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Citations de Juan Ramón Jiménez (47)



Platero et moi.......Platero le petit âne et Juan Ramon , le poète . Vous allez lire l'histoire de ces deux personnages sympathiques , vécue par tous les deux et écrite par le seul d'entre eux ( des deux ) qui savait écrire . En vous les présentant je ne peux rien vous dire de nouveau sur le petit âne car je ne sais de lui que ce que le poète nous dit ; Mais sur Ramon , je peux vous dire beaucoup de choses qu'il n'a pas dites sur lui-même et qu'il n'était pas bien qu'il dise .
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          I - PLATERO


 PLATERO EST PETIT, doux, velu, si moelleux
d’aspect qu’on le dirait tout en coton, sans
ossature. Seuls les miroirs de jais de ses yeux
sont durs comme deux escarboucles de cristal
noir.
 Si je le laisse en liberté, il se dirige vers le pré
et il caresse de son mufle tiède, les effleurant à
peine, les petites fleurs roses, jaunes ou azu-
rées... Si je l’appelle doucement : « Platero »,
il s’avance vers moi d’un petit trot joyeux
qui semble rire, comme je ne sais quel grelot
idéal…
 Il mange tout ce que je lui donne. Il raffole
des mandarines, du muscat d’ambre, des figues
violâtres, avec leur minuscule goutte de miel
cristallin…
 Il est tendre et caressant comme un enfant,
comme une petite fille, mais il est dur et sec,
intérieurement, comme une pierre. Lorsque
nous traversons, le dimanche, les dernières
ruelles du village, les campagnards, lents et
coquets, s’arrêtent pour le regarder :
— On dirait de l’acier…
— De l’acier, mais oui. De l’acier mêlé d’un
argent de lune.

p.53-54
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Par les chemins creux de l'été, tapissés de doux chèvrefeuille, comme nous allons lentement! Je lis, je chante, je récite des vers au ciel.
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Bonheur ; quel arbre invisible, infini
donne-t-il ton fruit, que l'âme parfois
cueille, en sa plénitude ?

De ces idées lesquelles sont tes branches,
de ces sentiments lesquels sont tes fleurs,
de ces chants quels sont tes oiseaux,
de ces sourires quels sont tes arômes ?

Qu'est-ce qui nourrit tes racines ?
Comment, par où, pareil à ce citron,
pénètres-tu par ma fenêtre,
en notre plus profonde chambre,
y effleurant, tout doucement, le cœur ?
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Juan Ramón Jiménez
Descends vers le néant , avec mon amour
comme sur la pente douce et verte
de cette rive vers la barque du soir;
en souriant distraite par des oiseaux de lumière ,
avec ta main amoureuse et déprise
parmi les petites fleurs
fraîches du soleil couchant
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Platero es pequeño, peludo, suave ; tan blando por fuera, que se diria todo de algodon, que no lleva huesos. Solo los espejos de azabache de sus ojos son duros cual dos escarabajos de cristal negro.
Lo dejo suelto, y se va al prado, y acaricia tibiamente con su hocico, rozandolas apenas, las florecillas rosas, celestes y gualdas… Lo llamo dulcemente : « Platero ? » y viene a mi con un trotecillo alegre que parece que se rie , en no sé qué cascabeleo ideal…
Come cuanto le doy. Le gustan las naranjas mandarinas, las uvas moscateles, todas de ambar ; los higos morados, con su cristalina gotita de miel…


Platero est tout petit, velu, doux si tendre qu’on le dirait fait de coton, sans squelette. Seuls les miroirs de jais de ses yeux sont durs comme deux scarabées de cristal noir.
Je le laisse en liberté, et il va au pré et il caresse doucement de son mufle, les effleurant à peine, les petites fleurs roses, azurées et jaunes… Je l’appelle doucement « Platero ? » et il vient à moi en trottinant joyeusement , comme s’il se riait en je ne sais quel tintement idéal de grelot.
Il mange tout ce que je lui donne . Il apprécie les oranges couleur tangerine ,le raisin muscat, ambré, les figues noires où perle la gouttelette de miel cristalline…
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Si proche déjà de l’âme
ce qui est immensément loin
des mains encore !
Comme une lueur d’étoile,
comme une voix sans nom
apportée par le songe, comme le pas
de quelque coursier lointain
que nous entendîmes, ardemment,
l’oreille à terre ;
comme la mer au téléphone…
Et la vie se fait
à l’intérieur, avec la lumière inextinguible
d’un jour délicieux
qui brille ailleurs ?
Oh, quelle douce, quelle douce
vérité sans réalité encore, combien douce !
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Juan Ramón Jiménez
********* LA MEMOIRE *********


Quelle tristesse de voir passer
le débit de chaque jour
virant en haut et en bas
par le pont de la nuit
virant en bas et en haut
vers le soleil du lendemain !
Qui saurait
laisser sa cape , content
dans les mains du passé ,
ne plus chercher ce qui fut ,
entrer de front et ravi ,
tout nu dans la libre
allégresse du présent !
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Ne pas détruire la lumière...
Laisser l'heure mauvaise
s'écouler, tomber seule enfin
sous l'acacia en fleur du sentiment,
sous le ciel étoilé de l'idée.

Rien ne vaut le bonheur
de se comprendre, enfin, sous le front et le coeur,
pleins de bonté !
Puis,
dans un lent et souriant retour,!
recouvrir d'une âme fleurie
les fosses entrouvertes,
y entasser les roses
- toutes, toutes les roses ;
car l'âme bien taillée
ne cessera plus d'en donner ! -
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Toujours plus vivant, oui
- plus profond et plus haut -
plus nouées les racines
et plus libres les ailes !

