Le pitch de Cobalt n’est pas d’une grande originalité : un agent dormant est réveillé pour aller éliminer un gouvernement d’êtres malfaisants qui fait régner l’obscurité dans une ville.
Sauf que,
- le héros-narrateur est atypique : c’est un apothicaire sexagénaire tenant davantage du Nero Wolfe ayant réussi à sortir de son fauteuil que du Sherlock Holmes;
- il y a un côté Reservoir Dogs pour les noms des protagonistes : Cobalt, Cuivre ou Zinc;
- il y a un côté John Carpenter pour l'algue noire extraterrestre qui a pris possession de notables de la ville;
- il y a un côté John Le Carré, Eric Ambler et romans d’espionnage pour les éléments d’espionnage;
- il y a un côté hommage aux grands anciens (pas ceux de Cthulhu) avec quelques références disséminées dans le texte - par exemple, la première mission de Cobalt est de tuer le capitaine Morand qui vit à l'hôtel Titanic.
Collaboration entre l’écrivain Pablo De Santis et le dessinateur Juan Saenz Valiente, Cobalt est relativement court pour un roman graphique - ce n'est pas du 48cc mais presque - sans que cela ne constitue un problème. Bien au contraire. Avec d’un côté le travail graphique de Juan Saenz Valiente et de l’autre la rapidité d’exécution du scénario de Pablo de Santis, ce Cobalt ne saurait constituer un compte d’apothicaire mais plutôt un ovni (à découvrir) en provenance d’Argentine.
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Quel joli cadeau de Noël m'a fait Babelio ! Voilà une BD qui ne manque pas d'Air et que je n'aurais jamais pensé acheter ni lire en bibliothèque et pourtant ! Un régal, un délice !
Que dis-je ? une Perle ! Car le récit de Cuivre, Cobalt et Zinc c'est de l'Argent pur voire même de l'Or !
La ligne graphique est surprenante et pas forcément attirante mais finalement Nickel Chrome car elle convient on ne peut mieux au sujet et aux personnages...
Sans Plomb ni Arsenic, Cobalt ne se laisse pas Fer (ohhh)
Avant de vous faire toute la table de Mendeleïev je n'en dis pas plus, une jolie découverte qui m'a trop donné envie de le lire en version originale ¡Mira vos!
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(SCO971) Un agent secret endormi, qui est réactivé pour tuer 4 ennemis, envahis par une algue mystérieuse qui les transforme en monstres inhumains. Un scénario classique et futuriste à la fois, servi par un graphisme original et déroutant, auquel je n'ai pas vraiment accroché. Pas convaincue pour la sélection.
(IK971) Album datant de 2017. Hors sélection.
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Cobalt était ma première BD adulte et malheureusement, j'ai été déçue. Dans le descriptif du livre, je n'avais pas vu que c'était un polar fantastique donc j'ai été assez étonnée de voir des genres de monstres dans cette histoire. Sur le point de vue littéraire, j'ai trouvé l'histoire intéressante mais j'aurais préféré qu'elle soit plus longuement décrite (c'est-à-dire qu'elle soit plus longue). J'aurais voulu savoir comment se prépare Cobalt avant de tuer, comment une algue peut prendre le corps et l'esprit d'un homme, etc. Je pense qu'avec plus de bulles, de précisions, je serais mieux rentrée dans l'histoire. Sur le point de vue graphique, j'ai trouvé les traits de crayon assez simplistes mais néanmoins agréable. J'ai aussi aimé les couleurs choisies et leur alternance dans l'histoire.
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C’est un thriller fantastique, un pharmacien, un agent spécial retiré des affaire, à qui l’on demande, dix ans après sa retraite, de réaliser une nouvelle mission, quatre assassinats un peu particuliers. J’ai adoré le traitement graphique du récit, quatre chapitres, quatre univers colorés très subtil, un graphisme à la manière sérigraphique, un noir plus deux douleurs utilisées uniquement en aplats, en surfaces avec un choix de nuances doux et subtil :
- 1er chapitre : Rose et bleu pétrole
- 2e chapitre : saumon et bleu ardoise
- 3e chapitre : mauve et beige
- 4e chapitre : vert d’eau et brique
- Conclusion : Rose et bleu pétrole
Ces gammes créent une ambiance un peu rétro et moderne à la fois, veloutée mais inquiétantes, il y a un côté polar des années 50, dans le déroulé du récit et le propos, accentués par l’architecture, la devanture du magasin, les costumes et les silhouettes des personnages, et les moindres accessoires. Le traitement très original nous embarque dans cette histoire pourtant très simple, sans doute déjà vue, mais jamais de cette manière. C’est même le graphisme qui donne tout son attrait, son caractère et sa force au récit. Un belle réussite.
