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Critiques de Julia de Funès (77)
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Le développement (im)personnel

Ce livre n'est pas un essai. C'est une réussite.

Julia de Funes (petite-fille de Louis), docteure en philosophie, après avoir chassé les têtes, cible les mirages de la vie en entreprise qui se réfléchissent dans le désert de la bien pensance.

Clap final sur les transcendances. Nous sommes devenus nos propres dieux. le bonheur est obligatoire, dans sa vie, comme dans son travail. La mélancolie est devenue une maladie honteuse, la solitude une tare sociale et la tristesse une réfugiée encombrante.

Mais du coup, quand la machine se grippe, quand sa vie ne ressemble pas à celle d'un milliardaire bronzé écologiste sans gluten, à qui la faute ?

Pour "photoshoppé" sa vie, Panoramix a concocté une nouvelle potion magique : le développement personnel. Ces nouveaux évangiles, blobs des librairies, promettent le bonheur éternel, une vie sexuelle de star du porno, transfusent de la confiance en soi façon tsunami en 15 jours, décorent nos apparts comme des Palaces et transforment nos potagers en jardins de Versailles en moins d'une saison. Quelle jouissance dans les diners d'annoncer que j'ai fait pousser des butternuts !

Cette nouvelle religion a ordonné ses apôtres : les coachs, ces labradors autoproclamés, souvent d'anciennes victimes de Burn Out, Bore Out, Brown out qui du coup redeviennent « In » en partageant leur boîte de kleenex. Des quinquas qui accompagnent notre crise existentielle de la quarantaine. C'est la positive attitude. Tout va bien, je vais bien, comme le disait Dany Boon.

Hamlet, tu es ringard. La question n'est plus Être ou ne pas être ? mais bien-être ou mal-être ?

Julia de Funès dresse un portrait sans concession de cette profession.

S'agissant des « Chefs Happiness Officer », clowns de service en charge du bien-être et espèce en voie de développement dans toute société innovante, l'auteure n'hésite pas à parler d'emplois fictifs partant du postulat que le bonheur n'entre pas dans le champs de compétence d'un employeur. Ce qui rend heureux Paul, peut peiner Robert. le bonheur est un sentiment qui relève de l'intime qui fluctue au jour le jour. Il n'a rien à faire dans une salle de réunion.

Les recettes du bonheur réclament du sur mesure. Il n'y a pas de taille standard.

Autre constat. Alors que jamais les entreprises ne se sont autant emparées de la question du bien être au travail, jamais l'absentéisme n'a été aussi élevé. Il ne suffirait donc pas d'un cours de sophrologie entre midi et deux, d'un Chief Happiness Officer, d'un séminaire annuel de cohésion et d'une table de ping-pong à la cantoche pour remonter le moral de nos employés. Quelle découverte !

L'auteure remet donc en cause ces hochets narcissiques et préconisent des remèdes de grand-mère qui ont fait leur preuve. Se responsabiliser, réussir par l'effort, ne pas s'éparpiller, donner du sens au travail, accepter nos limites, notre champ d'incompétence.

Miroir, mon beau miroir, suis-je une personne développée ?

Instagram me répond toujours oui.

Mon coach me répond que la réponse est en moi.

Julia de Funes prend Nietzsche, Ricoeur et Bergson à témoin, et me dit « Si développement personnel il devrait y avoir, ce serait au sens d'aider les êtres à devenir des personnes, c'est-à-dire des singularités libres ».

Je ne suis pas plus avancé, mais j'ai davantage confiance dans une science vieille de 3000 ans que dans une « sagesse de supermarchés ».

Je ne mets pas 5 étoiles car la démonstration est à sens unique, parfois caricaturale et il faut reconnaître que ces « cures » de développement personnel produisent parfois des résultats. Mais est-ce un effet placébo ? En outre, si les charlatans ne manquent pas, certains coachs ou C.H.O sont efficients et d'une grande honnêteté.

A lire aussi de cette auteure « La Comédie (in)humaine » et « Socrate au pays des process ».







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Le développement (im)personnel

Bon, sujet très touchy que celui-ci, quand on sait le nombre de coachs qu’il y a en France et dans mes proches, j’ai peur de commettre une méga boulette ;-)



Soyons sans détour : les méthodes de développement personnel ont le vent en poupe depuis 20 ans avec une envolée ces 6 dernières années. Il suffit d’aller à la FNAC pour voir l’ampleur du rayon développement personnel, qui fait un peu peur et qui, pour aller dans le sens de l’auteure, reprend les mots clés super trendy comme acceptation (très important ce mot chez les coachs), résilience (la vache celui-là aussi), réussite (tendance américaine), alignement (je ne le supporte plus) ou encore l’expression à 1 million de dollars : « être soi-même » ou encore mieux « devenir soi ». Bon, je dois le reconnaître, le coaching et les méthodes de développement perso me sortent par les trous de nez, mais c’est une déformation professionnelle et personnelle (je crois en la philosophie et en la psychanalyse, alors forcément…). Ceci étant, quand je vois le succès de ces méthodes ou des « accompagnements » (c’est comme ça qu’on dit chez les coachs, et oui), j’en conclue que cela aide bien des gens donc je me tais et tant mieux si les gens vont mieux (mais ça veut dire quoi aller mieux, en fait ?).



Néanmoins, quand j’ai su qu’une philosophe – Julia de Funès donc – écrivait son point de vue sur le sujet, je me suis ruée dessus. Je savais que j’allais trouver une critique dans le sens de mes perceptions. Mais en fait, pas complètement. Mais je vais y revenir.



