Court récit, mais nécessitant une lecture continue pour ne pas s’y perdre et devoir retourner en arrière voir recommencer...ce qui m’est arrivé
Un jeune garçon (ou un jeune homme?), pour accomplir les dernières volontés de sa mère, part à la recherche de son père qu’il n’a jamais connu, et lui réclamer son dû.
Ses pas le conduisent vers un village mort, hanté par de nombreux êtres, dont on ne sait pas toujours , et en tout cas jamais d’emblée s’ils sont morts ou vivants. Ceux-ci lui conteront par bribes, sans chronologie, ce que fut la vie de ce père, qui donne le titre à l’ouvrage. Propriétaire ruiné, trousseur de jupons (c’est ainsi que le narrateur a été conçu), homme d’un seul amour, Susanna la folle dont la mort le laissera détruit, plus encore que ne l’avait fait le meurtre de son père et la mort accidentelle de son fils légitime.
De très nombreux personnages viennent témoigner de ce que fut la vie de Pedro, et de son entourage. Ce qui rend la lecture difficile, c’est que les dialogues commencent sans que l’on sache qui parle, et ce parfois jusqu’à la fin de l’échange, d’où les retours nécessaires pour replacer les informations reçues dans l’histoire.
J’ai par contre beaucoup aimé les descriptions vivantes de la nature et des saisons (beaucoup plus vivantes que les êtres humains croisés). Il existe en effet une trame qui met en scène les saisons de la culture du maïs et inscrit ainsi dans une dimension temporelle
On ne peut pas parler de roman initiatique, comme le laissait supposer la lecture des premières pages, car le narrateur s’efface devant les spectres qu’il croise. Et même s’il part sur les traces ce personnage mythique, il ne semble pas subir une quelconque évolution. On ne sait d’ailleurs pas ce qu’il devient. Pedro Paramo, qui durant sa vie maitrisa hommes et biens sur son territoire, étend son emprise dans le récit même puisque le destin du narrateur devient secondaire.
Pedro Paramo est l’unique roman de cet auteur mexicain du début du vingtième siècle. Sa biographie peut expliquer sa fascination pour le monde des morts(orphelin, ainsi que de nombreux membres de sa famille, père assassiné) largement exposée tout au long du récit, qui prend l’aspect d’un théâtre d’ombres.
L’écriture est particulière, avec un phrasé qui donne une tonalité tamisée, filtrée, mettant à distance le réel, comme on conterait une légende.
La principale difficulté aura été pour moi la construction, qui rend la lecture confuse.
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