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Citations de Joyce Mansour (234)


La nuit je suis le vagabond dans le pays du cerveau
Étiré sur la lune en béton
Mon âme respire domptée par le vent
Et par la grande musique des demi-fous
Qui mâchent des pailles en métal lunaire
Et qui volent et qui volent et qui tombent sur ma tête
A corps perdu
Je danse la danse de la vacuité
Je danse sur la neige blanche de mégalomanie
Tandis que toi derrière ta fenêtre sucrée de rage
Tu souilles ton lit de rêves en m'attendant
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Tu aimes coucher dans notre lit défait
Nos sueurs anciennes ne te dégoûtent pas.
Nos draps salis par des rêves oubliés
Nos cris qui résonnent dans la chambre sombre
Tout ceci exalte ton corps affamé.
Ton laid visage s’illumine enfin
Car nos désirs d’hier sont tes rêves de demain.
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C'était hier.
Le premier poète urinait son amour
Son sexe en deuil chantait bruyamment
Les chansons gutturales
Des montagnes
Le premier dieu debout sur son halo
Annonçait sa venue sur la terre évanouie
C'était demain.
Mais les hommes à tête de chat
Mangeaient leurs yeux brouillés
Sans remarquer leurs églises qui brûlaient
Sans sauver leur âme qui fuyait
Sans saluer leurs dieux qui mouraient
C'était la guerre.
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L'amazone mangeait son dernier sein
La nuit avant la bataille finale
Son cheval chauve respirait le frais de la mer
En piaffant en rageant en hennissant sa peur
Car les dieux descendaient des monts de la science
Apportant avec eux les hommes
Et les tanks
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Je voudrais couler pensive
Dans la blanche crème de tes artères
Glisser ma main nue sur l'échine moite de ta corolle
Mater ta plante cuivrée aux barbares cornets de neige
Je suis le tourbillon de Gomorrhe .
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Venez femmes aux seins fébriles
Écouter en silence le cri de la vipère
Et sonder avec moi le bas brouillard roux
Qui enfle soudain la voix de l'ami
La rivière est fraîche autour de son corps
Sa chemise flotte blanche comme la fin d'un discours
Dans l'air substantiel avare de coquillages
Inclinez-vous filles intempestives
Abandonnez vos pensées à capuchon
Vos sottes mouillures vos bottines rapides
Un remous s'est produit dans la végétation
Et l'homme s'est noyé dans la liqueur
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Je ne crains pas la colère des chambres secrètes
Ni la mâchoire de l'armée caranassière
Aucun homme avec moi ne place son pied
Sur la pente calcinée de la haine
L'arbre immergé passe aux sons de l'enjôleuse cithare
Je me vengerai de ta racine aux narines empourpées
La veuve noire fermera ses lévres de pierre
Sur ta grande nervosité
Chaste trouée de sommeil
Tu ne sauras m'échapper.
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Je veux vivre à l’ombre de ton visage
Plus hostile que le bois
Plus vigilant que Noé
Penché sur les flots
Je veux creuser des routes dans les lunaires collines
De ton corps
Allumer des feux dans le creux de tes paupières
Savoir te parler et partir quand il est temps
Encore
Je veux vivre lentement dans le jeu de ton décor
Flotter entre mère et père
Tel le sourire de l’écho dans la pénombre
Dévêtue
Etre l’étincelle de l’oreiller
Entendue par le sourd qui se croit seul
Cannibale
Je veux titiller de désespoir sous ta langue
Je veux être lys sur ton ombre légère
Et me coucher éblouie sous l’araignée
Bonne nuit Irène
C’est l’heure
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Rappelle-toi
Le vol saccadé de mon cœur
Ton émoi
Le froissement de mes poils
Quand je ris avec toi
Le vent farci d’odeurs
Qui précède mon corps en feu
L’épais caoutchouc gris des molles soirées de l’hiver
Quand nous écoutions les rats carillonner
En mangeant des coquelicots
Toi et moi.
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Je vous salue, moutons hâves du désert
Dans votre laine se cachent les fleurs mûres de l’enfance.
Je vous salue, âne blanc aux pieds liés
Dans votre cœur l’écho de l’amour résonne.