Qui est Julia de Funès, déjà ? Je ne la connais pas mais je sais que c’est une philosophe un peu bankable parce qu’elle a publié plusieurs essais dont un avec un écho plutôt favorable écrit avec l’économiste Nicolas Bouzou. Pour le reste, je ne sais rien. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une auteure qui ne fait pas dans la dentelle, au style un peu agressif voire un peu injuste, ce qui selon moi a affaibli la portée de ses arguments, pour lesquels j’étais pourtant favorable.



A peu de choses près, la thèse défendue par Julia de Funès est la suivante : « Le développement personnel, c’est super naze, et je vais vous le démontrer ». Et je dois reconnaître que les arguments sont pour la plupart plutôt bons, mais forcément j’ai un parti pris.



Que dit-elle en résumé (en très raccourci car cela reste de la philo) ?



1) L’effondrement du religieux et le déclin des valeurs humanistes poussent les hommes à un individualisme sans nom. Ce n’est pas une caractéristique psychologique, c’est devenu véritablement une donnée sociale. Livrés à lui-même, sans Dieu ni maître, avec un rapport au temps complètement différent (il faut tout maintenant, si je ne suis pas heureux je me barre c’est scandaleux !), l’individu n’a plus que cela à faire que de s’individualiser, c’est-à-dire que le seul et unique critère d’une vie réussie devient le « moi ». Et le moi doit être bien à tout moment.



2) Le bonheur est devenu une fin en soi. Il faut être heureux à tout bout de champ, ce qui est accentué par une impatience moderne. Pour beaucoup de philosophes, bonheur, malheur, tout ça, c’est le long chemin de la vie. Tout est à prendre et à éprouver. Mais aujourd’hui, non. On peut (on doit ?) changer si ce n’est pas « au top » : de femme, de job, de maison. Comme il n’y a plus trop les valeurs humanistes d’effort et de construction lente, on part se « réinventer » dès que possible, on va « devenir soi » en prenant plusieurs tangentes. Il faut reconnaître que c’est une très grosse tendance de nos sociétés occidentales.



3) Le développement personnel rebondit sur ces tendances en vous promettant de vous aider quand cette quête. Mais comme dit l’auteure, à force de proposer des méthodes clés en main (lève-toi à cinq heures du mat, médite tous les jours 10 minutes, fais toutes les semaines quelque chose pour la première fois, pars cinq jours seul, tiens un journal de bord, et blabla, et blabla), on s’éloigne grandement de l’apport hyper individualisé. Même le coach qui vous accompagne est formaté à suivre la grande tendance dominante et va vous parler d’acceptation (accepte ton passé bordel !!), de capacité de résilience (c’est magnifique ce que tu as fait), de rupture (parfois il faut passer du temps seul pour savoir qui on est), le tout bien sûr avec une grande qualité d’écoute. Julia de Funès dit que les coachs sont des quadras voire quinquas qui ont un peu raté leur carrière ou leur vie pro et qui décident, après avoir vu la vierge lors de leur reconstruction, d’aider les autres à vivre la même chose qu’eux (bon ça, c’est souvent un peu vrai). Mais elle devient carrément méchante en continuant de dire que ce sont quand même des flemmards qui auraient pu se taper les 5 ans d’études de psycho plutôt que la formation courte en deux ans maximum payée une fortune (et oui, toujours cette recherche d’immédiateté et de lutte contre le temps). Attention, amis coachs, ce livre va vous faire bondir…



4) Sous des airs de vous écouter et de vous comprendre, et donc de laisser parler vos sentiments, le développement personnel parle à votre raison et contribue à vous endoctriner dans le « toujours heureux, tout le temps et très vite, puisque moi, moi, moi ». Par conséquent, il conditionne votre raison à percevoir votre vie d’une certaine façon, et à agir en cohérence avec cette vision. Finalement, ce ne sont pas forcément vos sentiments qui parlent, mais votre raison qui influe sur votre perception des sentiments. Je caricature mais c’est un peu le coach qui répète : « Mais Jacques, tu vois bien que tu n’es pas heureux comme ça », alors que Jacques n’a rien demandé. Mais dans trois mois, Jacques sera convaincu qu’il est malheureux, alors il prendra une décision. Or, pour la philosophie, raison et sentiment doivent en permanence s’affronter car c’est le propre de la condition humaine. Dire qu’il faut privilégier l’un au détriment de l’autre n’a pas de sens, car l’un ne vit que parce qu’il y a l’autre.



5) On ne peut pas devenir maître de soi, ce que vous promet le développement personnel. Qui est soi d’ailleurs ? et pourquoi soi aurait une cohérence, une linéarité ? croyance absurde.



6) La philosophie est bien plus intéressante, elle pose des bonnes questions en sachant qu’il n’y a pas de réponse. A chacun d’éprouver par tâtonnement sa vision des choses au moment même où il y est confronté. Le développement personnel apporte des réponses, des méthodes, des outils, à des questions mal posées, mal formulées, trop anticipées. Il prive l’individu d’une liberté d’interprétation du monde au profit d’un conformisme individualiste dominant. Bref, il est naze.



Voilà, en très schématisé je vous l’accorde, les propos de l’ouvrage.



Sur le fond, je l’ai dit, je suis un peu d’accord. Et il est très dur d’aller contre l’individualisme dominant et de se recentrer sur son chemin à écrire. Je reconnais une forme de lassitude quand quelqu’un me dit qu’il est coach ou qu’il lit tel bouquin de développement perso, mais je ne suis pas nécessairement objective après 15 ans de psychanalyse et une centaine d’essais de philosophie lus.



