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Critiques de Jules Supervielle (90)
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Gravitations

Une lecture étonnante. Jules Supervielle, né en Uruguay, est un poète qui, tout en s’écartant du surréalisme, a su créer une poésie novatrice. Ses vers vous traversent comme un souffle. Les éléments deviennent des forces dominantes, les souvenirs sont tous aussi présents. Poète nostalgique, habité par les paysages du passé, il a le don de projeter son lecteur dans un Uruguay fait de terre rouge et de mer agitée.



Je conseille vivement le poème « La Métisse ».
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Gravitations

Gravitations ; Débarcadères : les deux éléments qui imprègnent la poésie de Supervielle sont annoncés dès le titre. Air et eau. Et le poète se tient, frêle, entre ces deux blocs d’immensité, tentant timidement de sonder leurs mystères. Sans jamais les outrager toutefois, avec une retenue pleine de tendresse pour tous ceux qu’il convoque : l’océan et la montagne, les oiseaux et les étoiles. Averti de l’ampleur de la tâche, il opte d’emblée pour la simplicité, le sourire, la fable. Rien d’obscur chez Supervielle, seulement des images d’une évidence frappante en même temps que d’une farouche originalité. C’est de l’opposition irréductible entre intériorité et infini que naît le drame, la raison d’être de Supervielle poète ; et c’est de ce drame que procèdent certaines pages déchirantes. Car ce drame est aussi celui de l’exil, du départ de l’Uruguay pour l’Europe, dont le premier recueil, Débarcadères, traite plus particulièrement ; de la disparition des êtres chers, dont le poète cherche trace dans les Gravitations. Entre les deux recueils, d’ailleurs, sa voix semble s’être émancipée, s’être faite plus personnelle et, aussi, plus inquiète – avant de s’achever dans une tonalité presque apocalyptique, surprenante et moins convaincante. On préfère croire que s’il sillonne son cœur et sa mémoire, s’il interroge le nuage, donne la parole à la montagne, scrute les abysses, c’est bien pour trouver un apaisement et atteindre, peut-être, une « joie évasive comme la mélancolie ».
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Le lac endormi et autres poèmes

Un joli recueil de poésies de Jules Supervielle à destination de la jeunesse. De petits poèmes accessibles, où la nature et les animaux sont très présents,. Des thèmes et un humour qui peuvent toucher les jeunes lecteurs et les sensibiliser à la langue poétique.

L'objet est joli, un petit album au format carré, à la mise en page agréable et aux illustrations délicates et poétiques de Charlotte Labaronne.

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Supervielle : Oeuvres poétiques complètes

Toute la poésie de Supervielle est une tentative désespérée (bien que livrée sous un jour résolument tranquille, on l'aura compris) pour apprivoiser les contraires et concilier des postulations antagonistes.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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L'enfant de la haute mer

magique

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Gravitations

magique.
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Le forcat innocent

Un poète timide et discret comme ses "amis inconnus".



Il se dérobe, se cache, s'effarouche mais si on sait l'attendre, l'entendre, écouter son murmure, si on se laisse charmer par ses images douces, déployées dans la pénombre, enfin, il se laisse apprivoiser.



Quelle récompense, alors, à notre patience: on a gagné un trésor de vers magiques, à dire à mi-voix.



On est amis de la nuit pour toujours. Les arbres nous parlent. Le monde s'ouvre comme un bivalve des profondeurs, tout nacré à l'intérieur...
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Le forcat innocent / Les amis inconnus

Après les Gravitations considéré à juste titre comme son recueil poétique d’excellence, le recueil suivant publié par Jules Supervielle est celui du Forçat innocent.





Quelques charmants poèmes ne répondent toutefois pas à la question légitime suivante : était-il utile de publier ce nouveau recueil alors que le précédent constituait à la fois un chef d’œuvre et le point culminant d’un art poétique ? Au-delà de la réconciliation avec soi-même et avec l’univers, dans la transparence et la pureté littéraires les plus déliées, peut-on continuer à écrire des poèmes ? C’est une tentation qui fait prendre le risque de diminuer la puissance conclusive des poèmes des Gravitations.





Avec le Forçat innocent, Jules Supervielle reste fidèle à lui-même. Cinq ans après sa dernière publication poétique, cette ressemblance est problématique : Jules Supervielle a-t-il voulu s’imiter ou n’arrive-t-il plus à se renouveler ? Les poèmes de ce recueil abordent les thématiques et utilisent les images poétiques des Gravitations comme si Supervielle regrettait déjà de moins les reconnaître, et essayait malgré tout de se les réapproprier. Il faut peut-être lire les poèmes de ce recueil avant de découvrir ceux plus puissants des Gravitations.
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Gravitations

Jules Supervielle cumulait les prétextes les plus justifiés pour tomber dans le piège de la poésie narcissique, celle qui se nourrit d’amour-propre et retombe rapidement dans l’épuisement de la substance d’un seul être : déchirement géographique doublé de la mort précoce de ses parents constituaient les prétextes qu’il aurait pu utiliser pour justifier l’épandage massif de larmoiements. Si Jules Supervielle semble avoir frôlé plusieurs fois cette tentation, il évite toute complaisance maussade dans ce recueil, considéré comme le sommet de son art poétique. Pas même de tragique : les sentiments se transforment en faits, s’animent dans un bestiaire étrange peuplé de créatures, minérales, végétales, animales ou humaines, figées entre vie et mort, entre deux secondes mortelles.