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Cobalt, cuivre, zinc, autant d'éléments qui ne sont pas issus d'une boite d'Oligosol mais en réalité se révèlent être des agents... spéciaux. Le personnage central, un pharmacien veuf énigmatique et charmant prépare des remèdes contre la plupart des maux. Mais sa ville, s'assombrit, un mystérieux mal la ronge, que se passe t'il ?
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Une superbe BD , narrant l' histoire d' un apothicaire ancien espion , devant reprendre du service afin de sauver la ville d' un virus qui transforme les gens en monstre de mort..L' univers graphique est magnifique ..
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Ce très beau roman graphique nous plonge dans un polar loufoque. Cobalt, un ancien agent reconverti en pharmacien apothicaire pour vieille dame est réactivé après une longue mise en sommeil.
La ville est en danger, la planète est en danger, l'être humain est en danger...
J'ai beaucoup aimé le dessin et les couleurs, un peu dans le style de Cyril Pedrosa, l'univers graphique et le scénario. Un polar léger et original avec une touche de fantastique à ne pas manquer.
Un ouvrage de la médiathèque Jean Moulin de Margny-les-compiegne.
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J’ai eu quelques difficultés à entrer dans ma lecture par rapport au graphisme. Les vignettes en noir et blanc réalisées au fusain (ou une technique s’en rapprochant) ne m’ont pas emballée tout de suite. J’étais également un peu dérangée par le côté parfois « estompé ». Mais après quelques pages, j’ai trouvé que s’en dégageait une ambiance cotonneuse qui servait l’histoire. Le fait que l’ouvrage soit monochrome accentue les contrastes entre la lumière et les ombres, les pleins et les vides et même les lignes et les courbes. Je pense que je ne l’aurais pas remarqué s’il y avait eu de la couleur. J’ai donc revu mon avis au cours de ma lecture sur ce point et je trouve finalement très judicieux le parti pris du noir et blanc.
Ce que j’ai beaucoup aimé dès le départ en revanche, c’est le travail sur les perspectives (en ville notamment), le souci du détail, certains cadrages, ainsi que le traitement du mouvement. La singularité de chaque visage – davantage travaillée que les expressions – offre également une présence forte à chaque personnage. Le texte est d’une grande justesse avec des répliques parfois cinglantes et clairement jubilatoires ! L’équilibre entre les dialogues et les silences est d’ailleurs bien dosé, et certaines postures en disent parfois bien plus que les mots. Je me suis rapidement attachée aux protagonistes, émue par cette rencontre entre Neno et l’infirmier, mais aussi par les différentes réactions de l’entourage. L’infirmer m’a particulièrement touchée, avec son côté gauche et sa gestuelle mal assurée ; éprouvant des difficultés à trouver sa place auprès de quelqu’un qui le tient à distance, mais aussi face à une histoire qui fait écho à son passé. Neno, quant à lui, affronte courageusement sa fin de vie difficile. J’avais un peu peur de tomber dans le cliché et le pathos mais ce n’est pas le cas.
Enfin, j’ai particulièrement apprécié découvrir le processus d’animation et comprendre ce que veut dire « animer », aussi bien intellectuellement que de façon immersive. Il y a d’ailleurs un joli clin d’œil poétique dans l’ouvrage, que j’ai trouvé sublime.
J’ai lu cette BD d’une traite (dommage qu’elle ne soit pas un chouia plus longue), pleine de délicatesse, de pudeur et d’humanité.
Un très bel ouvrage que je vous recommande.
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Résumé
C'est l' histoire de la relation entre un jeune infirmier et vieil homme atteint d' un cancer en phase terminale ancien créateur de dessins animés.
Mon avis
Je ne lis que peu d'animés et pourtant j'ai vraiment aimé le lire. Si on lit la postface on s'aperçoit qu'il y a une part autobiographique dans cet ouvrage.
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Au premier abord j’ai d’abord été attirée par le résumé mystérieux de ce roman graphique. Il est vrai que les planches ne sont pas incroyables, de simples dessins en noir et blanc, quelque chose de sobre. Par ailleurs j’ai trouvé l’histoire très touchante et réaliste. On rencontre ce réalisateur atteint d’un cancer en phase terminale qui va devoir accepter sa situation et vivre son quotidien avec un infirmier un poil maladroit et très empathique. Après dès début compliqués, leur relation évolué positivement et m’a touchée. J’ai aussi aimé toute l’intrigue autour du cinéma d’animation et du dernier projet que gère Neno. Le parallèle entre sa fin de vie et la fin de ce projet est très bien pensé… enfin, j’ai trouvé que le sujet de la fin de vie était bien abordé. On comprend la peur et les émotions de la personne mais aussi celles de son entourage. Un roman graphique aussi simple que complexe. C’est une belle découverte pour moi !