Sur la forme, je trouve ça trop violent. Avoir des convictions, c’est ok. Mais démonter des individus pour asseoir ses propos ne me semble ni nécessaire, ni intelligent. Cette agressivité m’a dérangée tout au long de l’ouvrage. Parce que dans le fond, comme le dit cet excellent article de France culture, les ambitions des uns et des autres restent les mêmes : faire en sorte que les individus trouvent un sens, des sens, des références dans leur vie. Inutile donc de partir en guerre.



Bref, je ne dirai pas, comme Julia de Funès, que le développement personnel est une imposture. Mais je dirai qu’il manque de profondeur et rend un peu les individus homogènes, incolores.





Jo la Frite


Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Le développement (im)personnel

Parfois, j'imagine un observateur de notre planète, regardant l'humanité se débattre dans les affres du quotidien, comme on le ferait d'une fourmilière. Il nous verrait nous agiter fébrilement, affairés à résoudre nos petits problèmes, tant bien que mal, essayant de donner un sens à notre vie par différents comportements possibles, obéissant à nos pensées et nos émotions, à peine conscients de l'inanité de nos efforts pour survivre. Finalement nous ne sommes qu'une espèce terrienne comme les autres. Juste un peu de cortex en plus qui permet de nous penser un destin supérieur aux autres espèces animales. En fait pas grand chose.

C'est ce que m'inspire le livre de Julia de Funès. Elle a raison d'affirmer que le développement personnel qu'elle décrit est assez pitoyable dans ce qu'il nous permettrait individuellement de nous épanouir à l'aide d'injonctions pour correspondre à la norme sociale du moment. Le développement personnel est un vaste ensemble hétéroclite de techniques inspirées d'une lecture très superficielle de certaines sciences comme la psychologie, la sociologie, la biologie... Comme on le voit dans le classement effectué par les algorithmes de Babelio, on y trouve de tout. L'auteur oppose ce fourre-tout à la philosophie, qui est une science de réflexion, ancienne de plusieurs millénaires qui fait intervenir notre jugement en nous questionnant en profondeur. A l'aide d'exemples extraits de plusieurs auteurs, elle nous démontre sa thèse avec efficacité. Pourtant, je trouve le livre assez inégal, s'attardant un peu trop par exemple sur les dénonciations du "coaching" ou les incohérences des injonctions du développement personnel. Je retiendrai surtout sa mise en évidence de l'individualisme et la boursouflure du "moi" dans nos sociétés actuelles. La dernière partie opposant un accès philosophique aux injonctions du développement personnel mérite une lecture consciencieuse car pas toujours facile.

L'ensemble de l'ouvrage, peut paraître déséquilibré, mais reste à mon avis de bonne tenue. Un livre dont je conseille la lecture, ne serait-ce que pour nous interroger sur le sens que nous voulons donner à notre vie.

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La comédie (in)humaine

Je remercie Babelio et les éditions "J'ai lu" pour l'envoi de ce livre.

Dans cet essai de Julia de Funès (philosophe et diplômée en RH) et de Nicolas Bouzou, les auteurs font le constat d'un management absurde dans les entreprises. du vieux paternalisme aux activités de groupe imposées parfois suspectes voire dangereuses, tout est décrit comme contraignant et inefficace, parfois même pathogène.

Ils nous proposent donc leurs solutions, résumées en 15 points à la fin du livre, pratique pour ceux qui n'ont pas envie de le lire en entier. Quelques idées m'ont paru intéressantes, mais la plupart ne sont que des lapalissades comme "diminuer de 50% le temps passé en réunions" ou "prohiber les e-mails inutiles", ou encore "dire les choses directement à l'interlocuteur concerné avec des mots francs"...

Je travaille en entreprise (grande entreprise française en bonne place au CAC 40) depuis 30 ans. J'ai vu passer quantité de nouvelles théories de management et leur application, leurs limites, leur nécessaire modification sur le terrain. J'ai une bonne idée du ressenti des collaborateurs sur leur vie au travail, à bien des niveaux de la hiérarchie. Même si certaines idées sont dignes d'intérêt, beaucoup d'autres sont erronées.

Comme bien souvent, les conseils pour "mieux travailler en entreprise" sont donnés par des personnes qui n'y travaillent pas, mais qui elles, savent!...
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Le développement (im)personnel

Ayant été récemment (et à plusieurs reprises) déçue par le monde du développement personnel à tendance ésotérique, j'étais plus que bien disposée à l'égard de cet essai qui devait démontrer que ce domaine prend généralement les gens pour des benêts. Malheureusement (ou heureusement, je ne sais pas) j'ai plutôt eu l'impression que c'est l'auteure qui nous prend pour des bécasses (bécassons). En lisant ces arguments, on a vraiment le sentiment que les lecteurs d'ouvrages de développement personnel sont de gros naïfs qui ne réfléchissent pas et cela me semble non seulement réducteur mais un peu injuste.

D'abord, l'auteure fonde toute son argumentation sur trois ou quatre ouvrages (dont un qui est à mon sens effectivement une grosse mascarade, destinée plus à faire de l'argent qu'à vraiment faire réfléchir et avancer le lecteur) mais c'est très réducteur ! Elle avance en se basant sur des postulats qui ne sont pas vrais dans tout le domaine du développement personnel et pour couronner le tout, elle nous noie sous des références philosophiques dans lesquelles on finit par se perdre... Donc d'abord, ce n'est pas parce qu'on a une énorme culture générale (et philosophique) qu'on a raison. Et surtout, le principal argument est de dire qu'elle reproche à ces auteurs de donner des directives précises aux lecteurs alors que c'est précisément ce qu'elle fait elle-même pour nous dire comment ne pas tomber dans le piège du développement personnel ! Bref, un peu léger et décevant (j'avais bien aimé ces précédents ouvrages sur le monde du travail) et un peu « prétentieux ». Le sujet mérite d'être creusé mais avec, à mon sens, beaucoup plus de lecture de sa part dans ce domaine et une bonne dose de nuance dans le propos...
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La comédie (in)humaine

Oui, il faut donner du sens global au travail, fuir le taylorisme et les silos.

