Une claque.
Comme pour Primo Levi.
Quel courage, quelle force, quelle colère.
J'ai vu à La grande Librairie le témoignage d'anciens déportés, et parmi eux, une vieille dame (96 ans), l'auteur de ce livre.
Oui, Dieu devait être en vacances.
Je ne suis pas sûre qu'il en soit revenu.
Ce qui m'a frappé dans ce livre, c'est cette force incroyable de Julia Wallach.
Elle aura tout connu ; le trajet en train à bestiaux, la vie atroce dans le camp d'extermination, la longue marche dans la neige, l'arrivée des américains qui la délivrent enfin.
Et puis son retour dans son vieil appartement, où elle a vécu avec ses parents avant l'arrestation due à une voisine qui les a dénoncés.
Julia rentre avec la colère et la dureté dans le ventre.
Elle veut parler mais en 1945, personne ne voulait entendre ce qui s'était passé. Trop d'horreurs.
Je pense que les gens n'étaient pas prêt pour entendre l'indicible.
Les gens sont des pleutres.
C'est une lecture noble.
Quand je l'ai vue, j'ai pensé : quelle dignité.
Et elle est toujours vivante, même à 96 ans.
Alors oui, d'aucuns diront que c'est encore un témoignage sur les camps, sur la Shoah.
Et alors ? Il faut en parler encore et encore, lire encore et encore tous ces témoignages.
Et puis c'est un coup de poing à tous ces salauds de révisionnistes et de négationnistes.
Et ça, ça me fait bien plaisir.
Bravo à cette grande dame, elle a écrit un livre magnifique et grandiose.
Et merci.
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J'ai beaucoup lu sur la Shoah. Les nombreuses questions sur le sujet m'intéresse. Et plus particulièrement celle-ci : comment l'être humain peut-il arriver à se comporter aussi inhumainement ?
Mais ce qui est encore plus important à mes yeux est le devoir de mémoire que nous devons aux millions de personnes disparues et à celles qui sont revenues brisées.
J'ai acheté cet ouvrage car le titre m'a interpellé. Contrairement à Elie Wiesel, qui dans La Nuit, se posait la question de savoir où était Dieu durant la Shoah, l'autrice affirme qu'il était en vacances.
Mme Wallach livre un témoignage très pudique et digne sur sa vie parisienne avant la déportation, en camp de concentration puis pendant la marche de la mort.
Ses capacités physiques et un peu de chance (il en fallait car tout détenu n'était pas à l'abri de se faire abattre sans raison particulière par un gardien ou un kapo) lui ont permis de revenir parmi l'humanité au contraire de ses parents morts tous deux en déportation.
Ce n'est pas un livre de plus sur le sujet mais un témoignage fort bouleversant et qui nous amène à militer inlassablement pour ne plus que cela se reproduise.
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J'ai rencontré la petite fille d'une grande dame et la plume qui a aidé à remettre les souvenirs en ordre. Comme le livre sur l'inceste j'ai découvert par hasard cette histoire-là échos à d'autres que j'avais lues mais singulière. Dire l'indicible, penser l'impensable... Notre espèce est un surprenant paradoxe : capable du pire et au-delà parfois du pire lui-même et pourtant refléter la lumière et choisir la joie.
J'offrirai volontiers le livre à la personne qui le souhaitera si elle m'envoie en MP son adresse. Ce témoignage n'a rien à faire sur une étagère autant qu'il voyage. C'est une parole qui veut être entendue.
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Julia Wallach raconte dans ce récit les années noires de sa jeunesse. Déportée en même temps que son père en 1943, elle ne reverra pas ses parents, morts à onze mois d'intervalle et évoque cette période heureuse avec eux.
Tant de livres sur cette époque, utile devoir de mémoires. Julia Wallach aussi témoigne inlassablement auprès des jeunes.
Livre accessible dès 13 ans, tant les chapitres sont courts et le style direct. Déportée sur dénonciation elle raconte son voyage vers Auschwitz, le camp, la vie qui n'en est plus une et puis la longue marche dans le froid pour un retour en France où " je n'ai pas le souvenir qu'on ait été accueillis avec beaucoup d'émotion"
" Moi, pourtant je voulais parler. J'avais la colère aux lèvres."
Au début je n'avais pas fait le rapprochement mais Julia Wallach a tourné dans un film, avec sa petite fille Frankie Wallach, réalisatrice. Regardez ce film, Trop d'amour, qui raconte avec pudeur cette femme, filmée par sa petite- fille. Attention émotion à fleur de peau. C'est à la fois très émouvant, gai et pétillant. C'est tourné dans l'appartement où elle a vécu toute sa vie et qu'elle a pu récupérer à son retour des camps. Une histoire de famille qui a un lourd héritage, celui d'une époque bien barbare.