Presque surréaliste, Jules Supervielle refuse cependant le ton de révolte outré du Manifeste. Surtout, il reconnaît l’insignifiance de son âme et oppose sa modestie aux ambitions parfois mégalomaniaques des surréalistes. Tous ses poèmes ne fonctionnent pas avec la même intensité mais ceux qui sont les plus réussis transmettent courage et grâce. Après avoir longtemps hésité à céder à la tentation de la mort, Jules Supervielle semble avoir refusé ce territoire des merveilles figées pour choisir de rester parmi le peuple des os et du cœur.

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Le voleur d'enfants

Un couple, le colonel Bigua et son épouse Desposoria ne peut pas avoir d'enfants. alors que faire pour en avoir tout de même : c'est simple: les voler. C'est le sujet de ce roman, débordant d'imagination.
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L'enfant de la haute mer

Livre bien écrit, mais il m'aura déçue car je m'attendais à autre chose... Il y a de la poésie, mais c'est une ambiance très surréaliste, trop pour moi. Rendez-vous à moitié manqué avec ce grand poète.
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La fable du monde

C'est la création du monde, des animaux, de l'arbre, de l'homme...

Tour à tour dans la peau de chacun, intérieur extérieur, détail et grand évènement, le poète nous raconte l'apparition de la vie toute entière. Les sens en éveil, il dévoile des émotions tout en gardant la part de mystère qui habite cette histoire.

Nous sommes là, au plus près de la vie, dans ce qu'elle a de plus simple et de poétique. C'est un vrai bonheur de vivre ces mots, le temps de la lecture.
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La fable du monde

livre paru pour la première fois en 1938, magnifique de poèsie
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L'enfant de la haute mer

Jeune lycéen qui voulait avancer son français, je suis tombé sur les contes de Jules Supervielle, c'était une édition bilingue francais-allemand et j'étais un peu déconcerté par un conte come L'Enfant de la Haute Mer où une jeune fille de douze ans vit seule dans un petit village en plein Atlantique. Elle est seule, et quand un bateau approche, le village et la fille disparaissent sous l'eau.



Le conte n'a pas d'action, c'est seulement la description d'une situation, irréelle, cauchemardesque et bien sûr je me demandais qu'est-ce qui pousse un écrivain d'écrire de telles choses idiotes.

Mais quand même, ce conte m'est resté dans la mémoire curieusement toute ma vie. La langue de Supervielle est simple, bonne et impressionnante. Et bien sûr, on se fait des pensées sur cette petite fille, sa vie, toute seule en mer.

Naturellement mes connaissances des courants littéraires étaient limitées. Aujourd'hui je sais que la représentation de l'irréel, du cauchemardesque, du non-sens peut être un genre dans la littérature ou la peinture et je sais qu'il n'est pas si simple que ça d'écrire un tel conte, surtout un conte qui reste dans la tête pendant toute une vie dès qu'on l'a lu une fois.
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Le voleur d'enfants

- " Tu te trouves bien ici, mon petit ? Je veux que tu sois heureux dit l'homme. Tu ne t'ennuieras pas chez moi, il y a d'autres enfants qui t'attendent. "

On tend à Antoine une main de quinze ans et deux autres qui sont plus petites que les siennes.



Parce que le Colonel Bigua et sa femme Déposoria ne peuvent avoir d'enfant, et plutôt que de lancer une procédure d'adoption trop longue, kidnapper des enfants leur parait la meilleure solution. Mais pas n'importe quels enfants : les plus malchanceux, d'autant plus que leur fortune permet d'offrir une vie luxueuse aux enfants volés.

Antoine est confus. Il vient de perdre Rose, la bonne, devant les galeries Lafayette. Aussi, lorsque la limousine du Colonel Bigua s'arrête à sa hauteur et que l'homme lui propose gentiment de monter, bizarrement, Antoine suit cet homme qu'il ne connaît ni d'Eve, ni d'Adam. Au terme du trajet, il fait la connaissance de trois autres enfants volés, évoluants à leur guise dans la somptueuse demeure du couple. L'univers du Colonel bascule à l'arrivée de Marcelle, une jeune fille dont le père alcoolique presse Bigua de l'acceuillir au même titre que les autres enfants kidnappés



Lorsque je me suis lancée dans ce récit, j'avais un sérieux doute quant à sa qualité, ne connaissant nullement les ouvrages de Jules Supervielle. Je me suis laissée véhiculée dans cette limousine et je ne regrette en rien mon voyage. Si le début du roman ressemble à une sorte de conte, au fil des pages l'atmosphère devient plus soutenue. Tout laisse supposer que la rivalité amoureuse entre Joseph et le Colonel Bigua va virer au cauchemar. Mais Joseph claque la porte, décidé à vivre sa liberté, tandis que Bigua vogue vers l'Amérique du sud, son pays natal, où il compte bien couler des jours heureux en compagnie de Déposoria et des enfants volés.



