AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jules Vallès (147)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Jacques Vingtras - Intégrale

L' Insurgé est le dernier volume d' une trilogie qui comprend, aussi, L' Enfant et le Bachelier. Dans cette trilogie largement autobiographique, Jacques Vingtras

dit Jules Valles, journaliste révolutionnaire a été membre actif de la Commune.Cette trilogie est imprégnée de la période politique de l' époque, nous offre un témoignage unique de cette époque. Jules Valles , fut un combattant

pour la justice et la liberté et il a été du côté des humbles et des misérables; Il fut un révolté. Cette trilogie porte une dédicace de l' auteur, rédigée comme suit :

" A tous ceux qui, victimes de l' injustice sociale prirent les armes contre un monde mal fait et formèrent, sous le drapeau de la Commune, la grande fédération des douleurs . Je dédie ce livre."
Commenter  J’apprécie          90
Jacques Vingtras - Intégrale

Dans la catégorie maman-baston, on avait déjà du monde : Madame Thénardier et ses attentions pour Cosette (« Les Misérables »), chez la Comtesse de Ségur, on ne compte plus les mamans/taties/grand-mères fouetteuses, fesseuse ou tapeuses, on a l’excellente Madame Lepic (« Poil de carotte ») et plus près de nous la sympathique Folcoche (« Vipère au poing »). Il en manquait une à notre collection et pas la moindre : Madame Vingtras, la mère du petit Jacques, dans « L’Enfant », premier tome de « Jacques Vingtras », de Jules Vallès. Je n’invente rien, c’est lui qui le dit :

« Ma mère dit qu’il ne faut pas gâter les enfants, et elle me fouette tous les matins ; quand elle n’a pas le temps le matin, c’est pour midi, rarement plus tard que quatre heures ».

Faisons-lui confiance, Jacques ne sera pas un enfant gâté, pas plus un adulte gâté, d’ailleurs. L’histoire de sa vie, il nous la raconte dans « Jacques Vingtras », une trilogie composée de « L’Enfant » (1878-1879), « Le Bachelier » (1881) et « L’Insurgé » (1886).

Jacques est le fils d’un professeur de collège, dur et intraitable et d’une paysanne sans éducation faite dans le même métal, mais encore plus dur. Entre les coups et les cours, tous deux obligés, l’enfance de Jacques se déroule sans affection ni même signe d’intérêt. Jacques arrive quand même au baccalauréat où il est recalé. Il souhaite partir à Paris pour être ouvrier. Ses parents n’apprécient que modérément cette vocation et lui font vertement savoir. Jacques prend alors la décision de partir. Toutefois, quand son père est victime d’une dénonciation, il le défend jusqu’à se battre en duel. Emu par ce geste tendrement héroïque, le papa devenu cool le laisse partir.

A Paris, Jacques fait son apprentissage. Il connaît la misère, exerce des petits métiers pour survivre, multiplie les déboires sentimentaux, mais rien n’entame sa foi républicaine (il s’oppose violemment au bonapartisme), il défend les pauvres et les déshérités avec compassion et enthousiasme (et pas mal de naïveté) et se lance dans le journalisme.

Pendant la Commune Jacques trouve un combat à sa portée. Il vit au côté des Communards les pires moments de la Semaine sanglante et de la répression versaillaise, et manque d’y laisser la vie.

« Jacques Vingtras » est une œuvre en grande partie autobiographique. Pas entièrement (Jacques est fils unique et Jules avait quatre frères et sœurs, dont l’une internée par son père), mais on notera cependant que tous deux ont les mêmes initiales : J. V. Et l’impression de « vécu » est tellement forte qu’elle ne laisse pas de doute sur cette enfance pauvre et malheureuse. Puis les deuxième et troisième parties, prenant appui sur cette misère originelle, vont affiner une conscience politique, républicaine et même socialiste, qui prendra tout son sens dans le soulèvement de la Commune. C’est donc sur une tendance fortement sociale que se termine la trilogie, passant d’une destinée individuelle à une destinée collective. En ce sens, on peut parler aussi d’un roman de formation.

Le ton employé par Jules Vallès est extrêmement curieux : on y sent en même temps de la naïveté et de la dérision, du ressentiment et de la compassion, il y a des moments de lyrisme, parfois des envolées enthousiastes pour les insurgés, revanchardes et violentes pour les adversaires… L’ensemble baigne dans un réalisme cru, où prédomine l’atmosphère de misère physique, morale et sociale, mais avec de temps en temps des touches d’humour ou de dérision, ainsi que (rarement) quelques passages de tendresse.

