularités. J'ai aussi trouvé intéressant (et terrible à la fois) que l'auteure boucle la boucle, sacré coup du sort du destin que la dernière partie où elles reviennent à l'origine des souffrances.



Ces femmes m'ont profondément émue, leur détresse, leurs souffrances, leur besoin d'amour et leurs désillusions, leur souhait de faire différemment pour ne pas reproduire les mêmes erreurs, leurs imperfections et leurs failles, leur besoin vital de couper avec le destin qui ne cesse de s'acharner et surtout leur désir de préserver la génération suivante en lui cachant ce qu'eux ont vécu.



J'ai été émue par cette tentative d'échapper au coup du sort, à ce destin impitoyable qui broie toute personne face à lui. Et j'ai été choquée de lire tous les conflits ayant eu lieu dans cette partie du monde, des guerres dévastatrices tuant des frères, des guerres liées notamment souvent à la religion.



Cette lecture restera gravée en moi pendant très longtemps.
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Le livre des reines

⭐⭐⭐⭐⭐ • Coup de foudre !

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Joumana Haddad signe sous la forme d'une exofiction, une saga familiale qui s'étend sur 4 générations de femmes, toutes prises dans la tourmente des guerres qui depuis trop longtemps ravagent le Moyen-Orient : génocide arménien, conflit israélo-arabe, conflit entre chrétiens et musulmans au Liban, en Syrie, montée en puissance de  l'islamisme radical… Elle s'est inspirée de sa famille et de son histoire pour écrire ce roman et nous livrer ainsi un récit entre autobiographie familiale et fiction. Un récit tel un hommage à toutes ces femmes qui paient le prix d'être nées dans ces territoires en conflit.

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A travers quatre portraits de femmes, et dans ce contexte géopolitique complexe, l'auteure nous livre un roman dense d'une grande richesse et nous donne des clés pour mieux comprendre et appréhender cette région du monde.

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A l'heure où j'écris ces quelques lignes, je ne sais toujours pas quels sont les mots justes pour traduire la fulgurance de mon coup de foudre. A-t-on besoin de mots d'ailleurs ? Vous comprendrez tous, j'en suis certaine, ce que l'on peut ressentir lorsqu'on est foudroyé par un récit. Et vous comprendrez aussi que parfois, ça ne s'explique pas…

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J'ai ralenti ma lecture autant que je le pouvais. Je savais avant même de l'avoir commencé qu'il serait difficile de refermer ce livre. Je savais aussi que je m'exposerais à des émotions intenses et vives, que je lirais ce roman en apnée et que je serais touchée au plus profond de mon être.

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Oui… Je ressors de cette lecture vidée et meurtrie ! Mais je ressors aussi de cette lecture grandie et enrichie, et ça, ça n'a pas de prix !

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Ce livre rejoint le cercle très fermé des romans que je considère comme nécessaires ; Ceux qui ont provoqué en moi quelque chose qui ne s'explique pas et qui nous donne envie de le faire découvrir à la terre entière…

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Article complet sur mon blog.
Lien : https://mylittlepatchoulie.w..
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J'ai tué Schéhérazade : Confessions d'une femme..

Jouamana Hadddad est une journaliste et poétesse libanaise. Ce texte est une réaction à la question d'une journaliste étrangère qui lui a demandé "comment une femme arabe comme vous en vient à publier en arabe un magazine érotique aussi controversé que JASAD?"

Dans un élan de colère, Joumana s'offusque de cette ignorance de la réalité des femmes arabes mais aussi de leur diversité. Non toutes les femmes arabes ne sont pas esclaves et voilées.

Elle nous explique son enfance à Beyrouth, entre la guerre et le Marquis de Sade, sa lutte pour s'exprimer, contre sa famille et contre les réactions hostiles voire menaçantes.

Elle déplore l'effet de groupes dans les pays arabes qui empêchent l'individu de s'exprimer et forcent les gens à suivre la pensée unique.

Un essai très personnel et très intéressant sur le regard d'une femme qui ne se retrouve ni dans les clichés véhiculés sur les femmes arabes, ni dans les insultes que certains lui renvoient... Une tentative pour définir son identité?

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Le livre des reines

" Le livre des reines " de Joumana Haddad (270p)

Ed. Jacqueline Chambon

Bonjour les fous de lectures....

Voici une sage familiale..

4 destins, celui de :

Qayah l’Arménienne

Qana la Palestinienne,

Qadar la Libanaise et

Qamar la Syrienne.

4 générations, 4 femmes aux prises avec les tourments de l’histoire du Moyen-Orient sur un siècle.

Ces femmes vont connaitre l'exode, la violence,les séparations, les deuils.

Peu de joie et d'amour.

Toujours, elle feront face à leur destin la tête haute, volontaires.

Leur seule erreur étant d'être nées sur des territoires où les lois et les religions ne sont pas édictées en leur faveur.

Ces 4 femmes sont comme les 4 reines d'un jeu de cartes, dissemblables et proches à la fois.

