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Critiques de Jules Barbey d`Aurevilly (289)
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Les Diaboliques

Sans doute un chef d'oeuvre à côté duquel je suis passée étant ado. Je ne le relirai pas. Je n'en garde pas un souvenir mémorable si ce n'est l'envie de le reposer que je n'oublierai sans doute jamais.
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Les Diaboliques

Je n'ai d'abord connu de Barbey d'Aurevilly qu'un nom qui fleure bon son XIXème ( siècle hein, pas arrondissement, pour les parisiens qui me lisent). J'aurais eu du mal à le situer, poète, romancier, même peintre qui sait...



Et puis, ses Diaboliques se sont imposées à moi à deux reprises : pendant la lecture de l'Homme aux gants de toile de Jean de Varende, où l'auteur invente même une septième Diabolique et l'insère dans le roman; quelques jours plus tard, dans une émission de radio, où l'oeuvre est évoquée et encensée comme une lecture majeure. En littérature comme en amour, les signes sont essentiels, et je les ai donc suivi.



Ce qui frappe tout d'abord, c'est le style, recherché, intelligent, raffiné. J'ai lu notamment qu'il compte de nombreux héritiers dans la littérature française... dont Proust, qui n'est pas le moindre. Ce style s'enrobe d'un ton ironique, volontiers provocateur. L'auteur a beau chercher à se justifier dans son avant-propos en donnant un soi-disant objectif moral à ses histoires, le lecteur n'est pas dupe. On sent dans ses mots un plaisir immense à choquer, à trouver la tournure qui saura aller piquer au vif son époque. J'ai parfois eu l'impression de me retrouver devant un chroniqueur télévisé caustique dont le but est avant tout de faire le buzz. Et quand on regarde la biographie de l'animal, on découvre qu'il a surtout été connu comme critique littéraire avec notamment des mots très durs contre Flaubert ou Zola. On apprend aussi qu'il a théorisé le dandysme avant Baudelaire, et qu'est-ce qu'un dandy sinon un mondain volontiers dédaigneux de ses contemporains.



Il faut également parler de l'image de la femme qu'il renvoie. Dans son avant-propos, il reconnait que le titre de son livre pourrait très bien convenir aux femmes qu'il décrit. Même s'il promet d'écrire en contrepoint un recueil pour glorifier les femmes sages et de l'appeler les Célestes, il ironise immédiatement sur le fait qu'il aura peut-être du mal à en trouver... Il se fait sans doute le reflet du machisme de son époque, mais cherche surtout à faire rire son lectorat masculin, par des blagues de connivence virile.



Les aventures sexuelles sont le coeur de ses récits, même s'il prend beaucoup de précautions littéraires (il répugne ainsi à utiliser le mot putain dans La vengeance d'une femme, préférant utiliser la périphrase "Elle se rima elle-même en tain, comme un crocheteur qui l'aurait insultée"). Mais c'est sans doute dans ses moqueries de l'aristocratie et de la religion qu'il aura le plus choqué son époque. La nouvelle A un dîner d'athées lui permet ainsi toutes les plaisanteries anti cléricales possibles, tout en se plaçant lui-même d'un point de vue extérieur et critique qui sauve les apparences. Il utilise d'ailleurs à chaque fois le biais de l'anecdote racontée par un tiers, ce qui lui permet de mettre à distance le propos, grâce au "On m'a dit que" et en même temps, de renforcer la vraisemblance de chaque récit, car il précise régulièrement qu'il a changé les noms mais que tout est vrai.



On pourrait penser que ce sarcasme en continu tout au long des six nouvelles serait à force lassant... mais l'expérience est finalement assez réjouissante, le ton moderne alors que Zola lui reprochait d'avoir deux ou trois siècles de retard. L'éclairage donné sur son siècle est original et c'est ce que relève Proust qui va surtout y chercher le monde unique révélé par l'artiste. Les signes étaient donc postés là pour me faire découvrir une vraie voix de son temps, que je projette de découvrir via un roman pour voir si son ironie trouve sa place dans une forme plus longue.