« Jacques Vingtras » est un roman attachant que l’on peut considérer également comme un témoignage sur une époque, où l’éveil des consciences politiques s’effectuait plus rapidement que l’évolution des mœurs et des habitudes sociales…

Commenter  J’apprécie          120
Jacques Vingtras - Intégrale

Les conflits de l'adolescence tiennent plus du mélodrame que de la tragédie de "l'enfant" du premier tome. L'empereur semble tout aussi lointain que l'est devenu le père et la mère, à perdu de son pouvoir d'abaissement.
Commenter  J’apprécie          50
Jacques Vingtras - Intégrale

Voilà réunis, en un seul volume, les trois ‶romans″ largement autobiographiques de Jules Vallès, chantre de l’extrême gauche française, révolutionnaire, et résolument anti-bonapartiste.

L’enfant, est consacré à ses premières années, au Puy en Velay, entre un père professeur tyrannique, et une mère de petite condition que l’on peut considérer comme mal-aimante. Le petit Jacques Vingtras, n’est pas un enfant heureux ; plus près du souffre-douleur que de l’enfant choyé. Cette enfance va sans doute scellé l’éternel révolté

Dans Le bachelier, Jacques fait sa philo à Nantes, où a déménagé la famille, et où exerce son père alors devenu agrégé de grammaire. A Paris pour préparer l’Ecole Normale, il découvre le monde des idées, et la quête éperdue d’un emploi, aussi modeste soit-il.

Dans L’insurgé, nous retrouvons Jacques sous la Commune, alors engagé pleinement dans son combat politique.



Je ne suis pas une grande amoureuse des classiques ; alors de temps en temps je me dévoue en me persuadant qu’avec les années, j’y devienne plus perméable et plus réceptive.

Cela à failli fonctionner avec cette trilogie. L’enfant et le Bachelier, sans pour autant m’emballer follement, m’ont semblé relativement accessible et surtout digeste. Si j’ai trouvé le style lourd et vieillot, le contenu m’a globalement plu et intéressée. En revanche, l’insurgé m’a assez vite perdue tant dans la forme que dans le fond que j’ai trouvé très confus.




Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          31
Jacques Vingtras - Intégrale

IJIJI
Commenter  J’apprécie          30
L'Enfant

L'enfant est un roman difficile, difficile à lire car long et sombre, mais surtout difficile pour les sentiments inédits et absolus de cet enfant qui déteste la société comme elle le déteste. Julles Valles est un révolté de l'enfance et on suit son parcours de souffrance sans complaisance, ni pour lui, ni pour le lecteur. On se révolte avec lui, sans savoir si cette autobiographie représente la vérité ou une réalité transformée pour les besoins de la cause. Pour ceux qui sont originaires de la région stéphanoise, comme moi, c'est un livre fondateur, militant et reconnaissable car il porte le message d'un peuple qui voulait simplement vivre en humain. La société pour cet enfant sera ce que Folcoche, la mère de Bazin, sera plus tard, dans ces romans qui ont su montrer une autre enfance, loin des poncifs habituels.
Commenter  J’apprécie          732
L'Enfant

J'ai étudié ce livre en cours en première année de lettres, je l'ai trouvé inintéressant du poinnt de vue de l'étude mais quand même agréable à lire pour soi.
Commenter  J’apprécie          40
L'Enfant

Bien sûr, il n'y a pas dans ce livre l'addiction à une histoire ou à un personnage ainsi que l'on peut les retrouver dans certains livres d'aventures ou d'amour. Mais c'est une remarquable peinture de ce que pouvait être le quotidien de tant de Français au XIXème siècle.

Passionnant.