Oui, il faut développer la confiance et réduire le contrôle (pointeuse, télétravail...).

Oui, il faut développer l'autonomie des acteurs (leur dire quoi faire et non systématiquement comment faire).



Non, nous ne croulons pas sous les process.

Encore faut-il les outiller et les automatiser.

Pour ne pas créer les bullshits jobs et pour dégager du temps utile, donc du sens.



Réunionite ? Ah oui, les réunions de service, de 3 ou 4h qui tentent de traiter tous les sujets en regroupant tous les acteurs sont contre-productives.

Mais une réunion par sujet, avec uniquement les acteurs concernées (souvent 3 ou 4), de 15 à 20 min, celles là il faut les multiplier et ne pas les faire en salle de réunion mais en salle de repli, café, repos voire en visio ou audio.



Le stand-up meeting quotidien ? Ils ne connaissent pas.

Chaque matin, avant le café convivial, chaque personne de l'équipe à 2 min pour exposer ses blocages ou problèmes de la veille.

Et vous savez quoi ? Les solutions sont souvent trouvées pendant la pause café (ah la magie du partage et du dialogue)



La partie sur le management est très succincte.

Ok y est abordé le paternalisme (et l'infantilisation), la contrainte voire la peur... et puis ils parlent des visionnaires, des leaders charismatiques....



Rien, ou si peu, sur les managers toxiques.

Comme ceux adeptes du double parapluie : avec leur +1 "c'est à cause des branques de mon équipe" et avec leur -1, -2 "c'est à cause de ceux d'au-dessus".

Ou pire encore celui qui répond à son -1 "Ne viens pas avec des problèmes mais avec des solutions !"



Quant au manager "entraîneur", "coach" ou "capitaine", ils n'aiment pas.

Dommage, c'est pourtant le plus performant pour mobiliser son équipe, et souvent le plus apprécié.

Le manager doit être dans l'équipe sinon c'est un maton ou un contrôleur des travaux finis



La peur, tiens parlons en.

Les auteurs disent que ce n'est pas à cause du capitalisme et parlent de néo marxistes (je ne vais pas leur faire plaisir en les qualifiant de néo libéraux).

En pourtant d'où vient la peur si ce n'est des actionnaires, du Conseil d'admin et des AG ?

L'omniprésence du gain, du CA enfin surtout de la VA bref du cash, du pognon, du brouzouf... ?

Pff... ils vont même jusqu'à l'associer au "principe de précaution" (pas de vague, pas de risque...) et mettant bien sûr en exergue les fameuses start-up, qui elles osent !

Combien d'éphémères pour une licorne ?



Ajouter à cela quelques propos bien réacs.

- Les fainéants il faut les virer.

- Ta boite , tu l'aimes ou tu la quittes (bon je caricature un chouïa, disons que je grossis le trait).

- le travail n'est pas bon en soi, il faut s'y plier (Grr... je suis épanoui dans mon travail ! Oui c'est une chance mais cela existe ! Et doit être développé par sens, confiance, autonomie, ils ont du oublier entre temps...).

- La valeur courage

- Avoir et afficher des mantra dans l'entreprise (Tiens ? Un côté maoïste ou stalinien non avoué ? Non, je vais éviter le point godwin du "Arbeit mit ..." Hihi)

- Supprimer les activités ludiques (mais d'où vient leur aversion au baby-foot ? C'est pourtant le bon endroit pour régler un problème en moins de 10 minutes !)



Dois-je préciser que je n'ai pas du tout aimé ?

J'ai l'impression que vous aviez deviné ;-)

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Le siècle des égarés

Le sous titre - Comment être soi sans tomber dans le piège identitaire - mérite mention. Ce n'est pas du développement personnel même s'il le suggère.



C'est un ouvrage court, dense et très intéressant. L'autrice parle de la mouvance identitaire, les contradictions, les pièges. Au contraire de nombre d'autres ouvrages, très intéressants, qui parlent de ça, elle propose une sortie.



Il n'est pas question, pour l'autrice, de nier l'existence des discriminations envers les minorités et de les combattre mais de ne pas tomber dans le piège des militantismes que l'on voit. En effet, on peut dire que l'exagération des arguments peut nuire la cause.



Le premier piège de l'identitarisme est l'éloignement des Lumières qui défend l'égalité entre les personnes. A partir du moment où on se présente et on souhaite être vu par son identité, avec la fierté d'être ceci ou cela, on marque une différence par rapport aux autres et on exige une traitement différencié, donc loin de l'idéal d'Égalité.



Puis les démarches identitaires : qui dit militantisme dit combat et qui dit combat dit démarche belliqueuse. Il y en a qui ne savent pas vivre dans un monde sans conflit. Mais bon, après, il y a une pauvreté dans les arguments, souvent de mauvaise foi, conflictuel, intolérance, idées arrêtées avec aucune possibilité de dialogue, méconnaissance historique ou interprétation partielle ou complètement erronée, etc.



Ensuite, une partie où l'autrice propose un regard philosophique de ce qui serait l'essence de l'Identité (corps, culture, look, mémoire, communauté, ...) et démontre qu'il s'agit d'un concept flou, impossible de le définir avec exactitude. Imaginons juste le nombre faramineux de genres (préférences sexuelles) ou de degrés de métissage ou de cultures avec des intersections entre les différentes dimensions.