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Les Diaboliques

Pour moi cet ensemble de nouvelles n'a aucun défaut. On y trouve une richesse de style, une variété dans les histoires, une audace inégalée. Tous les sens sont en éveil, quand la nouvelle prend fin, on croit tomber du haut d'une falaise !
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Les Diaboliques

Comme je l’avais écrit pour les Histoires désobligeantes de Bloy, l’irrévérencieux de la fin du XIXe siècle est entré dans les mœurs. Ainsi, ce type de récits a peut-être perdu de son intérêt dans le fond tout en conservant une forme soignée et stylée.

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Les Diaboliques

Barbey d’Aurevilly, ce fantasque et non moins génial dandy des Lettres françaises – voir son impeccable article consacré au Fleurs du Mal de Baudelaire pour s’en convaincre –, peut toujours se justifier dans une préface morale, il n’empêche qu’il a du goût pour ces Diaboliques femmes, souvent secondées par des hommes qui ne sauraient se contenter d’afficher leur faiblesse face au Beau sexe pour se dédouaner de leurs propres diableries. Quant à ceux qui se maintiendraient dans une lecture effarée, eh bien, je leur dédie cette phrase de la baronne de Mascranny : « Décidemment, vous avez un vilain genre d’imagination, ce soir. »



Cependant, nul ne saura contester le mystique de cette œuvre, où le Diable et le Ciel semblent se renvoyer la balle, d’accords au moins sur ce point : « Le mot diabolique ou divin, appliqué à l’intensité des jouissances, exprime la même chose, c’est-à-dire des sensations qui vont jusqu’au surnaturel. »



Et pourtant, Barbey ne dissimule pas plus ici qu’ailleurs son « amour pour les choses du catholicisme » ; il est juste joueur, voilà tout. Un jeu qui lui fait raconter toutefois les errances charnelles paroxystiques d’une Rosalba, par exemple, « singulière catin arrosée de pudeur par le Diable ». J’ai dit « joueur » ? Autant dire « voyeur », tout comme nous les lecteurs…



Ce qui est certain c’est que rien n’est tiède ici puisque règnent les sens : « C’était enivrant et dégrisant tout à la fois, mais c’était terrible ! » confesse ainsi le vicomte de Brassard au souvenir d’une jeune fille qui venait le rejoindre dans sa chambre au rideau cramoisi, tandis qu’il était hébergé sous le toit des parents de celle-ci.



Évidemment, si des hommes d’envergure s’immiscent çà et là dans les récits – dont le commandant Mesnilgrand n’est pas le moindre, qui « imposait, comme tous les hommes qui ne demandent plus rien à la vie » –, ce sont les femmes qui raflent la mise. Ces femmes que Barbey gratifie à l’occasion d’aphorismes de sa façon : « Les femmes, lâches individuellement, en troupe sont audacieuses. » Autre morceau de bravoure misogyne (mais Barbey écrit au beau milieu du XIXe siècle, alors gardons-nous de jugements anachroniques imbéciles qui maquillent si mal l’ignorance de ceux qui les émettent !) : « « Et elle était là-dessous d’une beauté pleine de réserve, et d’une noblesse d’yeux baissés, qui prouvait qu’elles font bien tout ce qu’elles veulent de leurs satanés corps, ces couleuvres de femelles, quand elles ont le plus petit intérêt à cela. »



Mais Barbey sait se rattraper et énoncer de ces vérités intangibles, aujourd’hui encore : « En thèse générale, on peut dire que tous les dîners d'hommes où ne préside pas l'harmonieux génie d'une maîtresse de maison, où ne plane pas l'influence apaisante d'une femme qui jette sa grâce, comme un caducée, entre les grosses vanités, les prétentions criantes, les colères sanguines et bêtes, même chez les gens d'esprit, des hommes attablés entre eux, sont presque toujours d'effroyables mêlées de personnalités, prêtes à finir toutes comme le festin des Lapithes et des Centaures, où il n'y avait peut-être pas de femmes non plus. »



Que dire, enfin, du personnage de la duchesse de Sierra-Leone qui se vautre volontiers, et malgré sa nature sublime, dans la fange pour mieux se venger de l’homme qui, par son orgueil cruel, l’y a plongée ? Une figure tragique et résumée dans cette phrase : « Les sentiments comme les miens ont leur folie, mais c’est leur folie qui fait le bonheur ! »



Dans ces pages, on sent aussi poindre la nostalgie d’un autre temps, comme à propos de tel salon où perdure l’art de la conversion « d’autrefois, la dernière gloire de l’esprit français, forcé d’émigrer devant les mœurs utilitaires et occupées de notre temps. » Et, de fait, rien n’est utilitaire dans le recueil de Barbey : la passion ne saurait d’ailleurs être matérialiste.



