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Citations de Joyce Mansour (234)


Un jour je lâcherai la rampe
Et mes jupons coquelicot
Planeront dans le ciel
Comme une terre
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Prends vite une plume
Écris
je volerai je volerai
L’orbite de la lune sauvage
Les grêles sanglots des vagues
Venues de l’autre rive
Vagues vaguelettes bandelettes et habillage
Ecris
Roule entre mes bras
Ainsi qu’un caillou entre le ciel et le fond
D’un puits
Le sable sauvegarde de l’aveugle
Sur le parchemin de sa nuit
Prends vite du papier
Écris
Suis-moi entre les plates-bandes
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Sur ta poitrine incrustée
De joyaux exclusifs
Je sens ton sexe gouache de parfums
Féroce cache-pot de porcelaine
Plonger dans ma rétine
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La nuit le ciel est un sexe ouvert
Le feu s’assoupit l’eau oisive se meurt
Le corps perd ses forces bien avant minuit
Désirant se voir mort il meurt déjà
Le temps n’est plus qu’un caveau funèbre
Pour celui qui halète dans la superstition
Les cadavres se souviennent de la mort
Longtemps après les quarante jours d’usage
La poussière n’étouffe que le déjà oublié
Les morts respirent
Le regard troué
La bouche étirée par le jeu électrique
De l’immense bâillement
De l’éternuement final
Par l’aspiration et le sanglot
Par le hoquet et le dernier rot
Si l’amour est le fils de l’oeil
Le feu fils du bois
Et le vent fils du vide
Même les forêts peuvent espérer le brûlot
Y a-t-il douleur plus amoureuse de son aiguillon
Que la mienne
Le vinaigre ravive les blessures anciennes
L’insomnie aiguise les branches de l’étoile
Un souffle trop brusque et elle s’évapore
Si Dieu est un cerf-volant
Qui diable est George Sand
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Ce qui est indécent fait rougir
Le sang a la tête
Le choc en retour
La fuite en avant
Censure
Indécent le cercueil couvert d’un drapeau
Indécents les discours les médailles les morts au champ d'honneur
Obscène la guerre
Indécente la solitude du vieillard
Obscène la misère
Indécent le paravent qui dérobe l’agonisant
Aux yeux des moribonds
Indécents les indifférents les béni-oui-oui les staliniens
Indécents les fascinés de l‘Ordre
Les porteurs de matraque et de goupillon
Indécent le pas cadencé
La peine capitale la prison préventive
Indécents les asiles
Obscène la torture
indécente la force armée
Qui se déploie sur les pavés de la ville en fête
Indécente l’acné rouge de la boutonnière
Tout est légion sauf l'honneur
Indécente l’Académie ?
Trop d’honneur(s) !
Indécents ceux qui font parler les morts
La bouche enfarinée
Indécents les sondages de rein de la population passive
Indécent le bâillon
Obscène le baïonné
Indécent le racisme
Obscène la mort
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Nout
Sans répit
Aux rongeurs sacrifiée
Nout
Coiffée de sa vulve tel un rêve prolongé
Nue comme une fille dans la bouche du canon
Kodak
Elle ouvre ses mille yeux
Et fait la roue sur ma poitrine
Feu de salve
L’eau salée fait irruption
Secrets et violence de la cruche couleur d’avoine
Renversée
Nout mère du veau naissant chaque fois que l’aube agite
Son plumeau de flammes au-dessus de l’horizon
Son pubis est un puits rare perdu dans le désert
Basilique aux rosaces cannibales
Autel empoisonné par le sperme
Cage thoracique pour robustes Cléones
Elle hurle et se débat
Une crête aux roues dentées
Creuse des sillons sur mes joues
Foudre récurrente ferveur corrosive
Ventre à ventre
Jambes deçà
Jambes delà
Elle m’enlace et puis s’envole
Mais inversons l’étoile
Nout ton sexe est un coq
Qui sur mon crâne lentement se dégorge
O le silence de ce sang coulant sans cailloux
Ni feuilles affaiblies pour ralentir sa chute
Lourds sanglots grassement angoras
Murs de pleurs glanduleux
Sang indigo qui sur mon front oscille
Nout la nuit
Si l’éclair fendant l’eau est un pénis aveugle
Et le ciel croûte ingrate une clef faussement chiffrée
Qui parsèmera ton corps de bourgeons stupides
Qui osera s’endormir
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Heureux les solitaires
Ceux qui sèment le ciel dans le sable avide
Ceux qui cherchent le vivant sous les jupes du vent
Ceux qui courent haletants après un rêve évaporé
Car ils sont le sel de la terre
Heureuses les vigies sur l'océan du désert