Puis, après avoir présenté les problèmes liés au identitarisme, la partie probablement la plus intéressante : s'en sortir de l'identitarisme et être soi-même. Pour faire court, très court mais bien imagé, au lieu de paraître et mettre en avant son côté identitaire, souvent victime minoritaire, militant, combattant, mettre en avant ce qu'on est vraiment. Derrière un, par exemple, Noir voulant se présenter comme tel, il peut se cacher quelqu'un très intéressant, aussi intéressant qu'un Blanc, un Indigène, un égal et méritant comme tout autre être humain.



Tout ce qui concerne une forme de militantisme est toujours conflictuel et les critiques négatives le confirment. Un regard sur ces critiques négatives de ce livre confirme le contenu de la première partie. Je lis : "des propositions non étayées, des sophismes, ...", mais on ne donne pas des exemples. Ou encore : "Un livre facile à lire, mais comme les chips, il ne nourrit pas" (le renard et les raisins). Puis une citation de Gilles Deleuze : ça fait chic. "Essaye la pensée philosophique sans y parvenir" : argument de ceux qui n'ont pas d'argument. "Parti pris" - alors et les autres ??? Comme tout philosophe, sociologue, ... elle a une opinion après réflexion, la présente et la justifie.
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Le développement (im)personnel

La charge contre la mode du développement personnel est violente, accrue par un humour féroce et une écriture efficace, même sur les sujets techniques ou philosophiques. On rit même de certaines vacheries, les mots, particulièrement bien choisis, faisant mouche.

Les coaches (j'en fais partie) en prennent pour leur grade autant que les auteurs de livres à succès !

La force de ce livre c'est le travail d'analyse du discours et la confrontation à des concepts philosophiques ou psychologiques approfondis.

On peut peut-être lui reprocher de s'acharner sur un peu toujours les mêmes auteurs, sans doute parce que leur discours est représentatif de l'ensemble de la littérature en question.

La troisième partie du livre est nettement plus ardue, le raisonnement philosophique demandant une concentration importante pour bien percevoir l'inanité, voire l'escroquerie du développement personnel.

Dommage que ce type de livre ne soit pas autant lu que les ouvrages qu'il attaque, ça éviterait à beaucoup de lecteurs de gaspiller leur argent !
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La comédie (in)humaine

Le monde de l'entreprise observé et analysé par une philosophe et un économiste. Ça pourrait être le sous-titre de ce document très bien construit et très clair sur le monde du travail. le point de vue complémentaire des deux auteurs permet une mise à distance, une vision globale de l'entreprise et de son fonctionnement actuel, et notamment des techniques de management souvent employées. Utilisant un langage clair et s'appuyant sur des exemples et des démonstrations précis, ils permettent de mieux percevoir les dysfonctionnements qui existent souvent aujourd'hui, dans les entreprises. Ils démontent les idées reçues et précisent le vocabulaire. Faire la différence entre autonomie et liberté, par exemple, permet d'éclairer la manière de travailler et de présenter les choses avec davantage de recul et sous un angle vraiment nouveau. Une lecture très enrichissante et un grand merci aux éditions J'ai Lu pour m'avoir permis de découvrir ces auteurs et leur vision moderne et sans concession du monde de l'entreprise.

Par la suite, les propos de Nicolas Bouzou tenus dans les médias et son mépris des gens et des salariés me poussent à croire que ce livre n'était pas sincère, j'ai donc modifié ma note (et donné le livre).
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Le développement (im)personnel

Voilà un essai brillant, jouissif, drôle et passionnant, sérieux et argumenté. Certes, tous ne seront pas d’accord, certains rétorqueront et d’autres ergoteront. Parfois à raison, d’ailleurs, tant ici les avis sont tranchés et les demi-mesures absentes… Car oui, des psy incompétents, il s’en trouve aussi !



Mais voilà une étude franchement bien menée, dont l’argumentaire découle naturellement (avec possiblement quelques digressions qui m’égarèrent). Et pour en venir enfin au fait : et si les coachs et autres manuels de développement personnel n’étaient que fumisterie… voir pire, escroquerie ?



J’entends déjà les « oui mais »…



Coachs et coachés, développeurs et aspirants au développement, professionnels, psy, gourous et bricolos… toutes et tous, accordez vous une petite pause philosophique, un temps pour penser.



Magnifique, merci !
Lien : https://www.noid.ch/developp..
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Le siècle des égarés

Julia de Funès se lance à contre-courant et part en campagne contre le wokisme ! Woaw ! Mais bon... pourquoi pas ? Mais non, j’ai quand-même eu un peu de peine à la suivre. Et finalement, réac ou éclairé, j’ai longtemps hésité.



Car, dans ce livre, j'ai eu parfois le sentiment de me retrouver avec des affirmations non étayées, des sophismes ou des propositions personnelles érigées en vérité. Je me suis même demandé si, avec les mêmes arguments et références, il serait possible d'arriver à des conclusions opposées.



Mais ! Et même si je ne partage vraiment pas toutes ses idées, reste un livre pour comprendre les reproches possibles aux idéologies identitaristes et communautaristes et pour décortiquer le «qui suis-je» , l'inné et l'acquis, la construction de soi, nos parts culturelles et biologiques…
Lien : https://www.noid.ch/le-siecl..
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Le développement (im)personnel

Voici un livre dont la lecture m'a déçue.

L'autrice y fait une critique négative, sans aucune nuance, du développement personnel. Elle "sait" et les lecteurs ou clients de ce domaine sont dénigrés, infantilisés voire soumis.

Personnellement, je lis aussi bien de la philosophie que du développement personnel. Ces deux domaines et bien d'autres d'ailleurs, nourrissent ma réflexion. Je ne ressens aucune injonction, je choisis, essais et prends ce qui me correspond. Mon ressenti et mon intuition m'aident pour cela.