Récit sur le déracinement, la relation mère/fille, le traumatisme de la guerre qui les poursuit de génération en génération.

L'auteure s'est inspirée des femmes de sa famille et de leurs vécus pour écrire ce roman.

Le récit est tourmenté (l'auteure connait également les affres de la guerre), libérateur certainement pour cette 5° reine.

Le lecteur occidental, lui, een apprend un peu plus sur ces conflits du Moyen-Orient et la condition des femmes.
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Superman est arabe

Voila, c'est fait, elle a aussi tué Superman. Mais pas Clark Kent (que Loïs Lane se méfie, elle va finir comme Shéhérazade).

Avec la même verve que pour sa confession, la même hargne, Joumana Haddad détruit le mythe de Superman, héros que nous pensions américain mais qui se révèle arabe. Soit. Mais pourquoi ?

Pour répondre à l'injonction qui est faite aux hommes, arabes surtout, d'être forts, virils, que nous soyons béates d'admiration devant eux. De cacher leurs "faiblesses" : douceur, gentillesse, doutes ; ce qui fait fait d'eux des Clark Kent, des êtres humains. Construisant des sociétés machistes et patriarcales, avec toutes les structures coercitives envers les femmes qu'il faut.

Et cet état est perpétué par l'éducation donnée par les mères et la société (donc nous). Nous sommes tous autant victimes que coupables. Il est temps de se donner les moyens de sortir de ce cercle vicieux.
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J'ai tué Schéhérazade : Confessions d'une femme..

Quand commencerons-nous à faire attention au souffle d’un arbre qui pousse ?



« Le texte de cette mise à mort est un vent de tempête qui éclaircit le ciel. Non le ciel encombré des monothéismes, mais le ciel qu’est le corps d’une femme, ce corps personnel qui n’appartient qu’à lui-même ». Dans sa courte préface, Etel Adnan parle, entre autres, de mythe historique et de libération du corps, d’écoute du silence, du rythme de la colère, d’objet et de sujet, de violence, « Elle sort ses griffes contre tous les tabous et son « crime » devient une naissance, un acte de vie », de la pluralité des femmes arabes, du mythe d’être un sous-produit de la Création, « Mais Jouamana apporte la bonne nouvelle que la femme ne sort que d’elle-même, et qu’elle doit se faire, doit se créer, tout comme l’homme, d’ailleurs », de liberté, des contes et de leur rôle dans la création du monde…



« Cher Occidental,



Laissez-moi vous prévenir dès le départ : je ne suis pas particulièrement connue pour rendre la vie facile aux autres. Si vous abordez donc ces pages en quête de vérités que vous croyez déjà connaître, de preuves que vous pensez déjà avoir ; si vous espérez être conforté dans votre vision orientaliste, ou rassuré quant à vos préjugés anti-arabes ; si vous vous attendez à entendre l’incessante berceuse du conflit des civilisations mieux ne vaut ne pas poursuivre ».



Joumana Haddad explique, avec forte ironie, « Bien que je sois une soi-disant « femme arabe » », ce qu’elle est libre de faire, ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas, « moi et mes semblables ressemblons beaucoup à… Vous ! »



Les articles – la, le, les – devraient être maniés avec grande prudence, ils favorisent des généralisations abusives, la réduction de personnes différentes à des catégories homogènes, que par ailleurs, ces personnes n’utilisent pas pour se nommer. « Nous sommes différents parce que tous les humains sur la planète le sont. Nous différons de vous comme vous de votre voisin » ou pour le dire autrement « nous sommes nous-mêmes, et pas une vignette mystérieuse et voyante faisant de nous des spécimens ».



Les groupes sociaux existent dans des rapports asymétriques entre eux, mais ils ne sont ni homogènes ni sans divisions internes.



Le pluriel en chacun·e, les traits mouvants, les inscriptions sociales historiques – les contraintes et les résistances -, les actes dans les contradictions sociales. La principale aspiration du livre « est d’offrir un témoignage et une méditation tout à la fois, sur ce que signifie, et pourrait signifier, être une femme arabe aujourd’hui ».



Des femmes arabes et un « tissu rassurant de mensonges et d’illusions », des proliférations obscurantistes « dans la culture arabe » telle une moisissure, des voleurs de « vies privées » et de la liberté individuelle et civique des femmes, des profanateurs d’une civilisation et de l’héritage arabe des Lumières, la promotion de clichés relatifs aux Arabes – plus avant, l’autrice soulignera le caractère hétérogène et complexe de la mosaïque des sociétés et cultures arabes -, des coups de tête « contre un mur épais d’insolubles problèmes », ce qui ne peut-être « démantelé, ni pénétré ni abattu de l’extérieur » ni par des extérieurs, « Le changement ne s’exporte pas »…



Mêlant éléments biographiques et réflexions, Joumana Haddad montre d’autres réalités, souligne d’autres espaces, compare les situations de femmes arabes musulmanes et chrétiennes, insiste sur des femmes qui ne courbent pas l’échine.