Mais Barbey n’est pas un auteur de romans policiers, et il n’est pas question pour lui de livrer tout le pourquoi du comment dans chacune de ses nouvelles. Au lecteur, parfois frustré par une chute abrupte, de se débrouiller avec son imagination…





(IMPORTANT : ne surtout pas lire les notes de la présente édition car son auteur – un certain Jacques Petit – croit judicieux d’y révéler des éléments de l’intrigue. Pour ce qui me concerne, je m’en suis rapidement abstenu et cela n’a gêné en rien ma lecture !)

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Les Diaboliques

Dans les Diaboliques, les femmes qui sont au centre des nouvelles sont intrigantes, parfois presque irréelles. Le lecteur n'accède jamais à leurs pensées, il est condamné à tenter de comprendre leur comportement de l'extérieur, avec l'aide du ou des narrateurs.



La chute est brève et inattendue comme souvent dans une nouvelle et laisse le lecteur dans son incompréhension.



Les intentions réelles des Diaboliques ne sont jamais révélées, la nouvelle s'achève toujours sur le même non-dit qui parcourt toute l'œuvre.



Les thèmes principaux sont l'amour, L'adultère, Le meurtre, La vengeance, La rancune.
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Les Diaboliques

Voici un ouvrage comme je les aime,ou il y a de longues descriptions mais surtout des sous-entendus,des non-dits tellement parlant avec pour themes l'amour,la passion,la haine,la vengeance,la religion,la vertu...

A lire et a decouvrir
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Les Diaboliques

Barbey d’Aurevilly est un auteur qui m’a tout d’abord attiré à cause de son nom. J’ai l’impression que même vers la fin du XIXe siècle, porter un nom pareil devait être quelque chose de rare. En tout cas, après lecture de sa biographie, ce nom correspondait bien au personnage, un dandy remarqué, nostalgique des temps bénis de l’aristocratie et fréquentant assidûment le grand monde de Paris. Pour découvrir son œuvre, la logique m’a porté sur "Les Diaboliques", recueil de nouvelles qui provoqua un vent de panique dans une France enserrée par l’ordre moral des débuts de la Troisième République de Mac-Mahon.

Un auteur atypique qui se faisait tirer les oreilles par les saintes-nitouches ne pouvait que me plaire.

Pourtant, la lecture de ce recueil de six nouvelles (plus de 300 pages au total) m’a donné un tout autre visage que celui d’un auteur révolté. Barbey d’Aurevilly se révèle être un vrai réactionnaire. Cette nostalgie des grandeurs de la noblesse française le poursuit dans chaque histoire, et cette insistance devient assez lourde lorsqu’on arrive à la fin du recueil. On a envie de lui répondre : "Oui Barbey ! on a compris ! les aristocrates sont vraiment des gens formidables, une race d’exception, distingués, fins, subtils, de vrais hommes quoi, parce que le reste, la populace, la roture, on ne peut pas appeler cela des humains, des singes peut-être mais pas des humains. Oui Barbey ! Finalement l’Inquisition avait du bon parce qu’elle faisait courber l’échine à tous ces culs terreux qui n’avaient pas vraiment le droit de vivre. On a compris Barbey, on a compris, arrête-toi !" Je grossis un peu les traits de sa pensée ? Que nenni ! "Les Diaboliques", c’est l’apologie de l’Ancien régime.