A la lecture de ce livre, j'ai ressenti une critique destructrice ( je peux me tromper). Mais je ne suis pas sûr que les psychologues comportementalistes apprécieront le chap. 6 de la troisième partie "Idéologie de l'approche analytique". Pourtant ils sont des professionnels de la santé mentale formés avec certaines des techniques, outils "descendus" dans ce chapitre.

Je ne veux pas aller plus loin,

L'autrice nous donne aussi des pensées et des citations qui peuvent aussi nourrir notre réflexion.

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Le développement (im)personnel

Le livre de Julia de Funès est absolument extraordinaire ! Cette réflexion très intelligente et fort bien argumentée qu'elle nous propose ici est stupéfiante ! Elle y "attaque" la "falaise" du développement personnel avec brio, en démontant une à une les composantes de ces méthodes. Pour moi c'est d'une rare lucidité, et d'une justesse impeccable. J'ai beaucoup apprécié son analyse, certes un peu ardue parfois mais l'effort en vaut la peine ! Parce que nous ne pouvons pas faire n'importe quoi avec notre confort psychique, émotionnel, il est nécessaire de savoir à quoi s'en tenir quand on entre dans ces démarches. Pour moi ce livre est salutaire, presque vital ! A vrai dire il y a même longtemps que je n'avais pas eu le plaisir de lire un ouvrage aussi intelligent et lucide sur le marché des méthodes d'aide. Un livre utile à mes yeux, et qui, petit plus non négligeable, nous inflige une petite piqûre de rappel contenant toutes les idées passionnantes des philosophes du passé ! Un vrai livre de réflexion sur la manière dont nous abordons l'aide psychologique.



Il me semble aussi que Julia de Funès y dénonce cette sorte d'abrasion qui s'effectue sur les traits de personnalité via ce "développement personnel". Comme si l'on confondait "trait de personnalité" et "trouble psychique" ! La légitimité de nos émotions et nos expressions intimes ne doit pas être "culpabilisée" par des méthodes censées nous apporter joie et bonheur, et l'autrice nous le dit bien, ne se perd-on pas en conjectures inutiles dès lors que l'on se culpabilise d'être simplement soi-même ?
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Le développement (im)personnel

L'auteure, dès le début de son essai, tire à balles réelles - et en rafale - sur le business du développement personnel. Clairement, ça fait mouche, car c'est intelligent, et intelligible.

La suite est consacrée à développer les concepts philosophiques qu'elle aborde. Bon, ce n'est ni très clair (souvent) ni très intéressant (parfois) tant c'est subtil sans être très riche. Dommage.

Elle invoque pas mal la psychanalyse et ce bon vieux Sigmund. Étayer son propos sur cette pratique au mieux galvaudée, au pire pseudo-scientifique et dogmatique, me semble caduque.



Un essai intéressant tout de même dans le fond.
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La comédie (in)humaine

J'avais vraiment envie de lire ce livre et j'en ressors assez mitigé.

Je suis d'accord avec la plupart des constats que font les auteurs :

- Le travail perd trop souvent de son sens. Trop de personnes vont travailler par nécessité et non parce qu'ils aiment leur travail et en perçoivent l'utilité.

- Avec l'avènement des start-up et d'un modèle de management "à l'américaine" est apparu le bonheur en entreprise. Ce qui a amené à la création de poste comme le Chief Happiness Officer, poste vide et catastrophique, selon les auteurs.

- Les process écrasent tout et limitent l'autonomie des meilleurs qui finissent par quitter l'entreprise.

Tout cela contribuent à créer un climat infantilisant qui ne permet pas d'attirer les talents et fait fuir ceux qui sont déjà là.



J'ai moi-même côtoyé des entreprises qui mettaient en place tout un tas d'activités ludiques pour les salariés, constituant un joli vernis vu de l'extérieur. Mais quand on rentrait dedans, on ne pouvait que constater les défaillances de management et le mal-être des salariés.

Donc oui, le bonheur ne doit pas être l'affaire de l'entreprise. L'entreprise doit donner du sens, créer de la valeur.



Plusieurs choses m'ont gêné dans ce livre. D'abord, les nombreuses références aux grandes entreprises américaines et à leur charismatique leader : Jeff Bezos (Amazon), Elon Musk (Tesla), Bill Gates (Microsoft), Steve Jobs (Apple)... Même si ces personnes ont un sens des affaires qui leur a permis de créer des multinationales, sont-ils des exemples de management ?

Parce que si le bonheur en entreprise est une illusion, la qualité de vie au travail ne doit pas en être une. Ca doit être une valeur cardinale qui doit se traduire en faits et en actes. Et là, on reparle d'Amazon ?



Autre chose qui m'a fortement dérangé, la description faite des "meilleurs". Les meilleurs ne voudraient pas de process, ne voudraient pas de ci ni de ça. On a parfois l'impression de lire une caricature tirant sur le ridicule.

Je cite : "Les meilleurs ne veulent pas de pointeuse". Ah... La pointeuse ne peut-elle pas aussi être un moyen de reconnaître l'énorme investissement de certains pour leur accorder des droits en plus ? L'outil pointeuse n'est pas le problème, c'est toujours l'usage qu'on en fait qui est problématique.



Les recommandations pratiques à la fin sont intéressantes mais enfoncent un peu trop souvent des portes ouvertes par d'autres.

Pour conclure, un livre intéressant mais parfois un peu abscons qui ne révolutionne pas la réflexion sur l'entreprise et le management.
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Coup de philo

Probable que les philosophes et les érudits laisseront dédaigneusement ce recueil sur la commode des commodités. Pourtant, voilà un petit livre qui y trouvera bien heureusement sa place, proposant des brèves philosophiques qui bousculent quelques idées reçues.