Une fillette, « enragée de curiosité », l’intérêt pour « la lecture et la masturbation », l’invention d’un accès au monde par le rêve, une complice toute-puissante nommée littérature, les illusions des unes et les rêves des autres, la liberté intérieure permise par des lectures émancipatrices, la lecture comme respiration, le français et l’absence de traduction en langue arabe, les possibles illimités et les tabous brisés, « plus d’une femme arabe doit à la littérature la première étincelle du modèle de vie et de pensée atypique ensuite adopté »…



Les phobies, « le son d’un affreux sifflement », un obus imaginaire, le symbole de l’attente de la mort, l’annihilation de l’avenir, l’angoisse et la rage, la symphonie du combat, une place particulière dans la ville et un « Où », « Ma nation à moi est une poignée d’endroits que j’aime quand je m’y retrouve, éparpillés de par le monde », l’incomplétude…



Une femmes arabe écrivant de la poésie érotique, de la liberté de pensée à la liberté d’expression, « il m’a fallu longtemps pour affranchir mon langage de la peur des mots », la langue, « J’ai commencé par me cacher lâchement dans la langue française pour éviter de confronter l’arabe », les images et les mots, écrire sur le désir, les sentiments et la chair, « Pourquoi devoir toujours s’expliquer et se justifier ? », écrire sur le sexe, la censure comme viol, ne plus être le réceptacle béni des mots des hommes, la liberté n’est pas luxe…



« La question suivante se trouve donc au cœur du sujet de ce livre. Demander ce que signifie être une femme arabe exige qu’on demande aussi : que signifie être une femme écrivain dans un pays arabe ? Et, plus problématiquement encore : que signifie être une femme écrivain écrivant sans compromis en pays arabe ? »



La liberté comme nécessité vitale, la liberté comme besoin, « liberté d’écrire sans ambiguïté, ou pas », la poésie, « Tant de matins, je m’éveille avec le sentiment que ma langue, inutile, s’étrangle, pendue haut et court », la poésie comme URGENCE (Fernando Pessoa)…



Une femme arabe et la création d’un magazine sur le corps, la violence effrayante de certaines réactions, les soutiens de quelques-un·es, « faire face quotidiennement aux radicaux chiites, aux radicaux sunnites et à l’Elise », les mots et le corps, « j’ai dit dans ma langue ce que mon corps avait reçu l’ordre de cacher », l’ange noir et pathétique de la censure « sur le triangle arabe des Bermudes (le sexe, la religion, la politique) », l’étroitesse des cultures fondées sur la tromperie, la volonté réactionnaire d’« imposer partout infantilisme et obscurantisme », la poussière repoussée sous le tapis…



La « féminité », que veut dire être une femme pour une femme, prendre au lieu d’attendre qu’on lui donne, « Il faut nous lever, avancer, tendre le bras vers ce nous voulons et le prendre.Ou du moins essayer », le besoin de l’autre et la dépendance de lui, les conditions de l’égalité, le vagin et les compétences, le rose et tous les clichés qui vont avec, ce que certain·es osent appeler « les crimes d’honneur », les petits jardins intimes, mon aventure « avec un dragon omnipotent à plusieurs têtes »…



Etre musulmane, être chrétienne, « l’infini cercle vicieux des lois et recommandations », le paradis un lieu parfait ? « Où un homme et une femme ont été punis pour avoir cueilli une pomme et fait l’amour ? », Celleux qui parlent « d’obscénité sexuelle » mais jamais « d’obscénité religieuse », l’infinie litanie des mantras ineptes, ne pas passer son présent à penser à l’après, le pouvoir d’une « société civile laïque »…



Vivre c’est aussi être fier·e de ce qu’on est, rester ouvert·e aux possibles, « Plus d’une fois dans ma vie… », des funambules…



« Ne cherchez pas la lame. Tout est dans les cicatrices ».







En post-partum, un très beau « J’ai tué Schéhérazade », des hommes et des femmes, « Je suis convaincue que ce personnage est un complot contre les femmes arabes en particulier, et les femmes en général », j’ai tué et quelqu’un·e devait le faire, « Car une femme arabe en colère rôde. Elle a ses propres récits, classés « fermés-à-la-négociation », sa propre liberté et sa propre vie, classées « non-accordees-par-quiconque », et elle a l’arme du crime idéale ».



Livre se termine par « Le chapitre du poète », un essai d’autobiographie, je suis, j’adviens, « que je serais demain, / et qui font / défont / refont qui je suis ».


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Le retour de Lilith

Recueil de poèmes, pièces de théâtres sur le personnage de Lilith. Ève peut aller se rhabiller, elle est dans la place. Récit taquin mais s’avère un peu répétitif. En tout cas, il ne vaut pas son prix. Messieurs, si vous vous ennuyez le soir, appelez Lilith, elle sera quoi faire pour vous divertir. Personnellement, je suis restée de marbre.

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