Celles qui poursuivent le fennec au-delà du mirage
Le soleil ailé perd ses plumes à l'horizon
L'éternel été rit de la tombe humide
Et si un grand cri résonne dans les rocs alités
Personne ne l'entend personne
Le désert hurle toujours sous un ciel impavide
L'œil fixe plane seul
Comme l'aigle au point du jour
La mort avale la rosée
Le serpent étouffe le rat
Le nomade sous sa tente écoute crisser le temps
Sur le gravier de l'insomnie
Tout est là en attente d'un mot déjà énoncé
Ailleurs
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Qui connaît le profil de ma voluptueuse rosace
Plus frénétique encore
Que l’anémone frileuse
Elle trempe sa tige étroite
Dans l’onde de l’autre Seine
Pourquoi mes doigts portent-ils
De petites têtes de mort à leurs douces extrémités
Ces brûlants serpents aux onglées exquises
Flattent ton orgueil sans jamais en démordre
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J’attends la faucille
Et le beau paulownia dans mon jardin saccagé
Ceint le ciel de ses feuillages sonores
Telle est la sagesse de l’ombre
La femme hurla
Pourquoi cacher tes seins
L’eau ne saurait œuvrer
Que dans l’absurde
Laisse-moi souffler sur leurs pointes précises
De ma bouche aux brindilles de Mongole
Jaillira une pensée sévère
Suis-moi clitoris rauque hérisson rose du désert
Brise tes diadèmes broie tes fiers oiseaux
Je suis tout ce qui reste de ta mère
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Je veux dormir avec toi coude à coude
Cheveux entremêlés
Sexes noués
Avec ta bouche comme oreiller.
Je veux dormir avec toi dos à dos
Sans haleine pour nous séparer
Sans mots pour nous distraire
Sans yeux pour nous mentir
Sans vêtements.
Je veux dormir avec toi sein contre sein
Crispée et en sueur
Brillant de mille frissons
Mangée par l’inertie folle de l’extase
Écartelée sur ton ombre
Martelée par ta langue
Pour mourir entre les dents cariées de lapin
Heureuse.
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Vous ne connaissez pas mon visage de nuit
Mes yeux tels des chevaux fous d'espace
Ma bouche bariolé de sang inconnu
Ma peau
Mes doigts poteaux indicateurs perlés de plaisir
Guideront vos cils vers mes oreilles mes omoplates
Vers la campagne ouverte de ma chair
Les gradins de mes côtes se resserrent à l'idée
Que votre voix pourrait remplir ma gorge
Que vos yeux pourraient sourire
Vous ne connaissez pas la pâleur de mes épaules
La nuit
Quand les flammes hallucinantes des cauchemars réclament le silence
Et que les murs mous de la réalité s'étreignent
Vous ne savez pas que les parfums de ma journée meurent sur ma langue
Quand viennent les malins aux couteaux flottants
Que seul reste mon amour hautain
Quand je m'enfonce dans la boue de la nuit
Connais-tu encore le doux arômes de plantaniers
Combien étranges peuvent être les choses familières après un départ
Combien triste la nourriture Combien fade un lit
Et les chats
Te rappelles-tu les chats aux griffes stridentes
Qui hurlaient sur le toit quand ta langue me fouillait
Et qui faisaient le gros dos quand tes ongles m'écorchaient
Ils vibraient quand je cédais
Je ne sais plus aimer
Les bulles douloureuses du délire se sont évanouies de mes lèvres
J'ai abandonné mon masque de feuillage
Un rosier agonise sous le lit
Je ne me déhanche plus parmi les pierrailles
Les chats ont désertés le toit
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Il faut que la saleté qui adhère aux pieds des porcs
Puisse suivre les femmes dans l’ombre de leurs lits
Afin que la chair renonce au toucher
Il faut que j’étreigne tes genoux
Malgré le sang qui jaillit de ton ventre
Tel un cri
Malgré les mauvais génies leurs cornes et leurs queues
Il faut que je baise tes pieds avant de courir le monde
Il faut que pécheur pèche jusqu’à la bestialité
Afin de tout oublier tout recommencer
Afin de mieux savoir attendre
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Dans le ciel du soleil invisible
L’œil fulgurant saigne
Tournoie
Se révulse
Fait glouglou
Un œil couronné d'épines
Grand bol de sommeil limpide
Accroché comme une icône
A un clou
Une médaille monsieur l'abbé
Pour peser sur la paupière
Quand le parquet se fait mou
L’œil farouche
Clignote derrière la fontanelle
Arrachons-la comme une mauvaise dent
Mieux vaut être myope que voyant
Dans un monde de petits rongeurs
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Elle m’aime égoïstement.