Liberté de l'enraciné !
Sûreté du vol infini !
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EL PAJARITO VERDE

He venido,
Pero allí se queda mi llanto,
a la orilla del mar
llorando.

He venido,
Pero no os serviré de nada,
porque allí se quedó
mi alma.

He venido.
Pero no me llaméis hermano,
que mi alma está allí,
llorando.

Tentative de traduction :

Je suis venu,
Mais ma peine est restée là-bas,
au bord de la mer
elle pleure.

Je suis venu,
Mais je ne vous servirai à rien,
parce que là-bas est restée
mon âme.

Je suis venu,
Mais ne m'appelez pas frère,
car mon âme est là-bas,
elle pleure.
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Platero es pequeño, peludo, suave; tan blando por fuera, que se diría todo de algodón, que no lleva huesos. Sólo los espejos de azabache de sus ojos son duros cual dos escarabajos de cristal negro.
Lo dejo suelto, y se va al prado, y acaricia tibiamente con su hocico, rozándolas apenas, las florecillas rosas, celestes y gualdas... Lo llamo dulcemente: «¿Platero?» y viene a mí con un trotecillo alegre que parece que se ríe en no sé qué cascabeleo ideal...
Come cuanto le doy. Le gustan las naranjas mandarinas, las uvas moscateles, todas de ámbar; los higos morados, con su cristalina gotita de miel...
Es tierno y mimoso igual que un niño, que una niña...; pero fuerte y seco por dentro como de piedra. Cuando paso sobre él, los domingos, por las últimas callejas del pueblo, los hombres del campo, vestidos de limpio y despaciosos, se quedan mirándolo:
—Tien' asero...
Tiene acero. Acero y plata de luna, al mismo tiempo.
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Juan Ramón Jiménez
Descends vers le néant avec mon amour
comme sur la pente douce et verte
de cette rive vers la barque du soir;
en souriant distraite par des oiseaux de lumière ,
avec ta main amoureuse et déprise
parmi les petites fleurs
fraîches du soleil couchant
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XIX - PAYSAGE ÉCARLATE


 LE SOMMET. L'heure du couchant, un couchant
empourpré, blessé par ses propres cristaux qui le
couvrent. Sous son éclat, le vert de la pinède se
fait plus âpre et prend un vague ton rougeâtre ;
tandis que l'herbe et les petites fleurs, flam-
boyantes et transparentes, embaument l'instant
serein d'une essence mouillée, pénétrante et lumi-
neuse.
 Devant le crépuscule, je demeure en extase.
Platero, dont les yeux noirs se teignent d'écarlate
solaire, gagne d'un pas paisible une mare carmin,
rose, violette ; son mufle plonge voluptueusement
dans les miroirs, qui semblent se liquéfier à ce
contact ; et dans sa gorge énorme passe comme un
torrent profus d'eaux sanguines et ombreuses.
 L'endroit est familier, mais l'instant le méta-
morphose et le rend insolite, délabré, monumen-
tal. On s'attendrait à découvrir à chaque instant,
quelque palais abandonné... Le soir s'éternise, et
l'heure, gagnée par cette ambiance d'éternité, est
infinie, pacifique, insondable...
 — En avant, Platero...

p.85
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Solitaire est la solitude
Seul la trouve qui, solitaire
trouve la vague solitaire
de l’océan où il se perd.
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Je voudrais que mon livre
fût ainsi que le ciel, la nuit
toute vérité présente, sans histoire,
Qu’à chaque instant se donne, comme lui,
toute chose, avec ses étoiles…
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Juan Ramón Jiménez
NOUVELLE VIE



Joie que tu tiens de moi !
— Ah, claire et bonne après-midi !
Vivre, vivre à nouveau !

Arrière, arrière, arrière ; recommencer ;
loin, plus loin — moi, j’ouvre, les bras
en croix, le monde — loin le commencement ;
et loin, loin, loin, la fin !

La vie entière, de nouveau, au milieu !
Et toi, toute d’âme et cristal !
Ah ! course heureuse et diaphane !
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Juan Ramón Jiménez
PATRIE



D’où vient une feuille
transparente de soleil ?
— D’où vient un front
qui pense, un cœur qui désire ? —
D’où vient un torrent
qui chante ?
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Cet arbre-là qui me partage

Chaque fois j'entends un peu mieux
cet oiseau qui vit solitaire
dans les branches de ma prison.

Chaque fois tout devient plus clair,
avec mon esprit bien en place,
en mon arbre où monte mon chant.

Chaque fois plus uni à moi,
mon oiseau s'épanche un peu plus
hors de mon vert qui souffre et saigne.

Chaque fois mon arbre produit,
multipliant les cris d'espoir,
plus de fruits de réalité.

Chaque fois mon oiseau se fait
un peu plus moi et, ce faisant,
plus moi fait mon arbre intérieur.

Chaque fois cet arbre, mon arbre,
entre un peu plus dans mon espace,
occupant un peu mieux ma mer.

Chaque fois, source de salut,
cet oiseau-là que je deviens
est un peu plus l'oiseau de Dieu.

Chaque fois avec tous ces plus,
cet arbre-là qui me partage
se transforme en ma liberté.
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Feu unique

Dans la vie que tu as vécue
à travers l'espace et le temps,
vivre avec toi fut mon destin,
étoile des constellations.

Et tout mon vivre aura été
ainsi caressé par le feu :
flamme rouge, or, violette, blanche,
bleue, grise et noire pour finir.

Si tu ne m'avais allumé,
je ne sais ce que j'aurais fait.
Le mérité-je, flamme unique ?
Impossible de le comprendre !
(1952)
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