Commenter  J’apprécie          130
L'Enfant

Ce roman, largement autobiographique, raconte l’histoire d’une famille composée d’une mère d’origine paysanne, mariée à un professeur et de leur fils au milieu du XIX siècle, de l’éducation très stricte (on dirait maltraitance aujourd’hui) qu’ils lui donnent pour qu’il s’élève dans la classe sociale. C’est aussi le roman de l’amour d’une mère ( ou de non-amour), de la non-communication entre un père et son fils et surtout des origines de Jules Valles. C’est aussi un très bon documentaire sur cette époque.
Commenter  J’apprécie          41
L'Enfant







Interessant témoignage de l'enfance de Jules Vallès ;père professeur mais peu considéré ,mère d'origine simple mais ambitieuse ,qui considèrent que la meilleure éducation consiste en châtiments corporels sans aucune manifestation sentimentale .Enfance malheureuse mais résignée ,style alerte ,vif ,plein d'humour.
Commenter  J’apprécie          60
L'Enfant

Reprise-réécriture de son roman autobiographique Testament d'un blagueur paru en feuilletons en 69-70, Jules Vallès prend encore plus de distance avec lui-même en temps que sujet (il utilisait déjà un procédé littéraire pour attribuer les propos et la vie racontée à un autre), se raconte désormais par le biais de l'auto-fiction (sans toutefois cacher qu'il s'agit d'une autobiographie). Jacques est un alter-égo qui a une vie semblable, les mêmes initiales, mais nullement superposable. À la manière de ce que feront Proust et Céline, Vallès prend ses libertés avec l'exactitude des souvenirs et de la chronologie… L'important est de rendre la charge émotionnelle, d'un passé déformé tel que le voit l'adulte, d'en faire ressentir la pesanteur par le lecteur. Il ne s'agit pas de réinterpréter le passé en lui donnant un sens prémonitoire expliquant le présent (comme Sartre dans Les Mots qui se voit écrivain dans son berceau), mais de donner une forme à ce passé, vrai ou non, une forme et une puissance à la hauteur de ce qu'il représente pour la personne qui l'a vécu, ou subit…Pour ce faire, c'est dans l'écriture même, dans le style, plus que dans les faits racontés, que se situe l'émotion. L'écriture, plutôt réaliste en apparence et intégrant un parler-peuple à la manière de Zola (L'Assommoir obtient un grand succès deux ans plus tôt), tient plutôt du symbolisme car ce parler-peuple contamine la voix et la narration, et la voix néglige la structure académique de la langue pour suivre une sorte de folie personnelle, l'emportement de la pensée, procédé typique du symbolisme décrit notamment par Rémy de Gourmont dans L'Idéalisme en 1893. C'est dans la gradation hyperbolique (énumération de plus en plus incroyable) que cet aspect est le plus flagrant. Vallès trouve et procure un réel plaisir de la succession rapides de mots évocateurs et exagérés qui rappelle inévitablement le style de Céline à partir de Mort à crédit. La proximité entre les deux est d'ailleurs évidente. Dans le style entremêlant finement tournures classiques de l'écrit et parler-peuple pour donner cet effet de langue orale. Si Céline prendra le contre-pied politique de Vallès, son Ferdinand enfant toujours maltraité qu'on trimbale à droite à gauche, avec sa merde qui lui colle aux fesses, est une évidente reprise de Jacques Vingtras, tout comme ce narrateur mi-naïf mi-malin qui entremêle voix de l'enfant vivant les choses et celle cachée de l'adulte qui les commente. Comme si l'adulte racontant jouait à l'enfant (à la manière de Gosciny dans le Petit Nicolas par exemple), imitait sa voix, sa bêtise, sa naïveté, la parodiait, pour mieux faire ressortir les incohérences du monde des adultes, les injustices. En cela, l'écriture de Vallès agit un peu à la manière de l'ironie socratique (analysée dans L'Ironie, de Jankélévitch), qui fait mine d'adopter un discours, une position, le pousse jusqu'à sa radicalité pour en voir éclater les contradictions. Car le discours de l'enfant est traversé des discours des adultes, parents et professeurs. Les jouer à outrance, c'est les montrer dans ce qu'ils ont de pervers.



La déformation du passé permet aussi de l'essentialiser, de lui donner une portée symbolique et idéologique. Alors qu'il n'y a pas ou peu d'argumentation. C'est le discours de l'émotion, du ressenti qui prime et qui agit dans l'imaginaire et dans la représentation du lecteur. le corps maltraité de Jacques Vingtras, la fantaisie empêchée, les envies toujours frustrées, l'injustice… c'est cela qui reste dans l'esprit du lecteur là où une dissertation aurait immédiatement fait face à la résistance idéologique. Pour cela, le pathos de l'enfant malheureux est traité avec beaucoup de dérision. Et la voix de l'adulte – le Jules Vallès, justement – est dissimulée tant que possible, fondue dans ce personnage imaginaire de la mémoire, cette voix de l'enfant reconstruite, ce Jacques Vingtras. le lecteur n'a pas besoin d'argumentation, il tire lui-même les conséquences de ce qui arrive au personnage. Ce procédé de rhétorique, de proposer au regard du lecteur un personnage pathétique, victime, pleine d'autodérision, et sa voix conviviale, populaire, proche, sera bien-sûr le ressort le plus flagrant des romans de Céline et de leur charge idéologique – souvent indirecte.