Merci à masse critique et à Harper Collins pour cet envoi
(bande annonce du film)
https://www.youtube.com/watch?v=nH_ZoIjwbjg
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Le monde du livre regorge de témoignage sur l'horreur vécue par de nombreuses personnes en période de guerre. J'avais vu le témoignage de cette femme sur internet qui m'avait tellement touché que quand j'ai su qu'un livre était entrain de paraître je me suis empressée de le lire. Ce n'est pas un témoignage joyeux, mais si touchant raconter avec une simplicité qui fait qu'on ne lâche pas l'histoire du début à la fin. Je pense qu'il est très important de ne jamais oublié et à travers ce témoignage l'auteure nous plonge dans des vies brisées par des hommes et des femmes que le terme monstre ne pourrait pas suffisamment qualifier.
Une histoire touchante, qui ne m'a pas laissée indifférente et que je vous conseil de découvrir
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Encore un témoignage aussi rude que nécessaire sur cet épisode absolument honteux de notre Histoire que furent la traque des Juifs et les camps de concentration.
Dans ce livre, Julia Wallach nous raconte sans aucune fioriture les conditions de vie des Juifs, dès le début de la Guerre entre la peur, les dénonciations, les arrestations; tout en essayant de rester positive malgré tout; puis l'horreur, la terreur, l'inhumain...et enfin le soulagement quand tout se termine.
Un récit sans concession sur un épisode qu'il est de plus en plus indispensable de relater au vu de la raréfaction des témoins directs de ces événements. Récit d'autant plus indispensable pour essayer que tout ça ne se reproduise plus jamais...
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Je m’intéresse à la Shoah et j’ai lu de nombreux livres ou témoignages sur ce sujet. À mes yeux, se souvenir de cette période sombre de notre histoire est très important.
Parmi les livres de la rentrée littéraire de septembre, j’ai été interpellée par le titre de cet ouvrage : Dieu était en vacances, écrit suite au témoignage de Julie Wallach, âgée de 96 ans, avec l’aide de Pauline Guéna et paru chez Grasset.
Dans ce court livre, elle raconte sa vie avant la guerre, la mise en place des mesures antijuives, son arrestation, son internement au camp de Drancy, sa déportation à Birkenau en 1943, les quatre mois de la marche de la mort puis le retour en France.
Voici la présentation faite par l’éditeur en quatrième de couverture :
« Mes souvenirs d'enfance me précipitent tout droit dans la bouche des camps où mes parents ont été assassinés. Je ne peux pas penser à ma mère qui chante un opéra en yiddish dans la cuisine de notre petit appartement sans revoir aussi les policiers qui l'emmènent et elle qui les supplie de m'épargner. Je ne peux pas raviver en moi la haute silhouette de mon père, ses sourcils froncés alors qu'il parcourt le journal, sans l'apercevoir hagard, déplacer une pierre trop lourde sur un chantier du camp, cherchant timidement autour de lui, espérant revoir sa femme, l'amour de sa vie. »
Julia Wallach a 17 ans quand elle est arrêtée avec son père sur dénonciation d'une voisine, en 1943, puis déportée vers Birkenau. Pendant deux ans, elle connaît l'horreur des camps et la marche de la mort à travers la Pologne et l'Allemagne enneigées. En avril 1945, avec quelques femmes, Julia trouve encore la force de s'enfuir. Elle qui a survécu au typhus et aux sélections, aux coups, au froid et à la faim va, pas à pas, se reconstruire, tomber amoureuse et fonder une famille. Une longue marche vers la vie, ponctuée d'éclats de rire et de colère, drapée, avec une élégance sans faille, dans la force de caractère qui n'a jamais cessé de l'animer.
Née à Paris en juin 1925 de parents juifs polonais, Julia Wallach témoigne régulièrement dans les écoles. Elle apparaît aussi dans le travail cinématographique de sa petite-fille Frankie Wallach.
Romancière, essayiste et scénariste, Pauline Guéna a obtenu le Grand prix des lectrices de ELLE – document pour L'Amérique des écrivains, avec Guillaume Binet.
J’ai beaucoup aimé ce livre où, malgré l’horreur des faits racontés, l’auteure ne se démet jamais de son humour et reste pétillante ! Son énergie, sa combativité apparaissent dans toute son attitude et ont sans nul doute joué un rôle important dans sa capacité à survivre. Car il s’agissait bien de survie et, comme elle l’écrit page 68, « La vie à Birkenau a commencé, si on peut appeler ça la vie. »
Après son retour de déportation, elle a d’abord commencé par se taire. Puis elle est allée à Auschwitz et elle a décidé de témoigner.