Je dessine l’enfer sur le sol de ma tête où tombent mes yeux morts
Et je vous salue, dieu de mon âme
Car le désert pâlit
La lune s’enfuit
Portant sur son dos
L’aurore.
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Des topazes coulent le long des flancs
De la belle d’ébène sur son lit de Carrare
L‘argent pâle
Vaste clairière
Langueur flottante
Pâmoison de blonde
Toutes les flatteries de la guerre
L’or massif peint en persécutions
Véhément et farouche
L'apothéose de l’hostie
Au centre de la moule
L’émeraude enfin au sommet de la tiare
Eau incessante de l'envieuse mâchoire
Abreuvée d’amertume sur la couche même de l’amour
Ah crever comme une bulle dans une mare de diamants
Tremblante sous les battements de ce galet ramassé sur la plage
Contrée de mon immense amour
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Tous les soirs, une fois endormie, Marie retrouvait le rêve dans la virginité de son esprit. Il lui semblait qu’elle courait nue dans le vent semant ses secrets dans l’or des ajoncs, plus lourde d'émotion que l’eau stagnante des lagunes, plus seule qu’un condor. Des oiseaux chantaient et Marie arquait son dos pour mieux jouir. Elle s’offrait tout entière, son imagination léchée par les dernières flammes de la pudeur. Elle voyait la rue, vierge de ciment, se précipiter dans la grande bouilloire de la ville. Du bout des doigts, en frissonnant de bien-être, elle touchait sa peau moite et molle sous la lune. Elle pataugeait dans le sable, la brume, le marais, le ciel. Des lampadaires flottaient entre des nuages beurrés comme des tartines, des moutons prenaient de l’essence à chaque coin de champ et Marie, le derrière crotté de marguerites, les yeux bordés de larmes, suçait un bonheur garni de papier rose plissé.
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Arbre bleu
Perce-neige aux impossibilités d’écrire
L’inaccessible virgule qui précède le mot
Nuit
Riche sous ma chevelure
Je prie gravement
Je rêve
Une large bande d’ombre
Coupe
Ton visage de sa mauvaise certitude
La tristesse tombe au ralenti
Odeur de mégot
Ovaire inactif
Tango
Ma dépouille pose nue
Sans surcharge de chaînes
Ni vain désespoir
Il ne peut y avoir de cloison entre la neige et la nuit
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J'aime Madame, le parfum d'orchidée noire - ultra noire - de vos poèmes.
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Ouvre les portes de la nuit
Tu trouveras mon cœur pendu
Dans l’armoire odorante de l’amour
Pendu parmi les robes roses de l’aurore
Mangé par les mites, la saleté et les ans
Pendu sans vêtements, écorché par l’espoir
Mon cœur aux rêves galants
Vit encore.
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Femme debout épuisée épilée
Ses jambes noires semblent en deuil de leur jeunesse
Elle appuie son dos cambré contre le mur hostile
Son dos cambré par les rêves des hommes
Et ne voit pas que l'aube est venue enfin
Tant sa nuit était longue
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Avez-vous lu ?
Avez-vous écrit ?
Avez-vous lu ce que vous avez écrit ?
Qui êtes-vous ?
Et surtout
Qu'attendez vous de la gomme ?
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Sous le drap
Bouge
Le chaos
Dans le rire le hoquet
Freine
Trébuche et frappe encore
L’heureuse glotte acérée
La Sortie
La fumée lasse L’haleine vaginale
Le dernier souffle de pure peine
Eructe
Plaqué au sol par la pesanteur
D’un seul mot
Quand
Il y a des planches vides de tout désir
Des cheveux qui poussent sur des crânes ensevelis
Des sexes armés pour combattre
L’oubli
Le cerveau dans sa cage
Se croit lion libellule
Machine
Comment peut-on dormir une heure avant la grande nuit
Dernière
L’immense nuit du cri éternel
Il faut chanter la fièvre
La masturbation
Hurler la beauté de la chair
Jouir dans la bouche de la blanche sentinelle
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Être ou paraître
Être ou ne pas être
Être ou peu (t) être
Être ou disparaître
L’important c’est d’être avec
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Enfin des nouvelles du fleuve
L’eau resplendissante crie hosanna
Mes yeux disparaissent
Par à-coups
Oui par spasmes
Happés par la candeur
De l’onde
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