Une lecture dans laquelle on ne s'ennuie pas. Une fois le décor bien planté, tout s'enchaîne très vite et l'on sent bien la tension monter crescendo, jusqu'au dénouement final. Le personnage du Colonel est décrit d'une manière assez impressionnante, mystérieuse. Les zones d'ombres entourant cet homme, donne au récit une touche plus captivante.



J'ai éprouvé le même ressenti que pour Thérèse Raquin de Zola. Une similitude d'écriture et une atmosphère pesante, laissant entrevoir une terrible fatalité.

Ce n'est pas un coup de coeur, mais une lecture somme toute, assez agréable.
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L'enfant de la haute mer

"Comment s'était formée cette rue flottante ? Quels marins, avec l'aide de quels architectes, l'avaient construite dans le haut Atlantique à la surface de la mer, au-dessus d'un gouffre de six mille mètres? Cette longue rue aux maisons de briques rouges si décolorées qu'elles prenaient une teinte gris-de-France, ces toits d'ardoise,de tuile, ces humbles boutiques immuables? Et ce clocher très ajouré? Et ceci qui ne contenait que de l'eau marine et voulait sans doute être un jardin clos de murs, garni de tessons de bouteilles, par-dessus lesquels sautait parfois un poisson?"



Ainsi commence ce charmant, mais si énigmatique, livre de Jules Supervielle.



Il s'agit d'une nouvelle bien étrange où le lecteur rencontre une petite fille, très seule, unique habitante de ce village liquide, guettant sans fin l'apparition d'un bateau qui pourrait naviguer jusqu'à elle. Mais en vain !



Conté d’une voix d’apparence égale et calme, cette courte nouvelle évoque les profondeurs insondables et terribles de l’âme. Une fois lu, on ne peut l’oublier, il marque à jamais le souvenir, et remonte au souvenir, tel le spectre de cet enfant des abîmes de la mer, à des moments de croisement dans la vie...
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La fable du monde

Quel plaisir de lire et relire ces poèmes, où la tradition commence à laisser place à la modernité du style......
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Le voleur d'enfants

Roman à connaitre, Supervielle pas seulement poète aussi bon romancier....
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Le voleur d'enfants

N'étant pas une grande amatrice de poésie, c'est au Supervielle romancier, conteur, que je m'intéresse ici. Car il faut dire que ce texte a de quoi dérouter. L'histoire est simple : Un couple n'a pas pu avoir d'enfants. Il s'agit du Colonel Philémon Bigua et de sa femme, Desposoria. Alors plutôt que d'entamer de longues procédures d'adoption, Monsieur pare au plus pressé : il vole les enfants. Mais pas n'importe lesquels : les malheureux. C'est ainsi que le jeune Antoine, sept ans, sera arraché, à la sortie d'un magasin, aux mains de la Bonne qui l'accompagnait. Le Colonel se plaît à raconter à ses petits protégés ses exploits, son pays natal (l'Amérique du Sud). Il agit en père. Cependant, les Bigua ne voudraient pas repartir chez eux sans une fille. Ce sera le début de leur perte...



Le rythme narratif est haletant. Le lecteur ne s'ennuie pas une seule seconde. Bien plus, il adhère à l'histoire vue à travers le narrateur. On ressent la tension interne au récit. On suit la progression du petit Antoine qui, de passif, se prendra en charge afin d'aller vers son indépendance et se retirer de la famille Bigua. On passe de ce que l'on croyait être un conte à une tragédie en bonne et due forme...



Du grand art !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Supervielle : Oeuvres poétiques complètes

Jules Supervielle est né en 1884 à Montevideo, comme Laforgue (en 1860) et comme Lautréamont (en 1846). Avant l'âge d'un an, emmené en France par ses parents, il se retrouve brutalement orphelin. Recueilli par sa grand-mère, puis élevé par son oncle Bernard, qui le ramène à Montevideo. Agé de 9 ans, il découvre que ses parents ne sont pas ses géniteurs.

Il commence à écrire, des Fables. L'année suivante, retour en France et scolarité à Janson-de-Sailly. Le petit Jules parle espagnol, anglais et français. En 1901, il a 17 ans, il publie "Brumes du passé", poèmes frémissants et mélancoliques.

Dix ans plus tard, "Comme des voiliers" est dédié à sa femme, et commence par Le Clair Sourire.

Orphelin, vagabond et amoureux, il possède le don de nous faire apercevoir ce qui se cache sous la mer ou au fond des forêts, ce qui palpite sourdement dans nos entrailles, ces choses qu'on devine sans les comprendre.
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