Le roman propose évidemment une critique radicale de l'éducation « à la dure », par la punition, par la privation, par la rigidité, par l'imitation des adultes… Un type d'éducation (déjà démonté par Locke dans ses Pensées sur l'éducation) qui ne cesse de revenir encore et encore jusqu'au XXIe siècle à la bouche et à l'idée des maîtres, parents, dirigeants, comme solution ultime, malgré les recherches et les témoignages, malgré les avancées des pédagogies progressistes et alternatives : l'importance absolue de la discipline dans l'éducation outrepasse et rend caduques les questions de motivation, d'adaptation des contenus, de relation humaine de confiance et d'émulation, de construction collective… Ce principe éducatif, totalement illustré par le roman, est non seulement violent pour le corps, mais aussi abrutissant pour l'esprit. L'enfant doit se taire, obéir et se conformer à un modèle préconçu. C'est un mode d'éducation qui rend impossible toute découverte et expérimentation personnelle du monde ; éducation plutôt fascisante puisqu'il s'agit de diriger la conscience. L'enfant doit adopter les jugements sur les choses, tels qu'ils sont prononcés par les adultes. Ainsi, les opinions négatives des parents – celles d'une société bourgeoise hiérarchisée – sur les paysans, artisans et ouvriers, oeuvrant de leurs mains, leur langage, leurs manières d'être, leur rire et leurs fêtes, leurs danses et leurs valeurs collectives, leur peau bronzée… ces jugements idéologiques sont transmis par l'éducation (Jacques doit ainsi reprendre les critères esthétiques de ses maîtres et de la tradition académique dans ses thèmes). le caractère fondamentalement idéologique de l'éducation est encore au coeur de l'Éducation nationale du XXIe siècle et révèle toujours ce manque total de confiance en la jeunesse, en sa faculté de déterminer ce qui est bon, cette peur de les voir aller à l'encontre des principes des parents, de choisir un nouveau modèle de société. le rejet de la carrière de professeur, la volonté de retourner au peuple, marque la rupture entre Jacques et son père, et le rejet de l'idéologie bourgeoise. Et cette idéologie, et le mode de vie correspondant, rend également malheureux les parents qui ont gagné en fierté, mais qui en réalité vivent dans un inconfort certain, n'obtenant pas le respect social, ni la richesse aristocratique, forcés de se conformer, d'obéir à un directeur dictateur, de porter un costume emprisonnant les mouvements du corps, de se couper des voisins… C'est cette illusion bourgeoise de l'ascension sociale par l'éducation que dénonce finalement tout le roman, ascenseur social qui n'a jamais amené ses passagers qu'à des étages illusoires mais qu'on fantasme encore de nos jours. C'est ce caractère idéologique de l'éducation qui va à l'encontre d'une pédagogie libertaire, anarchiste et alternative, et rend impossible l'avènement d'une société basée sur des principes d'entraide, d'égalité, de travail collectif… Ce roman est bien la première pierre d'une rééducation idéologique, d'une renaissance de la révolte étouffée de la Commune.



Dans l'écriture, Vallès apparaît en précurseur du symbolisme, mais plus proche des Lettres du voyant de Rimbaud (écrites pendant la Commune) que de l'écriture artiste de Huysmans. Les formules rimbaldiennes de « Je est un autre », « j'assiste à l'éclosion de ma pensée », « La première étude de l'homme qui veut se faire poète est sa propre connaissance, entière ; il cherche son âme, il l'inspecte, il la tente, il l'apprend. Dès qu'il la sait, il doit la cultiver. » ont une étrange résonance à la lecture de L'Enfant qui semble un début d'application de cet art poétique. Si Vallès n'avait évidemment pas connaissance de cette lettre publiée bien plus tard, on sait aussi que le gamin poétique tenta de contacter Vallès à l'époque la Commune, qui empêche qu'il lui tint à peu près ce langage ?… de plus, le gamin fugueur, giflé par sa mère, révolté admirant la Commune, les travailleurs, et rejetant l'académisme, la bien-pensance, l'éducation rigide et conformante, fuyant la littérature pour aller vers la vie concrète, a tout d'un cousin du petit Jacques Vingtras.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
Commenter  J’apprécie          54
L'Enfant