Le thème commun aux six récits est la présence du Mal, du Diable dans le réel. Et ce Diable, s’en prend surtout aux femmes, sortes de sphinx, de femmes fatales transformées en superbes nymphomanes, le bon stéréotype du fantasme masculin en quelque sorte. Les hommes se pliant (ou plutôt profitant) aux (des) exigences de ces lionnes en furie. Le choix des récits enchâssés donne de la véracité à ces histoires pourtant rocambolesques qui nous replongent en plein romantisme noir, du temps de Lord Byron ou Walter Scott, agrémenté d’une touche sadomasochiste façon marquis et, cela n’a rien à voir, d'une pointe de Balzac pour la qualité des descriptions et des peintures d’une ville de province (Valognes en Normandie). Enfin, comme les six nouvelles sont construites selon une structure commune, il est peut-être préférable de ne pas les lire d’un bloc, pour éviter l’effet de redondance.
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Les Diaboliques

J'ai trouvé ce recueil pédant. Pédant dans son style, dans ses affirmations telles que

"Dieu a voulu qu’il n’y eût

d’infini que la physionomie, parce que la physionomie est une

immersion de l’âme à travers les lignes correctes ou incorrectes,

pures ou tourmentées, du visage".

D'où une lecture quelque peu laborieuse de part les détours plus ou moins bien venu, surtout pour nous sortir des

"La voix, ce ciseau d’or avec lequel nous sculptons nos pensées dans

l’âme de ceux qui nous écoutent et y gravons la séduction,"

qui m'ont laissé perplexe.

Malgré tout, les intrigues son style de narration m'ont intrigué et poussé à aller au bout.

Voilà, c'est fait, je connais, passons à autre chose.
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Les Diaboliques

Un recueil de six nouvelles qui mettent en scène des figures féminines excessives, possédées, qui bravent tous les interdits et toutes les convenances, au nom d'un idéal d'absolu.

Et comme toujours chez Barbey d'Aurevilly, le mystère, la démesure, la fascination pour le mal. La démesure à l'instar de la duchesse de Sierra Leone dans la nouvelle "la veangeance d'une femme" qui exerce une magnifique vengeance d'horreur: soupçonnée d'adultère par son époux qui fait massacrer devant ses yeux l'homme qu'elle aime platoniquement, elle se venge dans la plus basse prostitution, pour salir le nom du duc son époux et son honneur.

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Les Diaboliques

Douloureuse épreuve! (Fini uniquement pour cause de club de lecture…)

Ce sont six nouvelles de quarante pages, dont le fil rouge est censé apparaitre dans le titre.

Même en cherchant bien, à part dans quelques interjections ou insultes, le Malin n’est pas vraiment présent (amateurs d’épouvante, plongez-vous plutôt dans Amityville).

Chaque nouvelle m’a semblé boursouflée, faite d’une accumulation de portraits détaillés sans lien réel avec la mince intrigue qui en fait le squelette, truffée de références qui étaient sûrement parlantes en 1870.

Le style est lourd, verbeux, et il est tout à fait possible pour se sortir de ce guet-apens de parcourir les pages en diagonale : la montagne accouche à chaque fois d’une souris.



C’est rare, mais cette fois, rien ne réussit à rattraper le candidat….


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Les Diaboliques

Un préambule averti du procès intenté pour outrage à la morale publique, mais ce qui est accepté, toléré, à bien changé depuis 1874...

Ai-je été choquée? non. Ai-je été intriguée, gênée, déstabilisée par les nouvelles? oui, parfois.

Qu'est-ce que j'en retiens? Une sensation mal définie de malaise, de quelque chose qui ne s'emboite pas correctement.

Les nouvelles sont censées tourner autour de femmes, diaboliques, ou en tout cas loin d'être pures, mais elles sont parfois juste des femmes amoureuses, des femmes accusées, des enfants amoureuses... Les hommes y sont aussi coupables, souvent plus qu'elles, mais la parole leur appartient. L'Histoire est écrite, dit-on, par les vainqueurs. Au final, c'est ce que j'en conclus: les femmes sont dépossédées de leur parole, elle n'est, au mieux, que racontée par des hommes à des hommes.