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Neno est un animateur. Mais pas au sens d'animateur de colonies de vacances ou de MJC. Non, c'est quelqu'un qui fait des films d'animation, à l'ancienne, avec des marionnettes et sans ordinateur, en photographiant chaque scène puis en les mettant bout à bout pour donner l'illusion du mouvement. Il est passionné par son métier. Mais une tumeur cancéreuse au cerveau le ronge et tous les traitements ont échoué ; il est maintenant en phase terminale et va mourir. Sa famille fait appel à un infirmier pour veiller sur lui après qu'il est revenu chez lui, dans sa vaste maison de Buenos Aires qui tombe en ruine. Cependant, Neno est un personnage entier et acariâtre et ses relations avec l'infirmier, pourtant très gentil mais mou et empoté, ne commencent pas sous de bons auspices. Parallèlement, Neno débute un nouveau projet d'animation qu'il compte bien terminer avant de mourir. ● de prime abord, les dessins de m'ont pas séduit car ils sont très simples, mais je me suis laissé entraîner dans l'univers de l'auteur et j'ai fini par les apprécier. Les personnages sont très reconnaissables d'une vignette à l'autre et finalement ces dessins ne manquent pas de talent. ● le projet d'animation de Neno m'a introduit dans une technique que je ne connaissais pas et qui est passionnante. ● Plus l'objet de l'animation prend vie, plus la vie quitte Neno, comme s'il faisait passer ses forces vitales dans son dernier projet pour lui insuffler le mouvement dont il veut si fort donner l'illusion. ● Malgré la thématique du cancer, qui pourtant me touche de près comme beaucoup de gens, cet album n'est pas triste car les personnages, très attachants, ont beaucoup de caractère et ne se laissent pas abattre, conférant au récit du dynamisme. ●J’ai beaucoup aimé ce roman graphique à la grande sensibilité malgré une apparence rugueuse (pudique, plutôt), dont on comprend la dimension autobiographique à la lecture de la postface ; je remercie @Bobo1001 de me l’avoir fait découvrir et à mon tour je le recommande.
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Ce n'est qu'une fois arrivé à la postface que l'on comprend la dimension grandement personnelle de Juanungo dans cet ouvrage, qui raconte le dernier projet d'un réalisateur de cinéma d'animation, alors atteint d'un cancer en phase terminale, et pour qui ses proches engagent un infirmier pour l'accompagner au quotidien. Le père de Juanungo était réalisateur de cinéma d'animation, il est décédé des suites d'un cancer. À travers cet ouvrage, Juanungo nous livre comme une part intime de lui-même, ou plutôt de son père, à qui il rend hommage de manière très touchante.
Entre Neno et H, les débuts sont difficiles. Neno est un monsieur intransigeant, plutôt rude, que ses douleurs provoquées par le cancer rendent davantage irascible. H est un jeune infirmier un peu empoté, un "grand mou", qui éprouve quelques difficultés à s'exprimer aussi. Leur collaboration ne démarre pas très bien mais grâce à la patience et au grand cœur de H, grâce aux injections de morphine faisant oublier la douleur pour un temps, on pourra voir évoluer leur relation vers le mieux.
Parallèlement, on peut observer le projet de Neno prendre forme, on en suit l'évolution image par image jusqu'à sa finalisation.
Le projet prend vie pendant que la vie de son réalisateur s'éteint... Le parallèle fait entre ces deux événements est assez percutant.
Si j'ai eu beaucoup de mal avec les dessins au départ, plutôt minimalistes dans l'ensemble, sans couleurs, tout blancs comme des coloriages qui ne demandent qu'à être remplis, je suis finalement passée outre assez rapidement grâce à un scénario très prenant. Et puis, au fur et mesure, le fusain fait son œuvre, offrant de jolis contrastes grâce aux différents tons de gris, aux dessins de plus en plus souvent grisés, aux décors entourant les personnages de plus en plus détaillés.
Aussi, le côté "flipbook" qui apparaît à un peu moins de la moitié du livre est plutôt original. On voit de visu la lingette s'animer, telle que Neno le voudrait, alors que ce dernier n'est plus capable de quitter son lit.
Plus on avance dans l'histoire, plus les dessins s'animent et plus la vie quitte Neno. Alors que ce dernier nous montre les ficelles de son métier, alors que H découvre le concept de cinéma d'animation, on observe parallèlement une belle relation entre l'animateur et son infirmier s'installer, en même temps que les douleurs sont de plus en plus persistantes, que la maladie ronge de plus en plus le corps et l'esprit de Neno.