Elle écrit page 133 : J’ai retrouvé ma feuille d’entrée, avec mon nom et celui de mon père et de tous ceux du convoi 55, affichée à Birkenau dans le pavillon français. Je me suis souvenue que mon père m’avait dit : « Je ne survivrai pas à ta mère. Mais toi, tu es jeune. Vis, rentre à la maison, et raconte ce qu’on nous a fait. » Alors j’ai commencé à parler. Et je n’ai jamais cessé.
J’ai parlé à ma famille, à mes amis, à des associations, dans des écoles religieuses ou laïques, et même dans les squares, aux nounous des amis de mes petits-enfants. J’ai tout raconté, autant de fois qu’on me l’a demandé. Dans les classes, souvent, des enfants au regard sérieux ont voulu savoir si je croyais encore en Dieu. « Oh non, ai-je chaque fois répondu, je ne crois pas en Dieu. Ou alors, il était en vacances. »
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Comme auront pu le constater celles ou ceux qui auront lu mes dernières petites chroniques, la Shoah est un sujet qui me touche profondément. Cela me pousse régulièrement à lire de nombreux ouvrages (romans, essais, témoignages) qui évoquent cette période sombre de notre histoire. Comme un besoin d’apprendre encore et toujours et comme un devoir de mémoire. Les publications de cette dernière rentrée littéraire m’ont permis de découvrir nombre de livres de grande qualité dédiés à cette thématique. La récente publication du livre de Julia Wallach et Pauline Guéna m’a poussée à poursuivre quelque peu cette série de lectures.
Julia a vécu une enfance heureuse et choyée, entourée par ses parents. Tous trois ont été déportés et seule Julia a survécu à l’horreur des camps.
Comme les différents témoignages que j’ai eu la possibilité de lire, celui-ci est bouleversant et l’auteure parvient à raconter l’inimaginable avec infiniment de pudeur et de dignité. Nous ne devrions jamais oublier de remercier ceux qui sont revenus pour le courage dont ils font preuve en témoignant malgré la douleur du souvenir. Leur démarche est indispensable, tout comme notre écoute et notre devoir de transmission.
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Julia revient sur son enfance, sa vie à Paris, ses parents, sa famille, ses voisins et surtout que leurs arrestations, leurs internements en France, puis la déportation, les conditions de voyages, la peur, la faim, la soif, la brutalité… puis après avoir pensé vivre l’horreur, elle arrive en enfer…
Cette jeune fille va survivre à tout, la chaleur, le froid, les travaux épuisants, les appels longs, la dysenterie, les marches de la mort, le typhus, les séquelles, l’entraide, mais aussi la méchanceté entre les gens, la vengeance meurtrière, le retour douloureux.
Car julia avait 17 ans, et la dénonciation d’une voisine la conduit en enfer, avec la perte de ses parents à un an d’intervalle… Alors la Julia de maintenant nous explique son parcours, son pardon impossible, cette haine qui la tenaille mais aussi le destin, un américain qui parle yiddish et la rencontre avec son mari (aussi déporté) et cette vie qu’elle ne croyait plus possible, ses enfants…
Entre rire et colère, souvenirs tendres ou douloureux, entre enfer et damnation, mais avec une force de caractère qui force le respect, Julia reste droite dans ses bottes, fait face à l’adversité, et refuse de plier… Elle n’a pas plié à Auschwitz-Birkenau, elle n’a pas cédé un pas lors des marches de la mort, elle ne cédera jamais…
Elle nous donne une leçon mais surtout nous transmet le flambeau… A nous, vous, de le tenir bien ferme !
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Un grand merci à Babelio et aux éditions HarperCollins pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse critique Non fiction.
Dans cet ouvrage, Julia Wallach nous retrace son parcours de victime du nazisme et de la folie des Hommes. Cette jeune parisienne de 17 ans, dont les parents polonais travaillent dans la maroquinerie, va voir sa vie basculer lorsque sa mère va être emmenée lors d'une rafle. Lorsqu'une voisine les dénonce, c'est au tour de Julia et de son père d'être arrêtés, emmenés à Drancy en rétention puis déportés vers Auschwitz-Birkenau. Séparée rapidement de son père, elle va y vivre le pire : la violence des soldats, la faim et le froid dans les baraquements insalubres, l'épuisement du travail forcé, le typhus, le manque de sa famille et le désespoir. Une certaine résistance physique et une part de chance, ou serait-ce le destin, vont lui permettre de résister. Julia survivra à la "Marche de la mort" à travers la Pologne et l'Allemagne lors de la débâcle allemande et réussira à regagner la France. Un nouveau combat s'engage pour elle afin de retrouver sa place et regagner le droit d'exister, dans un pays qui préfère ignorer les atrocités qui ont eu lieu dans les camps.