Poignant, c'est sans doute le mot qui décrit le mieux cette autobiographie au titre sobre de L'Enfant. L'intérêt du lecteur se porte dés les premières lignes, Jules Vallès parle aux noms de nombreux autres enfants, qui comme lui auront bien souffert durant leur enfance.

Il faut avouer que les mères de l'époque n'étaient pas aussi tendre qu'aujourd'hui et ce n'est pas Hervé Bazin qui contrariera Jules Vallès, car lui même souffrait des violences de sa mère ( quelques soixante-dix ans plus tard ) racontées dans Vipère au poing .

L'Enfant, c'est une ouverture sur le XIX ème siècle, c'est l'histoire de milliers d'écoliers

( l'école est en effet, un autre facteur important dans ce premier tome de la trilogie autobiographique de Jules Vallès).

Ce roman qui se lit bien et qui s'apprécie tout autant trouvera, si ce n'est pas déjà le cas, une place dans sa bibliothèque personnelle. Il ne reste plus qu'à lire les deux tomes qui suivent : Le Bachelier et L'Insurgé deux livres qui complèteront sans conteste cette vision du XIXème siècle.
Commenter  J’apprécie          30
L'Enfant

Si l’on en croit l’étymologie, l’enfant est « celui qui ne parle pas encore ».

Jacques est cet enfant : castré par une mère violente, ignoré par un père rival jusqu’au ridicule, maltraité par une école humiliante et dominatrice, empêché à l’excès par un société hypocrite sur tous les sujets, bâillonné au mieux, sommé de jouer les interprètes de rôles écrits pour lui dans les pire des cas… Comment grandir ainsi ? Comment devenir l’homme qu’on est ? Compter sur sa force physique ? Sur la roublardise ? Délocaliser la scène de l’affirmation de soi dans le monde ouvert mais dangereux de la rue ?...

Contraindre l’enfant au silence, pour le plier, pour le mater, lui qui côtoie le monde et éprouve, les yeux neufs et avides d’idéal, toutes les injustices, c’est nourrir, au creux des caractères les plus trempés, un besoin futur de dire, de clamer, d’hurler même. Les bancs de l’école, les leçons de choses et de langues mortes n’y changeront rien : Jacques, le patronyme des premiers révoltés, ne trahira pas l’enfant ni ses rêves de fraternité. Il patientera, il attendra son droit à la parole, et enfin portera sa voix jusqu’au chapitre. Elle n’en sera que plus forte : trempée dans le feu d’un humour railleur et aiguisée à la pierre des formules habiles et senties, celles qui portent et qui transpercent au plus profond des carapaces d’une société cynique, et percent à jour ses entrailles pourries par le virus de l’injustice.

Tel est la raison du roman de l’enfant : il fallait que Jacques témoignât que dès le plus jeune âge, il en faut du courage pour survivre, entier, immaculé, à ses premières années de formatage.

Commenter  J’apprécie          130
L'Enfant

Un enfant souffrant du comportement sévère de sa mère autoritaire; privé de vivre son enfance au-delà de ses espérances. Bcp de malheurs ,et moins de joies . Bref, une enfance boulversée.

Commenter  J’apprécie          10
L'Enfant

Malgrè que je ne suis pas une grande fan des classiques, je n'appréhendais pas trop cette lecture, je dirais même que c'est une belle découverte. Jules Vallès nous raconte son enfance à travers le personnage de Jacques Vingtras, qui n'a pas une enfance des plus heureuses. "L'Enfant"est le premier tome de la trilogie autobiographique qu'a écrit Jules Vallès.



J'ai beaucoup apprécié cette lecture. Je me suis plongée dans l'histoire, dans les peines et les joies du petit Jacques dont la mère est vraiment odieuse. J'ai aussi aimé découvrir une autre époque, comment était son quotidien, et le comparer à nos jours. C'est fou comme les temps changent!