Entre le caractère bien trempé de l'un et l'introversion de l'autre, nous sommes baladés d'une émotion à une autre sans crier gare. L'histoire se veut de plus en plus intense, de plus en plus belle alors que de plus en plus triste. Si le scénario met à l'honneur le cinéma d'animation, il est aussi et tout autant question de fin de vie. Pourtant, il reste dynamique jusqu'au bout, jouant au yoyo avec nos émotions. La fin, prévisible et inévitable, n'en est pas moins tristement émouvante.
Quand j'ai une BD (ou un roman graphique) entre les mains, mon premier réflexe est de l'ouvrir et d'en regarder les dessins. S'ils ne me plaisent pas du tout, je la repose. Sans doute, suis-je passée à côté de quelques perles... Si j'étais tombée sur "L'animateur" en librairie ou à la bibliothèque, c'est sans doute ce qu'il se serait passé et je peux dire maintenant que j'aurais pu le regretter. Je remercie donc chaleureusement Pierre de Babelio et les éditions Delcourt pour m'avoir donné l'occasion de lire ce roman graphique dans le cadre d'une masse critique privilégiée, et sans qui je serais passée à côté d'une histoire à la fois toute en émotions et très instructive.
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Buenos Aires en Argentine, début des années 2000. Nous suivons Monsieur Nazareno, alias Neno pour les intimes, en phase terminale d'un cancer (tumeur au cerveau). Le traitement ne faisant donc plus effet, sa famille a décidé d'engager un infirmier à domicile afin de lui faciliter au mieux ses dernières semaines de vie. Neno est un animateur : il fait du cinéma d'animation, nous allons le suivre dans son dernier travail pour réaliser une publicité, en compagnie de l'infirmier, s'il arrive enfin à le supporter...
• Un récit poignant et touchant. On est beaucoup, je pense, à avoir déjà perdu un ou des proches d'un cancer. Faisant partie de ceux-là, j'avais ''peur'' d'être trop impactée par le récit, finalement, je l'ai trouvé plutôt accessible (si je puis dire)... Bien qu'ayant terminé cette lecture le coeur serré et émue comme tout. J'ai trouvé très intéressant d'en apprendre un peu plus sur l'animation image par image, moi qui n'y connaissais pas grand chose, j'en ressors avec une envie d'approfondir ces bases léguées par Monsieur Nazareno, tout comme ce dernier a transmis quelques connaissances à l'infirmier. La relation de l'animateur avec l'infirmier - dont on ne connait pas le nom, d'ailleurs - a ce petit quelque chose d'attendrissant, ils vont devoir s'apprivoiser, et je crois que j'aurais apprécié en voir davantage, bien que ce roman graphique fasse déjà plus de 200 pages... Il est donc facile de s'attacher aux personnages principaux, entre le côté un peu gauche de l'infirmier et brute de pomme de Neno... Ils se sont finalement bien trouvés.
• L'ouvrage en lui-même est de qualité, les dessins en noirs et blancs ont finis par me plaire moi qui au début, ne pensais pas les apprécier. Mais finalement, c'est là tout le charme de cet ouvrage graphique : des illustrations simples, sobres, représentées quasiment image par image, reflétant parfaitement ainsi l'un des thèmes principaux de cette oeuvre, l'animation. Un gros plus pour le « flipbook » intégré, que je me suis ''amusée'' à faire tourner après coup. :-)
• En conclusion, je me rends compte que je ne sais pas trop quoi dire sur ce bouquin, les mots me manquent tellement je suis sous le coup de l'émotion lorsque j'écris cet avis, mais il fallait s'en douter, on sait tous comment cela va se terminer... L'auteur Juanungo nous parle de son papa à la fin, et même s'il ne s'agit pas vraiment d'un récit sur sa vie, il me semble que cet ouvrage est un bel hommage qui lui est rendu.
« - Tu comprends pas ce que ça veut dire ''animer''?
- Faire bouger des marionnettes ?
- Donner une âme. Anima ça veut dire Âme, en latin. Les bonhommes, quand tu les animes, tu dois leur donner une âme. »
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Au début, Neno est réticent à l'arrivée de ce nouvel infirmier. Mais ils vont apprendre à se connaître et il va lui expliquer le métier d'animateur. Ils vont chacun illuminer pour un temps la vie de l'autre, lui donner envie de continuer. Un lien unique de crée entre les deux êtres, sachant que leur relation sera courte mais intense.
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