Toujours un homme raconte à un autre, ou plusieurs (sauf lorsque Don Juan raconte à des femmes), une histoire où une femme est un des protagonistes principaux de ces contes licencieux, pervers, torturés.
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Les Diaboliques

N'avez-vous jamais ressenti la tentation intempestive, lors d'un déjeuner en famille, un de ces dimanches de printemps, attablé entre votre vieille tante dévote et face à votre cousine compassée, de tenir un propos malaisant et d'une obscénité telle qu'il ferait suffoquer votre vieille tante et défaillir votre pauvre cousine ?



Eh bien ! Sous couvert de prêcher le mal pour en dégoûter les bons dévots, Barbey d'Aurevilly nous lègue six nouvelles énigmatiques et licencieuses à souhait, pour le seul « plaisir aristocratique de déplaire » comme l'eût dit Baudelaire.



Entendons-nous bien. Il ne s'agit pas d'un roman cru ou érotique à la Pierre Louÿs, Apollinaire ou D.H. Lawrence. Mais si l'on se glisse un instant sous la soutane d'un sympathisant jésuite de la fin du XIXème siècle on peut imaginer la subtile indécence de ces nouvelles.



D'ailleurs, cet ouvrage, archétype du dandysme littéraire, ne manque ni d'espièglerie, ni d'effronterie, tant et si bien que le Parquet de Paris songea à intenter une action pour atteinte à la morale publique.



C'est que derrière le plaisir coupable de mettre en scène ces femmes à la morale jugée dissolue, le lecteur découvre un écrivain minutieux à la plume sophistiquée. Outre l'éminente qualité littéraire, le lecteur est saisi par la sensualité qui, puisant sa source dans l'encrier, afflue le long de la plume et se distille sur les feuillets pour enfin innerver toute la langue « aurevillienne ».



En fait d'architecture, ces nouvelles sont d'anatomie comparable (à l'exception de « la vengeance d'une femme ») : le narrateur rencontre un personnage masculin, Don Juan (lui-même), un athée repenti ou un militaire en fin de carrière, qui lui confesse un évènement dont il fut acteur ou témoin et impliquant une femme. La « diabolique » est dépeinte de l'extérieur et à aucun moment le lecteur n'accède à ses pensées, ses ressorts, ses mobiles. C'est un personnage distancié dont la silhouette, cachée derrière un rideau cramoisi, reste ambiguë.



Le charme réside également, genre littéraire oblige, en une chute plus sibylline que le récit lui-même.



Ce n'est pas à dire que le récit ne présente pas d'intérêt car, si certains critiques ici jugent le style trop verbeux et l'action peu haletante, cette indéniable et volubile nonchalance est finalement repêchée par la malice du verbe et l'esthétisme de la forme.



Il nous faut à présent dire un mot de la dernière nouvelle, coup de coeur personnel, « la vengeance d'une femme », dont la structure est quelque peu différente. Première différence notable, les prolégomènes dandys des premières pages passent à la trappe au profit salutaire d'une narration à la mécanique plus accrocheuse. Seconde singularité, le lecteur accède enfin au discours direct d'une « diabolique » car il ne s'agit plus de propos rapportés mais d'un personnage principal féminin qui s'exprime pour son compte.



Il ne tient qu'à vous désormais d'entreprendre le périple jusqu'à la Normandie natale de Barbey, sur les traces de ces Diaboliques dont certains villageois, autour d'une partie de whist, susurrent encore les méfaits.
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Les Diaboliques

Mon premier Barbey et quelle entrée en matière... Sa plume est si fluide que je me suis laissé emporté. Des violences aux sensualitées, jusqu'aux horreurs des scènes, Barbey d'Aurevilly m'y a emmené sans le moindre mal.