C'est un classique donc il est évidemment plus dur à lire. J'ai cependant assez bien compris par rapport à d'autres. De plus, cette collection est faite pour le cadre scolaire et contient, dans chaque page, les définitions des mots les plus compliqués ou des notes qui aident à mieux comprendre certaines phrases ou expressions.



En conclusion, un roman très intéressant pour l'histoire, tout comme pour la découverte d'un mode de vie et d'une éducation très différents de notre époque.
Lien : http://enjoy-books-lecture.b..
Commenter  J’apprécie          70
L'Enfant

J'ai détesté je crois que dans tous les livres que j'ai eu à lire celui ci fut pour moi une vraie torture.
Commenter  J’apprécie          00
L'Enfant

J'étais ado lorsque j'ai lu ce titre. Je me souviens d'une lecture pénible où je me suis terriblement ennuyée. Naturellement, j'aurais peut-être plus adulgente si je l'aurais lu aujourd'hui. Un livre au programme, pas très joyeux, et trop classique à mon goût.
Commenter  J’apprécie          12
L'Enfant

Un roman autobiographique d'une enfance profondément traumatisée par l'autorité d'une mère sans amour, dont le fouet est en quelque sorte le seul moyen d'être en contact avec elle, si bien que le petit Jacques trouve grâce en allant négocier avec la voisine pour lui épargner ce calvaire. Eh oui, dès qu'il y a menace de fouet, la voisine se porte garant pour accomplir cette tâche dans le seul but de relâcher le petit Jacques....
Commenter  J’apprécie          260
L'Enfant

La quatrième de couverture indique : "L'histoire de Jacques Vingtras fut écrite en 1875 et c'est celle des mal-aimés de tous les temps !" On ne saurait mieux dire.

Ce pauvre Jacques n'a pas dix ans au début du roman. Il s'agit d'un enfant battu. Sa mère distribue généreusement gifles et taloches, et a la main bien légère avec le fouet. Face à cette furie, le père, professeur méprisé, est au départ en retrait mais se mettra lui aussi à rosser allégrement son fils, afin de se soulager d'une aventure amoureuse ratée.

Tout au long de l'oeuvre, c'est Vallès qui parle par la bouche de Jacques. Il explique ainsi : "Je défendrai les droits de l'enfant, comme d'autres défendent les droits de l'homme."



J'avais acheté ce roman un peu par hasard, avec le souvenir d'un passage étudié en cours de français : celui où Jacques, puni injustement une fois de plus, est enfermé toute une nuit dans une salle d'étude, avec comme seule compagnie Robinson Crusoé. Cette première rencontre avec Vallès m'a beaucoup plu !

Ce livre est tout d'abord écrit dans un français très accessible, même pour des gens n'ayant pas l'habitude des romans du XIXème. C'est non sans un sourire que j'y ai retrouvé nombre de mots que les adolescents d'aujourd'hui croient modernes d'utiliser (bahut, pour le collège, par exemple).

D'autre part, Jacques, malgré sa douloureuse situation, ne se départit jamais de son humour et de son ironie. La lucidité de cet enfant rend le récit encore plus dramatique, tout en rendant la lecture plus agréable.

En un mot : je recommande vivement ce roman à quiconque ne l'aurait pas encore lu !



Challenge ABC 2014/2015
Commenter  J’apprécie          173
L'Enfant

C'est une lecture imposée que j'ai découverte en 1° année de fac de lettres, autant dire qu'il y a très longtemps. Imposée = fastidieux (à priori, en bonne caractérielle que je suis ...). J'ai en fait beaucoup aimé et je me souviens d'un éclat de rire qui m'a réjoui longtemps. Il est attaché à la scène où le narrateur raconte que son sabot dont un clou dépasse , déchire le tapis du directeur (ou du préfet ?) lors d'une génuflexion sensée marquer sa respectueuse "soumission" à la classe dominante.

Ce sera pour moi un roman que je me promets de relire.
Commenter  J’apprécie          80




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jules Vallès Voir plus

Quiz Voir plus

La trilogie de Jules Vallès, L'Enfant, tome 1

Quels sont les titres de la trilogie de Jules Vallès ?

L'Enfant, L'Adolescent, Le Jeune homme
Mon Père, Ma Mère, Mes Frères et mes soeurs
L'Enfant, Le Bachelier, L'Insurgé

10 questions
220 lecteurs ont répondu
Thème : Jules VallèsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}