C’est frais, bref, pas prétentieux. Juste des petites amorces de réflexion et des invitations à penser



Perso, j’ai beaucoup aimé !
Lien : https://www.noid.ch/coup-de-..
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Le développement (im)personnel

Julia de Funès cloue au pilori les coachs, les thérapies comportementales, les ouvrages de développement personnel, la psychologie positive, les tests psychologiques visant à catégoriser les gens...

Sa réflexion argumentée est intéressante, effectivement l'être humain est complexe et réduire le psychisme à des schémas généraux met de la distance avec soi-même. Redonner de la place à la philosophie et aux grands penseurs est certainement une voie fructueuse pour se poser des questions et élargir sa réflexion existentielle. Je la rejoins également sur sa conception des Narcisse modernes qui inondent les réseaux sociaux... et sur sa désolation que le bonheur sans effort est devenu une fin en soi. Elle fustige les recettes faciles et applicables à tous qui défendent l'idée que l'épanouissement ne serait qu'une question de détermination personnelle.

Selon elle, toutes ces injonctions vont, par ailleurs, à l'encontre de la liberté à laquelle nous prétendons aspirer.

Cependant nier le fait que ces approches ou lectures puissent aider intrinsèquement des personnes en cheminement personnel et qu'une certaine responsabilité dans nos choix et dans notre regard positif ou non sur la vie nous incombe me semble également réducteur...
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Socrate au pays des process

J’ai été très déçu par cette lecture. Cela commence mal car Julia de Funes prend il me semble un très mauvais exemple pour nous parler de processus. N’importe qui travaillant en entreprise sait que les process sont souvent lourds et pénalisants pour rester agile (un mot à la mode ces temps)… mais l’auteur nous raconte qu’elle vient depuis quatre ans, deux fois par semaine, intervenir dans une entreprise et que la personne de l’accueil lui demande toujours sa carte d’identité… elle essaye un jour où elle ne trouve pas sa carte au fond de son sac de dire que ce n’est pas utile puisqu’elle vient régulièrement. La personne de l’accueil lui répond alors que « c’est le process » et qu’elle doit donner sa carte. Et Mme De Funes nous propose alors un chapitre de réflexions sur la lourdeur et le frein que représente les process en entreprise (elle écrit même : si à l’accueil les personnes ne suivaient pas des process mais avaient une liberté d’agir avec leur intelligence, tout le monde aurait gagné du temps). Mais le point de départ est mauvais ; cette personne à l’accueil ne répond pas à un process mais à des consignes de sécurité (quelle entreprise laisse rentrer n’importe qui, et peut se permettre de ne pas savoir qui est dans ses murs ?). Et cela me donne tout de suite l’idée que Mme de Funès mélange un peu tout, et la suite m’a confirmé ceci car je n’ai pas trouvé d’intérêt à cette lecture. Les thématiques abordées sont intéressantes et des liens vers des réflexions philosophiques sont associées à ces thèmes puisque c’est l’objet du livre, mais le tout est indigeste et à part découvrir date de naissance et de mort de certains philosophes, on y apprend très peu de choses. On y parle de « brainstorming », de « burn-out » (les « motsdits », jeu de mot sympathique pour les mots « maudits » mais cela ne suffit pas à justifier un livre), de « selfie ». Quelques propos sont intéressants… par exemple le win-win quand on travaille avec quelqu’un et le fait qu’en cas de win-win, on ne devrait pas devoir contractualiser avec un contrat, puisque chaque partie à intérêt à réaliser la prestation… ainsi le « Contrat de confiance Darty » est pris comme exemple de non-sens. Autre sujet qui fait mouche : l’absence de temps pour penser et réfléchir à son métier, saturés que nous sommes par toutes les tâches à réaliser. Le sujet est intéressant.

Mme De Funès fait des constats (mais il suffit de travailler en entreprise depuis quelques années pour faire les mêmes constats), et fait des liens avec des pensées de philosophes… mais le soufflé retombe aussi vite qu’il est monté car j’ai envie de dire :… et alors… ?

Mme de Funès a eu le mérite de faire un ouvrage concis de 140 pages là où nos amis Américains auraient dilué tout ceci pour en faire un livre de 400 pages, avec des exemples à n’en plus finir qui auraient noyé le propos pour un ouvrage indigeste au final.

C'est bien le seul plus de ce livre pour moi.

Ces sujets m’intéresse… car je travaille en entreprise… mais très sincèrement, j’ai refermé cet ouvrage en me disant que cela ne m’avait pas apporté grand-chose.

Je pense qu’il faut du temps pour comprendre le système que représente une entreprise, il faut y vivre, y évoluer, dans le meilleur des cas y progresser, pour appréhender tous les enjeux (économique, humains, organisationnel…). Il faut aussi naviguer dans toutes les strates, le top management, le management intermédiaire, les exécutants… pour petit à petit saisir une globalité. Et il faut sûrement continuer à travailler en entreprise pour appréhender son évolution et adapter son discours.

Peut-être que Mme de Funès a quitté trop tôt l’entreprise pour pouvoir ensuite apporter une réflexion qui nous parler ?

D’un autre côté, travailler « de l’extérieur », est peut-être aussi un moyen de réfléchir sans être influencé par ce qu’on vit en étant partie prenante.

Rendez-vous vraiment raté pour ma part, mais peut-être que d’autres lecteurs trouveront un intérêt dans ce livre.

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Le développement (im)personnel



Après avoir échoué à lire ce bouquin jusqu’à moitié tant j'ai été égaré par son contenu, je me suis posé une question: comment exprimer ma profonde déception?