Un témoignage poignant. Celui-ci est très intéressant car outre la période d'horreur vécue en déportation, Julia Wallach aborde ses difficultés de réinsertion dans une France qui ne l'a pas accueillie les bras ouverts comme cela aurait dû être le cas. Un récit très important pour le devoir de mémoire.
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« A Auschwitz, j’ai cherché ma mère partout dans le camp des femmes. Je demandais à toutes les Françaises. Je cherchais par date d’arrivée, j’allais voir dans les baraquements. Ma mère était très débrouillarde, très joyeuse. Elle avait une telle force de vie que j’étais certaine de la retrouver. Puis j’ai rencontré une femme qui se souvenait d’elle. C’est toi Julia ? m’a-t-elle demandé. Il paraît que ma mère parlait de moi sans arrêt.
J’espérais que mon père, comme il savait travailler le cuir, serait employé dans un bon commando. Mais quelques jours après notre arrivée, je l’ai croisé sur le chantier du Revier, l’infirmerie des femmes. Il s’était porté volontaire parce qu’il voulait savoir ce qu’il était arrivé à sa femme. Qu’est-ce qu’on peut contre un grand amour ? C’est la dernière fois que je l’ai vu. On m’a dit qu’il avait été envoyé nettoyer le ghetto de Varsovie puis, avec tout son commando, assassiné.
Au camp, pendant l’appel, on soufflait dans le dos de la femme devant nous et on frottait le tissu mince de sa robe. Celle qui était derrière nous faisait pareil. Quand on avait une journée sans travail, on s’asseyait par terre et on se racontait notre enfance. Et puis on chantait. »
Née à Paris en juin 1925, de parents polonais, Julia Wallach a quinze ans quand les Allemands entrent dans Paris, et dix-sept ans quand elle est arrêtée avec son père sur dénonciation d’une voisine, en 1943, puis déportés de Drancy vers Auschwitz-Birkenau… Julia connaît la faim, le froid, les coups, et la marche de la mort à travers la Pologne et l’Allemagne enneigées. Pendant quatre mois, sans plus rien à manger, ils avancent. En avril 1945, avec quelques femmes, Julia trouve encore la force de s’enfuir….
Elle qui a survécu au typhus et aux sélections, aux coups, au froid et à la faim, aux deuils et au chagrin, va pas à pas, reconstruire sa vie, tomber amoureuse et fonder une famille dont les photos magnifiques ornent les murs de cet appartement qu’elle n’a jamais plus quitté. Son livre est le récit d’une longue marche vers la vie, ponctué d’éclats de rire et de colère, drapé, avec une élégance sans faille, dans la force de caractère qui n’a jamais cessé de l’animer.
Un magnifique récit pour ne jamais oublier...
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On aurait pu voir ce livre comme un témoignage de plus sur l'horreur des camps nazis, mais il reste intéressant même pour ceux qui ont beaucoup lu sur le sujet. Le système concentrationnaire y apparait dans toute son abomination, mais l'intérêt du récit de Julia Wallach est également dans ce qu'elle dit sur ce qui s'est passé avant, et surtout ce qui s'est passé après son retour.
Elle raconte la confiance qu'avait sa famille dans les autorités françaises, certes mal placée mais bien réelle : "personne ne pensait qu’ils s’en prendraient aussi aux femmes et aux enfants". Et puis elle raconte la cruelle déception qu'elle a vécue une fois rentrée en France. Elle sortait d'un univers d'une cruauté à peine concevable, et ne pouvait le raconter car la vérité dérangeait trop de monde. Les collabos en premier, elle parle d'ailleurs de sa rencontre avec la femme qui avait dénoncé sa famille, mais aussi les gens ordinaires qui avaient eu leurs propres souffrances et voulaient passer à autre chose. "Même parmi les juifs, même au sein de nos familles, ils ne voulaient pas écouter" raconte Julia, et ce silence auquel on la contraint est une blessure de plus pour les rares survivants qui avaient tant besoin de compassion.
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livre court et poignant. Julia y raconte brièvement sa vie avant déportation puis ses faits marquants de son passage à Auschwitz et la marche de la mort ....
j'ai découvert ce livre suite à une interview de Julia, une dame très sympathique qui malgré le passé a gardé un sens de l'humour unique.
je recommande fortement ce livre.
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