J'ai une préférence pour la dernière fable...
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Les Diaboliques

Rien à dire, ce dix-neuvième siècle contenait des auteurs au-x style-s épatant-s. Barbey en fait partie. Toutefois, je me suis assez ennuyé en lisant ces nouvelles, excepté à certains moments où il se passe enfin des choses au-delà des descriptions bien trop longues à mon goût. Mes contemporains ou mes cadets auront bien du mal à lire ceci, c'est trop long et lent et si il y a une certaine imagination, ils en auront déjà lu, vu, entendu du nettement plus puissant. Bref, cette oeuvre est historique, et a un intérêt et une place dans la littérature, toutefois je pense qu'elle n'a pas une puissance suffisante pour passionner les nouvelles générations... Contrairement aux Misérables de Hugo, par exemple...
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Les Diaboliques

Une dizaine de nouvelles, formidablement écrites, décrivant des femmes au sort souvent funeste. L'objectif de l'auteur, selon sa préface, est de peindre les vices dans toute leur horreur afin de décourager le lecteur de s'y adonner. A-t-il réussi? Rien n'est moins sûr, mais quel plaisir de lecture, tout de même!
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Les Diaboliques

Pour moi qui suis un adepte de Maupassant et de sa parfaite concision, je ne pouvais qu’être égaré dans le labyrinthe stylistique de Barbey d’Aurevilly. C’est verbeux, emmêlé, noyé dans des phrases si complexes qu’on n’en comprend le sens qu’après les avoir lues plusieurs fois.

Cela pour le style !

Quant au contenu, il faut remettre les choses dans leur contexte. Il est certain que les situations décrites sont, pour l’époque, d’une grande audace. L'histoire que je préfère est sans doute « le Bonheur dans le crime », parce que les héros malgré leur crime, restent sympathiques. La plus horrible des histoires est certainement la dernière, « la vengeance d’une femme » où on atteint l’abjection la plus basse. « Le plus bel amour de Don Juan » est sans doute la plus légère avec une chute assez ratée. De même, la fin du « Rideau cramoisi » est loin d’être à la hauteur du début. Quant aux autres, elles m’ont laissé au mieux indifférent.

Conclusion : non, je ne serai jamais un lecteur assidu de Jules Barbey d’Aurevilly.

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Les Diaboliques

Recueil de 6 nouvelles, Les Diaboliques vous plongent dans l'univers du XIX°, ses aléas politiques et religieux, et ses petites histoires qui se cachent sous l'Histoire.

Toute les nouvelles ont un point commun : la mort, le secret, voire le vice. De nombreuses facettes de la personnalité humaine apparaissent à travers ses nouvelles captivantes.

Une fois habitué au style un peu lourd de l'auteur (la phrase la plus longue que j'ai trouvé fait 15 lignes !), on se laisse prendre au jeu, on apprécie l'intrigue et toujours, on ne peut qu'attendre la chute, le dénouement.



J'aime particulièrement "Le plus bel amour de Don Juan" et "Le bonheur est dans le crime".
Lien : https://sites.google.com/sit..
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Les Diaboliques

[Livre audio lu par Gabrièle Valensi - Sélection de 2 nouvelles "La vengeance d'une femme", "Le plus bel amour de Don Juan"]



J’avais une image de ce livre complètement faussée dans la tête. Une image à la « Liaisons dangereuses » : lit, lettres et amants complices. C’est drôle, parfois, les constructions mentales qu’on se fait à propos d’un classique dont l’évocation nous effleure souvent mais qu’on ne lit jamais.



Donc ici, une histoire d’honneur, de vengeance, du lourd, du sanglant, du glauque, de la « fange ». Une écriture précieuse, un rien ampoulée. Un vieux monde poussiéreux. Heureusement que la lectrice – Gabrièle Valensi – a de la rondeur dans la voix, insuffle une chaleur humaine dans cet univers décadent et volontairement sulfureux.



Barbey d’Aurevilly m’ennuie.
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Les Diaboliques

Ces histoires à faire froid dans le dos, l'amante morte dans les bras du soldat, la fausse servante empoisonneuse, la marquise qui se fait putain, auraient pu fasciner. Elle l'auraient dû. Mais Barbey est trop bavard, il enrobe trop, il discute, il batoille, il décrit tout trop longuement pour ne pas ennuyer un lecteur de nouvelles habitué au vertige rapide et sans fioritures de Maupassant. Bref, le diabolique, chez Barbey devient barbant, anecdote, blabla de salon, morbide batifolage, que l'on lit avec intérêt mais sans frisson, tellement on s'est habitué au quotidien de l'horreur.

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