A ma façon, de façon courtoise?



Ou à la façon dont le préconise Mme De Funès, sans filtres car il est préférable d'avoir "un réel difficile qu'une illusion réconfortante", paraphrasant la citation qu'elle empreinte à Michel Onfray?



Et bien soit, je me prête au jeu: bien que je sois d'accord avec l'idée que le développement personnel soit une imposture, et bien, ce bouquin, c'est de la merde! Je suis dur? Non, car comme je m'adresse à la concernée pour qui le choix des mots n'a pas d'importance, je ne suis en rien choquant... Je prendrais même le plus grand soin d'éviter les gentillesses de langages du type "je ne suis pas d'accord avec tout..." puisqu'on me la conseillé.



Blague à part (qui a assez durée), je vais m'exprimer à ma façon, avec plus de courtoisie, car j'estime personnellement que c'est important.



Tout d'abord, le titre même du livre est un MEGA argument fallacieux: le fait que l'"enseignement" soit personnalisé ou pas n'a aucun impact sur le fait qu'il y ait imposture. Lorsqu'on veut aborder un problème par la psychanalyse, ont se tourne vers le singulier et inversement, lorsqu'on veut résoudre un problème par le cognitif, on se tourne vers l'universel (je m'attends à des réactions prévisibles sur le caractère universel du cognitivisme...). Tout ça pour dire qu'il y a en nous autant de singulier que d'universel, et que prétendre devoir aborder seulement le singulier pour résoudre un problème personnel est négliger une part d'universalité qui ne fait absolument aucun doute (et dieu sait que je doute souvent)!



Donc énorme erreur d'entrée de jeu.



Ensuite, il y a de fausses informations, comme le fait que le mot race ait été banni du dictionnaire: il a seulement été banni de la constitution et donc de son utilisation pour désigner différentes ethnies humaines. On peut toujours utiliser ce terme pour désigner des races de chiens... etc.

Mais encore une fois, le choix des mots semble échapper à Mme De Funes: comment ne pas voir la façon dont a été utilisé ce mot pour séparer les différentes ethnies afin d'assoir la domination de certains sur d'autres? Comment? Comment ce mot ne peut-il pas être connoté quand il est utilisé pour désigner nos pairs? Évidemment qu'il l'est, et que l'évolution de la société propose de le bannir, encore heureux!



C'est pas fini avec le choix des mots : si "aveugle" représente la réalité difficile et "non-voyant" l'illusion réconfortante (je vous prends au mot), il faudra m'expliquer qu'est-ce qu'on entend pas "non-voyant"? Et bien on entend par là "aveugle", mais dit avec douceur (la politesse c'est important, non)? Il n'y a pas là d'opposition entre la réalité et l'illusion, les deux veulent dire la même chose et tout le monde comprend très bien: "personne qui ne peut voir". Je corrige donc votre erreur: il y a une "réalité difficile et une réalité réconfortante", pourquoi ne pas choisir celle qui est réconfortante donc?



Je vais m'arrêter là car il y a beaucoup à dire mais mon sentiment est que c'est bien dommage, car je suis d'accord avec le fond, mais les arguments sont parfois hors sujet, fallacieux et les informations parfois fausses.



Je pense que l'imposture du développement personnel tient d'une complexité sociologique tout à fait exceptionnelle et pour résumer, je dirais que, voyant que le monde d'hier ne peut plus être le monde de demain, il y a une quête de sens par les nouvelles générations, et donc un créneau pour les gourous de tous genres...

L'imposture, à mon sens, réside là: il y a plus d'intention de faire du fric que d'aider les gens. Et donc on distille de la quantité plutôt que de la qualité (les "coachs" et autres sont rarement diplômés mais très souvent auto-proclamés) à grand renforts de techniques de manipulation type méthode Coué... Bref un grand manque de savoir faire, des méthodes hasardeuses, un contenu des fois vide de sens, et surtout une intention mercantile enrobée de promesses et d'injonction à se sentir bien (là dessus, je suis d'accord avec vous). Un peu comme dans les sectes, la quête de sens, la faiblesse, la peur de l'avenir... sont autant de portes ouvertes aux prestidigitateurs.



Merci tout de même, car tout n'est pas à jeter puis nous sommes d'accord globalement, et il faut communiquer sur les dangers de ces pratiques de "true believers" (je ne les épargne pas non plus^^).



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La comédie (in)humaine

Dans ce document, Nicolas Bouzou, économiste, et Julia de Funès, philosophe (et petite-fille de Louis de Funès) abordent les thèmes mortifères en entreprise : réunions interminables, augmentation des règlements internes ou encore excès d’autorité des fonctions dirigeantes.



Les auteur•e•s documentent et proposent des solutions dans divers domaines. Ainsi, une forme de complémentarité avec la technologie peut être trouvée, l’autonomie des salarié•e•s doit être valorisée, la confiance envers les travailleurs et travailleuses (ainsi qu’envers les fonctions dirigeantes) doit se rétablir, la politique de la peur doit cesser, des luttes contre l’instrumentalisation du bonheur en entreprise, et donc à des fins économiques, doivent être menées car «cet [état ressenti] doit impérativement être une affaire privée».



Par ailleurs, Nicolas Bouzou et Julia de Funès s’attaquent à ces «vides de sens» qui démotivent les salarié•e•s et font émerger ces nouvelles maladies de type burn-, bore-, ou encore brown-out.



En plus d’un historique percutant ainsi que d’un état des lieux qui interroge, les deux spécialistes suggèrent, en fin d’ouvrage, quinze propositions concrètes afin que l’entreprise (re)devienne un endroit créatif et sensé.



A offrir à votre supérieur•e pour son anniversaire !



Théodore
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