Elle aime que je boive ses salives nocturnes.
Elle aime que je promène mes lèvres de sel
Sur ses jambes obscènes sur ses seins effondrés.
Elle aime que je pleure mes nuits de jeunesse
Pendant qu’elle épuise mes muscles qui s’indignent
De ses volontés abusives.
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Le téléphone sonne
Et ton sexe répond.
Sa voix rauque de chanteur
Fait frémir mes ennuis
Et l’œuf dur qu’est mon cœur
Frit.
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De désespoir
Je mangerai la terre
Demain
Le grand chien noir
Obscurcit la lampe
Partie la violette sombre aux pommettes spatulées
Partie l'étoile oisive des plaines gonflées de pluie
L‘abeille cherche l'épingle au tréfonds de mon regard
Midi
Ma pupille éclate sur la berge
L’arc-en-ciel de l'orgasme se reflète au plafond
Sous tes genoux serrés mon œil
S'ossifie
Dans ton sommeil Oblique
Une végétation d’étain
Prend feu
Et puis c‘est toute l’orbite
Qui se vide dans ma main
Pourquoi ne prendrais-je pas une virgule pour un cœur
La rue n'est que masturbation
De femme
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Donnez-moi un crâne épars sur le parquet
J’en ferai une descente aux flambeaux
Dans la fosse des passions durables
Donnez-moi un château mammaire
Je plongerai tête-bêche riant au suicide
Donnez-moi un grain de poussière
J’en ferai une montagne de haine
Chancelante et grave un arcane
Pour vous enterrer
Donnez-moi une langue de haute laine
J’enseignerai aux seigneurs
Comment briser leurs dieux de craie
Leurs pénis édentés
Aux pieds du grand corbeau blanc
Pourcroâ ?
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Il y a vos mains dans le moteur
Mes cuisses sur le caisson
Le frein entre mes genoux
Votre chair contre ma peau
Il y a un oiseau sur le ventilateur
Un homme sous les roues
Vos mains dans le moteur
Qui jouent avec un clou
Il y a un cri dans le moteur
Un gendarme et son calepin
Une route dans le rétroviseur
Du vent entre mes genoux
Un colosse sans tête conduit le véhicule
Ce sont mes mains sur le volant
Mon sexe candide qui implore
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Aimante pieuse même à mes heures
Je trouve le mur haut
Le chemin long
Le chat l’ibis le crocodile
Sont mes camarades de classe
Le fleuve coule sacré
Dans les ruelles rides de la grande ville
La pierre friable mendie
Il ne faut guère penser aux prières
Quand le désir se réveille béant
Même la tendresse se trouve étrangère
Aux agapes du grand palpitant
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Une pieuvre sirupeuse et dorée
Se débat sur ma jambe rayée
La musique ce zèbre coloré
Jaillit en gerbe de la trompette désossée.
Les danseurs aux gonds caoutchoutés
Polissent leur sexe de velours plissé
Sur le plafond platiné de la loi.
En attendant que ma pieuvre à la bave sacrée
Bras et jambes intacts bleue de mots et de gin
S’endorme…
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